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Partis politiques et processus démocratiques en République Démocratique du Congo

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par Emmanuel MUKENDI KENNEDY
Université de Lubumbashi - Licence en Sciences Politiques et Administratives  2014
  

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III.2. Les partis politiques face aux valeurs démocratiques

La démocratie, où qu'elle se pratique, repose sur un certain nombre d'éléments sans lesquels il est quasiment impossible de parler de démocratie ; ces éléments constituent ce que nous appelons valeurs démocratiques, qui sont des piliers qui soutiennent le grand édifice toujours en construction qu'est la démocratie ; Alors vue l'importance de ces valeurs pour la survie d'une démocratie, nous allons confronter les partis politiques à certaines d'entre elles pour dégager leur apport. Ainsi, nous parlerons de :

- La participation de la population à la vie politique,

- De la bonne gouvernance,

III.2.1. Partis politiques et participation de la population à la vie politique

La participation de la population à la vie politique fait référence aux diverses manières au travers desquelles la population exprime ses opinions politiques ; ces manières revêtent des formes variées dont certaines sont dites conventionnelles comme le vote, les comportements liés au processus électoral et aux partis, participer à une campagne, se tenir informer de la vie politique, prendre part à une discussion politique, assister à des réunions politiques, contacter un élu, adhérer à un parti politique, et d'autres dites protestataires comme signer une pétition, prendre part à une manifestation, occuper un bâtiment public...

Il se trouve que dans la participation politique, le parti politique est le catalyseur, l'élément incitateur qui, par son intervention, provoque l'avancement du processus démocratique ; pour appuyer davantage cette affirmation, analysons minutieusement le rôle du parti dans chacune des formes de participation politique mentionnées ci-haut.

Par le vote, la population participe à la vie politique en donnant son opinion ; les opinions ainsi exprimées par la population donnent un contenu à la démocratie ; laquelle nécessite la participation, le concours de tous pour être effective. Pour que le vote ait lieu, les partis politiques encadrent les électeurs, leur montrent quoi faire et les incitent à participer massivement pour que les candidats mal intentionnés ne profitent guère de leur passivité pour tricher. En lançant ces appels de participation, les partis politiques ouvrent alors une grande voie au peuple pour ne pas se laisser tromper ; ces appels à la participation massive aux élections ont été lancés lors de la campagne électorale de 2011 par le secrétaire du MLC, le président de l'UNC, le président de l'UDPS, bref, par la plupart des partis de l'opposition pour prévenir la population contre une tricherie qui serait organisée par la plate-forme majorité présidentielle (MP) et le président de la commission électorale nationale indépendante aux élections de 2011.

Une autre façon de participer à la vie politique, c'est par et à travers certains comportements liés au processus électoral et aux partis politiques ; les élections sont un long processus commençant par l'encadrement politique et juridique jusqu'à la proclamation des résultats, en passant par la campagne électorale et le vote. Pendant ce long processus, le parti politique a le devoir de contrôler chaque étape pour un bel aboutissement dudit processus afin de permettre l'éclosion de la démocratie ; c'est ainsi que pendant l'encadrement politique dont le recensement, l'aménagement des circonscriptions électorales, l'aménagement des bureaux de vote et l'enrôlement électoral, le parti doit veiller à ce que les bavures soient moindres pour permettre un vrai jeu démocratique ; alors, le parti procède par plusieurs mécanismes pour faire participer la population à ce stade du processus démocratique, il les incites à se faire recenser, à connaître les différents bureaux de vote et les diverses circonscriptions de leur territoire et à se faire enrôler afin d'avoir accès au vote ; ainsi interpelée, la population peut se trouver touchée profondément et pourrait même développer le besoin de participer avec enthousiasme au processus démocratique.

En RDC les exemples en cette matière sont nombreux, certains heureux et d'autres malheureux. On se souviendra de l'appel au boycotte des élections lancé par l'UDPS en 2006 ; ce qui a fait qu'une grande partie de citoyens congolais n'a pas participé au processus électoral de l'année précitée, arriver à la publication des résultats une crise politique non négligeable s'en est suivie, une crise de légitimité s'y est ajoutée et la démocratie de tout un pays s'en est trouvée sacrifiée.

Les exemples heureux qu'a connus la RDC en terme de participation à la vie politique se sont observés aux élections de novembre 2011 ; à ces élections beaucoup de partis ayant un candidat à la présidentielle ou aux législatives, dès les préparatifs, avaient invité ces sympathisants à participer à l'avancement du processus démocratique en allant tous voter pour le candidat de leur choix, ce qui justifie le fait que, par rapport aux échéances électorales de 2006, celles de 2011 ont connu un taux élevé de participation comme signalé précédemment.

Participer à une campagne est un acte qui favorise l'épanouissement de l'esprit démocratique parmi les citoyens d'une nation. Quand l'individu participe lui-même à la diffusion de quelques idées, il se trouve lui-même concerné par ces idées et il en fait siennes. Alors si la campagne à laquelle participe le peuple est une campagne de sensibilisation, le peuple qui sensibilise, lui est sensibilisé deux fois, si c'est une campagne d'information, il est informé deux fois ; de ce fait, la participation comme base de la démocratie se trouve effectivement posée. A ce titre, les élections de novembre 2011 vont une fois de plus nous servir d'illustration ; on se souviendra du code de bonne conduite signé par certains leaders des partis politiques soucieux d'apaiser les tentions durant la période pré-électorale. Les signataires de ce code se sont employés, eux et leurs militants, à initier une campagne de diffusion des idées de tolérance et de non-violence ; c'est ainsi que les partis politiques congolais, souvent ceux de la majorité présidentielle, se sont mobilises pour s'engager à respecter ce code de bonne conduite, d'où le PPRD avait organisé des assises afin d'initier ses sympathisants à la non-violence, l'UDECO avait aussi suivi la marche en distribuant à Lubumbashi des tracts où il était inscrit des attitudes de tolérance à adopter par les membres durant la campagne de 2011 ; ce pendant la méconnaissance de ce code par plusieurs partis de l'opposition avait fragilisé le respect à devoir au code par les autres partis signataires, ce qui a favorisé plusieurs cas de violence à Lubumbashi et dans d'autres partis de la République, notamment les affrontements successifs entre les militants de l'UDPS et ceux de l'UNAFEC d'abord au centre ville de Lubumbashi, puis dans la commune Kenya.

Signer une pétition, prendre part à une manifestation, sont aussi des formes de participation politique auxquelles les partis initient leur sympathisants pour épanouir la démocratie.

Lorsqu'un parti invite la population à signer une pétition, cela fait montre d'une démocratie ; la pétition c'est un moyen qui permet au peuple d'exprimer ses opinions sur un problème concret qui inquiète sa vie. Le cas le plus récent et concret est la pétition initiée en 2010 par le parti UNAFEC pour réclamer le fédéralisme, il convient aussi d'épingler le cas de l'initiative populaire Moïse KATUMBI non à la retraite politique, initiée par la population Katangaise pour dire non au retrait de Moïse KATUMBI de la scène politique.

Il en va de même pour le fait de prendre part à une manifestation, laquelle permet au peuple d'exprimer soit son mécontentement, soit son soutien. Pour la plupart de cas, ce sont les partis qui organisent les manifestations ; alors pour organiser une manifestation, les ressources humaines sont indispensables. Parlant à ce sujet, beaucoup de partis politiques de la RDC n'ont d'autres membres en dehors du staff dirigeant, il ressort que ces partis sont non partants pour la tenue des manifestations, c'est ainsi que beaucoup d'entre eux recourent au recrutement des manifestants ; pour une bonne compréhension, il vaut mieux nous référer à l'exemple de l'AFDC cité au deuxième chapitre, où ledit parti recrutait des passant moyennant 2500Fc pour le soutien à la candidature de Joseph Kabila en 2011.

La participation politique sous ses diverses formes est un pilier non négligeable qui soutient la démocratie, qui favorise son épanouissement et sa mise en application, pour y parvenir un moyen est indispensable, le parti politique constitue le train qui achemine à sa destination.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams