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La participation des diasporas camerounaises de France et de Grande-Bretagne à la vie politique nationale: émergence et consolidation de la citoyenneté à distance

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par Ruth Mireille Manga Edimo
Université Yaoundé II - DEA en science politique 2008
  

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Section II : Les modalités étatiques d'intégration des Camerounais de la diaspora dans la vie politique nationale

L'éloignement est souvent un déchirement contre lequel au cours de ces dernières années, l'Etat s'est efforcé de lutter. Il essaie de construire une proximité en dépit de l'espace : proximité objective quand elle s'inscrit ou peut s'inscrire dans les liens formels de la nationalité et d'une représentation au sein de l'Etat ; proximité politique quand s'engagent de loin des actions en faveur du gouvernement. Et enfin, proximité temporelle quand les moyens actuels de communication permettent de vivre le lien et l'intimité au pays par - delà la distance140(*). Alors, si l'Etat camerounais entend « entretenir sa diaspora  », ou encore « l'encadrer», c'est pour créer des conditions favorables à l'épanouissement politique de sa population, même si, celle-ci se trouve à distance. C'est dire que, face aux divers mouvements diasporiques de Camerounais de l'étranger et en particulier de ceux de Londres et de Paris, les autorités publiques ne sont pas indifférentes. Le maintien d'un lien le plus formel possible, souvent médiatisé par la nationalité, devient une priorité nationale ou s'impose comme un atout important, surtout, sur le plan politique.

Paragraphe 1 : La reconnaissance des diasporas camerounaises et l'assignation de missions de représentation par l'Etat

La reconnaissance est l'un des grands mécanismes de la vie sociale et donc de la politique. Un individu, un citoyen, un groupe, un peuple existe certes en prenant conscience de lui-même, mais aussi étant reconnu par les autres, et de surcroît par les autorités publiques. Ces deux dynamiques interagissant en permanence l'une sur l'autre, les Etats, les citoyens, se constituent dans un double mouvement de réussite et d'honneur. D'où la reconnaissance souvent officielle d'un citoyen qui sera distingué sur le plan national ou international. L'Etat camerounais applique ou adopte de temps à autre des politiques qui prennent en compte les élites de la diaspora. De même l'Autorité publique est consciente du fait que la présence des populations en dehors de leurs frontières est un enjeu pour la politique économique et diplomatique. C'est pourquoi de temps à autre, l'Etat camerounais est tributaire de politiques d'attention et de reconnaissance à l'égard de ses diasporas manifestant la volonté de contribuer à l'édification de leur pays sur les plans national et international.

A. Les diasporas camerounaises comme ''porteurs'' de l'identité de l'Etat

Les espaces vécus par les diasporas camerounaises de France et de Grande-Bretagne qui correspondent également à leur vie quotidienne ne sont pas forcément les espaces investis. Bien au contraire, le champ investi est le Cameroun puisque c'est dans ce dernier que les migrants envisagent leur avenir et espèrent obtenir une reconnaissance sociale. D'ailleurs, le président de la République a affirmé dès sa première rencontre avec la communauté camerounaise en France le 16 février 1983 à Paris que toute contribution à l'oeuvre de la construction nationale ne serait que la bienvenue141(*).

En terres française et anglaise, les communautés camerounaises sont tributaires d' « un charisme collectif distinctif » du territoire d'origine qui sert de mesure éthico-axiologique et surtout de référentiel d'identification politico-citoyenne142(*). Donc à l'intérieur de ce double phénomène, il se joue comme le dit l'auteur précité « la dynamique de l'expatriation de l'identité nationale et de l'exportation ou reproduction extra-territoriale de l'Etat ». En effet, face à la stigmatisation dont ils sont l'objet en terre d'accueil, les immigrés camerounais reformulent et revivifient leur figure nationale et communautaire. Ils restent pour la plupart engagés dans « un travail de rétablissement des continuités culturelles et ou identitaires »143(*). Le maintien du lien par les diasporas camerounaises de France et de Grande-Bretagne avec l'Etat d'origine à travers l'identité n'est pas sans impact sur la considération de ces communautés par les autorités publiques.

* 140 S. Dufoix, op.cit., P. 94

* 141 Lire Le Jeune Afrique n° 1168 du 25 mai 1983.

* 142 A. Chouala (2004,a), op.cit., PP. 130-131

* 143 Chouala, op.cit.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry