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Crise economique et émergence de l'activité maraichère: cas de la culture de la tomate dans l'arrondissement de Dschang

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par Georges Ghislain Fofack Mujia
École normale supérieure de Yaoundé  - DIPES II en Géographie  2016
  

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4.2.1.2. Les facteurs humains : moteurs de l'émergence

L'émergence et le développement de la culture de la tomate dans l'arrondissement de Dschang tient également à l'influence humaine. Influence qui revêt plusieurs aspects :

v Le dynamisme des jardiniers

La configuration scolaire de la population-cible montre en effet un relatif dynamisme. Seulement 13,72% de celle-ci n'a jamais été à l'école. Ce qui signifie que pas moins de 86, 28% de cette population a fait des études, au moins primaires. Sur ces 86,28% ;11, 74% a fait des études supérieures contre respectivement 32,35% et 42,15% pour le secondaire et le primaire. (Figure23). Ceci signifie que la majorité de cette population a un niveau d'étude élémentaire.

Force est donc de constater que la majeure partie de cette population est éduquée. Le deuxième constat qui ressort ici est que les disparités entre groupements ne sont pas très prononcées. Néanmoins, il faut dire que le groupement Fotetsa est légèrement en marge par rapport aux groupements Foréké-Dschang et Foto. Cette situation peut-être expliquée par la proximité des 2 derniers groupements du principal centre urbain ou encore de l'urbanisation progressive de ces 2 groupements entrainant des migrations vers ces derniers. Cette situation confirme la théorie de l'adoption de l'innovation de Everett, selon laquelle plus on est à proximité de l'innovation, plus on est susceptible de l'adopter rapidement.

Source : Enquête de terrain, janvier 2013

Figure 23 : Répartition de la population par groupement et en fonction du niveau d'instruction

v Le rôle des migrations

Il convient également de relever qu'une proportion non négligeable de la population enquêtée est le produit des migrations. La figure24 présente la répartition de la population suivant la variable : « Autochtones ou allogènes ». Il en ressort que 12,74% de celle-ci est le produit des migrations. Ces migrations, ont sans doute contribué à la dynamisation de la culture de la tomate dans l'arrondissement de Dschang. Celle-ci a pris des proportions importantes, d'autant plus que la demande est sans cesse grandissante, en particulier dans les centres urbains.

Source : Enquête de terrain, janvier 2013 Figure 24 : Jardiniers autochtones et allogènes par groupement

De même, la configuration par âge de la population (Fig.25)laisse entrevoir une certaine vivacité. Cette population est essentiellement jeune. Plus de la moitié de l'échantillon est âgée entre 30 et 40 ans, soit 51,90%.On note également une proportion importante de jardiniers ayant moins de 30 ans, environ 19,60%. Cette jeunesse de la population cible explique en grande partie le dynamisme de la culture de la tomate dans l'arrondissement. D'autre part, il convient de noter que le caractère juvénile de cette population s'explique également par le fait que la culture de la tomate, contrairement aux cultures saisonnières et annuelles pratiquées, exigent d'énormes sacrifices physiques et d'importantes contraintes de temps. Par exemple, lors d'un cycle de culture de la tomate, il faut labourer ou retourner le sol, préparer la pépinière qui va accueillir les semences, semer dans les pépinières ; ensuite, après 2 à 3 semaines il faut repiquer la parcelle labourée à l'effet d'accueillir les jeunes plants, arroser matin et soir, nettoyer les herbes, répandre les engrais, tuteuriser certains plants et ce pendant au moins 3 mois avant de récolter. Et un nouveau cycle recommence. Ceci requiert un potentiel physique important. C'est pour cette raison, comme nous confie un jardinier, « que les jeunes sont nombreux dans cette spéculation maraîchère »

Source : Enquête de terrain, janvier 2013

Figure 25: Répartition de la population par âge et par groupement

v Le rôle de l'université de Dschang

Il faut toutefois noter qu'en marge des facteurs humains susmentionnés, la création de l'université de Dschang a induit un accroissement rapide de la population de la ville de Dschang et de sa zone périphérique. Selon le recensement général de la population de 2005, la ville de Dschang comptait environ 63.161 habitants, cette population en suivant une évolution géométrique serait estimé aujourd'hui à environ 76.358 habitants. Cette population essentiellement urbaine, majoritairement estudiantine, a induit de ce fait une augmentation de la demande locale en tomates pour la consommation. Cette demande est d'autant plus importante que la tomate est un fruit très prisé pour l'alimentation. De plus, la prolifération et le développement de l'activité de Bayam-sellam, (Annexe 6)témoigne de l'accélération de l'urbanisation de Dschang, de même de l'augmentation rapide de la population. Entrainant ainsi l'augmentation de la demande.

Figure 26 : Spatialisation de la population de l'arrondissement de Dschang entre 2005 et 2012

De plus la figure 26 nous permet également de se rendre compte qu'entre1987 et 2012, la population de l'arrondissement a fortement augmenté. Ainsi que le périmètre urbain. Cette figure nous permet d'observer au cours de cette période une densification de la population, dans ce périmètre urbain, en la faveur des migrations (campagnes profondes vers le centre urbain) et de l'explosion du nombre d'étudiants. La tâche urbaine représentait en 1987, 687 hectares. Celle-ci a triplé en 2012, avoisinant 2 000 hectares. Il faut noter qu'en 1993 à la création de l'université, le nombre d'étudiants était de 1475. Celui-ci est passé à 12 000 étudiants en 2000-2004 (Archives du rectorat 2004). Ce chiffre avoisinerait les 18 000 étudiants en 2012. Ceci constitue dans la pratique, une augmentation conséquente de la demande en produits maraîchers en particulier la tomate pour la consommation.

A côté de cette augmentation significative la population de la ville de Dschang entre 1987 et 2012, signalons également que la population de l'arrondissement tout entier a connu le même rythme d'évolution au cours de la période sus-citée. En outre l'augmentation de la demande à l'échelle nationale dûe à la croissance démographique générale du Cameroun, explique aussi le développement de la culture de la tomate dans l'arrondissement de Dschang.

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