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Crise economique et émergence de l'activité maraichère: cas de la culture de la tomate dans l'arrondissement de Dschang

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par Georges Ghislain Fofack Mujia
École normale supérieure de Yaoundé  - DIPES II en Géographie  2016
  

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3.2.5. L'émergence et le développement de l'activité vivrière et maraîchère

L'autre conséquence sur le plan socio-spatialde la crise économique dans l'arrondissement de Dschang, est l'émergence et le développement de l'activité maraîchère et vivrière. Celle-ci constitue dans la pratique une recomposition socio-spatiale significative dans l'arrondissement.

D'abord sur le plan social, on observe une prépondérance de la gente masculine dans le secteur vivrier et maraîcher c'est-à-dire « une masculinisation du maraîchage et du vivrier ».Pourtant, avant la crise, l'activité maraîchère et vivrière était majoritairement l'apanage des femmes. (Fongang, 2008). Les cultures de subsistance, et spécifiquement la culture de la tomate, ne sont plus uniquement l'affaire des femmes tel que les hommes le pensaient autrefois. La crise a instauré une nouvelle organisation familiale où femmes et hommes sont confinés dans le maraîchage et le vivrier. La figure 19montre en effet la forte proportion du sexe masculin dans la population enquêtée. On peut également observer de façon générale que dans les groupements enquêtés, le sexe masculin est prédominant à Foréké-Dschang et à Foto ; contrairement au groupement Fotetsa où la proportion des femmes est supérieure à celle des hommes. Cette situation peut-être dû à l'enclavement de ce dernier groupement par rapport aux deux premiers. Enclavement qui limite les possibilités de développement de la culture de la tomate du fait de l'absence des débouchés commerciales. Ceci a également eu pour conséquence le bouleversement de l'ancienne structure des ménages (Kamga, 2002) où les hommes étaient les seuls responsables de la microéconomie familiale. Cette situation est un marqueur important du changement social dans l'arrondissement de Dschang.

Ensuite, sur le plan spatial, la proportion des terres consacrées au maraîchage et au vivrier est de plus en plus significative dans l'arrondissement. Particulièrement les non moins importantes superficies dédiées à la spéculation tomate. La culture de la tomate a commencé à s'imposer comme une activité importante pour la population agricole de l'arrondissement. Cette activité maraîchère a contribué à la recomposition spatiale de l'arrondissement qui fut jadis à prédominance caféière.

Source : Enquête de terrain, janvier 2013

Figure 19: Répartition de l'échantillon en fonction du sexe

On voit également au regard de la figure 20 que contrairement à la période précédent la crise, où l'essentiel de l'activité agricole dans l'arrondissement était dominée par la culture du café (Fig. 13), l'année 2010 est marquée par une vulgarisation considérable de la culture de la tomate. Celle-ci, comme le montre figure 20, est pratiquée dans la majorité des villages de l'arrondissement. Traduisant ainsi l'abandon quasi-définitif de la culture du café dans cet espace au profit de la culture de la tomate.

Figure 20:Zone de culture de la tomate dans l'arrondissement de Dschang en 2010

Cliché Fofack Mujia, novembre 2012

Photo 2: Deux jeunes jardiniers à Litieu (Foréké-Dschang)

Sur cette photo, on observe deux jeunes jardiniers au repos dans leur exploitation de tomate sur un versant du village Litieu (Foréké-Dschang). Ils précisent être des frères qui ont décidés de mettre ensemble leurs économies afin de produire la tomate qu'ils vendront dans la ville de Dschang. Cette situation témoigne de l'importance du sexe masculin dans cette activité d'autant plus qu'elle exige un important travail physique.

Vers la fin des années 1980 et le début des années 1990, à l'exemple des toutes les contrées agricoles du Cameroun, l'arrondissement de Dschang se trouve face à une dépression économique sans précédent qui a bouleversé de façon profonde son paysage économique et socio-spatial. Jadis ancien bassin à prédominance caféière,notamment arabica, cet espacedans lequel les conséquences de la crise furent notoires, fera face à un impératif : celui de la douloureuse reconversion vers le vivrier en général et en particulier vers le maraîchage. Désormais, hommes et femmes se partagent les circuits de l'activité maraîchère (production, commercialisation, négoce, etc.) Cette situation qu'a connue l'arrondissement a bouleversé le paysage socio-économique et spatial de l'arrondissement, tout en entrainant une reconfiguration socio-spatiale.

Etats des lieux du paysage socio-économique l'arrondissement de Dschang avant la crise

La crise économique de la fin des années 1980 dans l'arrondissement de Dschang

Les conséquences de la crise économique dans l'arrondissement de Dschang

Une vie rythmée par l'économie caféière

L'activité vivrière et maraîchère : des activités marginales et essentiellement féminines

L'État et l'UCCAO : seuls acteurs du contrôle et de l'encadrement de l'activité agricole dans l'arrondissement

§ La baisse drastique des prix du café payé aux agriculteurs

§ La fin du monopole du trident ETAT- UCCAO - CAPLAME

§ La perte des emplois et l'abandon scolaire

§ La reconversion des agriculteurs

§ L'émergence et le développement de l'activité vivrière et maraîchère

§ Chocs pétroliers des années 1970

§ Baisse des prix des produits de rente sur le marché international (cacao, café)

Figure 21 : Schéma synoptique du chapitre III

CHAPITRE IV :

LES FACTEURS DE L'ÉMERGENCE DE LA CULTURE DE LA TOMATE DANS L'ARRONDISSEMENT DE DSCHANG

Dans ce chapitre, il sera question d'identifier et de mettre en évidence les facteurs qui, combinés, expliquent l'émergence de la culture de la tomate dans l'arrondissement de Dschang au lendemain de la crise économique, eu égard aux bouleversements socio-économiques et spatiaux engendrés par cette dernière dans l'arrondissement.

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