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Analyse pragmatique du discours de Barack H. Obama à  Accra. Approche énonciative

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par Rigobert MUKENDI
Institut facultaire des sciences de l'information et de la communication Kinshasa RDC - Licence 2010
  

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1. 2. Communication politique

Du point de vue de son étymologie, la communication politique a désigné, premièrement, l'étude de la communication du gouvernement vers l'électorat ; puis, l'échange des discours politiques entre les hommes au pouvoir et ceux de l'opposition tout particulièrement lors des campagnes électorales. Ensuite, le domaine s'est élargi à l'étude du rôle des médias dans la formation de l'opinion publique ; puis à l'influence des sondages dans la vie politique, notamment pour étudier le décalage entre les préoccupations de l'opinion publique et les comportements des hommes politiques.

« Aujourd'hui, la communication politique englobe l'étude du rôle de la communication dans la vie politique au sens large en intégrant aussi bien les médias que les sondages, le marketing politique et la publicité avec un intérêt particulier pour les périodes électorales ».14(*)

Anne Marie Gingras considère la communication politique comme l'étude de l'espace public où s'exercent les dynamiques du pouvoir sous toutes ses formes ; le pouvoir est ainsi appréhendé de manière institutionnelle et informelle, matérielle et symbolique. De la sorte, l'étude de l'espace public doit s'articuler autour de trois axes : les organisations médiatiques et culturelles (leur fonctionnement et leur économie politique), les messages politiques provenant des gouvernants et des acteurs de la société civile (la rhétorique et l'argumentation, la publicité), et enfin, les phénomènes de communication politique (la réception, la persuasion, la propagande, l'opinion publique, la double pensée).15(*) La communication politique nous apparaît comme le contraire d'une dégradation de la politique, comme la condition du fonctionnement de l'espace public élargi. En permettant l'interaction entre l'information, la politique et la communication, elle apparaît comme un concept fondamental d'analyse du fonctionnement de la démocratie des masses. Elle ne conduit pas à supprimer la politique ou à la subordonner à la communication, mais au contraire, à la rendre possible dans la démocratie des masses.

En effet, la communication politique dont il est question ici, est cette branche qui, non seulement s'articule autour des théories et des techniques, mais elle développe aussi une pratique de type politique. La communication politique a, selon Bernard Lamizet16(*), deux grandes raisons d'exister. D'une part, elle constitue une médiation de représentation symbolique du pouvoir, et entend exercer une influence symbolique par les formes et les expressions qu'elle diffuse dans l'espace public ; d'autre part, la communication politique donne la visibilité d'un système des formes et des représentations symboliques aux acteurs qui exercent leurs pouvoirs et mettent en pratique les choix et les orientations de la médiation politique.

Certains chercheurs en communication politique estiment que ce vocable a une certaine dose normative, voire dogmatique. Il peut être envisagé l'éventualité d'études qui ne se recommandent pas de l'un ou l'autre de ces courants ou simplement qui, de manière complémentaire, participent de deux. C'est bien ce que reconnaît Anne Marie Gingras: « on voit ainsi se dessiner une distinction qui transcende la vision entre libéraux et critiques». Cela est d'autant plus vrai que la communication politique constitue un domaine interdisciplinaire. Son champ s'élargit tous les jours à telle enseigne que le monde et les sociétés contemporaines évoluent tout en englobant des phénomènes nouveaux, notamment avec le développement de la technologie de la communication.

1. 2. 1. Communication politique et espace public

C'est ainsi que Anne-Marie Gingras considère la communication politique comme l'étude de l'espace public où s'exercent les dynamiques du pouvoir sous toutes ses formes ; le pouvoir est ainsi appréhendé de manière institutionnelle et informelle, matérielle et symbolique. Puisqu'il en est ainsi, l'étude de l'espace public doit s'articuler autour de trois axes: les organisations médiatiques et culturelles (ce qui veut dire leur fonctionnement et leur économie politique), les messages politiques provenant des gouvernants et des acteurs de la société civile (la rhétorique et l'argumentation, la publicité), et enfin les phénomènes de communication politique (la réception, la persuasion, la propagande, l'opinion publique, « la double pensée».17(*)

Les thèses de Gingras à ce sujet correspondent à la conception de Dominique Wolton sur le phénomène de communication politique. Celle-ci constituerait une exploitation de l'espace public par trois acteurs: les hommes politiques, les journalistes ainsi que l'opinion publique. Il déclare volontiers sa définition de la communication politique comme étant restrictive : « l'espace où s'échangent les discours contradictoires des trois acteurs qui ont la légitimité de s'exprimer publiquement sur la politique, et qui sont les hommes politiques, les journalistes et l'opinion publique à travers les sondages».18(*)

L'auteur étend sa réflexion à la communication politique entendue comme un processus dynamique ouvert et non comme une technique, un lieu d'affrontement de discours politiques opposés, relayé soit par les journalistes, soit par les hommes politiques, soit l'opinion publique par l'intermédiaire des sondages. L'intérêt de la communication politique est à la fois de montrer qu'il s'agit d'un lieu d'affrontement de discours, à l'issue incertaine, mais aussi de montrer que cet affrontement se fait à partir de trois discours qui ont légitimité à s'exprimer par la démocratie : l'information, la politique et l'opinion publique.

Le concept de l'espace public est un facteur important pour définir la communication politique et précisément le discours politique. Il y a donc un rapport, on ne peut plus, criant entre l'espace public, la démocratie et le discours politique. Ainsi, la communication politique serait le champ d'expression régulé de l'agir communicationnel fondamental et pérenne, pris aux pièges de l'agir stratégique et de l'agir dramaturgique.19(*)

C'est ainsi que, s'agissant de la politique, Jacques Gerstlé souligne qu'elle ne se définit pas par un ensemble des secteurs ou des problèmes définitivement isolables dans la société, puisque n'importe quelle question dans la société peut devenir politique.20(*) Par contre, elle est tributaire des enjeux économiques, sociaux, culturels, religieux, ethniques et linguistiques.

L'activité politique est impliquée dans la communication et sa contribution est omniprésente. Toute activité politique est donc communication. Et Jean Marie Cotteret conçoit la communication politique comme étant un échange entre gouvernants et gouvernés par des canaux de transmission structurés ou informés.21(*)

* 14 NIMMO D., et SANDERS K., Handbook of political communication, cité par Dominique Wolton, La communication politique: construction d'un modèle, in Hermès IV, Paris CNRS, 1990, p. 27-42.

* 15 GINGRAS, A. M., cité par Godefroid ELITE IPONDO, op. cit., p. 89.

* 16 LAMIZET, B., Communication Politique, Institut d'Etudes Politiques de Lyon, 2002 - 2003, p. 8.

* 17 GINGRAS, A.-M., La communication politique. Etat des savoirs, enjeux et perspectives, Sainte- Foy, PUQ, 2003, p. 65.

* 18 WOLTON, D., Les contradictions de la communication politique in CABIN Philippe, La communication. Etat de savoirs, Auxerre, Ed. des Sciences Humaines, 1996, p. 334.

* 19 TOURNIER, M., Espaces in BONNAFOUS S. et Cie, Argumentation et discours politique, Rennes PUR, 2003, p.262.

* 20 GERSTLE, J., La communication politique, Paris, PUF, 1992, p. 9

* 21 COTTERET, J., Gouvernants et Gouvernés, la communication politique, Paris, PUF, 1973, p. 5.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry