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Du role de la société civile pour une consolidation de la démocratie participative au Sénégal

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par Mamadou Hady DEME
Université Gaston Berger de Saint-Louis - Maitrise 2008
  

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Paragraphe II : L'autonomie de gestion des organisations de la société civile

Les organisations de la société civile sont caractérisées le pus souvent au Sénégal, par la faiblesse de leurs moyens d'action constituant un handicap réel quant à leur autonomie de gestion. La plupart des associations de type formel, à ressources endogènes et aux capacités d'autofinancement limitées tels les GIE et autres groupements féminins courent dans les pays du sud le risque d'une soumission. Politique. La recherche d'aides et de soutiens auprès des autorités politiques explique d'une certaine manière cette soumission au politique qui à la longue entraîne un silence coupable de la part de ces organisations par rapport à la gestion politique.

Le manque d'autonomie financière des organisations de la société civile est à l'origine du clientélisme et de la corruption politique fréquente dans les pays du sud. Dans un pays gagné par la corruption des couches censées éclairer l'opinion publique nationale, la démocratie y est sérieusement menacée si elle n'est pas réduite à une conception idéal mais impossible à réaliser.

Par contre, la plupart des ONG dont la source de financement échappe à la maîtrise de l'Etat, sont potentiellement épargnés de ce risque. Cependant le pouvoir d'entrave de l'Etat sur ces dernières peut être élevé au moment de leur constitution, car c'est l'Etat qui définit le système de réglementation portant sur l'attribution des agréments et des avantages fiscaux dont les ONG peuvent bénéficier.

Pour échapper aux pièges tendus des politiques, les organisations de la société civile doivent mener des politiques d'autofinancement. A ce titre une visite au niveau du siège de la RADDHO (Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l'Homme) sis Villa N° 4024 Amitié II Allées Seydou Nourou Tall à Dakar nous a permis de savoir que cette ONG tire ses ressources des activités d'impression et de photocopillage de document, de vente de carte de membre, d'organisation d'activités lucratives (concerts...). Même si ses activités n'assurent pas la prise en compte de la totalité des activités de l'ONG, elle n'en est pas pour autant dépendante des pouvoirs publics en place.

Longtemps caractérisé par le modèle du jacobinisme français, le Sénégal connaît un retard dans l'émergence d'une société civile autonome libérée l'assistance étatique. De ce point de vue, les organisations de société civile sénégalaise sont fortement caractérisées par ce recours à l'aide et la subvention étatique. Cette subordination ouvre la brèche pour l'Etat ou le parti au pouvoir de nouer des alliances qui dans une certaines mesure masque la capacité contestataire de la société civile.

La société civile dans les pays du sud est à l'instar de ces derniers qui attendent tout de l'extérieur, avec parfois des mesures d'accompagnement contraignantes. La société civile court ce même risque au plan interne face à l'Etat qui cherche à toujours éteindre les foyers de contestation susceptible de perturber sa politique.

En Occident, grâce à une forte position d'autonomie et de contestation vis-à-vis du pouvoir politique, la société civile fut à l'origine de grandes révolutions démocratiques. La chute du Président Serbe Milosevic en 2000, du régime de Géorgie en 2003, la Révolution orange en novembre 2004 sont autant d'évènements qui sont à verser au credo d'une société civile autonome, qui doit s'inspirer les organisations de la société civile africaines.

Selon Augustin LOADA dans ses « Réflexions sur la société civile en Afrique : le Burkina Faso de l'après Zongo », le régime de Compaoré pour asseoir sa domination politique, s'est attelé à démanteler l'opposition partisane et à neutraliser la société civile. Mais cette stratégie s'est heurtée à la résistance d'un certains nombre d'organisations et de leaders de la société civile. Les ressources qui ont rendu possible cette indépendance proviennent essentiellement de l'autonomie budgétaire ou financière que lui garantissent certains bailleurs de fonds séduits par leur crédibilité. Il est à noter aussi les contributions et les solidarités existantes entre leurs nombreux adhérents, l'existence de moyens d'informations propres et de réseaux d'informateurs constitués de militants et sympathisants issus à la fois de milieux intellectuels ou plus modestes. Fortes de leur indépendance, ces organisations vont s'atteler à conserver les espaces d'autonomie que le régime a bien voulu concéder à la société civile.

Cette autonomie qui fait la spécificité des sociétés civiles occidentales a été à la faveur des transitions démocratiques comme le cas serbe et géorgien et de leur consolidation. Les organisations de la société civile africaines doivent aller dans le même sens pour promouvoir les valeurs démocratiques en Afrique. Le Sénégal a donné le ton en 2000 en réussissant une alternance pacifique. Les observateurs internationaux, la presse nationale et étrangère, ont reconnu l'élection présidentielle de février mars 2000 a consacré de façon incontestable la démocratie sénégalaise. Une démocratie qui s'est manifestée de manière singulière et originale.

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