WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Consommation des ménages en énergies domestiques dans la ville de Niamey au Niger

( Télécharger le fichier original )
par Ousmane Mamane Moustapha BELLO
Université Abdou Moumouni de Niamey Niger - Master es sciences agronomiques 2012
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2.3 Bassin d'approvisionnement en bois-énergie de la ville de Niamey

Il existe une relation étroite entre croissance démographique, urbanisation et demande d'énergie (Minvielle, 2001); ainsi au regard des quantités de bois consommées par les ménages et le taux élevé de croissance de la population, on doit s'interroger sur la capacité du bassin d'approvisionnement à soutenir durablement les prélèvements effectués, d'où cette présentation.

2.3.1 Localisation et ressources

La longue période de sécheresse qui commença à la fin des années 1960 bouleversa la société sahélienne à bien des égards en provoquant un déplacement massif des populations rurales vers les grands centres urbains. Au Niger la concentration de la population dans la ville créa une forte demande en bois-énergie au détriment des formations forestières d'où un élargissement spectaculaire du rayon d'approvisionnement.

Le rapport Delwalle (1973) sur le bois de feu précise que dans les années 1970, la plus longue rotation pour approvisionner Niamey est de 100 km sur l'axe Tillabéri du fait des zones de cultures et la topographie ; viennent ensuite l'axe Dosso 70 km, l'axe Ouallam 60 km et Torodi 50 km qui prend un essor grâce à la construction du pont Kennedy. Les sources de bois de feu sont les parcelles défrichées en vue de l'établissement de nouveaux champs. Les forêts qui n'entraient pas dans le cycle des cultures ont commencé à être exploitées lentement dans un rayon de 50 à 60 km de Niamey. La forêt classée de l'Aviation a été rasée en délit sur une grande surface au début de 1972 et l'armée est autorisée à s'approvisionner dans la forêt classée de Guesselbodi. Delwalle note que les boisements qui servaient à approvisionner la ville de Niamey en bois de chauffage sont dominés par quatre espèces dont : Guiera senegalensis, Combretum micranthum, Combretum nigricans et Combretum glutinosum. Ce même auteur écrivait que la productivité de ces boisements après la coupe de plusieurs parcelles d'âge connu était comprise entre 0,33 et 1 stère/ha/an et qu'il était prudent, dans la généralité des cas, de ne pas espérer plus de 0,5 stère/ha/an.

Catinot (1991) in FAO (1999), souligne que les productivités en zones non protégées peuvent être de 0,5 à 0,750 m3/ha/an sous pluviométrie 400 - 800 mm.

31

En fait cette productivité est très variable en fonction de : l'espèce qui domine la strate (PUSF, 1984, estime la productivité des formations à Combrétacées autour de Niamey à 0,34 stère/ha/an) - des sites (Ichaou, 1995, a eu 3,259 stères/ha/an en brousse tigrée et 2,076 stères/ha/an en brousse non structurée) -de la couverture (PEII-VO, 1990, avance 0,2 ; 0,6 et 1 stère/ha/an selon le degré de recouvrement).

La classification des formations forestières au Niger élaborée par Saadou (1990) in FAO (1999) basée sur la trilogie climat-flore-végétation met en évidence les substrats et la végétation caractéristiques des milieux. Cette subdivision phytogéographique a mis en relief une dizaine de compartiments dont celui du sud-sahélien occidental qui concerne cette étude avec comme centre de référence Niamey-Tillabéri-Dogondoutchi-Bouza-Madaoua et Tahoua.

Ainsi, le substrat est composé de sédiments du continental terminal (CT3 dans la partie ouest et CT1 dans la partie Est) sur les plateaux latéritiques et sables constituant les dunes fixées, les terrasses sableuses et occupant le fonds des vallées sèches.

La végétation est constituée de fourrés à Combretum sur les plateaux latéritiques, les steppes sur les terrasses sableuses, dans les vallées sèches et les dunes fixées. Ces fourrés désignés par le terme brousse tigrée sont des formations contractées reparties entre les 13 ème et 15 ème parallèles (Ambouta, 1984) ; ce dernier a élaboré une typologie de ces structures qui tient compte de la latitude et du gradient de pluviométrie et indique que ces formations tigrées s'étendent sur les plateaux latéritiques de l'ouest nigérien où elles couvrent environ 22000 km2 (2200000 ha). Les autres formations forestières contractées sans structure particulière (brousse diffuse, brousse mixte) couvrent 2800000 ha.

On peut retenir de Ambouta (2011) que la brousse tigrée qui est le faciès le plus caractéristique des formations contractées est inféodée aux plateaux gréseux du Continental Terminal aussi estime t-il que Combretum micranthum et Guiera senegalensis représentent respectivement 60% et 13% de la surface terrière des ligneux. Ces formations fournissent l'essentiel du bois-énergie consommé dans la ville de Niamey.

A défaut d'un inventaire forestier exhaustif plusieurs études ont été menées pour estimer les superficies des formations forestières du bassin. Le PUSF a évalué les ressources forestières naturelles des régions de Tillabéri et Dosso qui abritent le bassin à 9290400 ha en 1993. Dans le cadre de l'élaboration du SDAN 1991, le Projet Energie II a estimé la superficie du bassin à 2438000 ha et le volume de bois sur pied à 5,22 stères/ha.) ; Ce potentiel fournissait 130000

32

tonnes de bois-énergie pour des besoins estimés à 150000 tonnes dans la ville. Le gap pourrait être compensé à travers les prélèvements ligneux des champs et jachères dont la productivité est estimée à 4,5 stères/ha (Montagne et al, 2000).

Malgré la faible proportion des zones sous aménagement contrôlées ou orientées (22% du potentiel-contenance), les résultats de l'enquête PED 2003 indiquent que 76% de bois acheminé dans la ville de Niamey est prélevé à une distance comprise entre 40 et 80 km, tandis que celle prélevée à plus de 80 km représente près de 20% de l'ensemble.

Le SDAN élaboré en 1990 limitait le rayon du bassin d'approvisionnement à 150 km ; Actuellement, il s'étend sur un rayon d'environ 230 km et englobe 22 communes situées dans huit départements appartenant aux deux régions de Tillabéri et Dosso (figure 2) : Commune Rurale (CR) de Kirtachi, Bitinkodji et Youri dans le département de Kollo - CR Tagazar, CR Tondikandia et CR Kourfèye centre dans le département de Filingué - CR Simiri, CR Dingajdi et CR Tondikiwindi dans le département de Ouallam - CR kourthèye, CR Sakoira, CR Anzourou, Commune Urbaine (CU) Tillabéri dans le département de Tillabéri - CR Torodi, CR Makalondi, CR Guéladjo, CR Tamou et CU Say dans le département de Say - CR de Gothèye dans le département de Téra - CR de Fakara dans le département de Boboye - CR de Sarrey et Kargui Bangou dans le département de Dosso.

33

Figure 2 : Communes dont les formations forestières approvisionnent la ville de Niamey en bois-énergie

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus