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La problématique d'acquisition du statut de membre permanent au Conseil de sécurité. Cas du Brésil

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par Eustache Fiston KILWA SIBUMBA
Université de Lubumbashi - Licence en relations internationales 2011
  

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CONCLUSION GENERALE

Au terme de notre étude consacrée à « la problématique d'acquisition du statut de membre permanent au Conseil de Sécurité. Cas du Brésil », il convient de résumer les acquis et d'identifier les points culminants qui ont constitué cette étude. Celle-ci a gravité autour de la question principale suivante : Est-il possible que le Brésil obtienne le statut de membre permanent au Conseil de Sécurité des Nations Unies ?

Pour bien mener nos recherches, nous avons recouru à la méthode fonctionnaliste à laquelle nous avons joins l'approche historique. Et la technique qui nous a permis de récolter les données essentielles à notre mémoire est belle et bien la technique documentaire.

Notre étude a commencé avec l'analyse des considérations théoriques générales. Après avoir présenté le Brésil dans tous les domaines, notamment dans son cadre physico-humain, sa situation politico-économique, et enfin sa situation culturelle et sportive, nous nous sommes rendus compte que le Brésil, ce géant de l'Amérique du Sud, a des potentialités énormes. Et dans la hiérarchie des Etats sur la scène internationale, le Brésil occupe une place qui répond aux ambitions auxquelles cet Etat aspire, devenir membre permanent dans la future composition du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Son espace (5e Etat après la Russie, le Canada, la Chine et les Etats-Unis), sa position, sa population (5e classé après la Chine, l'Inde, les Etats-Unis et l'Indonésie font de lui l'Etat le plus important de l'Amérique du Sud géopolitiquement. Ensuite, sur le plan géostratégique, le Brésil consacre un budget important à la défense (11e) et aux forces armées (18e) dans le monde. Il fait de son mieux en puissance militaire pour être à la hauteur du rôle qu'il veut désormais jouer sur la scène internationale. Enfin, selon ses critères économiques, le Brésil, cet Etat émergent se classe aujourd'hui huitième grande puissance économique du monde. En combinant les différents éléments qui permettent d'appréhender le concept « grande puissance », le Brésil occupe la sixième place après les Etats-Unis, la Chine, l'Inde, la Russie et le Japon.

En ce qui concerne l'ONU, la seule Organisation universelle existant à ces jours, le bilan, du moins sur le plan sécuritaire, n'est pas à la hauteur des attentes des Etats membres. Cette Organisation a failli à la mission pour laquelle elle a été créée, celle du maintien de la paix et de la sécurité internationales. Sa réforme s'avère donc importante afin de la rendre plus efficace et à la hauteur de son rôle. Sa réforme doit beaucoup plus toucher le Conseil de Sécurité.

Organe principal des Nations Unies qui devait être la cheville ouvrière de l'Organisation, son instance régulatrice de toutes ses actions, notamment et surtout en matière de la paix et de la sécurité internationales, le Conseil de Sécurité s'est révélé fort malheureusement incapable de remplir son rôle. Miné pour des divisions internes, des conflits d'intérêts, des luttes de leadership, le Conseil de Sécurité atteint très rarement l'unité d'action nécessaire à son efficacité. D'où le trop grand nombre de veto utilisé jusqu'ici par cinq permanents, chacun voulant préserver ses intérêts nationaux contre toute action collective dangereuse.

Voilà pourquoi, dans le souci de conserver au Conseil de Sécurité toute sa crédibilité en tant que garant de la paix et de la sécurité internationales, des voix sont de plus en plus nombreuses à se lever pour réclamer, exiger même la réforme du Conseil de Sécurité. Certains Etats, s'estimant capables de jouer le même rôle que les cinq permanents actuels dans la future composition du Conseil de Sécurité en étant membres permanents, se sont déjà fait candidats à ce statut. Et le Brésil, candidat légitime de l'Amérique Latine, n'est pas du reste.

En effet, à ce XXIe siècle, la réforme du Conseil de Sécurité qui devra nécessairement s'accompagner de celle du droit de veto, parait nécessaire.

Nécessaire parce qu'il faut accroitre la représentativité de cet organe principal étant donné que la composition actuelle ne reflète pas les changements dramatiques, importants, politiques et économiques intervenus sur la scène internationale depuis la création de l'ONU jusqu'à ces jours. Parmi ces changements, nous pouvons citer l'accroissement du nombre des Membres des Nations Unies (51 Etats en 1945, 11 membres du Conseil de Sécurité, 113 Etats en 1965, 15 membres du Conseil de Sécurité et aujourd'hui 192 membres de l'ONU), la fin de la guerre froide qui a été à la base de beaucoup de changements sur ladite scène, le système international qui a cessé d'être bipolaire pour devenir unipolaire sur le plan politique avec la domination des Etats-Unis d'Amérique et multipolaire sur le plan économique, avec l'émergence de certaines puissances économiques, à l'instar de la Chine.

Nécessaire parce qu'il faut améliorer l'efficacité du Conseil de Sécurité. Dans un monde confronté à des défis aussi multiples que complexes parmi lesquels figurent la montée du terrorisme international, la pauvreté croissante, la prolifération des armes nucléaires, la montée des extrémismes religieux, la gestion de l'environnement et des ressources naturelles, il faut coaliser pour lutter contre ces défis. Il n'est donc pas tolérable que le Conseil de Sécurité fasse preuve d'un « manque de cohérence » entre sa mission principale qui est celle du maintien de la paix et de la sécurité internationales et sa réaction effective.

Nécessaire également parce qu'il faut tenir compte de la diversification des contributions aux budgets ordinaire ou extrabudgétaire des Nations Unies, au maintien de la paix et de la sécurité internationales et de l'intervention en ce qui concerne les grands problèmes internationaux. Il n'est pas, en effet admirable que les grands pays émergents du Sud (Brésil, Inde, Afrique du Sud), comme les plus importants contributeurs financiers (Japon et Allemagne) et militaires (Pakistan, Inde, Népal, Bangladesh) soient tenus à l'écart du Conseil de Sécurité.

Nécessaire de réformer le droit de veto car c'est par ce biais que les cinq membres permanents font la pluie et le beau temps au sein de l'ONU et bloquent à leur aise le bon fonctionnement du Conseil de Sécurité. L'augmentation du nombre des membres au Conseil de Sécurité ne servira à rien aussi longtemps que les cinq permanents détiendront le droit de veto et continueront à bloquer des sujets qui les fâchent. Il ne sera pas non plus, plus représentatif qu'aujourd'hui. Et nous ne pouvons décemment parler de la démocratisation et du bon fonctionnement de cet organe.

Et le Brésil, candidat membre permanent qui devra représenter l'Amérique du Sud, a toute légitimité d'aspirer à ce statut. Il est leader régional incontesté, leader des Etats en développement et en même temps leur avocat dans les instances internationales et aussi un intervenant majeur dans les décisions internationales importantes.

Cependant, l'acquisition du statut de membre permanent par le Brésil dépend en grande partie de la réforme du Conseil de Sécurité et de ce fait de la Charte de l'ONU. Hélas, force est de constater que les perspectives de cette réforme ne sont pas prometteuses. S'il est vrai que toutes les voix s'accordent aujourd'hui pour proclamer l'élargissement du Conseil de Sécurité en admettant de nouveaux membres permanents et non permanents, les critères de sélection, le nombre et le statut de ces membres soulèvent toujours des controverses. Faut-il par exemple privilégier la représentativité géographique en tenant compte du poids géographique des Membres de l'ONU dont pratiquement le tiers est africain, soit 53 Etats, 46 Asiatiques, 35 Américains, 45 Européens et 13 de l'Océanie ?

Faut-il au contraire, donner primauté à la représentativité géostratégique en accordant des sièges permanents à des pays comme l'Inde, le Japon, l'Israël, le Pakistan ou encore la Corée du Nord, qui, parce que capable de jouer un rôle important sur la scène internationale et ayant une contribution non négligeable à apporter au maintien de la paix et da la sécurité internationales ; même si tous ces pays ne sont représentatifs que d'une seule région géographique, à savoir l'Asie ?

Bien plus, d'autres obstacles sérieux jonchent le chemin de l'élargissement du Conseil de Sécurité. Certains sont internes à l'ONU. Par exemple les propositions des Groupes de travail chargés d'étudier toutes les modalités de la réforme qui n'ont pas raconté celles des Etats membres, l'Organisation de la conférence de révision de la Charte et l'implication de tous les membres permanents du Conseil de Sécurité dans la ratification de la Charte amandée (art. 108 de la Charte des Nations Unies). D'autres sont externes à l'ONU. Ils découlent des intérêts légitimes des grandes puissances, surtout des cinq membres permanents actuels qui ne sont pas prêts à accepter l'octroi d'un siège permanent à certaines Etats rivaux d'une part, et d'autre part, du doute sérieux quand à l'efficacité du Conseil de Sécurité à 15. Ajoutons à cela les désaccords entre les Etats candidats qui présentent des propositions divergentes par rapport au nombre des nouveaux membres du Conseil de Sécurité, en fonction des intérêts des groupes auxquels ils appartiennent

Malgré tous obstacles, nous sommes de ceux qui croient que la réforme du Conseil de Sécurité est nécessaire et inévitable afin d'assurer sa légitimité et son efficacité. Ainsi, nous avons avancé quelques propositions.

En ce qui concerne la composition du Conseil de Sécurité, nous avons proposé qu'il soit élargi à 25 membres, dont 11 permanents et 14 non permanents, repartis comme suit :

- Amérique Latine et Caraïbes : 1 membre permanent (Le Brésil) et 2 non permanents

- Amérique du Nord et Océanie: 1 membre permanent (Les Etats-Unis) et 1 non permanent.

- Europe Occidentale : 3 membres permanents (La France, l'Allemagne et le Royaume-Uni) et 2 non permanents.

- Europe Orientale : 1 membre permanent (La Russie) et 2 non permanents.

- Asie : 3 membres permanents (La Chine, l'Inde et le Japon) et 3 non permanents

- Afrique : 2 membres permanents (L'Afrique du Sud et l'Egypte) et 4 non permanents.

Une telle proposition va assurer la représentativité géographique (Afrique : 6 membres pour 53 Etats, Asie 6 membres pour 46 Etats, Europe : 8 membres pour 45 Etats, Amérique et l'Océanie: 5 membres 48 membres, donc 35 de l'Amérique et 13 de l'Océanie). Elle tient également compte de la représentation géostratégique car elle va englober les principales grandes puissances).

Mais cette réforme tendant à élargir le Conseil de Sécurité n'aura pas grand impact sur le fonctionnement de cet organe si elle n'est pas accompagné de la reforme du droit de veto. A ce propos, nous avons proposé ce qui suit :

1. Supprimer le principe d'unanimité des cinq permanents ou droit de veto.

2. Maintenir les membres permanents et non-permanents

3. Les décisions devraient être adoptées à la double majorité, c'est-à-dire par le vote d'au moins 20 Etats membres réunissant au moins deux tiers de la population mondiale.

4. En cas de blocage d'une décision par manque de majorités requises, le Conseil de Sécurité, par simple majorité des voix, devrait pouvoir décider de renvoyer la question à l'Assemblée générale, qui pourra décider à la double majorité de deux tiers de voix des Etats membres réunissant au moins deux tiers de la population mondiale.

En ce qui concerne la problématique d'acquisition du statut de membre permanent par le Brésil, nous avons estimé que ce géant de l'Amérique du Sud devrait accepter une entrée progressive au Conseil de Sécurité, se contenter du fait qu'il revienne tous les deux ans au Conseil de Sécurité, car les perspectives de réforme de cet organe ne sont pas prometteuses face aux intérêts égoïstes des Etats, surtout les cinq permanents. Et la seule voix, avons-nous estimé, est que soit votée, à l'instar de la résolution Acheson, une résolution à la majorité de deux tiers de membres des Nations Unies, autorisant l'entrée en vigueur de la Charte amendée, à la suite de sa ratification par deux tiers de membres des Nations Unies, sans nécessairement celles de la totalité des cinq permanents actuels.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams