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La microfinance et sa contribution à  l'amélioration des conditions de vie des adhérents; cas de la préfecture de Tchaoudjo dans la région centrale du Togo

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par Abdou-Wahabi ABDOU
Université de Lomé - Maitrise en sociologie 2010
  

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VI-2- L'importance de la consistance du montant des crédits pour une
efficience

Les services offerts par les IMF se composent des services financiers qui sont le produit épargne, le produit crédit, le virement des salaires etc. et des services non financiers notamment la formation et l'appui institutionnel. La principale cause qui pousse les populations à y adhérer est de pouvoir obtenir un crédit (confère les données du tableau 7).

Il faut noter que cependant, certains adhérents ne demandent pas de crédit et cela ne leur permet pas a priori de promouvoir leurs activités (confère les données du tableau 8). Cela ne profite non plus aux IMF du fait qu'elles ne participent pas à la formation du capital. Cette situation s'explique globalement par des causes socio culturelles et religieuses. En effet, la religion dominante du milieu (l'Islam) aurait interdit le prêt à intérêt. Ce qui fait que certains ne demandent pas de crédit car s'ils ont adhéré à la mutuelle, c'est qu'ils pensaient au départ que les prêts sont sans intérêt. Alors ceux là qui ne demandent pas de crédit se sentent quelque fois exclus du secteur d'activité des IMF, même si plus de la moitié de nos enquêtés trouve que le taux d'intérêt qui leur est appliqué est peu élevé (confère les données du tableau 20), certains refusent tout de même de demander du crédit parce que selon eux, la religion interdit d'intérêt quel qu'il soit. Pour les responsables des IMF, cette situation s'explique par l'ignorance de certains textes religieux par les adeptes sinon cet intérêt n'a rien à voir avec les interdits religieux. Cette situation constitue un véritable carcan social et des efforts sont en train d'être faits pour palier à ce problème. Il faut aller jusqu'à l'expliquer comme la valeur ajoutée d'un bien produit ou d'un service rendu. Pour ceux qui demandent du crédit la presque totalité d'entre eux l'obtient au moins une fois. (Confère les données du tableau 9) Pour les IMF, cela s'explique par le fait que leur objectif principal est de promouvoir les activités des populations à faibles revenus par des micros financements. Le crédit est donc un

outil efficace à cette promotion et à l'éradication de la pauvreté. Il arrive même que certaines IMF se retrouvent dans l'incapacité de satisfaire à toutes les demandes de crédit (l'encours des crédits étant supérieur à l'épargne totale) et font donc appelle aux services des banques classiques pour renforce leurs capacités.

Cependant, si chez certaines IMF le porte feuille à risque se chiffre à 2%, il va jusqu'à 8% chez d'autres. Comment expliquer donc cette situation ? Comment expliquez la réticence des bénéficiaires des crédits à les rembourser dans les délais prévus ?

Il faut noter que certains bénéficiaires pensent que le montant des crédits dont ils bénéficient est peu suffisant et insuffisant (confère les données du tableau 21). Cette insuffisance du montant des crédits fait que la capacité du bénéficiaire à mener ses activités ne se trouve pas être renforcée. Son capital est émietté et cela n'agit pas véritablement de manière favorable sur ses activités. Ainsi, certains pensent qu'ils ont une activité qu'ils exercent, qu'ils la maîtrisent bien. Pour se faire, ils se sont dirigés vers les IMF pour demander du support, mais que malgré ce support, ils se retrouvent sans moyens d'action et sont obligés de rembourser le crédit qui leur est octroyé. C'est ce qui les oblige à prendre des fois en toute illégalité deux ou plusieurs crédit à la fois auprès de plusieurs mutuelles : c'est la cavalerie de crédit. Cette pratique met en effet l'intéressé dans un cercle vicieux et il se retrouve dans l'incapacité de maximiser ses revenus et de rembourser ses crédits.

Pour les mutuelles, il faut éviter des crédits complaisants qui en fait sont des crédits dont les montants sont relativement élevés pour pouvoir réduire le détournement d'objet de crédit. En effet, si le montant du crédit dépasse les besoins financiers du bénéficiaire pour ses activités, le surplus est investi automatiquement dans un domaine improductif et le met dans l'incapacité de reconstituer progressivement le montant du crédit. L'augmentation du montant des crédits n'est donc pas selon elles une solution au problème de non

remboursement des crédits. Un crédit dont le montant est justement conforme aux besoins du bénéficiaire l'aide à développer l'idée de réinvestir les bénéfices dans ses activités et d'accroître ses revenus (idée centrale du capitalisme). Parlant justement de l'accroissement des revenus, il faut noter que la majorité des bénéficiaires de crédits, malgré l'insuffisance de leurs montants estiment qu'ils leur ont permis d'augmenter leurs revenus. Il faut noter à ce sujet, que les crédits reçus permettent aux bénéficiaires de mieux contrôler leurs activités. A titre d'exemple, il y a le crédit saisonnier accordé aux commerçants et aux agriculteurs pendant des périodes précises de l'année (période des récoltes pour les commerçants et la période des semences pour les agriculteurs). Ces crédits permettent aux commerçants de faire des stocks de céréales afin de maximiser les bénéfices à la vente en période de pénurie. On se rend donc compte qu'ils maîtrisent mieux les achats et les ventes de leurs produits. Ce qui contribue énormément à l'amélioration de leurs conditions de vie. D'ailleurs, une majorité de notre échantillon trouve que sa situation actuelle après avoir eu le crédit est acceptable. Il y a même certains qui trouvent qu'elle est meilleure comme le montrent les données du tableau 14.

Pour ceux qui pensent que le crédit reçu n'a pas permis d'augmenter leurs revenus, ils expliquent cela par la mévente, l'émiettement de leur capital ou un capital insuffisant. Nous avions dit précédemment que l'émiettement du capital est dû selon les adhérents à l'insuffisance du montant du crédit, aux conditions compliquées d'octroi de crédit. Quant au problème de la mévente, il faut noter que c'est un problème crucial dans le milieu qui est évidemment dû à une offre supérieure à la demande, mais aussi à la non diversification des secteurs d'activité. En effet, il y a une sorte de tendance à l'exercice d'une seule activité qui est le commerce et par conséquent, les produits proposés deviennent alors abondants, malgré que les prix chutent on a du mal à les écouler. Cela rend improductif et inactif le capital investi. C'est pour palier à ces problèmes qu'il y a un développement progressif des activités particulières comme la boucherie, la

cordonnerie ou la menuiserie. Ce développement étant en partie aussi dû à leur adhésion aux IMF et aux crédits qu'ils reçoivent. Ces crédits leur permettent non seulement d'améliorer leurs conditions de vie (confère les données du tableau 16), mais aussi promeuvent également ces nouveaux secteurs d'activité. Cette émergence de ces nouveaux types d'activité vient donc appuyer l'action des IMF afin que les besoins des populations soient satisfaits.

Notons en définitive que si le crédit obtenu ne permet pas aux bénéficiaires d'améliorer leurs conditions de vie cela est dû au domaine dans lequel leurs bénéfices sont investis. Considérons le paradoxe selon lequel la majorité de ceux qui prennent les crédits trouve que le montant de ces crédits sont insuffisants ou peu suffisants ; mais au même moment, ils trouvent que leurs conditions de vie sont devenues acceptables voir même meilleures.

Cet état de chose illustre qu'en réalité, les montants des crédits sont suffisants, mais c'est la manière de vouloir gérer leurs activités qui fait croire aux bénéficiaires que les montants des crédits ne sont pas suffisants. Comme l'affirment donc les responsables des IMF, si les crédits sont complaisants, ils « poussent » leurs bénéficiaires à investir dans des domaines improductifs, à ensuite se retrouver incapables de les rembourser et enfin à trouver leurs conditions de vie dégradées. Des crédits consistants mais sur mesure sont donc importants pour une meilleure efficience.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand