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Place de l'EPS dans les priorités de gestion scolaire dans les lycées et collèges de Parakou


par Ismaël MADOUGOU CHABI-TOKO
EFES Sapientia - Licence 2020
  

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2.2- Revue de littérature

2.2.1-Bref aperçu sur l'EPS et sa place dans le système scolaire 2.2.1.1- Place et but de l'EPS à l'école

Jacques ULMANN (1989) annonce que « l'éducation physique porte sur ceux des mouvements humains à l'égard desquels peut soit directement soit en faisant appel à d'autres antécédents généralement moins complexes exercer une action en vue de satisfaire à certaines finalités ». On peut donc dire que cette situation de l'EPS à l'école repose sur un paradoxe et qu'il est important d'essayer d'analyser les facteurs psychosociologiques tels que la perception pour tenter de comprendre autrement cette situation. On peut aussi rappeler que nos perceptions influent sur notre comportement.

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L'EPS en plus de sa contribution aux objectifs généraux de l'éducation a aussi sa spécificité. Selon Mialaret (1991), l'EPS sous toutes ses formes apparait comme un élément important de l'intelligence et de la personnalité. Il s'y ajoute qu'il peut être à l'école l'occasion d'un enrichissement du vocabulaire. La même thèse est défendue par le professeur Paillard (1977) dans un colloque international sur le sport, il conclut son intervention en affirmant que par la maitrise du corps, exigeant, effort, volonté et entrainement « c'est le cerveau tout entier qui sera le premier bénéficiaire, et dans l'exercice de ses fonctions les plus hautes. C'est bien ce bénéfice essentiel que nous attendons, pour tout homme, de la pratique sportive ». Dans l'ouvrage intitulé « l'Education Physique à l'école » Desrosiers et Tousignant (1979) sur la base des travaux effectués par un comité d'étude sur les objectifs de l'éducation physique et du sport en milieu scolaire, ont tenté d'établir un certain parallélisme entre la finalité essentielle de l'éducation et celle de l'éducation physique. Ces deux auteurs affirment que le comité, après avoir consulté divers textes officiels avaient retenus comme finalité de l'éducation « le développement optimal d'une personne autonome, sociable et dynamique au sein de la collectivité ». Selon ce même comite d'étude, nous disent Desrosiers et Tousignant, « le développement optimal » signifie le meilleur développement possible des différentes facettes et dimensions de la personne. Il apparait ainsi que l'EPS prend en main le développement de la personne.

Pour Vigarello (1971) le statut et la fonction de l'EPS sont liés d'une part au développement de la théorie et de la pratique de sa pédagogie, d'autre part de la politique éducative de la période considérée. C'est le moment où en est les élèves, moment récupérateur du travail scolaire mais qui permet d'y retourner avec de nouvelles forces. L'EPS n'en reste pas moins en marge de l'institution scolaire par l'objet même de ses préoccupations, le corps des élèves. Elle ne s'inscrit pas dans la même ligne que les autres disciplines qui sanctionnent un savoir théorique par des notes et spécificité.

En effet l'EPS a une spécificité sur laquelle repose sa légitimité : la conduite motrice telle qu'elle est définie par Pierre Parlebas (1986). A la naissance, l'enfant dispose d'un répertoire de conduite limité à quelques reflexes en liaison avec la survie. Le nouveau- né est en fait plus démuni que le plus petit de toute autre espèce animale.

Dans une revue de l'éducation physique, l'on annonce que ce dénuement des premiers jours représente la clef de sa richesse future. C'est cette formidable disponibilité qu'il faudra

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préserver, en construisant un individu qui soit le maitre conscient de ses conduites. En ce sens, l'enfant doit être capable au bout du compte :

-de percevoir chaque situation de quelque nature qu'elle soit dans toute la palette de ses éléments et de ses structures.

- d'apporter à cette situation la réponse la plus appropriée par le jeu de son initiative personnelle. L'éducation psychomotrice vise un tel but : il s'agit de donner à l'enfant les moyens « neuro-affecter » nécessaires au traitement heureux d'un nombre de situation aussi élevé que possible.

-de développer ces structures neuro-effecteur nécessaires au traitement des situations : schéma corporel, structuration spatio-temporelle, latéralité perception kinesthésique, etc....

-d'exercer ces structures lorsqu'elles ont éclos dans un ensemble de situations concrètes de manière à les étayer et en permettre un usage finement différencié.

Dans une étude menée par la direction générale de l'enseignement primaire du ministère de l'éducation nationale belge, il a été démontré qu'un cinquième des enfants belges traversaient toute leur scolarité fondamentale sans avoir eu la moindre notion de l'EPS .Plus de la moitié n'en recevait qu'une partie prévue pour les instructions officielles (I.O) et une minorité seulement bénéficie des deux heures hebdomadaires d'Education Physique et Sportive encore insignifiante par rapport à leurs besoins. A leur accès dans le cursus secondaire avec pour la plupart un retard scolaire considérable, les jeunes belges présentent des carences motrices graves dont les séquelles seront définitives. L'importance de ce retard moteur imputable au système d'organisation scolaire a pu être démontrée par les études comparatives avec les enfants étrangers. La conséquence d'un tel état de fait est une maladresse notoire de la population contrainte à évoluer dans un monde trépidant sans possession d'outils psychomoteurs de base. Ainsi la période de scolarité obligatoire constitue l'âge d'or pour tout développement psychomoteur.

En dehors de cet âge tout est à jamais compromis. D'après la revue de l'éducation physique, la spécificité de la discipline EPS concerne le développement des facteurs organiques de l'acte moteur.

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Il s'agit du développement de tous les tissus sollicités dans le mouvement et le contrôle de ce développement tout au long de la scolarité de l'enfant. Cette revue montre qu'aussi ce développement se fait suivant quatre centres d'intérêt :

-agir sur la capacité de travail en anaérobie alactique et lactique et en aérobie autrement dit ce sont les notions de forces de résistance d'endurance et de vitesse qu'il faut viser.

- solliciter avec les mêmes préoccupations, les fonctions cardiovasculaires et respiratoires jusqu'à un niveau élevé d'intensité.

- insister sur la notion de souplesse articulaire nécessaire à l'exécution de l'acte moteur.

-s'intéresser aussi et c'est capital au développement du squelette. Car si le traitement des « para morphisme n'est du ressort de l'éducateur il n'en démontre pas moins que c'est l'enseignant averti qui devrait être le premier à déceler les anomalies squelettiques et en aviser les parents.

Abordant dans le même sens, Rigal (1992) qui reprend les travaux effectués sur la classification des mouvements, estime que les capacités physiques constituent le quatrième niveau et englobe endurance, force, souplesse et agilité. D'après lui, les habilités motrices qui constituent le cinquième niveau de classification sont en grande partie tributaire des possibilités fonctionnelles de l'individu. Aussi l'amélioration des capacités physiques restent-elles une des préoccupations majeures de l'éducation physique qu'elles visent le développement optimal de la personne.

L'EPS s'intéresse à la personne de manière globale. Elle lui apprend à résoudre des problèmes de la vie quotidienne et à adopter les comportements de responsabilité, de solidarité et de citoyenneté indispensables à la vie sociale. Dans le système éducatif togolais, l'orientation donnée par les législateurs à l'enseignement de l'EPS est calquée sur le modèle français. En effet au sortir de la seconde guerre mondiale, il fallait reconstruire la France mais également les corps. La discipline a adopté une approche médicale, orientée vers la recherche de la santé. Mais dans les années soixante, alors que le sport se développe et que les élèves sont séduits par sa dimension ludique, les pratiques enseignantes évoluent vers l'apprentissage des pratiques culturelles que constituent les activités physiques et sportives. En pleine guerre froide, les terrains de sport sont aussi des lieux de confrontations, aux enjeux politiques. Les décideurs politiques nationaux sont ainsi poussés à favoriser le développement de la pratique sportive visant la performance. A cette époque, l'EPS, alors rattachée au ministère de la

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Jeunesse et des Sports, se confond dans les esprits, avec les activités physiques et sportives. L'identité actuelle de la discipline s'est construite entre ces deux pôles. C'est dans cette perspective que s'inscrivent deux grandes finalités de l'EPS que l'on retrouve dans les programmes de collège:

- Le développement des capacités nécessaires aux conduites motrices

- L'acquisition, par la pratique, des compétences et des connaissances relatives aux activités physiques et artistiques.

La première de ces finalités renvoie au développement de la personne. La deuxième a trait aux activités physiques et artistiques. Une troisième finalité, l'accès aux connaissances relatives à l'organisation et à l'entretien de la vie physique à tous les âges, complète les deux premières et renforce l'EPS dans son statut de discipline d'enseignement.

2.2.1.2- Place du corps à l'école de nos jours.

L'école à encore tendance à donner une place plus importante aux facultés intellectuelles qu'à la personne tout entière. Bien souvent, le corps est seulement « toléré ». On pense à lui lorsque l'on traite d'un problème de santé publique comme l'obésité, ou la prise en compte d'un handicap, ou encore comme un moyen de défoulement, en opposition au travail intellectuel. L'éducation physique et sportive est alors censée permettre d'évacuer certaines fatigues et surcharges intellectuelles. La question se pose de savoir si le corps existe à l'école de façon totalement dissociée de la personne, comme un corps qui dépense de l'énergie et peut apprendre des techniques sportives, ou bien si l'élève est considéré dans sa globalité ? En fait l'école est encore très dualiste, le corps est essentiellement considéré comme une enveloppe. Pourtant, l'identité d'une personne s'exprime par son action sur le monde à travers son corps.

La place du corps à l'école est en effet très réduite. Nous pensons à la configuration des classes, à l'organisation de l'enseignement par discipline. Le corps est contraint pour des questions de gestion de la classe et de non perturbation des cours. Cela renforce la place qu'occupe l'EPS, comme l'une des seules disciplines qui mette en avant le corps et l'individu dans sa globalité.

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2.2.1.3- Rôle de l'EPS à l'école de nos jours.

Ce rôle varie selon le regard porté sur le corps et sur l'individu. L'EPS peut avoir un rôle thérapeutique: effet positif sur la santé, sur le stress. L'EPS permet aux élèves d'avoir un moment d'activité de détente. Mais l'EPS pourrait être considérée différemment, à l'égard des autres matières. Elle développe chez l'élève des capacités, des habiletés méthodologiques ou motrices, qui lui permettent de résoudre les problèmes de son existence quotidienne (marcher dans la rue en évitant les voitures), ou les obstacles relatifs à l'apprentissage. On peut penser que les compétences acquises en EPS permettent de transférer des connaissances d'une activité physique à une autre. Ainsi, l'apprentissage de l'équilibre par exemple (connaissance fondamentale) peut aider les individus très à l'aise va devoir acquérir des techniques pour être encore plus performant. L'EPS s'efforce de d velopper un individu capable de s'adapter. La motivation, par la pratique des activités sportives et artistiques dans le cadre de l'EPS, met l'élève en situation de recourir à certaines compétences de l'éducation générale. La maîtrise du langage, est un exemple qui met en évidence les articulations possibles entre certains éléments de cette éducation et d'autres, relatifs aux programmes d'EPS. En effet, les activités organisées en éducation physique et sportive sont aussi pour l'élève l'occasion de communiquer avec son professeur et ses camarades à propos de sa pratique. Il contribue, de cette façon, à une meilleure maîtrise de la langue, il permet d'accéder à un vocabulaire spécifique de l'activité enseignée et plus largement à la culture physique, sportive et artistique. La pratique d'activités physiques et sportives diverses permet l'appropriation par l'élève d'un vocabulaire spécifique et précis. L'élève apprend à nommer des techniques, des figures, des règles de jeu, des organisations collectives... Par exemple appui tendu renversé, rotation, gainage..., dans les activités gymniques; contre-attaque, démarquage, contre, écran..., pour les sports collectifs ; déséquilibre, centre de gravité, base de sustentation..., dans les sports de combat. L'élève apprend à exprimer ses sensations liées aux actions produites pour les analyser, les faire partager... Par exemple : le choix d'un itinéraire en course d'orientation par un duo ou un trio de coureurs peut donner lieu à négociation puis explication au professeur et aux autres dans les activités de pleine nature ; les conditions pour déséquilibrer un adversaire et l'amener au sol peuvent faire l'objet d'une expérimentation, d'une observation et d'un débat pour dégager des principes, des règles d'action ou des formes de saisie, de contrôle, de projection en activités de combat. Les occasions de communiquer et d'exercer sa maîtrise de l'oral dans des tâches concrètes, à propos de sa motricité, sont nombreuses en EPS. Le travail en groupe, avec des rôles assumés (juge, observateur,

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rapporteur du groupe...), permet de construire ces attitudes ; par exemple dans le cas des activités d'expression, à propos d'une chorégraphie collective, les échanges sur le rôle de chacun, les déplacements, les mouvements, les effets souhaités... Le travail en groupe, avec des rôles assumés, permet aussi de former l'élève spectateur car pour apprécier le propos chorégraphique par exemple, l'élève doit identifier les caractéristiques de la prestation, les symboles utilisés et donc communiquer son point de vue. C'est ainsi que les activités, organisées en EPS, développent l'expression orale telle que prendre la parole en public, prendre part à un dialogue ou à un débat c'est à dire rendre en compte les propos d'autrui ou faire valoir son propre point de vue.

2.2.1.4- Rôle de l'EPS à l'éducation à la santé, à la responsabilité, à la Sécurité et à la citoyenneté.

Si l'on reprend les objectifs de transformation, le bien-être physique et psychologique, et l'estime de soi participent à l'objectif de santé. Développer ses facultés d'adaptation est un enjeu fondamental pour l'éducation à la santé. Par exemple, accroître les capacités énergétiques de l'élève afin de le rendre plus endurant, doit être un des objectifs de l'enseignant. Il doit apporter une attention particulière à l'intensité, à la durée de l'effort sur toutes les activités proposées. Cet aspect est parfois négligé et c'est pourquoi, des stages de formation continue dans ce domaine, doivent être proposés aux enseignants.

L'éducation à la santé est très délicate avec les jeunes. Si l'élève est en bonne santé, il va lui être très difficile de s'engager dans un projet de santé : il se sent naturellement en pleine forme. On peut lui faire vivre des expériences qu'il mettra en rapport avec sa santé, en espérant qu'il comprenne que cette connaissance de soi est réutilisable dans sa vie future. Par exemple, une course de durée lui permet de savoir jusqu'à quelle vitesse et pendant combien de temps il peut courir sans douleur ni essoufflement excessif. Ces connaissances lui seront utiles plus tard. D'où l'intérêt de proposer à l'élève des expériences qui lui resteront en mémoire, et qui seront réutilisables.

La pratique physique bien menée va contribuer à la santé de l'élève, celle d'aujourd'hui et de celle de demain. Pour qu'il ait envie de poursuivre une pratique physique extra-scolaire favorable à la santé, il est nécessaire de lui faire vivre des émotions fortes, génératrices de plaisir. On pourrait citer aussi l'éducation à la sécurité. L'EPS peut aider l'élève à mieux estimer les risques réels et à mieux connaître ses propres capacités. Cet

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apprentissage s'effectue à travers des actions comme parer, aidé, choisir un niveau de difficulté... seul ou avec les autres. La question de la responsabilité se pose aussi. En effet, les élèves deviendront plus responsables si on les encourage à faire des choix, à être actif, à jouer un rôle. Cela suppose que l'enseignant d'EPS leur fasse confiance, condition nécessaire au développement de leur autonomie. Toutes les disciplines sont concernées par cette question.

A travers des activités physiques, l'EPS propose aussi différents rôles sociaux aux élèves. Chacun peut être, tour à tour, arbitre, adversaire, partenaire, spectateur, chronométreur, etc. Le cours crée les conditions d'apprentissage de comportements citoyens pour organiser un groupe, respecter les règles et accepter les différences. L'EPS est un élément de cette éducation, bien sûr, pas à elle seule, mais avec les autres disciplines.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand