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Impact de la "propriété foncière" des migrants sur la gestions des ressources naturelles : cas de Dibien dans la Province du Tuy

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par Bôbakebé Florent SOME
Université de Ouagadougou; UFR/Sciences Humaines; Département de Sociologie - Maîtrise option Sociologie Rurale et du développement 2002
  

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1.1.3. Problèmes et questions spécifiques

La terre est l'élément fondamental des ressources naturelles car c'est sur elle que reposent les autres (eau, flore, faune,...). C'est en ce sens que la sécurité foncière et la sécurisation des droits d'accès à la terre constituent une condition nécessaire pour encourager une gestion viable des ressources naturelles, soucieuse du futur. Or, dans le contexte actuel de développement au Burkina Faso, surtout dans sa partie rurale, la gestion de la question foncière reste entière sans solution réelle et réalisable.

Face à cette situation, la volonté politique nationale s'est traduite par la prise de texte dont le principal est la loi portant réorganisation agraire et foncière (RAF) dont l'objectifs principal est d'harmoniser les modes pluriels d'accès à la terre, connus des systèmes fonciers coutumiers, et de contribuer ainsi à la gestion des ressources naturelles. Mais le contact d'échec dans l'application des textes de la RAF et des autres textes (code pastoral, code de l'environnement, code de l'eau, code forestier...) est aujourd'hui établi au niveau rural. Cet état de fait a contribué à accélérer dans bien des cas à la dégradation des ressources naturelles dans nos terroirs, car les textes de la RAF en faisant l'Etat premier propriétaire terrien à travers la création du Domaine Foncier National (DFN) place plutôt les exploitants dans une psychose `'d'insécurité foncière'' et en situation de responsables partielles vis à vis de leurs exploitations (OUEDRAOGO, J.P 1994). De son côté le droit de jouissance traditionnelle qui reste malgré tout, la référence des producteurs, évolue lui aussi dans le sens d'une précarité grandissante sous l'effet conjugué de la pression foncière et de l'existence de ce droit moderne qui remet en cause sa validé (OUEDRAOGO, J.P 1994). Il s'ensuit un changement qui se manifeste d'une part par la disparition progressive du contrôle collectif des terres (TALLET, 1985) et l'évolution du droit d'usage vers des formes individuelles du type privé (BELEM, 1985) ; d'autre part, par les difficultés croissantes d'accès à la terre par les migrants (TALLET, 1985). La conséquence immédiate est le refus d'attribution nouvelle des terres aux migrants et la multiplication des retraits de parcelles imposée à ceux-ci par la fixation de nouvelles conditions.

Pour inverser cette tendance et palier aux insuffisances des textes, les pouvoirs publics ont adopté l'approche gestion des terroirs en 1991 à travers la mise en oeuvre du Programme National de Gestion des Terroirs (PNGT) dont le rôle est «d'arrêter et de renverser le processus de dégradation des ressources naturelles du pays afin d'assurer une croissance agricole durable, de restaurer la diversité biologique et de gérer de façon pérenne les forêts et les faunes»

La déclaration de Politique de Développement Agricole Durable du Burkina Faso (MARA, 1997), place largement la gestion efficace des ressources naturelles dans ses préoccupations de base. D'ailleurs un des objectifs majeurs de cette politique est d'assurer la base productive de l'économie en généralisant et en renforçant la gestion durable des ressources naturelles avec la participation des communautés rurales. Cet objectif a été repris par les documents cadres de politique. Il s'agit notamment :

(i) la Lettre d'Intention de Développement Rural Décentralisé en 2000, qui insiste fortement sur la nécessité d'assurer la sécurisation foncière en milieu rural ;

(ii) le cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP) en 2001 qui souligne l'importance de la sécurisation foncière dans la perspective d'une lutte efficace contre la pauvreté. L'insécurité foncière y est présentée comme un facteur d'aggravation de la pauvreté, surtout pour les catégories sociales défavorisées comme les femmes et les jeunes ;

(iii) la stratégie de développement rural (SDR) qui pour elle, sécurisation foncière et préservation de l'environnement doivent être intimement associées. L'accent est mis sur la promotion de systèmes de production qui garantissent la durabilité et la pérennité des écosystèmes ainsi que sur la généralisation des mesures anti-érosives des terres et de restauration de la fertilité des sols.

Toutes ces politiques de gestion durable des ressources naturelles ne peuvent donc pas aboutir si la question de propriété foncière ou encoresécurité foncière des populations n'est pas réglée. Dans la logique où la participation à la gestion des ressources naturelles est intrinsèquement liée à la propriété foncière, aux systèmes d'appropriation de la terre car comme l'interprète les autochtones tout investissement, tout aménagement constitue des velléités d'appropriation de la terre ; nous nous posons les questions de savoir :

- Comment les effets induits par le dualisme entre les législations foncières nationales et les règles foncières coutumières influencent-ils le processus d'adoption des techniques de gestion des ressources naturelles ?

- Le système foncier actuel du village constitue -t-il un facteur contraignant à l'adoption des techniques de gestion des ressources naturelles ?

- L'organisation sociopolitique et économique du village permet-il d'accéder à une sécurité foncière encourageant des investissements durables sur les surfaces d'exploitation et une exploitation responsable des autres RN ?

- Comment impliquer de façon efficace les producteurs dans la gestion durable des ressources naturelles ?

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand