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Approvisionnement de la ville de Kinshasa en banane dessert et banane plantain

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par Patience MPANZU BALOMBA
Faculté Universitaire des Sciences Agronomiques de Gembloux - DEA en Sciences Agronomiques et Ingénierie Biologique 2007
  

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2.2.4.Composition de la consommation alimentaire des Kinois

Les racines et les feuilles de manioc sont d'importantes sources de protéines et les piliers de la sécurité alimentaire des Kinois. A lui tout seul, le manioc apporte journalièrement plus de 50% des calories a la population. Cependant, on note une importance de plus en plus grande du mals dans l'alimentation des Kinois; le mals est nutritionnellement plus complet que le manioc et peut être transporté sur des longues distances sans se détériorer (Tollens, 2003). Le tableau 4 indique le pourcentage de chaque aliment intervenant dans le régime alimentaire du Kinois.

Tableau 4. Contribution de différents aliments dans le régime alimentaire de la population kinoise en 1996

Aliments

% en calories (total = 1.989 calories/jour)

% en poids (total = 719 g/jour)

Manioc

50,0

39,0

Rizblanc

9,5

7,4

Huiledepalme

9,0

2,8

MaIs

6,9

5,5

Pain

5,0

3,8

Plantains

4,6

10,0

Légumes

1,0

7,6

Poissons

3,6

3,8

Haricots

3,4

3,0

Total

93,0

92,9

 

Source: PNUD/UNOPS, Monographie de la yille de Kinshasa, PNSAR 1997-2001, Octobre 1998, p.
196, enquêtes et observations qualitatives dans la ville de Kinshasa en mai 1996.

La situation alimentaire a évolué depuis la récolte de ces données. La farine et les feuilles de manioc fourniraient actuellement entre 60 et 65% de toutes les calories, alors que le mais, le riz et le blé (pain) apporteraient chacun entre 5 et 10% du reste des calories. Une enquête réalisée auprès de 625 ménages a montré que le fufu (pâte) de manioc constitue la nourriture la plus fréquente pour 82% de ces ménages (BANEA-MAYAMBU, 2001). En second lieu, vient le fufu de maIs (60%) quoiqu'il soit la nourriture de base pour seulement 11% des ménages. La farine de mals est souvent mélangée avec la farine de manioc pour améliorer la consistance et le volume de la pâte. Cette pratique relativement récente a Kinshasa, est un autre exemple d'adaptation de la population aux problèmes d'approvisionnement alimentaire. Dans le passé, le mals était la nourriture de base des populations de la savane du sud du Kasal et du Katanga alors que les populations de forêt consommaient surtout le manioc. Le régime alimentaire de base de presque la moitié des Kinois est donc monotone et presque entièrement végétarien. La viande, a l'exception de quelques maigres morceaux de poisson, est tellement rare dans le régime des Kinois qu'elle n'apparaIt pas dans le tableau ci haut (TOLLENS, 2003).

La plupart des légumes, particulièrement les types feuillus tels que les bitekuteku (Amaranthus spp.) et les ngaingai (Hibiscus asper), sont cultivés a Kinshasa ou dans ses environs. Les légumes les plus chers tels que le <<fumbwa>> (Gnetum africanum) sont apportés de KiKwit (province de Bandundu); lefumbwa est un légume- feuille récolté dans la nature.

Plusieurs enquêtes sur la consommation alimentaire des ménages Kinois ont été menées depuis 1975 (enquêtes de 1975, 1986, 1990, 1995, 2000) et leurs résultats sont présentés dans les trois tableaux 5, 6 et 7 qui suivent.

Tableau 5. Consommations alimentaires annuelles (kg/tête), ville de Kinshasa

Produi ts

Années

 

1986

1990

1995

2000

1

Manioc (tubercules)

176,71

165,39

161,84

156,52

145,31

2

Blé (farine)

37,92

32,08

30,37

28,3 6

26,48

3

Légumes (feuilles
fraIches)

24,73

25,03

25,12

24,24

24,35

4

Riz

8,41

12,81

15,41

19,43

21,51

 

-riz local (grains)

4,91

7,62

9,26

11,82

13,09

 

- riz importé
(grains)

3,50

5,18

6,15

7,61

8,42

5

Boissons alcoolisées

31,90

18,42

15,76

12,98

10,69

6

Poissons frais et
conserves

11,40

10,97

10,81

10,62

10,43

7

Plantains

3,85

5,39

6,22

7,43

8,89

8

Huiles et autres
matières grasses

14,78

10,18

9,08

7,88

6,83

9

MaIs grains

2,84

4,02

4,64

5,57

6,68

10

Laits

1,72

2,83

3,56

4,74

6,32

11

12

Condiments (sels,
piments)

Poulets

3,46 1,90

4,06 4,51

4,33 7,23

4,70 6,03

5,09 4,48

13

Sucres

6,59

5,12

4,72

4,27

3,86

14

Viande bovine

6,53

4,67

4,21

3,70

3,26

15

Haricots

5,02

3,97

3,68

3,34

3,03

16

TomatesenboItes

1,39

1,57

1,69

1,74

1,85

17

Citrons divers

1,12

1,25

1,30

1,38

1,45

18

Oignons

2,29

1,64

1,48

1,30

1,14

19

Bananesdouces

1,91

1,48

1,37

1,24

1,12

20

Arachides (coques)

2,79

1,52

1,87

1,05

0,85

21

Poissons fumés,
salés, séchés

6,13

1,72

1,32

0,94

0,67

 

Autresproduits

14,41

3,50

2,75

2,10

1,62

Total

 

367,80

322,13

318,76

309,54

295,91

 

Sources: HOUYOUX,(1986), PNUD - SOCOMEG (2000) et NKWEMBE Unsital (2002) repris par TOLLENS (2003)

Les autres observations intéressantes que l,on peut faire sont les suivantes:

· Le manioc reste prédominant mais diminue en importance, probablement a cause des problèmes de production: mosaique africaine, bactériose, etc. Souvent, les cossettes de manioc sont aussi chères que les céréales (mals, riz importé);

· Le blé (farine) diminue également en importance;

· Les légumes (feuilles fraIches) se maintiennent, grace a l,agriculture urbaine et péri-urbaine et le soutien des bailleurs de fonds aux maraIchers de Kinshasa;

· Le riz augmente nettement en importance. Aussi bien le riz local que le riz importé progressent beaucoup. Depuis 1975, la consommation de riz local a été multipliée par 2,7 et celle du riz importé par 2,4. Comme les grands bassins rizicoles du pays (Bumba et environs, Maniéma) ne peuvent pas approvisionner Kinshasa, le riz provient nécessairement du Bas-Congo (Mawunzi), du Kwilu (Idiofa) et surtout de la riziculture pratiquée dans le pool Malebo. Ce dernier a probablement un très grand impact. Pour le riz importé, les importations continuent d'augmenter;

· Les poissons frais et conservés (congelés, surtout chinchard appelé mpiodi) se maintiennent;

· La consommation de plantains augmente beaucoup (multipliée par 2,3 depuis 1975). Les plantains proviennent uniquement du Bas-Fleuve, en partie par chemin de fer. La production du Bas-Fleuve, en zone forestière, devrait donc avoir beaucoup augmenté. En principe, les plantains coütent assez cher;

· La consommation de la banane douce quant a elle a diminué continuellement entre 1975 et 2000;

· La consommation de mals grain connaIt une hausse spectaculaire (multipliée par 2,35 depuis 1975) malgré le manque d,approvisionnement de l,Equateur (Ubangi) en 2 000. C,est surtout le Kwilu (de KiKwit a Idiofa) qui produit du mals mais aussi, dans une moindre mesure, les deux Kasal.

· La consommation de viande bovine a diminué de 50 pour cent depuis 1975, aussi par manque de pouvoir d,achat;

· Les poissons fumés, salés et séchés ont connu une régression: de 6,13 Kg en 1975 ? 0,67 Kg en 2000. Déjà en 1986, la consommation n,était que de 1,72 Kg. Autrefois, il y avait beaucoup d,importations de poisson salé et séché (makayabo), mais c,était un produit cher.

Tableau 6. Consommation moyenne par tête et par jour dans la ville de Kinshasa en 2000

Prodits

Calories

Protéines

1

Manioc (tubercules)

43 3,9

3,6

2

Blé (farine)

268,2

12,9

3

Légumes (feuilles fraIches)

33,3

3,2

4

Riz

212,0

4,4

 

- Riz local (grains)

-

-

 

- Riz importé (grains)

-

-

5

Boissons alcoolisées

9,6

0,2

6

Poissons frais et conserves

21,7

4,4

7

Plantains

20,7

0,4

8

Huiles et autres matières grasses

132,6

-

9

MaIs grains

65,0

1,7

10

Laits

14,7

0,7

11

Condiments (sels, piments)

13,9

0,4

12

Poulets

24,9

2,5

13

Sucres

36,1

-

14

Viande bovine

21,1

1,6

15

Haricots

27,9

1,6

16

Tomates en boItes

2,7

0,2

17

Citrons divers

1,1

0,0

18

Oignons

1,1

0,0

19

Bananesdouces

2,6

0,0

20

Arachides (coques)

6,9

0,4

21

Poissons fumés, salés, séchés

7,6

1,3

 

Autres produits

10,0

-

Total

 

1.367,6

39,5

 

Sources: HOUYOUX, (1986), PNUD - SOCOMEG (2000) et NKWEMBE Unsital (2002) cités par TOLLENS (2003).

Le tableau 6 montre que:

· Du point de vue énergétique, le manioc procure 32 % des calories, suivi du blé (pain) (20 %), du riz (16 %) et de l,huile de palme (10 %);

· Pour les protéines, la consommation moyenne par tête et par jour n,est que de 39,5 g et diminue constamment. La principale source est le blé (33 %), suivi du riz (11 %), du poisson frais et conservé (11 %), du manioc (9 %), des légumes frais (8 %) et des poulets (6 %).

Tableau 7. Consommations alimentaires moyennes par tête et par jour dans la ville de Kinshasa (1975-2004)

Année

Calories

Grammes des Protéines

1975

1797

59,8

1986

1506

46,8

1990

1471

46,3

1995

1438

44,0

2000

1368

38,5

2003

1594

47,1

2004

1675

-

 

Sources: TOLLENS (2006).

En conclusion, a l,examen trois tableaux précédents, on peut dire que la situation alimentaire a Kinshasa se dégrade de facon continue. La situation était mauvaise dès 1990 avec une consommation de 1 797 calories et 46 g de protéines seulement. Cependant la consommation en 2004 était au-dessus du niveau de l,année 2000 (1 368 calories versus 1675 calories selon le tableau 3).

En aoüt 2002, une enquête sur la consommation des ménages a été menée a Kinshasa par la FAO auprès de 2000 ménages, répartis dans les quartiers centraux et périphériques de la ville (TOLLENS, 2003). La consommation par jour était en moyenne de 1 349 calories et de 36 g de protéines. Le Kinois consommait ainsi environ deux fois moins de calories que la moyenne subsaharienne (2 150 calories) et mondiale (2 750 calories). Dans les quartiers centraux, la moyenne était de 1 579 calories et 46 g de protéines, contre 1165 calories et 27 g de protéines dans les quartiers périphériques.

Dans les quartiers centraux, le riz venait en tête des aliments glucidiques, suivi du pain, du manioc, du mals et du sucre tandis que dans les quartiers périphériques, le mals était a la première place, suivi du manioc, du riz, du pain et du sucre. En moyenne, 64,5 % des Kinois dépensaient moins de 0,5 USD par jour pour se nourrir, 27,5 % dépensaient entre 0,5 et 1 USD et 8 % 1 USD ou plus. Les habitants des quartiers périphériques sont nettement plus pauvres que ceux des quartiers centraux et cela se reflète dans leur consommation alimentaire. Souvent, la recherche de la quantité prime sur tout autre considération alimentaire (TOLLENS, 2006).

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault