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L'innovation rh , l'e-recrutement au maroc

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par Samia Chargui
Université Mohammed V - Souissi  - Diplôme universitaire superieur 2014
  

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Section 1 : Evolution dans les pratiques de recrutement

Le marché de l'emploi comme beaucoup d'autres marchés d'échange de biens et services, répond à la fois au libre jeu de l'offre et de la demande et à un ensemble de règles de conduite écrites et non écrites, décidées, négociées, ou pas par les partenaires sociaux, appuyés ou non par la puissance publique. Durant les cinquantes premières années du XXème siècle la relation entre offre et demande de cadres était directe, le plus souvent sans intermédiaires.

Depuis la fin des années 1960, il s'agit d'un marché mobilisant non plus deux mais trois grandes catégories d'acteurs : les cadres (salariés), les employeurs (entreprises), et un certain nombre d'intermédiaires qui favorisent ou régulent l'adéquation entre l'offre et la demande.

Les grandes transformations concernant cette période sont :

· Une montée en puissance des acteurs intermédiaires : L'apparition des intermédiaires professionnels qui facilitent le rapprochement entre offre et demande de main d'oeuvre et qui occupent depuis longtemps une place de plus en plus importante.

1. Le changement dans les pratiques de recrutement

La montée en puissance des nouvelles pratiques de recrutement s'explique par la concomitance de plusieurs phénomènes : d'abord une nouvelle offre portée par de nouveaux acteurs, ensuite l'émergence de nouveaux usages de la part des cadres, enfin des attentes fortes de la part des recruteurs qui se trouvent face à une pénurie relative sur certaines qualifications.

L'offre de produits et de services en direction des recruteurs s'est clairement renforcée, stimulée à la fois par l'arrivée de nouveaux acteurs et par l'émergence de nouvelles technologies. Le marché de l'e-recrutement (terme utilisé communément pour désigner les nouvelles pratiques de recrutement) regroupe aujourd'hui un nombre important d'intervenants; ceux-ci se partagent désormais en trois ensembles:

ü Les intervenants traditionnels qui utilisent les nouveaux moyens de recrutement mais ne développent pas au sens strict des solutions de e-recrutement. Il s'agit en particulier des sociétés d'intérim, des cabinets de recrutement et de certains éditeurs de solutions logicielles.

ü Les acteurs hybrides qui, issus des médias traditionnels de recrutement s'efforcent de développer via filiales, départements, centres de profit autonomes, des solutions web (citons par exemple l'intermédiaire de l'emploi privé et public, tels que l'Anapec qui propose des services sur le web de type « job boards », les groupes de presse qui éditent des sites emploi, les organisateurs de salons professionnels qui conçoivent des salons virtuels, etc.).

ü Les acteurs qui proposent aux cadres et aux entreprises des solutions interactives (web ou mobiles) tout ou partie dédiées à l'emploi; citons par exemple MenaraJob, Trovit Emploi, LinkedIn, Certains acteurs, naguère indépendants, rejoignent aujourd'hui des groupes de communication.

Les pratiques de recrutement trouvent dès lors leur terrain d'expression dans des supports interactifs tels qu'Internet, les intranets ou les extranets. Les experts interviewés ont ainsi relevé des atouts dont certains sont liés à l'évolution de l'offre technologique; on peut citer les exemples suivants:

ü Une marque employeur peut désormais se créer par le biais de sites communautaires internes et externes à l'entreprise qui favorisent l'interaction entre recruteurs, salariés, stagiaires et permettent la production de contenu web (blog 2.0, sites 2.0).

ü Par le biais des réseaux, la mise en relation devient plus aisée entre candidats et recruteurs, les frontières des terrains de « sourcing » s'effacent, notamment entre la sphère privée et professionnelle.

L'utilisation de ces technologies permet enfin un meilleur contrôle des processus de recrutement ; des offres d'emploi par supports, ajustement en temps réel des plans média et des annonces, analyse du retour sur investissement, optimisation de la traçabilité des informations sur le candidat.

Plusieurs facteurs ont structurés le marché de recrutement:

· La création d'organismes institutionnels (publics ou privés) professionnels de la mise en relation entre candidats et recruteurs (Anapec, Tectra, RecrutAkademy ...)

· L'importation de nouvelles pratiques de l'étranger

· Le développement de nombreux supports de recrutement, en particulier au sein de la presse national régional ou hebdomadaire (petites annonces).

· La mise en place de solutions logicielles permettant de gérer le personnel, ces technologies favorisant, la gestion des effectifs et la constitution de bases de données de candidatures.

· Le développement des activités d'agences de commination en ressources humaines afin d'aider les entreprises à définir leur marque employeur, à choisir le bon canal de recrutement média pour recruter.

· Des outils de conquête de candidatures stables, Les outils de conquête de candidatures se caractérisent par une certaine stabilité avec une distinction bien établie entre:

ü Les méthodologies d'approche indirecte, via principalement la parution d'annonces dans la presse et la présence sur des salons de recrutement.

ü Les années 1980-1990 ont en particulier été marquées par un travail de fond et de forme réalisé par les entreprises dans la rédaction des textes d'annonces et une augmentation sensible de nombres de supports permettant de diffuser ces annonces.

ü La fin des années 1990 a marqué un point d'inflexion important dans les pratiques de recrutement des entreprises tandis que les méthodes d'évaluation et de gestion de profils tendaient à se professionnaliser, les outils de conquête se sont diversifiés et de nouvelles préoccupations éthiques sont apparues.

ü Les outils de sourcing se sont multipliés durant ces dernières années, avec en particulier l'essor du e-recrutement (recrutement via internet), la palette des outils à disposition d'un recruteur s'est élargie : les moyens on line se combinent ou se substituent aux moyens off line, les outils traditionnels ( offres d'emploi dans la presse , salon de recrutement , fichiers papier , annuaires , relations écoles ..... ) trouvent ainsi leur projection ou leur équivalent sur internet avec la diffusion d'offres on line à partir de 1996 la montée en puissance des candidathèque

L'e-recrutement n'a pas réinventé le recrutement ; il a facilité et stimulé la mise en relation entre l'employeur et l'employé. Le marché du e-recrutement et en particulier celui relatif à l'activité des grands jobs boards est aujourd'hui mature.

Enquête quantitative, Mars 2009, Le changement dans les pratiques de recrutement et dans la durée de processus.

Les recruteurs sont passés d'une position de découverte à une attitude plus rationnelle et exigeante, auparavant, les recruteurs étaient satisfaits de recevoir beaucoup de CV en peu de temps: ils disent désormais « cela ne nous sert pas à grand-chose de recevoir beaucoup de CV s'ils ne sont pas adaptés » en un mot, ils veulent du retour sur investissement.

L'e-recrutement est rentré dans les pratiques courantes des entreprises mais il n'a pas la prétention ou les moyens de couvrir tout le processus de gestion des recrutements.

2. Les principaux apports dans les pratiques de recrutement

2 .1 Au niveau de la recherche d'emploi

Presque tous les aspects de la recherche d'emploi passent aujourd'hui par Internet. Les blogs et les réseaux sociaux permettent d'aller plus loin en créant une nouvelle forme de prospection basée sur la communication et l'échange d'information. Sur le web, tout le monde donne et tout le monde reçoit... Une nouvelle culture de la recherche d'emploi est née.

· Une large palette d'outils : Aujourd'hui, un cadre sur cinq trouve un emploi grâce au web. Un chiffre qui augmente d'autant plus que les outils Internet offrent régulièrement des possibilités de prospection nouvelles. Annonces, CV thèques, sites de recrutement des entreprises, réseaux en ligne... Sans oublier les blogs de candidats, de dirigeants ou d'entreprises, très "tendance", notamment dans les secteurs de la communication et du marketing. Mais, pour chercher un poste ou se positionner en veille sur un marché, la pratique de base du web reste la prospection active. Avec d'une part, la recherche d'offres d'emploi et d'autre part l'utilisation des CV thèques, généralistes et/ou spécialisées. Pour être facilement "repéré", les mots-clés ne doivent pas être choisis au hasard. S'inspirer des termes récurrents dans les annonces qui correspondent au poste que vous cherchez.

· Blogs et recherche d'information : Internet est donc avant tout un moyen d'accéder à des offres d'emploi ciblées. Mais c'est aussi, et de plus en plus, une source d'information sur l'actualité des entreprises, les prises de parole ou les nominations des dirigeants, la santé des secteurs d'activité... Newsletters, blogs d'entreprises et sites `corporate' sont autant de supports à suivre de près car ils permettent d'adapter sa candidature à la demande, de trouver des offres cachées et de contacter directement les décideurs. Internet offre en effet la possibilité d'exposer son parcours ou son projet. Les blogs, grâce aux commentaires, permettent d'engager le dialogue avec des recruteurs potentiels.

· Les communautés professionnelles : En pleine explosion, les réseaux sociaux en ligne sont une autre voie d'accès au marché caché des offres d'emploi et permettent aux candidats de développer facilement leur carnet d'adresses. Chaque internaute peut décrire ses centres d'intérêts et son objectif professionnel et multiplier ses contacts "réseau" : soit par une demande directe de mise en relation, soit via une recommandation. fidèle à la philosophie d'Internet qui consiste à donner pour recevoir, ces réseaux inaugurent un nouveau régime de recherche d'emploi. On ne se contente pas de formuler une offre de services mais on propose des contacts, des informations afin d'enrichir son carnet d'adresses. Ces réseaux permettent également de participer à des discussions thématiques et de rejoindre les communautés professionnelles les plus dynamiques.

2 .2 Au niveau du recrutement

Internet et les nouvelles technologies de l'information bouleversent de plus en plus la manière dont nous vivons, nous achetons, nous nous distrayons et nous communiquons. Les plus touchés en sont les jeunes qui ont adopté immédiatement ces nouvelles techniques, au point qu'ils vont naître bientôt avec un portable collé à l'oreille! Un des domaines qui, comme jeune entrant - ou essayant d'entrer- dans la vie active, les touchent en premier est le recrutement. Un domaine où les technologies de l'information ont peu à peu tout changé, au détriment de petites annonces presse traditionnelles et en faveur de nouveaux modes de recherche de postes et de candidats. Le traditionnel CV bénéficie maintenant des facilités des traitements de textes modernes avec typographie actuelle, insertion de photos, versions multiples adaptées à tel ou tel type de postes et surtout envoi immédiat à un employeur, potentiel par mailing.

3. Les limites des nouvelles pratiques de recrutement

Parce qu'elles sont récentes, et pour certaines d'entre elles en phase d'expérimentation, les nouvelles pratiques de recrutement sont observées avec attention. Les déceptions sont souvent à la mesure des espoirs que certains recruteurs avaient placés en elles.

· Les rendements quantitatifs sont élevés mais qu'en est-il des rendements qualitatifs? : la plupart des recruteurs interrogés mettent en exergue la capacité de l'e-recrutement à générer un grand nombre de candidatures. En revanche, beaucoup constatent une diminution des rendements qualitatifs, notamment pour les grands sites généralistes ou « job boards »: un nombre important de candidatures qui ne correspond pas toujours au profil recherché et explique souvent la pauvreté des résultats obtenus dans certaines recherches. Si la pénurie de compétences qualifiées sur certains métiers explique en grande partie la baisse des rendements, le faible ratio CV qualifiés/CV reçus correspondant au besoin du recruteur s'explique également par le média de recrutement choisi. L'acte de candidature sur internet est aujourd'hui gratuit et techniquement facile (un clic suffit): de fait, répondre à une annonce par internet est considéré comme moins impliquant que la démarche de candidature à une annonce passée dans la presse. Ainsi, certains recruteurs en arrivent à douter: « les cadres lisent-ils les annonces avant d'y répondre? Analysent-ils véritablement leur adéquation au poste avant de candidater? ». D'autres recruteurs travaillant en agence de communication ou en cabinet de recrutement remarquent que les annonces parues sur internet sont « peu spécifiées et présentent des textes pratiquement interchangeables ». De fait, les démarches des candidats en recherche d'emploi sont aujourd'hui peu sélectives et les candidats n'hésitent pas à répondre pour se faire connaître et entrer dans le vivier des recruteurs potentiels. À l'inverse, les candidats en poste ne prennent pas forcément le temps de répondre aux annonces. Ils préfèrent souvent attendre que les employeurs potentiels s'adressent directement à eux, via un cabinet ou les réseaux sociaux.

· Le bilan de ces opérations est assez partagé : la plupart des responsables concernés constatent que les retours sur investissement ont été faibles en matière de recrutement: moins de dix collaborateurs recrutés par opération. D'autre part, les participants à ces opérations observent que ni les recruteurs, ni les recrutés n'ont encore l'habitude de gérer une relation virtuelle. Enfin, l'expérimentation de salons virtuels de recrutement n'a pas permis de rentrer en contact avec des experts ou des cadres expérimentés. Ces réserves traduisent une incompréhension et sans doute un malentendu sur les moyens ou les objectifs poursuivis. Pour les agences qui ont conçu et porté ces offres, l'objectif premier de ces opérations n'était pas de sourcer des CV mais de travailler sur la marque employeur et de s'adresser à une nouvelle génération de cadres. Sans doute les effets médiatiques autour du Web 2.0 ont-ils eu des effets pervers, suscitant des espoirs importants et provoquant aux finales certaines désillusions.

· Les nouvelles pratiques de recrutement mobilisent des moyens de plus en plus importants : Si l'e-recrutement a été longtemps perçu comme un moyen à la fois efficace et économe permettant aux entreprises de diffuser leurs offres d'emploi à un faible coût, en effet, les tarifs proposés par les sites emploi ont tendance à s'accroître ainsi que les offres sur des produits de communication « on line » (par exemple, la location de candidathèque ou la mise en place de logiciels de e-recrutement). Ainsi que le temps passé par les chargés de recrutement pour le sourcing des candidatures qualifiées sur les réseaux sociaux, intégrer les profils dans la base de données de l'entreprise, modérer ou gérer les « chats » recrutement organisés sur le site de l'entreprise, etc.

· Une multiplication des outils de recrutement: comment choisir la ou les bonnes solutions et le bon partenaire? : plusieurs responsables du recrutement ont exprimé un certain désarroi face à la multiplication des sources et outils de recrutement. Le panorama des solutions d'e-recrutement à destination des entreprises est en effet large et complexe englobant à la fois des offres globales couvrant ou prétendant couvrir l'ensemble des étapes du processus de recrutement (par exemple les logiciels de recrutement) mais aussi des offres spécifiques prenant en charge une ou plusieurs étapes de ces processus. D'autre part, si le e-recrutement a pris l'ascendant sur certaines pratiques traditionnelles (en particulier les offres presse), celles-ci sont toujours proposées aux recruteurs et se renouvellent (offres bi-média mixant par exemple annonces papier ou relais sur le web). Enfin, certains outils hors média comme les salons professionnels ou la cooptation continuent à se développer avec ou sans le relais d'Internet. Cette atomisation de l'offre perturbe le choix du recruteur et justifie le recours à un intermédiaire (agence, site emploi ou cabinet conseil) pour hiérarchiser les différentes solutions, préconiser et mettre en oeuvre la ou les plus adaptées à son besoin. Elle peut également expliquer le conservatisme de certains employeurs qui attendent que les nouvelles pratiques de recrutement aient fait leurs preuves avant de les adopter.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci