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Profil des cambistes et management des risques dans le secteur de change à goma


par Jean de Dieu Izabayo Sekabanza
Université de Goma - Licence 2018
  

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Juillet 2018

UNIVERSITE DE GOMA

B.P. 204 GOMA (Rép. Dém. du Congo.)

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE

GESTION

PROFIL DES CAMBISTES ET MANAGEMENT DES
RISQUES DANS LE SECTEUR DE CHANGE A GOMA

Présenté par : Jean de Dieu IZABAYO SEKABANZA

Mémoire présenté en vue de l'obtention du

diplôme de licence en Sciences Economiques et de Gestion

Option : Gestion Financière

Directeur : Edson NIYONSABA SEBIGUNDA Professeur Dr. des Universités

Encadreur : Alain MIDAGU KABUMBA

Assistant

Juillet 2018

UNIVERSITE DE GOMA

B.P. 204 GOMA (Rép. Dém. du Congo.)

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE

GESTION

PROFIL DES CAMBISTES ET MANAGEMENT DES
RISQUES DANS LE SECTEUR DE CHANGE A GOMA

Présenté par : Jean de Dieu IZABAYO SEKABANZA

Mémoire présenté en vue de l'obtention du

diplôme de licence en Sciences Economiques et de Gestion

Option : Gestion Financière

Directeur : Edson NIYONSABA SEBIGUNDA Professeur Dr. des Universités

Encadreur : Alain MIDAGU KABUMBA

Assistant

i

EPIGRAPHE

Prévoir, c'est à la fois supputer l'avenir et le préparer ; prévoir, c'est déjà agir

Henri Fayol (1841 - 1925)

ii

DEDICACE

A mes très chers parents Alphonse SEKABANZA MUGABO et

Noëlla ZANAZOSE

Jean de Dieu IZABAYO SEKABANZA

III

REMERCIEMENT

L'air que nous respirons est d'une importance de grande envergure ; à cet effet mes premiers remerciements sont adressés à l'éternel Dieu, le maitre de l'univers qui ne cesse de nous accorder le souffle de vie.

Nous tenons à saisir cette occasion et adresser en deuxième lieu nos profonds remerciements et nos précieuses considérations au corps professoral et Administratif de l'Université de Goma plus particulièrement de la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion, pour la qualité de leur enseignement et qui déploient des grands efforts pour assurer une formation délicate, tout en remerciant sincèrement le Professeur Edson NIYONSABA qui en tant que Directeur de ce mémoire, s'est toujours montré à l'écoute et très disponible tout au long de la réalisation de ce mémoire, ainsi que pour l'inspiration, l'aide et le temps qu'il a bien voulu nous consacrer et sans qui ce mémoire n'aurait jamais vu le jour ; à l'encadreur de ce mémoire l'Assistant Alain MIDAGU, pour l'aide compétente qu'il nous a apporté, pour sa patience et son encouragement. Son oeil critique nous a été très précieux pour structurer le travail et pour améliorer la qualité de son contenu.

Qu'il me soit en troisième lieu permis de remercier très chaleureusement toute ma famille pour leur amour et leur soutien constant en commençant par mes parents Alphonse SEKABANZA et Noëlla ZANAZOSE ; mes frères Emmanuel SHUKURU, Grégoire NDAYIZEYE, Freddy IRUMVA ; mes Soeurs Mme Chantale NIYONZIMA, Christine ZAWADI, Francine NCHUTI, Esther NYOTA ; mon beau-frère Jean léonard AMINI ; ma belle-soeur Yvette MUKASINE ; toute les familles SENINGA et KITUMBO.

A mes amis Patrick KUBUYA, Patrick BIZIMANA, Joseph AMADI, Fulgence ELIBA, Irène MITENGEZO, Sylvie MAKAKALO, Joseph NZABANITA pour nous avoir encouragé à entreprendre ce projet ainsi que nous avoir épaulé moralement tous les jours dans la construction de ce mémoire.

Nous adressons enfin une pensée spéciale à toutes les personnes qui ont contribué de prêt ou de loin à l'enrichissement de ce modeste travail et qui n'ont pas vu leurs noms être cités.

iv

SIGLES ET ABREVIATIONS

ACANAKO : Association des Cambistes du Nord-Kivu

ACP : Analyse en Composante Principale

BCC : Banque Centrale du Congo

ddl : degré de liberté

EBS : Electronic Billing Systems

FMI : Fonds Monétaire International

IBM : International Business Machines Corporation

ISO : International Organization for Standardization

KMO : Kaiser-Meyer-Olkin

MUCANOKI : Mutuelle des Cambistes

RDC : République Démocratique du Congo

PPA : Parité du Pouvoir d'Achat

Sig : Significativité

SPSS : Statistical Package for the Social Sciences

UNIGOM : Université de Goma

USD : United States Dollar

V

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 01. Répartition des cambistes de l'ACANOKI selon le secteur

Tableau 02. Répartition des effectifs des cambistes selon le sexe sur chaque niveau de perception de management des risques

Tableau 03. Répartition des cambistes selon leurs âges et leur niveau de perception du management des risques

Tableau 04. Répartition des cambistes selon l'état civil et le niveau de perception du management des risques

Tableau 05. Répartition des cambistes selon le niveau d'étude et le niveau de perception du management des risques

Tableau 06. Répartition des cambistes selon le domaine de formation et le niveau de perception du management des risques

Tableau 07. Répartition des cambistes selon l'appartenance à une association et le niveau de perception du management des risques

Tableau 08. Répartition des cambistes selon la zone d'exercice de l'activité et le niveau de perception du management des risques

Tableau 09. Répartition des cambistes selon l'ancienneté et le niveau de perception du management des risques

Tableau 1O. Répartition des cambistes selon le Capital utilisé et le niveau de perception du management des risques

Tableau 11. Répartition des cambistes selon la source du Capital et le management des risques

Tableau 12. Répartition des cambistes selon le bénéfice potentiel et le niveau de perception du management des risques

Tableau 13. Répartition des cambistes selon l'affectation du bénéfice et le niveau de perception du management des risques

Tableau 14. Répartition des cambistes selon l'espace de travail et le niveau de perception du management des risques

Tableau 15. Résultat des tests d'adéquation des données avec la structure factorielle

Tableau 16. Qualité de représentation

Tableau 17. Matrice des composantes après rotation

Tableau 18. Test de fiabilité

Tableau 19. Résultats de la structure factorielle

Tableau 20. Régression simple

vi

SOMMAIRE

L'objet drastique de ce travail est de présenter un outil devant permettre aux intervenants du secteur de change de mesurer la perception globale du concept management des risques ainsi que son opérationnalisation dans ce secteur.

Pour mener à bon port cette étude, nous avons distinctement fait recours, à l'analyse statistique de tableaux croisés, à l'analyse en composante principale (ACP) et à la régression linéaire simple grâce au logiciel IBM SPSS Statistics version 23.

Par l'entremise de ces analyses, il a été conclu ce qui suit : les cambistes manuels personnes physiques opérant dans la ville de Goma, ont une perception élevée du management des risques, ce qui implique qu'ils ont un intérêt à se tourner vers le management des risques afin d'assurer la pérennité de leurs activités, il existe une relation entre le niveau de perception du management des risques et le bénéfice potentiel réalisé par les cambistes. Nous avons suggéré aux cambistes de souscrire à une police d'assurance et à la Banque Centrale d'assouplir la nouvelle règlementation de change pour permettre l'inclusion complète de tous les cambistes dans le circuit formel.

Mots clés : Cambistes, Management des risques, perception.

ABSTRACT

The purpose of this work is to show the way in which Forex traders perceive the risk management of their business, by revealing their overall average level of perception of risk management and evaluate its relationship with the potential profit realized in the business.

To successfully complete this study, we have distinctly used the principal factor analysis and the simple linear regression using IBM SPSS statistics version 23 software.

Through these analyzes, it was concluded that: manual Forex traders operating in the city of Goma, have a high perception of risk management, this case implies that they have an interest in turning to risk management to ensure the sustainability of their activities, there is a relationship between the level of perception of risk management and the potential profit realized by traders.

We suggested that, forex traders take out an insurance policy; to the central bank, to relax the new exchange regulations to allow the full inclusion of all traders in the formal circuit.

Key words: Forex traders, Risks management, perception.

1

INTRODUCTION GENERALE

La gestion des risques constitue un élément stratégique primordial « Céline Le Bars 1994 », l'omniprésence du thème est telle que l'on pourrait presque dire, à la limite, que tout serait aujourd'hui risque et crise, faisant de ce concept un concept « drastique ». De façon plus positive, comme on le souligne (Lagadec P., 2003), la crise est essentiellement fugitive, son interprétation est reconstruite par les acteurs. C'est une question sensible, dangereuse qui implique les affects.

Historiquement, L'homme a de tout temps été confronté aux dangers, catastrophes naturelles (tremblement de terre, inondation, éruption volcanique, avalanche, cyclone, etc.), de maladies, de guerres ou de tout autre manifestation, l'homme fut amené à réagir face au danger du risque naturel. Au XVII siècle les philosophes et les moralistes englobaient le risque dans la notion de prudence. La notion de risque a été introduite dès que les probabilités ont été développées au XVIII siècle. Le progrès scientifique et le développement technologique ont accru les risques liés au développent industriel et humain, cette ère a vu la naissance de la notion de gestion des risques. L'entrée dans le XXIème siècle a mis en évidence l'importance des risques dans les sociétés modernes et dans les entreprises en particulier (Zaghloul A., 2010, p.4). Les organisations ont développé des méthodes et des moyens pour faire face à l'irréparable. L'inexistence du risque zéro a accompagné une demande sans cesse de protection et d'assurance. Voilà pourquoi, à l'heure de la mondialisation, le management des risques est reconnu comme l'une des clés de la réussite ou de l'échec des projets, business, etc. Les grands projets ou programmes, quels que soient leurs enjeux tels que Ariane 5, Hubble, Airbus A380, sont en péril si leurs acteurs ne sont pas tous convaincus de la nécessité de manager les risques, et s'ils ne se donnent pas les vrais moyens (Ndassimba E., 2011, p.5).

Cependant, des Nombreux auteurs ont apporté une définition du risque, selon Poumadre1 la définition la plus rependue est la suivante : « les risques constituent une menace pour les êtres humains et ce à quoi ils sont attachés. Dans la même direction, le référentiel ISO Guide 73 - Vocabulaire du management du risque2 qui a été revu lors du développement de la norme ISO 31000:2009 - Management du risque -Principes et lignes directrices3, la nouvelle définition couple le risque aux objectifs de l'organisation, Entreprise ou de activité :

1 Professeur à l'E.N.S. de Cachan. Ses recherches portent sur les aspects organisationnels et démocratiques de la gestion des risques pour la santé et l'environnement

2 Référence officielle ISO Guide 73:2009 (p.1), Management du risque-Vocabulaire,

3 Référence officielle ISO 31000:2009-Management du risque (p2) Principes et lignes directrices

2

« Le risque est l'effet de l'incertitude sur les objectifs »4. Celle-ci abandonne donc la vision de l'ingénieur : « Le risque est la combinaison de probabilité d'évènement et de sa conséquence ». Cette définition déplace de nouveau la question du risque en imposant de spécifier les objectifs d'une activité dont l'atteinte pourrait être entravée par l'occurrence de circonstances incertaines.

Ainsi, le mot « risque » dans son acceptation la plus précise, peut être alors défini comme un événement incertain qui ne dépend pas exclusivement de la volonté des parties à la survenance (Olenga C., 2018, p.2).

Au point de vue juridique, le risque est l'événement futur et aléatoire ou d'un terme indéterminé, en dehors de la volonté des parties (Baeni M., 2018) ; c'est pourquoi le risque apparaît aujourd'hui au regard d'une double filiation : celle de l'assurance qui suit la longue histoire de la répartition des risques entre assurance et réassurance, l'intervention de l'État pouvant d'ailleurs intervenir aux deux niveaux et celle de l'assistance. Le risque est donc une notion chargée d'ambiguïté qui donne aujourd'hui lieu à la publication d'une abondante littérature de type compréhensive5, pragmatique6 et juridique7.

Sur le plan du management du risque, il s'agit de manière globale de développer les « bonnes pratiques » qui cherchent à réduire toute transgression par une pédagogie visant à sensibiliser par exacerbation de la sensibilité au risque. Les certifications et les normes sont aussi la preuve de l'implication d'une organisation formalisée ou d'un particulier dans le processus de gestion des risques. D. Pécaud (2005) distingue la prévention, la précaution et la préservation de soi et des autres, trois attitudes qui renvoient à des pratiques différentes. Les politiques de prévention ont pour but d'assurer la tranquillité sur la base d'une attitude volontariste qui suppose l'existence de dangers possibles à figurer comme étant « objectifs » au regard de connaissances dont ils sont déduits. Les deux autres attitudes ne sont pas seulement fondées sur des certitudes mais sur des représentations considérées comme « normales », institutionnalisées, en quelque sorte. En particulier la dernière, la préservation de soi et des autres dépend de l'attention que chacun prête aux autres (Loning H. et al., 2008, pp235-242).

Plusieurs études ont déjà été conduites sur le management des risques et le secteur de change. Celles orientées vers le concept management des risques ont essayé de faire une approche définitionnelle du risque et d'analyser les dimensions du management des risques

4 ISO Guide 73: Risk-Management-vocabulary, p.3

5Type compréhensive (d'inspiration généralement sociologique)

6Type pragmatique (centrée sur les procédures)

7Type juridique (focalisée sur le fait de savoir comment se protéger contre les risques)

3

(Pécaud D., 2005, Ndassimba E., 2011, Hassid O., 2011, Dupont Y., 2004 etc.) et celles orientées vers le secteur de change ont tenté de mettre sur pied les caractéristiques de ce secteur et de ses intervenants (Matabaro Mushagalusa R., 2011, Ngoy Mwembo J. M., 2014, Feza Mubi D., 2011, etc.).

La question de l'opportunité de piloter les risques, plus précisément, de piloter les risques de l'activité de change des monnaies, pourrait apriori se poser en ce sens que l'environnement est, par essence, incertain donc risqué. Il peut donc tout arriver à l'activité, à tout moment. Voilà pourquoi, Il est toutefois nécessaire pour le cas qui concerne l'opérateur économique de réfléchir à sa stratégie de gestion des risques, définir sa politique risques et se donner les moyens préventifs et curatifs d'y faire face tout simplement parce que la pérennité même de l'activité en dépend. Un opérateur préparé à gérer un risque qu'il a identifié, rompue au déploiement des solutions de couverture auxquelles il a déjà réfléchi, et mature dans son fonctionnement pour faire face à l'enjeu entrant avec efficacité et pragmatisme, sera vraisemblablement mieux armée et capable de surmonter l'épreuve (Pécaude D., 2005).

L'objectif inconscient de la gestion des risques d'une activité donnée consiste également à être en mesure de pouvoir, à tout moment, prendre la bonne décision, au bon moment, avec les bons moyens, sur le bon sujet à traiter. L'opérateur doit gérer ses risques afin de savoir faire face à l'imprévu, de la manière la plus efficace et la plus efficiente possible. Autre motivation incitant à gérer les risques pour un opérateur : s'il ne le fait pas, ses concurrents, eux, le feront sans doute. Et ils bâtiront ainsi des facteurs de différenciation forts, leur permettant d'être mieux armés pour faire face aux mêmes enjeux ou aux mêmes risques, potentiels ou avérés. Et ils récolteront ainsi des leviers forts de création additionnelle de valeur (ou de non-déperdition de valeur), à la différence des autres.

Qu'il s'agisse d'une entreprise ou une activité en création, en développement, en stagnation, en croissance, en régression, et quel que soit le secteur d'activité considéré, mettre en oeuvre une véritable politique de gestion des risques, au même titre qu'une politique commerciale, s'impose désormais à chaque opérateur responsable (ElouamariI.,2011, p5). Réfléchir avec humilité et lucidité aux zones de fragilité et de risques de son organisation, avec la meilleure granularité possible, en définissant les objectifs à atteindre et en mettant en oeuvre les dispositifs de couverture et de pilotage appropriés, c'est se donner les moyens de renforcer la pérennité de l'activité. Chaque opérateur doit identifier, analyser et piloter ses risques, appuyé par l'humilité et la lucidité de toutes les parties prenantes.

Le management des risques s'avère être donc primordial au sein de toute activité comme dit précédemment, Il concerne notamment toute les activités quelques soit leurs

4

orientations, l'activité des cambistes8 n'échappe donc pas à cette quête de maitrise du risque qui par son occurrence peut produire un effet domino affectant en grande partie les phases de l'activité de ces opérateurs ce qui se ferait ressentir sur les résultats de celui-ci.

En République Démocratique du Congo, plus particulièrement dans la Ville de Goma, l'activité des Cambistes autrement appelés changeur de monnaie est devenue si importante que nous avons été amené à y mener une recherche dans le cadre du managent des risques de cette activité qui présentement réglementée par l'autorité monétaire9. Le cambisme de rue est un phénomène né à la suite de l'instabilité monétaire qu'a connue le pays depuis 1993 ; les bouleversements politiques survenus en RD Congo à partir des années 1990 ont eu des répercussions économiques ayant entrainé de ce fait un certain nombre des conséquences sur le système bancaire de la RD Congo dont l'une des graves conséquences fut l'absence des liquidités ou la carence de celles-ci dans les institutions bancaires.

Dès son introduction, la recherche de la légalisation de cette activité a eu comme objectif de répondre à un besoin fort des nationaux et étrangers résidant, faisant recours au change afin notamment d'épargner, de faire face à des paiements à convertir des avoirs reçus de l'extérieur pour des besoins primaires ou commerciaux et que les intervenants de ce secteur devait vraisemblablement avant d'en exercer se conformer aux textes légaux et règlementaires leur régissant c'est-à-dire en s'inscrivant dans l'une de trois catégories des opérateurs de ce secteur10, aux quels sont rattachés des niveaux modules des cautions pour agrément des cambistes manuels par la Banque centrale du Congo qui varient entre 184,5 $ et 3075$ selon les 3 principales catégories des changeurs manuels de la République Démocratique du Congo. Mise à part l'agrément du cambiste par la Banque Centrale, il est également tenu d'adhérer moyennant évidement des frais d'adhésion qui tournent autour de 150$ dans l'une des associations des cambistes de la place pour une éventuelle protection. Pour le cas de la ville de Goma, il existe deux associations de ces operateurs notamment l'Association des Cambistes du Nord-Kivu (ACANOKI) ainsi que la Mutuelle des Cambistes

8 Un cambiste (Cambiare=change) est un opérateur chargé de vendre et d'acheter des devises dans le but, d'en dégager un bénéfice. Ceci n'a été rendu possible qu'à partir du moment où les monnaies sont devenues convertibles en elles. (Trading de devises info cambiste, métier des cambistes [en ligne]. Disponible sur http://www.cambiste.info/sdmpage/cambisme/metier10.php, consulté le 20 janvier 2018 à 10h 16')

9Instruction administrative n0 007, deuxième modification, portant règlementation de l'activité de change manuel en République Démocratique du Congo

10Le bureau de change de première catégorie (Opérant sur toute l'étendue du territoire national), le bureau de change deuxième catégorie (Opérant sur un espace provincial), le cambiste manuel (Personne physique)

5

du Nord-Kivu (MUCANOKI) oeuvrant distinctement pour la protection des droits de leurs membres.

En dépit des multiples efforts consenti par la Banque Centrale du Congo dans la réglementation de ce secteur, il est constaté de façon cruelle que depuis 2001 jusqu'à ce jour, la BCC ne dispose que de 24 bureaux de change agréés11 à travers tout le pays parmi lesquels un seul oeuvre présentement dans la ville de Goma et ce, malgré des flux des transactions. Au jour d'aujourd'hui cette profession reste caractérisée par l'hypertrophie de l'informel et la spéculation, de la fixation du taux de change en désordre, sans aucun repère tout en défiant la loi de l'offre et de la demande ce qui augmente très sensiblement le risque de change qui est la manifestation la plus visible depuis la mise en place du régime de change flottant. En outre, les cambistes jouent le rôle de créancier à l'égard de la plus part d'opérateurs économiques de la place voir même des particuliers, ce qui de temps à autres le rend exposés au risque d'abus de confiance se traduisant par l'éventualité qu'une contrepartie ne remplisse pas ses obligations ni à l'échéance, ni ultérieurement. A côté de ces différentes formes de risques soulevons également le cas des risques opérationnels qui peuvent être entre autre le vol résultant de la convoitise que suscitent leurs liasses de billets qui peut conduire pour certains à une perte de vie, erreur de comptage, détention des faux billets par l'absence du matériel pour discerner le bon blé du mauvais, défaillance des systèmes d'information, escroquerie, etc. Tout cet état de choses vient rendre davantage de manière fortuite, délicate cette étude en terme d'analyse de management de risque de ce métier.

A la suite de ces constatations, dans le cadre de cette recherche, nous tenterons de nous poser comme question :

Quelle est la perception du management des risques dans le métier des cambistes ?

De cette question, il est impérieux d'en exploser des questions secondaires?

- Le management des risques est-il appliqué par les cambistes de la ville de Goma ? si

oui, quelles sont les dimensions du concept management des risques pour ce secteur ? - Comment opérationnaliser ce concept tout en tenant compte de la spécificité et de la

complexité de ce secteur ?

- Quel sont les caractéristiques clés du cambistes de Goma en lien et relation avec la gestion des risques ?

- Existe-t-il une relation entre le bénéfice d'un cambiste et l'intérêt qu'il accorde au management des risques de son activité ?

11Rapport de la Banque Centrale du Congo, 2015

6

L'examen de ces questions sera dans l'objectif de présenter un outil devant permettre aux intervenants de ce secteur de mesurer la perception globale du concept management des risques ainsi que son opérationnalisation dans le secteur de change, c'est-à-dire les cambistes plus précisément de la ville de Goma.

De manière particulière, les cambistes quant à ce qui les concerne devront à leur tour prendre connaissance des différents risques identifiés dans leur métier, de leurs évaluations (en fonction de leur gravité tout en déterminant leur impact potentiel et l'étendue des préjudices y afférents), de la définition des solutions en fonction du risque lui-même en étudiant la possibilité d'une élimination ou d'une limitation de ses effets, de leurs réalisations, de la mise en oeuvre des solutions et enfin de la nécessité du contrôle c'est-à-dire en faisant un suivi régulier qui vise à garantir la fiabilité de chaque niveau de gestion des risques12.

Fort de ce qui précède, il est précieux de postuler que :

- Le management des risques comme pratique qui cherche à réduire toute transgression seraient appliqué par les cambistes de la ville de Goma en effectuant des adaptations avec les dimensions théoriques compte tenu de la complexité de ce secteur. Ces dimensions en besoin de réadaptation sont entre autre l'identification des risques, l'analyse des risques, la définition des solutions, la mise en oeuvre des solutions et la mise en place d'un outil de contrôle général des risques ;

- Toutes fois, dans l'esprit du management des risques pour les cambistes, la définition des solutions pourraient être la plus grande préoccupation en ayant une perception élevée du management des risques de leur métier, ceci implique qu'ils auraient donc un intérêt à se préoccuper de la gestion des risque de leur métier ;

- Les variables sociodémographiques dont le sexe, le niveau d'étude, l'ancienneté,...entreraient en jeux dans la manière de pratiquer le management des risques,

- En dernier lieu nous estimons qu'il existerait une relation entre le bénéfice d'un cambiste et l'intérêt qu'il accorde au management des risques de son activité.

12 L'équipe Dynamique Entrepreneuriale, la gestion des risques en 5 étapes [en ligne]. Disponible sur http://www.dynamique-mag.com/article/gestion-risques-etapes.5579 (consulté le 21/01/2018 à 14h 20')

7

Il importe de ne pas perdre de vue que la concrétisation de cette présente étude qui sous-tend la réalisation des objectifs nous assignés dans la partie précédente, la réponse à notre question de recherche, la vérification de nos hypothèses sera rendu possible grâce à une analyse factorielle en composantes principales passant par le logiciel SPSS à travers un échantillon représentatif des membres de ces deux associations des cambistes oeuvrant dans la ville de Goma.

Mis à part l'introduction et la conclusion, ce travail est un dispositif à 4 chapitres (D. Bugandwa D., Morisho Nene Mwanabiningo, NiyonsabaE., et al., , 2018, pp 16-27). Le premier traitera sur la revue de la littérature qui abordera de manière profonde les différentes notions sur le marché de change et intervenants ainsi que sur la gestion des risques; pendant que le deuxième qui portera sur la démarche méthodologique donnera une vue sur la nature de cette étude, son cadre, sa population, ses méthodes utilisées, la façon dont les données seront collectées ainsi que la façon dont elles seront exploitées ; Le troisième se consacrera quant à lui aux résultats et enfin le quatrième chapitre de la discussion des résultats sur lequel nous chuterons, aura à son tour donc la charge d'interpréter les résultats, discuter les hypothèses posées, tirer les conclusions de l'analyse, étudier la fiabilité et la validité des résultats, etc.

8

CHAPITRE I : MARCHE DE CHANGE ET GESTION DES RISQUE

I.1. CONSIDERATION THEORIQUE

I.1.1. Marché de change

Comme les pays utilisent habituellement chacun une monnaie nationale (la zone euro est une exception plus qu'une règle), faire un paiement à l'étranger implique non seulement de transférer des fonds d'un pays à un autre, mais aussi de les convertir (ou changer) de la devise du pays d'origine (par exemple des euros) en devise du pays de destination (par exemple des dollars). C'est sur le marché des changes que cette conversion a lieu ; ce marché contribue ainsi au transfert de fonds entre pays.

Il a également son importance parce que c'est là que le taux de change (le prix d'une monnaie par rapport à une autre ou cours de la devise étrangère) est déterminé. Longtemps, les taux de change ont été fixés par les gouvernements, qui demandaient aux banques centrales d'intervenir pour assurer le maintien des parités (les prix relatifs entre monnaies) qu'ils avaient définies. Depuis 1973 cependant, le monde est dans un régime de changes flottants (ou flexibles) dans lequel la plupart des gouvernements n'interviennent plus (ou guère) sur le marché des changes (Mishkin F., Bordes C., Hautcoeur P. et al., 2007, p.7).

Cependant, la valeur du taux de change peut être une préoccupation majeure pour une banque centrale en raison des répercussions de ses variations sur l'économie. Une appréciation de la monnaie nationale détériore la compétitivité des secteurs exposés à la concurrence internationale, alors que sa dépréciation est un facteur inflationniste. Une relative stabilité du taux de change a un autre avantage : elle facilite la programmation par les entreprises et par les ménages de leurs achats ou de leurs ventes de biens futurs dans le reste du monde. Par conséquent, le lissage du taux de change (l'élimination de ses trop fortes fluctuations) est considéré comme un objectif important de politique monétaire, et cette préoccupation est d'autant plus forte que l'économie est plus ouverte (Mishkin F., Bordes C., Hautcoeur P. et al., 2007, p.7).

I.1.1.1 Fonctionnement du Marché de change I.1.1.1.1. Un marché planétaire de la devise

Le marché des changes est le plus important des marchés. Pour beaucoup, il apparait également comme le plus parfait des marchés, sur lequel l'information circule vite et où les opérations sont effectuées sans obstacles.

9

I.1.1.1.2. Un marché-réseau (Marché mondial)

Par opposition aux marchés boursiers (Bourse des valeurs, bourse des marchandises, etc.) qui ont une localisation géographique précise, le marché des changes dans le monde. Les transactions sur une devise (par exemple, l'euro) se font aussi bien, et en même temps, à Paris, à Londres ou à New York. La confrontation des offres et des demandes de devises n'implique pas que les offreurs et demandeurs se rencontre physiquement. Ceux-ci communiquent par des instruments modernes de transmission complète par des réseaux d'information spécialisés (Swift, Reuters, Talerate) et des systèmes informatiques permettant d'effectuer et d'enregistrer rapidement les opérations. Ainsi le marché des changes apparait-il comme un « marche-réseau » qui transcende les espaces économiques nationaux et contribue à unifier l'économie mondiale.

De par son caractère « planétaire », le marché des changes est une organisation économique largement non règlementée, ou plutôt auto-règlementée, au sens où les règles de fonctionnement sont édictées par les agents prives, ou par des institutions privées lorsque les transactions ont lieu sur des marchés organisés.

Contrairement à ce que prévaut d'autres supports (matières premières par exemple), les transactions sur les devises ne sont pas centralisées en un lieu géographique précis. Le marché des changes est un marché mondial, où offreurs et demandeurs de devises ne se rencontrent pas physiquement. Les transactions se déroulent entre les tables de change (dans les salles de marché) des différentes banques, par le biais d'instruments de communication (téléphone et télex) et de réseaux d'information spécialisés tels que Reuters, EBS ou Bloomberg. Le courtage électronique, développé au cours de la dernière décennie, permet également de réaliser les changes sans contact téléphonique (Dohni L., Hainaut C., 2004, p.14).

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984