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Partis politiques et processus démocratiques en République Démocratique du Congo

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par Emmanuel MUKENDI KENNEDY
Université de Lubumbashi - Licence en Sciences Politiques et Administratives  2014
  

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4.2.2. Les origines de l'idée démocratique

Les origines de l'idée démocratique sont à rechercher dans l'antiquité grecque et dans la renaissance qui constituent des moments forts dans l'histoire de la démocratie.

4.2.2.1. La démocratie dans l'antiquité Grecque

Pour les Cités-Etats de la Grèce antique, comme Athènes, la démocratie directe, modèle opposé à la tyrannie et à l'oligarchie, parait le mode de gouvernement le plus adapté à de petites entités, soucieuses d'autonomie et dotées d'une forte homogénéité sociale. Tous les citoyens peuvent effectivement prendre la parole et voter à l'Agora, l'assemblée de la cité, à l'exception notable des femmes, des esclaves et des métèques (non autochtones) qui, excluent de la citoyenneté, n'ont aucun droit politique.

4.2.2.2. L'émergence de la démocratie à la renaissance

A partir du Moyen-âge, l'idée démocratique s'estompe devant la montée du monde théocratique qui fait de la religion inséparable d'une vision hiérarchique de la société, la base de la légitimité du pouvoir et celle de l'organisation sociale dans son ensemble. La prééminence peu à peu acquise par la monarchie aux dépens de la papauté ne remet pas en question, bien au contraire, l'idée selon laquelle l'individu n'existe au sein de la société qu'en fonction de la place qui lui a été assignée par sa naissance ; système qui veut que le pouvoir soit exercé par ceux-là seuls qui, par nature, en ont reçu la capacité.

S'inscrivant dans le cadre d'une affirmation progressive de l'individualisme, la renaissance consacre l'idée d'une autonomie de l'homme, qui doit s'entendre comme autonomie et liberté de la conscience (manifestée par l'humanisme dans le domaine intellectuel), mais également comme une autonomie vis-à-vis d'un pouvoir en voie de sécurisation, dont la légitimité fait l'objet d'une interrogation majeure.

4.2.3. La naissance de la démocratie moderne

La démocratie, dans sa forme actuelle, doit son existence à plusieurs révolutions et mouvements d'idées qui ont, d'une manière ou d'une autre, favorisé son émergence ; c'est notamment le cas de la révolution anglaise, du siècle des lumières, de la guerre de l'indépendance américaine et de la révolution française de 1789.

4.2.3.1. La révolution anglaise (1646-1649)

La révolution anglaise constitue l'une des premières tentatives de remise en cause de la monarchie absolue. La guerre civile qui se déroule en Angleterre de 1642 à 1644 voit l'affrontement de la petite noblesse et de la bourgeoisie puritaine avec le Roi Charles Ier, dont l'autoritarisme finit par provoquer sa destitution, et son exécution en 1649. Cependant, la république instituée par Cromwell, qui se maintient au pouvoir de 1646 à 1658, est à peu près dépourvue de caractère démocratique, et après le retour de la monarchie avec Charles II (1660-1685), il faut attendre la glorieuse révolution de 1688, marquée par la formulation de la déclaration des droits, pour que la limitation effective apportée aux pouvoirs du souverain et la garantie des libertés individuelles accordées aux citoyens préfigure la démocratie moderne.

4.2.3.2. L'apport du siècle des lumières

Le siècle des lumières marque un approfondissement considérable de la réflexion sur la démocratie. Mettant l'accent sur la valeur absolue de la liberté individuelle, le philosophe anglais John Locke, auteur du traité sur le gouvernement civil publié en 1689, se prononce en faveur d'une monarchie constitutionnelle, où le souverain, tenant son pouvoir du pacte social et non plus du droit divin, peut être renversé par l'insurrection s'il outrepasse ses prérogatives. Poursuivant cette réflexion qui, sans remettre en cause le principe monarchique, s'interroge sur la forme que doit revêtir le pouvoir pour qu'il soit considéré comme légitime, Montesquieu fait franchir un pas décisif à la pensée politique en formulant la théorie de la séparation des pouvoirs, en vertu de laquelle une limitation réciproque des prérogatives de l'exécutif, du législatif et du judiciaire évite toute dérive vers l'absolutisme.

Rompant avec cette optique qui, si elle définit un nouveau mode d'exercice du pouvoir, met l'accent sur la protection de l'individu dans la perspective du libéralisme, refuse de s'interroger sur l'origine du pouvoir, et refuse par exemple toute perspective de démocratie directe, Jean-Jacques Rousseau fait de toute forme de collectivité politique la résultante d'un contrat social par lequel chaque citoyen, se soumettant à la volonté générale incarnée par le corps social dans son ensemble, est plus libre que s'il était isolé face au pouvoir d'un seul, et plus heureux puis que la collectivité favorise nécessairement le bonheur du plus grand nombre. Cette conception, qui fait primer le collectif sur l'individuel, est l'une des sources de la conception moderne de la démocratie.

4.2.3.3. La guerre de l'indépendance américaine

Née de la volonté des colonies américaines de s'affranchir de la domination britannique, la guerre de l'indépendance américaine est à l'origine de la création des Etats-Unis d'Amérique. S'appuyant sur la déclaration d'indépendance de 1776, rédigée par Thomas Jefferson, la constitution de 1787, conciliant avec souplesse désir d'autonomie des Etats-Unis et nécessité d'un certain centralisme fédérateur, définit les contours d'une démocratie représentative de la garantie des libertés individuelles.

4.2.3.4. La révolution française

C'est sans doute la révolution française qui, en raison de son caractère radical et de son ralentissement en Europe, a exercé l'influence la plus déterminante sur la formation de l'idée démocratique moderne. En effet, l'importance de la révolution française ne réside pas tant dans un changement brutal de régime, puis que la France connaîtra de nouveau des formes plus ou moins autoritaires de régime monarchique au XIXe siècle, mais dans l'affirmation d'un certain nombre de principes qui acquièrent peu à peu une portée universelle. Découlant de la déclaration des droits de l'homme adoptée en 1789, la consécration des principales libertés publiques (sécurité et sureté individuelles, liberté d'opinion, d'expression, de circulation) a dessiné d'une manière définitive l'idéal d'une société démocratique, quel que soit le type de régime politique dans lequel elle s'incarne.

Par ailleurs, l'idée démocratique connait une diffusion remarquable dans les sociétés occidentales du XIXe siècle, en proie à de profonds changements économiques et sociaux (extension de la révolution industrielle, consolidation du capitalisme, naissance de la classe ouvrière). Avant la fin du XIXe siècle, toutes les grandes monarchies d'Europe occidentale ont adopté une constitution qui limite ou encadre le pouvoir de la couronne et accorde une part plus ou moins importante du pouvoir politique à des représentants élus, sur le modèle de la grande Bretagne, berceau du régime parlementaire. Dans le cadre de ce mouvement, le droit de vote connait des extensions successives jusqu'à devenir universel dans la plupart des sociétés démocratiques occidentales.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus