2.5. L'architecture de l'IMS
L'architecture IMS fournit une couche intermédiaire au
coeur des réseaux. L'IMS passer du mode appel classique (circuit) au
mode session.
Figure 2.1. L'architecture de sous-système
IMS.
2.5.1. Les différentes
couches de sous-système IMS.
Le passage à une architecture de type NGN est notamment
caractérisé par la séparation des fonctions de commutation
physique et de contrôle d'appel. L'architecture IMS introduit un
modèle en couches, qui scinde les fonctions et équipements
responsables du transport du trafic et du contrôle. Il est possible de
définir un modèle architectural basé sur cinq couches
successives, qui sont :
v La couche d'accès, qui regroupe les fonctions et
équipements permettant de gérer l'accès des
équipements utilisateurs au réseau, selon la technologie
d'accès (téléphonie commutée, DSL, câble).
Cette couche inclut par exemple les équipements DSLAM fournissant
l'accès DSL ;
v La couche de transport, qui est responsable de
l'acheminement du trafic voix ou données dans le coeur de réseau,
selon le protocole utilisé. L'équipement important à ce
niveau dans une architecture IMS est le Media Gateway (MGW) responsable de
l'adaptation des protocoles de transport aux différents types de
réseaux physiques disponibles (RTC, IP, ATM, ...) ;
v La couche de contrôle, qui gère l'ensemble des
fonctions de contrôle des services en général, et de
contrôle d'appel en particulier pour le service voix. L'équipement
important à ce niveau dans une architecture IMS est le serveur d'appel,
plus communément appelé « softswitch », qui fournit,
dans le cas de services vocaux, l'équivalent de la fonction de
commutation dans un réseau IMS. Dans le standard IMS défini par
le 3GPP, les fonctionnalités et interfaces du sofswitch sont
normalisées, et l'équipement est appelé CSCF (Call Session
Control Function) ;
v La couche d'exécution des services, qui regroupe
l'ensemble des fonctions permettant la fourniture de services dans un
réseau NGN. En termes d'équipements, Cette couche regroupe deux
types d'équipements : les serveurs d'application (ou application
servers) et les « enablers », qui sont des fonctionnalités,
comme la gestion de l'information de présence de l'utilisateur,
susceptibles d'être utilisées par plusieurs applications. Cette
couche inclut généralement des serveurs d'application SIP, car
SIP (Session Initiation Protocol) est utilisé dans une architecture IMS
pour gérer des sessions multimédias en général, et
des services de voix sur IP en particulier ;
v La couche applications, pour les différents services
et applications susceptibles d'être offerts dans une architecture IMS. Il
peut naturellement s'agir de services IP, mais les opérateurs
s'attacheront aussi à supporter les services vocaux existants de
réseau intelligent (renvoi d'appel, etc.) dans le cadre d'une migration
vers une architecture IMS. Cette couche applications regroupe aussi
l'environnement de création de services, qui peut être ouvert
à des fournisseurs de services tiers. Le développement
d'applications s'appuie sur les serveurs d'application et les enablers de la
couche d'exécution des services.
Ces couches sont indépendantes et communiquent entre
elles via des interfaces ouvertes. Cette structure en couches est sensée
garantir une meilleure flexibilité et une implémentation de
nouveaux services plus efficace. La mise en place d'interfaces ouvertes
facilite l'intégration de nouveaux services développés sur
un réseau d'opérateur mais peut aussi s'avérer essentielle
pour assurer l'interconnexion d'un réseau NGN avec d'autres
réseaux qu'ils soient NGN ou traditionnels.
L'impact majeur pour les réseaux de
téléphonie commutée traditionnels est que le commutateur
traditionnel est scindé en deux éléments logiques
distincts : le media gateway pour assurer le transport et le softswitch pour
assurer le contrôle d'appel.
Une fois les communications téléphoniques «
empaquetisées » grâce aux media gateways, il n'y a plus de
dépendance des services vis-à-vis des caractéristiques
physiques du réseau. Un coeur de réseau paquet unique,
partagé par plusieurs réseaux d'accès constitue alors une
perspective attrayante pour des opérateurs. Bien souvent, le choix se
porte sur un coeur de réseau IP/MPLS commun au niveau de la couche de
transport du NGN afin de conférer au réseau IP les
mécanismes de qualité de service suffisants pour assurer une
fourniture de services adéquate.
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