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L'efficience informationnelle du marché financier Marocain; L'impact d'un profit warning sur les cours boursiers

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par Rachid RAHAOUI
Université Hassan I er Casablanca - Diplôme des Etudes Superieures Approfondies 2007
  

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II.2.1. Les tests d'efficience faible des marchés boursiers :

Pour tester la forme faible d'efficience, il suffira de montrer qu'un investisseur ne peut anticiper avec profit les prix futurs en utilisant la séquence des prix passés21(*). C'est-à-dire que le niveau d'autocorrélation de la série est négligeable, il s'agit donc de vérifier l'hypothèse d'indépendance des cours successifs.

L'objet des tests de la forme faible sera donc le test de l'hypothèse d'un cheminement aléatoire des cours boursiers. Il s'agit de montrer les prix suivent donc une «marche au hasard» ou «random walk»22(*), pour dire qu'il est impossible de prévoir les fluctuations futures à partir des méthodes de l'analyse technique puisque les changements futurs de prix ne peuvent être prévus sur la base de séries historiques.

Deux types de tests peuvent être effectués pour valider l'efficience sous sa forme faible:

§ les tests vérifiant l'indépendance des variations successives des cours boursiers

§ les tests vérifiant une marche au hasard des cours boursiers

a. Les tests de corrélation sérielle des cours successifs

Les corrélations sérielles des cours successifs servent à tester la forme faible d'efficience, dont le principe est de tester l'indépendance des variations successives des cours.

Madina Rival (2003) a fait une étude sur l'efficience du marché financier français où il a montré l'intérêt de la vérification de l'indépendance des cours successifs pour tester la forme faible de l'hypothèse d'efficience des marchés. Cette méthode confirme l'apport de cette forme en affirmant qu'il est impossible de réaliser dans le futur une rentabilité supérieure à celle du marché en se basant seulement sur les cours passées.

Silva Deúelan (1999) a vérifié l'efficience informationnelle du marché financier de Slovénie sous sa forme faible par l'application du test de Runs, et par un modèle auto régressif (AR) de conclure que le marché de valeurs de Slovénie est un marché efficient en forme faible23(*).

Un moyen traditionnel pour mesurer l'ampleur de cette relation est de procéder au calcul du coefficient de corrélation de la série, dont la valeur est, au décalage k :

Un coefficient de corrélation sérielle égal à 0 correspondrait une totale indépendance des variations successives de cours, ce qui consiste à accepter la forme faible d'efficience, si les autocorrélations sont significativement nulles

b. les tests vérifiant une marche au hasard des cours boursiers

L'efficience faible de la bourse de Casbalanca suppose que les cours suivent une marche naturelle au hasard c'est à dire qu'ils n'ont aucune mémoire, ainsi le prix courant incorpore toute l'information passée.

Mickael BARRE et Françoise LORAND (1998), dans leur étude sur la réaction du marché boursier français à l'annonce d'une OPRA, ont vérifié la forme faible de l'efficience de ce marché à l'aide du test de validation de l'hypothèse d'une marche aléatoire des cours, ils ont montré que les cours successifs sont statistiquement indépendants, et donc il est impossible de prévoir les fluctuations futures à partir de l'analyse des données passées.

Pour cette raison, dans le cadre du test de mémoire des séries des cours boursiers Français, Sandrine Lardic & Valérie Mignon (2001) suggèrent que la classe de processus ARFIMA24(*), est mieux adaptée pour représenter les séries et détecter le degré de mémoire de la série. Elles ont conclu que les rentabilités passées n'ont aucun pouvoir prédictif sur les rentabilités futures et que le marché financier Français est imprévisible.

En effet, si la dynamique des cours suit une marche aléatoire (au hasard), ses fluctuations ne peuvent jamais être systématiques ou répétitives (Steve Ambler 2004). Les prévisions dans ce cas ne peuvent être établies à partir des données passées.

En générale, cette hypothèse peut être testée en utilisant le modèle suivant25(*:

Dans l'équation (1), Rt est la rentabilité d'un actif26(*) (ou d'un indice boursier), Rt-k est la rentabilité retardée jusqu'à K période (K supérieur ou égale a 1). L'indice t indique le temps. Les résidus de la régression sont supposés Gaussiens (indépendamment et identiquement distribués).

Dans la forme faible, l'hypothèse d'efficience impose la nullité des coefficients. L'estimation du modèle présenté s'effectue usuellement par la méthode des moindres carrés ordinaire (MCO).

L'équation (1) permet d'étudier l'interdépendance des rentabilités actuelles par rapport à toutes les rentabilités passées, elle n'a pas d'intérêt dans notre étude. Ceci est expliqué par les implications inhérentes au concept d'efficience. Car si on pose l'efficience comme l'hypothèse nulle, l'ensemble des informations révélées par les périodes t-2, t-3, ... sont déjà incorporées dans les rentabilités observées en t-1.

Donc, notre étude peut obéir à cette logique en réduisant le nombre de termes retardés à une seule période. Dans ces conditions, l'équation (1) est donc réécrite comme suit :

Si le marché est efficient, le coefficient doit être égal à 0. Ce qui implique la vérification de l'équation :

Voici les résultats obtenus de l'ensemble des régressions, effectuées par la méthode des moindres carrés ordinaire (MCO), pour toutes les valeurs du MADEX.

Valeur

Coefficient

t-Stat

Prob

ATW

0.016708

0.111009

0.9121

BCE

-0.124242

-0.829325

0.4114

BCP

0.161202

1.066524

0.2960

CIH

0.121990

0.821112

0.4160

HOL

-0.007723

-0.050736

0.9598

LAC

-0.094851

-0.634773

0.5289

MNG

0.005530

0.036538

0.9710

ONA

-0.142693

-0.957025

0.3438

SAM

-0.158352

-1.045666

0.3014

SID

0.042856

0.284536

0.7773

SNI

-0.390287

-2.812176

0.0073

WAA

-0.302895

-2.099313

0.0416

Source : Elaboré à partir des données relatives aux cours du MADEX (Voir annexe II)

D'après ce tableau, on peut accepter que les régressions effectuées confirment la non significativité des coefficients, durant la période de notre étude, ce qui est justifié d'après ce tableau par les valeurs de la statistique de student (t-Stat) qui sont inférieures à la valeur tabulée de ce test au seuil de 5 % (1,96), sauf pour les valeurs SNI et WAA (pour les quelles t-Stat > 1,96).

Les résultats du test vérifiant une marche au hasard des cours boursiers du MADEX affirment qu'il existe une efficience faible des cours des valeurs de cet indice sur la période considérée du janvier 2003 au décembre 2006. Donc, de façon générale, l'analyse du passé est insuffisante pour réaliser des gains anormaux sur le marché de cotation en continu Marocain.

D'après les résultats de ces deux tests sur l'efficience faible du marché de cotation en continu du marché boursier Marocain, est que sur ce marché, les cours n'auraient pas de mémoire27(*), donc on ne peut pas établir une certaine dépendance des cours successifs, et tirer de l'observation des cours passés une méthode de prévision des cours à venir, car les rentabilités passées n'ont aucun pouvoir prédictif sur les rentabilités futures.

Ce résultat explique bien, que les acteurs de la bourse de Casablanca pour cette période ne répondent pas aux signaux passés de la bourse marocaine. Car leurs actions spéculatives montrent une évolution indépendante des tendances historiques des cours du MADEX. Ce qui justifie que le marché n'a aucune mémoire dans la trajectoire des évènements. Les variations des cours sont marquées par une indépendance linéaire.

En général, les séries qui présentent une marche au hasard sont caractérisées par des retards plus ou moins élevés. Ce que nous avons obtenu sur le marché boursier marocain, puisque on a testé l'indépendance des cours passés avec un retard « Lag » qui égale à 15 mois.

Dans ce cadre d'analyse, l'hypothèse d'anticipations rationnelles, suppose que les spéculateurs sur ce marché, anticipent les prix futurs en fonction de toute l'information pertinente disponible sur les actifs et non en extrapolant les tendances passées pour prévoir le futur. En revanche, si les agents n'exploitent pas l'information existante, par exemple, utilisent les prix passés pour prévoir les prix futurs, cela signifie qu'ils ignorent la dynamique des variables économiques. Dans ce cas, le prix ne reflète pas sa valeur réelle, mais, il sera lié à son évolution passée. Les anticipations ignorent donc une partie importante des informations disponibles. Par conséquent, les prix sont loin de refléter pleinement l'information au sens de Fama.

Donc, nous pouvons dire que les spéculateurs marocain sur ce marché, sont dotés d'un niveau de rationalité assez important dans la prise de décision en matière des transactions boursières, du fait qu'ils ne compte plus sur l'information passée sur les valeurs du MADEX pour battre le marché. Par ailleurs, les investisseurs cherchent à exploiter les nouvelles informations publiques ou privées susceptibles d'affecter les cours boursiers.

Ce résultat peut être expliqué par le développement du secteur des nouvelles technologies de l'information et de communication (NTIC). En effet le Maroc a connu, vers la moitié des années 1990, un développement considérable et accéléré au niveau des NTIC, marqué par la libéralisation et la privatisation de ce secteur, ce qui permet de présenter une information immédiate et à moindre coût aux spéculateurs, sur la base desquelles ils vont prévoir l'évolution future des cours des valeurs constituant leurs portefeuilles.

* 21 Aucun opérateur ne peut obtenir un rendement anormal en utilisant les prix ou les rendements du passé dans la mesure où tout le monde les connaît

* 22 Les tests de la marche au hasard on été faits par nombreux statisticiens depuis L. bachelier, à qui on doit la formulation mathématique

* 23 Le niveau d'autocorrection de la série est négligeable.

* 24 (Auto Regressive Fractionnally Integrated Moving Average)

* 25 Il s'agit d'un modèle autorégressif qui s'écrit sous forme : Pt = a1Pt-1+ a2Pt-2 +.... +Et

* 26 La rentabilité d'un actif s'écrit comme le logarithme népérien du prix relatif à l'instant t :

* 27 C'est-à-dire on peut modéliser le processus des cours par une loi de reproduction

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus