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Le rôle du ministère des Relations avec le Parlement dans la consolidation de la démocratie en RDC

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par Miffy GEKO NSAMBA
Université pédagogique nationale (U.P.N) de la RDC - Licence 2011
  

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§2. La Constitution du 1er août 1964 dite de Luluabourg

A cette crise de 1960 à 1964, la Constitution de Luluabourg sera un cadre de solution globale. Elle fut élaborée par une commission Constitutionnelle instituée par le Président Kasa-Vubu. Elle est la toute première Constitution congolaise d'origine nationale approuvée par le peuple au premier référendum Constitutionnel organisé du 25 juin au 10 juillet 1964.

48 BOMANDEKE (B),Op.Cit., p.19

49 BOMANDEKE (B),Op.Cit., p.19

Il convient de signaler que le régime institué suscite une controverse dans la doctrine. Certains auteurs affirment qu'il s'agit d'un régime Présidentiel, d'autre encore qu'il s'agit d'un régime sui generis.

En effet, le Professeur Kayemba enseigne que le régime politique de 1964 est sui generis, c'est-à-dire combinant les mécanismes de collaboration, de séparation et de subordination des pouvoirs. Les mécanismes de séparation des pouvoirs instituent un régime Présidentiel en ce qu'il n'y a plus de dissolution des chambres par le Chef de l'Etat et pas de responsabilité politique des Ministres devant les Chambres (art. 53 et 90). Cependant, le Chef de l'Etat n'est pas élu au suffrage universel.

Les dispositions de l'article 66 font penser à un régime Parlementaire avec les mécanismes de collaborations des pouvoirs. En réaction au régime d'assemblée auquel a dérivé le Parlementarisme irrationnel de la loi fondamental, il s'est établi un nouveau déséquilibre en faveur, cette foi-ci de l'Exécutif. Une nette institutionnalisation des tendances Présidentielles développées par le Président Kasa-Vubu. En gros, le régime est Présidentiel principalement et secondairement Parlementaire50.

La situation qu'avait connue la première session ordinaire du Parlement de 1960 allait se répéter. Dans son allocution de ce jour devant les chambres réunies en congrès national, le Président Kasa-Vubu annonça la révocation du Premier Ministre Tshombe et de son Gouvernement.

50 KAYEMBA NTAMBA, Institutions politiques du Zaïre, cours polycopié, UNIKIN, Faculté de Droit, 1988, p.134

Le Chef de l'Etat se fondait sur le fait que les chambres ayant été constituées, Gouvernement de transition devait à son tour présenter sa démission. Par contre, le Premier Ministre Tshombe estimait, quant à lui, que le Président de la République était lui aussi transitoire dès la promulgation de la nouvelle Constitution. Par conséquent, il revenait plutôt au Chef de l'Etat définitif de nommer le Gouvernement définitif. Les institutions transitoires de l'Exécutif devaient prendre fin en même temps.

Le 5 septembre, la chambres des députés adopta une motion par laquelle elle affirmait que l'acte posé par le Président de la République en mettant fin au mandat du Gouvernement de transition et en nommant un second Gouvernement de transition non seulement constituait un refus caractérisé de se plier au jeu démocratique mais surtout était anti- constitutionnel.

Par sa lettre du samedi 13 novembre 1965, le Président Kasa-Vubu transmit au Parlement les actes par lesquels il avait nommé Evariste Kimba et les membres de son Gouvernement (Ordonnances n°397, 398 et 408). Il demanda la réunion pour le lendemain, c'est-à-dire le dimanche 14, les chambres en congrès national en vue de l'approbation des dits actes.

Réunis effectivement en congrès ce dimanche aux heures de midi sous la présidence d'Yvon kimpiob, les chambres rejetèrent, comme il fallait s'y attendre, les ordonnances Présidentielles. En conséquence, le Gouvernement Kimba fut réputé démissionnaire.

Le lendemain, après des consultations unilatérales, le Président Kasa-Vubu chargea à nouveau Evariste Kimba du groupe Parlementaire minoritaire de former une autre équipe ministérielle.

A la suite de ce geste, la tension politique était à son comble dans la capitale où circulait le bruit persistant d'un imminent coup d'Etat d'inspiration belge, en faveur de Moïse Tshombe. C'est dans cet environnement que le Haut- commandement de l'armée, avec le lieutenant général Joseph Désiré Mobutu en tête, s'empara du pouvoir dans la nuit du 24 au 25 novembre et instaura un régime d'exception51. Il interdit les partis politiques tout en s'engageant à respecter les institutions démocratiques, notamment les deux chambres qui continueraient à fonctionner.

Le 25 novembre 1965, les chambres réunies en congrès, approuvent par acclamation le coup d'Etat de Mobutu. Même si les premières mesures enchantent la population, cela n'est pas le cas pour les Parlementaires. Car bien qu'il ait annoncé le maintien des institutions démocratiques, le Général Mobutu et son Gouvernement ne tardent pas à manifester leur hostilité à l'égard du Parlement. Il revoit à la baisse les indemnités des députés et sénateurs, décide de partager le pouvoir législatif avec le Parlement, avant de s'en approprier, le 7 mars 1966, tout en laissant exister comme une coquille vide jusqu'en 1967 quant la nouvelle Constitution entre en vigueur52.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand