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Education pour la santé de la population en République de Guinée. Cas de la commune de Dixinn

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par Malato OUYA BOURMA MALATO
Université générale Lansana Conté de Sonfonia Conakry ( Guinée) - Maà®trise 2006
  

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Section 2 : Séances d'EPS : Une activité plus souvent informelle que formelle

Le face à face dans la rue ou tout autre lieu a été le médium le plus souvent utilisé par les agents sensibilisateurs. Le fait que la plupart des interviewés déclarent emprunter ce médium s'explique par le fait que pour un pays d'Afrique, la communication orale est celle qui est la plus prisée et la plus développée. La stratégie appelée « bouche à oreille » est la formule à travers laquelle les messages sont plus aisément véhiculés.

Quelques rares fois les séances se tiennent de manière formelle, elles sont animées par les médecins. Sous la supervision du médecin, le public cible est dans ce cas un groupe de personnes et non une seule personne. Cependant, cette méthode touche beaucoup moins de cible que la première déjà évoquée.

De manière spécifique, les propos des membres de la population locale soutiennent cette constations en ce sens que les activités d'EPS soient le plus souvent des activités qui relèvent du domaine informel à Conakry. Les débats sont lancés dans les milieux non indiqués à cet effet (la famille, le service, les dépôts et les débits de boissons, etc.)

L'implication tout de même des journalistes, fait référence à des séances d'EPS formelles, cadrées, planifiées et dont les objectifs et le public cible sont clairement identifiés et définis. Cette approche est aussi une des forces de cette forme de médium, la possibilité d'atteindre un nombre important de bénéficiaires et en un temps record.

Très souvent, lorsque l'activité d'EPS se déroule dans un cadre public, l'ambiance est plutôt «bon enfant », et les gens s'y plaisent. C'est le sentiment de la plupart des membres de la population et des médecins. On peut supposer que l'empathie constatée lors des séances est à mettre sur le compte de la cohérence entre les thèmes développés par les médecins et ceux présupposés du public ( www.ist.inserm.fr/basicrapport.html.).

Quelquefois, il arrive que l'ambiance soit tendue et lourde, voire réellement mauvaise.

L'impossibilité de déceler cette situation amène à avancer l'hypothèse que la détérioration de la situation de communication au point de la rendre mauvaise ne résulterait elle pas de la sensibilité à laquelle se heurte les convictions des gens au point de créer en eux une dissonance cognitive profonde qu'ils ne parviennent pas à résorber. Ils l'extériorisent alors par leurs attitudes de franche hostilité ou d'hostilité latente ( www.ist.inserm.fr/basicrapport.html).

Le rôle que joue les journalistes dans cette activité de sensibilisation est plutôt particulière. Leur mission oblige le département de tutelle (MSP) à instaurer une collaboration étroite avec eux. Les thèmes de discussion sont choisis de communs accords entre les journalistes et le département. Tantôt les thèmes sont soumis par les premiers ou alors les second. Tout est fonction de la pertinence de l'objet de discussion. Dans ce jeu, les tâches sont réparties en vue d'une bonne intervention. Cette idée se rallie à celle contenue dans le lien (Http : /www. Med. Univ-tours.fr/ enseign/theoriepub/doc-pied/p...document sans titre : 2/3). qui dit que l'information, elle aussi est soumise à l'entropie puisqu'elle consiste à imposer un ordre à un message par la grandeur de sa diffusion. En effet celui-ci obéit à des règles syntaxiques et lexicales bien établies par un supérieur hiérarchique et à l'attente des auditeurs face à ce que eux ils attendent des médias. L'un de ces journalistes a déclaré dans ce cas :

Nous avons des bons rapports de collaborations qui sont très forts. La nature de ces rapports, le plus souvent ce sont eux qui nous font appel pour nous dire : bon, il ya un tel thème, une telle épidémie qui est en cours. Donc, la population, pour qu'elle ne coure pas de risques, il faut que vous fassiez un grand battage médiatique, informer la population de la présence de cette maladie dans le pays. De fois aussi, quand nous constatons qu'il ya des maladies qui font des dégâts, nous aussi nous avons le devoir d'aller vers eux pour produire cette émission de sensibilisation, d'éducation, et d'information.

Les émissions sur la santé que produisent les journalistes sont bien suivies par la population. Certains auditeurs ou téléspectateurs, relancent les journalistes en vue d'une autre rediffusion de l'émission. Ce qui est une preuve de l'intérêt qu'accorde cette population à la santé. La rediffusion instantanée des émissions sur demande de la population, est aussi un signe volonté et de devoir professionnel au niveau des journalistes à contribuer à une communication pour le changement de comportement de la population. Pour renforcer cette idée de communication pour le changement de comportement, GRAWITZ, (2001) souligne qu' : « A l'occasion de la communication nous nous trouvons en présence d'un émetteur qui lance un message ayant un contenu et une forme, cette information est émise pour atteindre un but ». Affirmation qui est soutenue par l'un des interviewés en ces termes:

Oui, l'émission, les informations que nous donnons en matière de santé ont un impact très positif et très élargi. Je prendrai l'exemple d'une émission que je viens de produire, une émission sur le dysfonctionnement sexuel. A partir de cette émission, je me suis rendu compte que la population est moins informée sur la prise en charge de leur problème de santé. Je garde une confidentialité, mais, il ya des personnes qui m'ont contacté par téléphoné, non seulement pour que je rediffuse cette émission, mais pour que je puisse aussi les mettre en contact avec les médecins spécialistes chargés du traitement, de la correction de ce dysfonctionnement. Donc, quelque part je me suis dit que ce sont des émissions qui ont leur impact, et ça dépend de l'approche que le journaliste va donner à l'émission. Mais quand l'approche est bien cernée, je crois que l'émission à sa raison d'être.

Section3 : Analphabétisme et ignorance, les freins au changement de comportement

Les messages sont intéressants, riche de contenu puisqu'ils contribuent à améliorer les connaissances mais aussi à l'adoption d'un changement de comportement positif face au phénomène. A la fin des séances d'EPS, les réactions semblent satisfaisantes dans l'ensemble. Tout est question de la perception de chacune face au risque qu'il en court. On peut supposer que les individus, pour réduire ou éviter la dissonance, adhèrent en apparence aux messages délivrés et ajustent leurs cognitions à leurs comportements: « en cas de dissonance, l'individu ne peut pas seulement changer ses cognitions ou essayer de changer celle des autres pour l'accroître ». ( www.ist.inserne.fr/basic rapport.html).

Suivant l'impact de ces séances dans le temps, le constat qui se pose est que le changement comportement qui se produit au niveau de la population se fait de manière timide. Toutefois ce changement de comportement plonge l'individu dans un état de distension qui l'incite aux problèmes l'avoisinant, idée partagée par FESTINGER. En effet, les cognitions ne sont pas toutes également manipulables. La probabilité qu'une cognition soit modifiée pour réduire la dissonance dépend de ce que FESTINGER nomme « résistance au tangent ». La résistance au tangent d'une cognition est directement fonction du nombre et de l'importance des éléments avec lesquels elle est consonante, de son ancienneté, ainsi que de la manière dont elle a été acquise: perception, cognition ou communication ( http://charlatans.free.fr/dissonance_cognitive.shtml).

Par rapport à cette préoccupation, les journalistes sur la base des émissions qu'ils présentent ont aussi apporté d'une manière ou d'une autre leur contribution. Pour eux, la manifestation du changement de comportement est fonction de la personne concernée. Etant donné que l'expérience de l'individu dépend en partie de celle des autres, pour FESTINGER, un individu a deux sources d'informations majeures : sa propre expérience et la communication avec les autres. L'impact de l'expérience directe, est plus grand en ce qu'elle exerce une forte pression cognitive pour s'y conformer. En effet, la communication peut être vue comme une source d'information indirecte. L'intensité de l'impact des communications dépend de la relation entre ceux qui communiquent. Cette relation, selon Festinger, peut être analysée en terme de confiance, de réputation, d'attraction ou de passivité. ( http: //charlatans.free.fr/dissonance_cognitive.shtml).

Un des journalistes a dit que :

Le changement de comportement vous savez, c'est quelque chose de longue haleine, difficile à évaluer, c'est un long processus par ce que le comportement est inné en l'homme, c'est une habitude qui s'est installée, qui est là donc, on ne peut pas changer cette habitude en un temps record.

Le changement de comportement, bien qu'il soit effectif se fait de manière timide ou quelquefois de manière immédiate. Il ressort que l'idée est partagée par d'autres personnes aussi mais les autres, ont gardé toujours leurs anciennes habitudes. Les membres de la population que nous avons soumis à l'interview, s'accordent tous à dire qu'eux même n'ont pas besoin de changer de comportement. Car ils ont déjà de bons comportements, et que se sont les autres qui doivent changer de comportements, en adoptant les comportements décrits pendant les séances d'EPS. Ainsi, les gens adaptent leur cognition à leurs comportements, ce qui les dédouane de la nécessité de changer de comportement qu'on appellerait ici résistance au changement de comportement. C'est un processus que les théoriciens de la dissonance cognitive nomment  « résistance au changement ». FESTINGER, par rapport à cela dit que : «La résistance au changement d'une cognition est directement fonction du nombre et de l'importance des éléments avec lesquels elle est consonante, de son ancienneté, ainsi que de la manière dont elle a été acquise: perception, cognition, ou communication» ( http://charlatans.free.fr/dissonance_cognitive.shtml).

Les obstacles au changement de comportement résident dans l'analphabétisme, l'ignorance de la population. Pour la population et les journalistes, l'explication serait liée au faible niveau de vie et à la difficulté pour la population de se défaire des anciennes habitudes. Les médecins eux, présentent que ces obstacles résultent de l'inconscience, la religion, le fatalisme et autres mûrit dans la société. L'analphabétisme et l'ignorance occupent la première place comme le confirme un des répondants : « Ce qui rend si difficile le changement de comportement selon moi, c'est l'analphabétisme et l'ignorance. Les gens n'ont pas été à majorité à l'école et tous ceux qui sont là ignorent ce dont à quoi ils sont exposés. »

Pour les médecins, le premier responsable de la non modification des comportements des gens serait les coutumes bien avant toute chose. L'opinion des journalistes rejoint celle des membres de la population locale en ce qui concerne les freins aux non modifications des comportements. « Vous savez, il ya des facteurs qui pérennisent cette réticence. C'est l'analphabétisme, la pauvrette l'ignorance, bref il y'a beaucoup de choses qui l'engendrent (...). L'ignorance et l'analphabétisme, surtout les deux facteurs parce qu'il y'a le cas de celui qui est en ville à comparer à celui qui est en campagne. »

La première chose à incriminer serait l'analphabétisme et l'ignorance. En effet, quand on parle de l'analphabétisme, on voit directement l'incapacité complète de la personne à apprendre quelque chose provenant de sa vie quotidienne. Quant a l'ignorance, elle se manifeste a ce niveau par le manque de conscience et un défaut de connaissance de quelque chose qui l'incombe.

Les enquêtés sont unanimes pour reconnaître que l'EPS est nécessaire et même indispensable. Elle devrait selon eux, se faire le plus souvent en embrassant une gamme variée de thèmes et impliquer l'ensemble de la population. Seuls les journalistes ont quelque peu limité les cibles à ce niveau. Selon eux, l'EPS devrait s'adresser en priorité aux analphabètes et aux ruraux. Car, c'est au sein de cette couche de la population qu'on rencontre le plus grand nombre d'ignorants :

Nous ici, on a différentes rubriques, d'ailleurs on a notre arsenal de la maison dénommé KIBARO. Toutes les informations que nous donnons en français, les mêmes informations sont reprises en langues nationales. Puisque la majorité de la population guinéenne est analphabète. D'ailleurs, moi je crois que l'EPS en matière d'information est pour ceux qui n'ont pas été à l'école. Nous qui sommes déjà allé à l'école, on a pas besoin qu'on nous donne assez d'information pour prévenir notre santé, mais plutôt pour les populations de zones rurales. C'est eux (sic) qui ont beaucoup plus besoin d'informations, et c'est pourquoi nous avons des émissions qui s'intéressent largement à cette couche de la population.

Pour ce faire, l'EPS devrait être diffusée dans toutes les langues nationales, ce qui garantirait que ces deux couches seraient essentiellement touchées par le message. Ceci pourrait aussi faire participer l'individu de sorte qu'il n'agisse pas avec ses présupposés moraux, il ne serait pas complexé devant un message qui lui est adressé en sa langue. Congruence partagée par les théoriciens de la dissonance cognitive : « L'individu est amené pour retrouver la congruence cognitive plus confortable, à non pas modifier sa pensée en fonction de son comportement, et accorder ses actes à ce qu'il pense, mais à modifier sa pensée en fonction de son comportement pour la rationaliser et la justifier. » ( http: //charlatans.free.fr/dissonance_cognitive.shtml).

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984