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La coexistence humaine et participation politique du citoyen. Une réévaluation de l'espace politique avec Hannah Arendt

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par Gauthier Malulu Lock j
Faculté de Philosophie saint Pierre Canisius. Kimwenza-Kinshasa - Graduat en Philosophie 1999
  

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Chapitre troisième : LA PARTICIPATION POLITIQUE DU CITOYEN.

Le chapitre précédent nous a amené à admettre avec Thonnard que

«l'homme est naturellement un animal politique, c'est-à-dire destiné à vivre en société, et que celui qui, par sa nature et non par l'effet de quelques circonstances, n'est pas tel, est une créature dégradée, ou supérieure à l'homme»_.

Nous avons aussi compris que l'espace politique est un espace public, assise normale de l'interaction et de l'apparence. A partir de ces deux prémisses, nous pouvons affirmer que l'action est l'activité politique par excellence, elle est une prérogative exclusivement humaine. C'est pourquoi, chaque homme, en tant que Tel, est dans la stricte obligation de prendre activement part, d'une manière ou d'une autre, aux affaires politiques de son pays.

Et la participation politique signifie

«l'acte par lequel le citoyen assure et tente d'influencer, directement ou indirectement, le cours des affaires publiques dans sa société. La participation politique suppose une décision consciente et libre, de la part du citoyen, de s'occuper de ce qui est censé orienter la vie de tous dans la communauté»_.

Mais comment peut-on être effectivement participant aux affaires politiques ? Telle est la question légitime que nous nous posons à cette étape de notre étude. En un sens donc, ce dernier chapitre de notre travail sera une recherche de réponse à cette question essentielle. Mais auparavant, nous essayerons d'examiner les raisons de l'indifférence politique des citoyens dans certains états.

3.1. L'indifférence politique des citoyens

C'est un fait patent que dans beaucoup de pays, un nombre assez notable de citoyens n'est pas associé à la vie politique de leur nation. Et parfois aussi, bien des citoyens manifestent, par eux-mêmes, une espèce «d'apathie politique», une réelle indifférence.

Plusieurs facteurs peuvent être à la base de cette indifférence politique du citoyen. Cette dernière est parfois justifiée par des raisons de foi, chez des croyants dont les convictions religieuses peuvent conduire à une relativisation des affaires politiques, qu'ils considèrent comme «les affaires mondaines» par opposition aux «affaires divines». Déjà Hannah Arendt parlait du «renoncement chrétien aux choses de ce monde», pour exprimer ce mépris par les chrétiens des affaires politiques.

En effet, comme l'affirme Xavier La Bonnardière, «le chrétien considère sa mission de Salut comme distincte de la fonction politique»_, ce qui n'est pas tout à fait faux. Paul Valadier explique encore à ce sujet que «le sentiment que le royaume politique est celui de brigands alimente l'apolitisme d'une masse de chrétiens»_. Telles sont entre autres les raisons qui peuvent expliquer l'indifférence des croyants, notamment des chrétiens, à la vie politique.

Une autre raison qui peut expliquer l'indifférence politique des citoyens est l'insuffisance économique. En fait, comme nous l'avons déjà expliqué, l'homme, étant un être de besoins, doit tout d'abord assouvir ses besoins élémentaires, qu'Arendt appelle les nécessités de la vie, avant de pouvoir se tourner pleinement vers les affaires de la cité. Il doit assurer sa survie et il doit avoir maîtrisé les affaires de la maisonnée pour s'intéresser ensuite à la polis. Il est vrai, en effet, que

«dès qu'un homme s'est élevé au-dessus d'un certain seuil de misère physiologique et d'ignorance culturelle, il ne peut plus s'identifier purement et simplement à ses besoins de subsistance ou de confort»_.

Ainsi, les problèmes du pain quotidien, en tant que condition première de la vie (ou du moins de la subsistance physique) peuvent éclipser les problèmes généraux de la cité et réduire l'homme à sa seule vie dans la maison, puisque empêché de sortir en public. Pour Arendt, en fait, ceux qui s'occupent uniquement de la production (d'oeuvres ou de nourriture) pour satisfaire aux besoins de la survie, s'ils restent tournés vers cette seule préoccupation, ne seront jamais des citoyens, des hommes publics et politiques.

L'indifférence dont nous parlons est parfois une conséquence de la propagation de conceptions erronées du politique. Du point de vue simplement phénoménologique, on peut admettre, avec le professeur Ngoma Binda, que

«la politique est perçue comme une pratique et un lieu de fourberie, de ruse, de violence et de cynisme impitoyable. Comprise de cette manière négative, machiavélique, il va de soi que la politique devient une pratique répugnante aux yeux de toute personne désireuse de demeurer pure, digne et intègre»_.

Par ailleurs, au-delà de ces raisons de se désintéresser de la politique, qu'on peut considérer comme pertinentes, le citoyen porte en lui le désir humain de participer d'une manière effective à la vie politique ; «il veut, explique Ellul, dire son opinion sur les grandes questions, il exige qu'on ne le considère pas comme quantité négligeable»_.

Dans cette perspective, l'indifférence est assimilée à l'apolitisme, et devient, quelle que soit sa justification, un soulagement vil de ne plus se sentir responsable de rien, de se replier sur soi dans la vie privée. La vie privée, nous le savons, est privée de la participation politique, car privée de la lexis et de la praxis en public.

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