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Impact de la "propriété foncière" des migrants sur la gestions des ressources naturelles : cas de Dibien dans la Province du Tuy

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par Bôbakebé Florent SOME
Université de Ouagadougou; UFR/Sciences Humaines; Département de Sociologie - Maîtrise option Sociologie Rurale et du développement 2002
  

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6.2. Contraintes liées à l'adoption des techniques GRN

Dans un environnement naturel fragile et très souvent menacé de dégradation, avec une population croissant de façon continue, bien gérer les ressources naturelles, en les exploitants de façon viable et en se souciant de leur productivité future, est une option qui s'impose en premier lieu aux producteurs et partant, à tous les acteurs de développement. L'adoption des techniques de gestion des ressources naturelles est alors considérée comme une innovation majeure dans le processus de cette gestion. Ces techniques sont un paquet de pratiques et de comportements qui intègrent les savoirs paysans locaux. Toutefois, il faut souligner qu'à Dibien, l'analyse de nos données nous permet de recenser un certain nombre d'obstacles qui constituent des freins à l'adoption de ces techniques de gestion des ressources naturelles. Ces obstacles sont essentiellement d'ordre économique, social et institutionnel.

6.2.1. Contraintes d'ordre économique

L'adoption des techniques de gestion des ressources naturelles est avant tout une question d'environnement économique dans la mesure où cette adoption exige l'existence de technologies rentables et accessible à la grande majorité des producteurs. C'est dans ce sens que le Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP) établit un lien étroit entre lutte contre la pauvreté et gestion durable de l'environnement et des ressources naturelles.

Ce document cadre de politique précise par ailleurs que la précarité matérielle des producteurs favorise en effet les comportements humains préjudiciables à la durabilité des ressources naturelles, de la même manière que la croissance démographique, entraîne une pression accrue sur les terres et les ressources naturelles, contribuant à leur dégradation et donc, à la paupérisation d'une large majorité de producteurs ruraux. Et tout cela se justifie par l'accès limité au financement en corrélation avec la question foncière et au niveau de pauvreté de ces populations. Cet état de fait produit comme conséquence la faible mécanisation du secteur agricole qui est encore sous-équipé et sous l'emprise des pratiques culturales ancestrales. 

Les résultats de notre enquête atteste ce sous équipement au niveau des producteurs de Dibien, au regard de la distribution de la possession des équipements agricole en fonction des ménages (cf. graphique 6 ci-dessus). En effet, les faibles revenus d'une grande partie des paysans de Dibien et leur faible pouvoir d'achat sont des contraintes majeures par rapport aux stratégies d'intensification de l'agriculture et partant de la mise ne oeuvre des techniques de Gestion des Ressources Naturelles (GRN). L'acquisition d'équipement et la consommation des engrais sont limitées, malgré l'existence des besoins, parce que les paysans ne disposent pas de ressources financières suffisantes pour s'en procurer. Par exemple, pour réaliser une technique de cordon pierreux, il faut posséder une brouette, une charrette etc.

De plus, l'adoption des techniques GRN et d'intensification agricoles est aussi fortement soumise à la fluctuation des prix relatifs des intrants achetés et des produits vendu.

Toutefois, ce sont les cotonculteurs qui détiennent les équipements les plus élaborés. Ce qui témoigne que le niveau de revenu financier est très déterminant dans l'acquisition des équipements. L'analyse de nos données montre également, que les producteurs ont également un accès limité aux structures de financement. En effet, parmi ceux qui possèdent un équipement, très peu (5,4%) disent l'avoir acquis un appui quelconque. En outre, les cotonculteurs ont l'avantage d'avoir l'aval de leur groupement qui traitement directement avec la Banque Agricole et Commerciale du Burkina (BACB) pour accéder facilement à certains intrants et matériels agricoles. Précisons que cette institution financière, a un protocole de partenariat avec la SOFITEX pour appuyer en crédits agricoles, les groupements de producteurs de Coton dans un système de Marché Auto-Géré (MAG).

A l'analyse, il nous semble que les producteurs de Dibien, comme bon nombre des terroirs ruraux du Burkina, sont pris dans un cercle vicieux « pour acquérir l'équipement agricole, il faut produire suffisamment, et pour produire suffisamment, il faut avoir un équipement agricole approprié », qui annihile leurs efforts. Pour sortir de ce cercle vicieux, il faut une intervention extérieure. C'est pourquoi, La mise en place d'un système de crédit adapté pourrait résoudre ce problème.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand