WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Facteurs de risque de la mortalité néonatale à  l'Hôpital gynéco- obstétrique et pédiatrique de Yaoundé

( Télécharger le fichier original )
par Vanessa TAKOU TSAPMENE
Faculté de médecine et des sciences biomédicales Université de Yaoundé I - Mémoire présenté et soutenu en vue de l'obtention du grade de docteur en médecine 2012
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

III. ETUDE DES FACTEURS DE RISQUE DES DECES NEONATAUX

1. FACTEURS DE RISQUES MATERNELS

v Caractéristiques socio-démographiques

Parmi les caractéristiques socio-démographiques analysées, le statut matrimonial et le niveau d'instruction avaient un impact sur la mortalité néonatale.

Concernant le statut matrimonial, le célibat était un facteur de risque tandis que les enfants des mères mariées avaient moins de risque de décéder. Ceci pourrait être lié au fait que les femmes mariées bénéficient généralement d'une contribution financière et d'un appui psycho-affectif de la part de leur conjoint; contrairement aux femmes célibataires. Somé et al, dans une étude au Burkina Faso, ont démontré que la décision de recours aux soins anténataux et nataux est prise par le conjoint et la belle famille de la femme enceinte [55].Mais ce risque lié au célibat n'avait pas persisté dans la régression logistique. Zanini et al, au Brésil, et Simiyu au Kenya n'avaient pas retrouvé d'association entre le statut matrimonial et la mortalité néonatale [42, 46]. Par contre Imad El Awour et al, en Palestine avaient montré que les enfants des mères dans un mariage consanguin étaient plus à risque de décès [44].

Concernant le niveau scolaire, le niveau d'instruction du primaire ou du secondaire était un facteur de risque de la mortalité néonatale. Ce résultat corrobore celui d'Upadhyay et al, en Inde qui avaient trouvé qu'un bas niveau d'instruction des parents était un facteur de risque de mortalité néonatale [43]. En effet, nous pensons que le bas niveau d'instruction peut constituer un frein dans l'accès et la compréhension des messages de santé publique sur l'importance des soins anténataux, nataux et postnataux. Aussi le bas niveau d'instruction est très souvent associé à un faible niveau socio-économique, ce qui constitue une limite financière dans l'accès à ces soins. Mais ce facteur n'était pas resté significatif dans l'analyse multivariée. Par contre, dans les séries de Zanini et al, de Kambarami et al, et de Simiyu, le niveau d'instruction n'influençait pas la mortalité néonatale [42, 45, 46].

v Caractéristiques obstétricales

Parmi les variables obstétricales analysées, seule la parité était associée à la mortalité néonatale.

Les nouveau-nés des mères primipares étaient plus à risque de décès mais ce risque avait disparu dans l'analyse multivariée. Ceci pourrait s'expliquer par le fait que les mères primipares sont généralement sujettes aux grossesses à risque de part le risque élevé de la pré-éclampsie/éclampsie [56] et du paludisme [57]. De plus, elles n'ont pas souvent une éducation et l'expérience sur les soins des nouveau-nés. Certains auteurs n'avaient pas retrouvé un lien entre la parité et la mortalité néonatale [42, 45, 46].

v Pathologies des mères

Il n'y avait aucune corrélation entre les pathologies des mères et la mortalité néonatale dans notre étude. Ce résultat est semblable à ceux d'autres auteurs qui n'avaient retrouvé aucune relation entre les pathologies des mères et le pronostic du nouveau-né [41, 44, 48]. Par contre au Mali, Sidibé et al, ont trouvé que la brûlure mictionnelle, les oedèmes des membranes inférieurs et la fièvre pendant la grossesse étaient les facteurs associés à la mortalité néonatale [47].

v Caractéristiques liées au travail et à l'accouchement

Tout comme Adetola et al, au Nigéria [50], nous avons trouvé que la fièvre péripartale était un facteur de risque de la mortalité néonatale. En effet, la fièvre péripartale traduit un état infectieux chez la mère et un potentiel risque de contamination au foetus. Il ya donc un risque d'infection néonatale et les infections néonatales constituaient la principale cause de décès dans notre série. Cette association n'avait pas persisté dans l'analyse multivariée.

La rupture prolongée des membranes de plus de 12 heures, c'est-à-dire le délai entre la rupture des membranes et l'expulsion du nouveau-né, était fortement associée à un risque plus élevé de décès dans notre série. Cette rupture prolongée des membranes est souvent associé à un risque élevé d'infections néonatales [58]. Ce facteur de risque avait persisté dans l'analyse multivariée avec régression logistique. Chelo et al, à Yaoundé avaient trouvé que la rupture prolongée des membranes de plus de 12 heures était un facteur de risque de la mortalité néonatale précoce [15]. Ce qui n'était pas le cas pour Imtiaz et al, au Pakistan qui n'avaient pas trouvé de lien entre la rupture prolongée des membranes et la mortalité néonatale [40].

Nous avons trouvé que le liquide amniotique méconial était un facteur de risque de la mortalité néonatale. Ceci pourrait s'expliquer par le fait qu'un liquide amniotique méconial reflète généralement une asphyxie périnatale. Cette trouvaille est semblable à celle d'Eloundou à l'HGOPY en 2006, qui avait trouvé qu'une anomalie dans la coloration du liquide amniotique était responsable d'une mortalité plus élevée en période néonatale précoce [16]. Imtiaz et al avaient également trouvé une association entre le liquide amniotique méconial et la mortalité néonatale [40]. Mais dans notre étude, cet impact avait disparu dans l'analyse multivariée.

L'accouchement en milieu extra-hospitalier prédisposait aux décès néonataux dans notre série, bien que plusieurs études n'ont trouvé aucun rapport entre le lieu d'accouchement et la mortalité néonatale [40, 42, 43, 44, 46].Notre résultat corrobore celui de Lawoyin et al, au Nigéria [49]. Ceci pourrait s'expliquer par le manque de ressources humaines et matérielles lors des accouchements en milieu extra-hospitalier, et le mode de transfert pas souvent médicalisé de ces nouveau-nés. De ce fait, le nouveau-né est ainsi prédisposé aux infections et à d'autres troubles tels que l'hypothermie. Ce facteur n'a pas persisté dans l'analyse multivariée.

Concernant le mode d'accouchement, la césarienne était un facteur protecteur, et cette association a persisté dans l'analyse multivariée. Ceci serait lié au fait que l'HGOPY est un hôpital de référence où sont référées dans la plupart du temps des parturientes nécessitant des césariennes d'urgences dont les indications (pré-éclampsie/éclampsie, souffrance foetale...) compromettent généralement la survie du foetus. De ce fait, ces césariennes seraient probablement effectuées avant que ces indications n'aient un impact néfaste sur le foetus et éventuellement sur le nouveau-né. Cette trouvaille est similaire à celle de Zanini et al, et de Kambarami et al [42, 45]. Par contre, dans notre étude, l'accouchement par voie basse était un facteur de risque de la mortalité néonatale. Ceci pourrait s'expliquer probablement par le fait que les indications de césarienne n'étaient pas toujours bien posées. Ainsi certains accouchements ayant des facteurs compromettant la survie du foetus et éventuellement celle du nouveau-né, et nécessitant une césarienne étaient parfois effectués par voie basse.Cette prédominance de la mortalité chez les nouveau-nés nés par voie basse pourrait aussi être liée au fait qu'à l'HGOPY, les nouveau-nés issus des césariennes étaient systématiquement admis à l'UNN pour une surveillance pendant au moins deux jours (période pendant laquelle un bilan paraclinique était effectué), tandis que ceux nés par voie basse n'étaient admis à l'UNN que lorsqu'ils étaient issus des grossesses à risque ou quand ils présentaient des symptômes et/ou signes de pathologie. De même Ribeiro et al,au Brésil avaient une trouvaille similaire à la nôtre chez les nouveau-nés avec faible poids de naissance [33]. Selon eux, cette association pourrait être due à une mauvaise qualité des soins lors des accouchements par voie basse, et aux mauvais choix des modes d'accouchement. Aussi, pour Imtiaz et al, la césarienne était un facteur de risque des décès néonataux [40]. Pour d'autres auteurs, le mode d'accouchement n'avait pas d'influence sur le pronostic des nouveau-nés [41, 42, 44, 46].

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Nous voulons explorer la bonté contrée énorme où tout se tait"   Appolinaire