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FLS: Analyse des manuels et évaluation des compétences linguistiques en RD. Congo

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par Willy Ilunga Ntumba
Université Paris 3 - Sorbonne Nouvelle - Master2 Recherche 2006
  

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II.4. L'analyse du manuel de sixième année primaire

Le manuel de la classe terminale est présenté essentiellement comme un livre d'apprentissage de langue qui fait usage des textes de lecture pour véhiculer les faits linguistiques de l'apprentissage. Appliqué à la grille de l'ONL, ce manuel nous produit les résultas suivants.

II.4.1. Activités sur l'identification des mots dans le manuel de 6ème année

Le manuel de sixième année considère que les élèves ont déjà acquis la compétence de lecture. Il ne reprend pas toutes les activités de base qui concourent à la mise en place de cette compétence comme on l'a vu avec le manuel de première. Ainsi, les activités de lecture globale, de discrimination visuelle et de discrimination auditive, sur le principe alphabétique, la connaissance du code, la combinatoire, telles que définies par les critères de la grille de l'ONL, sont inexistantes. Tout de même, on y retrouve quelques activités ayant trait à la fixation orthographique et à l'écriture codage. Nous relevons des exercices de mémorisation des mots déchiffrables et de closure pour ce qui est de la fixation orthographique. Des exercices d'écriture codage, qui sont des exercices de correction orthographique, concernent l'écriture des mots déchiffrables à partir d'un élément syllabique, des dictées de mots, des jeux de mots croisés. Mais ces exercices ne sont pas vraiment nombreux.

- Mémoriser des mots déchiffrables : 18 occurrences

- Copier des mots déchiffrables (réinvestissement) : 20 occurrences

- Faire des exercices de closure sur des mots déchiffrables à copier : 4 occurrences

- Faire des dictées de mots : 2 occurrences

- Ecrire des mots déchiffrables à partir de dessins ou d'un élément syllabique : 2 occurrences

- Faire des dictées de mots ou de phrases préparées : 21 occurrences

- Jeux sur des mots déchiffrables : 4 occurrences

Graphique 6 : Les activités sur l'identification des mots dans le manuel de 6ème année

II.4.2. Apprentissage de la compréhension dans le manuel de 6ème année

La grille de l'ONL nous semble bien adaptée à l'analyse de ce fait d'apprentissage. Elle révèle que le manuel de sixième accorde beaucoup d'importance à cet aspect de l'apprentissage linguistique, mais se préoccupe moins de la forme orale de la langue. C'est pourquoi il n'y a pas d'activités sur la compréhension des textes oraux ou des phrases orales. Nous dénombrons les activités sur :

ü compréhension générale : 48 occurrences ;

ü inférences dans le texte : 16 occurrences ;

ü enchaînements et cohérence : 10 occurrences ;

ü sens littéral et sens local : 132 occurrences ;

ü grammaire (syntaxe) : 88 occurrences ;

ü lexique : 16 occurrences ;

ü morphologie flexionnelle : 74 occurrences ;

ü lecture orale : 11 occurrences.

Graphique 7 : Les activités de compréhension dans le manuel de 6ème année

II.4.3. La progression dans le manuel de sixième

a) Les textes de lecture

Les textes consignés dans le manuel pour aider à l'apprentissage de la langue se caractérisent comme suit :

ü nombre d'occurrences totales : 28210

ü nombre de formes : 5166

ü nombres d'hapax : 2810

ü fréquence maximale : 873

Le pourcentage d'hapax atteint 54,39 %. Ce pourcentage très élevé dénote une certaine difficulté des textes proposés. Ils sont composés des termes susceptibles d'être oubliés facilement à cause de leur faible fréquence dans le livre. Ce qui rend peu rentable l'apprentissage du lexique.

b) La grammaire

Les unités grammaticales sélectionnées sont : les déterminants (définis, indéfinis, contractés, partitifs), les déterminants interrogatifs et exclamatifs, les pronoms relatifs, les pronoms indéfinis, les voies active et passive, l'adverbe, la préposition, la conjonction de coordination, la proposition subordonnée conjonctive, la conjonction de subordination, le sujet inversé, les propositions relatives, les formes de phrases (phrase emphatique ou d'insistance, phrase simple et phrase complexe).

c) L'orthographe

Les activités d'orthographe concernent la fixation de la forme correcte des mots, l'utilisation des signes graphiques (signes de ponctuation, accents...), les accords en genre et en nombre des catégories grammaticales variables, les homonymes grammaticaux, la dictée, l'accord des déterminants interrogatifs et exclamatifs et des noms, du verbe avec le pronom relatif sujet « qui », du pronom indéfini, du participe passé, l'emploi des homonymes c'est/s'est, c'était/s'était, ainsi que l'identification des paronymes...

d) La conjugaison

Les activités de conjugaison sont consacrées à la syntaxe des modes et temps verbaux, au respect des désinences, à l'accord sujet/verbe et à la concordance de temps. On peut également y dénombrer des exercices sur la succession verbes conjugués/verbes à l'infinitif, l'opposition participe présent/adjectif verbal, la conjugaison des verbes pronominaux et de certains verbes particuliers comme « crier », « acheter », « naviguer », « éteindre », « coudre », « vivre »...

e) La phraséologie

Le travail sur les phrases s'effectue progressivement de la phrase simple à compléter à la phrase complexe à formuler : ajout des compléments, transformation des phrases, imitation des modèles. Il s'agit là principalement d'un cas éloquent d'exercices structuraux.

f) L'expression écrite

Les activités d'expression écrite concernent la rédaction des textes en suivant le modèle (type et/ou forme) appris : rédiger un récit, préparer un questionnaire, compléter un conte, rédiger un dialogue...

A la suite de Borg (2001), nous notons que cette présentation configure une gradation « non-linéaire et cognitiviste » avec une progression en « spirales » et des approches notionnelles et fonctionnelles. Les faits linguistiques sont appris selon leur présence dans le texte de lecture, sans recourir à des critères d'importance ou de supériorité. Donc, la répartition n'a pas de motivation particulière.

Ø Conclusion de l'analyse du manuel de sixième :

Nous constatons ici, par exemple, que l'étude de l'enchaînement formel des actions qui se fait au moyen des connecteurs est inexistante. Il n'y a aucun travail sur la continuité référentielle, c'est-à-dire sur les pronoms de substitution, les anaphores. Il n'y a pas non plus d'activités sur la thématisation et la conceptualisation. Le manuel intègre certaines activités non abordées en première année : inférences dans le texte, enchaînements et cohérence, lexique, production des textes, lecture orale, mais dans une moindre mesure. Il n'y a aucune activité sur les pratiques culturelles de lecture.

Ce manuel met beaucoup d'accent sur le travail de l'écriture. Les auteurs écrivent à ce propos : « Ecrire est essentiel pour communiquer » (Nzeza et al. 2004, p. 119). Les formes des textes qui favorisent ce travail sont : des récits, des contes (merveilleux, d'ogres et à dilemme), des portraits, des fables (ou fabliaux). Ces textes de types narratifs, informatifs, descriptifs, poétiques, argumentatifs, traduisent en général le vécu quotidien des Africains.

L'unité d'apprentissage, le texte, est lu d'abord silencieusement, puis des questions de compréhension sont posées pour retrouver les grandes articulations du texte, déterminer leurs genres et types, déterminer leurs personnages, espace, temps (ou moment d'action). La lecture silencieuse est suivie d'une lecture orale pour travailler la diction, la prononciation, donc des unités aussi bien phonologiques que prosodiques de la langue.

Les activités sur la forme orale de la langue se font par la lecture orale des textes, la récitation et le jeu de rôle, mais ces activités sont très réduites. Ensuite, le travail sur la langue intervient avec des notions de grammaire (implicite), d'orthographe et de conjugaison. Ces leçons sont organisées autour des faits linguistiques rencontrés dans le texte de lecture. Les activités concernant la phraséologie et la production écrite qui s'ajoutent aux activités d'orthographe, consacrent le caractère « scriptocentré » de la méthode, pendant que les activités de l'oral sont presque inexistantes.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci