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Politiques publiques en faveur de l'autonomie. Vers une convergence "personnes à¢gées / personnes handicapées" ?

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par Audrey VANDWALLE
Université Charles de Gaulle - Lille 3 - Master humanités et formation administrative, spécialité administration territoriale 2013
  

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5. Dimensions sociale et territoriale : des réponses insuffisantes

Alors que l'univers du handicap peut être ramené à un perpétuel combat pour que la personne en situation de handicap puisse accéder à une vie « normale », il en est tout autrement pour celui de la vieillesse, qui, dans les mentalités, est lié à la maladie et à la mort. C'est l'une des raisons pour lesquelles, pendant une quarantaine d'années, les politiques d'accompagnement des personnes en perte d'autonomie ne furent pas affichées comme une priorité. La crainte de dérapages financiers en est une autre.

Le financement

L'APA 

En 2011, l'Assemblée des Départements de France (ADF) avait déjà souligné les inégalités de situation entre les départements au sujet de l'APA. Pour des raisons dites « sociodémographiques », ceux étant à dominante rurale et ouvrière sont principalement touchés par des difficultés financières. L'ADF insiste notamment sur le concept de « convergence sans confusion », repris de laCaisse Nationale de Solidarité pour l'Autonomie (CNSA), entre la prise en charge des personnes âgées dépendantes et celles des adultes handicapés.

Dans son rapport de 2009, la Cour des comptes s'interroge sur les perspectives de financement de l'APA. L'augmentation du nombre de bénéficiaires s'est ainsi accompagnée d'une hausse significative des dépenses relatives à cette allocation : représentant environ 4 milliards d'euros en 2005, elles atteignaient 4,5 milliards en 2007 (soit une hausse de 10,5 % en tout juste deux ans).

En parallèle, nous constatons un désengagement de l'Etat et des disparités au niveau des territoires. L'Etat, dont le taux de couverture était de 50 % lors de la création de l'APA, n'est plus désormais que de 30 %. Cette baisse peut apparaître préoccupante au regard des difficultés financières auxquelles font face certains départements.

D'autant plus que, sur le terrain, des disparités de traitement sont constatées. Sachant que la moyenne nationale concernant l'APA est de 500 euros environ par mois, dans la Drôme ce montant est de 432 euros par mois contre, par exemple, 533 euros sur le territoire de Belfort.

Des plafonds mensuels concernant l'APA sont fixés par l'Etat : 1 235 euros pour le GIR 1 et 1 059 euros pour le GIR 2.

Or, force est de constater que ces derniers ne correspondent plus à la réalité des besoins des personnes en perte d'autonomie.

Ce fait est confirmé par l'étude de février 2011 menée par la DREES révélant que 26 % des bénéficiaires de l'APA à domicile ont un plan qui serait « saturé », c'est-à-dire égal au plafond (annexe 2).

En outre, pour l'Union Nationale des Centres Communaux d'Action Sociale (UNCCAS), les principes de la loi de 2001 ayant créé l'allocation sont dénaturés par la pression du financement.

Les plans sont alors réduits au minimum, les équipes pluridisciplinaires n'effectuant plus leurs missions, voulues par cette même loi. Ces dernières en sont réduites à gérer la pénurie d'heures d'aide à domicile que le Département peut encore financer.

Au 31 décembre 2012, le nombre de bénéficiaires de l'APA était de 1 228 000 (source : DREES, 2011) et de 147 000 pour la PCH (source : DREES, 2012).

La question du reste à charge

D'après plusieurs enquêtes qu'elle a menées au sein du MEDIPS (Modélisation de l'Economie Domestique et Incidence des Politiques Sociales), Florence WEBER en est venue au constat suivant : la prise en charge par la famille d'une personne dépendante est déterminée « économiquement » par les ressources dont les familles peuvent bénéficier.

En Occident, les systèmes de prise en charge des personnes âgées dépendantes varient d'un pays à l'autre, donnant ainsi naissance à des structures familiales différentes. Il a été constaté que la prise en charge était, par exemple, plus institutionnelle en Europe du Nord. Ce qui ne veut pas dire que les familles abandonnent les personnes âgées, au contraire, elles sont présentes pour elles, à divers degrés, dans 90% des cas en Europe.

Il semblerait qu'il y aurait une sorte de division du travail familial : le plus souvent, les mères sont mobilisées là où plusieurs parents pourraient l'être, tandis que les hommes sont davantage tournés vers les relations extérieures (médecins, etc.). L'aide mobilise donc plusieurs personnes au sein du foyer. Celle-ci s'inscrit d'ailleurs dans un espace que l'on pourrait qualifier de « juridiquement borné », celui de l'obligation alimentaire1 et du devoir de secours2. Ces derniers traduisent la volonté des institutions publiques de forcer des parents, parfois très éloignés, à s'occuper d'un individu par rapport au fait qu'ils soient, justement, « parent ». Ce qui peut constituer un frein supplémentaire concernant la politique menée par les pouvoirs publics en faveur de l'autonomie.

1 L'obligation alimentaire est une aide matérielle qui est due à un membre de sa famille proche (ascendant, descendant, alliés) dans le besoin et qui n'est pas en mesure d'assurer sa subsistance. Son montant varie en fonction des ressources de celui qui la verse et des besoins du demandeur. (Source : Service-Public.fr)

2 Quand le divorce est prononcé pour rupture de la vie commune, l'époux qui a pris l'initiative du divorce reste entièrement tenu au devoir de secours. L'accomplissement du devoir de secours prend la forme d'une pension alimentaire. Celle-ci peut toujours être révisée en fonction des ressources et des besoins de chacun des époux. (Source : Code civil)

Le reste à charge renvoie au montant restant à acquitter par la personne bénéficiaire, avec ou sans le concours d'une assurance complémentaire ou d'une mutuelle.

Là encore, des différences s'observent d'un département à l'autre : étant, par exemple, de 88 euros par mois pour le territoire de Belfort, il est de 149 euros dans le Calvados.

À l'heure actuelle, le coût de ces prestations enEtablissements d'Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes(EHPAD) supporté par le bénéficiaire, et bien souvent sa famille, avoisine les 1 500 euros par mois en province, et peut même atteindre les 3 000 euros en région parisienne.

À l'inverse, pour les personnes en situation de handicap, le financement des Etablissements Médico-Sociaux (EMS) est pris en charge par le Conseil général (pour la partie hébergement) et la Sécurité Sociale (pour la partie soins).

Entreprises gouvernementales

Le rapport annuel de la Cour des comptes datant de 2009 révèle que les besoins de financements du Plan Solidarité Grand Age (PSGA) présenté en 2006 ont été sous évalués d'environ 1,2 milliard d'euros.

Le contexte de restriction budgétaire atteste des incertitudes concernant la couverture des besoins de ce plan.

De plus, si l'on rapporte le financement du Plan présidentiel Alzheimer 2008 - 2012, autrement dit 1,6 milliard d'euros, nous constatons que cela correspond à une aide à la prise en charge de 375 euros annuels par personne. Or, si l'on s'en tient aux estimations de France Alzheimer, le coût de cette prise en charge s'élève à 23 000 euros par an.

Par ailleurs, l'Union Nationale de l'Aide, des Soins et des Services aux Domiciles (UNA) avait revendiqué, lors d'un communiqué de presse datant du 3 septembre 2008, l'écart qui se creusait entre les aides accordées aux personnes âgées et celles pour les personnes handicapées. En effet, l'UNA dénonce un « système à deux vitesses » : alors que l'augmentation de l'Allocation de Solidarité aux Personnes Agées (ASPA - ancien Minimum Vieillesse) n'avait augmenté, à l'époque, que de 0,8% (représentant 633,13 euros nets par mois), l'Allocation Adulte Handicapé (AAH) n'était que de 652,60 euros nets par mois, montant jugé très insuffisant par la plupart des associations de personnes en situation de handicap pour assurer un niveau décent.

La revalorisation de 3,9% de l'AAH creuse, malgré tout, l'écart et va ainsi à l'encontre du principe de convergence des dispositifs d'aide entre personnes âgées et personnes handicapées. Alors que, rappelons-le, un projet de loi a été élaboré pour un cinquième risque de protection sociale et pour lequel la CNSA a fait de la convergence une des grandes orientations de ce principe.

Aujourd'hui, l'ASPA s'élève à 787,26 euros par mois et l'AAH à 776,59 euros par mois.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry