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Crise economique et émergence de l'activité maraichère: cas de la culture de la tomate dans l'arrondissement de Dschang

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par Georges Ghislain Fofack Mujia
École normale supérieure de Yaoundé  - DIPES II en Géographie  2016
  

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4.2.2.3. La libéralisation des tous les secteurs de l'activité agricole

La libéralisation des tous les secteurs de l'activité, intervenue au lendemain de la crise économique, a été un facteur important dans l'émergence de la production vivrière et maraîchère au Cameroun, en particulier la culture de la tomate dans l'arrondissement de Dschang. Devant la faillite des organismes étatiques de contrôle, de suivi et d'encadrement des paysans, et donc le désengagement de l'Etat vis-à-vis du secteur agricole, les pouvoirs publics vont libéraliser tous les circuits de la production agricole. De l'importation à la vente des intrants agricoles en passant parla commercialisation des produits agricoles. Cette mesure étatique va favoriser l'irruption des nouveaux acteurs dans le monde rural au Cameroun.

4.2.2.4.Le rôle de l'État à travers le décret autorisant la création des organisations paysannes

Dans le processus d'émergence de l'activité maraîchère et vivrière en général et en particulier de la culture de la tomate, l'État a joué un rôle important. À travers la loi n°92/ 006 du 14 août 1992 précisant les modalités de création des sociétés de coopératives et Groupes d'Initiatives Communes (GIC) en remplacement de la loi n°73/15 du 07 décembre 1973, portant statut des sociétés de coopératives (ElongJ. G., 2005),l'État y a joué un rôle décisif. Cette loi a favorisé un développement accru de l'initiative communautaire. Ça et là, on observe une multiplication des GIC et des coopératives de paysans.

4.2.2.5. L'irruption des nouveaux acteurs

Consécutive à la loi de 1992qui autorisait la création des GIC et des coopératives, l'arrondissement de Dschang, à l'aube des années 1992-1993, enregistrera l'apparition de nouveaux acteurs. Ceux-ci étant présents aussi bien dans la commercialisation des intrantsque dans l'encadrement, la collecte et la vente des récoltes. Cette situation afortement impacté cette partie du pays, dans la mesure où elle a contribué au développement de la synergie des efforts chez les paysans.Le tableau7nous montre la répartition des organisations paysannes par département de la région de l'Ouest au 30 Juillet 2004. Le constat qui se dégage est celui de l'explosion de celles-ci dans la région de l'Ouest au lendemain de la crise et après la signature du décret autorisant leur création. Le seul département de la Menoua comptait à cette date : 747 GIC, 13 unions des GIC, 1 Fédération des Unions de GIC, 8 coopératives agricoles et 13 coopératives d'épargne et de crédits, faisant un total de 782 organisations rurales en 2004.Ainsi, la Menoua occupait la deuxième place en termes d'organisations paysannes, juste après le département de la Mifi.

Tableau 7 : Les organisations rurales inscrites (coopératives et GIC) à la délégation régionale de l'agriculture de l'Ouest au 30 Juillet 2004

Département

GIC

UGIC

FUGIC

COOP.

UCOOP

COOPEC.

TOTAL

Observation/

Evaluation

1

Mifi

761

8

1

22

1

56

850

+24 Normale

2

Menoua

747

13

1

8

/

13

782

+37 Rapide

3

Noun

717

10

/

11

1

11

752

+44 Rapide

4

Bamboutos

532

7

/

7

/

10

556

+16 Lent

5

Haut Nkam

420

12

1

5

/

8

446

+18 Lent

6

Hauts plateaux

290

10

/

4

/

4

305

+3 Très lent

7

Ndé

282

1

/

2

/

7

292

+32 Rapide

8

Koung-Khi

199

2

/

2

/

4

207

+7 Très lent

TOTAL

/

3948

63

3

61

2

112

4190

+ 181 Rapide

O.I: Organisation inscrite à la délégation régionale de l'agriculture et du développent rural

GIC: Groupes d'initiative commune

UGIC: Union des groupements d'initiative commune

FUGIC : Fédération des unions des groupements d'initiative commune

COOP. : Coopérative

COOPEC: Coopérative d'épargne et de crédit

Source : Délégation régionale de l'agriculture de l'Ouest

En plus de ces GIC et coopératives rurales, les nouveaux acteurs privés vont également prendre le monopole de la commercialisation des intrants et du financement des microprojets à l`instar des établissements de micro-finance telque la MC2. Boostant de ce fait l'activité agricole et l'investissement individuel.

Seulement deux décennies séparent la crise économique de la prééminence de la culture de la tomate dans l'arrondissement de Dschang. Cette prééminence est juxtaposée à la conjonction d'une pléthore de facteurs endogènes et exogènes. La générosité de l'environnement naturel (conditions agro-écologiques favorables) combinée au dynamisme des jardiniers, auxquels s'ajoutent les conséquences de la crise, les lois relatives aux GIC et coopératives et surtout l'explosion de la demande des centres urbains ou des grossistes pour l'exportation sont autant d'éléments considérés comme facteurs de l'émergence de la culture de la tomate dans cet arrondissement. Arrondissement qui hier encore était, à l'exemple de tous ceux de l'Ouest, un bassin caféier ; aujourd'hui, il est un important pôle de production de tomate. Dans ce processus de développement de la culture de la tomate dans cet espace, quels sont les principaux acteurs impliqués et leurs rôles respectifs ?Quelles sont les stratégies endogènes ou paysannes mises en oeuvre pour cette cause ? Les réponses à ces interrogations constituent l'essence du chapitre suivant.

Figure 30 : Schéma synoptique du chapitre IV

Les facteurs de l'émergence de la culture de la tomate dans l'arrondissement deDschang

§ Sur le plan climatique

§ Sur le plan pédologique

§ Le dynamisme des jardiniers

§ Le rôle des migrations

§ Le rôle de l'université

EMERGENCE DE LA CULTURE DE LA TOMATE DANS L'ARRONDISSEMENT DE DSCHANG

Les facteurs internes

Les facteurs externes

Un milieu écologique particulièrement propice

Les facteurs humains : moteurs de l'émergence

§ La crise économique et ses multiples conséquences

§ L'explosion de la demande dans les centres urbains

§ La libéralisation des tous les secteurs de l'activité agricole

§ Le rôle de l'État à travers le décret autorisant la création des organisations paysannes

§ L'irruption des nouveaux acteurs

TROISIEME PARTIE:

PRESENTATION, VERIFICATION DES HYPOTHESES, CRITIQUE DES RESULTATS ET RECOMMANDATIONS

Cette partie est le lieu de la mise en évidence des stratégies de développement de la culture de la tomate dans l'arrondissement de Dschang ainsi que de la vérification des hypothèses de recherche formulées plus haut. Elle débouchera par la suite à la critique de nos résultats eu égard à la démarche méthodologique qui a été mobilisée et les données qui ont été collectées. Elle s'achèvera sur la formulation des recommandations inhérentes à notre recherche.

CHAPITRE V :

DÉVELOPPEMENT DE LA CULTURE DE LA TOMATE DANS L'ARRONDISSEMENT DE DSCHANG: FONDEMENTS, ACTEURS, STRATÉGIES, CONSÉQUENCES ET PROBLÈMES

Au lendemain de la crise économique, l'arrondissement de Dschang va connaître deux faits majeurs : dans un premier temps une reconversion quasi-générale vers l'activité maraîchère et vivrière et particulièrement la culture de la tomate, dont les rendements et les revenus monétaires sont de plus en plus considérables ; ensuite, une diversification du paysage des acteurs dont l'interaction conjointe a conduit au développement de l'activité maraîchère et donc de la culture de la tomate. Quels sont ces acteurs ? Quels sont leurs rôles et stratégies respectifs ? Quelles en sont les conséquences sur la production ? Il sera donc question dans ce chapitre de mettre en relief la typologie des acteurs impliqués dans le développement de la culture de la tomate dans l'arrondissement et leur rôle respectif. Ce chapitre insistera sur les fondements du développement de la culture de la tomate dans l'arrondissement de Dschang, les stratégies des acteurs, en l'occurrence des paysans, ainsi que les conséquences inhérentes à l'interaction des ces stratégies. Il s'achèvera sur la présentation des problèmes auxquels font face les jardiniers de l'arrondissement.

5.1. Fondements du développement de la culture de la tomate


Le développement de l'activité maraîchère et de la culture de la tomate en particulier, tient à 2 principaux fondements :

Ø Le souci d'amélioration des conditions de vie des populations

Ø La politique de la relance de la production vivrière au Cameroun et dans l'arrondissement de Dschang en particulier



5.1.1. Le souci d'amélioration des conditions de vie des populations

Au lendemain de la crise, l'amélioration de la situation de la microéconomie familiale et donc du niveau de vie, constitue une priorité pour les paysans. Les conséquences de cette crise furent telles que le niveau de vie des populations avait considérablement régressé. Car : « [...] le revenu des planteurs avait baissé de 83% entre 1985 et 1997 ».(Ngouanet, 2001)

Face à cette situation, et étant donné le fait que l'activité caféière ne nourrissait plus son homme, la recherche de nouvelles sources de financement dans les ménages prévalait. L'activité maraîchère et particulièrement la culture de la tomate apparaissait à cette période et dans cet arrondissement comme l'une des seules, sinon l'unique, alternative pour les paysans de rapporter des revenus dans les foyers. D'autant plus que l'activité maraîchère, par opposition à la caféiculture, est une activité dont les revenus sont fiables et échappent aux exigences internationales. Cette situation va accroître l'intérêt des paysans pour la culture de la tomate d'autant plus qu'elle est loin d'être une culture annuelle. Elle peut être pratiquée sur plusieurs cycles au cours de l'année (plus de 4 cycles/an). Le tableau 8 présente la proportion par groupement des réponses en suivant la variable« raisons de la pratique de la culture de la tomate ». L'analyse qui en découle permet de constater que dans l'ensemble, la population enquêtée, soit un pourcentage de 69,60% s'est tourné vers la culture de la tomate, principalement pour améliorer le quotidien. Etant donné que celle-ci se pratique pendant au moins deux cycles de cultures par an, elle apparaît comme une spéculation très importante du point de vue de sa rentabilité monétaire.

Tableau 8: Répartition des jardiniers selon l'intérêt pour la culture de la tomate

Groupements

Raisons de la pratique de la culture de la tomate

Total

Emploi

Améliorer les conditions de vies

Facile à cultiver

Foréké-Dschang

7

34

3

44

Foto

17

31

0

48

Fotetsa

4

6

0

10

Total

28

71

3

102

Pourcentage(%)

27,45

69,60

2,95

100

Source : Enquête de terrain, janvier 2013

5.1.2. La politique gouvernementale de relance de la production vivrière au Cameroun

Pour l'État, la diversification et l'accroissement des productions vivrières au lendemain de la crise se trouve être plus qu'une exigence. L'amélioration des conditions de vie des populations mais bien plus l'accroissement de ces productions et des exportations, donc la rentrée des devises, justifient la politique étatique de relance de la production vivrière. Cette dernière, qui s'est déroulée en quatre principales phases, est marquée au départ par une période de latence avant de connaître son véritable couronnement au cours de la décennie 2000-2010 :

v La phase de sensibilisation (1990 - 1995) : qui est la phase suivant l'élaboration de la nouvelle politique agricole de l'Etat. Elle fut axée uniquement sur la sensibilisation.

v La phase d'implémentation (1996 - 2001) : Après la phase de sensibilisation, ce fut celle de l'implémentation de la politique de relance proprement dite. Cette étape fut également marqué par le développement effréné des GIC et de ce fait de la mobilisation de l'Etat afin d'appuyer les paysans.

v La phase active (2002 - 2011) : S'agissant de la troisième phase de cette politique, elle est caractérisée par la mise sur pied et l'opérationnalisation d'une multiplicité de projets et de programmes-cibles à l'instar du programme ACEFA ou encore PNVRA. (Annexe 5), à travers lesquels les paysans bénéficient de l'appui multiforme de l'Etat et de ses partenaires de développement. Cette phase a été très active à partir de 2006, date à laquelle le Cameroun a atteint le point d'achèvement de l'initiative PPTE. Marquant ainsi la reprise de la croissance économique depuis la crise et la dévaluation.

v L'agriculture de seconde génération depuis 2011 : Dernière étape de cette politique de relance de la production vivrière au Cameroun, cette étape est plus récente, et fut officiellement lancée en 2011 lors de la tenue du comice agro-pastoral d'Ebolowa. Cette phase a pour objectif principal, la transformation de l'agriculture traditionnelle camerounaise en une agriculture moderne, à même de garantir à la fois l'amélioration des conditions de vie des paysans et la rentrée des devises.

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