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Les états et la construction de l'union africaine: le cas de la Libye et du Sénégal

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par Romaric TIOGO
Université de Dschang - Master II 0000
  

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CHAPITRE I:

LA LIBYE, TETE DE PROUE DANS LA CONSTRUCTION DE L'UNION AFRICAINE

Récusant la vision réaliste selon laquelle « le monde étant ce qu'il est », il faut se contenter de l'étudier « tel qu'il est », le projet constructiviste postule que le monde « n'est pas », mais se construit socialement. C'est-à-dire, « un processus en devenir, qui change, se transforme en permanence, au gré des pratiques sociales les plus diverses »91(*). Dans cette perspective, ce sont des acteurs « bien placés » qui peuvent influencer leur environnement. Possédant les capacités nécessaires, ils peuvent répandre leurs convictions et les placer dans le contexte institutionnel. Ils les rendent alors compréhensibles et donc opérationnelles92(*). C'est à l'image de ce postulat constructiviste que, sous la houlette de son leader le Guide de la Jamahiriya Arabe Libyenne Populaire Socialiste, l'OUA va se lancer sur les rails d'un nouveau départ. Rien n'étant donné, il sera effectivement question, dans ce chapitre, de montrer d'une part que l'UA est un fruit de l'imagination libyenne qui l'a initiée (section I), et d'autre part que cet Etat mobilise des ressources tant financières que diplomatiques pour sa construction (section II).

SECTION I: L'INITIATEUR DU PROJET D'UNION

L'un des éléments importants dans l'approche constructiviste repose sur la « fenêtre d'opportunités »93(*) (Windows of opprtunities). Ce précepte postule que les normes fixées sont remises en cause de sorte qu'elles soient susceptibles de changer. Ainsi, le retour de la Libye sur la scène africaine peut être considéré comme le moment de la remise en cause de l'OUA. Réunis au 34ème sommet de Ouagadougou (Burkina Faso) du 8 au 10 juin 1998, les chefs d'Etat décident d'une levée unilatérale mais partielle de l'embargo aérien imposé par le Conseil de sécurité de l'ONU en avril 1992 contre la Libye94(*). Un an plus tard, lors de la Conférence des chefs d'Etat de l'OUA tenue à Alger du 12 au 14 juillet 1999, ces derniers décideront du « retour en grâce »95(*) de la Libye au sein de l'organisation panafricaine. C'est en reconnaissance de ces divers soutiens que le Guide de la Grande Jamahiriya Arabe Libyenne inspirera les sommets fondateurs de l'UA (I) à laquelle son pays va proposer une forme et des structures (II).

PARAGRAPHE I - L'ORGANISATION DES SOMMETS FONDATEURS

En septembre 1998, la Libye annonce officiellement l'abandon du panarabisme au profit du panafricanisme. Liant la parole à l'acte, le président Kadhafi va convoquer plusieurs sommets extraordinaires à l'issue desquels va naître l'UA. Il s'agit du 4ème sommet extraordinaire de l'OUA lors de sa 35ème session (A), puis de la convocation d'une session extraordinaire des ministres des Affaires étrangères et du 5ème sommet extraordinaire de l'OUA dit Syrte II (B).

A- La convocation du 4ème sommet extraordinaire de l'OUA lors de sa 35ème session

Après sept années d'embargo, la Libye bénéficiait d'un retour au sein de l'organisation panafricaine. Elle profitera du sommet d'Alger auquel elle a participé pour introduire une motion portant sur la rénovation de l'OUA(1), laquelle suggestion va évoluer pour aboutir à la création de l'UA(2).

1- L'invitation des chefs d'Etat et de gouvernement lors du 35ème sommet d'Alger

La Libye est l'Etat par lequel l'urgence d'une UA forte est revenue comme thématique majeure à l'ordre du jour lors de la conférence des chefs d'Etat et de gouvernement d'Alger en 1999. Lors de ce sommet auquel il prend part dix-huit années après sa dernière participation à un sommet panafricain, l'Etat libyen annonce son intention d'organiser un sommet extraordinaire de l'OUA. Convoqué en marge du sommet de la francophonie prévu à Moncton au Canada du 3 au 6 septembre 1999, plusieurs chefs d'Etat africains, même les plus fidèles des sommets francophones à savoir le Togolais GNASSIMBE E.EYADEMA, le Gabonais Omar Bongo, et le Sénégalais Abdou Diouf, qui avaient longtemps hésité, décideront enfin de boycotter Moncton pour se rendre à Syrte96(*). C'était là le début de l'affirmation des intérêts du continent qui devaient par-dessus tout primer sur des considérations d'ordre secondaire. Les chefs d'Etat ayant pris la résolution de ne pas abandonner la proie pour l'ombre.

Toujours à l'initiative du maître des « fusions avortées » comme d'aucuns se sont plus à le qualifier, ou encore du  « pestiféré »  selon l'Occident, plusieurs autres défections de Moncton furent enregistrées. Cette fois-ci venant de la Cen-Sad 97(*)(Communauté des Etats Sahélo-Sahariens) d'autant que l'objet figurant à l'ordre du jour du sommet libyen n'était pas sans intérêt pour le continent. C`est ainsi qu'à la clôture du sommet d'Alger, les chefs d'Etat avaient vaguement convenu sous l'impulsion de la Libye que l'un des objets de cette rencontre extraordinaire portera sur « le lancement d'une nouvelle initiative unitaire sur le continent ». Du coup, le président Kadhafi a annoncé son intention de mettre sur pied de nouveaux mécanismes de financement purement africains. A la suite de cette invitation, les chefs d'Etat ont eux-mêmes découvert qu'il faut changer l'OUA ; adapter ses structures de manière à ce qu'elle puisse faire face aux nouveaux enjeux de la mondialisation qui n'a d'égard au sentimentalisme, et auquel n'échappent aucun pays et aucune région du monde.

A la rencontre de syrte, la Libye va proposer la mise sur pied d'une nouvelle Union après 35 années d'existence d'une OUA désuète dont elle était l'un des Etats fondateurs.

2- Le plaidoyer pour la création d'une UA

Initialement prévu pour se tenir à Tripoli98(*), le sommet extraordinaire de l'OUA initié par la Libye aura finalement lieu du 6 au 9 septembre 1999 dans la ville mythique de Syrte. En effet, par son retour sur la scène africaine, l'objectif de la Libye est de jouer un rôle moteur dans le décollage économique et politique du continent99(*). Sous l'aiguillon du colonel KADHAFI et conformément à l'invitation adressée aux chefs d'Etat et de gouvernement lors du sommet d'Alger, 43 représentants d'Etats africains vont se réunir à Syrte. Lors de ce sommet, la seule question inscrite à l'ordre du jour était la suivante : « comment renforcer la capacité de l'Afrique à faire face aux défis du nouveau millénaire ? ». A cette occasion particulière, le Guide de la Jamahiriya arabe libyenne propose le passage immédiat à une Union Africaine100(*). Pour la Libye « l'Afrique doit s'unir. Il n'y a pas de temps à perdre »101(*). En faveur de l'insertion de l'Afrique dans le 3ème millénaire, la Libye présente à ses pairs un projet d'une « Union Forte »102(*), c'est-à-dire dotée de pouvoirs supranationaux.  Comme l'a expliqué l'ancien secrétaire général de l'OUA, Salim Ahmed Salim, « les objectifs recherchés par le président Kadhafi en organisant ce sommet étaient d'aller plus vite dans l'application du traité d'Abuja »103(*). Surpris par la proposition libyenne de passer immédiatement et sans autre forme de procédure à une Union continentale, les Etats choisiront prudemment de différer leur réponse. C'est alors qu'à Syrte, les Africains devaient une fois de plus se contenter d'une déclaration finale empreinte d'un bon sens diplomatique comme ils en ont eu l'habitude depuis 1963 au moment de la création de l'OUA : « nous, chefs d'Etat et de gouvernement de l'Organisation de l'Unité Africaine décidons de créer l'Union Africaine [...] et d'accélérer la mise en oeuvre du Traité d'Abuja. Nous donnons mandat au conseil des ministres de l'OUA et à son secrétaire général de mettre en application ces décisions en nous soumettant leur rapport avec un projet d'Acte constitutif au XXVIe sommet de l'OUA (du 10 au 12 juillet à Lomé) »104(*). C'est en ces termes que les dirigeants du continent, réunis à Syrte, en 1999, décidaient de construire une UA supposée être l'aboutissement logique de la communauté au stade suprême.

Mais, à peine existe-t-elle symboliquement que la nouvelle UA est accusée par la Libye d'être phagocytée par certains Etats qui n'entendent pas faire d'importantes réformes pour que l'on sorte définitivement de l'orée de l'OUA. C'est ce qui explique la convocation d'une session extraordinaire des ministres des Affaires étrangères de l'OUA à Tripoli. Cette session marquera la prise des décisions importantes avant de donner lieu à la naissance de l'UA à Syrte en mars 2001 après l'ultime étape de Lomé.

B- La convocation d'un conseil extraordinaire des ministres et du 5ème sommet extraordinaire de l'OUA

En prélude à la préparation du sommet de Lomé, l'invitation des ministres à Tripoli avait pour but d'éviter la reproduction servile de l'OUA(1) que la Libye voulait à tout prix voir mourir effectivement. Cette étape s'étant soldée par quelques victoires qui allaient se muer en conflits à Lomé, la Libye prendra l'initiative d'organiser un sommet extraordinaire en mars 2001 à Syrte. Ce dernier à permis de réconcilier certains protagonistes et donné naissance à l'UA (2).

1- L'invitation des ministres des Affaires étrangères à Tripoli, éviter la reproduction de l'OUA

Si la déclaration des chefs d'Etat et de gouvernement restait floue quant à la forme à donner à l'Union proposée par la Libye, un calendrier avait néanmoins été adopté quant au processus de mise en place de l'Union. Il prévoyait trois étapes principales à savoir l'adoption de l'Acte constitutif de l'Union en juillet 2000 au Togo, puis sa ratification par les Etats et enfin la création solennelle de l'Union en 2001. Mais seulement, et contre toute attente, le Guide El Fateh convoquera une session extraordinaire du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'OUA pour la fin du mois de mai 2000. Constatant que les experts et les parlementaires choisis par l'OUA à la suite de Syrte I avaient proposé un projet passablement vague, au pire une « OUA bis »105(*) à peine rafistolée, KADHAFI va prendre l'initiative de réunir en Libye un Conseil des ministres des Affaires étrangères. L'objectif est d'éviter de tomber servilement dans le piège d'une Union Africaine faible.

Mais comme l'a rapporté le correspondant de Jeune Afrique, les débats étaient houleux. «Jusqu'à la veille de la clôture des travaux, l'impasse était totale, déclare Salim Ahmed Salim. Nous étions face à un véritable casse-tête, tant un compromis semblait impossible entre les partisans d'une Union forte et ceux qui souhaitaient ne rien faire... »106(*). La Libye paraissait en effet seule.. Même plusieurs pays « amis » : Sénégal, Mali, Algérie, Tunisie, Ghana, Libéria, Soudan, Tchad, Togo..., étaient hostiles à une UA souveraine. L'Afrique du Sud, le Nigeria et la Côte d'Ivoire l'étaient encore plus. Il fallait un « sauveur ». Ce fut le président Abdoulaye Wade qui, en visite officielle à Tripoli, s'est adressé de manière impromptue du 1er au 2 juin aux ministres des Affaires étrangères. Ce discours inattendu retournera complètement la situation en leur donnant un éclairage: «  comme tous les Africains, déclare-t-il, je rêve d'une Afrique sans frontières, mais je veux être réaliste. Si tout le monde n'était pas d'accord, il ne fallait pas lancer une si grande idée. Vous avez une grande responsabilité vis-à-vis de l'Afrique et de son avenir. Si vous échouez, tout le monde paiera l'addition. On dira : les Américains ont les Etats-Unis, les Européens ont l'Union Européenne, mais les Africains sont incapables de faire une Union Africaine. Il nous faut sortir avec quelque chose »107(*). A la suite de cette allocution, les ministres parviendront, au sortir du Conseil à l'adoption du texte qui a conduit à ce qu'on nomme aujourd'hui : « consensus minimal de Lomé », ce au prix de longues et d'âpres discussions. Inachevé, ce traité fera l'objet d'autres débats à Lomé.

Dans la capitale togolaise, les chefs d'Etat ont officiellement discuté de la mise en oeuvre de la déclaration de Syrte approuvée un an plus tôt, du projet d'Acte Constitutif de l'UA et du parlement panafricain proposé par la Libye et approuvé le 3 juin à Tripoli par les ministres des Affaires étrangères. Au terme des discussions, la résolution AHG/1219 (XXXVI) créant l'UA est adoptée. La signature de son Acte constitutif par certaines délégations africaines présentes à Lomé va marquer un évènement majeur dans les relations internationales africaines en ce sens qu'elle a confirmé la tendance vers une « OUA rénovée et redynamisée »108(*).

Cependant, les dissensions débutées à Tripoli avaient émaillé le sommet de Lomé. Certaines délégations ayant même quitté le Togo avant la fin du sommet. Pour surmonter ces discordes, l'Etat libyen invitera les chefs d'Etat à participer au 5ème sommet extraordinaire de l'OUA à Syrte.

2- L'invitation des chefs d'Etat et de gouvernement au 5ème sommet extraordinaire de l'OUA et la naissance de l'UA

Du 1er au 2 mars 2001 à Syrte, se déroule le « sommet du siècle »109(*). A l'initiative une fois de plus du leader libyen, Mouammar Kadhafi, une quarantaine de chefs d'Etat et de gouvernement participent au 5ème sommet extraordinaire de l'OUA à Syrte. En effet, la foire d'empoigne à l'occasion du 36 ème sommet de l'OUA avait rapidement permis de percevoir le climat délétère qui avait plané dans l'atmosphère. C'est pour trouver un consensus que la Libye va organiser ce énième sommet extraordinaire. Trois points essentiels vont guider notre analyse pour rendre compte des objectifs de cette rencontre. D'abord, il s'agissait pour la Libye de convaincre les Etats réticents et les belliqueux afin qu'ils signent l'Acte constitutif. Ensuite, faire adopter certains projets tout en inspirant d'autres. Et enfin lancer solennellement l'UA.

En ce qui concerne la première articulation, de nombreuses discordes rappelant les rivalités qui avaient conduit à la naissance de l'OUA en 1963 ont refait surface à Lomé. Ici, quatre types de comportements110(*) avaient été décelés. Premièrement, le lieu de la tenue du 36ème sommet (Togo) avait amené certains chefs d'Etat à le boycotter. En raison des présumés liens particuliers existants entre le chef d'Etat togolais, Etienne GNASSIMBE EYADEMA, et le leader de l'Union Nationale pour l'Indépendance Totale de l'Angola (UNITA) Jonas Savimbi, un bon nombre de dirigeants africains décidèrent de ne pas faire le déplacement de Lomé. Car, tous accusaient le Togolais d'être à l'origine de la déstabilisation de leurs pays par le soutien apporté à la rébellion angolaise l'(UNITA). Il s'agissait de l'Angolais José Edouardo DOS SANTOS, du Namibien Sam NUJOMA et du Congolais Laurent Désiré KABILA.

Deuxièmement, certains chefs d'Etat étaient absents pour diverses raisons. Entre autres le Kényan Daniel Arap Moi, le libérien Charles TAYLOR, le Zimbabwéen Robert MUGABE, le soudanais Omar EL-BECHIR et bien entendu l'Egyptien Hosni MOUBARAK et le Tunisien ZINE EL-ABIDINE Ben Ali.

Troisièmement, la catégorie des chefs d'Etat qui étaient déclarés persona non grata par leurs pairs en application d'une résolution du 35ème sommet d'Alger en 1999. Résolution issue de la motion111(*) déposée par le président nigérian Olusegun OBASSANJO et soutenue par son homologue sud-africain Thabo MBEKI, interdisant à tout régime « anti-constitutionnel » donc issu d'un coup d'Etat de se faire représenter au sommet de l'organisation. Il s'agissait de l'Ivoirien Robert GUEI, du Comorien Azali ASSOUMANI et du Nigérien Daouda MALAM WAMKE. En quatrième lieu, certains chefs d'Etat, non satisfaits de la proposition libyenne avaient quitté Lomé sans signer l'Acte constitutif, qui plus est, avant la fin du sommet.

C'est pour pallier ces désaccords entre les chefs d'Etat qui se regardaient en chiens de faïence d'une part et entre partisans du projet libyen et ceux qui prônaient une approche prudente, conduits par l'Afrique du Sud et le Nigeria, d'autre part que le sommet de Syrte de mars 2001 va entrer dans les lettres d'or des relations internationales africaines112(*). Car, à l'occasion de ce « sommet historique »113(*), le traité de création de l'UA est adopté et « la nouvelle Union est solennellement proclamée »114(*). A cette circonstance particulière, le colonel KADHAFI prendra la parole pour inviter ses pairs à une plus grande unité pour le développement du continent: « voici cinq siècles que notre beau continent est pillé et exploité par des puissances extra-africaines, mais il demeure immensément  riche. Ceux qui ont cru que, entre 1960 et aujourd'hui l'Afrique était devenue indépendante se sont lourdement trompés, la véritable indépendance est économique » 115(*).

A la suite de cette conférence, on connaîtra une adhésion massive des Etats à l'Acte constitutif qui entrera en vigueur après la signature du 36ème Etat soit les 2/3 des membres requis. En outre, c'est lors de ce sommet qu'a été adopté le projet du parlement panafricain, une innovation majeure de l'organisation naissante. Enfin, les chefs d'Etat seront appelés à présenter une première mouture des projets de développement connus aujourd'hui sous la dénomination NEPAD (Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique). Quatre mois après Syrte II, c'est-à-dire du 9 au 11 juillet 2001, aura lieu à Lusaka en Zambie le 37ème sommet de l'OUA et le dernier du genre. Porté par élection par les chefs d'Etat à la tête du Secrétariat Général de l'OUA, le diplomate ivoirien Amara ESSY aura un mandat intérimaire précis : assurer dans une période de 12 mois la transition de l'OUA à l'UA. Pendant son mandat qui sera prorogé d'un an, cette fois-ci en tant que `'Président intérimaire'' de la nouvelle Commission instituée par l'Acte constitutif de l'UA, il mettra sur pied des institutions importantes pour le fonctionnement de l'UA116(*). C'est donc du 8 au 12 juillet 2002 à Durban que l'UA existera enfin dans les « faits »117(*). « Une ironie (positive) de l'histoire», avait estimé Yamed Ben BECHIR qui, saluant tout de même l'initiative, constatait que l'UA devait avoir du mal à embarquer tous les 52 Etats du continent pour l'objectif ultime qui est de créer une supranationalité africaine. L'Union qui voit le jour à Durban a mal à sa forme. Ses structures et politiques publiques régionales dans le sens de la Libye, partisane de la fédération, restent imprécises, voire inexistantes. De nombreuses propositions vont être faites par ce pays.

* 91BATTISTELLA  Dario, « L'apport de Karl Deutsch à la théorie des relations internationales », Revue internationale de politique comparée, vol.10, No 4, 2003, p. 580.

* 92 WILGA Maciej, Le constructivisme dans le domaine de l'intégration européenne », op.cit., pp 73-74.

* 93 Ibid, p. 74.

* 94 MARTINEZ Luis, « La Libye est de retour », dans Géopolitique africaine N1, Hiver 2000/2001, éd. OR. IMA, International (collectif SOUSSAN André), p. 120.

* 95 PONDI (J.E.), op.cit., p. 22.

* 96 Selon le correspondant de Jeune Afrique, la France ne vit pas d'un bon oeil cette initiative libyenne qui amena beaucoup de présidents à manquer le sommet biennal de la Francophonie, A.R.L « Diplomatie : d'un sommet à l'autre », dans Jeune Afrique N° 2016 du 31 août au 6 septembre 1999 p. 17.

* 97 Il s'agissait du Burkina Faso, du Bénin, du Mali, du Niger, du Tchad et de la Centrafrique.

* 98 A.R.L « Diplomatie : d'un sommet à l'autre », op. cit., p. 17.

* 99MARTINEZ (L.), op. cit., p. 110.

* 100 ZORGBIBE Charles, «  De l'OUA à L'UA ?», dans Géopolitique africaine No1, Hiver 2000/2001, éd. OR. IMA, op. cit., p. 106.

* 101 DJUIDJE KOUAM (R.), op. cit., p. 108.

* 102 ZANG (L.), op. cit., p. 363.

* 103 Ibid.

* 104FALL Elimane et FAYE Djibril, « Nouveau mort-né », dans Jeune Afrique Economie N° 313 du 17 juillet au 6 août 2000, p. 6.

* 105 ZANG (L.), op. cit., p. 363.

* 106 Ibid.

* 107 Voir ZANG (L.), op.cit., p. 363.

* 108 DJUIDJE KOUAM (R.), op.cit., p. 2.

* 109 PONDI (J.E.) op.cit., p.26.

* 110 Voir l'article d'OUSMANE Amadou, « Foire d'empoigne à Lomé », dans Jeune Afrique Economie, N° 313, op. cit., pp. 8-9.

* 111 Elle fut adoptée du 8 au 10 juillet 1999 lors de la 70ème session ordinaire du Conseil des ministres sur les changements anticonstitutionnels dans les Etats membres sous la dénomination Décision CM/Draft/D2C.483 (lxx). Les 12 et 14 juillet 1999, les chefs d'Etat vont à l'unanimité l'approuver. Voir entre autres TUNDE FATUNDE, « Quand l'OUA fait la police », dans Jeune Afrique Economie précité, p. 8 ; DJUIDJE KOUAM (R.), op. cit., p. 99.

* 112 En dehors des deux voisins de la Libye, le Tunisien Ben Ali et l'Egyptien Hosni Moubarak absents à Syrte II, certains chefs d'Etat absents à Lomé étaient présents. Il s'agissait de Joseph Kabila, Gnassingbé Etienne Eyadema, Laurent Gbagbo dont le pays avait été réhabilité, Daniel Arap Moi, Omar El-Bechir.

* 113 37 Années de travail et de donation, op. cit., p. 5.

* 114 HOUNGNIKPO (C.M.), op. cit., p. 154.

* 115 EL KADHAFI Mouammar, cité par PONDI (J.E.) op. cit., p. 27.

* 116 Selon le `'président intérimaire'' de la commission de l'UA, les chefs d'Etat l'avaient mandaté pour lancer en priorité les organes tels la Conférence, le Conseil exécutif, la Commission de l'UA et le Comité des représentants permanents. Propos recueillis par FIELDS Jonathan, dans Les Cahiers de Mutations op. cit., p. 9.

* 117 DJUIDJE KOUAM (R.), op. cit., p. 2

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard