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Problématique des droits de l'homme dans le développement du capital humain: enquête au sein de lycées public laic et privé confessionnel des communes de Cocody et Treichville (Abidjan).

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par Fabrice Constant Kouassi
Université de Cocody (Institut des sciences anthropologiques de développement (ISAD)). - DEA Sciences sociales de développement du capital humain 2005
  

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II. REVUE CRITIQUE DE LA LITTERATURE

Les droits de l'homme sont perçus par le prix Nobel de la paix, Amnesty International, comme des standards fondamentaux sans lesquels les gens ne peuvent vivre en tant qu'êtres humains8(*). Leurs fondements se retrouvent dans les concepts de liberté, de justice, de paix. Sous la forme de documents écrits, ces droits, ont pris leur élan dans des textes célèbres parmi lesquels, the bill of rights de 1689 en Angleterre, la déclaration d'indépendance de 1776 aux Etats-Unis, la déclaration des droits de l'homme et du citoyen en France en 1789, la déclaration universelle des droits de l'homme adoptée par les Nations Unis en 1948, la charte africaine des droits de l'homme et des peuples en Afrique en 1981...

Cette situation décrite, démontre l'universalité à laquelle restent attachés les droits de l'homme. Il s'agit pourrait-on dire d'un pan de la culture de l'universel. En ce sens, il demeure le résultat d'un métissage culturel, objectif longtemps poursuivi par le mouvement de la négritude dans sa lutte pour l'affirmation du peuple noire. Ainsi, on peut valablement percevoir à travers cette étude, les droits de l'homme comme une éthique universelle qui doit participer à préserver l'homme suivant toutes ses dimensions.

Dans le monde la question des droits de l'homme est donc dominante. Elle s'est internationalisée et va au-délà de la souveraineté nationale des Etats. Elle est perçue par les organismes9(*) comme des règles que tout le monde doit respecter pour que le monde vive en paix. C'est donc un préalable à la paix. Le caractère universel que semble lui reconnaître la communauté internationale a fait qu'aucun pays ne doit se soustraire à ses exigences. Mais force est de constater que dans la plupart des pays au monde on observe de très graves violations de ces droits fondamentaux. C'est le lieu de relever le cas des Etats-Unis d'Amérique qui sous prétexte « d'une guerre contre le terrorisme », se livrent aux pires des violations des droits de l'homme. Sur l'île de Guantanamo, à Cuba, par exemple, ils détiennent des prisonniers soumis aux pires tortures et dont plusieurs tentent de trouver dans le suicide un salut, ainsi que le rapporte la croix rouge internationale10(*). En Europe, le phénomène de l'immigration est généralement un prétexte constant pour porter atteinte aux droits de l'homme. Outre cela, le racisme, les discriminations de tout genre accroissent les bavures policières et autres sévices injustes. L'Afrique centralise le plus grand nombre de conflits armés sur son sol. Au cours de ces guerres, on observe également la mise entre parenthèses des droits de l'homme. Pourtant, il existe un droit régissant la guerre à savoir le droit international humanitaire, qui préserve autant que faire se peut le droit fondamental à la vie.

En plus de ces écarts observés partout sur la planète, l'ignorance des droits fondamentaux est encore très élevée. En effet, un sondage11(*) conduit par une firme canadienne a révélé qu'un peu plus de la moitié des canadiens ne pouvait nommer l'un ou l'autre des droits garantis par la charte canadienne des droits et des libertés ; 93 % des américains selon Human Rights USA n'auraient jamais entendu parler de la déclaration universelle des droits de l'homme. En Afrique, l'analphabétisme élevé et le manque de volonté politique, ne favorisent pas l'acculturation des populations. Dans un atelier12(*) de réflexion, sur l'éducation aux droits de l'homme, le syndicat national des enseignants de la République du Niger, a dénoncé l'absence d'informations et l'indifférence de certains régimes africains comme cause de la non diffusion de l'idée d'intégrer l'éducation aux droits de l'homme dans les apprentissages scolaires. La Côte d'Ivoire n'échappe pas à cette observation. Cela est noté par la non présence des droits de l'homme au curriculum de l'école.

Au regard de ce bref aperçu, on peut avancer que le débat sur les droits de l'homme est encore hors de portée de beaucoup de personnes. Cela pose la nécessité de rompre avec cette situation vu que les droits de l'homme sont indispensables pour le plein épanouissement de l'être humain. D'où l'importance de la question d'une introduction des droits de l'homme dans le système éducatif de nombre d'Etats.

L'éducation aux droits humains est une préoccupation pour beaucoup d'institutions ou organismes internationaux. C'est le cas notamment de l'Ecole Instrument pour la Paix (E.I.P), de Amnesty International, du comité international de la croix rouge (C.I.C.R), du fonds des nations-unies pour l'enfance (UNICEF), lesquels n'hésitent plus à mettre sur pied ou même à s'associer à des projets allant dans ce sens. On peut citer le projet « écoles satellites et centre d'éducation de base non formelle » de l'Ecole Instrument pour la Paix, qui prône une éducation aux droits humains au Burkina Faso et au Bénin. Pour M. Saliou Sarr13(*), responsable de cette institution au Sénégal, l'éducation aux droits humains est une action très importante qui doit s'imposer partout dans le monde et en Afrique tout particulièrement. Il énonce que la formation de citoyens aptes à vivre en société passe par certains canaux dont les droits humains. Pour lui, il s'agit de l'axe organisateur de l'éducation à la citoyenneté. Ils permettent un mieux vivre ensemble en rendant réalisable la relation entre l'éthique personnelle et les lois qui régissent les rapports sociaux. Il devient donc indispensable aux citoyens de connaître les concepts et le contenu des droits de l'homme, les valeurs qui les accompagnent à savoir, la justice, la liberté, la solidarité. Il doit donc les promouvoir dans son environnement.

Tout cela est à l'analyse, favorable à la réalisation de la démocratie et participe à créer les conditions du développement, un développement humain durable. On constate bien évidemment, que l'Ecole Instrument pour la Paix, est un adepte d'une école pour le développement, à travers une culture profonde des vertus de la société démocratique. Et à l'observation, elle considère les droits de l'homme comme un moyen intégré à cette dynamique action. Il s'agit en outre de transmettre des moyens utiles à des populations vulnérables afin de les aider à améliorer leur situation. De façon plus pratique, Mme Tankono14(*), responsable de la même institution au Burkina faso, suggère que la problématique de l'éducation aux droits humains en Afrique, pose la question de priorité entre instruction et éducation. L'auteur observe que les politiques sont réticents à favoriser l'éducation dans sa totale dimension d'acquisition de connaissances et de formation intellectuelle, physique et morale.

L'absence de réaction de la part des autres acteurs du domaine laisse penser à une certaine complicité. En clair, les partenaires du système éducatif en Afrique (décideurs, enseignants, parents), ont peur d'introduire la politique à l'école. Ils pensent sur ce point qu'une telle action présente trop de risques. Mais peut-on dire que ce risque soit plus grand, comparé à celui de construire une nation dans l'ignorance ? En d'autres termes, l'intérêt du politique doit-il primer sur la culture de la société ? Amnesty International abonde dans le sens de l'éducation aux droits humains avec le projet « siniko » traduit du bambara « affaires de demain ». A travers ce projet, l'institution entend promouvoir l'enseignement des droits de l'homme. Cependant, elle ne fait pas de l'école le centre par excellence de cette transmission. A ce sujet, elle considère la société toute entière.

L'objectif ici est d'apporter dans le laboratoire de la société ivoirienne, la culture des droits de l'homme. Et ceci afin que l'on ait plus d'égards pour la dignité et la valeur de la personne humaine. Ainsi les droits de l'homme sont ici perçus comme un agent de rehaussement de la fibre humaniste de l'homme. Le Comité International de la Croix Rouge par le biais du projet « droits humains » tend à promouvoir l'éducation des droits fondamentaux de la mère et de l'enfant en Côte d' Ivoire. Ce programme vise à former les acteurs des radios de proximité ou communautaires sur les droits de la femme et de l'enfant. Leur rôle serait dès cette formation, de promouvoir par les moyens dont ils disposent, ces droits humains. Ceci dans le but d'amener les uns et les autres à prendre conscience de la prépondérance de ces droits.

L'école élémentaire est le stade qui intègre de façon spécifique les droits de l'homme dans ses programmes. Au Sénégal, cela trouve son fondement dans le décret n°79-1165 du 20 décembre 1979, portant organisation de l'enseignement élémentaire en son article 1, lequel stipule : « l'enseignement élémentaire a pour objet, d'éveiller l'esprit de l'enfant, par des exercices scolaires, en vue de permettre l'émergence et l'épanouissement de ses aptitudes humaines, d'assurer les fonctions physiques, intellectuelles, morales et civiques de l'enfant ainsi que d'éveiller son esprit d'initiative et son sens critique ». En Côte d'Ivoire, l'UNICEF s'est joint au ministère de l'éducation nationale en novembre 2004, pour promouvoir les droits humains à l'école. Cette collaboration avait pour objectif de contribuer à la promotion et à l'instauration d'une culture de paix réelle et durable dans les institutions éducatives et dans les communautés. C'est ce que matérialise le programme d'éducation à la paix et à la tolérance (P.E.P.T)15(*). Ce projet ambitieux est en expérimentation dans les inspections de l'enseignement primaire de Yopougon et de Soubré 2. Il devrait en cas de réussite, s'étendre à tout le pays.

On note, à l'analyse, que toutes ces actions se déroulent aussi bien dans le cadre formel que dans l'informel. Mais force est de constater que ces actions sont pour la plupart implicites. En effet, elles ne relèvent pas nommément les fondements des droits humains, mais prétendent en enseigner seulement les vertus cardinales. Il s'agit entre autres des notions telles que la justice, l'égalité, la tolérance, la liberté, la solidarité... Leur objectif est d'oeuvrer pour un monde plus juste. Généralement dans le cadre de l'éducation formelle, ces actions se limitent au cycle primaire ou tout au plus au premier cycle secondaire.

Ce qui est à dénoncer dans ce cas de figure, c'est le délaissement dont font l'objet les élèves des classes de Seconde, Première et Terminale. Ils demeurent toujours en reste des projets à dimension éthique. Or à travers ce groupe social, on reconnaît la classe la plus importante en nombre de citoyens. Ils sont encore très influençables et constituent logiquement une cible pour les enjeux électoraux. Ceci est d'autant plus vrai que l'âge de la majorité électorale a été rabaissé à 18 ans en Côte d'Ivoire. De plus, les fréquents changements que connaît l'école, ne confèrent pas à tous les enfants, les mêmes programmes d'enseignement.

La prétention de la présente étude est d'aider à pallier ces défaillances. Et c'est la raison pour laquelle les classes oubliées sont au centre de notre préoccupation. Il sera question d'attirer l'attention sur la nécessité d'une culture de droits humains pour ces apprenants. Ce qui sans nul doute devrait leur conférer les armes solides pour faire face aux enjeux d'ordre socio-économiques.

* 8 AMNESTY INTERNATIONAL (1999), siniko - vers une culture des droits humains en Afrique - un manuel pour l'enseignement des droits humains, Londres; Editions Francophones d'Amnesty International. P. 5

* 9 Ecole instrument pour la paix (1999), « l'éducation aux droits de l'homme », www.eip-cifed.org

* 10 Amnesty International (2004), Rapport 2004, Londres, Amnesty international éditions francophones. (Cas des Etats-Unis d'Amérique.)

* 11 Champagnat J.C (2004), « le travail des enfants en Afrique » in www.droitsenfants.com

* 12 Seiny S.A, atelier de réflexion : « éducation aux droits humains et à la paix : intégration du concept dans les programmes d'étude » in www.eip-cifedhop.org/publications/vuesdafrique1/saliou.html

* 13 Sarr S. « l'éducation à la citoyenneté : le rôle de l'école » in www.eip-cifedhop.org/eipafrique/senegal/cit.html.

* 14 Tankono M., « éducation aux droits humains au Burkina et au Bénin » in www.eip-cifedhop.org.

* 15 UNICEF, Ministère de l'éducation national, direction de la pédagogie et de la formation continue - Programme d'éducation à la paix et à la tolérance ( PEPT)-document pédagogique.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault