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Impact de la foresterie communautaire sur la vie des communautés locales. Regard sur la concession foresterie de communauté locale Kisimbosa Chamakasa à  Walikale, au nord-Kivu


par Emir IMANI MWARABU
ISEA Bengamisa - Licence 2021
  

Disponible en mode multipage

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Première Session

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET
UNIVERSITAIRE

INSTITUT SUPERIEUR D'ETUDES
AGRONOMIQUES DE BENGAMISA

ISEA-BENGAMISA B.P. 202 KISANGANI

SECTION : DEVELOPPEMENT RURAL ET URBAIN

IMPACT DE LA FORESTERIE COMMUNAUTAIRE SUR LA VIE DES COMMMUNAUTES LOCALES.

« Regard sur la Concession Forestière de Communauté Locale KISI-MBOSA CHAMAKASA à Walikale, au Nord-Kivu ».

Présenté par : IMANI MWARABU Emir

Travail de Fin d'Etudes présenté et défendu en vue de l'obtention du grade de Technicien Supérieur en Développement Rural.

Option : Environnement et Développement Durable Directeur : Prof. KYALE Justin KOYI

Encadreur : Ass2 MADEKPE KONGBO Marc

ANNEE ACADEMIQUE 2021-2022

EPIGRAPHE

« La foresterie communautaire n'est pas condamnée à l'échec, mais elle doit être conduite

avec prudence»

Christophe de Castel

IN MEMORIAM

A vous notre petit frère, feu OMBENI MWARABU MUNSUNSU

Nos sentiments de gratitude s'adressent tout droit aux cousins MATABISHI SUMAILI MUZUNGU, MWEUPE KANDOLO et au beau-frère Aimedo MBOKANI

REMERCIEMENTS

Il y a cinq ans qu'on nous demandait qui serons-nous après les études Universitaires, on répondait qu'on sera Technicien Supérieur en Développement Rural. Voilà qu'aujourd'hui nous avons atteint notre objectif, ainsi le sentiment de gratitude nous oblige de penser à ceux qui nous ont d'une manière ou d'une autre fait un coup de main pour devenir ce que nous sommes aujourd'hui.

Nos profondes gratitudes s'adressent sincèrement à nos parents MWARABU MBULA Jean-Coco et son épouse VUMILIA KASAI qui ont managé beaucoup d'efforts en nous faisant grandir avec des valeurs et des principes malgré nos caprices.

Il nous sera ingrat de notre part si nous ne pensons pas à tous les agents de l'ONG PIDP SHIRIKA LA BAMBUTI et plus particulièrement au Coordonnateur Principal ITONGWA MUKUMO Joseph, au Directeur Provincial du Nord-Kivu MOCHIRE MWENGE Diel et l'assistant Technique MUSHUMBI MUKUMO Nicolas pour leur encadrement Technique et appui financier durant notre second cycle d'études.

Nos remerciements s'adressent également au Pr. KYALE Justin et à l'Assistant MADEKPE KONGBO Marc, respectivement Directeur et Encadreur de ce travail, qui malgré leurs multiples occupations, ont consentis leurs efforts pour nous donner les meilleurs d'eux-mêmes.

Affectueusement, nous remercions les membres de notre famille notamment Alain MUKUMBWA WASSO, MUKUMBWA NKANGO LUMPU, Bonne-année MBULA, KATINDI MISENGA, SHUKURU MUKUMBWA, Chérif NGANGO MUKUMBWA, Honorine TABU NKANGO, Faustin MUSIMBI MONGO, Louis MANDINDI KAHEMBE et d'autres pour leur amour et soutien.

A nos frères et soeurs RAELI MWARABU, ZAWADI MWARABU, MBULA MALONGA, DEBORA MWARABU, ANICETI MWARABU, BARAKA MWARABU, DANIEL MWARABU, TAKUBUSOWA MWARABU et MUKUCHA MWARABU qui n'ont pas bénéficié totalement leurs droits suite à notre scolarité.

iv

INEBUOMA et leurs épouses respectives pour nous avoir hébergés durant notre parcours académique.

Notre reconnaissance s'adresse à toutes les autorités académiques et scientifiques de l'ISEA-BENGAMISA, et plus particulièrement celles de la section du Développement Rural et Urbain qui ont assurées notre formation malgré la turbulence qu'a connue cette année académique en RDC.

Nous pensons plus particulièrement à nos compagnons de lutte SADIKI ONGONA André, AWASA LIPOMBU Dieu-merci, BITILEMBO PATAULE Kadhafi, PAMBULA KAZELE Cédric, MIBENTENSILE KABALA Chantal, BALEMO YANGALA Alain, LILEMBE BOLUTA Léonard, Paulin BOLENGA, BAKEMO Adonis et MAVE pour l'émulation pendant notre parcours scientifique.

Du fond du coeur nous remercions tous les membres des Organes de la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa et plus particulièrement les représentants coutumièrement attitrés MWARABU MBULA Jean-Coco de Kilali, EKATAMENGA MBULA de Lufito, BAMWISHO MITIMA de Kambushi et BAMWISHO SAMITAMBA Baffin de Kisa, de nous avoir accueillis dans leurs villages respectifs pendant notre recherche.

Enfin, tous ceux qui ont contribués de près ou de loin à la réalisation du présent travail lisent à travers ces lignes, l'expression de notre gratitude.

IMANI MWARABU Emir

SIGLES ET ABREVEATIONS

AC : Assemblée Communautaire ;

AG : Assemblée Générale ;

AGR : Activités Génératrices des Revenus ;

APAC : Aires et Patrimoines Autochtones Congolais ;

APB : Association pour la Promotion des Batwa ;

Ass2 : Assistant du deuxième mandat ;

AT : Administrateur du Territoire ;

ATAP : Administrateur du Territoire Assistant Principal ;

BEEM : B : Bâtir sur les forces, E : Eliminer les faiblesses, E : Exploiter les opportunités, M : Minimiser les menaces ;

BP : Boite Postale ;

CAB : Cabinet ;

CCE : Caisse de Crédit et d'Epargne ;

CFCL: Concession Forestière de Communauté Locale ;

CHAMAKASA : Chankuba, Mashugho, Mabaka et Sakankemenge,

CL : Communauté Locale ;

CNDP : Congrès National pour la Défense du Peuple ;

COOSIPBAA: Coopérative des peuples SIPBAA ;

FAO : Food Agriculture Organisation ;

FC : Forêt Communautaire ;

FORCOM: Foresterie Communautaire;

FUNICA: Foundation Ford and Graa;

GCF : Gestion Communautaire Forestière ;

GP-NK : Gouvernement Provincial du Nord-Kivu HCR: Haut-Commissariat pour les réfugiés ;

ISEA-BENGAMISA : Institut Supérieur d'Etudes Agronomiques de Bengamisa ; MINFOR : Ministère de la Forêt ;

MOFF : Forces, Faiblesses, Menaces et Opportunités ;

MUSO : Mutuel de Solidarité ;

OIT : Organisation Internationale du Travail ;

ONG : Organisation Non Gouvernementale ;

PA : Peuples Autochtones ;

PAP : Peuples Autochtones Pygmées ;

PFNL : Produits Forestiers Non Ligneux ;

PIDP : Programme d'Intégration et du Développement des peuples Pygmées ;

PLESC : Politique, Loi, Economie, Sociale et Culture ;

Pr. Professeur ;

PROFOR : Projet de Forêt ;

PSG : Plan Simple de Gestion ;

PVD : Pays en Voie de Développement ;

Réseau CREF : Réseau de Conservation des Réserves des Ecosystèmes Forestiers ;

UICN : Union Internationale de la Conservation de la Nature.

LISTE DES CARTES ET FIGURES

Carte 1. Carte administrative de la Province du Nord-Kivu

Figure 1. Emblème de la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa

Carte 2. Carte de Kisi-Mbosa Chamakasa

Figure 2. Provinces et pays limitrophes du Nord-Kivu

Figure 3. Répartition des enquêtés selon leurs villages

Figure 4. Répartition des enquêtés suivant leurs Ages.

Figure 5. Répartition des enquêtés selon leurs sexes.

Figure 6. Répartition des enquêtés selon leurs états civils.

Figure 7. Répartition des enquêtés selon leurs niveaux d'instruction.

Figure 8. Répartition des enquêtés suivant leurs professions

Figure 9. Opinions des enquêtés sur le statut de la forêt

Figure 10. Opinions des enquêtés sur leur compréhension du mot Forêt Communautaire

Figure 11. Opinions des enquêtés sur le Zonage de la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa

Figure 12. Opinions des enquêtés sur le Plan Simple de Gestion

Figure 13. Opinions des enquêtés sur la commercialisation des bois dans la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa

Figure 14. Opinions des enquêtés sur la gestion des bénéfices issus de la conservation de leur CFCL

Figure 15. Opinions des enquêtés sur l'enquête socio-économique de la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa

Figure 16. Opinions des enquêtés sur l'inventaire multi ressources

Figure 17. Opinions des enquêtés sur la cause de l'acceptation de la FORCOM

Figure 18. Opinions des enquêtés sur la cause de la gestion durable de leurs ressources forestières

LISTE DES TABLEAUX Tableau 01. Listes des territoires de la province du Nord-Kivu Tableau 02. Situation démographique de la Province du Nord-Kivu Tableau 03. Cadre opératoire

Tableau 04. Répartition de la population par village et sexe.

Tableau 05. Opinions des enquêtés sur leurs droits sur la forêt

Tableau 06. Opinions enquêtés sur le changement constaté dans leur vie depuis l'acquisition officielle de la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa

Tableau 07. Opinions enquêtés sur les aides et appuis reçues à travers la conservation de leurs forêts communautaires

Tableau 08. Opinions des enquêtés sur les avantages de la FORCOM

Tableau 09. Opinions des enquêtés sur les contraintes liées à la gestion de la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa

Tableau 10. Opinions de peuple Mbuti-Babuluko sur les Opportunités ouvertes par la FORCOM

Tableau 11. Opinions des enquêtés sur leurs priorités en matière de développement Tableau 12. Opinions des enquêtés sur les initiatives du développement en cours

Tableau 13. Analyse MOFF/BEEM

Tableau 14. Croisement des éléments internes et externes par l'analyse MOFF

ix

RESUME

Le monde réfléchit de plus en plus différemment en ce qui concerne la gestion et la conservation des forêts. De nos jours, on estime qu'il faut donner aux peuples qui vivent dans et autour des forêts la responsabilité de les gérer et le droit d'en tirer des bénéfices. La foresterie communautaire peut être un moyen efficace de réduction de la pauvreté et de promotion d'une gestion durable des forêts. Et en devenant un mouvement populaire, la foresterie communautaire force les forestiers conservateurs à changer leur façon de penser.

Elle offre des leviers puissants pour instaurer une gestion durable des forêts et réduire la pauvreté de la population forestière locale dans le bassin du Congo. Pourtant, là où elle a été mise en oeuvre pour la première fois en Afrique (au Cameroun), jusqu'à présent elle n'a généralement pas réussi à atteindre ses objectifs. L'émergence de la FORCOM dans cette région est favorisée par le contexte national ou la naissance des savoirs culturels autochtones et leurs droits selon leurs savoirs et leurs normes.

L'Objectif de cette étude est d'analyser l'impact de la CFCL Kisi-Mbosa Chamakasa à atteindre la durabilité sociale de peuple Mbuti-Babuluko et d'évaluer le mode de gestion de cette CFCL.

Pour répondre à la problématique de cette étude, l'analyse Veraegenienne et Politzerienne de la dialectique matérialiste nous a été utile, cette méthode a été accompagnée par les techniques d'interview, de questionnaire et documentaire.

Après les investigations, les résultats ont montrés que la communauté Mbuti-Babuluko participe effectivement à la gestion durable des ressources disponibles dans leur concession Forestière de Communauté Locale, cette participation effective à la gestion de leur CFCL conduit à la valorisation de ses ressources.

Il nous parait de dire avec exactitude que, la Foresterie communautaire constitue un atout majeur au relèvement de la pauvreté de cette communauté, à moins qu'ils abandonnent leur mode de gestion actuel. Néanmoins, la gestion communautaire actuelle de ce peuple est conforme à la gestion prévue par les législateurs, il ne leur reste que le finissage du plan simple de gestion qui est en cours d'élaboration.

SUMMARY

The thoughtful word increasingly leeches differently when it comes to forest management and conservation. Today, it is believed that the people who live in and around forests must be given responsibility for managing them and the right to benefit from them

The Community forestry can be an effective means of reducing poverty and promoting sustainable forest management. And by becoming a grassroots movement, community forestry is forcing conservative foresters to change the way they think

It offers powerful levers to achieve sustainable forest management and reduce poverty among the local forest population in the Congo Basin. Yet, where it was first implemented in Africa (Cameroon), so far it has generally failed to achieve its objectives

The emergence of FORCOM in this region is favored by the national context or the birth of indigenous cultural knowledge and its rights according to their knowledge and standards.

The objective of this study is to analyze the impact of the CFCL of Kisi-Mbosa Chamakasa to achieve the social sustainability of Mbuti-Babuluko people and the second aims to evaluate the management mode of this CFCL

To answer the problem of this study, the Veraegenienne and Politzerienne analysis of materialist dialectics was useful to us; this method was accompanied by interview, questionnaire and documentary techniques.

After an investigation, the results show that the Mbuti-Babuluko community actually participates in the sustainable management of the resources available in their Local Community Forest Concession, this effective participation in the management of their CFCL leads to the development of its resources.

It seems to us to say accurately that Community Forestry is a major asset in alleviating the poverty of this community, unless they abandon their current mode of management. Nevertheless, the current community management of this people is in accordance with the management planned by the legislators, they only have the finishing of the simple management plan which is under development.

INTRODUCTION

1. CONTEXTE DE L'ETUDE

Le monde réfléchit de plus en plus différemment en ce qui concerne la gestion et la conservation des forêts. De nos jours, on estime qu'il faut donner aux peuples qui vivent dans et autour des forêts la responsabilité de les gérer et le droit d'en tirer des bénéfices. La foresterie communautaire peut être un moyen efficace de réduction de la pauvreté et de promotion d'une gestion durable des forêts. Et en devenant un mouvement populaire, la foresterie communautaire force les forestiers conservateurs à changer leur façon de penser.1

Soulevé au sommet de RIO de Janeiro en 19922, le problème de la gestion participative de terroir est devenu une préoccupation majeure dans la politique de la bonne gouvernance et le programme du développement des pays forestiers à travers le monde.

Le lendemain de cette conférence, le secrétaire général, Maurice Strong3, faisant le constant suivant : « Nous avons perdu notre innocence. Maintenant que nous savons que notre civilisation, et même toute vie sur notre planète est condamnée, sauf si nous nous plaçons sur l'unique trajectoire viable à la fois pour les pauvres et pour les riches. Pour cela, le nord doit modérer sa consommation des ressources et le sud échappe à la pauvreté. Le développement et l'environnement sont indissociablement liés et doivent être abondé par un changement de mentalité, de contenue et d'usage de la croissance. Les trois critères à réunir sont la justice sociale, la prudence écologique et l'efficacité économique ».

Cependant, les enjeux liés à la conservation de la biodiversité ayant conduit à la prise de conscience environnementale à l'échèle international ont occasionnés notamment en Afrique subsaharienne francophone la mise en oeuvre de programme d'aménagement des aires spécifiques de protection et/ou de valorisation de la faune.4

1MAINDO A., CAPA F., 2014, la FORCOM en RDC, première expérience, défis et opportunité, Tropenbos internationale RDC.

2Conférence des Nations Unis sur l'environnement et développement (CNUED) tenues à RIO de Janeiro (Brésil) en 1992

3 SRONG, 1992, cité par Innocent M, la foresterie communautaire à l'épreuve de la durabilité sociale, en province du Nord-Kivu, UNIKIS, 2017, P1

4 Op.cit., P1

2

La République Démocratique du Congo (RDC) détient le deux tiers du bloc forestier du bassin du fleuve Congo. Ces forêts jouent un rôle important tant du point de vue socioéconomique qu'écologique, en matière de conservation de la diversité biologique. Afin d'assurer l'aménagement et la gestion durable des forêts, la RDC a adoptée plusieurs mécanismes, entre autre la participation des communautés locales aux actions de gestion forestière, notamment à travers la foresterie communautaire.5

En effet, l'article 226 du code forestier donne aux communautés locales la possibilité de demander et d'obtenir un titre dénommé Concession Forestière de Communauté Locale, (CFCL) sur une partie ou la totalité des forêts qu'elles possèdent en vertu de leurs coutumes.

Dans ce contexte, la matérialisation de l'article 22 du code forestier a été faite par le gouverneur de la Province du Nord-Kivu du 11, avril, 2019 au 20, juillet, 2020, où il a signé sept arrêtés portant attribution des CFCL. A ce temps, la RDC avait déjà 70 CFCL dont sept au Nord-Kivu7. Après l'attribution de celles-ci, la phase de gestion s'est annoncée avec beaucoup des défis dans l'accompagnement des communautés locales pour l'utilisation durable des ressources forestières, la conservation des espèces animales endémiques et le développement socio-économique, c'est pourquoi, le Réseau CREF8 a sensibilisé et formé les intervenants dans le domaine forestier pour prévenir et mettre fin à des conflits forestiers mais également pour promouvoir le développement de la communauté locale et autochtone.

5 Guide d'élaboration du plan simple de gestion des CFCL élaboré par la Division de la Foresterie Communautaire du Nord-Kivu en 2017.

6 Loi N°011/2002 du 29 août 2002 portant code forestier de la RDC

7 UICN, Les nouveaux espaces forestière sous gestion communautaire en territoire de Walikale au Nord Kivu en RDC, publier le 01/01/2021 dans PPI consulté le 10/12/2021 à 13h58

8http//WWWforest

9 ROMERO, 2010, http// wwwpart.fr Participation de la population autochtone à la prise de décision de la gestion de la CFCL de SIPBAA, Nicaragua

3

2. ETAT DE LA QUESTION

Nous ne sommes pas le premier à aborder ce sujet. La probité, l'honnêteté scientifique exige que nous puissions inventorier les travaux de nos prédécesseurs qui ont menés leurs recherches dans le domaine similaire au nôtre en fin d'éviter de faire un travail de routine, de contredire ou d'aboutir au même résultat dans un même domaine et région d'étude.

C'est pourquoi nous avons retenu ces quelques travaux suivant:

Analysant la participation de la population autochtone et locale à la prise de décision de la gestion de CFCL de SIPBAA au Nicaragua, ROMERO J. 2010, a évalué la contribution des savoirs des autochtones à la réussite de la FORCOM. Il a trouvé que le peuple SIPBAA avait créé une organisation de base communautaire aux compétences renforcées appelée Coopérative de peuple SIPBAA, COOSIPBAA en sigle. Cette organisation a remis à cause les pratiques basées sur les savoirs autochtones. Il a souligné que, la seule force que présentait la COOSIPBAA est qu'elle ouvrait à la communauté les opportunités d'accès aux financements des projets des forêts, PROFOR en sigle, de la Banque Mondiale et ceux du fond mondial pour la nature (WWF) visant à promouvoir la commercialisation des bois certifiés.9

Nous avons lu avec intérêt le travail d'OFFEN D., 2002, qui s'est penché sur la participation et l'engagement de la communauté SIPBAA à la Coopérative de la Communauté SIPBAA (COOSIPBAA), il cherchait à identifier les contraintes que présente la COOSIPBAA à la réussite de la FORCOM. Il a mis l'accent sur la force qu'avait cette communauté à réussir à atteindre le développement durable par la FORCOM, mais il s'est posé un problème de gestion. Cette dernière a suscité la faible participation et le manque d'adhésion de la communauté à la suite de manque de transparence dans la gestion des revenus issus de la FORCOM. Il a suggéré que, la communauté peut faire respecter le Plan Simple de Gestion (PSG) ou le modifier si c'est le PSG qui cause problème afin il faudrait favoriser l'alternance au pouvoir dans les organes de gestion de la CF

Dans l'étude accès sur l'intégration de la communauté locale et autochtone à la dynamique de la FORCOM en Afrique, la Ignace MUGANGUZI, cherchait le niveau de l'intégration des pays Africains à la dynamique de la FORCOM, cet auteur a trouvé qu'au

4

tournant de 21ième siècle, une quinzaine des pays notamment le Cameroun, le Ghana, la Tanzanie, le Madagascar, l'Indonésie, la Guinée équatoriale, l'Inde, ... avaient déjà intégrés dans leurs codes forestiers le volet participation communautaire. Il ajoute que, cette intégration des autochtones était sur papier mais sur terrain il y avait d'autres réalités. Il dit en outre que, pour que la participation des autochtones soit réellement effective, l'Etat doit impérativement faire preuve d'une stabilité et respecter le contrat de gestion fait avec la population.

Dans l'étude relative à l'impact de la FORCOM sur réduction de la pauvreté, AHTZIR G., cherchait la contribution de la FORCOM face au défi de la Pauvreté dans les Six régions du Sud du Cameroun. Il a trouvé que théoriquement, celle-ci est un moyen pour améliorer la condition d'existence de la population, mais quand il a comparé cette théorie à la pratique il a trouvé un décalage parce que les actions de la FORCOM ne se matérialisent pas.10

RAMAZANI I11, dans son étude sur la foresterie communautaire à l'épreuve de la durabilité sociale, il a fixé son regard sur la Forêt communautaire des peuples Mbuti-Babuluko dans le secteur de Bakano. Cet auteur a fait une étude sur la CFCL non encore attribuée par l'Etat à la communauté locale. Il cherchait à savoir l'atout que peut présenter la FORCOM à la durabilité sociale de peuple Mbuti-Babuluko et la manière dont cette CFCL sera gérée. Il a trouvé que la FORCOM pourra contribuer à la gestion durable des ressources mais pas à la réduction de la pauvreté à cause notamment du problème de gestion. Il a souligné que, pour que cette FC puisse atteindre son idéal, il faut qu'elle soit gérée selon les règles préétablies par les législateurs

Notre étude se diffère des précédentes par le fait qu'elle fait une analyse MOFF c'est-à-dire analyse des Forces, des Faiblesses, des Menaces et des Opportunités que peut présenter la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa à atteindre le développement durable, différemment aux prédécesseurs qui ont analyser la participation, l'intégration, les savoir autochtones, et l'Etat de la Foresterie Communautaire.

10 AHTZIR G. CIFOR, les FORCOM ont souvent des résultats mitigés à ce qui concerne l'amélioration de la condition de vie.

11 MIZABA I., la FORCOM à l'épreuve de la durabilité sociale dans la province du Nord-Kivu, UNIKIS, 2017.

5

3. PROBLEMATIQUE

La République Démocratique du Congo détient d'importantes ressources naturelles dont l'exploitation est à même de la propulser au rang des nations les mieux nanties et prospérés en terme de développement socio-économique.

En effet, outres les richesses minières variées que contient son sous-sol, le pays recèle à lui seul environ 62% du massif forestier du bassin du Congo, soit 155,5millions d'hectares des forêts reparties sur plus de 50% de l'étendue de son territoire12.

Hormis l'importance économique et environnementale de ces forêts sur le plan national et international, il faut souligner l'impact local, au niveau même des communautés qui en dépendant étroitement, que l'exploitation des ressources forestières peut avoir sur le niveau de vie et l'amélioration des moyens d'existence de celle-ci.

Traditionnellement, les communautés ont pu gérer leurs forêts, que ce soit dans un cadre clanique ou des lignages.

Ainsi, avec une priorité essentiellement portée vers l'auto subsistance, elles ont pu maintenu sans beaucoup de problèmes, la pérennité des ressources disponibles. Mais l'avènement et le développement de l'économie des marchés ainsi que l'exode sont venus bouleverser le cours de l'histoire en menant des nouveaux acteurs aux visés de plus en plus capitalistes qui ont comme premier souci d'exploiter les ressources présentes pour en tirer le maximum des bénéfices.

Les communautés locales ont aussi participés, dans une certaine mesure à l'effritement de ce capital naturel et en sont à certain des grés responsables.

Dans la recherche des compensations sur la perte de certains privilèges reconnus aux communautés en tant qu'actrices du foncier et propriétaires traditionnelles, l'Etat a développé quelques mécanismes dont les effets sont souvent apparus non satisfaisants face aux préjudices engendrés.

C'est ainsi qu'en forêts de production pérennante détenues en concession forestière, ont été développées de concepts innovant faisant allusion notamment à la

12 MBULA G, 2019, cours de sylviculture, Inédit, G2, ISDR Walikale, P. 2.

6

consultation (Enquêtes Préalables), à la participation et aux cahiers de charge en faveur des communautés riveraines.

Ces différents concepts à ce jour restent généralement mal compris et mal appliqués pour produire les effets entendus dans le changement du niveau de vie des populations affectées.

Cette disposition vient aussi renforcer le droit coutumier historique en leur ouvrant la possibilité d'être enregistré et documenté par la délivrance d'un titre que constitue une CFCL.13

Au cours de vingt dernières années, la foresterie communautaire s'est imposée comme une notion clef des projets de développement mis en oeuvre dans les régions forestières tropicales visant à permettre d'atteindre les trois objectifs du développement durable : économiques, sociaux et environnementaux.14

Cette notion renvoie à une forme de gestion et d'exploitation des forêts dans lesquelles les communautés qui élaborent ensemble et impliquent les règles d'accès et d'usages des forêts participent à son exploitation15

La Foresterie Communautaire offre des leviers puissants pour instaurer une gestion durable des forêts et réduire la pauvreté de la population forestière locale dans le bassin du Congo. Pourtant, là où elle a été mise en oeuvre pour la première fois en Afrique (au Cameroun), jusqu'à présent elle n'a généralement pas réussi à atteindre ses objectifs. D'aucuns l'explique par l'approche « autoritaire et uniforme » généralement employée pour créer les Concessions Forestières de Communauté locale dans les régions les rendant inadaptées aux besoins et aux pratiques coutumières des peuples forestiers et échouant de promouvoir la sécurité foncière. En outre, des procédures bureaucratiques couteuses ont rendues les Forêts Communautaires inaccessibles pour des nombreuses communautés, ce qui a souvent conduit à la capture par les élites des forêts générées par les communautés et à l'instauration de l'arrangement commerciaux abusifs16.

Des nombreuses initiatives des FC ont été marquées par une profonde méconnaissance des institutions locales ou traductionnelles de la part de ceux qui le

13 MAINDO A., CAPA F., 2014, la FORCOM en RDC, première expérience, défis et opportunités. Tropenbos internationale

RDC.

14Sabogal, Rapport USAID 2013, en ligne

15Idem

16Ibidem

7

conçoivent et le mettre en oeuvre. Outre la résistance générale à reconnaitre les droits foncier locaux, il y a une tendance à considérer les institutions locales comme les survivances d'un passé « primitif » peu pertinent pour les systèmes de gestion moderne.17.

Au Nicaragua, la FORCOM émerge durant les années 2000 et devient l'un des piliers du développement dans les côtes Atlantiques Nord comme dans les autres pays d'Amérique Centrale. La notion s'impose pendant la période compliquée de réconciliation nationale et fait suite à des années de conflits ayant bouleversés la trajectoire socio politique et économique des pays qui souvent participaient à la dynamique de la déforestation.

L'émergence de la FORCOM dans cette région est favorisée par le contexte national ou la naissance des savoirs culturels autochtones et leurs droits selon leurs savoirs et leurs normes. (LARSON P, 1989).18

En conséquence, la reconnaissance des savoirs autochtones dans la manière de concevoir les projets s'impose et les interventions du développement réorientent leurs logiques, de la promotion d'un protectionniste sanctifiant la nature dans les aires protestées à une nouvelle conception fondée sur les exploitations forestières associant les communautés.19

Le plan national de la FORCOM est envisagé comme reconnaissance de l'exercice effectif du droit des peuples autochtone pour le renforcement de la capacité de gestion, d'organisation, de planification, d'administration et de commercialisation des produits des forêts pour générer des plus grands contrôles dans l'usage durable FUNICA, (Fondation Ford and Graa, 2010)20

Toutefois, deux décennies après le lancement de la FORCOM dans le côté Atlantique Nord du Nicaragua, les résultats demeurent mitigés. Si les réussites techniques et organisationnelles sont indispensables, les problèmes importants demeurent. La situation écologique, économique et sociale dans les communautés autochtones reste précaire marquée par la pauvreté, le sous-emploi ainsi que par les conflits parfois violent à plusieurs niveaux d'ordres. (PREZ B, 2003).21

17Ibidem

18Larson P. 199+89, Emergence de la FORCOM en Amérique, en ligne.

19JARQUIN, 1013, article en ligne

20 Idem

21BREZZ B. Cité par AKILIMALI D., implication de Batwa Babuluko comme moyen de lutte contre la pauvreté et la

discrimination au sud Kivu, Mémoire, ISDR Bukavu, 2012, P6.

8

En raison de la préoccupation croissante suscitée par ce problème, en dépit des échecs de la FORCOM à atteindre le développement durable, nous nous sommes posé les questions suivantes :

- Comment est-ce que la CFCL Kisi-Mbosa Chamakasa est gérée ?

- Quel est l'impact de la CFCL Kisi-Mbosa Chamakasa sur la vie de la communauté Mbuti-Babuluko ?

4. HYPOTHESE

Selon Pierre ROGER22, une hypothèse est une proposition des réponses aux questions posées à propos de l'objet de recherche.

A l'égard de ces questions nous avons émis les hypothèses selon lesquelles :

- Les règles établies par les législateurs ne sont-elles pas respectées pour la gestion de la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa?

- Plus le peuple Mbuti-Babuluko valorise les ressources disponibles dans la CFCL Kisi-Mbosa Chamakasa, plus celle-ci va assurer la durabilité sociale de ce peuple.

5. BUT ET OBJECTIFS

a) But du travail :

Ce travail contribue à l'analyse des Forces, des Faiblesses, des Menaces et des Opportunités qu'offre la CFCL Kisi-Mbosa Chamakasa à atteindre la durabilité sociale de peuple Mbuti-Babuluko.

b) Objectifs du travail :

Aucun travail ne peut être réalisé sans objectif, c'est ainsi que le nôtre vise double objectif : le premier est d'évaluer le mode de gestion de la CFCL Kisi-Mbosa Chamakasa et le second vise à d'analyser l'impact de la CFCL Kisi-Mbosa Chamakasa sur la durabilité sociale de peuple Mbuti-Babuluko

6. METHODOLOGE

a) Méthode : Nous retenons par Claude JAVEAU(1976)23, qu'une méthode est essentiellement une démarche intellectuelle qui vise d'un côté à établir rigoureusement un

22Piere ROGER, Cité par MUHINDO KAFUNGA, 2011, Problématique de gestion des ordures ménagères dans le groupement Mbinga Sud en Territoire de Kalehe, TFC, ISDR Bukavu, P2.

23Claude JAVEAU, 1976, cité par Yve CIRHUZA KASOLE,2009, problématique de manque d'eau potable dans la ville de Bukavu, TFC, ISDR BUKAVU, P3.

9

objet de science et de l'autre côté à mener un raisonnement portant sur cet angle de la manière la plus rigoureuse possible.

Pour tout travail scientifique pour arriver à un résultat, il faut toujours passer par une démanche. C'est ainsi que dans le cadre de notre étude, nous sommes passés par la voie ou le schéma de la dialectique matérialiste de POLITZER et VERHAEGEN qui nous a permis de trouver les explications sur l'impact de la FORCOM face aux défis du développement durable au Nord-Kivu. Dans ce schéma nous allons suivre le protocole à quatre lois suivantes :

7. La loi de connexion universelle : posée que tout s'influe sur tout, rien n'existe seul, tout agit sur tout.

8. La loi de mouvement : posée que tout se transforme, rien ne reste là où il était.

9. La loi de contradiction : posée que rien ne recommence jamais exactement, toute chose contredit toujours l'autre qui était.

10. La loi de changement qualitatif : posée que la quantité influe sur la qualité.

L'opérationnalisation se fera dans le deuxième chapitre du présent travail.

b) Techniques : les techniques sont des outils d'investigations ou moyens d'étude auxquels recours un chercheur.

Pour récolter ces données nous avons fait recours à la technique de questionnaire, la technique d'interview et la technique documentaire.

Les explications sur l'application de ces techniques se feront dans le deuxième

chapitre.

11. CHOIX DU SUJET :

Le choix de ce sujet ne ressort pas du néant. Après avoir constaté que dans beaucoup de Forêts Communautaires le résultat en est mitigé, nous avons fait le choix à ce sujet pour appréhender les forces et les contraintes de la FORCOM d'une part et d'autre part les menaces et les opportunités qu'offre la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa au PAP Mbuti-Babuluko.

10

12. INTERET DU SUJET

Le présent travail veut alors être une alerte à la Communauté Mbuti-Babuluko et à toutes les parties prenantes de la FORCOM en RDC en général et de la CFCL Kisi-Mbosa Chamakasa en particulier car elle veut expliquer l'impact de la FORCOM et identifier les inquiétudes et incommodités de la FORCOM à atteindre la durabilité sociale.

Ce travail donne une orientation stratégique pouvant permettre la réussite de la Kisi-Mbosa Chamakasa et propose quelques solutions concourant à minimiser les problèmes de la FORCOM en vue d'atteindre la durabilité sociale.

Ainsi, ce travail a double intérêt :

? Intérêt théorique ou scientifique :

Sur le plan théorique, l'intérêt que présente cette étude est à la fois sociologique, écologique et économique.

- Quant à l'économie, ce travail démontre l'impact de la CFCL Kisi-Mbosa Chamakasa sur les conditions de vie de PA Bambuti-Babuluko ;

- Concernant l'écologie, cette étude analyse les forces et les opportunités que peut présenter la CFCL Kisi-Mbosa Chamakasa à la gestion durable des ressources

- Et Sur le plan social, le présent travail explique la contribution de CFCL Kisi-Mbosa Chamakasa au renforcement de la cohésion sociale de peuple Mbuti-Babuluko et ses voisins.

? Intérêt pratique :

Sur le plan scientifique, ce travail n'est bénéfique qu'aux chercheurs en sciences sociales mais aussi aux différentes organisations accompagnatrices des communautés dans le processus de la FORCOM.

Pour les scientifiques, ce travail constitue une alerte pour toutes les parties prenantes de la FORCOM en RDC en général et celles de Kisi-Mbosa Chamakasa en particulier. Ce travail permettra aux parties prenantes de découvrir les opportunités et les contraintes de la FORCOM en fin de prendre les dispositions permettant d'atteindre le développement durable.

11

13. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE DU SUJET

Plusieurs études sur la FORCOM ont déjà été menées et peuvent encore être menées dans le future car, c'est un vaste domaine de recherche.

A cela, nous avons limité notre étude dans le temps et dans l'espace pour éviter de faire un travail à caractère globalisant ou superficiel qui mènera à des discours creux et pompeux.

- Sur le plan spatial : notre étude s'est effectuée en RDC, dans la province du Nord-Kivu, Territoire de Walikale. Nous ne nous intéressons qu'au PA Mbuti-Babuluko à travers leurs CFCL Kisi-Mbosa Chamakasa. Nos investigations couvrent les quatre villages que constitue cette CFCL à savoir : Kambushi, Kilali, Kisa et Lufito.

- Sur le plan temporel : ce travail ne considère que la période allant de 2019-2021, période coïncidant avec l'acquisition officielle de la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa par l'arrêté provinciale N°023/CAB/GP-NK/2019 du 11/04/2019 portant attribution de la Concession Forestière de Communauté Locale de Bambuti-Babuluko en secteur des Bakano, Territoire de Walikale.

14. DIVISION DU TRAVAIL

Le présent travail comporte quatre chapitres hormis l'Introduction et la

Conclusion.

Le premier chapitre porte sur les généralités, le deuxième chapitre cadre avec la méthodologie, le troisième chapitre consiste à présenter, analyser et interpréter les données et le quatrième chapitre nous ramène à la discussion des résultats. Dans ce dernier nous allons finir par proposer une orientation stratégique.

15. DIFFICULTES RENCONTREES

Pendant la réalisation de ce travail, nous nous sommes heurtés à plusieurs difficultés mais les majeurs sont les suivantes :

- Manque de temps suffisant pour faire l'enquête sur terrain compte tenu du calendrier académique surchargé. A cela, nous avons préparé nos enquêtés à travers leur leaders locaux ;

- Indisponibilité de certains enquêtés lors de notre enquêtes, face à cela, nous avons utilisé l'échantillonnage accidentel ;

12

- Certains enquêtés ne nous ont pas facilement donné les informations en rapport avec notre étude en nous considérant comme une ONG, pour contourner cette situation, nous avons usé notre savoir-faire et savoir être en fin de les conscientiser en les montrant le bien fondé de notre étude.

CHAPITRE PREMIER. GENERALITES

Ce chapitre traite les notions générales en rapport avec notre objet d'étude. Il est subdivisé en trois principaux points, dont le premier concerne le cadre conceptuel ou la définition des concepts clés, le deuxième concerne la présentation de la région d'étude et le troisième explique la théorie sur le sujet d'étude et le cadre opératoire du sujet.

I.1. DEFINITION DES CONCEPTS CLES DE BASE

Robert K.M. (1965)24 écrit : une recherche consciente de ses besoins ne peut passer de la nécessité sans clarifier ses concepts. Car une des exigences essentielles de la recherche est que les concepts soient définis avec une clarté suffisante pour lui permettre de progresser.

Dans tout travail il y a toujours des concepts clés qui reviennent et dont la définition constitue le point de départ pour sa compréhension. Dans le cas de notre étude, il est important de commencer par définir les concepts clés qui reviendront en leitmotiv tout au long de notre travail.

Nous dévons donc définir successivement le concept Foresterie Communautaire et la vie des PAP Babuluko ainsi que les concepts qui leurs sont liés.

A. FORESTERIE COMMUNAUTAIRE

On entend régulièrement parler de la Foresterie Communautaire, selon Carmel KIFUKIETO, chargé de programme du Centre d'appui à la gestion durable des forêts, CAGDF en sigle, définit la Foresterie Communautaire comme ensemble des pratiques, techniques et méthodes d'utilisation de la forêt et des ressources naturelles qui en dépendent et est réglementée par des textes légaux précis, prévoyant la participation des communautés locales25. Ceci est illustré par cette phrase : « Une communauté locale peut, à sa demande, obtenir perpétuellement à titre de la concession forestière, une partie ou la totalité des forêts protégées parmi les forêts régulièrement possédées en vertu de sa coutume ».

24 Robert KING MERTON, 1965, éléments des théories et méthodes sociologiques, paris, éduction plon. 25Well-grounded.org, Carmel KIFUKIETO, Centre d'Appui à la Gestion Durable des Forêts, qu'est-ce que la Foresterie Communautaire, Gouvernance Forestière et droit des communautés locales/peuples autochtones, publié le 14, septembre, 2018, Consulté le 15, mai, 2022.

14

+ Forêt : C'est une étendue abritée par les espèces animales, végétales ligneuses, stratifiées, des lianes, ayant l'influence sur l'environnement26.

Selon le dictionnaire petit robert, une forêt est une étendue peuplée principalement d'arbres27.

+ Communautaire : état de ce qui est commun ou qui appartient à plusieurs personnes28.

+ Communauté Locale : est une population traditionnellement organisée sur la base de coutume et unis par les liens de solidarité clanique ou parentale qui fonde sa cohésion interne. Elle est caractérisée, en outre par son attachement à un terroir déterminé.29

Le dictionnaire petit robert considère l'expression communautaire comme ce qui a la forme d'une communauté ou ce qui est commun.

+ L'article 1 du code forestier et l'article 2 du décret 14/018 définissent la Communauté Locale comme « une population traditionnellement organisée sur base de la coutume et unis par des liens de la solidarité clanique ou parentale qui fonde sa cohésion interne. Elle est caractérisée, par son attachement à un territoire déterminé ».

D'après cette définition, les immigrants ne peuvent prétendre aux droits traditionnels sur la terre et les ressources même s'ils vivent dans le même village depuis plusieurs décennies. Cette règle discriminatoire peut facilement engendrer des situations conflictuelles.

+ Forêt Communautaire :Est une forêt attribuée à une communauté locale dans le but de la réduction de la pauvreté en milieu rural en favorisant les ressources disponibles.

Elle signifie encore une portion de terre protégée que la communauté locale possède habituellement en vertu de sa coutume.

+ Réserve forestière villageoise : Ensemble de la communauté villageoise qui détient le droit de propriété sur la forêt30.

26 Théodore I., Cours inédit de l'aménagement et conservation du sol, G3, ISEA-BENGAMISA, 2020, P7

27 Dictionnaire petit robert, 2008, P238

28 Dictionnaire la rousse, T1, Paris ? 1970, P254

29 Article 2 du décret N°14/018 du 02 août 2014 fixant les modalités d'attribution des concessions forestières aux communautés locales

30 Faustin MUSUBAO, Cours inédit de Gestion durable des Ressources Naturelles, G2, ISDR WALIKALE, 2019, P20.

15

+ Réserve communautaire : Un sous ensemble de la communauté villageoise est propriétaire de la forêt et se charge de son aménagement31

+ Aire protégée : l'Union Internationale de la Conservation de la Nature (UICN) définit une aire protégée comme une Portion de la Terre, de milieu aquatique ou de milieu marin, géographiquement délimitée, vouée spécialement à la protection et au maintien de la diversité biologique, aux ressources naturelles et culturelles associées pour ces fins, légalement désignée, réglementé et administrée par des moyens efficaces, juridiques ou autres.32

+ Aire forestier de gestion villageoise : La communauté gère une zone de forêt domaniale, sans en être propriétaire33.

+ Réserve naturelle intégrale : C'est une aire protégée, c'est un écosystème remarquable ayant une importance nationale ou internationale. Sa vocation essentielle est la recherche scientifique34.

+ Parc National : Terroir relativement étendu en forme d'un ou de plusieurs écosystèmes qui peut ou qui n'est pas transformé par les activités anthropiques, les communautés, les habitats et les sites morphologiques y présentent un intérêt scientifique, éducatif et/ou récréatif exceptionnel et y renferment des paysages des grandes valeurs esthétiques35.

+ Monument National : C'est comme le parc, mais sa superficie qui est réduite souvent à leur intérêt purement écologique, s'ajoute une valeur culturale en particulier historique36.

+ Le paysage terrestre ou marin protégé : C'est une grande diversité du paysage

semi-naturel et plus généralement anthropisés. Sa vacation principale est le tourisme37. + Réserve de biosphère : C'est une aire protégée pour la protection de la nature, sa

vacation principale est la recherche scientifique38.

+ Forêt classée : C'est celle qui a un acte de classement, à un régime juridique moins restrictif quant aux droits d'usage et d'exploitation39.

3131 Faustin MUSUBAO, Cours inédit de Gestion durable des Ressources Naturelles, G2, ISDR WALIKALE, 2019, P20. 32 UICN, Cité par Pr. Léon IYONGO 2021, Cours inédit de statut, aménagement et gestion durable des aires protégées, L2EDD, ISEA B'SA, P1.

3333 Faustin MUSUBAO, Cours inédit de Gestion durable des Ressources Naturelles, G2, ISDR WALIKALE, 2019, P21

34 Idem P21

35 Ibidem P36

36 Ibidem P36

37 Ibidem P36

38 Ibidem P36

39 Ibidem P37

16

+ Forêt protégé : C'est une forêt qui n'a pas fait l'objet d'un acte de classement et est soumise à un régime juridique moins restrictif aux droits d'usage et aux droits d'exploitation.

+ Forêt de production permanente : C'est une forêt soustraite des forêts protégées par une enquête publique en vue de le concéder et est soumise aux règles d'exploitations prévues par le code forestier et ses mesures d'application.

+ Forêt de Communauté Locale : c'est une portion de terre protégée qu'une communauté locale possède en vertu de sa coutume40

+ Concession Forestière de Communauté Locale : le décret N°014 définit la CFCL comme une forêt attribuée gratuitement et perpétuellement à une communauté locale par un Etat sur base des forêts qu'elle possède régulièrement en vertu de sa coutume en vue de son utilisation sous toutes ses formes, pour la satisfaction de ses besoins vitaux, avec l'obligation d'y appliquer des règles et pratiques de gestion durable41

+ La foresterie communautaire : est donc une responsabilité des communautés locales ou des peuples autochtones dans la gestion des espaces forestiers et de leurs ressources (PFNL, biodiversités animales, écotourisme, bois d'oeuvre, ...)

+ selon la FAO, la foresterie communautaire (1978)42est considérée comme toute situation impliquant les populations locales dans les activités forestières, de l'établissement des parcelles boisées dans la région en déficit en bois pour les besoins locaux aux activités d'arboriculture traditionnelle.

Dans le cadre de notre travail nous considérons la foresterie communautaire comme une restitution historique de droit de propriété aux communautés locales ou aux peuples autochtones.

Plusieurs autres concepts sont liés à la Foresterie Communautaire selon les différentes Théories prédominantes dans la matière comme nous les définissons ci-haut.

40 Article 2 du décret N°14/018 du 02 août 2014 fixant les modalités d'attribution des concessions forestières aux communautés locales

41 Idem

42Proceding of the international warkshop on community forestry in Africa participatorie forest management : a strategie for sustainable forest management in africa, 30, avril, 1999, Banjul, Gambie, 2000

17

B. LA VIE DE PEUPLE MBUTI BABULUKO

a) Peuple :

? Le mot peuple est une notion polysémique dont le sens varie selon le contexte relative des civilisations et sont liés par un certain nombre des coutumes et institutions communes. Il désigne à la fois :

? Un ensemble des individus constituant une nation, vivant sur un même territoire et soumis aux mêmes lois, aux mêmes institutions politiques43. Ici le peuple est déterminé par la nation qui constitue le territoire qu'il occupe et la soumission aux mêmes règles du droit.

? Ensemble des humains vivant une société sur un territoire déterminé et qui, ayant parfois une communauté d'origine, présente une homogénéité 44 ici le mot peuple est déterminé par un territoire ou une culture propre mais pas par la soumission aux lois.

? Un ensemble des personnes qui n'habitent pas à un même territoire, mais qui ont une même origine ethnique ou une même religion, ont le sentiment d'appartenir à une même communauté. Ici le peuple n'est définit que par une culture ou une tradition commune. C'est la vision la plus étendu de la notion du peuple.

Regaux François45 indique qu'un peuple c'est l'ensemble de personnes vivant dans une même région, ayant la même race, même culture, même langue et parfois la même religion. Il peut avoir d'implications différentes en sociologie, en droit, en politique ou en relation internationale et doit être rapprochée à des voisinages sémantiques, des complémentarités conceptuelles, d'identité matérielle ou qui sont même coextensives.

La différence entre peuple et population réside dans le sens que le premier est le résultat naturelle de l'union sociale ou une association mutuelle d'homme poussée par une similitude de condition extérieur de vie et la population est un ensemble d'habitats d'un même territoire46

En effet, le terme peuple peut coïncider soit avec l'Etat ou la notion d'étatique c'est-à-dire avec la population étatique soit avec une communauté ou une minorité ethnique

43 Définition du peuple sur le site cnrtl.fr, consulté le 15, mai, 2022 à 14h30'

44 Idem

45 Regaux François, Cité par AKILIMALI Dieudonné, 2012, Implication des Batwa-Babuluko comme moyen de lutte contre la discrimination et la pauvreté, mémoire online, ISDR BUKAVU

46 E. Cherverra Javier, cité par OLEKO WA OLEKO Joseph, le peuple comme communauté de manque , élément pour une définition in cassese, Antonio et Jouvaodmond pour une droit de peuple, Paris ad Belger, levaut, 1978, P95 et 104

18

ou tribal existant dans un Etat dont elle est partie intégrante étant donné les diversités sociologiques Africaines.47

En analysant la particularité des Peuple Mbuti-Babuluko, la définition ci-haut reflète le contexte mais dans le contexte de l'Objectif de la Foresterie Communautaire, dans la présente étude, nous parlons du mot « peuple » dans le sens d'un ensemble des personnes vivant un même milieu, partageant les mêmes caractéristiques (langue, tribut, coutume...)

b) Mbuti-Babuluko: Le peuple Mbuti-Babuluko est l'appellation des peuples autochtones pygmées du territoire de Walikale, car les peuples pygmées sont reconnus au nom de Batwa au Nord-Kivu. Dans cette province, ils sont identifiés sous plusieurs dénominations suivant les régions géographiques données : à Masisi on les appelle Batwa, A Rutshuru : Tunguti, A Beni, Lubero : Bambote.

c) Pygmée : Du grec, un pygmée signifie haut d'une coudée, et d'une façon générale, un homme de petite taille.

Le terme pygmée englobe les différents groupes ethniques disséminés au long de l'équateur dans des nombreux Etats de l'Afrique actuelle, (allant de la partie occidentale : Cameroun, Gabon, Congo, RDC, jusqu'au Rwanda, au Burundi et à l'Ouganda à l'Est)48

d) Pygmoïde : Est un terme anthropologique qui désigne certaines ethnies d'Afrique ou d'Asie des humains de petites tailles. D'ailleurs ce terme signifie pygmées métissés49.

e) Peuple autochtone : A défaut des définitions légalement consacrées, nous constatons des essais et tentatives des définitions faites par différents auteurs qui se sont intéressés à ce concept.

Le dictionnaire Larousse définit l'autochtone comme celui qui est originaire du pays qu'il habite et que les ancêtres ont toujours habité ce pays50.

Littré ajoute que l'autochtone est celui qui est du pays même qu'il n'y ait pas venu par immigration.

La définition donnée par la convention de l'Organisation Internationale du Travail, OIT en sigle, renseigne que les peuples autochtones sont des peuples qui vivaient sur

47 http://fr.wikipedia.org/wiki/pygm%C3%A

48 Paul Emile Littré, dictionnaire de la langue française, T1 encyclopediabritanique France, versaille 1994, P371.

51 OIT, Cité par Dieudonné AKILIMALI, Intégration des BATWA6Babuluko comme moyen de lutte contre la discrimination et la pauvreté, mémoire online, ISDR BUKAVU,

19

leurs terres avant que les Colons venus d'ailleurs ne s'y installe ou d'autres groupes de population de culture et d'origines différentes n'y arrivent et deviennent par la suite prédominantes par la conquête d'occupation, de colonisation ou d'autres moyens. Cette définition est de plus en plus acceptée51.

Donc en parlant de la vie de peuple Mbuti-Babuluko on vise le moyen d'existence des peuples autochtones pygmées de la province du Nord-Kivu en général et du Territoire de Walikale en particulier.

Les explications claires concernant la vie de peuple Mbuti-Babuluko se feront dans le dernier point de ce chapitre.

1.2. PRESENTATION DE LA REGION D'ETUDES OU DE LA PROVINCE DU

NORD-KIVU

La province du Nord-Kivu, à l'instar du Sud-Kivu et du Maniema a maintenu ses limites. Son chef-lieu est placé à Goma. Elle a six territoires notamment : Beni, Lubero, Masisi, Nyiragongo, Rutshuru et Walikale

Carte 1. Carte administrative de la Province du Nord-Kivu

Source : Carte administrative de la province du Nord-Kivu, en ligne

a. Historique de la Province du Nord-Kivu

Cette Province est issus du découpage de l'ancienne Province du Kivu intervenu en 1988 ;

20

En 2007, à la suite des combats, la région compte d'importants déplacements de la population52

En novembre 2008, des violents combats opposent entre les milices du Congrès National pour la défense du peuple (CNDP) de Laurent NKUNDA à l'armée Congolaise dans la Province du Nord-Kivu. Différentes Organisations nationales qu'internationales ont dénoncés les violences des forces en présence contre les femmes et les enfants. Dès avril 2008, le Haut-Commissariat pour les Réfugiés (HCR) avait déjà sonné l'alarme devant les déplacements massifs des populations qui fuient les violences.

Un accord de paix signé en 2003 avait formellement mis fin à des conflits des plusieurs années, si bien que l'on compte environs 1,5millions des déplacés à l'intérieur du pays tandis que quelques 350 000 Congolais ont fui leur pays53

En mai 2015, les rebelles ADF tuent près de 50 civiles dans le territoire de Beni (au Nord-Kivu) et d'Irumu (en Ituri)54

b. Situation géographique de la Province du Nord-Kivu

La province du Nord-Kivu est située à l'Est de la République Démocratique du Congo, d'une région Ougandaise et du Rwanda. Elle jouxte la Province de l'Ituri au Nord, la Province de la Tshopo et du Maniema à l'Ouest, et le Sud-Kivu au Sud, à l'Est, elle est limitée par l'Ouganda et le Rwanda.

c. Figure 2. Les Provinces et les pays limitrophes du Nord-Kivu

Source : la province du Nord-Kivu et ses limitrophes, image en ligne

Cette illustration nous explique que, la Province du Nord-Kivu et limitée à l'Est par l'Ouest de l'Ouganda, à l'Ouest par la Province du Maniema, à au Nord par la Province de l'Ituri, au Sud par la Province du Sud-Kivu, au Nord-Est par la Province de

52Fr.m.wikipedia.org, « HCR, le Nord-Kivu doit faire face au pire déplacement de personnes de ces trois dernières années » sur le site de nouvelle de l'ONU, publié le 21, septembre, 2007, consulté le 20, mai, 2022 0 17h19

53Fr.m.wikipedia.org, « Nord-Kivu, un million et demi des des personnes en fuite » sur l'agence de presse de vaticat. 54Fr.m.wikipedia.org, « RDC : près de 5O civiles tué au Nord-Kivu et en Ituri en une semaine » Radio Okapi, 9, mai, 2016.

21

l'Ituri, au sud-Est par le Rwanda, au Nord-Sud par la Province de la Tshopo et au Sud-Ouest par la Province de Maniema.

La province du Nord- Kivu est située à cheval sur l?Equateur. Elle est comprise entre 0° 58? de latitude Nord et 02° 03' de latitude Sud et entre 27° 14? de longitude Ouest et 29° 58? de longitude Est. Elle est limitée à l?Est par les Républiques de l?Ouganda et de Rwanda (Sud- Est), au Nord et à l?Ouest par la Province Orientale, au Sud-Ouest par la Province du Maniema et au Sud par la province du Sud- Kivu. Sa superficie est de 59.631 Km2, soit environ 2,5 % de l?étendue du territoire national55.

? Relief

Le relief du Nord- Kivu est très accidenté. L?altitude varie de moins de 800 m à plus de 2.500 m. certains sommets atteignent plus de 5.000 m. Ce relief est formé des plaines, des plateaux et des chaînes de montagne. Les laines alluviales s?étendent du Nord au Sud du Lac Edouard. Il s?agit, respectivement, des plaines alluviales de la Semliki et des Rwindi-Rutshuru. Les Rives occidentales du Lac Edouard se heurtent à un escarpement abrupt, dont le prolongement vers le Sud, en bordure de la plaine des Rwindi-Rutshuru est connu sous le nom d?escarpement de Kabasha.

La plaine alluviale de la Semliki est resserrée entre le prolongement septentrional de l?escarpement riverain du lac Edouard à, l?Ouest, et l?imposant massif de Ruwenzori (5.119 m) à l?Est. La plaine des Rwindi- Rutshuru se relève doucement, mais très régulièrement vers le Sud, où elle se heurte aux champs de lave qui la relaient vers le massif de Virunga, et particulièrement vers le groupe des volcans actifs dominés par le Nyamulagira (3.056 m) et le Nyiragongo (3.470 m).

? Climat

L?hétérogénéité du relief amène une grande variété de climats. D?une manière générale, on observe une corrélation étroite entre l?altitude et la température moyenne. En dessous de 1.000 m, cette température est voisine de 23° C à 1.500 m, on enregistre quelques 19° C et à 2.000 m, 15° C environ. La pluviométrie moyenne varie entre 1.000 mm et 2.000mm. Les précipitations mensuelles les plus faibles sont enregistrées entre janvier et février et entre juillet et août. Quatre saisons caractérisent le climat du Nord- Kivu : deux saisons humides et deux saisons sèches. La première saison humide se situe entre mi-août et

55 Division de l?Intérieur, Fiches techniques des Collectivités et Cités du Nord-Kivu, Juillet 1997.

22

mi-janvier et la deuxième va pratiquement de mi-février à mi-juillet. Quant aux deux saisons sèches, elles sont très courtes. La première est observée entre mi-janvier et mi-février et la seconde entre mi-juillet et mi-août.

+ Sols

Le climat d?altitude et le relief confèrent aux sols du Nord- Kivu une certaine complexité. On pourrait néanmoins diviser les sols du Nord- Kivu en trois grandes classes : Les sols volcaniques récents : provenant des coulées de lave de volcans. Les coulées récentes ne permettent pas encore à l?agriculture de s?y installer, tandis que dans les coulées plus anciennes, la lave est particulièrement décomposée et forme un sol parfois encore superficiel mais très fertile. Ces sols se retrouvent entre Goma et Rutshuru. Les sols des plaines alluviales : ces sols se retrouvent dans les plaines de la Semliki et proviennent des dépôts lacustres, de la rivière Semliki et de ses affluents. Les sols des roches anciennes : ces sols sont très profonds et riches en humus. Ils sont assez argileux et peu compacts et disposent, en surface, d?une importante réserve de matières organiques.

+ Végétation

Les principaux types de végétation de la Province du Nord- Kivu sont :

> Les savanes dominantes dans les plaines alluviales de la Semliki et de la Rutshuru.

> Les formations climatiques sclérophylles arbustives et forestières dans la plaine des laves au Nord du Lac Kivu.

> Les forêts ombrophiles de montagnes : sont observées essentiellement dans les massifs de Ruwenzori et Virunga. Ces forêts sont hétérogènes.

> Forêt équatoriale dans les Territoires de Lubero, Masisi, Walikale et Beni.

> sols des plaines alluviales : ces sols se retrouvent dans les plaines de la Semliki et proviennent des dépôts lacustres, de la rivière Semliki et de ses affluents. Les sols des roches anciennes : ces sols sont très profonds et riches en humus. Ils sont assez argileux et peu compacts et disposent, en surface, d?une importante réserve de matières organiques.

+ Végétation

Les principaux types de végétation de la Province du Nord- Kivu sont :

23

? Les savanes dominantes dans les plaines alluviales de la Semliki et de la Rutshuru.

? Les formations climatiques sclérophylles arbustives et forestières dans la plaine des

laves au Nord du Lac Kivu.

? Les forêts ombrophiles de montagnes : sont observées essentiellement dans les massifs

de Ruwenzori et Virunga. Ces forêts sont hétérogènes.

? Forêt équatoriale dans les Territoires de Lubero, Masisi, Walikale et Beni.

? Hydrographie

L?hydrographie du Nord- Kivu est dominée par l?existence de deux grands lacs à savoir lac Edouard et lac Kivu. Le lac Edouard : il a une superficie de 2.150 Km2 dont 1.630 Km2 pour la partie congolaise, avec une profondeur moyenne de 30 m. ce lac est très poissonneux et constitue une source importante de revenus pour les familles riveraines. Le lac Kivu : il est le plus haut de l?Afrique centrale parce qu?il se trouve pittoresquement situé à 1.460 m d?altitude dans la fosse limitée par les hautes volcans des Virunga. Sa superficie est de 2.700 Km2 pour la partie congolaise avec une profondeur moyenne de 285 m. Contrairement au lac Edouard, le lac Kivu est peu poissonneux.

Lukulu, Mbalukia et Mbila. Ensemble, ils couvrent une superficie de 86 Km2 et sont situés à côté du monastère du même nom, en chefferie de Bashali, Territoire de Masisi. Le réseau hydrographique comprend aussi les rivières suivantes : Rutshuru, Rwindi, Semliki, Osso et Lowa.

d. Subdivision administrative de la Province du Nord-Kivu

La Province du Nord-Kivu est subdivisée en trois Villes à savoir : Goma (Chef-lieu), Beni et Butembo.

En outre, elle compte six territoires.

Tableau N°01. Les territoires du Nord-Kivu

Désignation

Chef-lieu

Superficie/Km2

%

Territoire de Beni

Oicha

7 484

12,63

56 BASEME AMISI, 2008, Cours inédit de Géographie, 5ième année primaire, EP KABAMBA,

57Rapport annuel, Division provincial de l'intérieur, 2015

24

Territoire de Lubero

Lubero

18 096

30,54

Territoire de Masisi

Masisi

4 734

7,99

Territoire de Nyiragongo

Kibumba

163

0,27

Territoire de Rutshuru

Rutshuru

5 289

8,94

Territoire de Walikale

Walikale

23 475

39,62

TOTAL

59 241

99,99

Source : cours de géographie

La lecture de ce tableau nous montre que, sur 59 241km2 que compte la Province du Nord-Kivu, le territoire de Beni représente 7 484 km2 soit 12,63%, le territoire de Lubero représente 18 096 km2 soit 30,54%, Le territoire de Masisi 4734 km2 soit 7,99%, le territoire de Nyiragongo représente 163 km2 soit 0,27%, le territoire de Rutshuru représente 5289 km2 soit 8,94% et le territoire de Walikale représente 23 475 soit 39,62%.

Tableau N°02. Situation démographique de la Province du Nord-Kivu

TERITOIRE/VILLE

Nombre d'habitants en 2015

%

01

Ville de Beni

355 289

4,4

02

Ville de Butembo

744 868

8,22

03

Ville de Goma

876 707

10,86

04

Territoire de Beni

1 278 427

15,83

05

Territoire de Lubero

1 333 423

16,52

06

Territoire de Masisi

709 925

8,79

07

Territoire de Nyiragongo

147 260

1,82

08

Territoire de Rutshuru

1 620 441

20,07

09

Territoire de Walikale

1 004 541

12,44

TOTAL DE LA PROVINCE

8 070 878

98,06

Source : rapport annuel, Division provincial de l'intérieur, 2015

De ce tableau, nous trouvons que sur 8 07878 habitant qui étaient au Nord-Kivu en 2015, y avait 355 289 habitants soit 4,4% dans la ville de Beni, 744 868 habitants soit 8,22% dans la ville de Butembo, 876 707 habitants soit 10,86% dans la ville de Goma, 1 278 427 habitants soit 15,83% dans le territoire de Beni, 1 333 423 habitants soit 16,52% dans le territoire de Lubero, 709 925 habitants soit 8,79% dans le territoire de Masisi, 147 260 habitants soit 1,82% du territoire de Nyiragongo, 1 620 441 habitants soit 20 ,07% du territoire de Rutshuru et 1 004 541 habitants soit 1,44% du territoire de Walikale.

Organisation administrative

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C?est par le décret du 1er août 1888 que l?Etat Indépendant du Congo fut subdivisé en onze districts. Le Nord-Kivu appartenait en ce moment-là au district de Stanley-falls. En 1889, Stanley-falls devient Province Orientale avec comme Chef-lieu Stanley Ville (Kisangani aujourd?hui).58

Les premiers territoires furent créés entre 1912 et 1914 et étaient dénommés soit par le nom du chef-lieu, de l?ethnie, d?un cours d?eau, soit d?un élément géographique du paysage. En 1939, le Kivu bénéficie du statut de district pour devenir Province en 1951.

C?est alors que le Nord-Kivu devient à son tour district en 1956, il est découpé en 6 territoires à savoir Beni, Lubero, Rutshuru, Goma, Masisi et Walikale. Le chef-lieu était Goma.59

De par la loi du 14 août 1962, tous les districts de la République du Congo sont restitués en Province, donc le Nord-Kivu fait partie. Après l?avènement de Mobutu au pouvoir le 24/11/1965, les anciens districts reprennent leurs statuts et le Nord-Kivu reste rattaché comme district au Kivu.

La Province est gérée par un Gouverneur de Province assisté de deux Vice-Gouverneurs dont l?un est chargé de l?Administration et de la Politique et l?autre, de l?Economie, Finances et Développement. Les Mairies existent dans les trois villes du Nord-Kivu, à savoir Goma, Beni et Butembo. La mairie est gérée par un Maire assisté de deux Vices- Maires dont l?un chargé de l?administration et l?autre de l?Economie et Finances. Les six territoires ont, chacun à sa tête, un Administrateur du Territoire (AT) et un Administrateur du Territoire Assistant Principal (ATAP)60.

Caractéristiques socio-culturelles

La dispersion des Bandes Armées incontrôlées dans toute la Province a provoqué un grand mouvement de la population de l?intérieur vers les grands centres. Les Territoires de Rutshuru, Masisi Et Walikale sont les plus touchées dans la province du Nord-Kivu.

La population en charge (inactive) entre 0 et 18 ans et celle âgée de plus de 55 ans, celle-ci représente 62,9% du total des effectifs. Ainsi, il n?y a 37,1% de personnes qui ont

58 BAKUTU MAKANI, Rapport technique de synthèse de la Région du Nord- Kivu, Kinshasa, septembre 1990.

59 BAKUTU MAKANI, Rapport technique de synthèse de la Région du Nord- Kivu, Kinshasa, septembre 1990.

60 Idem

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la charge de tout le monde au niveau de la satisfaction des besoins vitaux et socio-économiques de la collectivité. Il faut également souligner la population à l?âge préscolaire : 20,52%.

La plupart des immigrants dans le Nord-Kivu proviennent de l?Est de l?Afrique, notamment du Rwanda et du Burundi et ceci depuis 1927. En raison de difficultés foncières dans les dits pays, ces immigrants se dirigent dans les zones où se trouvent implantés leurs congénères, notamment Rutshuru, Masisi, Walikale Et Goma. Jusqu?en 1955 où l?on a stoppé l?immigration à partir du Rwanda au moins 170.000 personnes étaient déjà implantées, au lieu de 60.000 initialement prévues par le colonisateur.

Ce mouvement se poursuit et en 1989 le résultat du recensement administratif a relevé une population de 448.391 immigrés contre 2.135.434 autochtones soit 17%. En 1994 on est passé à 548.342 contre 2.627.437 nationaux, soit 17,26% de la population totale.

L?afflux des réfugiés Rwandais en Juillet 1994 aurait encore quadruplé ces effectifs, car les estimations des réfugiés à cette époque étaient au-delà d?un million des réfugiés. Au niveau des échanges migratoires inter-régionaux, les résultats du recensement scientifique 1984 ont montré que c?est surtout les populations du Kasaï Oriental qui déferlaient dans l?ancien Kivu. Et aujourd?hui pour le Nord- Kivu, ce sont toujours les mêmes Kasaïens avec les Bashi du Sud-Kivu, les Banyarwanda du Rwanda et les gens de Maniema61.

Structure de la société

La société est structurée d?une manière traditionnelle avec le pouvoir coutumier qui s?organise au niveau de la Collectivité Chefferie ainsi que d?une manière moderne avec les structures politico- administratives. La Collectivité Chefferie est dirigée par le MWAMI (qui est souvent le chef de la tribu) dont le pouvoir se transmet par filiation directe ou sanguine selon les traditions établies par la coutume. C?est le cas des Collectivités- Chefferies de BAKUMU dans le Territoire de Nyiragongo, Chefferie des TALINGA, PIRI dans le Territoire de Beni, SWAGHA, TANGI dans le Territoire de Lubero, BAHUNDE dans le Territoire de Masisi.

Le Mwami est secondé, entouré et conseillé par les notables qui constituent une cour des Sages. Il est le gardien et le dépositaire des traditions de la Collectivité.

61 Cabinet du Gouverneur, Rapport final de la conférence provinciale sur la reconstruction du Nord-Kivu, , janvier 1998.

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Il existe dans les populations autochtones de la Province du Nord- Kivu des Pygmoïdes, des Bantous et des Nilotiques. La race pygmoïde comprend les MBUTE qui occupent la partie forestière du Nord- Kivu où ils pratiquent la chasse et la cueillette dans le cadre d?une vie de nomadisme. On les retrouve dans les Territoires de Masisi, Beni, Rutshuru et Lubero et Walikale. Leur mode de vie est en recul à cause de la destruction de l?habitat naturel (forêt) et aussi de l?influence de tribus bantoues voisines. Les PIRI (Territoire de Beni) sont plus réceptifs à cette évolution car on rencontre de plus en plus d?agriculteurs parmi eux.62

Les Bantous constituent la majorité de la population autochtone du Nord- Kivu. Ils sont essentiellement des agriculteurs, éleveurs, pêcheurs et artisanats. Ils sont présents dans tous les Territoires et Communes de la Province. Les Nilotiques, essentiellement composés des Tutsi, sont éleveurs et artisans dont l?aire d?occupation s?étend dans la Ville de Goma, les Territoires de Rutshuru et Masisi.

? Minorités ethniques

Les Ethnies MBOBA, TALINGA, TEMBO et BATWA compte tenu de leur importance démographique, regroupent un pourcentage faible de la population autochtone. Et par conséquent peuvent être considérées comme des groupes ethniques minoritaires dans la Province63.

? Le régime foncier

Le régime foncier au Nord-Kivu reste encore du type féodal. La gestion des terres, pour une meilleure productivité agricole et animale, et la détermination des réserves forestières exigent une réforme agraire qui définirait les limites du pouvoir des chefs coutumiers et des notables sur les terres non domaniales, pour ainsi dire appliquer la loi foncière. Etant donné que c?est un problème d?ordre culturel, il faut des études approfondies en vue d?envisager à juste titre les meilleures stratégies de vulgariser la loi foncière auprès des Notables en faveur des populations et l?expansion de l?agriculture, de l?élevage et de la conservation de la forêt. L?impact des études est très certain pour la modernisation de

62 . Conseil Régional de Planification, Cadre de référence pour le développement socio-économique de la région du Nord-Kivu, Goma, février 1995.

63 Léon de Saint Moulin et Boute J., Perspectives démographiques régionales 1975-1985, Kinshasa 1975

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l?agriculture, de l?élevage et pour la promotion du tourisme pour certains sites et l?aménagement de nouvelles aires de peuplement.64

? Avant la colonisation

La terre était une propriété collective. Il n?y avait pas d?hommes et de femmes sans terre, ni de propriétés foncières, la terre appartenait à tous. Par la suite avec l?accroissement démographique, les agriculteurs ont émigré vers les terres encore libres sur lesquelles les premiers venus devenaient automatiquement propriétaires.

? Après l?indépendance.

Six ans après l?indépendance, le 7 juin 1966, BAKAJIKA introduit une loi portant son nom «Loi BAKAJIKA» pour essayer de ramener le régime des terres de la République au système agraire qui faisait des terres une propriété collective dont le gestionnaire est l?Etat. Aujourd?hui, nous assistons à une situation en l?envers, retour anarchique à la coutume. Ceci a entraîné la destruction méchante des anciennes réserves forestières, des forêts naturelles et des parcs. L?exode rurale engendre la promiscuité dans nos Cités et Villes : Beni, Lubero, Kayna, Kirumba et Kanyabayonga.

Vu ce qui précède, si une réforme agraire judiciaire et énergique n?est pas entreprise le plus rapidement possible, le risque d?un mouvement comme celui en cours au Zimbabwe est très grand dans un avenir très proche. Le pouvoir coutumier reste interpellé. Car, en effet, il n?existe pas de chef coutumier sans terres et sans hommes.

Situation économique : l'économie de la Province du Nord-Kivu accroit essentiellement à travers l'agriculture, l'élevage, la pêche, le tourisme,...

Les forêts du Nord-Kivu

La République Démocratique du Congo regorge d?une bonne partie des forêts du bassin du Congo, le 2ème poumon du monde. Aussi, faut-il noter que les forêts en RD Congo occupent près de 52 % de la superficie nationale et 46 % des forêts du bassin du Congo65.

64 Division de l?Intérieur, Rapports annuels 1990-1991-1992-1994 des entités administratives décentralisées du Nord-Kivu (Villes, Zones et Collectivités).

65 KATSUSI ET KAHAVI, Les zones agro bioclimatiques du Nord-Kivu, Goma, 1999.

La combinaison des différentes altitudes, avec l?emplacement du massif de Ruwenzori au point où se rencontrent les zones floristiques soudano- guinéennes et de

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Au Nord - Kivu, on distingue essentiellement deux types de forêts localisées sur le versant occidental des Monts Mitumba. D?abord, la forêt ombrophile de montagne située entre l?humidité atmosphérique élevée, la température moyenne relativement basse (15 - 18° C) et les brouillards fréquents. Ensuite, la forêt ombrophile ou semi - décidue équatoriale aux altitudes inférieures à 1.700 m, avec une bande de transition entre 1.700 et 1.200 m d?altitude vers la grande forêt de la cuvette centrale du Congo.

A l?Est de la Province du Nord - Kivu, sur le versant oriental des Monts Mitumba se trouvent deux autres types de forêts : la forêt sclérophylle du Graben aride et les formations subalpines des hautes montagnes (Ruwenzori).

? Parc National des Virunga

Il a été créé par le Décret Royal du 21 avril 1925 par le Roi Albert 1er dans le but de protéger la grande biodiversité faunique et la flore attrayante que l?on rencontre dans cette partie du Nord-Kivu, mais aussi pour mettre ces ressources naturelles au service de la science. C?est le plus ancien parc naturel d?Afrique.

Le Parc National des Virunga a le statut de réserve naturelle intégrale et est géré en vertu de l?Ordonnance-loi n° 69-041 du 22 Août 1969 relative à la conservation de la nature. Il est reconnu par l?UNESCO comme patrimoine de l?humanité.

Il y a une superficie de 780.000 hectares dont 95% se trouvent dans la Province du Nord-Kivu et le reste dans l?Ituri (Province Orientale). Avec quelques 500 gardes pour surveiller le parc des Virunga, qui a une longue frontière avec le Rwanda et l?Uganda, la tâche n?est pas facile à cause de l?insuffisance des moyens financiers , matériels et/ou humains dont dispose l?Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN). Ainsi, chaque garde est chargé en moyenne de la surveillance de plus de 1.500 hectares.

Il renferme des volcans en activité et des volcans éteints, des champs de lave de divers âges, le massif de Ruwenzori dont les sommets les plus hauts se trouvent à 5.000 m, et une diversité de formations végétales. La flore se diversifie de l?extrémité sud du parc, où règne la savane avec des incursions de forêt fluviale, à l?extrémité nord, où une forêt sèche fermée est dominée par l?Euphorbia dawei.

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l?Afrique orientale, donne une diversité végétale forte intéressante. La diversité faunique est composée des troupeaux d?éléphants, d?hippopotames et de buffles, des familles de gorilles de montagne, des déclins (lions, léopards) et des oiseaux (profil écologique du Zaïre, 1988).

Les installations touristiques sont assez bien développées et un excellent hôtel moderne à la Rwindi assure une base confortable à partir de laquelle on peut faire des excursions sur les routes et les pistes du parc. Des guides officiels obligatoires sont mis à la disposition des visiteurs afin de les guider et d?assurer leur sécurité. Il y a aussi une station de recherches à Lulimbi, sur les rives du lac Edouard, où sont menées des études sur la flore et la faune du Parc des Virunga, mais également sur les oiseaux migrateurs régionaux et eurasiens qui font l?objet de bagage et de suivi.

Cette diversité biologique est menacée par les actions anthropiques diverses : agriculture, élevage, braconnage, feu de brousse incontrôlé, exploitation forestière pour l?énergie-bois, etc. L?afflux massif des réfugiés rwandais a eu un effet multiplicateur sur les menaces susmentionnées.

? Parc National de Kauzi-Biega

Le Parc National de Kauzi-Biega a été créé par l?Ordonnance-loi n° 70-316 du 30 novembre 1970 et l?Ordonnance-loi n° 75-238 du 22 juillet 1975 en a modifié les limites. Il a une superficie de 600.000 hectares dont les trois quarts se trouvent dans la Province du Sud-Kivu et constituent la partie opérationnelle du parc. Il est reconnu par l?UNESCO comme patrimoine de l?humanité.

Il attire les touristes à cause de sa richesse en grands mammifères et aussi à cause d?une végétation attrayante, étagée selon les limites altitudinales. Son principal attrait est sans aucun doute la population des gorilles de montagne, dont quelques groupes se sont si bien habitués à la présence de l?homme qu?il est possible de s?en approché (profil écologique du Zaïre, 1988).

Compte tenu de la proximité de la Ville de Bukavu de ce parc (environ 50 Km), il n'y a pas d?aménagements hôteliers, mais il existe un camp de base pour les gardes forestiers dont le nombre s?élève à une soixantaine, soit environ 10.000 hectares à surveiller

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par garde. Les principales menaces observées au Parc de Kauzi-Biega ont trait au braconnage et à l?empiétement des populations locales pour les terres agricoles.

? Parc National de Maiko

L?Ordonnance-loi n° 70-317 du 30 novembre 1970 porte création du Parc National de Maiko qui s?étend sur trois provinces administratives (Province Orientale, Maniema et Nord-Kivu), avec une superficie de 1.083.000 hectares dont le cinquième se trouve au Nord-Kivu.

C?est un grand parc pratiquement non aménagé et considéré comme l?une des six forêts équatoriales primaires encore vierges. Entre la forêt ombrophile de la Cuvette Centrale et la forêt de montagne de hautes terres de la partie orientale du Nord-Kivu, cette forêt dense et humide se trouve entre 700 et 1.300 m d?altitude.

L?absence totale des routes, une très forte pluviosité (il n? y a pratiquement pas de saison sèche) rendant les pistes impraticables et l?éloignement des villes et agglomérations ont protégé le parc de Maiko. Parmi la faune de Maiko, on trouve trois sortes d?animaux les plus rares au Congo : le gorille de montagne, l?okapi et le paon congolais. D?autres animaux représentés sont les céphalophes, les sylvicapres, les éléphants, les buffles de forêt et le léopard (Profil écologique du Zaïre, 1988).

Il n? y a aucune installation touristique dans le parc et la partie se trouvant dans la Province du Nord-Kivu est tellement enclavée qu?elle n?est pas opérationnelle. Néanmoins, on observe des actions de braconnage et de coupe de bois à une échelle réduite à cause de l?éloignement des centres de consommation des produits de chasse et d?exploitation forestière.

? Tourisme : Le Nord - Kivu est une province touristique par excellence de par la variété de faune et flore, mais aussi de son relief accidenté parsemé des lacs et des rivières. Il faut signaler que les routes sont dans de dégradation totale et l?accès aux différents sites est hypothétique.

Il est important de signaler que le tourisme a cessé au Nord - Kivu depuis les années 90 à cause de l?insécurité et les différentes guerres qui se sont succédé dans la Province. Ainsi les infrastructures touristiques ont cessé de fonctionner Division de l?Intérieur, Fiches techniques des Collectivités et Cités du Nord-Kivu, Juillet 1997.

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1.3. THEORIES SUR LE SUJET D'ETUDE

Le cadre théorique que nous élaborons, décrit les différentes variables qui peuvent influencer la vie des PAP -Babuluko face à la dynamique de la Foresterie Communautaire. Ces variables sont groupées en deux catégories :

1. LA FORESTERIE COMMUNAUTAIRE

Lorsque nous parlons de la FORCOM, nous entendons par là de donner le contrôle sur les ressources forestières aux communautés qui en dépendent pour leur subsistance en fin qu'elles puissent la gérer de manière responsable et inclusive. Des millions des personnes issus des pays en voie de développement (PVD) dépendent de leurs forêts pour leurs survies mais beaucoup n'ont pas de contrôles ou d'accès sur les ressources forestières.

Dans les régions comme le bassin du fleuve Congo qui est au côté des fleuves Amazoniennes, l'un des poumons verts de la planète à la biodiversité époustouflante, les communautés ont protégé leurs forêts depuis les générations mais elles sont expulsées de leurs forêts ancestrales.

Le principe de la FORCOM est que, les populations locales sont les mieux placées pour gérer les ressources dont ils dépendent pour leurs subsistances. Et si cela est fait de manière durable, la pauvreté sera atténuée, la mobilité sociale sera renforcée et la protection écologique sera réalisée66

La Foresterie Communautaire est aussi l'ensemble de pratiques, techniques et méthodes d'utilisation de la forêt et des ressources naturelles qui en dépendent et est règlementée par des textes juridiques précis, prévoyant la participation des communautés locales. Ceci est illustré par la phrase : « une communauté locale peut, à sa demande obtenir à titre perpétuel une partie ou la totalité des forêts protégées parmi les forêts régulièrement possédées en vertu de sa coutume » la Foresterie Communautaire est donc une responsabilité des Communautés Locales ou des peuples autochtones dans la gestion des espaces forestières et de leurs ressources (PFNL, Biodiversité animale, écotourisme, bois d'oeuvre...)67.

Le but ultime de la FORCOM est la réduction de la pauvreté en milieu rural en valorisant les ressources disponibles, les communautés peuvent générer les revenues pour

66Athziri G., 2019, CIFOR et UNIKIS, état actuel de la foresterie Communautaire en République Démocratique du Congo. 67Idem

6868Athziri G., 2019, CIFOR et UNIKIS, état actuel de la foresterie Communautaire en République Démocratique du Congo.

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financer les projets du développement Communautaire tel que la construction des infrastructures sanitaires ou scolaires.

En plus, la FORCOM peut améliorer la cohésion sociale par l'utilisation de l'approche participative, utilisée lors de la cartographie des concessions des forêts et ainsi résoudre les conflits fonciers internes et externes entre les communautés locales et leurs voisins.

Elle permet aux communautés locales et/ou autochtones de sécuriser leurs espaces coutumiers en obtenant une Concession Forestière de Communauté Locale (CFCL) à titre perpétuel, ainsi, elle peuvent les gérer de façon communautaire en vue de garantir leurs droits et de protéger leurs moyens de subsistance (alimentation, pharmacopée, source de matériaux pour l'habitat,...) en plus, en exploitant et valorisant les ressources disponibles, les communautés peuvent augmenter leurs revenues pour un développement durable68.

2. MODE DE VIE DE BATWA-BABULUKO

Terminologie :

Le terme Batwa (Pygmées) est un terme abstrait qui désigne les peuples de chasseurs-cueilleurs et d'anciens chasseurs-cueilleurs de petite taille vivant dans les forêts équatoriales et dans les régions voisines en Afrique du Centre. Ce terme est largement utilisé par les non-Pygmées, mais très rarement par les Pygmées eux-mêmes. Les étrangers l'utilisent souvent par dénigrement. La plupart des Batwa de la région des Grands Lacs n'aiment pas ce terme parce qu'ils ne l'entendent que dans le contexte d'insultes de la part de leurs voisins, mais les militants batwa ont tendance à l'approuver et à en faire usage. Ils voient un avantage à être identifiés aux premiers habitants de leur région et désirent se montrer solidaires des autres groupes pygmées d'Afrique du Centre.

De nombreux peuples pygmées préfèrent des étiquettes ethniques qui correspondent à des zones spécifiques de la forêt Bambuti, dans la forêt Ituri (République

démocratique du Congo [RDC]), Baaka, dans la forêt Lobaye (République centrafricaine
[RCA]), Bambendjelle, dans la forêt Ndoki (Congo-Brazzaville et RCA), etc. « Les Batwa de la région des Grands Lacs » sont un peuple pygmée, autrefois spécialistes de la chasse et de la cueillette dans les forêts des montagnes et des basses terres autours du lac Kivu dans l'Est de l'Afrique du Centre. Aujourd'hui les Batwa parlent plusieurs langues différentes et dans

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certains endroits ils prononcent leur nom « Barhwa » plutôt que « Batwa ». Dans le Nord-Kivu (RDC) certains Batwa utilisent indifféremment les termes Batwa ou Bambuti pour parler d'eux-mêmes. Certains chercheurs affirment que les Batwa ougandais préfèrent s'appeler Abayanda.

Malgré des appellations différentes, tous reconnaissent leur identité batwa et la majorité se font appeler Batwa. Le terme « Batwa » est porteur de la même ambivalence que le terme `Pygmée'. Seuls les tons de la voix et le contexte permettent de savoir s'il est utilisé de manière insultante ou respectueuse. C'est pour cette raison que certains Batwa du Burundi, qui se considèrent comme « développés », se sentaient insultés quand on les appelle Batwa et préfèrent le nom d'Abaterambere (le peuple qui avance). Dans le présent rapport, les conventions bantoues indiquant le pluriel et le singulier sont utilisées.

Ainsi, « Batwa » indique le pluriel et « Mutwa » le singulier. Le terme « twa » est

utilisé dans les langues bantoues d'une grande partie de l'Afrique subsaharienne pour faire référence aux populations qui sont principalement des chasseurs-cueilleurs et d'anciens chasseurs-cueilleurs reconnus comme étant les habitants originaux de la zone en question et comme ayant un très bas statut social. On l'emploie pour les Pygmées en Afrique du Centre, pour :

- les Bochimans en Afrique australe et pour d'autres chasseurs-cueilleurs dans d'autres parties du continent. Des précisions géographiques sont dès lors nécessaires pour faire la distinction entre les différents groupes

- Les Batwa de la région des Grands Lacs et plus particulièrement ceux de la province du Nord-Kivu en RDC, les Pygmées Batwa qui font l'objet du présent travail vivent dans des constitue une minorité ethnique dispersée dans la province. Ils ne constituent ni une force ni un groupe politique important. Les Batwa se considèrent comme un peuple colonisé : tout d'abord par les agriculteurs puis par les pasteurs, et enfin par les Européens.

- Dans certaines zones, les Batwa ont défendu avec acharnement leurs forêts ancestrales contre les empiètements de ces envahisseurs mais, aujourd'hui, ils ont presque tous vu leurs forêts disparaître et leurs droits d'y vivre déniés. Chaque groupe colonisateur a fait peser une pression de plus en plus forte sur la forêt d'origine, en transformant la majeure partie en terres cultivées, en pâturages, en plantations commerciales et, plus récemment, en zones protégées pour les réserves de chasse et les exercices militaires. Bien que les Européens soient partis, la décolonisation reste un problème pour les

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Batwa. Les royaumes précoloniaux hautement organisés des pays de l'Est de la région (sud-ouest de l'Ouganda, Rwanda et Burundi) étaient dominés par des économies agricoles et pastorales extensives. Les relations entre les groupes proches, principalement Bahutu et Batutsi, étaient caractérisées par des relations de clientèle hiérarchisées. Les monarques, souvent des Batutsi, obligeaient les chefs et leurs lignées à leur rendre hommage et cherchaient à étendre leurs royaumes par la conquête. Dans ces régions, de nombreux Batwa furent incapables, aux dix-neuvième et vingtième siècles, de subsister uniquement grâce à la chasse et à la cueillette à cause d'une déforestation à grande échelle. Peu intéressés par des stratégies de subsistance requérant des investissements à long terme, de nombreux Batwa choisirent des activités économiques au revenu immédiat.

Ils sont devenus travailleurs du bois, rétameurs, forgerons, potiers, travailleurs journaliers, griots et artistes itinérants, et certains groupes sont devenus clients de chefs, servant dans les cours royales.

La vitesse de la déforestation et son subsistance varient en fonction de l'histoire et de la géographie. Dans la région du Kivu en RDC son impact est bien moindre que dans les pays de l'Est. La RDC a une histoire plus diversifiée, et une plus grande variété de groupes linguistiques, de structures politiques et des mouvements migratoires de la population. Le pastoralisme n'était pas pratiqué si extensivement, et la forêt, en particulier celle des basses terres, est encore présente de nos jours en de nombreux endroits de la région. De ce fait, aujourd'hui, les Batwa présents en RDC ont un accès bien plus important à la forêt et par conséquent une plus grande indépendance économique et une résistance plus efficace à la domination exercée par leurs voisins. Cependant, dans toutes les zones, les agriculteurs venus de l'extérieur se sont établis en bien plus grand nombre que les Batwa, qui ont été inclus dans la société dominante locale au niveau le plus bas.

Ce statut inférieur, leurs petit nombre et la dispersion de leurs communautés ont contribué à leur faiblesse politique extrême et aux sérieuses difficultés qu'ils ont rencontrées pour affirmer leurs droits et résister à l'expropriation et à la violence. Les Batwa ont été dépossédés de presque toutes leurs terres et ne jouissent pas d'un bail assuré pour ce qui reste. Mais cela ne signifie pas que leurs droits en tant que propriétaires de leurs terres soient forclos. Là où ils ont été dépouillés de leurs terres sans aucune procédure légale, en particulier à une époque récente, lors de la création des réserves de chasse et des zones de

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conservation, leurs droits fonciers pourront être, à l'avenir, revendiqués et testés aussi bien dans l'arène politique que devant les tribunaux. Les projets de conservation ont obligé les derniers groupes d'habitants de la forêt à quitter leurs forêts au début des années 1990. Sans consultation ni réparation, le droit à pratiquer leur culture traditionnelle a été dénié aux Batwa. L'économie d'artisanat des Batwa est devenue de plus en plus obsolète à cause des marchandises produites en masse et bon marché, et ils sont devenus plus dépendants de stratégies de subsistance marginales comme le travail journalier occasionnel ou la mendicité. En 1993, la mendicité était l'activité principale de 70 % des Batwa rwandais.

Le manque de sécurité des stratégies de subsistance des Batwa a contribué à leur appauvrissement et à leur marginalisation. Partout ils sont victimes de discriminations. Leur voisins ne mangent ni ne boivent avec eux, ne les laissent pas entrer dans leurs maisons, ni ne les acceptent comme partenaires sexuels ou comme époux. Leurs communautés sont séparées des autres groupes, obligées de vivre à la périphérie des centres de population.

Dans le contexte urbain, ces pratiques sont moins répandues, mais de nombreux préjugés fondamentaux subsistent contre les Batwa. Bon nombre d'autres communautés véhiculent des stéréotypes négatifs sur les Batwa, les méprisant comme des êtres `non civilisés' et une `race sous humaine', qui mangent une nourriture répugnante et qui manquent d'intelligence et de valeurs morales. Récemment, les Batwa ont été caricaturés comme braconniers, principalement de gorilles, par les médias occidentaux, comme dans le film hollywoodien Gorilles dans la brume, et par des agences pour la conservation de la nature qui veulent justifier leur déni d'accès à la forêt qu'ils habitaient traditionnellement.

Dans le contexte des guerres de la région des Grands Lacs, tous les belligérants véhiculent des stéréotypes négatifs envers les Batwa. C'est ainsi que les Batwa - communautés et particuliers - sont vulnérables face aux attaques des deux parties en conflit, ou sont contraints de prendre les armes. La situation générale des droits de l'homme dans la région est très mauvaise et, comme leurs voisins, les Batwa souffrent énormément pendant les guerres.

Cependant, en comparaison de leurs voisins, ils ont moins de ressources vers lesquelles se tourne en période de crise, les zones marginales qu'ils occupent ont connues des groupes armés qui cherchent à s'y dissimuler, et leur manque de soutien politique, ainsi que leur extrême pauvreté, les rendent vulnérables à la manipulation. Malgré leur marginalisation, certains Batwa de la RDC et du Rwanda ont réussi à fonder leurs propres organisations en

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1991. L'Association pour la promotion des Batwa (APB) au Rwanda, et le Programme d'intégration et de développement du peuple Pygmée au Kivu (PIDP-Kivu), ont été les premières organisations représentatives du peuple Batwa dirigées par les Batwa eux-mêmes. Elles ont été créées afin de promouvoir les droits fondamentaux des Batwa, et d'aider ces derniers à améliorer leur niveau de vie. Le courage et la persistance de ces associations a encouragé la formation d'autres groupes batwa et le début d'un réseau régional d'organisations de chasseurs-cueilleurs de la forêt à travers toute l'Afrique du Centre. Ces organisations ont commencé récemment à tisser des liens avec les communautés batwa et leurs associations autochtones naissantes au Burundi et en Ouganda. Des organisations internationales qui s'efforcent de soutenir les communautés batwa ont constitué un « Groupe de soutien Twa » afin d'assurer une communication efficace et de partager des informations entre eux, et pour éviter que leurs activités ne se chevauchent.

Les Batwa se sont à présent engagés dans un processus qui va leur permettre de se représenter eux-mêmes efficacement aux niveaux local, national et international. Ils ont connaissance du mouvement international d'aide aux droits des minorités et des autochtones et y participent. Bien que parlant différentes langues, en général celle du groupe ethnique dominant de leur zone, tous les Batwa de la région reconnaissent comme ancêtres communs les premiers habitants chasseurs-cueilleurs des montagnes qu'ils occupent et se réfèrent explicitement à ce passé pour mettre en valeur leur sentiment d'appartenir au même groupe.

Un peuple premier : « A propos de la République Démocratique du Congo, nos grands-pères nous disaient que les Batwa étaient ici bien avant les autres groupes ethniques. Ceux qui se sont assis sur les bancs de l'école le savent aussi. Quand les Bantous et les semis bantous disent «Les Batwa sont des potiers et n'ont pas de maison» c'est parce que les Batwa ont toujours été nomades. Quand un Matwa mourait, nous changions de campement le jour-même. Quand les Bantous sont arrivés ils ont entrepris de développer la terre, de planter et de cultiver. Tandis que nous les Batwa nous continuons d'errer avec des pots sur nos têtes

La vie des pygmées dans la région des grand lacs

Les Batwa ont continué à être méprisés parce qu'ils n'exerçaient qu'un seul métier, la poterie, comme une chèvre qui ne mange que de l'herbe. Les Batwa se définissent clairement comme un peuple autochtone, et partagent bon nombre des caractéristiques de ces peuples, qui sont énumérées à l'article 1 de la Convention N° 169 de l'Organisation internationale du Travail (OIT) relative aux peuples autochtones et tribaux dans les pays

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indépendants. Les Batwa qui sont engagés dans le mouvement international pour les droits des peuples autochtones insistent sur le fait que leur place dans l'histoire de la région est unique. La région montagneuse et les zones adjacentes de la forêt des basses terres, autour du lac Kivu, en direction du sud, vers la pointe nord du lac Tanganyika, est aujourd'hui habitée par de nombreux groupes ethniques différents. Les Babembe, Bafuliru, Bahavu, Bahunde, Bahutu, Bakiga, Banande, Banyanga, Bashi, Batutsi, Bavira, Bayindu et Warega, par exemple - tous affirmant être originaires de l'extérieur de la région. Leur histoire orale raconte des migrations, des guerres et même des conquêtes.

Par contraste, les Batwa soulignent le fait qu'ils ne sont originaires de nulle part ailleurs, qu'ils n'ont pas d'histoire de migration, qu'ils sont le vrai peuple autochtone de cette région. Les Batwa insistent sur le fait que malgré l'indépendance vis-à-vis des Européens, ils restent un peuple colonisé, leur processus de décolonisation demeurant incomplet. Les traditions orales communes à tous les grands groupes ethniques de la région, ainsi que les historiens occidentaux, s'accordent pour dire que les Batwa étaient les premiers habitants de la région. L'obligation pour les chefs locaux d'être `intronisés' par les Batwa, puis de maintenir une présence permanente de Batwa à leur cour démontre par la suite à quel degré le statut des Batwa en tant que premiers habitants est traditionnellement accepté dans la région. Rituellement, les Batwa `donnaient l'autorisation' aux derniers arrivants d'utiliser la terre et légitimaient leurs souverains traditionnels.

Bien que de nos jours l'histoire soit un problème litigieux dans la région, peu de gens rejetteraient l'idée que les Batwa étaient les premiers habitants. Même dans les manuels d'école primaire en Ouganda, et en RDC les élèves apprennent que les Batwa (et les Bambuti) étaient les premiers habitants. Le fait d'être les premiers habitants implique des droits aux niveaux local et international. Les Batwa sont aujourd'hui des participants actifs au mouvement international pour les droits des peuples autochtones. Les Batwa du Rwanda ont assisté à la réunion du Groupe de travail des Nations Unies sur les populations autochtones pour la première fois en juillet 1994 et y ont participé régulièrement depuis. Des représentants de la communauté batwa congolaise ont aussi rejoint le Groupe de travail en juillet 1998.

Dans ces forums, les Batwa ont contribué à une compréhension internationale des problèmes des autochtones ainsi qu'à l'élaboration d'une politique internationale sur ces questions. Ainsi, les organisations autochtones batwa participent activement à la recherche du respect de leurs droits à leurs territoires, institutions et pratiques traditionnels, et à la

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promotion d'un modèle autochtone de développement et de conservation sensible du point de vue social et environnemental qui leur permette de maintenir leur identité et d'avoir plus d'influence sur leur avenir. Le contraste entre « assimilation », intégration à la société avec perte d'identité et « intégration »participation comme membres à part entière de la société tout en gardant leur identité.

Jusqu'à présent, les gouvernements africains se sont montrés peu disposés à reconnaître les droits autochtones dans le cadre `droits de l'homme' des Nations Unies. Cependant, les exigences croissantes des peuples autochtones quant au contrôle de leurs terres et de leur avenir sont conformes aux principes et aux exigences d'un Etat démocratique. La revendication des droits des peuples autochtones fournit une alternative importante aux conflits ethniques, offrant la possibilité de négociations et d'accords constructifs entre les Etats et les peuples. Le but du mouvement pour les droits des peuples autochtones est de permettre aux gens de protéger leur avenir sans recourir à la violence. L'importance de ce phénomène est reconnue par la plupart des bailleurs de fonds multilatéraux, des agences internationales de développement et de conservation, qui ont maintenant des politiques visant à assurer, au moyen de la consultation et de la participation, que les communautés autochtones n'aient pas à pâtir de leurs activités.

Cela a eu pour effet d'obliger de nombreux gouvernements Africains à prendre les droits des peuples autochtones avec un sérieux accru. Le présent travail est écrit sous l'angle aujourd'hui généralement accepté des droits de l'homme qui veut qu'il n'y ait aucune excuse au fait de traiter les chasseurs-cueilleurs et les anciens chasseurs-cueilleurs comme des `vestiges' arriérés et sans intérêt. Leur mode de vie et eux-mêmes ont droit à autant d'égards et de respect que n'importe quel autre mode de vie. Il n'y avait et il n'y a toujours rien à condamner dans le nomadisme forestier. Là où la forêt est encore présente, c'est un mode de vie valable dans le monde moderne, aussi capable de modernisation et de développement que tout autre mode de vie. Les Batwa, ceux qui utilisent la forêt comme ceux qui n'y ont plus accès, ont droit au respect de leur importance singulière dans l'histoire de la région en tant que premiers habitants, et en tant que peuple qui, à la différence de ceux qui sont venus plus tard, utilisait l'environnement sans le détruire ou lui causer de sérieux dommages. C'est uniquement grâce au soin qu'ils ont pris du pays dans le long terme que les nouveaux venus ont pu avoir de bonnes terres. En tant que membres individuels d'une minorité ethnique distincte, les Batwa ont le droit de s'intégrer dans la culture ou les cultures majoritaires ou de rester distincts, selon leur choix.

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L'exclusion forcée et l'assimilation forcée dans la culture dominante sont aussi inacceptables l'une que l'autre. En tant que citoyens des pays dans lesquels ils vivent, et en tant que citoyens du monde selon les déclarations internationales des droits, leurs droits à posséder des terres et d'autres propriétés, à pouvoir obtenir justice, à avoir accès à l'éducation, aux services de santé, à l'emploi et à d'autres bénéfices ne doivent en aucun cas être subordonnés à l'adoption par les Batwa de vêtements, discours, régime alimentaire, logement, métier, en un mot d'un style de vie jugé « conforme ».

Tableau N°3. Cadre opératoire

VARIABLES

INDICATEURS

VARIABLE INDEPENDANTE : Foresterie Communautaire

- Assurer la gestion durable des ressources ;

- Amélioration de la condition de vie ;

- Renforcement de la cohésion sociale ;

 

- Résoudre les problèmes des conflits

fonciers.

 

- L'appropriation de la FORCOM par la

 

Communauté Locale ;

 

- Une gestion responsable des ressources par

la communauté locale ;

VARIABLE DEPENDANTE

- Chasse

 

- Cueillette

La vie des peuples Bambuti-Babuluko

- Ramassages

 

- Nomadisme

 

- Petite taille

 

- Peuples méprisés et non intégrés.

Nous prenons la Foresterie Communautaire comme variable explicative et la vie des peuples Bambuti-Babuluko comme variable expliquée. Nous avons confronté la Foresterie Communautaire à la vie des peuples Bambuti-Babuluko.

Ainsi, la FORCOM est considérée comme une option stratégique pour assurer la durabilité sociale des peuples Mbuti-Babuluko c'est-à-dire, la gestion durable des ressources, l'amélioration de la condition de vie et le renforcement de la cohésion sociale des peuples Mbuti-Babuluko qui est un peuple nomade, non intégré, de petite taille, qui n'accède pas à l'éducation, vivant de la chasse, la pêche, la cueillette et le ramassage.

Néanmoins, toute ces caractéristiques des pygmées ne sont pas actuellement à généraliser car, on les considérait comme les infra humains mais actuellement au Nord-Kivu par exemple ils sont intégrés et défende leur droit.

CHAPITRE 2. CADRE METHODOLOGIQUE

Dans ce Chapitre, il est question de présenter le milieu d'étude, la population et échantillonnage ainsi que la méthodologie de recherche (méthode et techniques)

II.1. PRESENTATION DE LA CONCESSION FORESTIERE DE COMMUNAUTE LOCALE DE KISIMBOSA CHAMAKASA

1) Vision : une forêt, un avantage d'une seule communauté au profil de la génération actuelle et future, dans un environnement sain, terroir sécurisé, valorisant l'identité culturelle et traditionnelle pour une auto-prise en charge économique au bien-être des peuples autochtones Mbuti-Babuluko et la communauté locale voisine.69

2) Création :

V' Sensibilisation : les pygmées et Bantous du village Kilali, Idambo, Kabamba, Mutiku, Kambushi, Lufito, Lukonda, Tusoke, Nyamakombola, Busisi, Kakundu, Kabangwa et Kisa ont été sensibilisé sur la Foresterie Communautaire après avoir été informé du code forestier de la République Démocratique du Congo spécialement à son article 22, les pygmées Bambuti-Babuluko du village Kambushi, Kilali, Kisa et Lufito se décidèrent d'emboiter le pas dans l'objectif de sécuriser leur petite portion de forêt acquise en vertu de la coutume et sollicitèrent l'accompagnement de l'ONG PIDP SHIRIKA LA BAMBUTI en 201070.

V' Cartographie de droit de terre des peuples autochtones (PA)

En 2010, sous l'appui technique du Réseau de Conservation et Réserves des écosystèmes Forestiers (Réseau CREF) et le font de FRN, les peuples autochtones Bambuti-Babuluko se mobilisèrent d'emboiter le premier pas du processus. La cartographie participative avait été fait en produisant trois cartes validées par toutes les parties prenantes (PA, Voisins, Bantous, AFL « Administration Forestière Locale » ainsi que les chefs locaux)71

69 PIDP SHIRIKA LA BAMBUTI, Carte postal de la CFCL de Kisimbosa-Chamakasa, 2019.

70 Idem

71 ibidem

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Carte N° 2. Carte de la CFCL Kisi-Mbosa Chamakasa

? Structuration :

Voyant que l'ensemble de superficies des forêts des peuples autochtones pygmées Bambuti-Babuluko était inférieur à 50 000ha selon les prescrits du décret N°14/18 du 02, août, 2014, Les PAP Bambuti-Babuluko de la famille MALONGA, MUKUMO et KAMUGHOGHO se sont décidés de mettre leurs forêts ensembles pour en faire une Concession Forestière de Communauté Locale lors de leur première Assemblée Communautaire (AC) qu'ils ont nommé Kisi-Mbosa Chamakasa72.

Dans leur langue locale, KISI signifie : Terre ou terroir et MBOSA signifie : productif, donc KISIMBOSA signifie Terre productif ou fertile et CHAMAKASA c'est l'acronyme issus des premières syllabes de leurs forêts communautaires : CHA : CHANKUBA, de la famille MALONGA, MA : MASHUGHO de son petit frère MUKUMO, MA : MABAKA de la famille KAMUGHOGHO et KA : KAMBUSHI de la famille MUKUMO et SA : SAKABI de la famille KATIMBUNDA. Néanmoins, dans leur langue locale Chamakasa signifie « les mains ensemble » c'est pourquoi leur logo est représenté par les mains de leurs représentants coutumièrement attitré.

Figure 2. Logo de Kisi-Mbosa Chamakasa

72 PIDP SHIRIKA LA BAMBUTI, Carte postal de la CFCL de Kisimbosa-Chamakasa, 2019.

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Des « forêts fécondes » au service de leurs gardiens Autochtones Pygmées Bambuti-Babuluko de l'Est RDC

Kisimbosa, « terre ancestrale fertile » est le territoire de vie des Peuples Autochtones Bambuti-Babuluko de Walikale, un des territoires administratifs de la province du Nord Kivu, à l'est de la République Démocratique du Congo.

Cette « terre ancestrale fertile » s'étend sur 5 572,7 hectares d'écosystème forestier tropical montagneux, parcouru par quelques rivières d'eau douce. Les autochtones qui y vivent n'ont pas de marché local. La zone de Kisimbosa, très enclavée, les force à vivre des ressources locales. Ainsi, leurs produits alimentaires, leurs remèdes et leurs matériaux de construction proviennent majoritairement de leur forêt, qui préserve une des dernières couvertures forestières tropicales primaires d'une région en proie, depuis plus de 20 ans, à de nombreux conflits, y compris armés. Kisimbosa fait partie des forêts de Walikale encore épargnées par l'intensification des activités agropastorales et par la forte dégradation et déforestation que connait le reste de la province du Nord Kivu.

Les conflits armés ont, par ailleurs, poussé des déplacés (notamment des populations Hutu rwandaises) à se réfugier dans les forêts de Walikale, engendrant de ce fait une pression accrue et nouvelle sur les ressources naturelles. Pour parer à cela, les autochtones de Kisimbosa sont parvenus, grâce à leur système traditionnel de gestion, à renforcer les actions de restauration des espèces disparues, notamment parmi les grands singes. Non seulement plusieurs groupes de chimpanzés se sont établis à nouveau dans la forêt de Kisimbosa mais cela a aussi permis à d'autres espèces végétales et animales (dont des espèces endémiques) d'y retrouver progressivement leurs habitats : paon congolais, léopard, singes, pigeons verts, etc.

«La forêt est considérée par les autochtones Pygmées Bambuti-Babuluko non pas comme un simple espace géographique recouvert d'arbres mais comme un être vivant à part entière qui interagit avec eux».73

La communauté Mbuti-Babuluko de Kisimbosa (composée de quatre sous-communautés ou « familles ») est reconnue universellement comme autochtone, autrement dit comme étant la plus ancienne de la zone. Son dialecte ayant été dilué dans d'autres langues, elle parle Kirega et Swahili, langues locales des groupes non-autochtones. En outre, elle vit de

73 Joseph ITONGWA MUKUMO, ICCA Territoiries of life 2021 repport-case-DR-Congo.FR,

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façon sédentaire sur son territoire ancestral qui lui fournit ses moyens de subsistance, et dont l'état de conservation est encore très satisfaisant aujourd'hui.

La communauté Mbuti-Babuluko y exerce depuis des millénaires plusieurs activités traditionnelles : d'une part, la cueillette pour se nourrir et se soigner, la chasse, la pêche et la collecte de matériaux nécessaires à l'habitat ; d'autre part, toute activité culturelle et spirituelle qui se déroule dans des lieux spécifiques, tels que les sites sacrés dédiés à la mémoires des ancêtres, les grottes des léopards, les points d'eau des pigeons verts, les espaces réservés à l'intronisation des ainés de la famille, à la circoncision traditionnelle ou à l'apprentissage de la vie dans la forêt.

? Les organes de gestion

Des organes de gestion et une institution de gouvernance issus de l'histoire et de la sagesse des familles originelles Pygmées

Quatre familles originelles sont issues des premiers ancêtres arrivés sur les lieux : les familles MWARABU MBULA, BAMWISHO SHEMITAMBA, BAMWISHO MUTIMA ET EKAMENGA MBULA, toutes descendantes de MALONGA, de MUKUMO et de MABAKA. Très fières de leur territoire de vie, elles l'ont historiquement partagé en sous-ensembles selon les liens que chaque famille entretient avec une partie spécifique de ce territoire. Cependant, l'unité de l'ensemble de ces terres, formellement cartographiées, en permet une gestion et une gouvernance efficaces. Une assemblée communautaire se tient annuellement et passe en revue l'état de la forêt, identifie les menaces au territoire de vie, les causes de dégradation éventuelles et les réponses à y apporter.

Depuis toujours, Kisimbosa possède des gardiens de la tradition. Ce sont des guides traditionnels qui, comme Monsieur. Paul Aluta et Mukumbwa Nkango, gardent toutes les consignes des règles traditionnelles de gouvernance et de gestion de leurs territoires. Ils sont détenteurs de l'histoire de leurs terroirs, connaissent les différents sites et transmettent

leurs valeurs ainsi que la manière d'éviter leur dégradation. Pour cela, ils dirigent les cérémonies traditionnelles et culturelles liées aux sites sacrés, à l'initiation des jeunes et aux missions de surveillance dans la forêt. Cette autorité traditionnelle ancestrale se structure aujourd'hui autour de deux organes principaux ré institués officiellement à Kisimbosa : un conseil des sages, constitué de personnes âgées de chacune des quatre familles originelles et

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un comité des responsables coutumièrement attitrés, constitué des premiers nés de chaque
lignée des familles (famille MALONGA, famille MUKUMO, famille MABAKA).

? Le conseil des sages est l'organe décisionnaire de Kisimbosa. Il est gardien de la tradition et son rôle est de revitaliser les pratiques culturelles et les règles traditionnelles d'utilisation durable et de maintien des écosystèmes. Il se charge également du règlement des conflits au quotidien et, lors de réunions annuelles de l'assemblée communautaire, discute des problèmes divers du territoire de vie et de son avenir.

Un système de surveillance et de zonage communautaire

? Le comité de personnes coutumièrement attitrées est l'organe de gestion de Kisimbosa. Il est chargé de la supervision de la gestion quotidienne des actions sur la forêt communautaire (application des règles de conservation, d'utilisation durable des ressources et de surveillance). Il s'appuie sur une répartition du territoire de vie en trois types de zones :

1. Zones de protection stricte dans lesquelles les valeurs fortes de la communauté sont sacralisées, comme le sommet des montagnes Mashugho et Chankuba, où des cérémonies traditionnelles sont régulièrement organisées. Ces lieux sont interdits de toute activité agricole.

2. Zones d'activités courantes et permanentes pour la vie de la communauté, où l'agriculture est autorisée.

3. Zones d'activités temporaires ou saisonnières, telles que certaines portions de rivières utilisées pour les pêches collectives (Choko), ou quelques espaces forestiers utilisés périodiquement pour la chasse (saline des oiseaux), etc.

Ce zonage s'accompagne des règles de gestion durable transmises de génération en génération. Cela concerne par exemple la pêche (pratiques de pêches collectives et saisonnières sans objets métalliques), l'agriculture (zones interdites), la cueillette ou la chasse (chasse de certaines espèces animales autorisée seulement pour les cérémonies et les rites, chasse aux filets et non aux câbles métalliques, interdiction de chasse en saison pluvieuse à certains endroits car les animaux y trouvent refuge, etc.). Un comité de surveillance dénommé « Bansoni » a été mis en place pour codifier et faire respecter la règlementation dite « Kanuni ya pori ».

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Seize bénévoles (quatre par village) dont trois femmes patrouillent une fois par mois sur toute l'étendue de Kisimbosa.

Si le territoire de Kisimbosa a sa propre institution de gouvernance issue du système coutumier, il a aussi obtenu de l'administration congolaise le statut de concession forestière. Ce statut donne à la communauté la possibilité de décider elle-même du rôle qu'elle souhaite donner à cette forêt et, forte de ce statut, la communauté de Kisimbosa a choisi d'en faire une concession de conservation. Cela ne donne pas pour autant à Kisimbosa le statut d'aire protégée congolaise (qui serait alors référencée dans la liste des aires protégées officielles congolaises) mais constitue néanmoins une étape importante vers la reconnaissance légale d'autres types de systèmes de conservation et de gouvernance des espaces conservés, en plus de ceux déjà existants et régulés par l'Etat.

Des forêts vivantes: une source de subsistance très respectée par les communautés. Le territoire de vie de Kisimbosa qui signifie, rappelons-le, « terre fertile » ou « forêts fécondes », donne à ses gardiens toutes les ressources naturelles et produits forestiers non ligneux dont ils ont besoin. Le site n'est pas seulement réputé pour sa bonne production agricole; il l'est aussi pour ses produits de cueillette (dont ceux utiles à la pharmacopée), de chasse et de pêche durables, ses bois de construction et autres produits de la forêt non consommés mais utiles comme les lianes, les bambous, les feuilles de marantacées dans lesquelles est emballé le manioc, aliment majeur de toute l'Afrique centrale, ainsi que les bois spécifiques pour la confection d'outils ou de meubles, les différentes sèves d'arbres aux propriétés élastiques, collantes, inflammables, éclairantes, etc. Mais ces moyens de subsistance ne sont pas les seuls que fournit la forêt. La population a aussi besoin de cet espace pour des raisons culturelles et spirituelles, pour honorer des ancêtres, implorer la clémence des esprits, entretenir des rites d'intronisation, des ballets culturels, des cérémonies pour le règlement de conflits, pour le passage à l'âge adulte, etc.

Il n'est donc pas surprenant que la forêt, considérée par les Pygmées non pas comme un simple espace géographique recouvert d'arbres mais comme un être vivant à part entière qui interagit avec eux, soit une fierté et une nécessité vitale à laquelle chaque autochtone Mubuti-Babuluko s'identifie fortement.

Si l'enclavement extrême du site provoque des conditions de vie très difficiles, puisque l'éloignement des marchés rend ardu l'échange entre produits de cueillette et produits manufacturés de première nécessité, cet enclavement participe au maintien de la richesse du

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site en biodiversité et à la qualité des produits de la forêt que les Peuples Autochtones utilisent. Ainsi, la « stabilité » offerte par ce territoire a permis à la communauté d'être préservée d'une pauvreté totale, contrairement à d'autres communautés autochtones dont les terres ont été spoliées et qui ne peuvent donc plus pratiquer ni leurs activités agricoles, ni la chasse, ni même leurs rites culturels.

II.2. METHODE

Pour expliquer l'impact de la Foresterie Communautaire sur la vie des peuples Mbuti-Babuluko, nous nous sommes servis de la méthode du courant dialectique dans laquelle notre choix est tombé sur l'analyse Veraegenienne et Politzerienne de la dialectique matérialiste.

Dans le cadre de ce travail, l'application de cette méthode se présente comme suit :

1. Loi de la connexion Universelle : Posée que tout se tient, tout s'influe sur tout, rien

n'existe seul.

En examinant l'implication de PAP Babuluko sur la Foresterie Communautaire et l'impact de cette dernière sur la vie de ce peuple, les complémentarités suivantes sont à retenir :

Primo : Le nomadisme est un phénomène qui caractérisent la vie de peuple pygmée de l'Afrique centrale, avec comme activité principal la chasse, la cueillette, la pêche et le ramassage. Dès le phénomène qui remonte du 15ième siècle, les autres tributs sont arrivés en Afrique et plus particulièrement au Nord-Kivu en RDC notamment les Legha, les Tembo, les Hunde, les Nyanga, les Kumu, les Kusu, ... a mis fin par imposition au nomadisme des Batwa Bambuti-Babuluko et ils sont devenues désormais sédentaires.

Ainsi, la sédentarité des pygmées du Nord-Kivu s'influe sur le nomadisme.

Secundo : Après installation de ces tributs au Nord-Kivu à la suite d'une guerre de conquête à laquelle les peuples pygmées Batwa Bambuti-Babuluko ont perdu, ils les ont imposé de rester sédentaire et pratiquer désormais l'agriculture et l'élevage ainsi que la division du pouvoir car dit-on « un groupe humain perd toujours son pouvoir quand il entre en contact avec d'autres groupes lesquels le dominent et les imposent sa vision du monde ».

Les forêts de la République Démocratiques du Congo et celles des peuples autochtones pygmées Bambuti-Babuluko du secteur de Bakano, territoire de Walikale au Nord-Kivu en

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Il semble que les pygmées Batwa Bambuti-Babuluko ont raté l'offre à volonté et gardèrent toujours leur pouvoir de gardien de coutume qui suppose l'intronisation des chefs, le culte aux ancêtres et la décision sur la circoncision endogène.

A cela, nous pouvons dire que les pygmées restent colonisés malgré le départ des Européens, cette colonisation des pygmées s'influe sur l'installation des autres tributs dans ce contraint.

Tercio : A la suite de la division du pouvoir, les Bantous (chefs) se sont alors expropriés presque la quasi-totalité des forêts et laisser une petite partie aux pygmées. Néanmoins, le peu de forêts qui est resté aux pygmées sont encore menacées d'expropriation par les Bantous et par l'Etat lui-même.

Donc l'expropriation des forêts des pygmées s'influe sur la division du pouvoir.

Quarto : Pour les pygmées Bambuti-Babuluko, la vie ne peut se trouver qu'à partir de la forêt, donc ils supposent que la pauvreté s'influe sur l'expropriation de leur forêt, or il est vrai que, la pauvreté est un phénomène qui s'observe généralement sur la population de Walikale et sur le Peuple Pygmées Bambuti-Babuluko du secteur de Bakano, caractérisé par un faible taux d'accès aux besoins sociaux de base (éducation, santé, logement décent...) la pauvreté influe négativement sur le mode de vie de ce peuple et occasionne une forte dépendance de celui-ci pour survivre. Ainsi, les peuples pygmées Bambuti-Babuluko dans leur vision, cherchent à remédier la situation de l'expropriation de leur forêt et de la pauvreté. C'est ainsi qu'ils ont opté pour la Foresterie Communautaire comme un moyen pour assurer la durabilité sociale.

Bref, la Foresterie Communautaire s'influe sur la pauvreté, cette dernière est supposée être influée sur l'expropriation des forêts des peuples autochtones pygmées Babuluko qui s'influe à son tour sur l'arrivée des autres particularités anthropologiques au Nord-Kivu qui leur ont imposé leur mode de vie.

2. Loi de mouvement ou de changement universel : posée que, tout se transforme, rien ne reste là où il est, cette loi montre le caractère dynamique des faits qui sont étudiés.

4. Loi de changement qualitatif : posé que la quantité qui arrive à changer la qualité. A la différence de la deuxième loi, celle-ci énonce la transformation qu'a connue le fait pour

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particulier ont connues de modification dans le cadre de leur gouvernance à la suite d'un nouveau mode de gestion institué par la Foresterie Communautaire.

En effet, les peuples autochtones pygmées Babuluko utilisaient leurs forêts uniquement pour les besoin de survie et n'avaient pas des règles d'accès aux ressources de leurs forêts, mais avec le nouveau mode de gestion de la CFCL de ce peuple, on constate un changement dans l'utilisation des ressources forestières.

3. Loi de contradiction : posée que tout phénomène renferme toujours des éléments contradictoires entre eux, les éléments sont en lutte perpétuelle et cette lutte qui fait progresser le processus, c'est cette lutte qui donne le mouvement.

En examinant la foresterie communautaire en RDC en générale et la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa en particulier, les contradictions suivantes sont à relever :

Primo : L'acceptation des peuples autochtones pygmées Babuluko à procéder à la Foresterie Communautaire était pour lutter contre la spoliation de leurs forêts étant donné que les Bantous les traitaient d'infrahumains, les hommes qui n'ont pas droit de vivre ni de propriété sur une forêt. Alors que l'objectif de la Foresterie Communautaire est d'atteindre la durabilité Sociale c'est-à-dire, la gestion durable des ressources, l'amélioration de la condition de vie et le renforcement de la cohésion sociale.

Secundo : la perception des peuple autochtones pygmées Babuluko sur le statut de la forêt parait comme un paradoxe à la conception de l'Etat qui s'autoproclame le propriétaire du sol et du sous-sol. En effet, les peuples autochtones pygmées Babuluko considèrent la forêt comme une propriété héritée de leurs ancêtres.

Cependant, les mécanismes visant à mobiliser ce peuple à demander la Concession Forestière paraissent contradictoires.

Tercio : le nouveau mode de gestion des ressources constitue un paradoxe au peuple Mbuti-Babuluko, car jadis, il n'avait pas aux pygmées des règles pour accéder aux ressources forestières, mais avec la gestion de la foresterie communautaire qui arrive à restreindre l'accès à certaines zones de la forêt.

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réaliser une performance. C'est dans cette loi qu'on étudie le système de valeur gagné dans la contradiction.

Après plusieurs séances de sensibilisation amorcées par l'ONG PIDP dans le Territoire de Walikale sur les dispositions juridiques qui sous-tendent la foresterie communautaire en RDC, le peuple pygmées du secteur de Bakano ont compris le bien-fondé de cette démarche et s'y est impliqué.

Ainsi, les changements suivants sont déjà observés au peuple Mbuti-Babuluko:

Primo : pour l'amélioration de la condition de vie des PA Mbuti-Babuluko, nous pouvons signaler que parmi eux, ceux habitant le village Lufito suivaient le dispensaire à Nyasi (village se trouvant à 10Km d'eux, sans route pour y arriver facilement) et leurs enfants suivaient l'école à Kasoni (village distant de 3Km d'eux dans la forêt sans route). Mais actuellement ils ont un poste de santé bien construit dans leur village et les personnels qualifiés bien que moins motivés, et une école dans le village malgré qu'elle ne soit pas encore construite. Signalons qu'avant cette école, il était difficile aux enfants d'étudier car, pour arriver à l'école primaire de Kasoni, les enfants devraient traverser la rivière Luhoho à travers le pont traditionnel reconnu au nom de Kantamba qui est inaccessible aux enfants. A Kisa, ils ont une école qui permet aux enfants d'accéder aux études primaires au lieu de marcher 3Km dans la forêt sans route (de Kisa vers Kasoni). Les habitants de Kilali et Lufito bénéficient des microcrédits, des projets d'intensification agricoles et d'autres projet de la part de l'ONG PIDP.

Secundo : Quant à la gestion durable des ressources, nous pouvons signaler qu'il y a déjà une prolifération de certaines espèces animales qui était en danger d'extinction et nous même-nous les avons vu pendant notre enquête en passant dans cette CFCL.

Tercio : les informations relatives au social de la communauté sont nombreuses mais nous nous limitons à signaler que depuis le début du processus de la Foresterie Communautaire de peuple Mbuti-Babuluko, ils renforcent leur cohésion sociale en se rapprochant d'avantage à travers les assemblées communautaires qu'ils organisent chaque mois et les AG qu'ils organisent chaque année dans leur villages à tour de rôle.

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II.3. TECHNIQUES

La technique est définie comme l'ensemble des moyens et procédés qui permettent au chercheur de rassembler des données et des informations sur son sujet de recherche. Elle s'entend comme un ensemble des procèdes opératoires et rigoureux bien définis susceptibles d'être appliqué à nouveau dans les mêmes conditions adaptées au genre des phénomènes en cours. (GRAWITZ M.1987 :558)74

3.1.Techniques de collecte des données

La technique est un outil mis à la disposition de la recherche et organisé par la méthode. Sous cet angle, elle représente les étapes des opérations liées à des éléments pratiques concrets adoptés à un but défini. (GRAWITZ et al.1971 :287)75

Ainsi, les techniques suivantes nous ont guidés dans notre recherche: a) Technique documentaire

La technique documentaire est celle qui est orienté vers une fouille systématique de tous les documents authentiques trouvés en rapport avec notre étude.

C'est pourquoi, Georges GIRVITCH76 nous apprend que dans toute société en écriture comme la nôtre, les données documentaires constituent le point de départ le plus sûr et le plus commode que l'enquête sociologique.

L'usage de la recherche documentaire nous a permis de consulter la lettre de la demande de la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa, pour examiner le paradoxe entre la conception des peuple Mbuti-Babuluko et celle de l'Etat qui s'autoproclame propriétaire du sol et du sous-sol, l'arrêté provinciale N°01/023/CAB.GP-NK/2019 du 11, avril, 2019 portant attribution de la CFCL au peuple Mbuti-Babuluko dans le secteur de Bakano, Territoire de Walikale au Nord-Kivu et le communiqué d'affichage du ministre provincial de l'environnement qui a fait appel à toute personnes qui pense que la CFCL en cous de processus fait l'objet de conflit.

74 M. Grawitz, cité par MESHAKE MAKAO, cours Inédit de Techniques d'Enquête, 5ième HTS, Instimu, 2015, P4

75 M. Grawitz, cité par MESHAKE MAKAO, cours Inédit de Techniques d'Enquête, 5ième HTS, Instimu, 2015, P4

76 George GIRVITCH, cité par OlekowaOleko, Joseph, le peuple comme communauté de manque , élément pour une définition in cassese, Antonio et Jouvaodmond pour une droit de peuple, Paris ad Belger, levaut, 1978, P95 et 104

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b) Technique de questionnaire

Cette technique consiste à élaborer un questionnaire destiné à la population cible, plus précisément aux échantillons de cette population en vue de répondre par écrit au questionnaire. Celle-ci a été bien étudiée à l' avance et a laissé suffisamment de place entre les questions pour des réponses et commentaires éventuels des personnes interrogées. Ainsi, nous avons élaboré un questionnaire destiné à un certain nombre des PAP Babuluko comme échantillon de tous les pygmées de Kisimbosa-Chamakasa ou de la population mère.

Ces personnes ont pu répondre au questionnaire élabore et leurs réponses nous ont permis de recueillir des informations riches et spontanées, plus brut et plus fraiches nécessaires à notre travail. Avec cette technique, nous avons utilisé les questionnaires ouverts et les questionnaires fermés.

Notre questionnaire était administré en Swahili parce qu'on était en face d'un peuple ayant était longtemps marginalisé par conséquent, il avait la difficulté d'accéder à l'éducation.

c) Technique d'interview

La technique d'interview est un outil qui permet au chercheur d'interroger des personnes qui lui fournissent des informations nécessaires et relatives à son sujet de recherche.

La technique d'interview nous a aidés à collecter quelques informations et explications sur l'impact de la Foresterie Communautaire sur la vie de PA Mbuti-Babuluko, par le biais des conversations avec certains d'entre eux.

d) Technique d'observation participative

L'observation constitue une importante technique pour recueillir les données nécessaires à un travail. En effet, elle permet un contact direct entre l'enquêteur et l'enquêté. Elle permet aussi de vivre la réalité sur terrain.

Elle nous a permis de vérifier sur terrain, si la Foresterie Communautaire favorise l'atteinte de la durabilité sociale de peuple Mbuti-Babuluko. Ce qui nous a informé davantage sur les explication autres que celles apportées par les autres techniques.

53

Ainsi, nous avons bénéficié de la participation à un atelier sur la prévention, gestion et transformation des conflits foncier, organisé par l'ONG PIDP SHIRIKA LA BAMBUTI et à des séances sur valorisation des savoirs traditionnels de ce peuple.

3.2.Techniques d'analyse et traitement des données

La diversité des techniques de récoltes des données implique aussi celle de traitement des données.

Pour analyser et traiter les données, nous avons fait recours à l'analyse des contenues qualitatifs. Pour ces contenues, nous les avons confronté avec les différentes

littératures existantes pour en découvrir le sens, mais aussi de procéder à la description
objective, systémiques qualitative des contenus manifestes voir latente des opinions de nos enquêtés dans le but de les interpréter.

Quant dépouillement, les données ont été saisi dans un tableur Excel qui nous a permis de croiser les différentes variables et nous avons également tenus compte des différentes variables pour choisir les graphiques à utiliser dans la présentation.

A ce qui concerne les variables dont les données ne doivent pas être saisi dans un tableur Excel, nous avons procéder au comptage d'apparition des différentes catégories des

réponses et nous l'avons converti en pourcentage à partir de la formule P , ce qui

nous a permis d'avoir le score relatif pour quelques thèmes dans les réponses à commenter.

2.3. Echantillonnage

Il est rare qu'une enquête sociologique soit menée auprès de l'ensemble des populations composant une entité donnée. Ceci revient notamment de cas du recensement. Mais dans la majorité de cas, on recourt à la technique de sondage77. Il s'agit d'une enquête effectivement menée sur un échantillon de la population visée par la recherche sociale et l'enquête générale est souvent impossible à cause de nombre très élevé de la population.

L'échantillon est, en effet, une partie de l'univers de l'enquête sur laquelle on limite l'investigation. C'est l'ensemble de personnes à interroger extraites d'une population plus large, appelée la population source, population deréférence ou population mère. La

77 D'après CLAUDE JAVEAU, le sondage, c'est d'abord rechercher au sein de la population visée un certain nombre d'individus, qui ensemble constituent l'échantillon, dont on désire qu'il soit représentatif de la population mère.

54

notion de représentativité de l'échantillon est avant tout de nature statistique78. Dans le cadre de notre étude, nous partageons la même idée que Pinto R. et Grawidz M. et allons travailler avec efficience. Etant donné les difficultés aussi bien matérielles qu'économiques de mener notre enquête sur l'ensemble de la population cible.

Ainsi, notre travail consiste ici à définir le processus d'échantillonnage, la méthode d'échantillonnage, de collecte des données et présentation de l'échantillon.

- Processus d'échantillonnage

Le processus d'échantillonnage se déroule en trois étapes principales : la détermination de la population mère, du cadre d'échantillonnage et de l'unité d'échantillonnage pour déboucher sur l'échantillon proprement dit.

1. Population mère

La population mère est constituée de l'ensemble des PAP Bambuti-Babuluko du village Kambushi, Kilali, Kisa et Lufito dans le secteur de Bakano, Territoire de Walikale, Province du Nord-Kivu, à l'Est de la RDC. L'exclusivité de notre étude aux peuples autochtones pygmées/Bambuti-Babuluko s'explique par le fait que la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa qui constitue le champ de notre étude, est constituée seulement des forêts communautaires de ces peuples. Alors il nous a été important de nous intéresser seulement à ce peuple pour recueillir les informations relatives à l'impact de la Foresterie Communautaire sur la vie des peuples autochtones pygmées/Bambuti-Babuluko

Tableau n° 3. Répartition de la population par village et sexe.

Villages

Population

Total

Homme Femme

1

Kambushi

103

132

235

2

Kisa

415

457

872

3

Lufito

33

52

85

4

Kilali

149

173

322

 

TOTAL

972

1159

2131

Source : Cartographie 2015 et rapports des terrains 2016, PIDP SHIRIKA LA BAMBUTI

78 ELISABETH NOËLLE explique le concept des sondages d'opinions en ces termes : il faut se représenter comme suit le modèle statistique de l'échantillon représentatif sur lequel opère la sociologue : l'ensemble à observer qui est délimité au début d'une étude, se compose d'individus de différents âges, professions, etc. dans les diverses et communes ;dans son ouvrage : The spirale of silence, Chicago, universityPress, 1984, p. 25 et ss.

Ainsi, nous avons stratifié notre population en fonction de leur village respectif en prenant 10 personnes par village.

55

2. Cadre d'échantillonnage :

Bien que nous avons une population qui représente une minorité ethnique mais tous les pygmées de Kisi-Mbosa Chamakasa n'ont pas été retenus pour des raisons suivantes :

? L'impossibilité d'enquêter tous les peuples autochtones pygmées/Bambuti-Babuluko à cause de leur nombre ;

? Contraintes financières dues aux différents coûts liés au transport et autres ;

? La prise en compte de tous les pygmées peut rendre la recherche lourde et impertinente.

3. Unité d'échantillonnage

Elle est constituée des peuples autochtones pygmées de villages Kambushi, Kilali, Kisa et Lufito, tous ayant la dénomination Anonyme.

- Méthode d'échantillonnage et de collecte des données

Il sera présenté ici la méthode d'échantillonnage et les instruments de collecte des données. ? Méthode d'échantillonnage

Comme dit ci-haut, la technique d'échantillon nous a été imposé dans la mesure où, nous nous sommes trouvé dans l'impossibilité matérielle et technique de mener une enquête à l'ensemble de peuples autochtones Bambuti-Babuluko du territoire de Walikale. C'est ainsi que nous avons prélevé une portion représentative des pygmées qui nous ont permis de dégager par extension les caractéristiques de l'ensemble des pygmées.

Vu l'importance de cette technique, l'exposé relative à son exploitation et la prise en compte des exigences de la représentativité, nous nous sommes servi de la méthode non probabiliste avec la techniques d'échantillonnage par quota et volontaire qui consiste à découper la population en strates représentant certains de ces caractéristiques puis choisir les éléments dans le strates à l'aides l'échantillonnage non probabiliste. Elle permet de reproduire plus fidèlement la population et réduit les biais.

56

Pour choisir les enquêtés, on le faisait à base de la volonté de tout un chacun à condition qu'on soit un pygmée adulte.

2.2.1. Village cibles pour nos enquêtes

POURCENTAGE

30

20

10

0

POURCENTAGE

Figure n°03. Répartition des enquêtés selon leurs villages

Ce figure nous explique que, sur les 40 enqupetés nous avons 10 enquêtés soit 25% dans chaque village notamment Kambushi, Kilali, Kisa et Lufito.

2.2.2. Age des enquêtés

%

30

20

10

0

 

%

Figure n°04. Répartition des enquêtés suivant leur Age.

Cette représentation nous montre que, dans notre échantillon, nous avons 8 enquêtés soit 20% dont leur âge varie entre 17-23ans, 5 enquêtés soit 12,5% ont l'âge variant entre 24-30ans, 4 enquêtés soit 10% ont l'âge variant entre 31-37ans, 7 enquêtés soit 17,5% ont l'âge variant entre 38-44ans, 4 enquêtés soit 10% ont enge variant entre 45-51ans, de même pour ceux âgés de 52-58ans et 59-65ans, 1 enquêtés soit 2,5% est âgés de 66-72ans, également pour ceux de 73-79ans et de 101-107ans.

Il se remarque que, dans notre population on a trouvé 2,5% ayant l'âge dépassant un siècle.

57

2.2.3. Sexe des enquêtés

%

25

MASCULIN FEMININ

Figure n°05. Répartition des enquêtés selon leur sexe.

En lisant l'information de ce diagramme circulaire, nous trouvons que, sur 40 enquêtés qui constitue notre échantillon, il y a 10 enquêtés soit 25% du sexe féminin et 30 enquêtés soit 75% su sexe masculin. Cette disproportion est dite du fait que pour les pygmées, il est difficile de s'entretenir avec leurs femmes car pour eux, passer à la cuisine pour un visiteur c'est un mauvais signe qui les énerve facilement.

2.2.4. Etat civil des enquêtés

100

0

CELLIBATEURS MARIES

%

DIVORCES

%

%

Figure n°06. Répartition des enquêtés selon leur état civil.

Cette représentation nous montre que sur 40 enquêtés qui constituent notre échantillon, nous avons 32 enquêtés soit 80% des mariés, 6 enquêtés soit 15% des Célibataire et 2 enquêtés soit 5% des Divorcés.

58

2.2.4. Niveau d'instruction des enquêtés des enquêtés

%

60 50 40 30 20 10

0

 
 
 
 

%

PRIMAIRE SECONDAIRE SANS NIVEAU UNIVERSITAIRE

Figure n°07. Répartition des enquêtés selon leur niveau d'instruction.

De cette représentation, nous trouvons que, parmi nos 40 enquêtés nous avons 3enquêtés soit 7,5% ayant un niveau primaire d'instruction, 21 enquêtés, soit 52,5%, ayant un niveau primaire d'instruction, 14 enquêtés soit 35% du niveau secondaire et 2 enquêtés soit 5% du niveau Universitaire.

Nous constatons que certain pygmées commencent à accéder à l'éducation paradoxalement aux données de 2020 qui ont soulevé que les pygmées de Kisi-Mbosa Chamakasa ont un niveau primaire d'éducation.

2.2.5. Profession des enquêtés

%

60 50 40 30 20 10

0

 

%

Artiste Cultivateur Elève Enseignant Membres des

Organes de gestion

.

Figure n°08. Répartition des enquêtés suivant leurs professions

Cette graphique nous montre que sur 40 enquêtés constituant notre échantillon, nous avons 21 enquêtés soit 52,5% qui exercent l'agriculture comme activité principale, 3

59

enquêtés soit 7,5% sont des enseignants, 3 enquêtés soit 7,5% autres sont des élèves et 3 enquêtés soit 7,5% enfin 1 enquêté soit 25% est un membre des organes de gestion de la CFCL. Néanmoins, nous pouvons signaler que les mêmes enquêtes ont trouvé que tout le 25% de membres du comité local de gestion sont des cultivateurs ce qui explique que la profession agriculture représente 77,5% de nos enquêtés.

Le constant de ces information est que presque le 3/4 de notre échantillon n'exerce que l'agriculture comme activité principale.

- Instruments de collecte des données

Les données sont collectées par l'administration d'un questionnaire et par interview avec guide d'entretien.

? Questionnaire

Le questionnaire est un ensemble de questions formulées et mis sur papier par le chercheur dans le but d'obtenir des informations sur un sujet donné.

L'enquête par questionnaire consiste à poser à un ensemble de répondants le plus souvent représentatif d'une population, une série de questions relatives aux informations recherchées.

C'est un outil de collecte des données qui permet de traiter des grands échantillons à travers la vérification des hypothèses théoriques et des tests statistiques que nécessitent ces hypothèses.

En ce qui concerne l'administration du questionnaire, deux méthodes sont à distinguer : L'administration indirecte : lorsque l'enquêteur complète personnellement à partir des réponses qui lui sont fournies par le répondant et l'administration directe : c'est lorsque l'enquêté complète seul le questionnaire.

Dans notre recherche, le questionnaire a été distribué par l'enquêteur et l'administration a été faite aussi bien de façon indirecte que directe, selon la disponibilité des répondants.

Figure 09. Opinions des enquêtés sur le statut de la forêt

CHAPITRE 3. PRESENTATION, ANALYSE ET INTERPRETATION
DES RESULTATS

Ce chapitre présentant l'aspect pratique de l'étude, est essentiellement consacré à la présentation, l'analyse des données recueillies et l'interprétation des résultats ce qui permettra de discuter les résultats obtenus et arriver à la vérification de nos hypothèses d'étude.

Signalons qu'après le dépouillement de notre questionnaire d'enquête, nous avons prélevé les fréquences qui ont été transformées en pourcentage, thème par thème.

Nous tenons à signaler que certaines questions de notre questionnaire sont des questions à réponses dépendantes c'est-à-dire, un seul enquêté pouvait donner deux ou plusieurs réponses à la même question. Ainsi, le total des réponses peut être supérieur à l'effectif des enquêtés (40), dans ce cas, notre unité d'analyse serait la réponse. De telles questions seront présentées à travers une distribution statistique.

3.1. GESTION DE LA CONCESSION FORESTIERE DE COMMUNAUTE

LOCALE DEKISIMBOSA-CHAMAKASA

Ce thème regroupe les questions qui tiennent aux éléments retenus par la communauté sur la foresterie communautaire et son impact sur la vie des peuples autochtones pygmées Bambuti-Babuluko. Parmi les données recueillies à l'aide du questionnaire, les questions ayant deux ou plusieurs propositions de réponses sont présentées dans les graphiques conformément aux variables qui les caractérisent et ensuite elles sont analysées et les questions qui ont moins de deux propositions de réponses sont directement interprétées sans passer par n'importe quelle présentation, ceci pour l'ensemble des thèmes.

3.1.1. Statut de la forêt

%

40

20

0

 

61

Il ressort de cette représentation que, sur 40 sujets enquêtés, il y a 2 enquêtés soit 5% estiment que la forêt appartient aux pygmées, 3 sujets 7,5% estiment que la forêt appartient à Dieu,,4 sujets soit 10% qui pense que la forêt appartient au Chef du Village, , 15 sujets 37,5% connaissent que la forêt appartient à l'Etat, 15 soit 37,5% pensent qu'elle appartient à la communauté et.

Suivant ces résultats, nous pouvons dire que plus de la moitié de nos enquêtés ne reconnait pas l'Etat comme propriétaire du sol et du sous-sol et la forêt inclue, néanmoins certains d'eux sont informés que le sol et le sous-sol appartiennent l'Etat. Nous ne pensons que le processus de l'acquisition de la CFCL à travers la demande de la CFCL à l'Etat qui a informé certains d'entre eux que la forêt appartient à l'Etat.

Tableau N°5. Opinions des enquêtés sur leurs droits sur la forêt

Opinion

f

%

Vivre

16

40

Exploiter

24

60

Gérer

18

45

Protéger

24

60

TOTAL

58

 

Les données présentées dans ce tableau nous expliquent que sur nos 40 enquêtés, il y a 16 enquêtés soit 40% qui pensent que leur droit sur la forêt c'est d'y vivre, 24 enquêtés soit 60% qui ont dit qu'ils ont le droit d'exploiter la forêt, 18 enquêtés soit 45% reconnaissent qu'ils ont droit de gérer la forêt et 24 enquêtés affirment qu'ils ont droit de protéger la forêt.

Ainsi, nous pouvons dire que la grande majorité de nos enquêtés connaissent leur droit sur la forêt. L'analyse curieuse nous pousse à constater que 40% de nos enquêtés sou tend encore l'opinion qui dit que leur droit sur la forêt c'est y vivre, cette affirmation corrobore avec l'histoire qui dit que les pygmées vivent dans la forêt. Ceux du Nord-Kivu, territoire de Walikale n'échappent pas à cette théorie historique car eux-mêmes, malgré leur intégration vivent dans la forêt.

3.1.2. Compréhension des enquêtés sur la Forêt Communautaire

Pour la question des savoir si les peuples Bambuti-Babuluko ont déjà entendu parler de la Foresterie Communautaire, tous nos enquêtés ont confirmé avoir déjà entendu parler de celle-ci et pensent que la FORCOM signifie ce qui suit :

62

%

40 30 20 10 0

 

%

Forêt de l'Etat Forêt protégée par Forêt gérée par la Forêt appartenant

la Communauté Communauté à la Communauté

Figure N° 10. Opinions des enquêtés sur leur entendement sur la Forêt Communautaire

En lisant cette figure nous trouvons que, 6 enquêtés soit 15% estiment que la forêt communautaire signifie une forêt de l'Etat, 12 enquêtés soit 30% affirment que la forêt communautaire c'est une forêt protégée par la Communauté, de même pour ceux qui avancent l'opinion que la forêt communautaire est une forêt gérée par la Communauté et 25% ont dit que la forêt communautaire c'est une forêt appartenant à la communauté.

Leur entendement sur la Foresterie Communautaire qui sont divers mais partant de leurs opinions, ils peuvent la définir comme « une forêt ayant un titre foncier, appartenant à une communauté, et ce dernier a le devoir de la protéger et la gérer rationnellement pour l'atteinte de la durabilité sociale ». Cette définition est construite à travers la technique de Brainstorming.

3.1.3. Zonage de la Kisimbosa

%

18%

82%

OUI NON

Figure 11. Opinions de nos enquêtés sur le Zonage de la CFCL de Kisi-Mbosa

Chamakasa

Les informations contenues dans cette figure nous montrent que, sur les 40enquêtés, 33 soit 82% ont dit que le zonage a déjà été fait dans la CFCL de Kisimbosa-Chamakasa et 7 enquêtés soit 18% ont dit que le zonage n'est pas encore fait dans la CFCL de Kisimbosa-Chamakasa.

63

Il se remarque que la majorité de nos enquêtés affirment que le Zonage est déjà fait dans ladite CFCL. Selon leurs explications, le zonage qu'ils sont entrain de dire est provisoire et entend l'approbation à travers le PSG.

3.1.4. Plan Simple de Gestion de la CFCL Kisimbosa

%

50 40 30 20 10

0

 

%

OUI NON EN COURS SANS

INFORMATION

Figure 12. Opinions des enquêtés sur le Plan Simple de Gestion

En lisant les données présentées dans ce graphique, nous trouvons que, sur les 40 enquêtés, 16 soit 40% ont dit que le PSG est en cours d'élaboration, 10 soit 25% ont dit que le PSG est déjà fait, 13 soit 32% ont dit que le PSG n'est pas encore fait et 1enquêté soit 3% n'est pas informé de l'évolution du PSG.

Ces résultats nous poussent à dire que le PSG de gestion est en cours d'élaboration, c'est pourquoi nous pouvons constater que, certains de nos enquêtés ont dit que le PSG n'est pas

3.1.5. Commercialisation des bois dans le Kisimbosa

OUI

10%

NON

90%

%

Figure N°13. Opinions des enquêtés sur la commercialisation des bois dans la CFCL de

Kisi-Mbosa Chamakasa

64

Les informations contenues dans cette représentations nous révèlent que, sur 40 sujets enquêtés, nous avons 4 soit 10% qui ont dit qu'on fait la commercialisation des bois dans la CFCL de Kisimbosa-Chamakasa et 36 sujets soit 90% ont dit qu'ils ne font pas la commercialisation des bois dans la CFCL de Kisimbosa-Chamakasa.

Il se remarque que, la plus grande majorité de nos enquêtés ont dit qu'ils ne font pas la commercialisation des bois dans la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa, selon les arguments poussés par ces derniers, la foresterie communautaire n'autorise pas l'exploitation des bois c'est pourquoi ils envisagent l'écotourisme comme moyen pouvant leur permettre de générer les revenues par la CFCL

3.1.6. Gestion de la CFCL Kisimbosa

%

40 35 30 25 20 15 10 5 0

 

%

Communauté L'Etat Les Organes

Pas de

de Gestion Attitré gestionnaire

Rep. Cout.

Nous constatons que les bénéfices issus de la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa sont gérés par la communauté locale à travers les organes de gestion.

Figure 14. Opinion des enquêtés sur la gestion des bénéfices issus de la conservation de leur CFCL

La lecture de cet histogramme nous montre que sur les 40 enquêtés, il y a 10 enquêtés qui ont dit que c'est la communauté qui gère les bénéfices issus de la conservation de la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa, 1enquêté soit 2,5% a dit que c'est l'Etat qui gère, 14 enquêtés soit 35% ont dit que ce sont les organes de gestion qui gèrent, 7 enquêtés soit 17,5% ont dit que ce sont les représentants coutumièrement attitré qui gèrent et 8 enquêtés soit 20% ont dit qu'il n'ya aucun gestionnaire des bénéfices issus de la CFCL étant donné que la CFCL en question ne donne aucun bénéfice.

65

Néanmoins, selon leurs arguments sur la question de savoir s'il y a la transparence dans la gestion, la majorité d'eux affirment qu'il y a transparence dans la gestion de celle-ci.

3.1.7. Enquête socio-économique dans le Kisi-Mbosa

%

NON

8%

OUI

92%

Figure 15. Opinions des enquêtés sur l'enquête socio-économique de la CFCL de Kisi-

Mbosa Chamakasa

Les résultats de ce diagramme circulaire nous montrent que sur 40 sujets enquêtés, il y a 37 enquêtés soit 92,5% qui ont dit qu'on a déjà fait l'enquête socio-économique de la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa et 3 sujets soit 7,5% ont dit qu'on n'a pas encore fait cela.

En analysant cette représentation, on constate que presque toute la population ont dit que l'enquête socio-économique a déjà été fait, selon les arguments avancés par ces derniers, l'enquête socio-économique a été fait sous l'accompagnement de l'ONG PIDP sur base d'un questionnaire écrite et en les regroupant en focus groupe.

Pour la question de savoir les modalités de l'exercice individuel de droit d'usage des ressources de la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa par les membres de la communauté Bambuti-Babuluko, nos enquêtes ont démontré que les membre de ladite communauté n'ont d'exigences pour utiliser les ressources de cette CFCL mais ils doivent travailler selon les règles de gestion prise dans les assemblées communautaires.

Pour les membres des autres communautés, veulent faire une activité comme l'agriculture dans la Zone y afférente, ils doivent payer une caution appelé dans leur habitude« Bugali » qui signifie une chèvre vivante. Ceci, lui donne droit de cultiver mais ça ne constitue pas l'achat de la portion attribuée car s'il veut quitter l'espace il la laisse aux propriétaires sans la vendre, ni la louer moins encore la léguer.

66

Il sied de signaler que les peuples autochtones pygmées Bambuti-Babuluko utilisent et utilisaient toujours les mesures de gestion des forêts conformément à leurs usages et coutumes comme par exemple :

1. Pour la protection des arbres : ils ont des arbres que la coutume leur interdit de couper notamment (Imbulungu, Imbilya lya Kansinsi, Indumba...) par conséquent, celui qui coupe ça doit discuter avec les cimetières, ils cultivent dans la forêt primaire ils ont l'obligation de laisser quelques pieds d'arbres qu'ils appellent dans leur dialecte Shurukutu (hibou en français).

2. Pour les animaux : ils ont quelques animaux totems notamment ce qu'ils appellent Chui (Léopard), Ikaa (Pangolin géant) Kabanga (Pangolin) Kabungulu,...

3. Pour les espaces forestiers et aquatiques : ils ont dans leur forêt communautaire un espace forestier sacré qui était protégé depuis les ancêtres pour les rites traditionnelles, pour des cultes aux ancêtres, pour la circoncision endogène,... et les rivières sont momentanément protégées comme par exemple après le départ de la circoncision endogène on doit laisser une rivière sans exploitation par les femmes et interdire aux femmes de manger les produis de cette rivière jusqu'à nouvel ordre.

Néanmoins, les peuples autochtones pygmées Bambuti-Babuluko accusent l'Etat d'être destructeur et ce dernier est à la base de la perte de la biodiversité. Ils justifient leur argument par le fait qu'ils faisaient la chasse avec les filets et dans des trous, ce qui permettait de ne tuer que les animaux âgés et épargner les petit les animaux en gestation mais avec l'avènement des calibres 12 institués sous l'autorisation de l'Etat, on tue directement les animaux sans savoir ceux gestantes et les petits. Un deuxième argument avancé par ce dernier est que les peuples autochtones pygmées ne coupaient les arbres qu'avec les haches mais l'avènement des machines tronçonneuses qui est venu tout détruire.

3.1.8. Inventaire multi ressources dans la CFCL Kisi-Mbosa

67

%

50 40 30 20 10

0

 

%

OUI NON PAS DU TOUT

Figure 16. Opinions des enquêtés sur l'inventaire multi ressources

Les informations contenues dans cette représentation nous révèlent que, sur nos 40 enquêtés il y a16 enquêtés soit 40% qui ont dit qu'on a déjà fait l'inventaire multi ressources dans cette CFCL, et 14 autre soit 35% ont dit que cela n'est pas suffisamment faite et 10 enquêtés soit 25% ont dit que cela n'est pas encore faite.

3.1.9. Acceptation de la Foresterie Communautaire par la Communauté Mbuti

%

50 40 30 20 10 0

 
 
 
 

%

Amélioration de la gestion durable des éviter la spoliation

condition de vie ressources

Figure 17. Opinions des enquêtés sur la cause de l'acceptation de la FORCOM

Les données présentées dans cette représentation nous montrent que 19enquêtés soit 47,5% des enquêtés ont accepté la FORCOM pour réduire leur pauvreté, 10 enquêtés soit 25% la sécurisation des terres pour assurer une gestion durable des ressources et 11 enquêtés soit 27,5% ont accepté la sécurisation des terres pour éviter l'expropriation dont leurs forêts ont souffert depuis des années.

68

Il se remarque que, presque la moitié des peuples autochtones pygmées Bambuti-Babuluko ont accepté le mode de gestion institué par la FORCOM pour améliorer leur condition d'existence en tirant les bénéfices de leurs forêts communautaires.

3.2. IMPACT DE LA CONCESSION FORESTIERE DE LA COMMUNAUTE LOCALEKISIMBOSA CHAMAKASA SUR LA VIE DE PEUPLE MBUTI

BABULUKO.

3.1.10. Gestion Durable des ressources de la CFCL Kisi-Mbosa Chamakasa

%

80 70 60 50 40 30 20 10 0

 

%

Au profit de la génération fiture

Eviter la spoliation

Améliorer la condition de

vie

Figure 18. Opinions de nos enquêtés sur la cause de la gestion durable de leurs ressources forestières

De cette représentation, il ressort que 70% de nos enquêtés ont acceptés la conservation des ressources de leurs forêts pour le bénéfice des générations futures, 12,5% l'ont acceptés pour améliorer leur condition d'existence et 17,5% pour éviter la spoliation de leur forêt.

Nous constatons que le peuple Mbuti-Babuluko a accepté la FORCOM pour améliorer sa condition d'existence mais ils ont accepté la gestion durable des ressources pour que ces derniers soit au profit de la génération future. Ces deux opinions paraissent à notre vue comme une contradiction du fait qu'ils disent avoir accepté la FORCOM pour la réduction de la pauvreté au lieu de la gestion durable des ressources et ont accepté la gestion durable des ressources pour que cela soit au profit de la génération future. Néanmoins, la FORCOM devrait les permettre de gérer durablement les ressources et si cela est fait de manière durable la pauvreté serait atténuer et la mobilité sociale serait renforcée.

3.1.11. Changement dans la vie des peuples Mbuti-Babuluko

69

%

30

70

OUI NON

Figure 18. Opinion des enquêtés sur le changement constaté dans leur vie depuis l'acquisition officielle de la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa

Cette figure nous explique que, 70% de nos enquêtés ont dit qu'ils voient un changement dans leur vie, et 30% ont dit qu'ils ne voient pas un changement. Ceux qui ont dit qu'ils constatent un changement, ont donné les arguments selon lesquels ils deviennent civilisés et trouvent quelques avantages.

Nous constatons que la majorité de nos enquêtés voient un changement bien qu'insignifiant, mais ils sont majoritairement impliqués dans la sécurisation de la terreet s'en approprie sans contrainte, à cela, nous pouvons dire que la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa présente des signes prometteurs d'un bon avenir.

Tableau N° 05. Opinion des enquêtés sur les aides et appuis reçues à travers la conservation de leurs forêts communautaires

Reaction

OUI

NON

TOTAL

Gestion

f

%

f

%

f

%

Au profit de la communauté

19

47,5

-

-

19

47,5

Au profit d'un sous-groupe des membres de la communauté

12

30

-

-

12

30

Pas d'aides reçues

-

-

9

22,5

9

22,5

TOTAL

31

77,5

9

22,5

40

100

Les informations contenues dans ce tableau nous montrent que, sur 40 enquêtés 31 soit 77,5% ont dit qu'ils reçoivent les aides et appui à travers la conservation de leur CFCL et 9 soit 22,5% ont dit qu'ils ne reçoivent pas des aides à travers la FORCOM. Pour ceux qui ont dit qu'ils reçoivent des aides, 12 entre eux soit 30% ont dit que ces aides sont gérées par la communauté au profit d'un groupe restreint et 47,5% d'entre eux ont dit que ces aides sont gérées au profit de toute la communauté.

70

Il se remarque que plus ou moins le 3/4 de peuple Mbuti-Babuluko est conscient qu'il reçoit des aides, néanmoins ces aides sont gérées par les organes de gestions et cela pour les intérêts collectif. A ce niveau, leurs opinions relève que ces aides sont profités par un groupe des gens car elles sont insignifiantes ce qui ne permet pas d'être directement divisées à tout le monde.

Tableau N°6. Opinions des enquêtés sur les avantages de la FORCOM

Avantage

En termes de :

Régénération
des ressources

Titre foncier

f

%

f

%

TOTAL

f

%

f

%

f

%

Biodiversités

34

85

-

-

-

-

-

-

34

85

Sécurité Foncière

-

-

30

75

-

-

-

-

30

75

Infrastructure socio-

économique de base

-

-

 
 

24

60

-

-

24

60

Autres

-

-

-

 

-

-

12

30

12

30

En lisant ce tableau nous trouvons que sur 40 sujets 34 d'entre eux soit 85% ont dit qu'ils constate une prolifération des espèces dans leur forêt communautaire, 30 sujets soit 75% ont dit que l'avantage trouvé dans la conservation de la FORCOM, c'est le titre foncière qui leur permettent de conserver leur forêt avec enthousiasme, 24 sujets soit 60% ont dit qu'à partir de la FORCOM ils ont acquis des infrastructures socio-économiques de base notamment une école à Kisa et un poste de santé à Lufito, et 12 sujets soit 30% ont dit qu'ils trouvent une série d'autres avantage à travers la Conservation de leur forêts notamment : les microcrédits, les panons solaires, les groupes électrogènes, les godions, la diminution de braconnage, le renforcement de la cohésion sociale, l'aération naturelle, la nourriture, ...

Il se remarque que la FORCOM parait comme une stratégie bénéfique au peuple Mbuti-Babuluko sur la gestion des ressources naturelles que sur l'amélioration de la condition de vie de la communauté Mbuti.

Tableau N°07. Opinions des enquêtés sur les Opportunités ouvertes par la FORCOM

Village

Opportunités

Kambushi

Kilali

Kisa

Lufito

TOTAL

f

%

f

%

f

%

f

%

f

%

Respect aux barrières

2

5

4

10

3

7,5

6

15

15

37,5

Voyage

4

10

8

20

2

5

5

12,5

19

47,5

Connaissance

2

5

4

10

7

17,5

8

20

21

52,5

Bourses d'études

8

20

2

5

-

-

-

-

11

27,5

Aucune

1

2,5

1

2,5

2

-

-

-

4

10

71

La lecture de ce tableau nous montre que 15 enquêtés soit 37,5% ont dit qu'ils sont respectés depuis qu'ils ont commencé la conservation de leurs forêts communautaire, 19 enquêtés soit 47,5% ont dit qu'ils ont les opportunités de voyage suite à la conservation de leurs FC, 21 enquêtés soit 52,5% ont dit qu'ils trouvent des connaissances internes et externes via les AC et AG voire même des voyages, 11 enquêtés soit 27,5% ont dit qu'ils trouvent des bourses d'études à travers la Conservation de leurs CFCL.

Il se remarque que la FORCOM ouvre beaucoup d'opportunités aux peuples autochtones pygmées Babuluko.

Tableau N°08. Opinions des enquêtés sur les contraintes liées à la gestion de la CFCL de Kisimbosa-Chamakasa

Contraintes

f

%

Conflit foncier

31

77,5

Braconnage

13

32,5

Résistance de certains PA et les voisins

22

55

Mésentente entre membre

2

2,5

TOTAL

68

De ce tableau nous trouvons que 31 enquêtés soit 77,5% ont dit que le problème de conflit foncier qui constitue un scandale à la gestion de cette forêt, 13 enquêtés soit 32,5% ont dit que le braconnage est l'une de contraintes à la gestion, 22 enquêtés soit 55% ont soulevés la résistance de certains PA et les voisins comme une des contraintes à la gestion , et 1 enquêtés soit 2,5% ont dit que dans cette FORCOM il y a encore des mésententes bien que celle-ci contribue au renforcement de la cohésion sociale.

Il se remarque que le peuple Mbuti-Babuluko a certaines contraintes tendant à l'empêcher de faire le travail de la conservation. Néanmoins le conflit foncier est considéré comme le contrainte majeur de la foresterie communautaire de la communauté Mbuti-Babuluko, en en croire, les arguments avancés par ces dernier est que ce conflit trouve sa genèse dans l'ancienne considération de peuple Mbuti-Babuluko qui pour eux, les Banamutani n'avaient pas une considération à eux depuis jadis ils les considéraient comme les hommes sans culture ni loi, ils doigtent en outres les peuples Banamutani du Clan Banakasaluka comme un Clan qui sous-tend la destruction de cette CFCL.

72

Tableau N09. Opinions des enquêtés sur leurs priorités en matière de développement

Village Initiatives

Kambushi

Kilali

Kisa

Lufito

TOTAL

f

%

f

%

f

%

f

%

f

%

Route

2

5

10

25

8

20

-

-

20

50

Pont

-

-

-

-

-

-

10

25

10

25

Ecole

7

17,5

9

22,5

-

-

-

-

16

40

Dispensaire

2

5

7

17,5

6

15

-

-

15

37,5

Marché

6

15

-

-

8

20

-

-

14

35

De ce tableau, il se révèle que, 20 enquêtés soit 50% ont dit qu'ils ont le problème de route, 10 enquêtés soit 25% (tous de Lufito) ont dit qu'ils ont le problème de manque du Pont, 16 enquêtés soit 40% ont dit qu'ils ont le problème d'écoles, 15 enquêtés soit 37,5% ont dit qu'ils ont besoin de dispensaire et 14 enquêtés soit 35% ont dit qu'ils besoin du marché.

Nous constatons que, la moitié des enquêtés dit besoin de la route étant donné que leurs villages sont encore situés dans la forêt où ils n'ont même pas une route de desserte agricole.

Il se remarque également que tous les enquêtés du village Lufito ont besoin de pont et tous n'ont pas parlé de la question du dispensaire, cela est dit du fait que, pour arriver à leur village il faut traverser un pont traditionnel reconnu au nom de Kantamba qui est inaccessible pour les enfants et pour les visiteurs qui n'en sont pas habitués et ils n'ont pas soulevé la question de dispensaire car ils ont un poste de santé construite par l'ONG PIDP. Ce dernier est aussi signalé comme un des avantages de la FORCOM.

Tableau N°10. Opinions de peuple Mbuti-Babuluko sur les initiatives du développement en cours

Village

Initiatives

Kambushi

Kilali

Kisa

Lufito

TOTAL

f

%

f

%

f

%

f

%

f

%

Route de desserte agricole

-

-

10

25

-

-

2

5

12

30

Ecole

-

-

-

-

-

-

6

15

6

15

Dispensaire

6

15

-

-

-

-

-

-

 
 

Ristournes et tontines

-

-

8

20

-

-

6

15

14

35

Préparation de l'AG

4

10

8

20

7

17,5

10

25

29

72,5

Aucune

1

2,5

-

-

2

5

-

-

3

7,5

En lisant ce tableau nous trouvons que 15 enquêtés soit 37,5% sont dans l'initiative de construire une route de desserte agricole, 6 enquêtés soit 15% tous de Lufito sont dans l'initiative de construire une école et six autre de Kambushi sont dans l'initiative de

73

construire un dispensaire, 14 enquêtés soit 35% sont entrai de faire des ristournes reconnu au nom de Mutuel de Solidarité (MUSO), 29 enquêtés soit 72,5% et 3 enquêtés soit 7,5% dont 1 enquêtés soit 2,5% de Kambushi et 2 enquêtés soit 5% ont dit qu'ils n'ont aucune initiative de développement dans leur milieu.

Il se remarque que toute la population de Kilali est préoccupée par la construction de la route de desserte agricole, qu'ils ont commencée par leur initiative et presque toute la communauté Mbuti-Babuluko est préoccupée par la préparation de l'AG qui se tiendra à Lufito.

Nous ne pouvons passer inaperçu sans signaler que pendant notre recherche, nous somme passer par la route que le peuple Mbuti-Babuluko est entré de construire dans le cadre de leur programme interne du développement local.

CHAPITRE 4. DISCUSSION DES RESULTATS

Au niveau de ce chapitre nous relevons le sens objectif des résultats obtenus au terme de la recherche, et l'analyse des données récoltées auprès de peuple autochtone pygmée Mbuti-Babuluko. En même temps nous essayons d'établir une certaine comparaison des résultats de la présente étude avec ceux des littératures existantes issus des recherches dans diverses régions du monde. A cette occasion, nous relevons les forces, les faiblesses, les menaces et les opportunités qu'offrent la FORCOM sur la vie des peuples autochtones pygmées Bambuti-Babuluko en fin de donner l'horizon sur la clarification de l'impact de la FORCOM sur la vie de la CL.

Il sied de signaler que notre étude s'est réalisée avant l'élaboration du PSG de la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa, ainsi, nous nous appuierons aux expériences qui sont vues ailleurs sur la matérialisation de l'impact de la FORCOM sur la vie de la CL.

- Statut de la forêt :

Le statut public des forêts est précisé dans le code forestier79. Aux termes de l'article 7 « les forêts constituent la propriété de l'Etat ». Elles relèvent du domaine public que privé de l'Etat.

A ce point, nos enquêtes ont démontrées à 37,5% que le peuple Mbuti Babuluko reconnait l'Etat comme propriétaire de la forêt et le même % a montré que la forêt est une propriété privé de la communauté, pour eux, la forêt constitue un héritage qui leur est légué par les ancêtres.

Cette appropriation exclusive du sol et du sous-sol crée des effets à l'égard du droit forestier notamment, d'une part, à cause de la dépendance de la forêt vis-à-vis du sol et d'autre part, parce que les forêts sont considérées comme immeubles par incorporation80.

Néanmoins, le code forestier81 prévoit la possibilité pour les communautés locales de posséder par sa demande une partie ou la totalité de la forêt à laquelle elle habitait habituellement en vertu de sa coutume.

79 Loi N°011/2002 du 29 août 2002 portant code forestier

80 GARRY SAKATA, Le droit forestier en République Démocratique du Congo, études juridiques, 2008, P12.

81 Loi N°011/2002 du 29 août 2002 portant code forestier

75

Ce qui amène une grande partie des peuples autochtones pygmées Bambuti-Babuluko à une confusion entre la propriété foncière et la propriété forestière, dans le code forestier les législateurs à fait une nette distinction entre le régime de la propriété foncière et le régime de la propriété forestière82. En effet, l'octroi d'une CFCL n'accorde des droits réels sur les essences forestiers concédées.

- Droit de la communauté sur la forêt et gestion des avantages tirés dans celle-ci :

En droit foncier coutumier, pour accéder au droit immobilier, il faut l'occupation effective du sol et sa mise en valeur par le travail. C'est pourquoi dans le régime foncier traditionnel, il n'existe pas des grands propriétaires terriers parce que l'homme n'occupe la terre que dans les limites de la force de ses bras. D'où il est inconcevable d'acquérir un terrain à mettre à valeur plus tard. Dans l'entendement général des peuples autochtones, le droit à la propriété d'espace forestier découle de l'occupation ou particulièrement, de l'ordre d'arrivée sur le sol.83

Comme nous le disons ci-haut, une grande partie de peuple autochtones pygmées Bambuti-Babuluko considère la forêt comme propriété des pygmées, à ce point, on comprend qu'ils considèrent le droit de propriété issu de l'occupation car nul n'ignore que les pygmées sont des premiers occupants de ce pays.

Cet ordre a été généralement déterminé par la guerre des conquêtes qui remonte du phénomène du 15ième siècle ainsi que le lien du mariage84

La Gestion Communautaire Forestière (GCF) offre des nombreux avantages aux peuples indigènes et aux communautés locales : un environnement sain, la richesse de la nature qui est utilisée pour l'alimentation, les soins de santé, les vêtements et le logement, la beauté du paysage qui contribue à améliorer la santé émotionnelle, des espaces pour les pratiques spirituelles, et bien d'autres. Elle offre également la possibilité de disposer non seulement de forêts et de biodiversité, mais aussi de territoires plus sûrs face aux événements climatiques et aux catastrophes dites naturelles, par exemple. Dans le même temps, elle peut soutenir des économies durables et solidaires ainsi que des relations sociales équitables.

82 Loi N°011/2002 du 29 août 2002 portant code forestier

83 Pr. A. MAINDO et F. KAPA (eds) 2014Foresterie communautaire en RDC, premier expériences, défis et opportunités, P24

84 D AKILIMALI, Intégration des Batwa-Babuluko comme moyen de lutte contre la discrimination et la pauvreté et la discrimination, mémoire ISDR BUKAVU, 2012

85 https://foei.org/wp-content/uploads/2021/05/Les-droits-essentiels-pour-la-gestion-communautaire-des-fore%CC%82ts.pdf, 86 Carte postal Kisimbosa Chamakasa, PIDP SHIRIKA LA BAMBUTI, 2019

76

En outre, il est désormais largement établi que les zones faisant l'objet de pratiques de GCF présentent une plus grande diversité biologique et des écosystèmes plus sains que celles protégées par des dispositifs traditionnels tels que les parcs nationaux.

Dans le même temps, la société dans son ensemble bénéficie également de ce

qui précède.

Toutefois, pour que les peuples indigènes et les communautés locales puissent utiliser et profiter de tous ces avantages, certaines conditions internes et externes doivent être garanties:

> conditions internes: au sein de la communauté, certaines conditions qui facilitent la stabilité interne doivent être établies telles que : les processus d'organisation et de prise des décisions, la participation de tous les secteurs à ces processus, une relation positive avec les écosystèmes, donc des conditions pour la préservation de la Nature. La satisfaction de ces conditions internes dépend et facilite en même temps la demande et la défense des droits qui assurent le développement de la GCF

> Conditions externes: Les États et les institutions internationales sont à la fois tenus et obligés d'assurer les conditions externes. L'importance de remplir ces conditions est telle que les amis de la Terre International estiment qu'elles doivent être garanties en tant que droits85.

Pour les peuples Bambuti-Babuluko, 60% de nos enquêtés estime que leur droit sur la forêt c'est de la gérer et 40% pense qu'ils ont le droit d'y vivre.

A l'en croire, les sensibilisations qui ont été amorcés par l'ONG PIDP en 200986 ont fait un atout majeur à la conscientisation de ce peuple sur leur droit en tant que gardien de la forêt.

Quant aux avantages de la FORCOM de Kisi-Mbosa Chamakasa, les peuples Mbuti-Babuluko ont montré qu'ils en bénéficient des aides (bien qu'insignifiantes) des services éco systémiques, de la sécurité foncière et des infrastructures socio-économiques de base notamment sur le plan éducatif, sanitaire et d'autres avantages.

Concernant les modalités de l'exercice individuel ou collectif de droit d'usage par les membres de la communauté Mbuti-Babuluko, cette étude a montré que les peuples Mbuti-Babuluko ont pris des précautions pouvant permettre à tous les pygmées de ces quatre

77

villages d'accéder aux ressources de cette CFCL dans les limites des règles de gestion préétablies par la communauté. Et pour les membres des autres communautés non autochtones, ils doivent donner une chèvre qui est considéré traditionnellement comme BUGALI

Néanmoins, cette chèvre donnée ne constitue aucunement pas un élément du contrat de vente de la forêt, elle n'est qu'un symbole de location de cette partie de forêt pour exercer les activités agricoles selon les normes établies par la communauté. N'importe quand si cette personne qui exerce une activité dans la forêt des peuples autochtones pygmées Mbuti-Babuluko fait un acte contraire aux usages et coutumes des peuples indigènes, il peut être expulsé sans aucune redevance et en cas d'émigration, il laisse la forêt à ses propriétaires.

- Zonage et Plan Simple de Gestion

Afin d'éviter tout conflit d'intérêt et d'utilisation, principalement en ce qui concerne les zones devant être gardées à l'accès de toute pénétration du public comme les FCFC il faut procéder à un zonage et le faire respecter grâce aux mesures préétablies dans le Plan Simple de gestion.

La solution générale aux problèmes des conflits existant entre les différentes vacations d'une Concession Forestière de Communauté Locale est celle de repartir la CFCL en trois zones87.

Dans la Concession Forestière de Communauté Locale de Kisi-Mbosa Chamakasa, le Plan Simple de Gestion n'est pas encore établie, mais il est en cours d'élaboration. C'est ainsi que la Communauté Mbuti-Babuluko ont provisoirement fait un Zonage en répartissant leur CFCL en trois zones :

. 1. Zones de protection stricte : dans lesquelles les valeurs fortes de la communauté sont sacralisées, comme le sommet des montagnes Mashugho et Chankuba, où des cérémonies traditionnelles sont régulièrement organisées. Ces lieux sont interdits de toute activité agricole.

2. Zones d'activités courantes et permanentes pour la vie de la communauté, où l'agriculture est autorisée.

87 Pr. Léon IYONGO, Cours inédit de Statut, Aménagement et Gestion Durable des aires protégées, ISEA B'SA, L2 EDD P10

78

3. Zones d'activités temporaires ou saisonnières, telles que certaines portions de rivières utilisées pour les pêches collectives (Choko), ou quelques espaces forestiers utilisés périodiquement pour la chasse (saline des oiseaux), etc.

Ce zonage s'accompagne de règles de gestion durable transmises de génération en génération. Cela concerne par exemple la pêche (pratiques de pêches collectives et saisonnières sans objets métalliques), l'agriculture (zones interdites), la cueillette ou la chasse (chasse de certaines espèces animales autorisée seulement pour les cérémonies et les rites, chasse aux filets et non aux câbles métalliques, interdiction de chasse en saison pluvieuse à certains endroits car les animaux y trouvent refuge, etc.). Un comité de surveillance dénommé « Bansoni » a été mis en place pour codifier et faire respecter la règlementation dite « Kanuni ya pori ».

- Impact de la foresterie communautaire

Vabi et al88 ont montré que dans les six régions du sud Cameroun, le processus de la Foresterie Communautaire est perçu comme un processus bénéfique. Même le taux de rentabilité interne d'investissement généralement inférieur à 35%, la perception des bénéfices actuels de la foresterie communautaire était positive.

En effet, il nous faut préciser que la perception des législateurs sur la foresterie communautaire est d'arriver à la durabilité sociale et cette même perception est aussi pour la communauté Mbuti-Babuluko. Pour que cette dernière arrive à son idéal, nous pensons qu'ils doivent au préalable avoir un plan simple de gestion et le respecter. Néanmoins, nos enquêtes ont démontré que le PSG n'est pas encore conçu ni adopté mais plutôt il est en cours d'élaboration.

Sunderlin et al89 estiment qu'il ya deux étapes à franchir pour améliorer l'accès au marché. L'une consiste à baisser les barrières politiques empêchant l'accès au marché tel que le droit de propriété notamment pour les locaux et l'autre consiste à empêcher les réglementations excessives à l'égard des petits producteurs.

88 Vabi MB, Njankoua, Mulu G.A. cité par inocentmizaba, the casts and benefit community forest in selected agro ecological region of Cameroon. Cammunity forestry development project, PFID and MINEF, Yaounde, Cameroon P35-42

89 Sunderlin et al, cité par innocent MIZABA, forêt et réduction de la pauvreté dans les pays en voie du développement : une rélation à défricher, maitrise en environnement, université de shebrooke, strasbourg, alsace, France, 2010 P43

79

Pour que la foresterie communautaire puisse atteindre son idéal, nous avons suggéré depuis 202090 certaines activités. Il s'agit de la transformation, et la commercialisation des produits forestiers et de la conservation.

Cependant, de plus en plus l'ONG PIDP SHIRIKA LA BAMBUTI monte un programme encourageant le commerce des produits forestiers spécifiques, constituant ainsi de « niches, des marchés d'export », avec cette suggestion, la CFCL de peuple Mbuti-Babuluko a un problème majeur qui se pose, celui de l'inexistence total des marchés pour l'évacuation des produits forestières. Au fait, la CFCL de peuple autochtone pygmée Mbuti-Babuluko est constituée des FC des habitants de quatre villages dont trois d'entre eux notamment Kisa, Kilali et Lufito sont situés dans la forêt où il n'ya même pas une route de desserte agricole.

Néanmoins, la présence de la rivière Luhoho à côté du village Lufito peut être envisagée comme un moyen d'évacuation des produits forestiers. C'est ainsi que le peuple Mbuti-Babuluko envisage la réduction de la pauvreté par l'écotourisme car la commercialisation, la transformation et la conservation des produits forestiers est un peu difficile pour eux.

Bien qu'il envisage le payement des services environnementaux, innocent MIZABA91 a montré que ces payements sont destinés aux habitants de la forêt en charge de la maintenance en état, cette activité (conservation communautaire) peut être bénéfique mais n'aura pas des impacts positifs significatifs sur la vie de peuple Mbuti-Babuluko.

Cependant, la réponse à apporter à la question de savoir si la foresterie communautaire constitue un développement positif, offre une image contrastée, bien sûr que théoriquement les nombreux pays la voient comme importante et positive, en pratique, il semblerait y avoir beaucoup de problèmes notamment en RDC en général et dans le territoire de Walikale en particulier.

Nous estimons que pour que la FORCOM ait un impact positif mesurable sur la vie de peuple Mbuti-Babuluko et leur voisins, il faut respecter certains préalables comme :

- Orienter les revenus collectives vers les AGR et les CCE ;

- Les bénéfices communautaires doivent être prioriser aux intérêts généraux ;

90 Notre suggestion sur perception des peuples Mbuti-Babuluko sur l'avenir de leur Fores, TFC inédit ISEA B'SA, 2020, P 44.

91 Innocent M. foresterie Communautaire à l'épreuve de la durabilité sociale, mémoire inédit, université de Kisangani, 2017

80

- Diversifier la production, en plus des PFNL, il fallait l'écotourisme, le payement des services environnementaux, ...

- Prendre en comptes les produits forestiers qui peuvent constituer une source considérable de revenus.

Avec cette suggestion la CFCL des Kisi-Mbosa Chamakasa n'aura pas assez de problèmes car, ils gèrent eux-mêmes les peu de revenus issus des avantages de leur CFCL à travers le comité local de gestion qu'ils ont choisi et soulignent une transparence dans la gestion.

LESSUYER Guillaume, souligne que deux sites, pilotes du Nord-Est de la République Démocratique du Congo n'avaient pas augmenté le revenu de la population locale. Il déclare que l'analyse de la rentabilité de la FORCOM est faible avec un chiffre d'affaires négatif sur 5 ans. Il estime donc qu'il est peu probable que la FORCOM devienne un modèle rentable en RDC, à moins que les gens soient convaincus que cela va améliorer leur capital physique et financier et que cela ne fait pas l'objet des conflits.

Pour le peuple Mbuti-Babuluko, leur implication effective démontre qu'ils sont convaincus de l'impact de celle-ci sur leur vie et ils estiment que la FORCOM constitue un atout majeur à la réduction de la pauvreté de cette communauté.

Nos enquêtes ont montré que les peuples autochtones pygmées Bambuti-Babuluko trouvent beaucoup d'opportunités depuis qu'ils ont amorcé le processus de la FORCOM, les PAP Bambuti-Babuluko se disent être victime d'une déconsidération depuis longtemps mais actuellement ils sont respectés grâce à la gestion de leurs forêts communautaires, ils étaient des nomades et ne pouvaient pas voyager dans les villes mais actuellement ils voyagent et ne payent pas aux barrières, ils n'accédaient pas à l'éducation comme beaucoup de gens croient que les pygmées sont des gens qui ont un niveau primaire d'instruction mais actuellement ils accèdent à l'université, ...

Par rapport à la question de conflictualisme dans la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa, nos enquêtes ont démontrées que la CFCL en soit ne fait pas l'objet des conflit mais plutôt ce sont les PAP Babuluko qui sont victime du conflictualisme discontino déficitalisme historique à la suite de leur marginalisation et la déconsidération qui cherche à tout prix à faire des barrières aux pygmées d'arriver au succès car, les autre particularités

Cet outil d'analyse de conflit est mieux placé pour résoudre cette question poignante car elle met l'accent non seulement sur la culture mais aussi sur la loi.

81

anthropologiques trouvent que la bonne gestion de la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa va transformer positivement la condition de vie de peuple Mbuti-Babuluko.

Nous précisons que ce conflictualisme est une tentative de déséquilibre les PA Mbuti-Babuluko car avant la signature de l'arrêtés provinciale N°01/023/CAB/GP-NK/2019 du 11 avril 2019 portant attribution d'une Concession Forestière, de Communauté Locale de Mbuti-Babuluko du secteur de Bakano, territoire de Walikale, le ministre provincial de l'environnement a mis un communiqué d'affichage pour faire appel à toute personne qui connait que la future CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa fait l'objet d'une quelconque incompréhension, à la suite de ce communiqué qu'un groupe de gens a écrit une lettre au gouverneur au nom d'une famille qui ne leur appartient pas pour contester les limites de cette Concession Forestière. Il sied de signaler que les explications de nos enquêtés ont montrées que cette lettre n'a pas trouvé sa place à cause de ses irrégularités et incompatibilité notoire entre la lettre et le motif, chose qui a fait que le gouverneur de la province signe l'arrêté portant attribution de cette CFCL malgré la fameuse lettre.

A cela, le groupe des vieux sages de la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa a montré que la marginalisation des pygmées continue mais a changé la forme car « les pygmées sont devenus des bailleurs menacés par ses locateurs sous l'accompagnement des autres locateurs inconscients dans un pays où ils sont indigène». Cette question requiert encore d'analyses.

Il ont doigté la famille Banamutani comme un peuple planificateur du sous-développement des peuple Mbuti-Babuluko qui vient créer des incompréhensions dans cette CFCL pour faire des barrières au succès des pygmées. Néanmoins, l'ONG PIDP conjointement avec Réseau CREF a intervenu dans ce problème en organisant un atelier de renforcement de capacité de prévention et de gestion des conflits fonciers pour donner l'horizon à la conciliation de ces peuples. En tant que chercheur, nous pouvons signaler que nous avons participé à cet atelier durant nos recherches et nous avons trouvé que ce problème nécessite une analyse à l'aide de l'outil PLESC (Politique, Loi, Economie, Social et Culture) pour l'analyser et le résoudre selon l'orientation de cette analyse bien que le conflit est inévitable et ce conflit en question a des mains noires qui créent des zones d'ombre.

82

François NTSIBA92, demontre que la République Démocratique du Congo a unesupérficie estimée à 120 millions d'ha, soit environ 60% du territoire national au plan économique, la deuxième ressource nationale après le pétrole en termes de valeur des exportations. Il a trouvé qu' en matière d'aménagement forestier, les superficies inventoriées ne couvrent que 32% environ de la superficie forestière totale. L'auteur a souligné qu'en matière d'industrialisation de la filière bois d'oeuvre, la loi forestière congolaise exige la transformation locale de toute la production des grumes. Mais le tissu industriel reste embryonnaire, les principales activités étant axées autour de la première transformation. Ce qui explique la volonté politique des autorités sur la gestion durable des forêts.

Il a relevé quelques contraintes sur la gestion durable des forêts :

> La méconnaissance de la ressource;

> Le caractère sélectif de l'exploitation forestière généralement limitée à l'extraction des essences dites nobles;

> L'insuffisance des effectifs du personnel, vieillissement sous-équipement et faiblesse de l'administration forestière dans l'application des législations et réglementation forestières;

> L'état généralement vétuste et obsolète des outils de transformation industrielle des produits forestiers;

> Le manque ou insuffisance de qualification des cadres et agents dans les métiers de la forêt et de l'industrie du bois;

> L'absence d'institutions bancaires adaptées au financement du secteur forestier; > L'enclavement et éloignement des principales zones d'activité forestière des lieux de

consommation et d'exportation (le principal massif forestier, celui du Nord Congo se

situe à plus de 1500 km de la côte maritime);

> L'étroitesse du marché local.

Ainsi, pour relever le défi du développement de son économie forestière, le Congo devrait mettre en oeuvre la politique volontariste de conservation et de gestion rationnelle de ses écosystèmes forestiers de 1970. Celle-ci est axée autour des options stratégiques ci-après:

V' L'amélioration de la connaissance et l'aménagement des écosystèmes forestiers;

92 https://www.fao.org/3/XII/0952-B1.htm

83

y' La conservation des écosystèmes forestiers et notamment de la diversité biologique, à travers le développement des aires protégées et la lutte efficace contre le braconnage. Actuellement le réseau national des aires protégées couvre une superficie de 3,6 millions d'ha, soit 11% du territoire national. Environ 80% de cette superficie est recouverte par de forêts très riches en essences nobles.

y' Le remembrement des petites superficies forestières en concessions de grande taille;

y' L'utilisation durable des ressources forestières, y compris les produits forestiers non ligneux;

y' Le développement et la diversification de la transformation locale des bois;

y' Le renforcement des capacités opérationnelles de l'administration forestière.

En effet, dans la gestion communautaire de la CFCL des PA Mbuti-Babuluko, quelques contraintes soulevées par les enquêtés sont donc : le conflit foncier, le braconnage, la résistance des voisins comme nous le soulignons dans l'aspect conflit,...

Des forêts sources de vie doublement menacées : de l'extérieur par le braconnage et les mines, et de l'intérieur par des communautés en proie au découragement.

Kisimbosa, en tant que territoire de vie des communautés autochtones Mbuti-Babuluko du Nord-Kivu, est menacé par plusieurs phénomènes convergents. Le premier est le braconnage, une menace patente, peut-être la plus ancienne et qui, pourtant, ne cesse de croitre. Des chasseurs Bantou venant d'autres régions du pays pratiquent des chasses désordonnées et non durables. Ils chassent tout, à tout moment, avec tous types d'armes (armes à feu, armes de guerre, câbles métalliques, etc.), pour des raisons principalement commerciales et en bénéficiant parfois d'alliances avec les chefs de l'administration locale.

La Communauté de Kisimbosa a pris conscience, depuis plus de trente ans, de la nécessité de préserver sa culture et sa nature contre ce type de menace et, depuis 2008, elle a pris un véritable engagement, comme l'illustre le statut d'APAC qu'elle s'est auto-attribué en 2013 (notamment grâce au soutien technique du Consortium APAC). La reconnaissance du territoire de vie par la communauté elle-même, ainsi que sa reconnaissance légale comme « concession forestière » par l'Etat, ont été accompagnées par la revitalisation et le renforcement de sa structure de gouvernance : le comité des sages s'est mobilisé et une surveillance de la forêt s'est organisée. Aujourd'hui, les membres de la communauté

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n'hésitent plus à recourir, en cas d'abus, aux services étatiques, en fonction de ses capacités et disponibilités.

Néanmoins, si les nouvelles réglementations furent un succès en ce qui concerne la limitation de la chasse illégale par des « étrangers », elles ne font pas consensus chez certaines communautés voisines. En effet, depuis la reconnaissance de la forêt en tant qu'APAC par la communauté de Kisimbosa, son accès pour y chasser et y poser des pièges en quantité est interdit à tout le monde. Les voisins remettent donc en question les réglementations et les gardiens des forêts font face à des menaces parfois violentes.

Une troisième menace est, quant à elle, plus interne à la communauté. Une partie des membres de la communauté s'impatiente et souhaite que les forêts contribuent plus rapidement à répondre aux impératifs économiques et sociaux auxquels ils font face, notamment à la scolarisation des enfants, à l'amélioration du système de santé, et aux divers besoins nécessitant de l'argent, et donc un revenu pour les ménages.

Les jeunes sont en première ligne face à cette menace car les fortes attentes qu'ils nourrissaient concernant les bénéfices tant attendus que devaient leur procurer la conservation de ses forêts se font attendre; et ils trouvent qu'ils n'en récoltent pas les fruits assez rapidement. Déçus, ils risquent de ne plus vouloir s'engager à respecter les codes culturels de conduite dictés par leurs ainés. L'abandon de certaines valeurs culturelles favorables au maintien des écosystèmes de Kisimbosa constitue une menace à part entière, surtout si le système de transmission intergénérationnelle des savoirs traditionnels n'est pas suffisamment renforcé.

De plus, l'exploration et l'exploitation minière qui n'épargne aucun territoire de la RDC n'engendre une autre menace. Le territoire de Kisimbosa fait partie des régions dans lesquelles certains miniers ont acheté des terres communautaires avec la complicité des députés provinciaux et nationaux. Cela représente une menace importante d'éviction de certains groupes de la communauté de Kisimbosa qui, sans la mise en place de mécanismes de reconnaissance et de sécurisation suffisamment forts, risquent de perdre leurs forêts.

Kisimbosa, grâce à sa communauté à nouveau engagée dans la lutte pour la reconnaissance légale de ses efforts de conservation, est véritablement en train de sauver sa forêt et la diversité végétale et animale qui y vit. La forêt de Kisimbosa peut être utilisée en tant qu'exemple de conservation des forêts et de leurs services éco systémiques (capitalisation

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d'expérience intéressante). C'est aussi une expérience mettant en exergue le rôle de la forêt dans le stockage de carbone, ce qui peut être utile pour lutter contre la déforestation et la dégradation des forêts dans le cadre de la stratégie du gouvernement congolais de lutte contre le changement climatique.

Le titre de « concession forestière » à Kisimbosa et qu'il y reconnaisse les droits communautaires des Peuples Autochtones Bambuti sur une durée dite « perpétuelle », rien ne garantit que ce même Etat ne puisse pas, un jour, reprendre la main sur ce titre, le déclasser ou le reclasser et ainsi, mettre en danger la relative sécurité de vie acquise par les communautés sur leur territoire.

A Kisimbosa, les Pygmées Bambuti-Babuluko sont fiers d'avoir sauvé leur nature et leur culture.

Outre le statut de « concession forestière » de conservation obtenu de l'Etat, la principale source d'espoir de la communauté Mbuti réside aujourd'hui dans la fierté qu'elle ressent d'avoir réussi à préserver et sécuriser son territoire de vie. En effet, les autochtones Pygmées ont conscience qu'ils ont sauvé leur territoire non seulement des mains des exploitants et des élus provinciaux qui achètent les terres des communautés, mais aussi de la perte de certaines espèces animales qu'ils sont parvenus à réintroduire. Malgré les difficultés initiales, le manque d'information, le découragement latent et le sentiment d'impuissance face aux multiples agressions extérieures, la communauté a su réagir en conséquence et se rend compte aujourd'hui, notamment à la vue de l'arrivée des communautés alentour délaissant leurs propres forêts qui se vident, que ses efforts ont porté leurs fruits.

Conserver ce territoire intact pour les générations futures, préserver ses fonctions culturelles, écologiques et socio-économiques qui contribuent au bien-être de ses habitants, tout en anticipant la modification des saisons engendrée par le changement climatique en cours : tel est le principal objectif des membres de la communauté de Kisimbosa. Afin d'achever pleinement les ambitions Babuluko pour leur territoire de vie, une structure de gouvernance traditionnelle soutenue et sécurisée, un plan d'utilisation de l'espace, un plan de surveillance défini et régulièrement réévalué par des assemblées communautaires, ainsi qu'un programme intergénérationnel de transmission de connaissances pour préserver la culture Pygmée ont été mis en place. La forêt de Kisimbosa est la raison

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d'être des autochtones Pygmées Mbuti-Babuluko et ils sont fiers d'avoir non seulement réussi à la conserver, mais aussi que leurs accomplissements soient reconnus à plus grande échelle.93

Pour Innocent MIZABA94 la FORCOM ne constitue pas une panacée au développement local, ainsi, l'efficacité de la FORCOM à améliorer la condition d'existence des communautés rurales requiert l'intervention de plusieurs facteurs notamment le transfert effectif de droit de propriété de la forêt aux communautés, car en impliquant la communauté dans la gestion des forêts elle se sent responsable de la durabilité des ressources.

Nos enquêtes ont démontré que les PAP Mbuti-Babuluko sont impliqués effectivement à la gestion de leurs forêts communautaires mais nous soulevons qu'il faudrait d'avantage renforcer la cohésion sociale, qui n'est pas chose facile.

A notre avis, la FORCOM de Kisi-Mbosa Chamakasa constitue déjà un atout favorable à cet effet, bien que cette CFCL est constituée des forêts communautaires des habitants de quatre villages éparpillés mais dans tous ces villages il n'y a qu'un peuple qui y habitent c'est le PAP Mbuti-Babuluko, la FORCOM leur permet de se rapprocher davantage notamment par des assemblées communautaires organisées en tour de rôle dans leurs villages.

? ORIENTATIONS STRATEGIQUES

Pour arriver à mettre en présence les axes stratégiques d'orientation future à proposer aux parties prenantes de la foresterie communautaire en RDC en général et ceux de la Concession Forestière de la Communauté Locale de Kisi-Mbosa Chamakasa en particulier, il nous parait nécessaire de faire le croisement entre les éléments issus de l'analyse interne avec ceux de l'analyse externe par la matrice MOFF.

C'est ainsi que, le choix des axes stratégiques à soumettre à la communauté Mbuti-Babuluko dépendra des scores réalisés lors de ce croisement. Ce qui oblige que chaque force et faiblesse décelées dans la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa soit analysée par rapport à chacune des opportunités et menaces de l'environnement externe.

93 Joseph ITUNGWA MUKUMO et Christian châtelain, Consortium APAC. 2021. Territoires de vie: Rapport 2021.Consortium APAC: international. Disponible sur : report.territoriesoflife.org. publier janvier, 2022, consulté le 10/07/2022 à 16 :9

94 Innocent M. foresterie Communautaire à l'épreuve de la durabilité sociale, mémoire inédit, université de Kisangani, 2017

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Tableau N°13. Analyse MOFF/BEEM

FORCES

OPPORTUNITES

- Une bonne gestion forestière (F1);

- Participation Communautaire (F2) ;

- Le renforcement de la cohésion
sociale (F3) ;

- La connaissance des savoirs et pratiques
traditionnelles (F4).

- La réduction de la pauvreté (O1) ;

- La présence des ONG et opportunité des

voyages (O2);

- La reconnaissance des PAP par l'Etat
Congolais (O3);

- Prise de conscience environnementale (O4).

FAIBLESSES

MENACES

- Manque du PSG (f1) ;

- Inexistence ou insuffisance des activités

génératrices des revenus (f2) ;

- Manque des infrastructures socio-
économique de base (f3) ;

- Taux élevé d'analphabétisme (f4).

- Les conflits violents à plusieurs niveaux

d'ordre (M1) ;

- Braconnage (M2) ;

- agressions et contestations des voisins M3;

- Impatience de certains PA Mbuti Babuluko

Tableau N°14. Croisement des éléments internes et externes par l'analyse MOFF

 
 

NIVEAU EXTERNE

SCOR ES

 

OPPORTUNITES

MENACES

 

O1

O2

O3

O4

M1

M2

M3

M4

NIVEAU INTERNE

FORCES

F1

XXX

XXX

XX

X

XXX

XXX

X

X

17

F2

XX

XX

 

XXX

XX

 

X

XX

12

F3

X

X

XX

XXX

X

XXX

 

XXX

14

F4

XX

X

XX

X

XX

XX

X

XX

13

FAIBLESSES

f1

XX

XX

X

XXX

XX

XXX

X

 

14

f2

X

XX

 

XX

 

XXX

XX

XXX

13

f3

XXX

X

XX

 

X

XX

XX

XXX

14

f4

XXX

X

XXX

 

X

XX

 

XXX

13

SCORES

17

13

12

13

12

18

8

16

Légende : XXX : forte influence, XX : influence moyenne X : faible influence : sans

influence.

1. LES STRATEGIES EXTERNES

- Présences des bénéfices générées par la CFCL (O1), Les PA Mbuti-Babuluko gèrent bien les revenues issues de leurs FC de manière la plus libre possible (F1)

- Les voyages et la présence des ONG PIDP pour accompagnement de la communauté Mbuti-Babuluko vers la réussite de la FORCOM (O2), Participation de la Communauté à la prise de décision de la gestion de la CFCL au niveau local que régional (F1).

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- La reconnaissance de la communauté Mbuti-Babuluko (O3), le renforcement de la cohésion sociale (F3)

- Les PAP Mbuti-Babuluko gèrent bien leurs FC (F1) grâces à l'appui techniques et financière de l'OGN PIDP (O2)

- La prise de conscience environnementale (O4) bonne gestion forestière par les PAP Bambuti-Babuluko (F1)

- La participation communautaire des PA Mbuti-Babuluko à la gestion durable des forêts (F2), La prise de conscience environnementale (O4)

- Les PAP réfléchissent chaque année sur l'amélioration de leur condition d'existence (O1) grâce aux assemblées communautaires qu'ils organisent dans leurs villages en tour de rôle qui contribue au renforcement de leur cohésion sociale (F3)

- L'unité des PAP Babuluko leur a poussé à mélanger leurs quatre FC (F3) pour en faire une CFCL (O4) après plusieurs séances de sensibilisation et conscientisation amorcées par l'ONG PIDP (O2)

- La communauté Babuluko marginalisée ensemble, renforce sa cohésion sociale (F3) lorsqu'on les donne la considération (O3)

- La connaissance des savoirs et pratiques traditionnelles autochtones (F4) permet par exemple aux PAP de ne pas avoir des grandes dépenses en cas de maladie car la forêt constitue la pharmacie des pygmées (O1) et attire les agents externes voir même l'Etat vers les pygmées (O3)

- De plus en plus l'OGN PIDP, sensibilisent les PAP Bambuti-Babuluko (O2) sur la valorisation des savoirs autochtones (F4), ce qui contribue à atteindre l'objectif de la FORCOM (atteindre la durabilité sociale)

- La pauvreté caractérisée des PAP Bambuti-Babuluko (O1) serait d'une manière ou d'une

autre due à l'absence du plan simple de gestion de la CFCL de Kisimbosa-Chamakasa (f1) - Les ONG (O2) Pouvaient donner les microcrédits aux ménages des PAP Bambuti-

Babuluko pour lancer les AGR (f2) en fin de réduire la pauvreté caractérisée de ce peuple - L'Etat congolais ne doit pas créer des barrières politiques (O3) au processus

d'approbation du PSG de la CFCL des PAP Bambuti-Babuluko (f1)

- La gestion durable des forêts restreint l'accès abusifs à certaines zones de la forêt (O4), ce qui oblige les gestionnaires de la forêt à se débrouiller dans d'autres manières pour la survie hormis la pression sur la forêt (f2)

- L'ONG PIDP (O2) facilite parfois l'accès au village Lufito en construisant le pont Luhoho de manière traditionnellement appelé Kantamba (f3)

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- Si l'Etat devrait réellement reconnaitre les PAP comme premier occupant de ce pays et leur donner une représentation dans les institutions de l'Etat (O3), on devrait construire quelques infrastructures socio-économiques de base dans les villages des PAP (f3)

- Pour arriver à la réduction de la pauvreté (O1) via la FORCOM, les PAP Bambuti-Babuluko devraient viser la multiplication des sources des revenues mais néanmoins ces derniers sont bloqués par l'inexistence des marché, routes, ... (f3)

- Le niveau primaire de la communauté Bambuti-Babuluko (f4) influe négativement sur la pauvreté de ce peuple (O1) et occasionne leur déconsidération par le gouvernement congolais (O3)

A cela, il faudrait que l'Etat congolais puisse subventionner la scolarité de ce peuple pour leur permettre de conserver leurs valeur de manière la plus libre possible

- De plus en plus l'ONG PIDP (O2) soutien matériellement que financement les enfants pygmées, elle contribue à la réduction du taux d'analphabétisme (f4).

2. LES STRATEGIES INTERNES

- La bonne gestion de la CFCL de Kisimbosa-Chamakasa (F1) provoque le conflit d'intérêt entre les PAP Bambuti-Babuluko et la Communauté Banamutani (M1), ce qui est à la base de braconnage (M2) à cause notamment de la résistance des voisins (M3) et la négligence de ces derniers vis-à-vis des PAP longtemps marginalisés, déconsidérés et stigmatisés (M4)

- La participation des PAP Bambuti-Babuluko (F2) crée la résistance de certains voisins Banamutani (M3) étant donné que ces derniers considéraient les peuples Bambuti-Babuluko comme les infrahumains95 (M4)

- De plus en plus les peuples Bambuti-Babuluko se rapproche par des assemblées Communautaires, (F3) les peuples Banamutani cherche à tout prix pour les empêcher d'arriver au succès (M1), et ces derniers tend à avoir peur le braconnage (M2) et commence à les considérer comme humains (M4)

- La connaissance des savoirs traditionnels des PAP Bambuti-Babuluko (F4) devrait diminuer le conflit opposant entre eux et la communauté Banamutani (M1) mais les conseils des membres de l'ONG PIDP « qui garantissent le droit à la vie à tous » (O2) est un facteur de protection de la famille Banamutani et augmente leur résistance (M3) mais

95 Dieudonné AKILIMALI, 2012 ; Implication des Batwa Babuluko comme moyen de lutte contre la discrimination et la pauvreté dans le secteur de Bakano, mémoire online, ISDR-Bukavu.

90

néanmoins le F1 pouvait être considérer comme arme pour bannir les idées tendant à négliger les PAP Bambuti-Babuluko (M4) et le braconnage (M2)

- Le manque d'un PSG approuvé (f1) a un impact négatif sur les conflits fonciers et conflit d'intérêt à travers le zonage (M1), diminuer le braconnage (M2) et la résistance des certains voisins (M3)

- La pauvreté caractérisée des PAP Bambuti-Babuluko et leurs voisin (f2) entraîne le braconnage (M2) et la résistance de certain voisins (M3). Nous signalons aussi qu'un peuple indigent (f2) est souvent déconsidéré (M4)

- Le manque des infrastructures dans les milieux de vie des PAP occasionne la négligence des voisins en vers les pygmées qu'ils considèrent comme « des hommes qui n'ont pas droit à une culture ni à une loi »96 (M4) le M4 favorise le braconnage (M2), la résistance (M3) et les conflits parfois violent (M1)

- En fin, le niveau primaire d'éducation de la Communauté Bambuti-Babuluko (f4) crée une déconsidération de ce peuple (M4), ce dernier provoque le conflit parfois violent (M1)

Cette analyse permet d'étudier la corrélation entre les différents éléments de la matrice MOFF enfin d'appliquer la stratégie BEEM. Cependant, la mise en oeuvre de la stratégie de réussite de la Foresterie Communautaire en RDC en général et la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa en particulier dépend de l'application de cette stratégie.

Les fortes corrélations doivent être encouragées si l'élément influent sur l'autre est positif (Forces ou Opportunité) et doit être découragée si l'élément influent à grande partie est négatif (Faiblesse ou menace) et vice versa.

Ainsi, nous dévons encourager la bonne gestion qui influe sur la réduction de la pauvreté et décourager le conflit qui influe négativement sur la bonne gestion.

RECOMMANDATIONS ET SUGESTIONS

a) Au gouvernement Congolais

- Mettre en place des cadre juridiques institutionnels pour un financement à long terme des Foresterie Communautaire ;

- De subventionner les communautés qui gèrent bien leurs CFCL pour inciter les autres CL à suivre le modèle ;

96 Dieudonné AKILIMALI, 2012 ; Implication des Batwa Babuluko comme moyen de lutte contre la discrimination et la pauvreté dans le secteur de Bakano, mémoire online, ISDR-Bukavu.

91

- Empêcher les barrières politiques et diminuer les règlementations excessives pour l'octroi des titre de CFCL ;

- Renforcer, appliquer et faire appliquer les mécanismes juridiques existants pour la bonne gestion des forêts communautaires ;

- Prendre en compte la communauté locale et plus particulièrement les peuples autochtones dans la prise de décision et en mettre leur représentation dans les différentes institutions de l'Etat conforment à la loi promulguée récemment (loi N°22/030 du 15 juillet 2022, portant protection et promotion des droits des Peuples Autochtones pygmées ;

- Renforcer les mécanismes juridiques pouvant permettre la protection et promotion des peuples autochtones pygmées (un peuple longtemps marginalisé et déconsidéré, « un bailleur menacé par ses locateurs »

- Sanctionner toute personne tendant à créer des troubles dans la CFCL des PAP ;

b) A l'ONG PIDP et tout autre bienfaiteur ;

- Continuer à accompagner techniquement et financièrement la communauté Bambuti-Babuluko pas seulement jusqu'à la mise en oeuvre du PSG pour les autonomiser ;

- Multiplier les aides matérielles et financière en renforçant la capacité de gestion des peuples Bambuti-Babuluko pour une gestion rationnelle de cette CFCL ;

- D'autonomiser le plus vite et continuer à accompagner la communauté Bambuti-Babuluko même après l'autonomisation de ce dernier ;

- Etablir un programme d'appui à la gestion durable des ressources de la CFCL de Kisi-

Mbosa Chamakasa ainsi que l'appui à l'agriculture durable ainsi que la sécurité foncière ; - Orienter cette communauté vers la plantation des cultures pérennes, rentables et

conservatrices de la forêt comme par exemple le Cacao... ;

- Renforcer davantage la capacité de gestion de la Communauté Bambuti-Babuluko

c) Aux peuples autochtones pygmées Bambuti-Babuluko ;

- D'orienter les revenues communautaires vers les projets d'utilités communautaires ainsi que les AGR ;

- - Créer les activités génératrices des revenues et d'autres alternatives aux communautés qui gèrent rationnellement leurs forêts au profit non seulement de leur génération future mais aussi le présent et l'avenir de toute l'humanité ;S'approprier la FORCOM en connaissant qu'ils sont les premiers bénéficiaires ;

- Scolariser leur enfants jusqu'au niveau supérieurs ;

92

- Etablir le PSG le plus vite possible pour leur permettre de bien gérer leur CFCL.

d) Aux autres communautés locales voisines de Kisi-Mbosa Chamakasa

- De reconnaitre les peuples autochtones pygmées comme, pas seulement premier occupant du pays mais aussi le peuple qui leur a accueilli dans le milieu ;

- Mettre fin à toute tentative tendant à l'agression, la contestation et au braconnage, pour gérer durablement la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa.

e) Aux PAP Bambuti-Babuluko et la communauté Banamutani conjointement

- De mettre fin à toute tentative de manipulation tendant à déstabiliser le modèle de la GCF de Kisi-Mbosa Chamakasa ;

- De mettre fin au conflit foncier aux environs de cette CFCL et renforcer leur cohésion sociale en restaurant la paix entre eux.

Avec ces résolutions, nous espérons que la réussite de la Foresterie Communautaire va devenir une réalité en République Démocratique du Congo et la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa serait une première expérience réussi de la FORCOM en RDC.

CONCLUSION

A l'issus de notre de formation en Développement Rural, nous avons abouti à la réalisation de ce mémoire. Durant ce parcours haletant, les réponses ont pu être apportées au problème majeur qui consiste à analyser la capacité de la concession forestière de Kisi-Mbosa Chamakasa à amener à la durabilité sociale des peuples autochtones pygmées Bambuti-Babuluko.

Le labeur de longue haleine consacré à l'élaboration de ce mémoire a été ardu, cependant, les fruits de nos recherches ont significativement aidé à peser les forces, les faiblesses, les opportunités et les menaces qu'offre la Foresterie Communautaire à atteindre la durabilité sociale. Dans le premier temps il a fallu comprendre le mode de gestion de la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa, et dans le second temps il est question d'analyser l'impact de celle-ci sur la vie des peuples Bambuti-Babuluko.

La foresterie communautaire est considérée comme une stratégie visant à atteindre la durabilité sociale. Toutefois, deux décennies après le lancement de la FORCOM les résultats demeurent mitigées. Si les réussites techniques et organisationnelles sont indispensables, les problèmes importants demeurent. La situation écologique, économique et sociale dans les communautés autochtones reste précaire marquée par la pauvreté, le sous-emploi ainsi que les conflits parfois violent à plusieurs niveaux d'ordres

A cela, nous nous sommes posé les questions suivantes :

- Comment est-ce que la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa est gérée ?

- Quel est l'impact de la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa sur la vie de la communauté Bambuti-Babuluko ?

A l'égard de ces questions nous avons émis les hypothèses selon lesquelles :

- Les règles établies par les législateurs ne sont-ils pas respectées pour la gestion de la - CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa?

- Plus le peuple Bambuti-Babuluko valorise les ressources disponibles dans la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa plus, celle-ci va assurer la durabilité sociale de ce peuple.

Pour vérifier ces hypothèses, nous nous sommes servi de l'analyse Veraegenienne et Politzerienne de la dialectique matérielle qui nous a permis de relever certaines contradictions que présente la FORCOM en RDC.

94

Au terme de notre recherche, nous sommes arrivés aux résultats selon lesquels :

> 37,5% de nos enquêtés reconnaissent l'Etat comme propriétaire de la forêt et le même pourcentage estime que la forêt appartient à la communauté ;

> 60% de nos enquêtés connaissent qu'ils ont le droit de gérer et exploiter la forêt ;

> Tous les enquêtés ont déjà entendu parler de la foresterie communautaire ;

> 82,5% des enquêtés ont affirmé que le zonage est déjà fait dans leur CFCL ;

> 40% des enquêtés ont montré que le PSG de leur CFCL est en cours d'élaboration ;

> 90% des enquêtés disent qu'ils ne font pas la commercialisation des bois et autres produits issus de la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa ;

> 72,5% des enquêtés ont montré que les revenues (externes) de la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa sont gérées par les organes de gestion ;

> 92% de nos enquêtés ont montré que l'enquête socio-économique n'est pas encore fait ;

> Toute la communauté Bambuti-Babuluko connais les mesures de gestion relatives à leurs usages et coutumes qu'ils ont pris dans la politique de gestion de leur CFCL ;

> La totalité de nos enquêtés ont dit qu'il n'y a pas des modalités à payer pour un membre de la communauté qui veut faire une activité dans la CFCL de Kisi-Mbosa mais pour les membres des autres communautés, il faut payer une chèvre qu'ils nomment Bugali qui, qui est équivalent à une chèvre ;

> Tous les enquêtés reconnaissent qu'ils ont fait la cartographie participative de leur CFCL ;

> 62,5% de nos enquêtés ont éclaircie que l'enquête socio-économique est déjà faite ; > 47,5% de la communauté Bambuti-Babuluko ont accepté le processus de la FORCOM

pour améliorer leur condition d'existence, main néanmoins toute la communauté est

impliquée dans la gestion.

Quant à l'impact de la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa, nos investigations ont montré que :

> 70% de la communauté Bambuti-Babuluko envisagent la gestion durable des ressources pour les léguer à la génération future ;

> 57,5% de la communauté Bambuti-Babuluko trouvent qu'il y a un changement bien qu'insatisfaisant depuis l'acquisition de la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa

> 77,5% de la communauté Bambuti-Babuluko ont déjà trouvé des aides visant à encourager la foresterie communautaire ;

95

? 47,5% des enquêtés ont montré que ces aides sont gérées par les organes de gestion de la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa au profit de la communauté dans son ensemble ;

? Tous les enquêtés ont montré qu'ils trouvent des opportunités qui s'ouvrent à cause de la gestion durables des ressources ;

? Quant aux contraintes de gestion de cette CFCL, 77,5% des enquêtés ont cité le conflit, 55% ont cité la résistance de certains voisins, 32,5% ont cité le braconnage et 2,5% ont cité les mésententes entre les membres de la Communauté Bambuti-Babuluko comme contraint liée à la gestion de la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa ;

? Pour les initiatives du développement communautaire en cours, 30% de la communauté ont cité la route, 15% ont cité l'école, 35% font des ristournes et tontines et 75% de la communauté sont concentré sur la préparation de l'assemblée communautaire ;

? En fin, la communauté Bambuti-Babuluko ont des priorités en matière de développement selon leur village notamment la route, le pont, le marché, l'école, le dispensaire...

La FORCOM donne certains avantages à la communauté Bambuti-Babuluko, ce qui explique qu'elle présente des signes prometteurs d'un bon avenir dans le cadre du développement local. La gestion des avantages et opportunités issus de la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa au profit de toute la communauté leur permettra d'attendre le développement rural voir même la durabilité sociale. Néanmoins, la gestion communautaire actuelle de ce peuple est conforme à la gestion prévue par les législateurs, il ne leur reste que le finissage du plan simple de gestion qui est en cours d'élaboration.

A cela nous pouvons dire que notre première hypothèse a été confirmée.

La communauté Bambuti-Babuluko participe effectivement à la gestion durable des ressources disponibles dans leur concession Forestière de Communauté Locale, cette participation effective à la gestion de leur CFCL conduit à la valorisation de ses ressources.

En fait, si la communauté Bambuti-Babuluko continue à valoriser les ressources de leur CFCL, ils vont atténuer leur pauvreté, renforcer leur mobilité sociale et la protection écologique serait réalisée.

Il nous parait de dire avec exactitude que, la Foresterie communautaire constitue un atout majeur au relèvement de la pauvreté de cette communauté, à moins qu'ils abandonnent leur mode de gestion actuel.

96

A cela, nous pouvons aussi confirmer la vérification de notre deuxième hypothèse.

Il sied de signaler que, Kisimbosa, en tant que territoire de vie des communautés autochtones Bambuti-Babuluko du Nord-Kivu, est menacé par plusieurs phénomènes convergents. Le premier est le braconnage, une menace patente, peut-être la plus ancienne et qui, pourtant, ne cesse de croitre. Des chasseurs Bantou venant d'autres régions du pays pratiquent des chasses désordonnées et non durables. Ils chassent tout, à tout moment, avec tous types d'armes (armes à feu, armes de guerre, câbles métalliques, etc.), pour des raisons principalement commerciales et en bénéficiant parfois d'alliances avec les chefs de l'administration locale.

La Communauté de Kisimbosa a pris conscience, depuis plus de trente ans, de la nécessité de préserver sa culture et sa nature contre ce type de menace et, depuis 2008, elle a pris un véritable engagement, comme l'illustre le statut d'APAC qu'elle s'est auto-attribué en 2013 (notamment grâce au soutien technique du Consortium APAC). La reconnaissance du territoire de vie par la communauté elle-même, ainsi que sa reconnaissance légale comme « concession forestière » par l'Etat, ont été accompagnées par la revitalisation et le renforcement de sa structure de gouvernance : le comité des sages s'est mobilisé et une surveillance de la forêt s'est organisée. Aujourd'hui, les membres de la communauté n'hésitent plus à recourir, en cas d'abus, aux services étatiques, en fonction de ses capacités et disponibilités.

Toutefois, nous n'avons pas la prétention d'avoir envisagé de manière exhaustive toutes les forces que peut présenter la foresterie communautaire à l'atteinte de son objectif de la durabilité sociale, mais avec l'orientation stratégique que nous avons présenté dans le présent travail, nous espérons que sa mise en oeuvre peut faire de la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa la première expérience réussite de la Foresterie Communautaire en RDC.

Notre étude s'est effectuée avant l'approbation du PSG de cette CF, c'est pourquoi certaines informations ne sont pas bien clarifiées dans ce travail, nous laissons la places aux autres chercheurs de compléter les information utiles enfin d'évaluer efficacement la FORCOM et proposer des stratégies pouvant permettre la réussite de la FORCOM en RDC étant donné que la Foresterie Communautaire n'est pas condamnée à l'échec.

BIBLIOGRAPHIE

I. DOCUMENTS OFFICIELS

- BAKUTU MAKANI, Rapport technique de synthèse de la Région du Nord- Kivu,

Kinshasa,

- Cabinet du Gouverneur, Rapport final de la conférence provinciale sur la reconstruction du Nord-Kivu, , janvier 1998.

- Division de l?Intérieur, Fiches techniques des Collectivités et Cités du Nord-Kivu, Juillet 1997.

- Division de l?Intérieur, Rapports annuels 1990-1991-1992-1994 des entités administratives décentralisées du Nord-Kivu (Villes, Zones et Collectivités).

- Division provinciale du Plan, Profil socio-économique de la Région du Nord- Kivu, Goma, juillet 1996.

- Loi N°011/2002 du 29 août 2002 portant code forestier de la RDC

- Rapport annuel, Division provincial de l'intérieur, 2015

- Service National des Statistiques Agricoles / Goma, Rapports annuels 1993-1994

II. THESES, MOMOIRES ET TRAVAUX DE FIN DU CYCLE - AKILIMALI D., implication de Batwa Babuluko comme moyen de lutte contre la

pauvreté et la discrimination au sud Kivu, Mémoire, ISDR Bukavu, 2012

- Innocent M, la foresterie communautaire à l'épreuve de la durabilité sociale, en province du Nord-Kivu, mémoire inédit UNIKIS, FSSAP 2017

- Le groupement Mbinga Sud en Territoire de Kalehe, TFC, ISDR Bukavu

- MUHINDO KAFUNGA, 2011, Problématique de gestion des ordures ménagères, TFC, ISDR Bukavu

- Notre TFC sur perception des peuples Mbuti-Babuluko sur l'avenir de leur Fores, TFC inédit ISEA B'SA, 2020,

- OLEKO WA OLEKO Joseph, le peuple comme communauté de manque , élément pour une définition in cassese, Antonio et Jouvaodmond pour une droit de peuple, Paris ad Belger, levaut, 1978, P95 et 104

- AHTZIR G. CIFOR, les FORCOM ont souvent des résultats mitigés à ce qui concerne l'amélioration de la condition de vie.

III. ARTICLES

98

- Athziri G., 2019, CIFOR et UNIKIS, état actuel de la foresterie Communautaire en République Démocratique du Congo.

- Centre de Coopération Zaïre- Canada, Production animale du Nord-Est du Zaïre, Kinshasa, septembre 1988.

- Claude JAVEAU, 1976, cité par Yve CIRHUZA KASOLE,2009, problématique de manque d'eau potable dans la ville de Bukavu, TFC, ISDR BUKAVU, P3.

- Conférence des Nations Unis sur l'environnement et développement (CNUED) tenues à RIO de Janeiro (Brésil) en 1992

- D'après CLAUDE JAVEAU, le sondage, c'est d'abord rechercher au sein de la population visée un certain nombre d'individus, qui ensemble constituent l'échantillon, dont on désire qu'il soit représentatif de la population mère.

- Dictionnaire la rousse, T1, Paris ? 1970, P254

- Dictionnaire petit robert, 2008, P238

- Faustin MUSUBAO, Cours inédit de Gestion durable des Ressources Naturelles, G2, ISDR WALIKALE, 2019, P20.

- GARRY SAKATA, Le droit forestier en République Démocratique du Congo, études juridiques, 2008, P1COURS ET AUTRES DOCUMENTS

- Guide d'élaboration du plan simple de gestion des CFCL élaboré par la Division de la Foresterie Communautaire du Nord-Kivu en 2017.

- Joseph ITONGWA MUKUMO, ICCA Territories of life 2021 repport-case-DR-Congo.fr. - KATSUSI ET KAHAVI, Les zones agro bioclimatiques du Nord-Kivu, Goma, 1999. - La rousse T1, les roux paris, 1970, P254,

- Léon de Saint Moulin et Boute J., Perspectives démographiques régionales 1975-1985, Kinshasa 1975

- Léon IYONGO 2021, Cours inédit de statut, aménagement et gestion durable des aires protégées, L2EDD, ISEA B'SA, P1.

- MAINDO A., CAPA F., 2014, la FORCOM en RDC, première expérience, défis et opportunités. Tropenbos internationale/RDC

- MBURA G, 2019, cours de sylviculture, Inédit, G2, ISDR Walikale, P. 2.

- Paul Emile Littré, dictionnaire de la langue française, T1 encyclopédie britannique France, versait 1994, P371.

- PIDP SHIRIKA LA BAMBUTI, Carte postal de la CFCL de Kisimbosa-Chamakasa, 2019.

99

- Robert KING MERTON, 1965, éléments des théories et méthodes sociologiques, paris, éduction plon.

- Théodore I., Cours inédit de l'aménagement et conservation du sol, G3, ISEA-BENGAMISA, 2020, P7

IV. WEBOGRAPHIE

- Conseil Régional de Planification, Cadre de référence pour le développement socio-économique de la région du Nord-Kivu, Goma, février 1995.

- Définition du peuple sur le site cnrtl.fr,

- ELISABETH NOËLLE explique le concept des sondages d'opinions en ces termes : il faut se représenter comme suit le modèle statistique de l'échantillon représentatif sur lequel opère la sociologue : l'ensemble à observer qui est délimité au début d'une étude, se compose d'individus de différents âges, professions, etc. dans les diverses et communes ;dans son ouvrage : The spirale of silence, Chicago, universityPress, 1984, p. 25 et ss.

- Fr.m.wikipedia.org, « HCR, le Nord-Kivu doit faire face au pire déplacement de personnes de ces trois dernières années » sur le site de nouvelle de l'ONU, publié le 21, septembre, 2007,

- Fr.m.wikipedia.org, « Nord-Kivu, un million et demi des personnes en fuite » sur l'agence de presse de vaticat.

- 1Fr.m.wikipedia.org, « RDC : près de 5O civiles tué au Nord-Kivu et en Ituri en une semaine » Radio Okapi, 9, mai, 2016.

- http//WWWforest

- http://fr.wikipedia.org/wiki/pygm%C3%A

- https://foei.org/wp-content/uploads/2021/05/Les-droits-essentiels-pour-la-gestion-communautaire-des-fore%CC%82ts.pdf,

- https://journals.openedition.org/vertigo/14448

- https://www.fao.org/3/XII/0952-B1.htm

- https://www.fao.org/3/XII/0952-B1.htm

- JARQUIN, 1013, en ligne via google

- Joseph ITONGWA MUKUMO et Christian châtelain, Consortium APAC. 2021. Territoires de vie: Rapport 2021.Consortium APAC: international. Disponible sur : report.territoriesoflife.org. publier janvier, 2022, consulté le 10/07/2022 à 16 :9

- Larson P. 199+89, Emergence de la FORCOM en Amérique, en ligne.

100

- Proceding of the international warkshop on community forestry in Africa participatorie forest management : a strategie for sustainable forest management in africa, 30, avril, 1999, Banjul, Gambie, 2000

- ROMERO, 2010, http// wwwpart.fr Participation de la population autochtone à la prise de décision de la gestion de la CFCL de SIPBAA, Nicaragua

- Sabogal, Rapport USAID 2013, en ligne

- UICN, Les nouveaux espaces forestière sous gestion communautaire en territoire de Walikale au Nord Kivu en RDC, publier le 01/01/2021 dans PPI consulté le 10/12/2021 à 13h58

- Well-grounded.org, Carmel KIFUKIETO, Centre d'Appui à la Gestion Durable des Forêts, qu'est-ce que la Foresterie Communautaire, Gouvernance Forestière et droit des communautés locales/peuples autochtones, publié le 14, septembre, 2018, Consulté le 15, mai, 2022.

TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHE i

IN MEMORIAM ii

REMERCIEMENTS iii

SIGLES ET ABREVEATIONS v

LISTE DES CARTES ET FIGURES vii

LISTE DES TABLEAUX viii

RESUME ix

SUMMARY x

INTRODUCTION 1

CHAPITRE PREMIER. GENERALITES 13

I.1. DEFINITION DES CONCEPTS CLES DE BASE 13

A. FORESTERIE COMMUNAUTAIRE 13

B. LA VIE DES PEUPLES BAMBUTI BABULUKO 17

1.2. PRESENTATION DE LA REGION D'ETUDES OU DE LA PROVINCE DU NORD-KIVU 19

1.3. THEORIES SUR LE SUJET D'ETUDE 32

1. LA FORESTERIE COMMUNAUTAIRE 32

2. MODE DE VIE DE BATWA-BABULUKO 33

CHAPITRE 2. CADRE METHODOLOGIQUE 41

II.1. PRESENTATION DE LA CONCESSION FORESTIERE DE COMMUNAUTE LOCALE DE

KISIMBOSA CHAMAKASA 41

II.2. METHODE 47

II.3. TECHNIQUES 51

3.1. Techniques de collecte des données 51

3.2. Techniques d'analyse et traitement des données 53

2.3. Echantillonnage 53

CHAPITRE 3. PRESENTATION, ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS 60

3.1. GESTION DE LA CONCESSION FORESTIERE DE COMMUNAUTE LOCALE

DEKISIMBOSA-CHAMAKASA 60

3.2. IMPACT DE LA CONCESSION FORESTIERE DE LA COMMUNAUTE

LOCALEKISIMBOSA CHAMAKASA SUR LA VIE DE PEUPLE BAMBUTIBABULUKO. 68

CHAPITRE 4. DISCUSSION DES RESULTATS 74

RECOMMANDATIONS ET SUGESTIONS 90

CONCLUSION 93

TABLE DES MATIERES 101

ANNEXES 102

ANNEXES

1. QUESTIONNAIRE D'ENQUETE

Nous sommes IMANI MWAABU Emir, nous poursuivons actuellement nos études à l'Institut Supérieur d'Etudes Agronomiques de Bengamisa dans le domaine des sciences agronomiques et de l'environnement, Section du Développement Rural et Urbain, Option : Environnement et Développement Durable.

Pour parachever nos études du deuxième cycle, nous sommes en train de mener nos recherches sur l'Impact de la Foresterie Communautaire sur la vie du peuple Bambuti-Babuluko, notre projet vise à analyser l'impact de la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa à atteindre la durabilité sociale du peuple Bambuti-Babuluko et à évaluer le mode de gestion de la CFCL de Kisi-Mbosa Chamakasa. Votre opinion en tant que partie prenante de la Forêt Communautaire de en question est un élément central pour notre recherche.

Nous vous prions de bien vouloir répondre à ces quelques questions que nous avons prévu pour la réussite de ce travail.

IDENTIFICATION DES ENQUETES

1. Age :

2. Etat civil :

3. Profession :

4. Niveau d'Etudes :

5. Village :

I. GESTION DE LA CONCESSION FORESTIERE DE LA COMMUNAUTE LOCALE DE KISIMBOSA-CHAMAKASA

Q1. Selon vous, à qui appartient la forêt ?

R

Q2. Quels sont vos droits sur la forêt ?

R

Q3. Avez-vous déjà entendu parler de la Foresterie Communautaire ?

OUI

 

NON

Si Oui, c'est quoi une Foresterie Communautaire ?

R

Si oui, pourquoi ? R.

Si oui, pourquoi ? R.

Q4. Avez-vous fait le Zonage de votre Concession Forestière de la Communauté Locale ?

OUI

 

NON

Si Oui, comment votre forêt est-elle repartie ?

R

Q5. Avez-vous déjà fait le Plan Simple de Gestion de votre Concession Forestière de Communauté Locale ?

OUI NON

Si oui, est-il déjà approuvé ?

R

Q6. Faites-vous la commercialisation des bois ou autres produits issus de votre Concession Forestière de Communauté Local ?

OUI NON

Si Oui :

a) Comment est gérée la production ?

R

b) Qui gère cette production ?

R

c) Ces produits sont-ils certifiés ?

OUI NON

d) Y a-t-il la transparence dans la gestion des revenus issus de votre Concession Forestière de la Communauté Locale ?

R

Q7. Avez-vous déjà fait l'Enquête Socio-économique dans votre CFCL ?

OUI NON

Si Oui, comment ? R

Si non, pourquoi ? R

Q8. Avez-vous accepté volontairement la gestion forestière communautaire de vos FC ?

OUI

 

NON

Q9. Selon vous, comment la FORCOM va-t-elle améliorer votre condition d'existence ?

R.

Q10. Pourquoi avez-vous accepté de gérer durablement vos forêts ?

R

Q8. Quelles sont les mesures de gestion relatives aux usages et coutumes, que vous avez pris dans votre CFCL ?

Q11. Quelles sont les modalités de l'exer duel de droit d'usage par les membres de

votre communauté ?

R

Q10. Quelles sont les modalités de l'exercice individuel ou collectif de droit d'usage par les membres d'une autre communauté ?

R

Q12. Avez-vous fait la cartographie participative de votre CFCL ?

OUI NON
Si oui, comment ? Si non, pourquoi ?

Q13. Avez-vous déjà fait l'inventaire multi ressources dans votre CFCL ?

OUI

 

NON

Si oui, comment ? R/

Si non, pourquoi ? R/

Q13. Etes-vous impliqué dans la gestion votre CFCL ?

OUI

 

NON

Si non, pourquoi ?

II. IMPACT DE LA COMMUNAUTAIRE SUR LA VIE DE PEUPLE MBUTI-BABULUKO

13. Que comprenez-vous de la gestion durable des ressources ?

R

Q15. Pourquoi envisagez-vous gérer durablement les ressources de votre CFCL ?

R

Q16. Quel changement trouvez-vous dans votre vie depuis l'acquisition de la CFCL ?

R

Q16. Bénéficiez-vous des aides suites à la gestion durables des ressources de vos CFCL ?

OUI

 

NON

Si oui, comment sont-elles gérées ?

R
Si non, pourquoi ?

R

17. Quels sont les avantages tirés de votre CFCL en termes de :

a. Infrastructure socioéconomique de base

R

b. Biodiversité

R

c. Sécurité foncière

R

18. Quelles opportunités avez-vous à partir de votre CFCL ?

R

19. Quelles contraintes faites-vous face à la gestion de votre CFCL

R

20. Comment jugez-vous le degré d'appropriation de cette CFCL par les colos/PA ?

R

21. Quelles sont les initiatives de développement local en cours dans ce processus de CFCL ?

R

22. Quelles sont vos priorités en matière de développement ?

R

23. votre forêt, ne fait-elle pas l'objet des conflits ?

OUI

 

NON

Si oui, les quels ?

R

NOUS VOUS REMERCIONS DU FOND DU COEUR






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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote