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Les groupements de solidarité, d'épargne et de crédit ( GSEC ) en territoire de Mahagi. Une réponse à  la pauvreté en milieu rural de 2010 à  2013

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par Blaise MUGUSU KATAKA
Université de Bunia RDC - Licence 2013
  

Disponible en mode multipage

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« LES GROUPEMENTS DE SOLIDARITE, D'EPARGNE ET DE CREDIT (GSEC) EN TERRITOIRE DE MAHAGI : UNE REPONSE A LA PAUVRETE EN MILIEU RURAL de 2010 à 2013 »

SUMMARY

Poverty fighting is one of the greatest challenges facing humanity since immemorial times. Many theories have been issued by various researchers and institutions, but still the problem remains unsolved given its complexity. A few people, the rich ones have succeeded in eradicating the poverty; theirs of course. But making all peoples rid of it will probably remain an universal utopia to be seized for apparently centuries as long as our economic system does not change; meaning that every one willing to stick on his hardly acquired advantages without accepting to share with those in need. It is established that poverty phenomenon affects more rural than urban. According to the FIDA's 2001repport, 90% of poorest live in rural areas. The same report highlights that in 2020, 60% of the world's poorest people will be living and working in rural areas while at 2035 these figures are supposed to reach 50 %. As we say the response to poverty is not easy, because it have a multidimensional character. The solution may require a cutting strategy.

This paper focused on a project where efforts can be made at local level in driving out extreme poverty. Our investigations targeted community-based initiatives which have succeeded in bettering the welfare of its members. Our study was made on the basis of simple randomized sample of an average 70 to 75 individuals. From June 2010, it is now three years since the project of «Groupments de Solidarité, d'Epargne et de credit» (Mutual benefit society) was launched in the Mahagi Territory at Eastern of Democratic Republic of Congo; this rural area being our observations' field.

The results show that a large number of these groups' members have started improving their life through the micro credit. The loans given to the members are from the savings collected within each group (GSEC), framing around 30 persons. In Mahagi Territory globally we have 400 GSEC where 13000 actives members continue to work for the achievement of better life. Out of the researches we made, our assumption was confirmed. The hypothesis we formulated was that the project have brought ameliorations in social conditions of GSEC's members. The small loans or micro credits given unto them have therefore opened a way of making difference. It has allowed them to start small businesses or activity Generating profit.

INTRODUCTION GENERALE

0.1. Etat de la question

0.2. Problématique

Après avoir attiré des masses paysannes vers elles pendant très longtemps, les villes ont continué inexorablement à drainer les masses rurales. Pourtant celles-ci constituent une force vitale nécessaire à la production agricole. De cet exode massif est né le phénomène d'urbanisation. Du rural à l'urbain, il s'est opéré beaucoup de transferts de l'un vers l'autre, un échange dynamique ; les villes exerçant des influences sur les campagnes et inversement. L'un de traits le plus emblématique de ce transfert est d'une part la montée des activités informelles et du chômage dans les milieux urbains et d'autre part l'accroissement de l'agriculture urbaine (Jardin, potager, vergers, etc. en ville).Ce fait est remarquable dans beaucoup des villes africaines.

A partir d'un certain seuil, la progression de l'exode rural fléchit et dans une moindre mesure décroît. Comme il y a eu urbanisation de beaucoup des paramètres socioéconomiques, entre autre de l'espace géographique, la population, les moeurs etc., pourrait- on assister un jour ou est-on déjà en train d'assister, selon des experts, au phénomène asymétrique qu'est la ruralisation. Les chiffres globaux font la prévision que les populations des pays développés préféreront de plus en plus vivre dans les campagnes, c'est-à-dire profiter de tout ce qu'elles offrent comme environnement sain, peu de pollution, paysage verdoyant, etc. Dès lors, les milieux ruraux requièrent des stratégies propres, et il convient de s'intéresser de façon particulière aux aspects des campagnes sur beaucoup des points où elles laissent apparaitre des spécificités1(*).

Notons que dans la foulée de ces mouvements des populations, certains problèmes typiques aux villes ont été ruralisés. De ceux-là, on peut citer la prostitution, la délinquance, le VIH/SIDA, etc. avec tous leurs corollaires d'effets socio-économiques néfastes. Parmi ces problèmes, le VIH/SIDA est le plus frappant de notre siècle en termes des conséquences sur les communautés. Pour nos pays en voie de développement, la ruralisation du VIH/SIDA constitue une sérieuse menace qui vient s'ajouter aux difficultés auxquelles sont déjà confrontés les milieux ruraux. Dans notre pays, la République Démocratique du Congo, plus de 70 % de la population est rurale et constitue la main d'oeuvre fournissant l'essentiel de la production agricole nationale. Il est à craindre que si ce phénomène se poursuit, l'insécurité alimentaire des zones urbaines s'accentue significativement à cause de la montée de morbidité chez les paysans, de la force physique desquels dépend l'essentiel de la production. C'est pourquoi dit-on, que le VIH/SIDA se féminise et se ruralise2(*)

Pour ce travail, l'étude que nous nous proposons d'entamer concerne un projet initié par Catholic Organization for Relief & Development Aid (CORDAID-Bas), une ONG Hollandaise de développement. Impliquée dans la lutte contre la pauvreté, celle-ci travaille dans des centaines de projets à travers le monde. Dans le domaine du VIH/ SIDA en particulier et en RDC, c'est depuis 2005que cette organisation travaille. Destiné au départ à la lutte contre la vulnérabilité et la stigmatisation dont étaient victimes les personnes vivant avec le VIH(PVV), le projet des mutuelles que nous étudions s'est étendu aux autres personnes n'appartenant pas à la catégorie précitée et qui se sont approprié le projet ; en d'autres termes, nous avons constaté que le GSEC a quitté le seul cadre des PVV. Notre étude s'intéressera ainsi à l'impact de ce projet dans un milieu rural, à l'occurrence dans le Territoire de Mahagi.

Etant conscients du fait que la solidité qu'acquièrent parfois les bénéficiaires de tels succès peut se révéler fragile dans beaucoup des cas et que le microcrédit qu'octroient les GSEC n'est qu'un outil parmi d'autres pour  lutter contre la pauvreté, la préoccupation de cette étude se résume à travers la question suivante :

- Après plus ou moins trois ans d'activités, quelle a été jusque-là l'incidence des GSEC sur le niveau de vie des membres ; et cet apport est-il significatif ?

En termes clairs, nous voulons savoir si l'engouement apparent vis-à-vis de l'adhésion aux groupements traduit des réelles avancées en matière de la réduction de la vulnérabilité en milieu rural dont il est question.

0.3. Hypothèse

L'hypothèse est une solution proposée à un problème. C'est une meilleure prédiction basée sur des informations disponibles. Une bonne hypothèse s'accorde avec les faits connus.3(*)

Dans le cadre du présent travail, nous pensons que les différents GESC en Territoire de Mahagi auraient permis à leurs membres de réduire la pauvreté ; ceci par le fait que les membres de différents groupements auraient connus des améliorations au niveau de leurs activités quittant progressivement celles complètement basées sur l'agriculture vers d'autres types d'activités entre autre le petit commerce qui entraînerait par surcroit l'augmentation du niveau de revenus des concernés.

0.4. Objectif du travail

Tout travail scientifique doit avoir un ou des objectifs visés et bien définis. De ce fait, ce dernier poursuit les objectifs ci-après :

- évaluer l'incidence des GSEC en Territoire de Mahagi sur le niveau de pauvreté des membres;

- identifier les facteurs de l'efficacité et évaluer leur application au sein des différents GSEC ;

- Identifier et analyser les contraintes à l'efficacité des GSEC en territoire de Mahagi.

0.5. Choix et intérêt du sujet

La pauvreté extrême menace la vie. Elle prive de nourriture, d'eau et de combustible, d'un abri adéquat, de soins médicaux et d'instruction, etc. Elle touche un milliard d'humains, soit environ la population du continent américain.

Au niveau des individus, les riches ont mis un terme à la pauvreté, à la leur du moins. Mais ce qui fait l'objet de tant des recherches, ce sont les actions qui visent à en libérer tous les humains ; ce qui pour l'instant reste un des défis majeurs des gouvernements et des peuples à l'échelle globale.

Le cas auquel nous nous intéressons dans le cadre de ce travail nous permettra de déceler les facteurs de réussite sur l'ensemble des GSEC étudiés et d'identifier les menaces éventuelles qui peuvent entamer les progrès réalisés.

Ce travail présente un intérêt pratique pour ceux qui, à travers les mouvements associatifs, s'impliquent dans la lutte contre la pauvreté dans les milieux ruraux, ainsi qu'à la communauté des décideurs et donateurs qui pourraient s'en inspirer pour améliorer leurs approches de soutien vis-à-vis des projets financés sur terrain. Les chercheurs quant à eux, pourront y trouver des éléments qui pourraient donner des explications susceptibles de résoudre le problème épineux de la pauvreté.

0.6. Délimitation du sujet

La délimitation du sujet pour tout travail de la sorte a une importance capitale à telle enseigne qu'elle permet au chercheur de circonscrire son terrain de recherche en vue de mener sa recherche avec beaucoup d'efficacité.

Nos recherches trouvent comme champs d'application le territoire de Mahagi, en District de l'Ituri dans la Province Orientale en République Démocratique du Congo. Elles s'étendent sur une période allant de 2010 à 2013.

0.7. Subdivision du travail

Pour des raisons de commodité analytique et d'efficacité dans la recherche, nous avons subdivisé notre travail en trois chapitres, hormis l'introduction et la conclusion générales.

Le premier chapitre traite des généralités sur les GSEC ; le second donne un aperçu sur le milieu d'étude qu'est le territoire de Mahagi ainsi la méthodologie du travail ; et enfin, le troisième chapitre porte sur la présentation des données, l'analyse et l'interprétation des résultats.

CHAPITRE PREMIER : CONSIDERATIONS THEORIQUES SUR LES GSEC

Introduction

Les associations mutuelles ou les coopératives paysannes constituent ce que l'on appelle économie sociale ; concept qui est né d'une part des constats du fait que l'économie telle qu'elle est vécue dans la haute sphère où se retrouvent des classes aisées et des entreprises, les multinationales et d'autre part d' une dynamique visant à rapprocher les fruits de la croissance aux masses généralement pauvres exclues du train de la mondialisation à grande et/ou à deux vitesses. Autrement dit il existe un certain dualisme en ce qui concerne le vécue des réalités économiques. Une économie d'en haut et une d'en bas. L'objet principal de l'économie sociale étant l'homme, celui-ci est mis au coeur des activités. C'est dans cette logique que se sont créés des mouvements coopératifs, des mutuelles, etc. tous ayant l'homme au centre des actions. Les GSEC dont nous parlons dans ce travail, font partie de ce courant. Ailleurs on l'appelle MUSO

Ça veut dire quoi ?

ou encore MUSA

Même chose ici !

,... tout dépend de la déclinaison que revêt les activités des groupes généralement constitués autour de 30 personnes maximum.

1.1. Une Mutuelle ou groupement de solidarité quid est ?

Une mutuelle de solidarité est un groupe de personnes qui se connaissent et décident ensemble de cotiser en vue d'atteindre certains objectifs communs ou de transformer les sommes collectées en crédit rotatif entre les membres4(*).

Donnez la référence svp !

La mutuelle de solidarité diffère de la tontine (Likelemba en jargon locale) dans la mesure où elle constitue son capital avant de prêter et octroie les crédits en fonction des besoins de chacun et non de manière uniforme pour tous.

A partir d'une mutuelle, il est possible de constituer trois caisses à savoir :

· une caisse de crédit ;

· un fonds d'urgence ;

· et/ou une caisse de refinancement.

1) La caisse de crédit ou caisse verte

La caisse de crédit sert au petit crédit local. Les membres cotisent pendant un certain temps le montant qu'ils souhaitent ; la cotisation est récupérable. Une fois qu'un certain capital est accumulé, les membres se prêtent entre eux, en fonction des besoins et des garanties morales ou réelles des demandeurs de crédit.

2) Le fonds d'urgence ou caisse rouge

Le fonds d'urgence n'est pas réellement obligatoire, mais il complète utilement une mutuelle de solidarité. Il est alimenté par des cotisations définitives, non récupérables, dont le montant est fixé par les membres. Dans un premier temps, il peut n'apporter qu'une petite contribution à un membre qui se trouve dans une situation difficile ; plus tard, il pourra déboucher sur un système d'assurance plus sophistiqué (du type assurance hospitalisation) et il pourra aussi couvrir plus de besoins, y compris dans le domaine agricole.

3) La caisse de refinancement ou caisse bleue

La caisse de refinancement se justifie par le fait que les besoins de financement, en particulier du milieu rural, sont immenses et souvent délaissés par les pouvoirs publics. L'argent collecté dans le milieu ne peut suffire à lui seul pour satisfaire tous ces besoins. C'est par cette caisse que pourront transiter les fonds de crédit rural. Cependant, elle ne sera alimentée que si elle a fonctionné correctement pendant une certaine période.

En milieu rural, la collecte de l'épargne (les cotisations des membres) est toujours insuffisante pour couvrir les besoins de crédit en raison de la pauvreté de la population. La caisse bleue permet entre autres de recevoir des fonds d'une institution financière, de l'Etat, d'une organisation paysanne, de personnes du village ou du quartier, etc. ce qui permet d'accroître le volume de crédit en reversant dans la caisse verte l'argent reçu de l'extérieur. La caisse bleue permet aussi aux paysans de réaliser ensemble des achats importants et de bénéficier ainsi des remises, rabais ou ristournes. En effet, en cotisant pour acheter en gros (des semences, des engrais, des planches) les paysans et les artisans peuvent faire des économies significatives. Ces pratiques existent dans les milieux populaires mais sont souvent victimes des détournements de ceux à qui on confie de faire les achats. La caisse bleue va sécuriser les mouvements d'argent dans la communauté.

1.1.1. La mutuelle de solidarité un pédagogue pour l'introduction des banques et assurances

La mutuelle de solidarité permet d'introduire la banque de manière pédagogique et simple au sein du village. Elle est gérée par les populations elles-mêmes, ce qui les rendra peu à peu capables de bien comprendre le système et les enjeux de la banque communautaire. Gérant leur mutuelle avec peu de moyens, elles veilleront certainement à ce que la banque communautaire assure ses services sans dépenser outre mesure. Elle permet une solidarité immédiate. Elle donne une structure d'accueil aux refinancements externes qu'elle peut aussi sécuriser si le volume octroyé est fonction de la qualité de gestion des caisses préexistantes. Enfin, elle permet une accumulation rapide de l'argent au sein du groupement.

251642880Figure : cadre organisationnel GSEC en Territoire de Mahagi

CADRE ORGANISATIONNEL GSEC

251671552CADRE CONCEPTUEL GSEC

GSEC

251652096GSEC

251653120GSEC

251654144251662336251670528251669504GSEC

251649024GSEC

251650048GSEC

251656192GSEC

251655168GSEC

251651072251666432251665408251663360251667456251664384251668480SUPERVISEURS

251648000251660288251659264251658240251657216SUPERVISEURS

251645952SUPERVISEURS

251646976

Coordination CIELS/Mahagi

251644928

BDOM-CARITAS/Mahagi

251643904

251661312

GSEC

251672576

De ce schéma, il faut comprendre quel projet est entré à travers le diocèse catholique de Mahagi au sein duquel il existe un Bureau Diocésain des OEuvres Médicales, BDOM en sigle. Parmi les branches du BDOM on trouve notamment le CIELS (Centre d'Information et d'Education pour la Lutte contre le VIH/SIDA) qui est spécialement chargé des activités de Lutte contre le VIH dans les paroisses à travers le diocèse. Tous les CIELS constituent un réseau dont la structure de coordination est à Mahagi. La coordination des CIELS est appuyée sur terrain des superviseurs (qui sont en même temps formateurs) ayant sous leur responsabilité un certain nombre des GSEC dont ils ont la charge d'encadrer, de former et de contrôler.

1.1.2. Aspects historiques

a) L'évolution des mutuelles en RDC

Nées en 1995 au Sénégal, les mutuelles de solidarité ont été introduites dans la région du Sud-Kivu, en République démocratique du Congo, à partir de 2002, où plus de 1000 mutuelles de solidarité regroupent aujourd'hui plus de 16000 personnes. S'inspirant de la tontine tout en introduisant des règles comptables simples, la mutuelle de solidarité permet l'accumulation des fonds, elle est un outil d'apprentissage de la gestion des flux d'argent au village (autour de la caisse d'épargne-crédit et de la caisse d'assistance sociale) et d'auto-organisation des membres de la communauté sur base des règles démocratiques.

En territoire de Mahagi, c'est vers le début de l'année 2010 qu'on a vu naitre les premières mutuelles de crédit et de solidarité (GSEC). Ce travail a pour mérite d'explorer cette nouvelle expérience, qui articule la micro finance, la micro-assurance et la structuration du milieu pauvre. Même si les performances économiques et sociales du système ne semblent pas très significatives (petites cotisations, faibles montants des crédits et des interventions sociales octroyés en cas de sinistre, etc.), l'expérience en elle-même reste originale et très riche quant à sa contribution à renforcer la cohésion sociale et la structuration du milieu. Elle pourrait ainsi servir de base à la mise en place d'autres mécanismes de finance et d'assurance de grande envergure dans le milieu.

b) La réglementation ou normes en la matière des mutuelles

Processus de création d'une MuSo 

En toutes lettres svp !

: il faut prendre du temps

En raison du risque moral, le processus de création d'une MuSo prend du temps et toute forme de précipitation ne peut être que de mauvais augure. L'expérience a montré que des individus ont profité des fonds des mutuelles pour s'en aller sans suite s'étant fait membres non dans le but de se développer, mais celui d'abuser des autres. C'est le point crucial du processus de création car l'animateur doit conseiller les membres sans leur imposer ou leur suggérer des choix ou des orientations.

Les membres qui créent une MUSO le font parce que, ensemble, ils adhèrent pleinement à l'idée, ils se l'approprient. Ceci demande un travail de préparation en cinq temps :

· Approfondir le concept et la méthodologie ;

· Préparer le matériel ;

· Définir et tester la méthodologie de promotion (choix raisonné de la zone cible, méthodes d'animation adaptées à la population cible, laisser le temps de réflexion aux populations après la sensibilisation, le nombre minimal des personnes réunies, etc.) ;

· Définir le calendrier et le budget de l'opération;

· Créer les outils de suivi pour assurer la pérennité des MuSo promues.

1.2 La pauvreté dans les zones rurales des pays moins avancés (PMA)

Selon un rapport du Fonds monétaire International (FMI) dirigé par MAHMOOD HASAN KHAN, la pauvreté rurale représente presque 63 % de la pauvreté dans le monde; elle atteint 90 % dans certains pays comme le Bangladesh et entre 65 % et 90 % en Afrique subsaharienne (tel n'est pas le cas de plusieurs pays d'Amérique latine où la pauvreté est concentrée dans les zones urbaines). Dans presque tous les pays, les conditions de vie définies par la consommation des ménages et l'accès à l'éducation, aux soins de santé, à l'eau potable et à l'hygiène, au logement, aux transports et aux communications sont bien pires pour les pauvres des zones rurales que pour ceux des zones urbaines5(*).

La persistance d'un niveau élevé de pauvreté dans les campagnes, en présence ou non de la croissance économique globale, a contribué à une expansion démographique rapide et à la migration vers les villes. En fait, la pauvreté urbaine tient en grande partie à ce que les pauvres ruraux cherchent à sortir de leur exclusion en migrant vers les villes. Les politiques publiques génératrices de distorsions, comme celles qui pénalisent le secteur de l'agriculture et négligent les infrastructures rurales (sociales et physiques), ont grandement contribué à la pauvreté, tant rurale qu'urbaine.6(*)

1.2.1. Caractéristiques des pauvres des zones rurales

La caractérisation de la pauvreté est un instrument analytique qui permet d'obtenir une vision générale des pauvres dans leur contexte économique, géographique, institutionnel et social.

Les pauvres ruraux vivent généralement de l'agriculture, de la pêche de la sylviculture et des petites industries et services apparentés. Pour comprendre comment la pauvreté affecte ces individus et ménages, et pour identifier les moyens de l'atténuer, il faut d'abord savoir qui sont les pauvres ruraux.

Les pauvres ruraux ne constituent pas un groupe homogène. Certains auteurs décrivent le caractère multidimensionnel de la pauvreté rurale qui comprend des revenus bas, un accès inéquitable aux biens de production, des connaissances insuffisantes en matière d'hygiène et de nutrition, une dégradation des ressources naturelles, ainsi que la vulnérabilité et le faible pouvoir politique. L'accès aux terres agricoles est un critère important de classification des pauvres ruraux qui amène à distinguer les cultivateurs, qui ont accès à la terre en tant que petits propriétaires ou fermiers, des non-cultivateurs ou travailleurs sans terre, non qualifiés. Il y a toutefois des chevauchements fonctionnels considérables entre ces groupes, dus aux stratégies que les pauvres emploient pour atténuer leur misère face aux changements économiques et sociaux7(*).

Référence svp !

Les cultivateurs, qui constituent la majorité des pauvres ruraux dans les pays en développement, travaillent directement à la production et à la gestion des cultures et du bétail. Etant donné que les petites parcelles dont ils sont propriétaires ou qu'ils ont en fermage ne suffisent pas pour assurer la subsistance de leurs familles, ils prennent d'autres emplois, agricoles ou non, dans leur village et ailleurs. Certains membres de la famille migrent vers les villes, par alternance ou à plus long terme. Dans bien des pays, les petits propriétaires comme les fermiers sont de plus en plus poussés à quitter le secteur agricole. Cet abandon de l'agriculture est sous-tendu par les forces du marché et par les mesures prises par les pouvoirs publics influant sur les taux, les loyers, les prix, le crédit, les intrants et l'investissement public dans les infrastructures sociales et physiques8(*)

Référence svp !

.

Les non-cultivateurs sont peut-être les membres les plus pauvres de la population rurale. Leur nombre a crû rapidement en raison de l'augmentation naturelle de la population et de la déruralisation. Ces travailleurs dépendent de la demande saisonnière de main-d'oeuvre dans l'agriculture et dans les petites industries et services ruraux informels. Les travailleurs sans terre sont vulnérables face aux fluctuations de la demande de main-d'oeuvre, des salaires et des prix alimentaires. Il leur est encore plus difficile qu'aux petits propriétaires et aux fermiers d'avoir accès aux infrastructures et services publics. En outre, à la différence de leurs homologues des zones urbaines, ils sont souvent exclus des dispositifs publics de protection.

Les femmes, dans les populations rurales, tendent à souffrir beaucoup plus que les hommes. Leur dénuement et leur statut social inférieur dans la plupart des sociétés sont l'une des principales raisons de la pauvreté chronique.

1.2.2. Avoirs des pauvres ruraux

La situation économique des pauvres ruraux est influencée par les différents actifs (et leur rendement) détenus au niveau des ménages et de la communauté et à l'échelon supra communautaire. Les voici :

A) Les actifs physiques des pauvres

Comprennent le capital naturel (les droits à la propriété privée ou commune de la terre, des pâturages, des forêts et de l'eau), les machines, outils et bâtiments, le cheptel vif et les stocks de nourriture, et le capital financier (bijoux, assurances, épargne et accès au crédit).

B) Leurs actifs humains

Cette catégorie est constituée de la force de travail des ménages et des communautés (qui est constituée de travailleurs différents par l'âge, le sexe, les compétences et l'état de santé).

C) Leurs actifs infrastructurels

Ce sont les transports et les communications, l'accès aux écoles et aux centres de soins, les installations de stockage, l'eau potable et l'assainissement, que ces services soient fournis par le secteur public ou par le secteur privé.

D) Leurs actifs institutionnels

Comprennent leurs droits et libertés protégés par la loi et leur participation au processus de décision dans la famille et la communauté, ainsi qu'au niveau supra communautaire.

Les deux premières catégories d'actifs sont largement réglementées de manière formelle et informelle par les individus et les communautés. La plupart des ruraux, et en particulier les femmes et les ménages sans terre, sont fortement désavantagés par le caractère inadéquat de leurs actifs et les rendements faibles et irréguliers qu'ils en tirent.

Les différences entre les groupes de pauvres ruraux apparaissent plus clairement dans leurs rapports à l'économie, qui détermine la façon dont ils utilisent leurs actifs et participent à la production. Dans leur ensemble, les pauvres ruraux participent à la production de biens et de services destinés à l'exportation ou à la consommation locale. Les artisans et les travailleurs non qualifiés fournissent de nombreux services et des produits de consommation locale (comme les denrées alimentaires de base) que les petits cultivateurs produisent également. Toutefois, seuls les cultivateurs ont accès à de petites parcelles de terre par la propriété ou le fermage. Ils forment aussi le seul groupe de pauvres qui possèdent ou louent du capital physique, c'est-à-dire des outils, du matériel ou des machines. Les artisans et petits agriculteurs ne disposent que de quantités limitées de capital physique. Ils n'ont aussi qu'un accès limité au capital financier qu'ils acquièrent en grande partie par l'intermédiaire d'agents ou d'institutions informelles, à l'exception des fermiers qui peuvent accéder au crédit formel par l'intermédiaire des propriétaires de leurs terres. Les capitaux empruntés sont souvent coûteux et servent à maintenir la consommation pendant les périodes difficiles ou à acheter les fournitures et l'équipement nécessaire au travail agricole. La main-d'oeuvre familiale est employée à la fois au sein du ménage - sans rémunération - et en dehors, à des travaux rémunérés non qualifiés, agricoles ou autres.

Tous les groupes de pauvres ruraux sont très vulnérables face aux aléas du climat, de leur santé, des marchés, des investissements et des politiques publiques. Il en résulte des fluctuations des prix et des volumes de leurs actifs et de leur production qui peuvent soit aggraver leur pauvreté, soit leur donner la possibilité d'en sortir. Cela tient surtout au fait que les pauvres ruraux n'ont guère les moyens d'absorber les chocs financiers brutaux. En outre, les crises économiques et les catastrophes naturelles peuvent fortement aggraver la pauvreté, et les pauvres auront alors encore plus de mal à en sortir.

1.2.3. Conséquences de la pauvreté dans les zones rurales

Les conséquences de la pauvreté dans les zones rurales sont multiples. Mais, dans ce travail de recherche, nous allons considérer celles que nous pensons les plus pertinentes, soient la dégradation des ressources naturelles et l'exode rural, chacune entraînant des mécanismes de causes à effets.

A) Dégradation des ressources naturelles

Il existe un lien étroit entre la pauvreté rurale et la dégradation de l'environnement. En effet, la dégradation des ressources comme les terres et les forêts et le phénomène comme la pénurie d'eau douce privent la population des ressources fondamentales pour le développement.

En Amérique latine, la plupart des pauvres des zones rurales cultivent des terres particulièrement vulnérables à l'érosion. En effet, sans en être la cause principale, la pauvreté rurale conduit fréquemment à une dégradation des ressources. A cet effet, dans leur étude du cercle vicieux qui frappe les agriculteurs les plus pauvres, Lopez et Valdès cités par Jules ONAN tirent les conclusions suivantes: «A mesure qu'augmente la population, en particulier dans les zones où existent peu de possibilités d'emploi non agricole, se produit un processus d'intensification des cultures. Cette intensification dans le contexte de fragilité des sols conduit généralement à une dégradation rapide des sols, à moins que de lourds investissements soient consentis pour les protéger».9(*)

La pauvreté compromet la capacité d'assumer la gestion de la dégradation des sols car elle limite la possibilité d'économiser pour investir dans la protection des terres cultivées. Ainsi, promouvoir une gestion durable des ressources naturelles est un domaine qui doit faire partie intégrante de la politique communautaire vis-à-vis des pauvres des zones rurales.

Dans les pays pauvres on laisse les terres en jachère pour se reconstituer et améliorer sa production tandis que dans les pays de l'union européenne et aux Etats-Unis, le gel de la terre allant de 15 à 50% a pour objectif de limiter la production afin de procurer un prix rémunérateurs aux agriculteurs10(*).

Arrangez la référence correspondant à ce point !

B) Exode rural

Le phénomène de l'exode rural est aussi lié à la pauvreté dans les zones rurales. En effet, le terme d'exode rural, souvent employé dans le passé, est plus une expression destinée à émouvoir qu'une réalité. Exode au sens strict, signifie un départ en masse. Sous cette appellation, on désigne le plus souvent la migration des ruraux vers les villes, dès lors que celle-ci est relativement importante et continue.

De nos jours, les migrations massives de ruraux vers les villes concernent avant tout les pays en voie de développement. Pour l'ensemble des pays en voie de développement, on peut estimer que le flux net en direction des villes est de 18 à 20 millions de personnes chaque année. En Inde, c'est le cas pour près de 3 millions de personnes11(*).

Arrangez la référence correspondant à ce point !

En effet, c'est moins la misère des ruraux qui est à l'origine des mouvements que la différence du niveau de vie entre la campagne et la ville. Pour François Latortue cité par ONAN, le phénomène d'exode rural exprime la tendance à l'équilibre des revenus et de productivité dans tous les secteurs de la production. En fait, c'est l'un des grands problèmes de l'agriculture. Le phénomène d'exode rural s'explique par les difficultés inhérentes à l'exploitation agricole et les conditions particulièrement défavorables du travail agricole12(*).

Arrangez la référence correspondant à ce point !

Les causes principales de l'exode rural découlent de plusieurs facteurs qui couvrent à peu près tous les aspects de la vie économique et sociale. Ce sont essentiellement les difficultés de la vie paysanne qui se traduisent par une faiblesse de revenu, l'insuffisance et l'inadéquation des services offerts en milieu rural et parallèlement l'attrait de la ville.

Certes, d'autres facteurs peuvent occasionner les mouvements des populations rurales, tels que le facteur psychologique, la politique, les contraintes culturelles etc., mais les causes les plus puissantes demeurent la situation socio-économique précaire des paysans. Car, assez généralement, c'est sous l'aiguillon de la faim, de la misère que se produisent les mouvements des populations. Les ruraux ne se résignant plus de leurs situations intolérables, attirés par le mirage dans les villes ou dans l'autre monde, s'émigrent puisqu'obligés à chercher autre part de nouvelles conditions de vie.

Cependant, si l'exode rural est l'une des conséquences de la pauvreté rurale, il est aussi une cause de la paupérisation rurale entraînant des conséquences graves dans les centres urbains. Ainsi, face aux situations de pauvreté et de malnutrition liées aux problèmes de dégradations de l'activité agricole devenant chaque jour de plus en plus alarmantes, les marges de manoeuvres des paysans demeurent fort réduites. Pour bon nombre d'entre eux, l'unique voie envisageable demeure l'exode rural. Ainsi, chaque année, un nombre élevé d'émigrants laissent les campagnes, se dirigeant, pour la plupart, vers la capitale et les autres villes de province nourrissant l'espoir illusoire d'emplois dans le milieu urbain. Mais, en réalité, ces infortunés ne font que changer leur misère de pôle dans la mesure où ils ne contribuent qu'à alimenter les bidonvilles, lieux de référence de la pauvreté urbaine. Ce qui va entraîner une élévation de la délinquance juvénile, dans le niveau de prostitution, de banditisme etc. considérés comme une stratégie de survie face à l'insécurité alimentaire.

Ce survol nous permet d'identifier certaines causes de la pauvreté rurale dans les PVD

En toutes lettres !

. Comme évoqué précédemment dans le titre, le cas du territoire de Mahagi en République Démocratique du Congo n'est pas loin de ce tableau.

1.3. Visages de la pauvreté13(*)

Arrangez la référence correspondant à ce point !

A. Insuffisance l'eau potable

Compte tenu de l'éparpillement des habitations dans ces milieux, les travaux d'adduction d'eau potable sont onéreux. D'où le plus souvent on recourt a l'érection des ouvrages collectifs ce qui n'en rendent pas autant l'accès aisé aux utilisateurs.

B. L'énergie

La plus grande partie de l'énergie utilisée par les villageois provient de la biomasse ; ce qui au fur et a mesure de l'accroissement démographique inhérent à ces milieux, finit par épuiser les ressources environnementales par la déforestation.

C. L'éducation

Les milieux ruraux ne sont pas les mieux nantis en matière de l'éducation. On y trouve le personnel parmi les moins qualifiés qui n'ont pas pu s'insérer dans le métier d'enseignant en milieu urbain.

D. La santé

Le capital humain est le plus précieux des ressources pour tout système de développement. C'est évident que le mauvais état de santé de la population ralentit la productivité.

E. L'alimentation/ sécurité alimentaire

Le premier effort à faire pour bien appréhender la notion de sécurité alimentaire est d'éviter de l'assimiler à celle de la vulnérabilité alimentaire. Alors que la première se réfère à la performance économique, la seconde correspond à la fragilité ou au manque de résistance face aux contraintes du système alimentaire. Toutefois, les deux se définissent basiquement autour d'un même concept qui est celui de « besoins alimentaires ». D'après l'organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'Agriculture (FAO) et l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), les besoins individuels en aliments varient avec l'âge, le sexe, le poids corporel et le niveau d'activité physique.

Comme définie dans certaines études sur développement rural intégré, la sécurité alimentaire correspond à la capacité d'un pays à approvisionner régulièrement sa population en aliments nécessaires. Ceci peut être fait à partir de la production nationale et/ou d'importations de l'étranger. Dans certains cas, la sécurité alimentaire n'est assurée que quand le pays a la capacité financière d'acheter sur le marché international ce qui manque à la production nationale en aliment de base requis par la population. Une famille a de la sécurité alimentaire quand elle a accès aux aliments nécessaires à une vie saine pour tous ses membres (aliments culturellement acceptables et adéquats en termes de quantité, qualité et garantie).

Les objectifs de sécurité alimentaire consistent à assurer la production alimentaire adéquate, à atteindre le maximum de stabilité dans le flux de tels aliments et à garantir à tous l'accès aux aliments disponibles. En ce sens, la disponibilité des aliments et l'accès à ceux-ci sont deux déterminants essentiels de la sécurité alimentaire. Le premier n'implique pas automatiquement le second ; l'aliment peut être disponible, mais une famille, pour des raisons d'ordre économique peut ne pas y avoir accès.

Quant à la notion de vulnérabilité alimentaire, elle est un peu complexe. Ce n'est pas parce qu'une personne a plus d'aliments à sa disposition qu'elle est alimentairement moins vulnérable. Si elle reçoit ses aliments sous forme d'aide venant d'un autre pays, elle peut d'un jour à l'autre perdre le privilège d'en acquérir.

En ce sens, la vulnérabilité n'est pas forcement en relation directe avec le niveau de pauvreté ou de prospérité d'une personne, d'une famille, d'un groupe social ou d'un pays. Elle traduit la fragilité ou le manque de résistance vis-à-vis des forces naturelles, politiques, économiques, sociales et culturelles, capables de se manifester tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'espace géographique considéré14(*)15( *)

Où est la référence correspondant à ce point ?

1.4. Détérioration de l'Agriculture et Pauvreté rurale

L'agriculture est l'ensemble des opérations ou des travaux de culture du sol poursuivis dans un but de production des végétaux et des animaux utiles à l'homme. Elle est donc une activité économique, puisqu'elle emploie des ressources rares en vue de satisfaire les besoins alimentaires humains.

Dans l'histoire de la pensée économique, nombreux sont les économistes qui s'accordent à reconnaître l'importance de l'agriculture comme branche d'activité économique. Tout d'abord, pour l'école des physiocrates avec François QUESNAY comme chef de file, toute richesse vient de la terre. Au 19siècle, David RICARDO donna à l'agriculture une place privilégiée par rapport aux autres secteurs d'activités économiques.

Dans la majorité des pays les moins avancés, les pauvres vivent essentiellement en milieu rural et sont tributaires pour leur survie de l'agriculture ainsi que du commerce, des services et des activités de transformation qui y sont liées. Ce qui sous entend que, la plus grande partie des revenus des pauvres vivant dans les zones rurales proviennent d'activités liées à l'agriculture. Sur cet aspect des choses, le territoire de Mahagi n'accueille pas d'activités industrielles de transformation. Par contre dans le domaine des services, on peut noter qu'étant un territoire frontalier, Mahagi vit en partie des activités transfrontalières ; on note aussi la présence l'administration publique pauvrement équipée et mal payée à l'image de la situation nationale.

En définitive, pour certains observateurs, la pauvreté rurale est en grande partie liée à la médiocrité de l'agriculture des pays moins avancés bien qu'elle ne soit pas le seul, toute détérioration dans la production agricole aura des incidences négatives sur les ruraux puisqu'ils tirent essentiellement leurs revenus et leurs possibilités d'emplois des activités agricoles.

L'existence de mécanismes de causes à effets entre l'agriculture et la pauvreté rurale entraîne que la pauvreté dans les zones rurales peut aussi causer la détérioration de l'agriculture. En effet, les agriculteurs pauvres, ne pouvant adopter des techniques de production plus intensives par insuffisance de revenus nécessaires pour acheter, hors de l'économie rurale, les intrants indispensables, en vue d'accroître leur production et leur revenu. Donc, le seul moyen selon eux d'échapper à ce fléau est de fuir le milieu rural, ce qui va entraîner une pénurie de bras pour produire plus de denrées alimentaires. C'est dans ce sens que, M. MICHAEL L., directeur de l'unité de recherche sur la pauvreté rurale de l'Université du SUSSEX (Royaume Uni) dans un rapport publié par le Fond International pour le Développement Agricole (FIDA) affirme que : « les programmes de réduction de la pauvreté doivent être réorientés en direction de l'agriculture et des populations des zones rurales »15(*) 16( *)

Où est la référence ?

.

Le rapport indique notamment que, pour réduire la pauvreté dans les campagnes, il faudra encourager la production des denrées de base indispensables à la subsistance des populations pauvres des zones rurales. En conséquence, le développement de l'agriculture a un rôle direct à jouer dans l'atténuation de la pauvreté rurale.

Tout cela est pour démontrer la complexité de la pauvreté rurale. Sa réduction, tout au moins sa limitation, passe par l'élaboration d'un ensemble de stratégies inter- reliées qui doit aboutir à un développement rural harmonieux s'appuyant sur la participation effective de la population et les ressources du milieu.

CHAPITRE DEUX : PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE ET APPROCHE METHODOLOGIQUE

2.1. Présentation du territoire de Mahagi

2.1.1 Situation géographique 

Le Territoire de Mahagi est une des entités Administratives situées au Nord-est de la République Démocratique du Congo, en Province Orientale, dans le District de l'Ituri. Il est situé également dans l'extrême Est des régions d'altitudes aux coffins avec l'Ouganda. Ses caractéristiques dominantes sont : le lac Albert dans toutes les parties Sud-est et les hautes montagnes dans la partie Centrale16(*).

Ce Territoire à une superficie de 5216Km², il est borné par le Territoire d'Aru et une partie de l'Ouganda au Nord, le lac Albert à l'Est, le Territoire de Djugu à l'Ouest et la République de l'Ouganda au Nord-est.

2.1.2 Situation administrative

Il est à signaler que le Nom Mahagi a été hérité de certains noms significatifs, en l'occurrence le nom MAMBA qui était le premier chef de la collectivité des War-Palara, il lui a été attribué le haricot cultivé dans cette contrée dénommé « MAHARAGI » suivant la définition dialectale d'un Belge colonisateur serait à l'origine de l'appellation « MAHAGI »17(*).

Référence !

Le Territoire de Mahagi a été reçu par l'ordonnance N°21/51 du janvier 1958. De ce fait, pour la première fois le chef lieu fut implanté à GIRI-ISWA, c'est une localité se trouvant dans le groupement des Alur. De GIRI-ISWA, il a été déplacé à LENJU toujours dans la chefferie d'Angh'al groupement d'AWOO, alors que depuis 1921, il a été implanté à Mahagi qui est son siège actuel.

Notons que le Territoire de Mahagi est subdivisé en huit chefferies dont la cité de Mahagi et ses avenues s'y ajoutent.

Ø Ces chefferies sont18(*) :

Ø Chefferie d'Alur-Djuganda.

Ø Chefferie d'Angh'al,

Ø Chefferie de Djukoth,

Ø Chefferie de Mokambo

Ø Chefferie de Pandoro,

Ø Chefferie de WalenduWatsi,

Ø Chefferie de War-Palara,

Ø Chefferie de Wagongo,

2.1.3 Situation démographique, historique et économique

2.1.3.1 Historique

L'histoire de peuple Alur se résume comme suit : le peuple Alur se rattache à la grande branche non Bantu appelée Nilotique ; d'un terme conventionnel qui signifie venu du Nil. Les autres rameaux de la même branche sont les Shiluk, les Moero, les Ndinki, les Acoli, les Lang'u, Palwo-Bunyoro, ses diverses branches sont du côté de l'Est. Retenons aussi qu'au cours de leurs migrations, ils ont entraîné les serviteurs d'autres groupes jusqu'à Mahagi où ils ont trouvé des populations autochtones qui se sont déjà installées qu'ils refouleront et seront rejoints plus tard d'autres qui seront attirés par la fertilité du sol de cette contrée19(*).

2.1.3.2 Démographie

Le territoire de Mahagi regorge une population homogène composée des Alur, à l'exception de quelques fractions près des Walendu, des Ukebu habitant respectivement dans les collectivités de Walendu Watsi et des Alur-Djuganda. Le Territoire de Mahagi comptait environs 1 720 399 habitant en 2008

N'y a-t-il pas moyen de donner les chiffres plus récents ? 2011 ou 2012 par exemple ?

dont la répartition par catégorie se présente de la manière ci-après20(*) :

Hommes : 340 564

Femmes : 374 548

Garçons : 487 716

Filles : 517 571

2.1.3.3 Economie

La population du Territoire de Mahagi vit essentiellement de l'agriculture, de l'élevage et de la pêche. Le commerce y est pratiqué par une minorité. Les Alur se sont organisés bien avant l'arrivée des colonisateurs en dynasties. Dans chaque dynastie il y avait une organisation complète dont le tenant du pouvoir était le serviteur. Cette dynastie a été fusionnée pour céder la place à des structures issues de la colonisation afin de bien pratiquer leurs activités économiques précitées21(*).

2.1.4 Aspect climatique

Le Territoire de Mahagi à un climat tempéré. Néanmoins, toute la chefferie de Wagongo à Mahagi-Port et la partie Sud de la chefferie de Mokambo et d'Angh'al avec une prépondérance de la plaine de Djegu sont entièrement comprises dans le type de climat relatif, c'est-à-dire on y trouve le climat tempéré et tropical.

Dans la région tropicale, la température varie entre 25°C et 30°C pendant la saison de pluie et 30°C à 35°C pendant la saison sèche précisément à Djugu. Très souvent la chaleur est quasi-totale pendant les heures nocturnes, ce qui est la cause de la disparition de quelques ruissellements des rivières et la carence d'eau dans la région tempérée. La température varie selon les saisons. Toutefois, ce dernier temps, les caprices climatiques font que les atmosphères ou les précipitations ont subis des bouleversements.

2.1.5 Aspect hydrographique

Le Territoire de Mahagi est traversé par plusieurs rivières et affluents dont les plus importants sont : Kakoy ; Kibali ; Shari ; Vida, etc.

Toutes ces rivières se localisent dans la partie Ouest et Centrale dudit Territoire excepté la rivière Kakoy avec un débit irrégulier et son bassin moins humide.

Cependant, il convient de dire qu'il existe aussi dans cette Entité des sources thermales notamment Avuka à Mokambo-Kaswa très sulfureuses avec plus ou moins 50°C environs, d'autres se retrouvent au delta de la rivière KODA environs 70°C.

A côté des sources thermales et des rivières, il y a des sources artificielles érigées par CIDRII pour l'approvisionnement en eau potable dans certaines parties du Territoire tels que à Mahagi sur place, sur la montagne SISI, à Djukoth sur la montagne Adrasi et cela couvre à la fois LOGO, NDRELE et aussi ses environs y compris VIDA précisément à PANDORO sur TALA-GIRI se retrouvant sur la montagne OTHAN.

2.1.6 Relief du sol et végétation

2.2.6.1 Relief

Le Territoire de Mahagi est constitué de relief accidenté composé des montagnes brutes et coupées des bas-fonds humides. Du sud à l'Ouest, il est divisé en deux régions par la crête de partage du bassin. A l'Ouest, les rivières alors qu'à l'Est les rivières se déversent dans le fleuve Nil. Mais il existe des plaines parcourues par la rivière appartenant au bassin du fleuve Congo et parsemées de quelques montagnes, c'est une région des terres noires et fertiles. A l'Est, il est constitué essentiellement des montagnes à pentes abruptes (Nzii, Akara, Othan).

En fait, les hautes montagnes constituent la chaîne des montagnes qui commence de Mahagi port et se prolonge vers le Kivu. Au pied de ces montagnes se trouvent les lacs, c'est ce qui caractérise la région de grands lacs.

2.1.6.2 Végétation

Le Territoire de Mahagi est couvert par une savane arborisant précisément dans les jardins forestiers entre autre dans la collectivité des WalenduWatsi (KATANGA), dans la collectivité d'Alur-Djuganda (DJALASIGA) précisément dans le groupement d'Angh'al II et Djukoth II qui est non encore organisé d'une manière administrative.

D'une façon générale, les herbes dominantes sont le penicium, l'impétrant et la fougère. En ce qui concerne les arbustes, nous avons l'Erythine qui est le plus connu l'albizzia et le ficusça et là, on retrouve l'acajou qui sert de l'ombre pour des cultures pérennes telles que le caféier, le quinquina, etc.

2.1.6.3 Nature du sol

Il est difficile de classer la nature du sol dans le Territoire de Mahagi. Néanmoins, il diffère d'une strate à une autre. Mais dans sa grande partie, le sol du Territoire de Mahagi est d'une nature argilo-sablonneuse en association de sol des régions granitiques provenant de bassins des rivières.

Par contre, les parties situées aux alentours du lac Albert sont essentiellement composées de sol argilo-argileux, c'est-à-dire sablonneux et caillouteux à certains endroits. On peut remarquer cela à partir de Nyarambe en collectivité des Ang'al en descendant dans la plaine de Djegu jusqu'à atteindre le lac Albert.

2.2. Approche méthodologique

2.2.1. Méthodes et techniques

La méthode est « la discipline qui réfléchit sur les processus rationnels d'une pensée méthodique »22(*).

La logique à la base de la méthode scientifique dérive du mot « metha » qui signifie voie, route, chemin. Par définition, la méthode de recherche désigne «  ce mouvement vers l'objet à saisir, à connaître, à comprendre, à expliquer. Ces méthodes sont concurrentielles et ont fait l'objet de présentions diverses »23(*).

Tout chercheur fait appel au cours de son étude à un ensemble de méthodes susceptibles de le conduire à une explication du phénomène observé en vue de le vérifier ou de le démontrer.

Dans le cadre du présent travail, nous avons estimé que notre objectif ne pourrait être atteint qu'à la suite de l'utilisation de la méthode inductive associée à la méthode statistique.

L'induction est une « généralisation par laquelle on étend à une classe d'objet ce que l'on a observé sur l'individu ou quelques cas particuliers ».24(*) Elle sert à utiliser les faits observés pour élaborer une théorie ou une explication, en dégageant des lois ou des règles à partir du plus général.

L'interprétation qui sera faite au niveau de différents indicateurs de notre objet d'étude permettra de généraliser le résultat sur l'ensemble du problème mis en jeu. De cette manière, l'usage de cette méthode aura sa raison d'être dans ce travail.

La méthode statistique, quant à elle, vise à donner une description quantitative de la société considérée comme un tout organisé. Il s'agit de définir, de délimiter les classes, de spécifier les caractéristiques des membres de ces classes, d'en mesurer l'importance ou la variation. Elle est aussi une méthode d'expérimentation, de preuve et d'analyse.

Cette méthode nous a permis d'analyser, d'interpréter et de dresser une comparaison à l'aide de tableaux et de graphiques, les données chiffrées recueillies pour évaluer le niveau d'amélioration de la qualité de vie des populations dans le milieu de recherche.

La méthode seule ne suffit pas ; elle doit tout naturellement être combinée avec les techniques pour qu'elle parvienne à atteindre les résultats escomptés.

La technique est un moyen ou un procédé qui permet au chercheur de rassembler les informations nécessaires afin de clarifier une étude.25(*)

Pour notre étude, nous avons utilisé les techniques ci-après :

0. La technique documentaire

Elle permet à l'enquêteur de récolter ou de recueillir les données à partir des documents permettant au chercheur d'avoir des informations et des renseignements sur les phénomènes qu'il désire tester26(*).

Cependant, cette technique nous a permis d'exploiter d'une manière succincte les divers documents relatifs à notre thème ou sujet, notamment les mémoires, les articles, les textes officiels, les notes de cours et les différents rapports des entités territoriales qui nous ont fourni plus de précision, d'exactitude et de renseignement pour le bon succès de ce travail.

1. La technique d'interview libre

Elle est un procédé d'investigation scientifique utilisant un processus de communication verbale pour recueillir des informations en relation avec le but fixé27(*)

En tant que telle, elle a pour but d'organiser un rapport de communication verbale entre deux personnes, l'enquêteur et l'enquêté, en vue de recueillir certaines informations de l'enquête concernant un objet précis.28(*)

Celle-ci nous a permis d'amasser des informations susceptibles de fournir les éléments de réponse aux questions de la problématique, et bien évidemment de compléter les informations livrées par les documents.

2. La technique d'échantillonnage

Elle consiste à choisir un nombre limité d'individus de la population d'étude dont l'observation nous permet de tirer une conclusion applicable à la population entière de laquelle elle a été choisie29(*)

La statistique consiste à étudier un ensemble d'objets (on parle de population, composée d' individus ou unités statistiques) sur lesquels on observe des caractéristiques, appelées variables statistiques. Mais la population peut être trop vaste pour être étudiée dans sa totalité, par manque de moyens, ou de temps. D'où le bien-fondé de travailler avec un échantillon.

a) Population d'étude

Notre population d'étude comprend 13000 membres repartis dans près de 400 Mutuelles ou GSEC en Territoire de Mahagi. Dans le Territoire cité, ces GSEC sont actifs dans seulement 4 collectivitésà savoir : Djukoth, WarPalar, Panduru et Ang'al.

b) Dimension de l'échantillon

Nous avons subdivisé l'échantillon en 2 grands groupes (cfr Tableaux 1 et 2) :

- Les chefs de ménages : 61unités statistiques.

- Les responsables des GSEC : 16 unités statistiques.

Tableau 1 : Echantillonnage par sexe des chefs de ménages

Sexe

Effectif

Pourcentage

 

F

28

46%

 

M

32

52%

 

Total

60

100%

 

Source : nous-mêmes

Figure 2

La répartition des unités statistiques comme présentée dans graphique donne 46% des femmes et 52% des hommes sur l'ensemble de 61 personnes interrogées.

Tableau 2 : Echantillon des responsables de GSEC par sexe

Sexe

Effectif

%

F

4

25%

M

12

75%

S/Total

16

100%

Source : nous-mêmes

Dans le cas de ce tableau 2, nous avons 16 personnes dont 4 femmes soit 25% et 12 hommes soit 75 %. Par ce ces chiffres il en ressort que la plupart des GSEC sont dirigés par les hommes. C'est un fait que dans les milieux ruraux il n'est pas évident que la gente féminine occupe des postes de responsabilité publique et moins encore lorsqu'il s'agit des ce genre d'activité impliquant de l'argent. Cela n'est sans doute pas lié à une démarche rationnelle. Dans le tableau 13 plus bas, la répartition par sexe des membres à travers différents GSEC permet de souligner de façon particulière la contribution de la femme dans l'amélioration du bien-être, objectif de ces activités.

3. La technique de questionnaire

Le questionnaire est défini comme un guide pratique écrit, précis et détaillé identique pour tous les enquêtés, comportant une série des questions concernant un problème et à laquelle on attend une information30(*). Elle a permis l'obtention des informations nécessaires en matière de lutte contre la pauvreté.

On distingue deux types de questionnaire ; entre autre le questionnaire fermé et le questionnaire ouvert. Nous avons fait usage de tous ces deux types de questionnaire dans notre travail.

Ici nous faisons allusion au fait qu'à titre principal nous avons utilisé le questionnaire fermé que nous avons du le cas échéant, compléter par des questions complémentaires découlant des points de vue que les enquêtés.

4. La technique statistique

Elle nous a paru utile à l'occasion du traitement des données. Grâce à elle, il nous a été aisé de présenter, d'analyser et d'interpréter nos résultats.

Dans notre étude, le traitement a été réalisé grâce au logiciel Excel qui nous a servi au calcul des paramètres statistiques.

2.2.2. Spécification des variables

Pour essayer de saisir l'incidence des activités des GSEC sur le niveau de vie des membres, nous avons pris en compte l'étude des variables suivantes :

a) Age des individus : permet d'avoir une vue générale sur le fait que ceux-ci sont actifs et jouent rôle important dans la lutte contre la pauvreté dans leurs ménages respectifs ;

b) Le sexe de la population : cette variables nous a permis d'analyser l'implication l'aspect genre particulièrement la part des femmes dans l'amélioration de la situation des ménages. Il est un fait connu que les femmes dans les milieux ruraux assurent la grande partie de la survie familiale ;

c) La fréquence des prêts aux membres : elle permet de tirer des conclusions sur la vitalité des groupements de solidarité et de crédit ;

d) Durée des membres de l'échantillon dans les GSEC : le fait que l'on demeure membre d'une mutuelle peut traduire un intérêt qu'on a d'en faire membre ;

e) Réalisations individuelles des membres de l'échantillon : ceci permet de voir à travers les différentes catégories des réalisations une tendance vers le développement ;

f) Répartition de membres suivant la difficulté ou pas de rembourser les prêts ainsi que les causes de non remboursement des prêts : ceci nous permet de déterminer comment les membres remboursent les prêts et pourquoi ils n'arrivent pas à le faire ;

g) Niveau de bénéfice réalisé par les membres : peut expliquer dans une certaine mesure l'augmentation des revenus chez les paysans ;

h) Investissement des prêts reçus par les membres : ici nous verrons sur quelles activités se reposent l'essentiel des membres pour fructifier les prêts reçus.

i) Montant des prêts reçus par les membres : cette variable détermine quelle quantité de fonds les membres sont capables de gérer ;

j) Répartition de l'échantillon selon adresse et/ou collectivité : peut exprimer la représentativité de l'échantillon ;

k) Niveau de satisfaction des membres par rapport aux prestations des GSEC : permet d'estimer le niveau d'attachement des membres aux valeurs défendues par les mutuelles telles que la solidarité, l'entraide ;

l) Montants globaux des liquidités dans les GSEC enquêtés : détermine quel effort d'épargne les membres sont prêts à consentir en vue de construire un capital social ;

m) Répartition des individus par sexe dans les GSEC enquêtés ;

n) Répartition des Enquêtés par classe d'âge et par sexe.

CHAPITRE TROIS : PRESENTATION DES DONNEES, ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS

Introduction : La thèse du développement endogène

Pendant que nous nous acheminons vers la fin de ce travail, il nous semble utile de mettre un accent particulier sur ce que certains auteurs appellent le développement endogène.

Au cours de ces dernières années, certains changements au niveau du développement économique ont pu être observés. Ces changements témoignent de l'émergence d'un nouveau paradigme du développement, qui met désormais l'accent sur la prise en charge du développement par les milieux locaux eux- mêmes.

Dès lors, la problématique du développement endogène, apparaît au terme d'un long processus historique qui souligne sa pertinence dans la phase actuelle de mutation des structures et de l'organisation de l'économie.

Généralement, le concept Développement implique un mécanisme de changement. Ce changement repose essentiellement sur deux facteurs que sont l'innovation et la conservation. L'innovation comme générateur d'une création et la conservation comme processus de perpétuation des éléments dynamiques pour le maintien de l'identité culturelle. Ainsi, le développement est « le processus par lequel une société se donne les moyens de mobiliser ses forces productives sans la transformation de son milieu en vue d'améliorer les conditions de vie et de bien-être de ses membres. Bref, un processus global incluant l'ensemble des aspects de la vie et impliquant la participation des collectivités locales tout autant à la prise de décision qu'à la réalisation des activités de développement. Ainsi envisagé, le développement réside moins dans un résultat atteint que dans un ensemble d'activités réalisées selon les attentes des collectivités concernées avec leur accord et leur participation »31(*).

Arrangez la référence !

Le développement endogène ne peut être repéré de manière statique ; il s'agit essentiellement d'une dynamique. Les acteurs sont divers et ont des intérêts non nécessairement concordants, mais peuvent être en mesure de coordonner leur action sur des projets communs. Une telle dynamique se traduit concrètement par une stratégie, c'est-à-dire, une coordination implicite ou au contraire, concertée des actions des acteurs.

De ce fait, on peut dire que le développement endogène est celui qui émerge des initiatives et du dynamisme des communautés locales, il valorise les ressources humaines, financières et matérielles locales et suscite des comportements innovateurs axés sur la prise en charge, la créativité et l'esprit d'entreprise. Et l'on rejoint BERNARD PECQUEUR pour qui « le développement endogène est une dynamique qui met en évidence l'efficacité des relations non exclusivement marchandes entre les hommes pour valoriser les ressources dont ils disposent »32(*).

Donnez la référence svp !

Dans ses principes, cette politique admet l'idée que toute population est à même d'initier le processus d'amélioration de ses propres conditions de vie. En d'autres termes, elle reconnaît que chaque communauté humaine est pourvue de grandes potentialités pour s'organiser et faire face avec des appuis ponctuels, aux problèmes basiques du développement.

En définitive, le développement endogène est une pratique de développement et non une nouvelle théorie qui complèterait celles déjà proposées, mais une méthode qui permet d'engager des processus à partir des propositions de la population tout en prenant en compte les contraintes macro-économiques.

Dans le cadre de ce travail, et face aux divers problèmes auxquels font face la population rurale congolaise et celle de territoire de Mahagi en particulier, c'est l'approche du développement endogène qui est préconisée comme un des éléments de sortie de la paupérisation.

L'initiative des mutuelles de solidarité ou GSEC en Territoire de Mahagi est une tentative sérieuse qui cadre avec la notion d'endogeneité du développement. En effet ne dit-on pas que l'on ne travaille mieux que pour soi ? La plupart des projets exécutés par les ONG dans nos milieux ruraux n'atteignent très souvent pas les résultats escomptés à cause de ce que nous pouvons appeler « la non appropriation » par les bénéficiaires qui ne sont pas associés au processus de l'élaboration. Malgré toutes les bonnes volontés de les aider à se développer, il subsistera un certain déphasage entre les attentes et les réels besoins en cas du non implication des communautés destinataires des projets de développement. Même l'évaluation de tous ces projets, généralement positive, n'est qu'une façon de s'offusquer de tout travail de fonds sur la problématique de l'inadéquation des projets avec les réalités de base ; et ce, avant, pendant et après projet.

3.1. Présentation des données et mesure des avancées des GSEC

A travers les données qui suivent nous allons scruter au fil des chiffres, combien de manière éloquente, des initiatives portées par la base peuvent canaliser en leur sein des énergies capables de faire la différence là où des projets désintéressés ont tant de mal à faire leurs preuves.

Tableau 3 : Répartition des individus de l'échantillon suivant leur adresse/collectivité

 

Adresse

Effectifs

1

Ambere

5

2

Ang'al

4

3

Ambaki

1

4

Dro

1

5

Dri

1

6

Banda

1

7

Djegu

1

8

Kudinywara

16

9

Mahagi/caritas

1

10

Mahagi/gamba

1

11

Mahagiavmahagi

4

12

Mahagi/Njura

1

13

Mahagi/centre

1

14

Ngote

1

15

Nyarambe

10

16

Ukebubanda

1

17

Ugeng'o

1

18

Ther Abga

5

 

Total

56

 
 
 

Sources : nos enquêtes

Dans le tableau ci-dessus, il est présenté la répartition par adresse physique des membres qui constituent l'échantillon d'étude dans ce travail. Nous avons pensé que l'éparpillement des individus sur le plan géographique pourrait par le fait de l'éloignement des localités, jouer un rôle positif sur la représentativité. Néanmoins il vaut mieux relativiser ceci par le fait que le territoire de Mahagi présente une certaine homogénéité socioculturelle (moeurs, langue etc.), voire économique (un milieu rural).

Tableau 4 : Nombres des prêts reçus par les membres

No

Nombre des prêts

Nbe pers.(f)

f.Xi

Xi

Moyenne

Pourcentage

9

41 - 45 fois

2

86

43

 

4%

8

36 - 40 fois

0

0

38

 

0%

7

31 - 35 fois

0

0

33

 

0%

6

26 - 30 fois

3

84

28

 

5%

5

21 - 25 fois

0

0

23

 

0%

4

16 - 20 fois

4

72

18

 

7%

3

11 - 15 fois

2

26

13

 

4%

2

6 - 10 fois

10

80

8

 

18%

1

1 - 5 fois

36

108

3

 

63%

Ó

 

57

456

 

8

 

Source : Calculs de l'auteur sur base des données de l'enquête

De ce tableau, il se dégage qu'en moyenne les membres ont pris 8 fois les prêts sur les 6 derniers mois. En cumulant les 2 premières classes allant de 1 à 10 fois, on a un pourcentage cumulé de 81 % d'individus qui ont bénéficié des prêts dans cet intervalle des fréquences. Ceci témoigne d'une certaine vitalité au sein des groupements.

Tableau 5 : les Réalisations individuelles des membres

Réalisations

Effectifs

Pourcentage

Investissement

39

41 %

Scolarisation

26

28%

Santé

27

29%

Alimentation

1

1%

Autres

1

1%

Total

94

100%

Source : Nos enquêtes

En ce qui concerne le tableau ci-dessus et au vue de notre problématique, à savoir l'incidence des GSEC sur le niveau de vie des membres, il nous a été utile de catégoriser les réalisations individuelles à l'issue d'une certaine période. Il en est ressorti que 41% des personnes interrogées ont affirmé avoir tiré partie de ces activités en investissant les gains obtenus. Ce que nous désignons par dépenses d'investissement est représenté ici par l'achat des bien durables tel que : terrain, Moto, vélo, machine à coudre, tôles, briques, terrain de culture, etc. En poursuivant l'analyse, les besoins de santé et la scolarisation des enfants viennent respectivement en 2e et 3e lieu. La leçon à retenir est que plus il y a investissement dans un milieu on va vers le développement. Nous pourrions estimer sur base de cette observation que les GSEC contribuent progressivement au développement dans le chef de leurs adhérents.

Tableau 6 : Répartition de membres suivant la difficulté ou pas de rembourser les prêts

Difficultés

Effectifs

%

Non

48

80%

Oui

12

20%

Total

60

100%

Source : Nos enquêtes sur terrain

Les commentaires découlant du tableau 5 précédent sont corroborés par les observations recueillies dans le tableau 6 ci-dessus. En effet 80 % des personnes affirment ne pas avoir des difficultés à rembourser à temps leurs emprunts contre 20% qui ont affirmé le contraire. Ce taux plus ou moins élevé de recouvrement des prêts par les mutuelles ou GSEC peut se révéler être un facteur incitateur à l'adhésion aux idéaux de la solidarité rurales et de l'entraide à travers le crédit. Quant aux 20 % des personnes ayant difficile à rembourser, il convient de dire qu'elles finissent par le faire tout de même mais, avec des frais de pénalité. Le graphique ci-dessous visualise ces données :

Tableau 7 : causes de non remboursement à temps des prêts reçus.

Raison

Effectives

%

Taxe

8

62%

Mauvaise récolte

1

8%

Changements climatiques

1

8%

Maladie

1

8%

Envir. Eco. difficile

1

8%

confiscation

1

8%

Pourquoi le total donne 13 ici alors que dans le tableau précédent ceux qui éprouvent des difficultés de remboursement sont 12 ? il faut harmoniser ce chiffre. Ceci doit être conforme avec le tableau précédent.

 
 
 

Source : Nos enquêtes

Dans ce tableau, 62 % des personnes ayant des difficultés à pouvoir rembourser leurs prêts pensent que les taxes parfois nombreuses sur leurs petites activités en constituent la principale cause. Ceci expose la problématique du système fiscal de notre pays qui souvent n'est pas incitatif pour les très petits commerçants. Notons en passant qu'il est évident que le prélèvement des taxes peut être une des causes de l'aggravation de la vulnérabilité chez les paysans qui subissent déjà beaucoup d'autres tracasseries de la part des hommes en uniformes (Policiers, Forces armées).

Tableau 8 : Affectation des prêts reçus par les membres

Activités

Effectives

%

Petit commerce

48

80%

Agriculture/Elevage

7

12%

Artisanat

1

2%

Construction

2

3%

Consommation

1

2%

Scolarisation enfant

1

2%

Total

60

100%

Source : Nos enquêtes sur terrain

Visuellement, cette situation peut être représentée dans le graphique ci-dessous :

Figure 8.

De ces tableau et graphique, il sied de signaler qu'une grande partie, soient 80% des membres, utilisent leurs prêts pour exercer le petit commerce. Ce terme générique « petit commerce » englobe un très large éventail des petites activités telles que la vente de bière locale, des poissons, des fretins, des papyrus etc. Ceci nous permet d'affirmer que dans ce milieu rural, l'agriculture n'est pas nécessairement au premier rang des sources de revenus. A cela on peut ajouter qu'une autre partie a investit dans l'agriculture et/ou l'élevage dans le but de générer les revenus. La conclusion à tirer est telle que, le fait que de moins en moins les individus dépendent des revenus tirés de l'agriculture témoigne d'une certaine évolution positive.

Le Territoire de Mahagi, essentiellement agricole, subit une poussée démographique importante, il en découle des conflits fonciers multiples. La raréfaction ainsi que l'atomisation des parcelles des terres cultivables sont autant des menaces qui ajoutent la vulnérabilité chez les paysans. L'une des conséquences immédiates de ce phénomène serait logiquement la baisse de production liée à la pression sur les terres arables et sur l'environnement. Toute initiative qui pousserait à la diversification des revenus paysans dans ce territoire est une bonne chose. C'est un défi que semble relever les GSEC dans une certaine mesure.

Tableau 9 : Montant des prêts reçus par les membres (en Ugsh

Ca veut dire quoi ? en toutes lettres svp !

)

 

Montants en Ushs

(2500ush = 1$)

Effectifs

1

10000-50000

5

2

60000-100000

16

3

110000-150000

9

4

160000-200000

6

5

210000-250000

2

6

260000-300000

7

7

310000-350000

1

8

360000-400000

0

9

410000-450000

2

10

460000-500000

2

11

510000-550000

0

12

560000-600000

0

13

610000-650000

0

14

660000-700000

1

15

(700000-2000000)

8

 

 TOTAL

59

Source : Nos enquêtes

Commentaire ??????

Tableau 10 : Niveau de satisfaction des membres par rapport aux prestations des GSEC

Niveau de satisfaction

Effectifs

%

Très bon

1

2%

Assez bon

3

5%

Bon

56

93%

Total

60

100%

Source : Nos enquêtes

Dans le tableau ci-haut, les chiffres indiquent que les quasis totalité des membres sont satisfaits des prestations des GSEC. L'un des nos objectifs dans ce travail était d'identifier les facteurs de l'efficacité et d'évaluer leur application au sein des différents GSEC. La satisfaction dont les membres font montre est une démonstration de leur adhésion. Pour certains membres que nous avons rencontrés, le GSEC est un soutien important, une sorte de rempart face aux aléas socio-économiques. D'autres y trouvent un moyen de réaliser des projets comme indiqué dans le tableau 4 plus loin. L'appropriation dont il est ici question est un facteur majeur qui accroit l'efficacité de cette initiative.

Tableau 11 : Durée des membres dans les GSEC

No

Durée en mois (X)

Effectif

f.X

%

Moyenne (mois)

7

48

8

384

13%

 

6

36

11

396

18%

 

5

24

4

96

7%

 

4

12

31

372

52%

 

3

9

1

9

2%

 

2

6

4

24

7%

 

1

3

1

3

2%

 

Ó

 

60

1284

100%

21.4

Source : Nos enquêtes

Dans le tableau ci-dessus, les données recueillies révèlent qu'en moyenne, sur l'échantillon de 60 personnes, chaque membre a déjà une durée de plus d'une année (21 mois) dans le GSEC. Autant dire que l'argument de la satisfaction et surtout de l'intérêt affiché vis-a- vis de l'affaire est valable comme dit dans les tableaux qui précédent.

Tableau 12 : Montants globaux de liquidité dans les GSEC enquêtés (en US)

 

Nom des GSEC

Montants USD

Moyenne

1

Acamkukwor de banda

5803.38

 

2

Aloci Wi can

3200

 

3

Aloci Wi can

5200

 

4

AtekKujuwada

1714.8

 

5

DhurLoyoTego

112

 

6

DikirDharu Can

1080

 

7

Dikirketong'omdongo

6000

 

8

Dikirirber

2400

 

9

MerBer

1600

 

10

Safina

1600

 

11

Tekalkavario

4000

 

12

Umoja I

1740.98

 

13

Umoja II

18800

 

14

Umoja III

18800

 

15

Umoja/Ambere

1600

 

16

wachidu I-wangwa

2800

 

 

Total

76451.16

4778.1975

Source :

Ce tableau renseigne sur 16 GSEC une liquidité globale de 76.451 $USD ; ce qui est déjà significatif. La moyenne donne 4.778 $ USD. Nous voulons rappeler ici que le nombre total des GSEC s'élève à 400 sur l'ensemble du Territoire de Mahagi. Vus sous cet angle, l'observation qu'on en a est que les GSEC démontrent une certaine capacité à mobiliser l'épargne paysanne, dans un contexte ou les institutions bancaires sont quasi-inexistantes. Les activités en milieux ruraux ont besoin de financement.

ON DOIT INSERER UN TITRE ICI

Tableau 14 : Répartition des individus par sexe dans les GSEC enquêtés

 

Nom des GSEC

F

M

Total

 

1. Acamkukwor de banda

14

16

30

 

2. Aloci Wi can

24

6

30

 

3. Aloci Wi can

23

7

30

 

4. AtekKujuwada

18

6

24

 

5. DhurLoyoTego

16

6

22

 

6. DikirDharu Can

14

1

15

 

7. Dikirketong'omdongo

21

9

30

 

8. Dikirirber

24

6

30

 

9. MerBer

18

6

24

 

10. Safina

23

5

28

 

11. Tekalkavario

25

7

32

 

12. Umoja I

18

8

26

 

13. Umoja II

18

12

30

 

14. Umoja III

18

12

30

 

15. Umoja/Ambere

17

8

25

 

16. wachidu I-wangwa

19

11

30

 

Total

310

126

436

Figure 13

Les chiffres du tableau 13, laissent apparaitre un nombre plus de 2 fois élevé des femmes dans les GSEC enquêtés310 femmes contre 126 hommes. Il y a lieu de se poser la question de savoir si ce niveau d'adhésion des femmes aux groupements peut expliquer en partie le succès de ce projet ? ou bien cette situation s'explique par la théorie selon laquelle dans les milieux ruraux, les femmes sont celles sur qui reposent l'essentiel de la charge familiale et que par conséquent, pour augmenter leur pouvoir d'achat elle recourent facilement à ce mode de crédit rapproché qui n'offre pas trop de difficultés d'accès.

3.1.2. Ecueils /les ratés

Les menaces qui pèsent sur les GSEC en Territoire de Mahagi peuvent être exprimées en ces termes :

- La plupart des GSEC partagent les fonds accumulees après chaque 6 mois et recommencent de si tôt. Ceci n'est pas de nature à optimiser les gains car le temps de la reprise de l'élan pourrait être capitalisé et permettre aux caisses d'accumuler des sommes substantiels afin d'élargir leur capacité d'octroi de micro crédit. Pour accroitre de façon continue les ressources, il faudrait prolonger dans le moyen terme l'échéance de partage au lieu de 6 mois, passer par exemple a une année. Pour le faire un changement des lignes directrices est nécessaire de la part de la coordination des GSEC. Si les opérations d'épargne et de micro crédit sont effectuées sur une durée de moyen terme, le cumul des fonds pourrait alors amorcer un début d'amélioration durable du capital social des membres. On pourrait alors envisager de mettre en place des structures de canalisation des fonds vers des investissements en moyen terme. On augmenterait ainsi la rentabilité de l'épargne.

- Comme signalé plus haut, la création de coopérative qui pourrait couronner les efforts prend du retard car la méfiance induite par les désagréments causés par les dérapages de micro finances est encore présente dans les esprits. Il faudrait un peu plus de temps et de sensibilisations aux animateurs pour l'asseoir.

CONCLUSION GENERALE

Nous voici arrivé au terme de notre travail qui a porté sur les groupements de solidarité d'épargne et de crédit (GSEC) en territoire de mahagi : une réponse à la pauvreté en milieu rural.

Le point de départ de notre étude était de savoir si après plus ou moins trois ans d'activités d'octroi de micro finance, quelle en a été l'incidence sur le niveau de vie des membres. Il était donc question de savoir si l'engouement apparent vis-à-vis de l'adhésion aux groupements traduit des réelles avancées en matière de la réduction de la vulnérabilité en milieu rural dont il est question.

Pour répondre à cette question, nous avons estimé que les différents GESC en Territoire de Mahagi auraient permis à leurs membres de réduire la pauvreté ; ceci par le fait que les membres de différents groupements auraient connus des améliorations au niveau de leurs activités quittant progressivement celles complètement basées sur l'agriculture vers d'autres types d'activités entre autre le petit commerce qui entraînerait par surcroit l'augmentation du niveau de revenus des concernés.

Pour atteindre notre objectif et vérifier l'hypothèse de recherche formulée, nous avons recouru aux méthodes inductive et statistique ainsi qu'aux techniques d'échantillonnage, aux observations individuelles, à l'analyse documentaire et à l'interview libre et au questionnaire en vue de récoler les données dont nous avions besoin.

Quant à la technique statistique, celle-ci nous a paru utile à l'occasion du traitement des données obtenues.

La démarche méthodologique adoptée telle qu'exposée nous a amené aux observations selon lesquelles les actions de GSEC constituent un apport important pour les membres. En effet le mode de crédit solidaire pratiqué au travers les groupements porte les adhérents dans l'amélioration de leurs revenus. Les données dans les tableaux complétés par des graphiques adjacents, ont les uns après les autres, amené des bases chiffrées propres à renforcer nos supputations. On pouvait le voir par exemple dans le tableau 5 traitant des réalisations individuelles des membres où beaucoup d'entre eux investissent dans l'amélioration de leur habitat (maison, tôle, briques cuites etc.) ou d'achat des moyens de production locale tels que vélo, moto et autres.

Le tableau 10 du niveau de satisfaction vis-à-vis des prestations des GSEC a apporté des éléments quant à l'attachement de la base à ce moyen de lutte conte la pauvreté en milieu rural ou l'accès au crédit bancaire formel demeure quasi impossible.

Nonobstant de ce point d'optimisme, certaines questions pertinentes ouvrent la voie à des recherches futures : l'identification des pratiques informelles de micro finance et de micro-assurance (dont les GSEC, les mutualités claniques, etc.) ainsi que des facteurs d'adhésion ou de non adhésion et d'abandon à/des ces pratiques, la contribution des GSEC à la structuration du milieu, l'efficacité financière des GSEC etc.

Loin d'avoir complètement épuisé le sujet, nous ne saurions prétendre avoir parfait les connaissances en matière de la lutte contre la pauvreté en milieu rural dans notre pays. Le monde rural regorge beaucoup des potentialités propices au décollage de notre pays, mais paradoxalement, il reste pauvre. Ainsi nos recommandations se résument en ces termes :

- Pour les pouvoirs publics, le développement rural en République Démocratique du Congo exige une politique destinée à combattre non seulement des problèmes liés aux techniques de production agricole ou forestière mais aussi ceux relatifs à d'autres aspects économiques et sociaux. Une telle politique ne peut être conçue et menée à bonne fin qu'avec la participation active d'une équipe de cadres professionnels, choisis non sur la base du clientélisme ou de militantisme mais en fonction de leurs compétences. C'est seulement à ce modeste prix qu'on pourra mettre fin à la culture de la pauvreté rurale en RDC. Il faut cela de la réelle volonté politique au lieu du volontarisme tel qu'affiché de nos jours.

- Aujourd'hui, le développement rural ne doit pas être considéré comme une oeuvre de bienfaisance sociale mais plutôt comme un investissement socialement rentable dans le cadre d'une stratégie globale de relance de l'économie nationale. Les financements consentis pour le réaliser, peuvent favoriser à la fois une croissance évidente de l'offre de produits agricoles et artisanaux ainsi qu'une augmentation considérable de la demande de ceux-ci. La clé du succès d'un tel processus de reprise économique réside dans le choix et la coordination de mesures et actions définies dans le cadre d'une perspective de freinage de l'exode rural.

- Une telle perspective exige une nouvelle conception de la ruralité de la part de ceux qui s'engagent dans le développement rural en RDC. Le rural ne peut plus se réduire à l'espace agro-sylvo- pastoral. Sa dynamique est actionnée par son composant humain. Dans le cas de la RDC, l'amélioration du bien être en milieu rural ne peut être assurée sans la prise en compte des questions suivantes : organisation des milieux résidentiels, insertion professionnelle des jeunes ruraux, l'accès au crédit agricole.

- Cependant, aucune de ces mesures n'aura d'impact positif sur le monde rural si elles sont prises sans la concertation des paysans. Aussi proposons nous que ces mesures soient prises dans une perspective de développement endogène qui, dans son essence, admet l'idée que toute population est à même d'initier le processus d'amélioration de ses propres conditions de vie, car, le développement endogène comme on le dit tantôt, a pour objectif :

Ø d'aider les gens à trouver des moyens d'organiser des programmes d'effort personnel ;

Ø de fournir des techniques d'action coopérative dans le cadre de plans que la population locale élabore et exécute pour améliorer son propre niveau de vie.

BIBLIOGRAPHIE

Bibliographie très pauvre !

OUVRAGES

1) PIANDJI Sébastien, Module de l'animateur des Groupements de Solidarité d'Epargne et de Crédit des PVV, PA et autres Vulnérables, Mai 2010

2) MAHMOOD Hasan Khan, La pauvreté rurale dans les pays en développement. 2001

3) BADOUIN Robert, Économie rurale, Paris éd. Armand Collin, 1971.

4) MAHMOOD Hasan Khan, La pauvreté rurale dans les pays en développement. 2001

REVUES

1) PNUD, Lutte contre la pauvreté, In  www.ci.undp.org/pauvreté2.htm

2) Lopez et Valdès, Pauvreté rurale en Amérique latine, In  www.fao.org

3) FIDA, Journée sur la réduction de la pauvreté rurale dans Le monde, communiqué mars 2002,  www.ifad.org

COURS ET MEMOIRES INEDITS

1) ONAN J. Analyse des causes et conséquences de la pauvreté rurale, étude de cas de la République d'Haïti. Université d'Etat d'HAITI, Licence en sciences économiques, Mémoire inédit 2006

2) MWANASAKA K. L., Politique agricole et alimentaire, Cours inédit, L2 Sciences économiques, Université de Bunia, 2013.

TABLE DES MATIERES

SUMMARY 1

0. INTRODUCTION GENERALE 2

0.1. Problématique 2

0.2. Hypothèse 3

0.3. Objectif du travail 3

0.4. Choix et intérêt du sujet 3

1. La technique documentaire 4

2. La technique d'interview libre 4

3. La technique d'échantillonnage 4

4. La technique de questionnaire 5

0.5. Délimitation du sujet 5

0.7. Etat de la question 5

0.8. Difficultés Rencontrées 5

CHAPITRE PREMIER : APPROCHE THEORIQUE 6

0. Introduction 6

I. Une Mutuelle ou groupement de Solidarité quid Est ? 6

1) La caisse de crédit ou caisse verte 6

2) Le fonds d'urgence ou caisse rouge 6

3) La caisse de refinancement ou caisse bleue 7

Caisse bleu dans les GSEC en Territoire de Mahagi, un défi à relever 7

La mutuelle de solidarité un pédagogue pour l'introduction des banques et assurances 7

1. Aspects historique 9

a) L'évolution des mutuelles en RDC 9

b) La réglementation ou Normes en la matière des Mutuelles 9

II.- LA PAUVRETE DANS LES ZONES RURALES DES PAYS MOINS AVANCES (PMA) 10

II.1.1.- Caractéristiques des pauvres des zones rurales 10

II.1.2.- Avoirs des pauvres ruraux 11

a) Les actifs physiques des pauvres 11

b) Leurs actifs humains 11

c) Leurs actifs infrastructurels 11

d) Leurs actifs institutionnels 11

II.1.3.- Conséquences de la pauvreté dans les zones rurales 12

II.1.3.a.- Dégradation des ressources naturelles 12

II.1.3.b.- Exode rural 13

A. Insuffisance l'eau potable 14

B. L'énergie 14

C. L'éducation 14

D. La santé 14

E. L'alimentation/ sécurité alimentaire 14

a) Détérioration de l'Agriculture et Pauvreté rurale 15

CHAPITRE DEUXIEME : 17

PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE ET APPROCHE METHODOLOGIQUE 17

2.1. Présentation du territoire de Mahagi 17

2.1.1 Situation géographique 17

2.1.2 Situation administrative 17

2.1.3 Situation démographique, historique et économique 18

2.1.3.1 Historique 18

2.1.3.2 Démographie 18

2.1.3.3 Economie 19

2.1.4 Aspect climatique 19

2.1.5 Aspect hydrographique 19

2.1.6 Relief du sol et végétation 20

2.2.6.1 Relief 20

2.1.6.2 Végétation 20

2.1.6.3 Nature du sol 21

2.2. APPROCHE METHODOLOGIQUE 21

La technique documentaire 22

La technique d'interview libre 23

1. La technique d'échantillonnage 23

a) Population d'étude 23

2. La technique de questionnaire 25

3. La technique statistique 25

2.2.1. Spécification des variables 25

CHAPITRE TROISIEME : 27

PRESENTATION DES DONNEES ET INTERPRETATION DES RESULTATS 27

3.1 PRESENTATION DES DONNEES et LA MESURE DES AVANCEES DES GSEC 27

3.1.0 Introduction : La thèse du Développement Endogène 27

3.1.1 LA MESURE DES AVANCEES DES GSEC 29

3.1.2 Ecueils /les ratés 40

CONCLUSION GENERALE 40

ELEMENTS DE BIBLIOGRAPHIE 42

* 1 MATESO MANDE, Population, Développement et santé, Cours inédit, L1 sciences économiques et de gestion, UNIBU, 2011-2012.

* 2PNLS Coordination de l'Ituri, Module de Formation des Pairs éducateurs pour la prévention du VIH/SIDA, Bunia, 2010.

* 3 HEIMLER et LOCKARD, Focus on life Sciences, Columbus Ohio, Charles E. Merrill Publishing Co:1977

* 4

* 5

* 6FMI, La pauvreté rurale dans les pays en développement, Orientation pour l'action publique, Éd. Dossiers Economiques, Washington.2001 p.2

* 7

* 8 (Mahmood : 2001)

* 9ONAN J., Analyse des causes et conséquences de la pauvreté rurale. Etude de cas de la République d'Haïti. Université d'Etat d'HAITI, Licence en sciences économiques, Mémoire inédit 2006.

* 10 (MWANASAKA : 2013) ?????????????????????????????????????????????????

* 11 (MAHMOOD : 2001) ???????????????????????????????????????????????????????,

* 12 (ONAN : 2006)

* 13 (Jian CHEN, 2005:25)

* 14

* 15

* 16UMVOR KENO WOD'UKUMU G., Aperçu sur l'évolution politique des Alur de la République Démocratique du Congo, collection, «KADIPO», Kinshasa, 2008

* 17

* 18 Rapport annuel du Territoire de Mahagi, 2005

* 19 Rapport annuel du Territoire de Mahagi, 2005.

* 20 Données Statistiques de l'Etat Civil du Territoire de Mahagi, 2008

* 21 Rapport annuel du Territoire de Mahagi, 2007

* 22 LEXIQUE D'ECONOMIE, 8ème éd., sous la direction, A. SILEM et J.M. ALBERTINE, 2001.

* 23 GRAWITZ M.,Méthodes des sciences sociales, 11ème éd., PUF, Paris, 2001.

* 24 PFUNGA P., Enquêtes, sondages et statistiques rurales, Inédit, UNIKIS, 2009.

* 25 SILEM A. et ALBERTINI J.M., Op cit.

* 26 TSHOMBA KINYAMBA S., Op. cit.

* 27 GRAWITZ M., Op. cit.

* 28Idem.

* 29 MUSUMBA R., Méthode de la recherche scientifique, éd. CREDEC, inédit, 2002, p. 36.

* 30 BURA D., Initiation à la recherche scientifique, Cours inédit, FSEG, CUEB, 2005-2006.

* 31 (Bernier ,1984) ?????????????????????????????????????????????????????????

* 32






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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway