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Résultats d'interviews avec des acteurs de la presse ivoirienne sur des questions de droits de l'homme et du système universel de protection des droits de l'homme l'ONU

( Télécharger le fichier original )
par Christian Abel Fleurisson
Collège universitaire Henry Dunant Université d'été des droits de l'homme - Spécialiste en droits économiques sociaux culturels 2008
  

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b) Les moyens d'informations

La culture des droits de l'homme passe par l'information et l'éducation. Pour ce faire tout le monde a droit à l'accès aux informations comme l'indique l'article sept des droits culturels de la déclaration de fribourg :

« Dans le cadre général du droit à la liberté d'expression, y compris artistique, des libertés d'opinion et d'information, et du respect de la diversité culturelle, toute personne, seule ou en commun, a droit à une information libre et pluraliste qui contribue au plein développement de son identité culturelle ; ce droit, qui s'exerce sans considération de frontières, comprend :

a- la liberté de rechercher, recevoir et transmettre les informations

b- le droit de participer à une information pluraliste, dans la ou les langues de son choix, de contribuer à sa production ou à sa diffusion au travers de toutes les technologies de l'information et de la communication. »

A cet effet, nous allons mettre en évidence les différents moyens en Côte d'Ivoire, qui sont susceptibles de transmettre des informations à la population ivoirienne.

Nous disposons essentiellement de :

- La télévision, deux chaînes nationales (publiques). La première chaîne émet sur tout le territoire ivoirien, et la seconde émet seulement dans la ville d'Abidjan. Ces chaînes ne fournissent que des informations d'utilité publique (gouvernement), dans le respect de la logique démocratique des pays du sud.

- De deux radios publiques, et de certaines radios privées à caractère culturelle (musique, art et informations quotidiennes). Aussi, il y a aussi l'émission de certaines radios internationales comme RFI, BBC. AFRICA n°1, etc.

- Internet est accessible à tous par la présence de cyber café. Le coût de la connexion domestique reste encore élevé pour les revenus des ivoiriens, et le niveau de vie ne permet pas à la population de s'offrir un ordinateur qui représente encore un bien de luxe.

- La presse écrite est la plus importante, car très politique (chaque parti politique possède pratiquement une publication). C'est cette presse, qui écrit souvent sur des questions de droits de l'homme.

Au vu de ces moyens de communications cités ci-dessus, nous avons rencontré des journalistes de la presse écrite (panel), énoncé auparavant, pour une idée de la compréhension des droits de l'homme relativement aux spécificités culturelles citées en amont. Les publications qui nous ont intéressés son 24 heures, Notre Voie, Fraternité Matin et Nouveau Réveil. Il faut souligner que ces journaux possèdent des sites internet illustrés en annexe.

II) Interprétation des droits de l'homme et du système universel de

protection de l'ONU

1- Intervenants à notre étude et axe de réflexion

Notre rencontre s'est effectué le samedi 11 aout 2007 au Café « News Café » situé dans la commune de Cocody à Abidjan à 10 heures 30 minutes de la matinée. Cet endroit offre un cadre idéal au échanges d'affaires et se situent dans l'enceinte du plus grand centre commercial de Côte d'Ivoire qui se nomme SOCOCE. Nous avons procéder à cet interview dans un échange café autour d'une table dans ledit café. Les journalistes présents à cet entretien nous ont souligné ne pas fréquenter souvent cet endroit car leur revenu ne leur permet pas de pouvoir s'y attarder souvent.

Nous avons, avant l'entretien, établi les bases de cette rencontre par l'expression d'une volonté commune d'échanges fraternels sur les questions de droits de l'homme. Pour ce faire, nous remercions le CUHD et l'OIDEL qui ont offert des livres (Déclarations et conventions internationales sur le droit à l'éducation et la liberté de d'enseignement volume 8, enlarged new edition of volume 1 in co-operation with OIDEL and WUS) que nous avons donnés aux interlocuteurs avant de démarrer nos discutions pour cet entretien.

Aussi, nous voulons attirer l'attention sur le fait que La situation des journalistes en cote d'ivoire n'est guère reluisante. Ceux de la presse écrite privée sont plus touchés par rapport à leurs confrères de la presse publique. Mais ces derniers, quoique mieux rémunérés, sont à la merci des patrons selon le parti au pouvoir. Fraternité matin qui est une publication quotidienne, propriété de l'Etat, et le directeur général est nommé par le gouvernement. Lorsqu'il y a un nouveau pouvoir, on assiste à un changement presqu'automatique de toute la direction, et le nouveau directeur emploie ses proches en éloignant les employés du prédécesseur, en les licenciant même souvent.

Dans les médias privés, les conditions minimales sociales ne sont pas réunies. Les salaires sont très bas, et parfois (nous dirons même souvent) ne sont pas payés régulièrement. Les journalistes accusent régulièrement des arriérés importants de salaires. Quand ils sont payés, cela s'effectue en fractions: une première partie vers le dix du mois, puis vers la fin l'autre partie est versée. Finalement, le salaire, déjà modique ne sert vraiment pas aux travailleurs. Il y a même des publications quotidiennes où les employés ne perçoivent pas de salaire pendant des mois, et cela pendant que les directeurs s'offrent des plaisirs tels que des véhicules de luxes et des dépenses qui n'incombent pas la publication.

Conséquence simple, les journalistes se débrouillent, en effectuant des mendicités

professionnelles à la solde des patrons des autres entreprises qui en profitent pour faire publier des informations sur mesure. Le besoin de subsistance des journalistes les obligent à demander de l'argent après chaque reportage effectué. Souvent pour une somme de 5 000 f CFA (environs 8 euros), l'information désirée est véhiculée quelque soit le fond et la forme. Le refus de donner de l'argent, est une certitude de ne pas voir l'article paraître. Ce qui rend les journalistes tributaires des puissances d'argent.

Alors, l'information diffusée n'est pas toujours objective, elle est assujettie, et partisane. Le journaliste lui-même perd toute crédibilité, ceux qui lui donnent de l'argent ne lui font pas confiance et ne le considèrent pas du tout.

Sur le plan social, les journalistes ne bénéficient ni d'assurance, ni de sécurité social, et ils ne sont pas déclarés à la CNPS (Caisse nationale de prévoyance sociale). Il en résulte d'énormes difficultés pour se soigner quand ils tombent malades.

Les responsables de journaux privés exploitent leurs agents. Voir les conditions de travail, on parlerait d'esclavage, car le minimum social et professionnel n'est pas réuni.

Le plus important, c'est l'appartenance aux chapelles politiques. Certains journaux sont financés par les hommes politiques, qui dictent leurs lignes qui visent à promouvoir leur idéologie.

Dans l'optique de notre travail et constatant l'environnement économique et sociale pouvant influencer les spécificités culturelles de l'information en Côte d'Ivoire, notre entretien s'est effectué autour de certains points qui se basent sur leurs opinions à travers des réflexions:

- Droits de l'homme ?

- Système de protection universel des droits de l'homme ?

- Charte universelle de droits de l'homme ?

- Haut commissariat des droits de l'homme ?

- Différence entre les droits de l'homme et les droits humanitaires ?

- Différence entre ancienne commission des droits de l'homme et conseil des droits de l'homme ?

- Violations des droits de l'homme en dehors des conflits armés ?

- Rôle des ONG dans le conseil des droits de l'homme

Les différentes interventions:

- M. A de 24 Heures (publication privée proche de l'opposition politique)

Comme réaction face à cette série de question, ce journaliste définie les droits de l'homme comme toutes les règles qui visent le respect de la dignité humaine. Il ignore le système de protection universel des droits de l'homme. Il connaît la Charte Universelle des Droits de l'Homme mais en ignore l'utilisation. Pour lui le Haut Commissariat des droits de l'homme établie les rapports sur la situation des droits de l'homme dans le monde, par pays. Concernant les droits humanitaires, M. Kéita considère qu'ils font partie des droits de l'homme. Il ignore de ce fait les institutions comme l'ancienne commission de droits de l'homme et le conseil de droits de l'homme. Comme exemple de violations de droits de l'homme en Côte d'Ivoire, il cite des années de violations de droits de l'homme 1990 et 1991 sous Houphouët Boigny, 1999 sous Guéi Robert, et le manque de liberté d'expression, etc. Il soutient le rôle des ONG qui dénoncent certaines violations de droits de l'homme.

- M. B de Notre Voix (publication privée proche du pouvoir politique)

M. B définie les droits de l'homme comme la protection de la vie de l'homme contre les injustices et les frustrations, le respect de la vie et de la dignité. Il ignore le système de protection universel des droits de l'homme. Il connaît les différentes déclarations de 1948, mais il établie un amalgame avec la charte de l'ONU. Il ignore le rôle et le fonctionnement du système des Nations Unies pour les droits de l'homme. Il considère que les droits humanitaires sont les droits de l'homme en temps de guerre. Il ignore de ce fait les institutions comme l'ancienne commission de droits de

l'homme et le conseil de droits de l'homme. Comme exemple de violations de droits de l'homme en Côte d'Ivoire, il cite les emprisonnements, les violences sous les ex-présidents, certaines violations actuelles sur la population. Les ONG selon M. Zié, luttent pour le respect des droits de l'homme.

- Mlle C de Fraternité Matin (publication d'Etat)

Mlle C définie les droits de l'homme comme la Reconnaissance de la dignité humaine. Elle ignore le système de protection universel des droits de l'homme. Elle connaît le texte de la Charte Universelle des Droits de l'Homme, mais en ignore l'utilisation. Elle considère le Haut Commissariat aux Droits de l'Homme comme l'instance Suprême en matière des droits de l'homme dans le système des Nations Unies. Elle considère aussi que les droits humanitaires sont les droits de l'homme en temps de guerre. Elle ne sait pas ce que c'est que l'ancienne commission de droits de l'homme et le de conseil de droits de l'homme. Comme exemple de violations de droits de l'homme en Côte d'Ivoire, elle cite les emprisonnements, les violences sous les ex- présidents, certaines violations actuelles sur la presse, etc. Les ONG selon Mlle Nimatoulaye, ont un rôle important pour le respect de la dignité et interviennent dans certaines dénonciations de violations de droits de l'homme

- M. D de Nouveau Réveil

M. Aka Koua définie les droits de l'homme comme le respect de la dignité humaine, la liberté d'opinion. Il ignore le système de protection universel des droits de l'homme. Il connaît le texte de la Charte Universelle des Droits de l'Homme, mais en ignore l'application. Pour lui, le Haut Commissariat aux Droits de l'Homme fait la promotion des droits de l'homme, et il ignore le rôle et le fonctionnement dans le système des Nations Unies. Il considère que les droits humanitaires sont les droits de l'homme en temps de guerre. Il ignore de ce fait les institutions comme l'ancienne commission de droits de l'homme et le conseil de droits de l'homme. Comme exemple de violations de droits de l'homme en Côte d'Ivoire, il cite aussi les emprisonnements, les violences sous les ex-présidents, et le non respect de la liberté de la presse. Les ONG selon M. D, luttent pour le respect des droits de l'homme.

2- Tableau récapitulatif des opinions

A travers un tableau récapitulatif, nous allons détailler les opinions de ces derniers comme énoncé ci-dessus :

Axes de réflexion

M. A de 24 Heures

M. B de Notre Voix

Mlle C de Fraternité Matin

M. D de Nouveau Réveil

Droits de l'homme ?

Toutes les règles qui visent le respect de la

Protection de la vie de l'homme contre les injustices et les

Reconnaissance

Respect de la

de la dignité

dignité humaine,

humaine

liberté d'opinion

dignité humaine

 
 
 

frustrations.

respect de la vie et de la dignité

Système de protection universel des droits de l'homme ?

Ignore le fonctionnement

Ignore le fonctionnement

Ignore le fonctionnement

Ignore le fonctionnement

Charte universelle de droits de

l'homme ?

Connaissance de la charte, mais ignore

l'utilisation

Connaissance des différentes déclarations de 1948, mais amalgame avec celle de l'ONU

Connaissance de la charte, mais ignore l'utilisation

Connaissance de la charte, mais ignore l'utilisation

Haut commissariat aux Droits de l'Homme ?

Etablie les rapports sur la situation des droits de

l'homme dans le
monde, par pays

Ignore le rôle et le

fonctionnement dans le système des Nations

Unies

Instance Suprême en matière des droits de

l'homme dans le système des Nations Unies

Promotion des droits de l'homme

Différence entre les droits de l'homme et les droits humanitaires ?

Les droits humanitaires

font partie des droits de l'homme

Les droits humanitaires sont les droits de l'homme en temps de guerre

Les droits humanitaires sont les droits de l'homme en

temps de guerre

Les droits humanitaires sont les droits de l'homme en temps de guerre

Différence entre ancienne

commission des droits de l'homme et conseil des droits de l'homme ?

Ignore (le concept de commission et

de conseil des droits de l'homme)

Ignore (le

concept de commission et de conseil des droits de l'homme)

Ignore (le

concept de commission et de conseil des droits de l'homme)

Ignore (le

concept de commission et de conseil des droits de l'homme)

Violations des droits de l'homme

En 1990-1991 sous Houphouët

Emprisonnement, violences sous les

Emprisonnement, violences sous les

Emprisonnement, violences sous les

en dehors des conflits armés ?

Boigny, sous Guéi Robert, manque de

ex-présidents, certaines

violations

ex-présidents, certaines

violations

ex-présidents, certaines

violations

 

liberté

actuelles sur la

actuelles sur la

actuelles sur la

 

d'expression, etc.

presse, etc.

presse, etc.

presse, etc.

Rôle des ONG

Les ONG

Les ONG luttent

Rôle important

Les ONG luttent

dans le conseil des

dénoncent

pour le respect

pour le respect de

pour le respect

droits de l'homme

certaines

des droits de

la dignité et les

des droits de

 

violations de

l'homme, en

dénonciations des

l'homme

 

droits de

fonction de leur

violations de

 
 

l'homme

objet

droits de
l'homme

 

A ces opinions récoltées, les intervenants à notre étude se sont interpellés sur le rôle de l'ONU en Côte d'Ivoire dans le cadre des droits de l'homme et surtout dans la situation de crise actuelle.

Aussi, nous aimerions souligner que nul n'a mentionné de violations des droits de l'homme au titre des DESC. Tous ces exemples de violations sont des atteintes aux droits civils et politiques. Notant que la Côte d'Ivoire est un pays en voie de développement, nous sommes surpris de ne constater qu'aucune attention n'est effectuée face aux DESC. Cela devrait susciter des interrogations à notre niveau :

- La définition des droits de l'homme serait-elle liée à la culture du pays ?

- Les DESC sont-ils ignorés ou mal connus dans les droits de l'homme ?

- La culture d'un pays, établie-t-elle une hiérarchie entre les différents droits de l'homme ?

Autant de questions auxquelles nous devons répondre face à cette diversité culturelle qui fait ressortir des points d'ancrage où nous observons des limites ( éventuelles ) à cette universalité qui doit tenir compte de nombreux paramètres culturels.

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"Le don sans la technique n'est qu'une maladie"