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La Politisation de l'Administration Publique Congolaise sous la deuxième République (1965-1997) Analyses et perspectives

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par Carlytho NZAZI LENGI
Université Pédagogique Nationale (U.P.N) de la RDC - Graduat 0000
  

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I.1.4. l'Intégration de l'Administration publique au sein du parti

I.1.4.1. Le début de la mainmise du MPR sur les institutions politiques et administratives

Le Mouvement Populaire de la Révolution (MPR) n'est devenu un parti unique institutionnalisé qu'en 1970, mais dès sa création en 1967, sa tendance à la globalisation et à l'absorption des institutions de l'Etat était manifestée.

Sa structure était calquée sur celle de l'Etat, depuis le sommet jusqu'au village. Ce dualisme des structures fit naître des antagonismes et des conflits entre les cadres du parti et des autorités de l'Etat.

Le 14 octobre 1967, le bicéphalisme fut supprimé en province et remplacé par le dédoublement fonctionnel à tous les niveaux. Le gouverneur devient le président provincial du MPR tandis que les anciens présidents furent réduits au rang de vice-présidents exerçants les fonctions de vice-gouverneurs. Les bourgmestres furent désormais choisis parmi ces cadres du parti, ils étaient toutefois secondés par des fonctionnaires. Dès lors le militantisme constitua le critère de base dans le recrutement, la cotation et l'avancement des grades territoriaux.

Ainsi, à la fin de la période d'ascension le centralisme administratif est réalisé à tous les échelons, l'autonomie des personnes, des villes et des communes disparait. Les structures administratives des villes et du monde rural sont uniformisées dans un schéma général comprenant les provinces, les districts, les territoires et les communes. Toutes la pyramide est sous le contrôle direct du gouvernement. La tendance à la centralisation va devenir excessive et produire tous ces effets néfastes à l'étape suivante, celle de l'apogée du régime.

Le régime de la deuxième République son apogée va de 1970 à 1980. Pendant cette période, l'autocratie atteint son point culminant à travers les épurations dans l'armée, la personnification du pouvoir, la suppression du MPR et la politisation des institutions politico-administratives.

Tous ces faits modifient les structures et les institutions administratives. Les modifications profondes intervenues au niveau de l'Etat devaient entraîner les réformes des institutions administratives pour se conformer à la monarchisation du pouvoir.

En effet, tirant les conséquences de la politisation de l'Administration publique et de la suprématie du parti unique, le deuxième congrès du MPR tenu en 1972 avait demandé de réviser les statuts pour se conformer à la nouvelle situation. Au plan administratif, c'est la loi 73-015 du 5 janvier 1973 qui introduit les réformes radicales.

a. L'Administration Centrale46(*)

Alors que de 1972 à 1974 la pyramide administrative commençait par le congrès du parti, suivi du président fondateur, du bureau politique, du conseil législatif et du conseil judiciaire à partir de 1974, le renversement opéré met à la tête de l'Administration publique le président fondateur et le bureau politique.

1° Le Président

Le président est l'incarnation du parti et donc, du pays. Il est au-dessus de tous les organes. Il possède le pouvoir réglementaire, il fixe le programme du gouvernement, détermine les attributions des ministres, trace les conditions dans lesquelles l'action gouvernementale doit-être coordonnée et veille à son application.

2° Bureau politique

Depuis 1974, le bureau politique du MPR est devenu le deuxième organe institutionnel, l'organe de conception, d'inspiration et de décisions, il est dépositaire et parent du Mobutisme. Ses décisions d'Etat ont force de loi. Le bureau politique a été à l'origine des mesures qui ont bouleversée la marche de l'Etat, telle que : le changement du nom du pays, du fleuve et des lieux, la déchristianisation l'abolition des prénoms chrétiens) en 1971, la Zaïrianisation de l'économie en 1973.

3° Le gouvernement

Le parallélisme entre le parti et l'Etat fut supprimé au sommet et les dénominations des organes uniformisés. Le comité exécutif du parti et le gouvernement furent remplacés par le conseil exécutif National. Les dénominations de « Ministre » « député », « gouverneur », etc., cédèrent la place à celles de « commissaires d'Etat, » commissaire du peuple » commissaire de région » etc.

b. L'Administration territoriale

La mainmise du MPR sur les institutions s'étendait jusqu'au niveau de l'Administration territoriale. La politique d'uniformisation était déjà appliquée à la territoriale depuis la réforme de 1968-1971, elle va être accentuée.

En réalité, la réforme du 5 janvier 1973 avait supprimé les Entités locales, telles qu'existaient depuis 1891. Les chefferies, les secteurs et les centres perdurent leur autonomie juridique et financière. La perte de la personnalité juridique entraînant le déclin des collectivités.

* 46 KANKXENDA MBAYA., Op.cit, P. 121

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille