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Première alternance politique au Sénégal en 2000: Regard sur la démocratie sénégalaise

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par Abdou Khadre LO
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - DEA Science Politique (Sociologie Politique) 2001
  

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2. La crise du « Ndiguël » ou consigne de vote.

C'est à partir de l'élection de 1988 qu'apparaît un fait nouveau : La crise du « Ndiguël ». Pendant ces élections, le khalife général des Mourides, Serigne Abdou Lahat M'Backé fit le seul à donner son « Ndiguël ». En effet, le khalife général des Tidjanes, Abdou Aziz Sy, ne donna pas de mot d'ordre. Cependant, la puissante confrérie mouride, qui jusque là soutenait Diouf sans faille connut un mouvement inédit. En effet, Serigne Dame M'backé, un marabout qui n'est certes pas le khalife général, se rebiffa en s'inscrivant sur la liste du PDS tandis qu'un autre, Serigne Khadim M'backé, très connu dans la communauté intellectuelle sénégalaise fit une déclaration télévisée la veille des élections et appela à voter contre Diouf en ces termes : « Abdou Diouf nous a privé de travail et si Dieu veut le bonheur du peuple sénégalais, Abdou Diouf ne sera pas réélu. Inutile de continuer à prier s'il est réélu puisque Dieu nous aura abandonné. »

Cette déclaration a marqué les esprits de tous les sénégalais tant elle était inimaginable. La confrérie Mouride étant surtout connue pour la discipline et le respect de la hiérarchie qui y règne, aussi bien chez les « talibés » (les disciples, c'est-à-dire tous les sénégalais qui se reconnaissent de l'autorité morale du Khalife général) que chez les « serignes » (les marabouts qui sont fils ou petits fils du fondateur du mouridisme, Serigne Ahmadou Bamba M'backé. Le khalife général étant toujours le fils aîné de celui-ci).

Ces déclarations ont, par ailleurs conforté tous les fidèles qui étaient révoltés par la consigne de vote en faveur de Diouf qu'ils considéraient comme responsable de leurs difficultés économiques.

Depuis cette épisode, les khalifes généraux mourides, successeurs de Serigne Abdou Lahat M'backé, ont été beaucoup plus discrets sur la scène politique. Cependant, cette discrétion affichée par le Khalife général n'est pas toujours suivi par tous les marabouts de la confrérie. En effet, à l'occasion de la présidentielle de 1993, Abdou Diouf avait bénéficié du soutien sans réserve de deux influents chefs religieux du mouridisme. Serigne Kosso M'backé et Serigne Modou Bousso Dieng. Ces incidents illustrent parfaitement la dimension importante de l'islam et des confréries dans le champs politique sénégalais.

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