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Les funérailles d'un chef coutumier Yaka comme système de communication

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par Sylvie MAMBOTE MOYO
Institut facultaire des sciences de l'information et de la communication RDC - Graduée en sciences de l'information et de la communication 0000
  

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CHAPITRE III : ANALYSE COMMUNICATIONNELLE DES FUNERAILLES DU CHEF COUTUMIER « YAKA.»

Dans ce chapitre, le troisième de notre travail, nous allons analyser les funérailles du chef coutumier Yaka à la lumière de notre hypothèse. Le chapitre comprend deux sections, à savoir : Protocole méthodologique et analyse du système de communication pendant les funérailles du chef coutumier et l'interprétation des données.

III.1. Protocole méthodologique

En effet, comme nous l'avons déjà dit dans notre introduction, notre hypothèse est que le système de communication dans une cérémonie rituelle repose sur les structures multi modales, multi codique et multi sémiotique. Aussi, à travers ce travaille, revient comme en sourdine, notre question spécifique qui consiste à chercher les différentes modalités de communication qui structurent les systèmes de communication dans les funérailles du chef coutumier Yaka.

Dans cette analyse, nous cherchons à vérifier notre hypothèse. Ainsi, elle va se baser sur l'opérationnalisation des concepts de cette dernière.

De cette hypothèse, nous tirons les concepts suivant que nous allons opérationnalisées.

- multi modales

- multi codiques

- multi sémiotique

Concept

Dimensions

Indicateurs

Multis modales

- Verbale

- Kinésique

- Proxémique

Paroles,

Gestes,

Espace

Multis codiques

Code culturel

Code symbolique

Valeur

Sens

Multi sémiotique

Signe naturel

Signe de ressemblance

Signe par convention

Indice

Icône

Symbole

III. 2. Analyse

Avant d'analyser la communication dans les funérailles du chef coutumier Yaka, nous allons d'abord procéder à la description de ces derniers ensuite, nous allons relever les éléments du système ainsi que quelques exemples des interactions pour aboutir à l'analyse et interprétation.

III.2.1. Déroulement des funérailles du chef coutumier Yaka

Nous allons présenter les funérailles du chef Ibalabala Khadi auxquelles nous avons, nous-même, assisté.

Le Chef Coutumier Yaka Ibalabala Khadi est mort le lundi 28 septembre 2003 à 15h30' à la clinique Ngaliema à Kinshasa, suite à une intervention chirurgicale de hernie.

Père de plusieurs enfants et mari de plusieurs femmes (plus d'une dizaine) comme l'exige la coutume Yaka.

Lorsque la nouvelle de sa mort est parvenu aux oreilles des sages du village royal, le lokole était joué pour annoncer la mort du Chef à tout le monde : «  luisampodila - Mpodila, Tambu Zingidi Nkila » comme pour dire « venez nombreux le lion (le roi) n'est plus ».

En attendant le programme définitif, les membres de la famille royale passaient nuit à l'extérieur et personne ne pouvait vaquer à d'autres occupations en terme de travaux productifs.

Comme la coutume ne permet pas à ce qu'un Chef Coutumier soit enterré en dehors de son « Ilambu » qui veut dire cimetière réservé aux grands rois et Chef Coutumier Yaka.

Après avoir passer une semaine à la morgue de Ngaliema, le corps devait être rapatrié à Kasongo - Lunda pour être enterré à un cimetière ancestral ancestral commun pour tous les grands Chefs Coutumiers.

Le gouvernement a alors pris les choses en main pour que le corps soit rapatrie de Kinshasa à Kasongo - Lunda par l'avion MAF.

Le corps été accueilli avec honneur par les autorités tant civiles que militaires et d'autres représentants de confessions religieuses de la place. La population attendait aussi le corps à l'aérodrome de Kasongo - Lunda qui se trouve à 2 km de la cité au nord.

Tout ce monde a accompagné le corps du défunt de l'aérodrome qui est dans la partie nord de la cité de Kasongo - Lunda jusqu'à Musumba connu sous le nom de Kabisa ; village royal, du défunt Chef situé dans la partie Est de la cité à 5 km.

Toute la population était à pied avec rameau en main, torse - nu pour les hommes de la famille royale, les épouses habillées en blanc, cheveux rasés les pleures et les chants ont caractérisés cette marche.

Arriver dans la cours royale où devait se passer la veillé mortuaire. Le corps a été exposé dans la cours royale appelé «  Nganda Kiamfu » sous des hangars montés en rameaux où tout le monde pouvait voir le corps qui était déjà dans un cercueil ouvert pour que tout le monde puisse passer et rendre son dernier hommage. Les femmes et les enfants étaient autour du lit mortuaire.

Le mardi 06 octobre est sortis un programme des funérailles. A 9h00' devait se tenir le palabre funéraire, moment pendant lequel les sages du village et les sages du clan Yaka de devaient se réunir pour demander des redevances coutumières (draps, couvertures, contributions) aux autres membres de la famille royale et les belles familles doivent des bloucs et d'autres bêtes pour le retrait de deuil.

Après ce palabre, aux environs de 10h00', il y a eu levé du corps du village royal à la cité de Kasongo - Lunda où on devait dire une messe à l'honneur du défunt et c'est dans la cité qu'on trouve le cimetière royal.

La messe d'action de grâce dite dans la grande église de la paroisse Saint Pierre et Paul de Kasongo - Lunda, célébrée par l'évêque du diocèse de popokaba, son Excellence Louis Nzala Kianza assisté par beaucoup d'autres prêtres Jésuites et diocésains venus de partout beaucoup d'autorités et d'autres membres de la famille royale ont assisté à la dite messe.

Un discours a été prononcé à cette occasion par le gouverneur de la province du Bandundu qui a parlé au nom du gouvernement.

Après la messe, le corps était conduit avec honneur à sa dernière demeure avec tambour, balafon, lokolé, les fanfares kimbanguiste et autres instruments traditionnels appropriés à ce genre de cérémonies.

Une fois aux cimetières, la danse traditionnelle de la famille royale est entrée sur scène. Elle est appelée « Nsangu. » Cette dernière se fait avec des insignes royaux. Elle rappelle l'évolution de la société Yaka à travers ses différents périples depuis les temps anciens. Ne prennent part à cela que les propriétaires terriens, Muni Maziamu, pour permettre officiellement l'enterrement du chef à qui on rappelle à cet effet qu'il est un étranger et qu'il a besoin de la permission de son hôte pour lui accorder la repos éternel. Après cette permission symbolique, place aux membres de la famille royale restreinte et étendu : Mpungu dans la main gauche et épée royal (mbela Phoku) à droite, pour le dernier hommage.

Selon la coutume Yaka, on devait immoler un couple de pigeon ou un couple de bouc. Dans le temps, on immolait les esclaves (bilolo) mais ce système est révolu depuis la mise en pratique de la déclaration universelle de droit de l'homme.

Cette pratique se fait en honneur du Chef afin qu'il ne se sente pas seul dans son tombeau. Après le discours du muate Yamfu, le corps a été inhumé avec honneur, suivit des coups de fusil.

Nous pouvons donc dire que les funérailles du Chef Coutumier Yaka sont dans leur ensemble un moment où se passe la Communication qui est multi dimensionnelle, multi codique, multi forme qui permette un système.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard