CHAPITRE 4 : RESULTATS ET DISCUSSION
4.1.
Limites de l'étude
Les enquêtes dans le cadre de cette étude ont eu
lieu auprès de 78 pasteurs dont 21 bergers, 11 kaliifa, 22
femmes et 24 propriétaires. Les résultats ont permis certes
d'analyser le sujet sur lequel la recherche a été menée.
Toutefois, l'analyse aurait été plus fiable si les enquêtes
étaient menées auprès d'un échantillon plus
important. Aussi, l'étude n'a pas pris en compte les
propriétaires des bétails sédentaires ; ce qui ne
permet pas de voir très exactement l'influence de cette catégorie
d'acteurs dans la gestion des animaux.
La réticence de certains enquêtés a
été également une limite à cette étude. Il
arrivait ainsi de passer parfois une matinée ou une soirée sans
pouvoir interviewer une personne. En plus, certaines femmes ont
été plus réticentes à nous fournir les
renseignements recherchés.
Nonobstant ces facteurs, la qualité des données
collectées et les analyses faites sont scientifiquement valides.
4.2. Caractérisations des personnes impliquées
dans les mouvements saisonniers des troupeaux
Il s'agit d'identifier les groupes ethniques des personnes
enquêtées. Pour les propriétaires, son lieu de
résidence et le lien qui existe entre lui et les autres (berger ou
kaliifa) sont examinés. Ensuite, la détermination des
différentes relations ou liens qui existent entre les membres d'un
même campement est faite. Enfin les motivations ou les raisons qui
emmènent le propriétaire à travailler avec un berger et
vice-versa sont identifiées.
4.2.1.
Répartition de l'échantillon en fonction des groupes
ethniques
Au total 21 bergers, 11 kaliifa, 22 femmes et 24
propriétaires répartis au sein de cinq grands groupes ethniques
à savoir adanke, jamare, suwa,
woïla et toupouri ont été
enquêtés. Le Tableau 4 présente la
répartition par groupe ethnique de différentes catégories
de personnes enquêtées.
Tableau 4 : Répartition des
enquêtés en fonction des groupes ethniques
|
Groupes d'individus
|
|
|
Ethnies
|
Berger
|
Kaliifa
|
Propriétaire
|
Femme
|
Total
|
Pourcentage
|
Adanke
|
3
|
1
|
4
|
3
|
11
|
14
|
Jamare
|
4
|
3
|
3
|
1
|
11
|
14
|
Suwa
|
3
|
2
|
5
|
3
|
13
|
17
|
Woila
|
9
|
5
|
12
|
15
|
41
|
52
|
Toupouri
|
2
|
0
|
0
|
0
|
2
|
3
|
Total
|
21
|
11
|
24
|
22
|
78
|
100
|
Du Tableau 4, nous remarquons que le groupe
woïla représente 52 % et les suwa (17 %). Les
jamare et adanke ont chacun un taux de
représentativité de 14% et enfin le toupouri 3%. Le taux
élevé des woila s'expliquerait par le fait que ce groupe
ethnique pratique plus l'activité de berger dans la plaine d'inondation
du Logone (Seignobos et Iyebi-Mandjeck, 2000). En plus, au sein d'un campement
woila, on retrouve plusieurs pasteurs. Quant au toupouri qui
est faiblement représenté, ce serait peut-être le fait que
ce groupe n'est pas très engagé dans l'activité de
gardiennage du bétail appartenant aux foulbés.
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