WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le droit de véto et la responsabilité de protéger des Nations Unies

( Télécharger le fichier original )
par Cheikh Kalidou NDAW
Université Gaston Berger de Saint-Louis, Sénégal - Maà®trise 2013
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Paragraphe 2 : La préservation de la paix et de la sécurité internationales

La paix et la sécurité internationales constituent des enjeux majeurs pour la Communauté Internationale. C'est ce qui justifie que parmi les objectifs assignés à l'ONU, on peut relever, en bonne place, celui qui consiste à « Maintenir la paix et la sécurité internationales »62.

Il est aujourd'hui très largement admis que les violations massives des droits humains fondamentaux, quand bien même elles ont lieu à l'occasion d'un conflit non international, constituent des menaces à la paix et la sécurité internationales. Pour rappel, l'article premier du deuxième Protocole additionnel aux Conventions de Genève du 12 août 1949 relatif à la protection des victimes des conflits armés non internationaux définit ces conflits comme ceux « qui se déroulent sur le territoire d'une Haute Partie contractante entre ses forces armées et des forces armées dissidentes ou des groupes armés organisés qui, sous la conduite d'un commandement responsable, exercent sur une partie de son territoire un contrôle tel qu'il leur permette de mener des opérations militaires continues et concertées et d'appliquer le présent Protocole ».

Dès lors, la garantie de la sécurité humaine passe nécessairement par une prompte capacité de la communauté internationale à mettre en oeuvre sa responsabilité de protéger qui devient ainsi un élément incontournable de la sécurité collective. La moindre défaillance de cette dernière emporte des conséquences inouïes sur la sécurité de l'humanité toute entière. Cet enjeu a été bien appréhendé et rappelé par la CIISE qui fait remarquer que : « Dans un monde interdépendant où la sécurité suppose la présence d'un cadre constitué d'entités souveraines

62 - Art. 1 § 1 de la CNU.

Cheikh Kalidou NDAW, Mémoire de Maîtrise Droit Public, option Droit des Collectivités Locales, UFR SJP, UGB, 2012-2013.

25

Le droit de veto et la responsabilité de protéger des Nations Unies

stables, l'existence d'États fragiles, d'États défaillants, d'États qui offrent un refuge à des individus dangereux, que ce soit par faiblesse ou par malveillance, ou d'États qui ne peuvent maintenir l'ordre interne qu'en commettant des violations flagrantes des droits de l'homme, peut constituer un risque pour tous les peuples, quelle que soit leur situation géographique »63. On assiste ainsi à une collectivisation des risques à la laquelle la Communauté Internationale, compte tenu de sa configuration actuelle, ne peut que répondre de manière imparfaite. C'est du moins ce que pensent certains auteurs qui trouvent que « la conciliation de la sécurité étatique et de la sécurité internationale au sens large exige un véritable pouvoir exécutif international. Or les Etats ne sont pas prêts à l'accepter, ce qui introduit un déséquilibre dans le mécanisme de sécurité internationale »64. A défaut de cet idéal d'organisation, la seule voie de salut semble résider dans une capacité rapide de mise en branle de la sécurité collective.

Toutefois, il faut bien reconnaitre que la paix n'est pas seulement le silence des armes. Il est désormais admis qu'elle a aussi des composantes d'ordre social et économique. Dans son « Agenda pour la paix » présenté en 1992 à l'occasion du cinquantenaire de l'ONU, le Secrétaire général d'alors, M. BOUTROS-GHALI, notait que « Les guerres et les conflits ont de profondes racines. Pour les atteindre, il nous faudra déployer tous les efforts dont nous sommes capables en vue de renforcer le respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales, favoriser le développement économique et social durable, si nécessaire a une prospérité plus grande, soulager la misère et réduire les arsenaux d'armes de destruction massive ou, au moins, en restreindre l'emploi»65. Il en résulte qu'il faut nécessairement jouer sur la complémentarité entre la sécurité humaine et la responsabilité de protéger pour gagner le défi de la paix et de la sécurité internationales qui, désormais, ne peut être entièrement relevé par la mise en oeuvre exclusive de l'une de ces deux notions. Chacune d'elle a son rôle à jouer dans la recherche de l'idéal de paix et de sécurité qu'incarne la Charte des Nations Unies.

Au-delà de tous ces facteurs qui illustrent une absence de congruence entre le droit de veto et la responsabilité de protéger, il est nécessaire, dans l'intérêt de toute l'Humanité, que la Communauté Internationale trouve un terrain d'entente pour les concilier. Même si la réussite n'est pas toujours au rendez-vous, elle essaie tant bien que mal de forger une pratique dans ce sens.

63 - CIISE, op. cit., pp 5-6.

64 - QUOC DINH, (N) et al. op. cit. p. 1093

65 - Rapport du SG de l'ONU, (1992), « Agenda pour la paix », Document s A/47/277 et S/24111.

Cheikh Kalidou NDAW, Mémoire de Maîtrise Droit Public, option Droit des Collectivités Locales, UFR SJP, UGB, 2012-2013.

26

Le droit de veto et la responsabilité de protéger des Nations Unies Titre Deuxième : La tentative de conciliation par la pratique internationale

Pour résumer l'analyse de cette tentative de conciliation par la pratique internationale, on pourrait dire que l'intérêt général n'est pas forcément la somme des intérêts particuliers. Or le droit de veto et la responsabilité de protéger plongent la Communauté Internationale, surtout les membres permanents du Conseil de sécurité, dans un dilemme quasi insoluble : faut-il faire passer les intérêts nationaux avant ceux de la Communauté Internationale ou faire le contraire ? La réponse n'est jamais claire. Cela rend ainsi la conciliation mitigée (Chapitre I) et l'effectivité de la responsabilité de protéger pour le moins contrastée (Chapitre II).

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand