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évaluation de la performance sociale du programme de microfinance d'Aphedd- Bavec Bénin

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par Olivier NOUKPOKINNOU
Centre africain d'études supérieures en gestion (CESAG ) - Maà®trise professionnelle en sciences de gestion option création d'entreprises et gestion des projets 2011
  

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B. L'évolution des Institutions de Microfinance

D'un point de vue conceptuel, l'architecture du secteur financier repose sur trois grands piliers, à savoir : les institutions financières, les utilisateurs des services financiers et les contrôleurs du secteur. En Afrique de l'Ouest et plus précisément dans les pays de l'UEMOA, le secteur financier est en pleine recomposition, du fait notamment de l'émergence de nouveaux acteurs que sont les IMF. Nous proposons ici, une analyse du secteur de la microfinance en trois points. Le premier porte sur la généralisation de la microfinance à l'échelle internationale, tandis que le second présente l'ampleur du phénomène d'expansion du secteur micro-financier dans l'UEMOA. Enfin, le troisième point est consacré au cas particulier du Bénin.

1. La généralisation de la microfinance à l'échelle internationale

Les observateurs sont unanimes sur le constat d'un développement accéléré des institutions de microfinance à travers le monde, notamment dans les pays du tiers- monde, depuis plus d'une décennie. L'ampleur du développement des IMF et l'intérêt grandissant qu'elles suscitent conduisent certains auteurs à penser que la microfinance est une invention récente, dont la paternité est généralement attribuée au Professeur Yunus du Bangladesh (avec l'expérience devenue «célèbre» de la Grameen Bank). En effet, il est admis que les difficultés d'accès aux ressources financières constituent l'un des facteurs-clés qui limitent les capacités économiques des populations pauvres dans les pays du Sud. Dans sa vocation consistant à offrir des services financiers adéquats au profit des clients pauvres exclus des banques, la microfinance est perçue comme un mécanisme de financement alternatif sensé permettre à ces derniers d'améliorer leur statut social, voire comme un instrument de réduction de la pauvreté.

Les estimations de la Banque Mondiale montrent qu'environ un milliard d'individus vivent dans la pauvreté absolue et sont donc incapables de satisfaire leurs besoins de base. Pourtant plusieurs d'entre eux sont capables d'initiatives entrepreneuriales, du moins s'ils pouvaient accéder à des services financiers adéquats. C'est dans ce cadre que s'inscrit l'objectif de la campagne du sommet de microcrédit, lancée depuis 1997, qui consiste à toucher avant l'an 2005, cent millions des familles les plus démunies du monde et de leur fournir le crédit et les prestations financières nécessaires à une activité indépendante (Yunus, 1997). Le tableau suivant décrit les progrès réalisés dans le secteur de la

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microfinance, en termes de nombres d'institutions et de clients, depuis l'ouverture de la première campagne du Sommet du Microcrédit. En une décennie, le nombre d'institutions de microcrédit6 a plus que quintuplé. De plus, la grande majorité (soit 98%) des 3.316 IMF recensées (fin 2006) opèrent dans les pays en développement. L'Afrique vient en deuxième position de cette répartition avec 29,3% des institutions, derrière l'Asie qui compte 50,6%. Le nombre de clients quant à lui est multiplié par près de 10 durant la même période (Daley-Harris, 2007), avec 70% qui sont déclarés `'plus pauvres». Cette tranche de la clientèle enregistre une croissance moyenne légèrement plus forte (33%) comparativement au nombre total de clients (30,4%).

Tableau 1 : Evolution du secteur de la microfinance dans le monde

Année

Nombre
d'IMF
Enregistrées

Variation

(%)

Nombre de
clients servis

Variation

(%)

Nombre déclaré de
clients `plus
pauvres'

Variation

(%)

1997

618

-

13.478.797

-

7.600.000

-

1998

925

49,7

20.938.899

55,3

12.221.918

60,8

1999

1.065

15,1

23.555.689

12,5

13.779.872

12,7

2000

1.567

47,1

30.681.107

30,2

19.327.451

40,3

2001

2.186

39,5

54.932.235

79,0

26.878.332

39,1

2002

2.572

17,6

67.606.080

23,1

41.594.778

54,7

2003

2.931

13,9

80.868.343

19,6

54.785.433

31,7

2004

3.164

7,9

92.270.289

14,1

66.614.871

21,6

2005

3.133

-9,8

113.261.390

22,7

81.949.036

23,0

2006

3.316

5,8

133.030.913

17,5

92.922.574

13,4

2007

3.552

7,12

154.825.825

16,4

106.584.679

14,7

2009

3.589

1,04

190.135.080

22,8

128.220.051

20,3

Accroissement moyen

annuel

17,7

-

28,5

-

30,2

 

Source: Larry R. Reed (2011), p.44.

Parmi les raisons qui justifient l'essor enregistré dans le domaine de la microfinance, on évoque souvent les expériences en matière de microcrédit qui ont montré la possibilité de générer et d'accroître les revenus des pauvres en utilisant le microcrédit. A cela s'ajoute la promesse de pérennité qu'inspirent certaines IMF, dans l'hypothèse que la

6 Depuis le lancement de la campagne du Sommet du Microcrédit (1997), toute mention du terme « microcrédit » fait référence aux programmes qui offrent des crédits pour l'entrepreneuriat et autres services financiers et commerciaux (y compris l'épargne et l'assistance technique) aux personnes très pauvres.

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microfinance contribue à la mise en place d'institutions financièrement autonomes et capables d'offrir des services financiers adéquats sans recourir aux subventions. Cependant, des débats méritent d'être poursuivis sur la question de l'efficacité réelle des IMF dans la lutte contre la pauvreté. Etant donné qu'elle continue de s'inscrire dans le cadre de stratégies de développement, la microfinance ne connaîtra de succès que si elle est capable d'établir un juste équilibre entre les deux fondements de son activité, à savoir l'intermédiation financière et sociale, en d'autres termes la finance et le développement. A cet effet, on fait observer un contraste entre le mouvement émergent des IMF avec toutes les nouvelles formes d'innovations et les diversités qui lui sont associées, et la situation des ménages cibles qui, modestement parlant, ne s'améliore pas de façon remarquable. Tout en reconnaissant que les innovations enregistrées dans le secteur au cours de ces dernières années ont fortement contribué au succès de certaines institutions, il faut rappeler que les principes-clés dont le non respect peut être préjudiciable à la vie des institutions, à savoir : le remboursement des crédits, la performance financière, la pertinence des subventions au secteur, la mesure d'impact des programmes de microfinance sur les ménages bénéficiaires, l'épargne.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon