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Une lecture de la coopération américano-camerounaise depuis 2001:contribution à l'étude des dimensions pétrolière et militaire

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par Alexis NZEUGANG
Université de Yaoundé II (Soa) - Master II 2005
  

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B-LES ETATS-UNIS DANS LA STRATEGIE CAMEROUNAISE DE DESENDETTEMENT

Face aux nombreux problèmes socio-économiques qu'il rencontre depuis le début des années 80, le Cameroun, comme beaucoup d'autres pays Africains, a eu recours aux institutions financières internationales que sont le FMI et la Banque Mondiale. Vers la fin des années 90 (1996), ces institutions ont mis en oeuvre un nouveau programme à l'attention des pays dits pauvres très endettés. Il s'agit de l'initiative PPTE qui a pour but d'annuler une partie de leur dette extérieure, et d'accorder des facilités économiques aux pays qui en ont atteint le point d'achèvement.

Les Etats-Unis ont une influence sur les institutions de Bretton Woods en tant que principaux contributeurs. De ce fait, ils peuvent êtres d'un précieux soutien pour le Cameroun qui a par ailleurs besoin de soigner son image sur la scène internationale52(*).

1 - LE SOUTIEN AMERICAIN AUPRES DES INSTITUTIONS DE BRETTON WOODS

Le Cameroun a atteint le point de décision de l'initiative PPTE en 2000. Ce fut le début d'un long programme économique suivi par le FMI et la Banque Mondiale, lequel aboutira en partie grâce au soutien des Etats-Unis. La quête de l'intérêt national américain semble passer ces dernières années par la diminution du niveau de pauvreté dans certaines régions du monde. Cet impératif trouve sa racine dans le rapport de l'African Oil Policy Initiative Group (AOPIG) qui a proposé en 2002 « un engagement prudent et contrôlé des Etats-Unis en faveur d'une annulation de la dette » de certains pays (Servant, Janvier 2003).

En ce sens, le Cameroun sait pouvoir bénéficier du soutien des Etats-Unis (Lotte, Colomban et Dorgeret, octobre 2005). D'où la demande de soutien qu'il a exprimée plusieurs fois en direction de la première puissance du monde. Tel en a été le cas le 5 mai 2005 lors du passage de Mme Cindy L. Courville53(*) au Cameroun (Amayena, 6 Mai 2005). Le président a profité une fois de plus du passage de la Secrétaire d'Etat ajointe au Cameroun pour réitérer sa demande. L'une comme l'autre, les deux américaines ont répondu positivement à la demande du Cameroun. D'où l'intervention du Département d'Etat en Avril 2006 pour convaincre le président du groupe de la Banque Mondiale d'examiner favorablement le dossier du Cameroun, afin qu'il franchisse le point d'achèvement de l'initiative PPTE.54(*)

C'est donc la conjugaison de ces efforts qui a permis au Cameroun d'atteindre le point d'achèvement de l'initiative PPTE le 28 avril 2006. Et c'est pour cette raison que le Président Paul Biya exprime son remerciement à l'Ambassadeur des Etats-Unis, Niel Marquardt au cours de l'audience à lui accordée le 04 octobre 2006.

2 - L'AMELIORATION DE L'IMAGE DU CAMEROUN SUR LA SCENE INTERNATIONALE

Les Etats-Unis disposent d'un puissant appareil de propagande. Ils notent les Etats en fonction des critères que les observateurs trouvent pour les moins subjectifs. Du regard qu'ils portent sur un pays dépend son image sur la scène internationale. La « diplomatie publique » est un puissant instrument de propagande au service des Etats-Unis. Ils font usage d'un langage riche et généralement fluctuant pour exprimer leur inimitié à l'égard des Etats peu aimables. Il n'est pas rare d'entendre ou de voir dans les médias les officiels américains utiliser des termes et expressions du genre [Etats tricheurs, Etats voyous, axe du mal55(*), dictature, postes avancés de la tyrannie...)

Le Cameroun n'a certainement pas encore perdu le souvenir de la turbulence diplomatique qu'il a traversée entre 1992 et 1996 lorsque les Etats-Unis l'accusaient de déficit démocratique56(*) (Ebolo, 1998). L'image du pays en est sortie ternie. D'où la mise en oeuvre dans la même période d'une politique qu'on pourrait qualifier de réouverture et dont le but aurait été, sinon de préserver, du moins de soigner l'image du pays sur la scène internationale. Des exigences démocratiques somme toute curieuses lorsqu'on sait que les Etats-Unis s'accommodent parfaitement du régime d'Obiyan Nguema de la Guinée Equatoriale, nonobstant sa démocratie minimale (Boniface 2006 :443). Ce troisième producteur africain de pétrole a ainsi été rayé de la liste des 14 pays africains mal notés en matière de démocratie et des droits de l'Homme (Servant, Janvier 2003). Bien plus, il attire de plus en plus l'aide et les investisseurs américains. Un scénario à peu près similaire est en train de se produire avec la Corée du Nord qui est en passe d'être rayée de la liste des pays de l' « axe du mal ». Ce revirement semble trouver son origine dans les négociations au sujet de l'abandon par ce pays de ses activités nucléaires à but militaire. En fait, les exigences de démocratie, des droits de l'Homme et de bonne gouvernance semblent en passe d'être sacrifiées sur l'autel des marchandages politico-économiques et militaires57(*); alors même que ce pays ne semble pas avoir amorcé un pas notable dans ces domaines.

Le Cameroun a donc parfaitement conscience des implications de la nature des relations qu'il peut entretenir avec les Etats-Unis. Pour avoir déjà connu une expérience, il sait pouvoir soigner son image sur le plan international et même interne en entretenant d'excellentes relations avec la première puissance du monde. La célébration par George Bush du Cameroun comme «  pays stable et bien gouverné » à la suite de la visite de Paul Biya en mars 2003 est à cet égard très édifiant (Chouala, 2005).

* 52 Cf. le site www.state.gov

* 53 Le Docteur Cindy L. Courville est le Directeur du Conseil National de Sécurité en charge de l'Afrique et conseillère du Président George Bush.

* 54 Voir Le Messager du 18 mai 2006 : « Cameroun : Géostratégie ; les Américains démentent tout projet de base militaire au Cameroun ».

* 55 Cf. Hilaire de prince Pokam, Institutions et relations internationales, 2003.

* 56 Voir infra (introduction).

* 57 Information obtenue sur RFI (Radio France Internationale) le 14 février 2007 au lendemain de l'accord de Pékin entre la Chine, le Japon, la Russie, les Etats-Unis et la Corée du Nord à propos du programme nucléaire de ce dernier.

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