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Impact de la "propriété foncière" des migrants sur la gestions des ressources naturelles : cas de Dibien dans la Province du Tuy

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par Bôbakebé Florent SOME
Université de Ouagadougou; UFR/Sciences Humaines; Département de Sociologie - Maîtrise option Sociologie Rurale et du développement 2002
  

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1.1.2.5. Migrations internes et gestion des ressources naturelles

PARE, L. (1997) fait remarquer par la suite que là où les autochtones et les allochtones cohabitent, les intérêts et les stratégies croisés font rapidement évoluer les modes d'accès aux ressources agropastorales qu'il désigne par le terme d'arrangement. Il montre à partir des termes empruntés à la langue locale, le dioula, comment a évolué les modes d'accès à la terre avec l'installation successive des vagues de migrants d'une part et la promulgation en 1984 des textes portant Réorganisation Agraire et Foncière (RAF) au Burkina et qui proclament l'expropriation en droit des détenteurs traditionnels de droit d'appropriation. Pour l'auteur, la RAF entraîne des mutations profondes et rapides dans les tenures foncières. En effet, selon toujours PARE L., les textes de la RAF dont l'objectif fondamental est l'expropriation de droit des propriétaires fonciers coutumiers ont favorisé davantage les défrichements étendus, la déforestation, la dégradation des ressources agropastorales d'une part et la multiplication des conflits entre autochtones et migrants, entre agriculteurs et pasteurs d'autre part.

Quelles conclusions pouvons-nous tirer de cette analyse documentaire?

Cette analyse documentaire nous a surtout permis de faire la situation de la littérature existante sur les questions foncières, les immigrations internes, leurs causes et leurs conséquences, la gestion des ressources naturelles et la relation entre croissance démographique.

Pour ce qui est de la gestion foncière ou encore propriété foncière, la sécurisation foncière des producteurs et le rendement de leurs productions, les structures de gestion du système foncier, nous avons perçu que la question foncière demeure une question fondamentale à laquelle, il faut trouver des réponses adéquates pour permettre l'intensification des productions.

Les débats sur la question foncière sont fortement marqués par la confrontation de conceptions et de théories assez différentes. Les différents auteurs tout en ayant des points de convergence sur certains points, laissent transparaitre des points de divergence. Les positions restent mitigées. Cela se justifie d'une part, par la complexité des systèmes fonciers surtout africains, et d'autre part, les bords académiques et idéologiques de ces auteurs. Toutefois, nous pouvons retenir deux paradigmes théoriques d'interprétation des systèmes fonciers, surtout, ceux africains.

Dans un premier moment, il est ressorti que pendant longtemps, les agronomes et les économistes qui ont une vision fixiste des systèmes fonciers africains ont dépeints comme l'exact opposé d'un système de propriété. En effet, dans la logique de ces derniers, ces systèmes « censé se fonder sur une logique de redistribution périodique au sein de la communauté, ces systèmes «traditionnels» étaient supposés privilégier des pratiques extensives, peu productives par unité de surface, et interdire toute production de surplus. De ce fait, fondamentalement incapables de faire face à des enjeux nouveaux et en particulier de permettre d'accroître la productivité de la terre. Dès lors, un changement radical des modes d'accès à la terre, sous l'impulsion de l'État, semblait nécessaire pour sortir de la crise, la propriété privée étant perçue comme la seule forme institutionnelle capable de stimuler les investissements sur la terre» LAVIGNE DELVILLE (1998 : 28). Pour eux, la gestion coutumière des terres est figée, incapable de s'adapter à l'évolution de la population, il faut donc inéluctablement passer à l'harmonisation des modes de gestion foncière en octroyant la propriété foncière par le titre foncier. Pour ce paradigme théorique de pensée, la privatisation, est l'unique gage à la sécurité foncière. Cette vision, comme on peut le constater, méconnaît les mécanismes de fonctionnement des systèmes d'exploitation et les règles foncières africaines.

Dans un deuxième moment, on note une évolution large des débats Aujourd'hui de nombreuses études récentes ont remis totalement en cause cette vision «fixiste» en montrant notamment que les règles foncières africaines sont flexibles, dynamiques et adaptatives. La régulation coutumière ne signifie en aucun cas un système figé, le contrôle communautaire ne veut pas dire absence de droits familiaux permanents et transmissibles sur les terres de cultures. Cette tendance qui s'oppose à la première, est animée en première ligne par les socio-anthropologues. Pour elle, il est important de prendre en compte la perception que les populations ont de leur situation. C'est en ce sens que les principaux animateurs de courant estiment qu'il est possible que la possession de titres fonciers soit associée à un sentiment d'insécurité et que l'accès à une parcelle du terroir soit perçu comme sécurisant, même sans aucune officialisation de ce droit. De plus, la propriété privée peut-être une source d'insécurité, dès lors qu'elle obligerait les familles pauvres à vendre ou à hypothéquer leur terre.

En ce qui concerne les immigrations internes, leurs causes et les effets induits, la grande majorité des auteurs consultés soutient que ce mouvement de population surtout rurale se justifie fondamentalement par le déséquilibre des rapports ressources naturelles disponibles et l'évolution démographique. Les effets induits sont la recomposition sociale de l'espace, la dégradation des ressources naturelles (RN), l'apparition d'acteurs de type nouveau, la modification des tenures foncières...

Mais quel lien peut-on établir entre la propriété foncière des immigrants et l'adoption des techniques de gestion des ressources naturelles? Sur cette question, nos investigations littéraires nous indiquent qu'elle n'est pas suffisamment abordée par nos devanciers, surtout quand on la met en relation avec notre zone d'étude.

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