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La microfinance et sa contribution à  l'amélioration des conditions de vie des adhérents; cas de la préfecture de Tchaoudjo dans la région centrale du Togo

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par Abdou-Wahabi ABDOU
Université de Lomé - Maitrise en sociologie 2010
  

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VI-3-La microfinance, un outil efficace pour l'amélioration des
conditions de vie des populations.

La majorité des adhérents des IMF affirment qu'avec la mutuelle, leurs besoins ne sont que moyennement satisfaits (confère les données du tableau 15). Cela s'explique par plusieurs causes, notamment la non information de ceux-ci de certaines pratiques de leurs mutuelles. En effet, beaucoup sont ceux qui ne savent pas le taux d'intérêt qui leur est appliqué, ce pourquoi ils n'arrivent pas à l'apprécier (confère les données du tableau 20). Pour certains adhérents, les conditions d'octroi de crédit sont compliquées (confère les données du tableau 19). Ces conditions varient en effet d'une mutuelle à une autre et en général sont :

> Etre déjà en exercice d'une activité et être membre de la mutuelle depuis au moins 3 mois.

> Présenter dans son compte une garantie de 25% du montant du crédit demandé.

> Présenter une garantie matérielle (un bien immobilier en général) et une caution (personne physique comme témoin).

Les responsables des IMF expliquent ces conditions comme pour aider le bénéficiaire à bien gérer ses activités et à rembourser le crédit. C'est justement pourquoi les adhérents affirment en majorité que le recours aux services de leurs mutuelles a entraîné un changement dans leurs conditions de vie.

Comment s'est fait alors ce changement ?

La contribution de leurs mutuelles a permis aux adhérents d'être, selon eux, financièrement autonomes. En effet, autrefois avant leur adhésion aux IMF les populations avaient comme source de financement l'épargne traditionnelle personnelle, la tontine consensuelle ou un parent ou un ami (confère les données du tableau 6). Désormais, ils arrivent à financer tant bien que mal leurs activités après avoir eu le crédit.

De plus les populations arrivent désormais à satisfaire à leurs besoins familiaux. Parmi ces besoins, les soins de santé sont les plus prioritaires. Cela illustre d'abord que les populations dans la préfecture de Tchaoudjo sont confrontées aux multiples maladies, notamment le paludisme et la tuberculose. La recrudescence de ces endémies s'explique souvent par la non maîtrise des méthodes de leur prévention et de leur traitement. Le second domaine dans lequel elles investissent est l'alimentation et l'habillement. En effet, l'alimentation et l'habillement sont des besoins élémentaires de l'homme depuis que les hommes ont commencé la vie en société. Cependant, si l'habillement attire autant d'investissement, c'est qu'il est devenu progressivement un luxe. Toutefois, ces dépenses colossales dans l'habillement ne sont pas les mêmes chez tous les individus. D'un côté, il met en évidence l'affirmation du statut social de l'individu du fait que ce dernier veut se faire remarquer par son habillement ou se distinguer (cas des Azia qui sont influentes dans la prise de certaines décisions concernant les femmes). De l'autre côté, cela est la conséquence d'une imitation du fait de la tendance à l'uniformisation des modes vestimentaires. Un autre domaine dans lequel les bénéfices sont investis concerne la scolarisation et l'apprentissage des enfants du fait des taux de scolarisation croissants dans le milieu. Donc, on remarque que les principaux domaines dans lesquels les bénéfices sont investis sont des domaines improductifs. On voit donc que les populations dépensent une grande partie de leurs revenus dans un domaine qui n'est pas directement productif. Toutefois, certains de ces domaines comme la santé et l'éducation sont prioritaires pour un développement durable. Investir dans ces domaines revient à poser des bases solides pour un tel développement. Il faut quand même noter qu'il y a une infime partie des bénéfices issus des activités qui est investie dans l'accroissement du capital chez certains bénéficiaires (confère les données du tableau 13).

L'accroissement du capital chez certains semble être en effet moins préoccupant du fait de la mévente ; qui est un problème qui explique la dégradation des conditions de vie d'une infirme partie des adhérents, qui se trouvent contraints de payer le crédit qui leur est octroyé même s'ils devraient s'endetter auprès d'une tierce personne.

Notons en définitive que les IMF grâce aux micros financements qu'elles accordent aux personnes morales et physiques constituent une bouffée d'oxygène pour les populations dans la préfecture de Tchaoudjo.

Certes, tout n'est pas parfait, mais il faut noter que leur action a un impact sur les conditions de vie de ces populations. En effet, même si certains adhérents pensent que les montants des crédits qui leurs sont octroyés ne sont pas suffisants, il faut noter que vue les réalités socio-économiques du milieu ces crédits tant ordinaires que particuliers peuvent augmenter la capacité des bénéficiaires puis que leurs montants peuvent aller jusqu'à un million de francs CFA (1.000.000 F CFA). Aussi, si chez certaines IMF l'épargne a évolué de 50 Millions en 2004 à 145 millions en 2010, soit un accroissement moyen de près de 300% en 6 ans ou 50 % par an (WAGES), il faut noter que chez d'autres (FUCEC- Gaieté), elle dépasse 1 milliard de FCFA en 2010. Si certains constatent que ces crédits leur ont permis d'augmenter leurs revenus, alors pourquoi pas d'autres ? Tout dépend donc non seulement de la gestion et des activités et du crédit reçu par le concerné lui-même, mais aussi de son esprit d'investissement et de la gestion de ses revenus en vue de l'accroissement de son capital.

Même s'ils ne bénéficient pas de crédits, à travers l'épargne et d'autres services non financiers comme les formations et l'appui institutionnel qui consiste à faciliter la constitution des clients en associations ou en groupes de solidarité, certains adhérents aux IMF affirment qu'ils ont constaté un changement positif dans leurs conditions de vie.

Ils arrivent désormais à mieux gérer leurs revenus et la tontine leur permet d'épargner progressivement assez d'argent sans pour autant sentir cela dans leur quotidien. De plus les clients se sentent désormais engagés et ils doivent par là réguler leurs activités (maximiser le profit) et s'auto réguler si nécessaire (contrôle des dépenses).

Cependant, la microfinance si elle constitue un important outil de lutte contre la pauvreté n'est pas un baton magique qui viendrait transformer la société. Ce n'est pas une solution miracle à la pauvreté. C'est plutôt un « instrument >> dont on peut s'en servir pour éradiquer la pauvreté. S'en servir, suppose une méthode constituée des techniques et des procédures d'application de ces techniques. Dans le cadre de notre milieu d'étude, il faut dire que beaucoup reste à faire vu les réalités que vivent les populations locales. Des efforts doivent être faits par différents acteurs sociaux si des solutions pérennes veulent être mises en place pour améliorer véritablement les conditions de vie des populations.

Notre étude serait en quelque sorte « stérile >> si des approches de solution ou des suggestions n'étaient pas proposées sous forme de recommandations pour augmenter l'efficacité de l'action de la microfinance en tant qu'outil de développement local, durable et participatif.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille