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évaluation de la performance sociale du programme de microfinance d'Aphedd- Bavec Bénin

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par Olivier NOUKPOKINNOU
Centre africain d'études supérieures en gestion (CESAG ) - Maà®trise professionnelle en sciences de gestion option création d'entreprises et gestion des projets 2011
  

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2. L'ampleur du phénomène dans la zone UEMOA

A l'instar de la dynamique qui caractérise le secteur de la microfinance au plan mondial depuis quelques décennies, les IMF africaines sont en pleine expansion. Il en est de même notamment pour les pays d'Afrique de l'ouest qui ont enregistré des progrès sensibles dans le secteur et qui ont vu leur tissu économique s'agrandir avec le développement des initiatives micro-entrepreneuriales. Ce qu'il convient d'appeler « la dynamique micro-financière » en Afrique de l'ouest et spécifiquement dans l'UEMOA, s'observe notamment à travers une croissance soutenue aussi bien du nombre d'IMF qu'à travers la typologie des formes institutionnelles.

a) Evolutions du nombre d'institutions et de la clientèle

A l'instar du mouvement observé au plan international, les pays de l'UEMOA7 enregistrent depuis environ deux décennies, une croissance rapide du secteur financier

7 UEMOA regroupe huit pays : Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Guinée Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo.

12

Réalisé par Olivier NOUKPOKINNOU

Évaluation de la performance sociale du programme de microfinance d'APHEDD-BAVEC BENIN

dont les IMF deviennent les principaux acteurs. Le tableau 2 en donne une illustration. De ce tableau, il ressort d'une part une croissance soutenue du nombre d'IMF qui a plus que quintuplé entre 1993 et 2001, avant de se stabiliser avec une croissance relativement faible de 2001 à 2006. D'autre part, on note que le nombre de guichets a connu une forte croissance dès les premières années (1993 à 1997), puis une évolution en dents de scie (1997 à 2004) avant une baisse de plus d'un tiers en 2005 suivie d'une légère reprise en 2006.

L'expansion observée du secteur au niveau sous-régional traduit une plus grande accessibilité des IMF aux personnes à faible revenu. Cependant, bien que les trois indicateurs soient globalement croissants sur la période en valeur absolue, le fait que les taux d'évolution soient décroissants traduit une stagnation du secteur au niveau sous-régional. De plus, il faut remarquer des signes d'une régression absolue de la clientèle servie qui se manifestent déjà en 2005. Ce constat peut résulter soit de la fermeture de certains points de service à partir de 2003, soit des démissions de certains clients.

Tableau 2 : Evolution8 du secteur microfinancier dans l'UEMOA

Années

Nombre d'institutions

Taux de variation

(%)

Nombre de points de service

Taux de variation

(%)

Nombre

de
clients

Taux de variation

(%)

1993

107

-

1.136

-

309.545

-

1995

174

62,6

2.282

100,9

743.200

140,1

1997

188

08,0

2.628

15,2

1.440.979

93,9

1999

272

44,7

2.621

-0,03

2.339.071

62,3

2000

397

45,9

2.681

02,3

2.618.036

11,9

2001

555

39,8

2.626

-02,0

2.943.837

12,4

2002

565

01,8

2.549

-02,9

3.086.165

04,8

2003

598

05,8

2.827

10,9

3.594.912

16,5

2004

643

07,5

3.054

08,0

3.881.393

08,0

2005

652

01,4

1.989

-34,9

3.685.068

-05,1

2006

718

10,1

2083

4,7

3.688.185

0,1

 

Source : Statistiques de la BCEAO (2007).

8 Le tableau porte sur les institutions enregistrées qui ont régulièrement fourni des données statistiques à la BCEAO.

13

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b) Les formes institutionnelles

La classification des formes institutionnelles en présence dans l'UEMOA varie en fonction des critères retenus.

? Selon les critères de la loi `Parmec'

La loi PARMEC qui régit le secteur micro-financier dans l'UEMOA ne reconnaît que deux grandes catégories d'IMF, notamment les structures mutualistes et celles non mutualistes. Toutefois, elle permet de dissocier quatre catégories d'IMF, qui sont résumées dans le tableau ci-après, en combinant deux dimensions d'analyse, à savoir le degré de formalisation d'une part, et le degré d'adoption des principes de la mutualité d'autre part. Aussi faudrait-il signaler que la loi «PARMEC» ne distingue pas les mutualistes des non-mutualistes dans la catégorie des institutions non-agréées. Mais l'observation du terrain révèle une cohabitation permanente entre les unes et les autres.

Tableau 3 : Critères de classification des IMF selon la loi PARMEC

DEGRE DE MUTUALITE

DEGRE DE FORMALI SATION

Mutualistes

Non mutualistes

Autorisées

Institutions mutualistes
autorisées par agrément

Institutions non mutualistes
autorisées par convention

Non

autorisées

Institutions mutualistes
non autorisées

Institutions non mutualistes
non autorisées

 

Source : Inspiré de la loi n° 97-027 dite `'Loi PARMEC» et de Lelart (1996). ? Selon les critères de la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest

D'après les études de la BCEAO, les IMF implantées dans les pays de l'UEMOA peuvent être classées en trois catégories, à savoir : les institutions mutualistes9 ou coopératives d'épargne et de crédit (IMC), les institutions de crédit direct (ICD) et les ONG ou projets à volet microfinance (BCEAO, 2000). Les premières qui sont largement majoritaires

9 Selon la loi PARMEC (article 2, alinéa 1), « sont considérées comme institutions mutualistes ou coopératives d'épargne et de crédit, un groupement de personnes doté de la personnalité morale, sans but lucratif, à capital variable, fondé sur les principes d'union, de solidarité et d'entraide mutuelles et ayant principalement pour objet de collecter l'épargne de ses membres et de leur consentir du crédit ».

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cumulent les opérations d'épargne et de crédit, en référence à la loi PARMEC qui leur accorde le privilège de collecter l'épargne.

? Selon les formes organisationnelles

La catégorisation tenant compte des formes organisationnelles existantes dans l'union rejoint dans une certaine mesure celle de Lancelin (2001) et de Lelart (2002), avec cependant quelques nuances. En effet, on y retrouve certaines catégories d'institutions pour lesquelles la loi PARMEC ne prévoit explicitement qu'une reconnaissance juridique simple, à l'instar des structures villageoises d'épargne et de crédit qui pourtant se révèlent prépondérantes surtout dans les zones rurales isolées (Djefal, 2007). On y distingue :

Les Coopératives et les Mutuelles d'Epargne et de Crédit (IMC) : Elles sont généralement constituées en liaison avec les structures de refinancement externes. La particularité de ce système est qu'il exige la constitution d'une épargne préalable avant l'accès au crédit. De plus, en raison du principe de la propriété des membres qui les caractérise, les IMC qui sont en général à but non lucratif, appartiennent à leurs membres qui en conservent le contrôle. Par ailleurs, au lieu de réaliser un profit pour les actionnaires (comme le ferait une banque), les IMC reversent à leurs membres une part des revenus excédant leurs coûts d'exploitation, souvent sous diverses formes : dividendes distribués aux membres, taux d'intérêt plus élevés pour l'épargne ou réduits pour les prêts, prestations nouvelles ou améliorées (Helms, 2006).

Les Caisses Villageoises d'Epargne et de Crédit Autogérées (CVECA) .
·
Ces caisses dont les premières expériences ouest-africaines sont apparues au Mali, sont nées, en général, des initiatives endogènes. Leur promotion dans la sous- région a bénéficié de l'appui de l'organisation française CIDR, et visait à « améliorer le modèle traditionnel des coopératives » (Helms, 2006). Les possibilités d'octroi de crédit dans ces structures se heurtent au niveau relativement faible de l'épargne collectée. Ici, le champ d'action est souvent limité à un village.

Les organismes de crédit solidaire .
·
Ils ciblent la couche vulnérable de la population, notamment les pauvres qui sont uniquement pris en compte dans ce type de programme. L'objectif est de réduire l'écart de pauvreté entre les différentes couches d'une population.

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Réalisé par Olivier NOUKPOKINNOU

Évaluation de la performance sociale du programme de microfinance d'APHEDD-BAVEC BENIN

Les programmes d'appui au microcrédit: En général, ils émanent soit des pouvoirs publics sous forme de volet de programmes multidimensionnels, soit des institutions internationales, en liaison avec les ONG locales. Ces ONG se chargent de la gestion des microcrédits financés souvent de l'extérieur, dans l'espoir qu'à long terme l'épargne locale prenne le relais de l'aide extérieur.

Néanmoins, les classifications qui viennent d'être énumérées ne constituent pas une liste exhaustive. De plus en plus, on voit apparaître une nouvelle classification qui semble privilégier la structure de propriété des institutions (Cellule de microfinance, 2005). Cette typologie qui est reprise en partie par Boyé & al. (2006) distingue cinq types d'IMF à savoir: les mutuelles et coopératives d'épargne et de crédit, les associations et ONG spécialisées en microfinance, les sociétés à capitaux privés, les groupements d'épargne et de crédit, puis les projets et programmes publics à volet microfinance.

1- La microfinance au Bénin

Nous présenterons la microfinance au Bénin à travers d'abord la finance informelle source d'inspiration de la microfinance au Bénin, ensuite la structure de l'offre et enfin une analyse SWOT10 du secteur de la microfinance au Bénin.

a) La finance informelle : une source d'inspiration de la microfinance au Bénin

Depuis l'époque coloniale, l'exclusion bancaire a souvent conduit les ménages à adopter des circuits de proximité pour assurer le financement de leurs projets (Bekolo-Ebe, 1993). Mais au Bénin, c'est la dérive économique et financière des années 1980 qui a stimulé l'intérêt des divers acteurs économiques pour la finance informelle. Plusieurs travaux (Lelart, 1989, 1997 ; Lelart & Gnansounou, 1990 ; Gentil & al. 1992; Adechoubou, 1996 ; Agbodjan, 1997) ont évoqué deux groupes de pratiques. Le premier regroupe les circuits commerciaux dans lesquels le prêt est rémunéré par un taux d'intérêt effectif qui varie en fonction des systèmes. On peut en citer quatre parmi les plus courantes au Bénin : la tontine commerciale, la tontine financière (les banquiers ambulants), la

10 Forces, faiblesses, opportunités et menaces

16

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tontine d'affaires11, puis enfin les prêteurs individuels (usuriers). Le second groupe est quant à lui constitué des circuits non commerciaux caractérisés par des prêts sans intérêt ou des dons (Lelart, 1997 ; Robinson, 1998). On peut citer entre autres : la tontine mutuelle, les aides (dons ou prêts sans intérêt) provenant de la proximité familiale ou des amis. Cependant, en dépit de sa pertinence, la finance informelle ne permet pas de satisfaire les besoins variés des PME dans leur entièreté. De plus, l'émergence de la microfinance et sa réglementation au niveau de l'UEMOA n'est pas sans effet sur le rayonnement de la finance informelle au Bénin (Lelart, 2000). En effet, la Loi PARMEC autorise les IMF agréées sous forme de Coopératives ou de Mutuelles d'épargne et de crédit, à recevoir de l'épargne de leurs membres ou adhérents. De cette autorisation, il résulte implicitement que l'activité de collecte d'épargne très développée chez les banquiers ambulants (Lelart, 1989) est considérée comme illégale. «Cette disposition a amené des banquiers ambulants à se transformer en mutuelles factices pour prétendre à la légalité » (Lanha, 2006).

b) La structure de l'offre

De ce point de vue, la microfinance se distingue au Bénin par une diversité dans l'offre des services financiers aux ménages économiquement faibles. Mais la multiplicité des critères de classification et les similitudes existantes entre les institutions, rend difficile l'élaboration de typologies exactes dans le secteur.

? Le classement par mode d'intervention

Au Bénin comme dans les autres pays de l'UEMOA, la typologie des IMF repose d'une part sur la forme juridique (loi PARMEC) et d'autre part sur les critères harmonisés relatifs au domaine d'activité. Ces derniers critères restent les plus usités au sein de l'UEMOA et par la BCEAO qui distingue trois types d'institutions dont le tableau 2.12 donne une importance relative de 2002 à 2005. Il s'agit des institutions mutualistes ou coopératives d'épargne-crédit (IMC), des institutions de crédit direct (ICD) et des ONG et projets à volet microfinance (ONG).

11 Importée du Cameroun, cette forme de tontine est relativement récente au Bénin.

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Évaluation de la performance sociale du programme de microfinance d'APHEDD-BAVEC BENIN

Tableau 4 : Typologie des IMF par domaine d'activité

Caractéristiques

Année

2002

2003

2004

2005

 

IMC

82,47%

79,38%

78,49%

80,20%

Part de clients

ICD

17,17%

20,10%

21,24%

19,29%

servis

ONG

00,36%

00,52%

00,27%

00,51%

 

IMC

82,84%

79,97%

74,79%

72,44%

Proportion des

ICD

16,89%

19,75%

25,07%

27,37%

dépôts

ONG

00,27%

00,28%

00,14%

00,19%

 

IMC

45,87%

39,75%

29,36%

28,80%

Proportion des

ICD

53,79%

59,87%

70,52%

70,98%

crédits

ONG

00,34%

00,38%

00,12%

00,22%

 

Source : Cellule de Microfinance du Bénin (CMF, 2006).

Les institutions mutualistes ou coopératives d'épargne et de crédit (IMC) : Cette catégorie regroupe les IMF qui sont légitimées au niveau faîtier par un agrément et au niveau local par une reconnaissance du ministère des finances. Il s'agit des coopératives, des mutuelles, ainsi que des groupements autogérés d'épargne et de crédit. A titre d'exemple, le Bénin compte plusieurs fédérations d'IMC dont les plus importantes sont FECECAM (101 caisses), UNACREP (35 caisses) et RENACA (25 caisses). Comme le montre le tableau précédent, cette catégorie est largement dominante dans le secteur (en nombre de clients ou de dépôts collectés), avec à sa tête le réseau FECECAM. Ce réseau compte 73,2% de la clientèle, 76,4% des dépôts et 37,1% de l'encours de crédit du secteur (CMF, 2004). Selon une étude de MIX (Microfinance Information eXchange), la FECECAM occupe simultanément le deuxième rang des IMF d'Afrique subsaharienne, après TEBA en Afrique du Sud, sur la base du total de l'encours brut de prêts, et le deuxième après KPOSB au Kenya, sur la base du nombre d'épargnants (Lafourcade & al. 2005, p.20). Cependant, les IMC sont en perte progressive de part de marché depuis quelques années. En effet, ce constat n'est qu'un reflet des difficultés auxquelles la plupart des réseaux sont confrontés.

Les institutions de crédit direct (ICD) : Cette catégorie regroupe les associations et les sociétés spécialisées dans la microfinance, qui sont quant à elles soumises à une convention renouvelable (Arrêté n°465/MF/DC/MICROFIN du 7 juin 1999) signée avec l'autorité de tutelle, à savoir le ministère des finances. Bien que faible au départ, la proportion de ces institutions augmente depuis quelques années, surtout en termes

18

Réalisé par Olivier NOUKPOKINNOU

Évaluation de la performance sociale du programme de microfinance d'APHEDD-BAVEC BENIN

d'encours de crédit. Cette croissance résulte du fait que la majorité des IMF de cette catégorie réalisent des performances remarquables dans le secteur, voire à l'échelle sous-régionale. Pour preuve PADME, FINADEV et Vital Finance figurent parmi les vingt IMF africaines les plus productives (Lafourcade & al. 2005, p.22).

Les ONG et les projets à volet microfinance : Cette catégorie qui détient une part de marché très faible (moins de 1%), semble privilégier la dimension sociale. Cela s'explique par le fait que, pour la plupart des IMF de ce type, l'intermédiation financière ne constitue pas le but principal. Cependant, dans le cadre de leurs activités de microfinance, elles signent, tout comme la catégorie précédente, une convention avec le ministère des finances.

? L'implantation géographique

De fait, on distingue trois groupes d'institutions. Le premier désigne les institutions implantées exclusivement en zones urbaines et périurbaines, souvent marquées par une forte densité de la population: il s'agit en majorité des institutions de crédit direct qui sont beaucoup plus axées sur les objectifs de viabilité. Ceci confirme le principe généralisé dans les pays d'Amérique latine et d'Asie, suivant lequel, le succès de l'activité de microfinance exige une forte densité de population. Néanmoins depuis ces quatre dernières années, certaines d'entre elles (dont PADME, PAPME, CFAD et FINADEV), dans le cadre d'une stratégie de croissance, disposent de quelques guichets dans les grandes agglomérations des zones rurales. Le deuxième groupe comprend les IMF ayant une couverture nationale : c'est le cas du réseau FECECAM qui dispose d'au moins un guichet dans chacune des 77 communes que compte le Bénin. Ce faisant, il a l'avantage de couvrir une clientèle plus large. Enfin, le troisième comprend celles dont la présence est plus marquée dans les zones rurales : on retrouve ici certains réseaux mutualistes tels que le RENACA et l'UNACREP, ainsi que les ONG et les projets à volet microfinance qui sont bien plus axés sur les objectifs sociaux. Le tableau 2.13 et la carte (voir page suivante) indiquent la présence des différents types d'IMF dans les 12 départements du Bénin, ainsi que du degré de pauvreté qui caractérise chacun d'eux. D'après les données de CMF (2005), le Bénin compte 1.308 guichets de microfinance. Les institutions mutualistes ou coopératives (IMC) viennent en tête avec 1.036 guichets, dont 786 sont implantés par les groupements d'épargne et de crédit (dont 48 pour FECECAM) et 250 par les caisses affiliées ou non à un réseau

19

Réalisé par Olivier NOUKPOKINNOU

Évaluation de la performance sociale du programme de microfinance d'APHEDD-BAVEC BENIN

(parmi les 250 caisses, 101, soit 40% sont membres du réseau FECECAM). Les ONG et projets à volet microfinance, puis les institutions de crédit direct (ICD) viennent ensuite avec respectivement 189 et 83 guichets.

Tableau 5 : Répartition des IMF par catégorie dans les 12 départements du Bénin

Départem ent

Nombre de

communes

Population
rurale (%)

Indice de

Pauvreté

Nombre de guichets des

Total par départem ent

Ratio de Goldsmith

(%0)

 

ICD* *

ONG* **

 

6

9

8

78,3

62,3

62,0

65,7

60,9

42,8

36

128

111

3

4

9

2

18

13

41

150

133

0,06

6

0,23

Brgou Collines Couffo Donga

8

6

6

4

56,6 780 79,4 69,1

55,1 473 54,8 60,9

75 140 103 45

9

3

2

2

26
33
2
20

10 176 107 67

6

0,28

1

1

5

0,17

Littora Mono

Ouémé Plateau Zou

1

6

9

5

9

0,0

78,6

55,7

70,1

71,7

20,9

44,

44,2

51,7

47,0

50

85

128

51

84

25

7

10

4

5

9

27

14

10

15

84

119

152

65

104

012

2

,9

8

,15

7

0,18

,12

Ensemble pays

77

61,2

47,6

1.036

83

189

1308

7

0,167

014

 

(*) IMC : Institutions Mutualistes et Coopératives d'Epargne et de Crédit (**) ICD :

01

Institutions de Crédit Direct

(***) ONG : Organisations Non Gouvernementales et Projets à Volet Microfinance Source : Synthèse issue des données de CMF (2005) et d'INSAE (2005). c) Analyse SWOT du secteur de la microfinance au Bénin

Les problèmes actuels du secteur de la microfinance au Bénin tels que relatés par le Consortium Alafia12 lors de sa dernière assemblée générale tenue en 2008 se rapportent beaucoup plus aux défis actuels à relever par les diverses institutions de microfinance pour la pérennité du secteur. Il s'agit notamment de deux catégories de problèmes : les problèmes récurrents et les difficultés émergentes. Pour ce qui concerne les problèmes récurrents, il s'agit de :

12 Association nationale des praticiens de la microfinance au Bénin.

20

Réalisé par Olivier NOUKPOKINNOU

Évaluation de la performance sociale du programme de microfinance d'APHEDD-BAVEC BENIN

· la mobilisation et du recyclage des ressources financières locales car les IMF en générale n'ont pas une bonne politique de mobilisation de l'épargne et ne respectent pas toujours les normes de la loi PARMEC notamment l'instruction n°06 relative aux modalités de détermination des ratios prudentiels ;

· la mobilisation et de la gestion des lignes de crédit extérieurs entrainant la mauvaise foi des bénéficiaires qui considèrent lesdits crédits comme des dons ;

· l'appréciation de l'impact de leurs activités car les IMF doivent pouvoir mesurer l'impact de leurs activités sur l'institution d'une part et sur les bénéficiaires d'autre part ;

· l'organisation de l'assistance technique au bénéfice du secteur ;

· la mauvaise gouvernance due au non respect des dispositions de la loi PARMEC, notamment en son chapitre V relatif aux dispositions communes au Conseil d'Administration, au Comité de Crédit et au Conseil de Surveillance, et le système mis en place dans les SFD souffre de beaucoup d'insuffisances et ne permet pas de renseigner de façon fiable certaines données nécessaires pour l'établissement des statistiques sectorielles ;

· la mauvaise qualité de l'information financière ; cause de la non-exécution ou des retards constatés dans la mise en oeuvre des recommandations formulées à l'issue des inspections de la cellule qui empêche parfois la CSSFD de disposer des données fiables pour l'établissement des statistiques ;

· la conformité à la réglementation dans la mesure où beaucoup d'entre elles exercent sans un agrément.

Les difficultés émergentes s'énoncent comme suit :

· la perte de crédibilité de plus en plus croissante des institutions due à des communications non favorables au secteur ;

· la dégradation de l'image internationale du secteur béninois de la microfinance qui rend plus difficile la recherche de partenaires étrangers pour les institutions de microfinance ;

· l'acharnement du fisc contre certaines institutions de microfinance mettant ainsi en cause les conventions et agréments signés par ces dernières.

A la lecture de tous les problèmes sus-énoncés, il apparaît que les acteurs de la microfinance au Bénin se préoccupent plus des problèmes liés à la pérennité des SFD qu'à

21

Réalisé par Olivier NOUKPOKINNOU

Évaluation de la performance sociale du programme de microfinance d'APHEDD-BAVEC BENIN

ceux liés à ses objectifs fondamentaux qui sont de financer les personnes les plus pauvres exclues du système financier classique et de contribuer à la réduction de la pauvreté. Mais très rapidement, l'effondrement voire la disparition de certaines institutions de microfinance ont tôt fait de révéler la fragilité de ces institutions qui, pour la plupart, n'étaient pas financièrement viables et donc exposées à la faillite. Les bailleurs de fonds ont donc placé cette exigence au coeur de l'activité de microcrédit. Pendant une dizaine d'années, cette exigence a relégué au second plan les objectifs sociaux que la plupart des IMF se sont assignées. Aujourd'hui, l'impact social entre dans les exigences des bailleurs de fonds qui s'interrogent de plus en plus sur la portée sociale de leurs actions. Certes les objectifs sociaux ne peuvent être atteints si la viabilité financière voire la pérennité de l'institution n'est pas garantie13. Néanmoins nonobstant les insuffisances et contraintes, le secteur présente également des atouts et opportunités présentés dans le tableau ci-dessous.

Tableau 6 : Synthèses SWOT

Forces

Faiblesses

Existence dans l'ensemble d'une gamme

Trop grande proportion d'IMF non enregistrées

variées d'IMF apportant des services

selon la réglementation en vigueur ;

financiers diversifiés à la plupart des

Non maîtrise de la gestion des risques et des

couches sociales ;

impayés dans un environnement où la cavalerie

Evolution très soutenue des indicateurs du

des clients se développe très rapidement ;

secteur depuis dix ans avec des prestataires

Insuffisance de ressources financières devant

de services financiers de proximité qui font

permettre aux IMF de satisfaire les demandes

progressivement émerger un nouveau

métier, celui du microfinancier ;

solvables de crédit qui adressées ;

 

Surveillance du secteur par l'autorité de tutelle

Existence de dispositifs d'accompagnement,

notamment du Consortium Alafia, qui

non étendue sur tout le territoire et avec une fréquence qui limite la prévention des risques

offrent des services de formation et d'appui conseil de bonne qualité ;

systémique ;

 

Absence de politiques spécifiques de

La sécurisation du secteur évolution

financement du monde rural dans un cadre

positivement du point de vue de la maîtrise

concerté regroupant les IMF (professionnels du

des contrôles internes par les IMF et

domaine), l'Etat et les partenaires au

l'utilisation quasi généralisée des SIG ;

développement ;

La maîtrise des charges et la culture de la

Intervention directe de l'Etat dans la pratique de

viabilité financière commencent par rentrer dans les habitudes des microfinanciers.

l'activité de microfinance

 

Pratique de taux d'intérêt assez décriée de nos jours.

 

13 Acclassato, 2006

22

Réalisé par Olivier NOUKPOKINNOU

Évaluation de la performance sociale du programme de microfinance d'APHEDD-BAVEC BENIN

Tableau 7 : Synthèses SWOT (suite et fin)

Opportunités

Menaces/Contraintes

L'existence d'un marché potentiellement

Population pauvre, enclavée en zone rurale avec

porteur pour les IMF, qui innovent sur leurs

des niveaux de scolarisation ou d'alphabétisation

modes opératoires et sur leurs services

faible freinent la pénétration des prestataires des

financiers ;

services financiers ;

L'engagement de l'Etat pour trouver une

Les interventions directes de l'Etat en matière de

solution au financement de l'économie

fournitures de services financiers dérégulent le

rurale pour la promotion d'une révolution

marché financier rural ;

verte peut se traduire par des mesures

La viabilité des IMF en milieu rural est perturbée

incitatives aux opérateurs qui trouveront des

par plusieurs facteurs imprévisibles comme les

solutions adaptées au financement du

monde rural ;

aléas climatiques.

Les évolutions des nouvelles technologies de l'information sont une opportunité pour les IMF opérant ou voulant opérer en milieu rural.

 
 

Source : inspiré du diagnostic approfondi14 du secteur de la microfinance au Bénin II. La performance sociale

Pendant longtemps la performance a été analysée dans sa dimension financière alors que, des études plus récentes montrent la nécessité d'intégrer, dans la performance, une dimension sociale. En fait, l'évolution de l'environnement des entreprises, en générale, et des institutions de microfinance, en particulier, fait que de plus en plus les bailleurs ainsi que les investisseurs demandent aux IMF de rendre compte sur la population réellement touchée.

En plus de cette pression externe, ces IMF s'interrogent sur comment elles peuvent concilier les objectifs sociaux et la viabilité financière. Certaines IMF ont même pensé que le renforcement de la performance sociale, pourrait conduire sur le court terme à un renforcement de la performance financière. En effet, beaucoup d'études sur la performance incluent la dimension sociale de la performance. Pourquoi performance sociale ? La réponse à cette question vise à voir d'abord l'attention croissante à la performance sociale

14 PNUD Bénin, 2007

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Réalisé par Olivier NOUKPOKINNOU

Évaluation de la performance sociale du programme de microfinance d'APHEDD-BAVEC BENIN

qui vise dans un second temps à expliquer comment les services financiers influent sur la vie des pauvres.

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