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Le migrant africain du grand- Lyon. L'" agir " social et économique à  construire. Enjeux, discours d'acteurs, pratiques, stratégies et cadres d'intégration, de mobilisation et valorisation des compétences des migrants sub- sahariens de l'agglomération lyonnaise

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par Issopha NSANGOU
Université Paris 1 Panthéon- Sorbonne  - Master 2 Pro en ingénierie du développement social  2012
  

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2.3. Une communauté de l'entraide et de la solidarité par excellence : L'association des Burkinabé de Lyon (ABL)

L'Association des Burkinabé de Lyon estime entre 400 et 450 Burkinabés à Lyon et ses environs. Née en juillet 2005, cette association à but non lucrative s'est donné pour objectif principal la promotion de la culture du Burkina Faso dans le Rhône. Cela se traduit concrètement par l'organisation et l'animation chaque année d'une semaine culturelle à l'occasion de laquelle sont organisés forum économique124 et conférences en tous genres ouvrant une fenêtre sur les potentialités et toutes les opportunités économiques au Burkina favorables à l'investissement des entreprises françaises ou les initiatives entrepreneuriales des Burkinabé, diplômés ou non , candidats au retour.

Le second objectif consiste en l'accueil des Burkinabé primo-arrivants (étudiants, migrants familiaux ou professionnels&) puis suivent un catalogue d'activités permettant leur insertion du point de vue de l'emploi et des démarches administratives en tous genres. :

«Faire en sorte qu'ils se sentent appartenir à la famille ABL, leur fournir les premières informations pour faciliter leur vie en France. Pour les étudiants s' »inscrivant dans la même université que celle des anciens, l'objectif est qu'ils fassent connaissance et se passent des polycopiés afin que ces nouveaux puissent réussir leur année. Le travail, c'est pareil. C'est un système de réseau. On essaye de se donner les contacts de professionnels. J'ai permis à certaines personnes d'avoir des stages là où je travaille (&) C'est vrai qu'avec le forum qu'on organise, nous avons une base de données qui est déjà constituée. On connaît à peu près les professionnels burkinabés dans la région. Et pendant le forum, il y a une rubrique qu'on appelle « carrefour des métiers ». Et ça permet de mettre ces professionnels en contact direct avec les étudiants et les stagiaires. C'est une plateforme d'échanges entre professionnels, jeunes professionnels et étudiants. Ce qui peut permettre de décrocher des stages ou un emploi et puis de développer leur réseau. Donc nous on a cette base de données là ».

124 À l'instar du FEDDA, le Forum Économique pour le Développement Durable de l'Afrique, qui s'est tenu en mai dernier à la Chambre de Commerce et d'Industrie de Lyon avec le concours de partenaires multiples, dont la Région Rhône-Alpes, la communauté du Grand Lyon , l'Insa, Lyon Latitude, etc. La finalité de cette rencontre était de : « faire en sorte que la diaspora africaine et ouest-africaine en particulier puisse apporter une contribution efficace et effective au développement des pays africains ». Ponctué par des réflexions sur les bases du développement en Afrique, la promotion de l'entrepreneuriat auprès des jeunes burkinabé de France, la mise en relation des entreprises françaises et burkinabé et les activités culturelles et sportives. Quatre volets qui aveint pour objectif de « créer une cohésion de groupe et faire en sorte que les gens, burkinabé et amis du Burkina Faso, apprennent à se connaitre, à travailler en 'task force'' », rencontre qui fut parrainée entre autres par le Ministre burkinabé de l'environnement et du développement durable, qui a séjourné 4 jours durant dans l'agglomération lyonnaise pour cet évènement.

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Pour ce faire, l'ABL s'appuie sur un ensemble de leviers et un réseau communautaire fort pour atteindre ces objectifs:

o l'association autant un lieu de construction de la cohésion qu'un espace de rencontre entre demandeurs d'emplois et potentiels employeurs d'origine burkinabé, et de génération des compétences;

o le forum économique de mai 2012 a été la concrétisation du renforcement du réseau des Burkinabé du Grand Lyon appuyé par le Consul du Burkina à Lyon et les autorités locales qui ont multiplié des initiatives visant à tirer parti des compétences des Burkinabé de l'extérieur;

o L'identification et l'inventaire des professionnels d'origine burkinabé travaillant à Lyon;

o Les Burkinabé ont décidé d'un commun accord de créer une seule instance associative représentant les burkinabé afin d'éviter les dispersions en tous genres. L'association s'est donnée à ce sujet en 2009 un objectif globalement atteint, nous confiait son actuel Président : fédérer tous les Burkinabé de Lyon autour des projets de l'association. Ils sont étudiants, professionnels, chômeurs, diplômés, très qualifiés, sans qualifications&;

o Un lien communautaire national fort qui transcende les frontières ethniques et surtout politiques;

o Un partenariat fort avec la Communauté Urbaine de Lyon facilité par l'accord de coopération décentralisée entre celle-ci et la ville de Ouagadougou;

o L'ouverture de l'association à toutes les nationalités, amies du Burkina Faso;

o Une chambre de commerce Franco-Burkinabé qui a la réputation d'être dynamique.

Cela étant , en dépit de cet investissement massif dans l'entraide et la solidarité intracommunautaire sur la base de l'appartenance nationale ( et transnationale), à la question de savoir si l'ABL s'appuyait aussi sur les dispositifs institutionnels d'accompagnement à l'intégration des primo-arrivants dans le département stipulés par le document-cadre du Plan départemental d'Intégration, la réponse a été sans ambiguïté : « c'est vrai qu'on ne pousse pas très loin, mais on prend certains aspects qui nous paraissent importants ».

Cet exemple illustre à suffisance le primat des pratiques traditionnelles (même si transculturelles) de l'entraide et la solidarité intracommunautaire. Les communautés africaines donnant par là le sentiment de se suffire à elles-mêmes en ne recourant que peu ou pas aux outils permettant des actions de plus grand envergure en termes de recherche d'emploi, de logement, de formation, etc.

La force et l'efficacité des réseaux traditionnels d'entraide, de solidarité, d'insertion restent très variables cependant, en fonction des communautés associatives en présence et dépendront de plusieurs facteurs:

- Le mode de gouvernance et les compétences managériales

- La personnalité du président

- La force du lien social ou communautaire et/ou la cohésion au sein de l'instance associative

- Le niveau d'implication des adhérents ou la force du bénévolat

- Le degré d'ouverture à d'autres cultures, d'autres apports ou emprunts, etc.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci