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Voies nociceptives mises en jeu pendant la parturition


par Vladimir DARIC
Université Paris VII -  1999
  

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Anesthésie et analgésie, fonctionnement, méthodes actuelles, difficultés

L'objectif primaire de l'anesthésie et analgésie lors de l'accouchement est une suppression optimale de la douleur avec un risque minimal pour la mère et l'enfant. Parmi les différentes méthodes de l'anesthésie, on compte :

1. l'aide et préparation psychologique - Ce groupe inclut toutes les méthodes qui n'emploient pas d'agents pharmacologiques. Dans cette classe on trouve des techniques aussi diverses que l'information et « éducation » de la mère ou des

deux parents, la gymnastique prénatale ou des techniques qui impliquent l'hypnose ou des séances de relaxation. Toutes ces méthodes aboutissent à une diminution de l'anxiété et de l'appréhension, ce qui permet à la parturiente de mieux contrôler son comportement et de collaborer plus aisément avec l'équipe d'obstétriciens. En appliquant ces méthodes #5 à 10% de femmes ressentent peu ou pas de douleur et l'administration de analgésiques ou anesthésiques n'est pas requise. Chez 15 à 20% de parturientes la douleur est réduite à un niveau modéré, et l'emploi de doses plus faibles d'analgésiques est requise. La part restante des parturientes n'éprouve aucune réduction de la douleur, mais l'anxiété étant réduite, elles manifestent moins de signes comportementaux de la douleur. Même si quelques études montrent que les parturientes qui ont suivi ce genre de préparation ont un travail moins long, ont moins de complications avant ou après la parturition, moins de pertes de sang et ont des bébés « plus heureux » que les parturientes à qui on a administré des analgésiques ou anesthétiques, d'autres études ne montrent aucune différence entre les parturientes qui ont été préparées et celles qui ne l'ont pas été. On peut estimer que la meilleure façon de faire est de combiner ces méthodes avec l'anesthésie régionale.

2. les méthodes simples de analgésie pharmacologique - Au début de la première phase la douleur peut être limitée par la suggestion et administration de sédatifs et de tranquillisants, mais pendant la phase active du travail l'emploi d'opioïdes est souvent nécessaire. Les opioïoides sont administrés par injection intramusculaire, ou par faibles doses en intraveineux - parfois les injections sont faites par un dispositif contrôlé par la parturiente. Lorsque les doses optimales sont appliquées, il n'y a pas de dépression respiratoire significative chez la mère mais peut apparaître une dépression néonatale qui peut être minimisée. Cette méthode permet de réduire la douleur modérée dans 70 à 80% des cas, et la douleur sévère dans 35 à 60% des cas.

3. analgésie et/ou anesthésie par voie respiratoire - L'analgésie par voie respiratoire est très employée car elle est assez efficace et produit une relative diminution de la douleur sans provoquer la perte de conscience et sans induire de dépression significative chez la mère ou chez l'enfant.

L'anesthésie générale pendant l'accouchement est encore employée malgré les gros risques qu'elle comporte. Les raisons pour lesquelles elle est encore pratiquée sont la rapidité relative de son induction, le contrôle facile de la durée et de l'intensité de la sédation, et l'élimination rapide des effets de l'anesthésie après la fin de l'accouchement.

Compte tenu des risques l'anesthésie générale ne devrait être appliquée que dans les cas où aucun autre moyen de soulager la douleur n'est applicable, et dans ce cas la présence d'un anesthésiste compétent est impérative.

4. l'analgésie loco-régionale - Plusieurs techniques existent :

anesthésie locale du col de l'utérus et du segment bas de l'utérus - blocage des voies paraviscérales ;

blocage des nerfs innervant les organes génitaux externes

La plus employée et la plus efficace est l'injection lombaire péridurale. Nous allons commenter que cette technique, puisqu'elle nous intéresse plus particulièrement - notre objet d'étude étant en particulier les voies nociceptives spinales. Avantages :

Cette technique supprime très efficacement la douleur. En bloquant les voies nociceptives, elle abolit également les effets que celle-ci peut provoquer dans les systèmes respiratoire, cardiovasculaire etc. ... Lorsque les doses bien ajustées d'anesthésiques sont appliquées, on obtient le blocage des fibres et C avec peu ou pas d'effets sur les fibres plus grosses : somatomoteurs et tactiles. Cette méthode, bien appliquée, ne provoque pas de dépression des fonctions de l'organisme, ni chez la mère, ni chez le nouveau-né.

Inconvénients :

L'application de ces techniques est plus complexe, elle demande une excellente connaissance de l'anatomie et, en général, elle demande plus de compétences que les autres techniques. De ce fait, elle est appliquée uniquement au sein d'un hôpital.

Complications :

Hypotension chez la mère - elle est due au blocage des fibres vasomotrices et à la vasodilatation qui en résulte. Cette hypotension est contrée par l'infusion d'un litre de liquide avant d'appliquer l'anesthésie.

Réaction toxique systémique - en cas d'injection accidentelle intraveineuse.

Anesthésie excessive ou totale - peut se produire en cas d'injection de doses trop importantes ou en cas d'injection accidentelle dans l'espace sous-dural de la dose d'anesthésique prévue pour une injection épidurale. Des solutions techniques pour résoudre ces problèmes existent.

Dans les années 50 et 60, la technique employée aboutissait à un blocage des segments T9-10 au S5. Les fortes doses d'anesthétiques locaux augmentaient le risque de réaction toxique systémique, les autres risques étant également accrus. Chez un nombre important de parturientes, après chaque injection d'anesthétique, une baisse de l'activité utérine est observée. Également une faiblesse ressentie au niveau des membres inférieurs, ou même la paralysie de ceux-ci, ainsi que la paralysie des muscles périnéaux peut survenir. Tous ces changements ont pour effet de prolonger le second stade de la parturition et même parfois amènent à l'utilisation des forceps.

Une amélioration est obtenue lorsque l'analgésie est limitée aux segments T10-T1 1 pendant la première phase, et étendue aux segments sacraux pendant la seconde phase du travail. Cette technique n'est actuellement utilisée que chez les femmes présentant une malformation foetale ou une complication qui demande un type spécifique de l'analgésie, pouvant être obtenue uniquement par cette technique.

Pour encore améliorer ces techniques, une connaissance plus approfondie des mécanismes nociceptifs mis en jeu est indispensable. La majeure partie des résultats obtenus

aujourd'hui provient des études cliniques. L'établissement d'un modèle animal pourrait permettre l'application de méthodes expérimentales nouvelles. Ceci signifie que l'on s'attaque à une tache immense et inhabituellement abondante en inconnu.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci