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Décentralisation et programmes de développement en Guinée: la stratégie de communication des agents de développement communautaires dans la CRD de Diari dans la préfecture de Labé (Guinée)

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par Sékou Chérif Diallo
Université Général Lansana Conté de Sonfonia - Maîtrise 2008
  

Disponible en mode multipage

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REPUBLIQUE DE GUINEE

TRAVAIL-JUSTICE-SOLIDARITE

MINISTERE DE L'EDUCATION NATIONALE ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

DIRECTION NATIONALE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR

UNIVERSITE GENERAL LANSANA CONTE/SONFONIA CONAKRY

UGLC/SC

ANNEE UNIVERSITAIRE 2003-2004

40ème PROMOTION

FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES

DEPARTEMENT DE SOCIOLOGIE

OPTION : SOCIOLOGIE

MEMOIRE DE MAITRISE

THEME

DECENTRALISATION ET PROGRAMMES DE DEVELOPPEMENT EN GUINEE : la stratégie de communication des Agents de Développement Communautaire (ADC) du PACV dans la CRD de DIARI dans la Préfecture de Labé.

Auteur : Sékou Chérif DIALLO

Directeur de Recherche : Alpha Amadou Bano Barry (Ph.D)

S

OMMAIRE

Le thème de ce mémoire de maîtrise est : « Décentralisation et programmes de développement en Guinée : la stratégie de communication des Agents de Développement Communautaire (ADC) du PACV dans la CRD de Diari (Préfecture de Labé)».

Le but visé dans cette étude est de tenter de cerner la stratégie de communication de l'Agents de Développement Communautaire (ADC) du Programme d'Appui aux Communautés Villageoises (PACV) dans la Communauté Rurale de Développement (CRD) de Diari et surtout d'analyser la réceptivité de cette stratégie de communication par les populations locales. Pour atteindre cet objectif, nous sommes partis de l'hypothèse que la perception des populations locales de la stratégie de communication des ADC résulterait de leur participation effective (l'implication, la négociation, la concertation, l'information, la responsabilisation, la consultation, le partage, l'engagement, la collaboration, l'évaluation) dans la stratégie de communication mise en oeuvre par les ADC du PACV.

Pour vérifier cette hypothèse, nous avons utilisé une démarche de recherche de nature qualitative avec l'entretien et la recherche documentaire comme techniques de collecte de données. Pour encadrer le traitement et l'analyse des données, les théories de la décentralisation, du développement local et participatif et l'approche de la communication participative pour le développement ont été utilisées. Pour circonscrire notre champ de recherche, les concepts de développement communautaire, de participation communautaire, de décentralisation et de communication ont été explicités.

Les données de cette étude indiquent que les ADC interviewés ont un niveau d'études supérieures. Ils sont économistes, sociologues et ingénieurs agronomes pour la plupart et ont pour mandat, dans le cadre du PACV, d'appuyer la collectivité locale à réaliser leur plan de développement local. A cet effet, ils jouent le rôle de relais entre la CRD et l'Unité Régionale de Coordination (URC) du PACV.

Dans le cadre de leur mandat, les ADC assurent la formation des élus locaux. Ces formations s'articulent autour des problématiques du choix des actions prioritaires, de la gestion et du suivi des infrastructures réalisées, l'alphabétisation fonctionnelle, la décentralisation, la fiscalité locale, la passation des marchés et les mécanismes de mobilisation de fonds.

Les ADC interviewés affirment que l'établissement d'une meilleure communication avec les populations locales afin qu'elles participent aux actions de développement de leur communauté est l'objectif même des interventions du PACV en général et de l'ADC en particulier.

La stratégie de communication des ADC est basée sur l'approche participative dont l'objectif principal est d'associer étroitement les populations à la conception et la gestion de toutes les activités de développement de leur milieu. Cette stratégie offre, en théorie, un cadre de concertation et de partage de l'information à travers des techniques et supports de communication appropriés. Elle est sensée favorisée la promotion de l'auto développement des communautés villageoises.

Parmi les supports de communication utilisés par les ADC du PACV, les résultats révèlent l'utilisation des supports traditionnels en l'occurrence, l'animation et l'exploitation des points d'informations et de communication à la base. L'animation à travers les réunions d'informations et les visites inter villageoises et l'exploitation des points d'informations à la base notamment, les marchés, les lieux de cultes (mosquées) mais aussi les cérémonies de baptême et de mariage.

Pour mener leurs activités sur le terrain, les données indiquent que les ADC s'appuient sur les Animateurs Villageois (AV) qui sont les véritables acteurs de la communication sur le terrain. Les AV passent par les visites inter-villageoises, des réunions de proximité ou encore l'exploitation des espaces publics de rencontres, pour véhiculer les messages de l'ADC aux populations locales.

Les résultats révèlent surtout que la perception des populations de Diari est positive car la stratégie de communication mise en oeuvre par les ADC du PACV implique les populations locales dans les activités de sensibilisation, d'information et de mobilisation.

Cette perception favorable des populations prend aussi appui sur l'utilisation de la langue locale (le poular) dans la stratégie de communication de l'ADC en milieu rural. Partager la même langue de communication avec les populations locales est, pour l'ADC, un facteur important pour réussir la mission d'agent de développement. La langue joue un rôle non négligeable dans la transmission de messages, dans le souci d'amener les populations à s'approprier du processus de développement et dans la réussite des actions à entreprendre.

T

ABLE DE MATIERES

SOMMAIRE 2

TABLE DES MATIERES 4

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS 6

REMERCIEMENTS 8

INTRODUCTION 9

PREMIERE PARTIE 11

CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE 11

SECTION I : OBJECTIFS 14

SECTION II : HYPOTHESE 14

CHAPITRE II : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE 16

SECTION I : DEVELOPPEMENT COMMUNAUTAIRE 16

SECTION II : PARTICIPATION COMMUNAUTAIRE 17

SECTION III : DECENTRALISATION 19

SECTION IV : COMMUNICATION 20

CHAPITRE III : REVUE DE LA LITTERATURE 23

SECTION I : THEORIE DU DEVELOPPEMENT LOCAL ET PARTICIPATIF 23

SECTION II : THEORIE DE LA DECENTRALISATION 24

SECTION III : APPROCHE DE LA COMMUNICATION PARTICIPATIVE POUR

LE DEVELOPPEMENT 25

CHAPITRE IV : DEMARCHE DE RECHERCHE 29

SECTION I : RECHERCHE DOCUMENTAIRE 29

SECTION II : ENTRETIEN 30

DEUXIEME PARTIE 32

CHAPITRE V : PRESENTATION DU CADRE D'ETUDE 32

SECTION I : PRESENTATION GEOGRAPHIQUE, HISTORIQUE ET SOCIALE DE DIARI 32

SECTION II : SITUATION ECONOMIQUE ET ADMINISTRATIVE DE DIARI 33

CHAPITRE VI : PRESENTATION DES RESULTATS DE L'ETUDE 35

SECTION I : PROFIL DES REPONDANTS 35

SECTION II : STRATEGIE DE COMMUNICATION DES ADC DANS LA MISE

EN OEUVRE DU PACV DANS LA CRD DE DIARI 35

SECTION III : PERCEPTION DES POPULATIONS LOCALES DE LA STRATEGIE DE COMMUNICATION DES ADC DU PACV DANS LA CRD 39

CHAPITRE VII : INTERPRETATION DES RESULTATS 41

SECTION I : L'ADC : ACTEUR D'APPUI A TRAVERS LA COMMUNICATION 41

SECTION II : ANIMATION VILLAGEOISE ET EXPLOITATION DES POINTS D'INFORMATION ET DE COMMUNICATION A LA BASE 42

SECTION III : LANGUE DE COMMUNICATION : FACTEUR DE MOTIVATION

ET DE PARTICIPATION DES ACTEURS 43

SECTION IV : LA PARTICIPATION DES POPULATIONS LOCALES : STRATEGIE DE COMMUNICATION DES ADC 44

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 46

BIBLIOGRAPHIE 49

ANNEXE 1 : GUIDE D'ENTRETIEN 53

ANNEXE 2 : RAPPORT FIDA (PACV-Première phase) 54

L

ISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

ADC : Agent de Développement Communautaire

ADF : Fonds Africain de Développement

AFD : Agence Française de Développement

AV : Animateur Villageois

BM : Banque Mondiale

CECI : Centre canadien d'Etudes et de Coopération Internationale

CMRADR : Conférence Mondiale sur la Réforme Agraire et le Développement

Rurale

CMRN : Comité Militaire de Redressement National

CRD : Communauté Rurale de Développement

CU : Commune Urbaine

DSRP : Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté

EIBC : Enquête Intégrale Budget- Consommation

EIBEP : Enquête Intégrée de Base et d'Evaluation de la Pauvreté

FAO : Food and Agriculture Organization (Organisation des Nations Unies pour

l'Alimentation et l'Agriculture)

FIDA : Fonds International pour le Développement Agricole

FLSH : Faculté des Lettres et Sciences Humaines

FMI : Fonds Monétaire International

IDH : Indice de Développement Humain

MATD : Ministère de l'Administration du Territoire et de la Décentralisation

MP : Ministère du Plan

MPC : Ministère du Plan et de la Coopération

ONG : Organisation Non Gouvernementale

PACV : Programme d'Appui aux Communautés Villageoises

PAI : Plan Annuel d'Investissement

PAS : Programme d'Ajustement Structurel

PDC : Programme de Développement Communautaire

PDG : Parti Démocratique de Guinée

PDL : Plan de Développement Local

PDLG : Programme de Développement Local en Guinée

PIB : Produit Intérieur Brut

PICB : Point d'Information et de Communication à la Base

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

PRCI : Programme de Renforcement des Capacités Institutionnelles

PREF : Programme de Reformes Economiques et Financières

PRL : Pouvoirs Révolutionnaires Locaux

UC : Université de Conakry

UE : Union Européenne

UGLC : Université Général Lansana Conté

UNESCO: United Nations Educational, Scientific and Cultural Organisation

(Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture).

UNICEF : United Nations Children's Fund (Fonds des Nations Unies pour

l'Enfance).

URC: Unité Régionale de Coordination

USAID : United States Agency for International Development (Agence des Etats

Unis pour le Développement International).

R

EMERCIEMENTS

Nous tenons tout d'abord à remercier notre Directeur de recherche, Dr Alpha Amadou Bano Barry, Professeur de Sociologie et Vice-recteur chargé de la recherche de l'Université Général Lansana Conté de Sonfonia de nous avoir fait confiance en acceptant de nous encadrer durant tout le processus de réalisation de notre mémoire. Nous le remercions surtout pour sa disponibilité et son soutien moral et matériel, qu'il n'a cessé de nous apporter.

Nous souhaitons ensuite, remercier vivement tous les professeurs de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l'Université de Conakry, aujourd'hui à l'Université de Sonfonia1(*), notamment ceux du département de sociologie pour leur dévouement manifeste durant notre cursus universitaire.

Par la même occasion, nous exprimons notre reconnaissance à toutes les personnes que nous avons pu rencontrer ou contacter et qui nous ont apporté leurs témoignages ou leurs points de vue sur notre thème. Je pense à Elhadj Saran Mady Kaba, coordinateur régional du programme d'appui aux communautés villageoises (PACV) à l'URC de Labé, à Elhadj Thierno Sadou Bah, chef suivi évaluation du PACV à l'URC de Labé, à M. Mamadou Yéro Barry, Secrétaire communautaire de la CRD de Diari, mais aussi à M. Mamadou Barry, M. Thierno Bayirou Diallo, M. Mamadou Saliou Amar Baldé, M. Boussiriou Diallo, tous Agents de Développement Communautaire (ADC) du PACV.

Notre reconnaissance, également à nos parents qui n'ont cessé de manifester leur amour à notre égard. Une pensée spéciale à nos soeurs Djénabou Sacké Diallo, Fatoumata Oury Diallo, Aye Bobo Diallo, à notre frère Ibrahima Sory Diallo, Oumar Alimou Diallo, Mamadou Saliou Diallo et à nos cousins et beaux frères Thierno Souleymane Diallo et Ousmane Baldé, pour leurs soutiens moral et matériel. Nous tenons à remercier aussi tous les amis de la 40ème promotion de Sociologie de l'Université de Conakry.

Notre gratitude à notre père Elhadj Mamadou Saliou Diallo et à notre mère Mariama Diallo qui nous ont élevé dignement et enseigné le sens de la discipline et de la persévérance, vertus nécessaires pour la réussite dans toute entreprise mais aussi pour leur amour et leur soutien.

Nous tenons à remercier, enfin toutes les personnes qui se reconnaîtront pour les divers soutiens qu'ils nous ont apporté dans la réalisation de cette étude.

Je dédie ce Mémoire de Maîtrise à ma très chère mère Mariama Diallo

I

NTRODUCTION

Depuis la fin des années 80, la décentralisation est devenue une priorité politique affichée par de nombreux pays en développement. Elle est perçue par les bailleurs de fonds, qui ont conditionné leurs aides à celle-ci, comme une réponse à la nécessité de refondation de l'Etat, d'asseoir la démocratie sur des soubassements concrets et d'accroître la participation des citoyens aux processus de développement et de décision. Il n'est en effet de programme de réduction de la pauvreté, première priorité des programmes des gouvernements des pays en développement, qui ne fasse pas de la décentralisation un passage indispensable (Syll, 2005).

L'Afrique subsaharienne n'est pas en marge de ces reformes administratives inspirées des idées de la gouvernance moderne. Cependant les processus et les procédures diffèrent selon les buts et les objectifs recherchés, en fonction des arrangements institutionnels et des mécanismes de mise en oeuvre2(*).

En effet, dans cette dynamique globale des reformes sociopolitiques et macroéconomiques engagées depuis la fin des années 80, la décentralisation est perçue dans le contexte africain, surtout subsaharien, comme une voie par laquelle passeront l'élargissement, l'approfondissement et le raffermissement du processus démocratique, mais également comme le chemin accéléré du développement local. Le développement local, nouvelle approche du développement, est défini comme un mouvement ascendant dont l'impulsion de base vient des acteurs locaux qui prennent en charge le développement de leur propre territoire par rapport à leurs besoins et ressources mobilisables3(*).

L'espoir ambitionné par les gouvernements africains est que les collectivités issues de ces reformes peuvent favoriser les initiatives locales en leur offrant un espace géographique et institutionnel de concertation et de dialogue. La participation des populations à la réalisation des politiques de développement dans les domaines qui les touchent est censée assurer leur adhésion à leur mise en oeuvre, et du coup, une plus grande implication des populations à la prise de décisions les concernant4(*).

A l'instar des autres pays d'Afrique, la Guinée, à l'accession à la souveraineté nationale le 2 octobre 1958, a opté pour un système de planification rigide et fortement centralisé, qui n'avait pas tardé à montrer ses limites, malgré les différents plans de développement mis en oeuvre à cette époque. Ces limites étaient essentiellement dues à la faible implication des populations dans l'identification et l'exécution des actions de développement (MID, 1998).

En tirant les leçons de cette gestion centralisée de l'économie, le gouvernement guinéen, issu de la prise du pouvoir par l'armée en 1984, consacra la décentralisation comme le moyen choisi pour faire participer les populations à la gestion des affaires du pays.5(*)

Depuis le lancement de cette politique de décentralisation, plusieurs programmes de développement institutionnel et de promotion du développement local et participatif ont été mis en oeuvre en vue de lutter contre la pauvreté à la base avec l'appui de la communauté internationale6(*). La mise en oeuvre de ces programmes de développement local et participatif a contribué à l'amélioration du cadre et des conditions de vie des populations, notamment en milieu rural 7(*)

Notre intérêt pour le thème « Décentralisation et programmes de développement en Guinée : la stratégie de communication des ADC du PACV dans la CRD de Diari (Préfecture de Labé) » résulte de notre volonté de contribuer à la compréhension des mécanismes d'intervention des acteurs impliqués dans les programmes de développement en République de Guinée et du Programme d'Appui aux Communautés Villageoises (PACV) en particulier.

Le choix de cette localité s'explique par le fait que Diari est une CRD pilote dans la mise en oeuvre du PACV en Guinée. De ce fait, les populations de cette localité semblent être plus à même de porter un regard sur les objectifs et mécanismes d'intervention du programme.

En essayant de cerner la stratégie de communication des ADC du PACV en général à travers les agents de Diari, nous espérons contribuer à l'amélioration des approches d'intervention des acteurs impliqués dans les programmes de développement en Guinée.

Pour tester notre hypothèse de recherche libellée ainsi que suit : « la perception des populations locales de la stratégie de communication des ADC résulterait de leur participation effective (l'implication, la négociation, la concertation, l'information, la responsabilisation, la consultation, le partage, l'engagement, la collaboration, l'évaluation) dans la stratégie de communication mise en oeuvre par les ADC du PACV», nous avons utilisé la méthode qualitative avec la recherche documentaire et l'entretien comme instruments de collecte de données.

Ce mémoire de maîtrise se subdivise en deux parties. La première partie est composée de quatre chapitres. La seconde partie est structurée en trois chapitres. Le premier chapitre de l'étude traite de la problématique de la décentralisation et de la stratégie de communication des acteurs du PACV en milieu rural. Le deuxième chapitre porte sur le cadre théorique et conceptuel. Le troisième chapitre présente la revue de la littérature. Le quatrième chapitre porte sur la démarche de recherche adoptée dans cette étude. Le cinquième chapitre présente le cadre d'étude. Le sixième chapitre traite de la présentation des résultats. Enfin, le septième chapitre présente l'interprétation des résultats, suivi de la conclusion de l'étude et des recommandations formulées.

La seule difficulté rencontrée sur le terrain est celle liée à l'organisation des interviews avec les animateurs villageois (AV), car certains d'entre eux étaient en déplacement dans les districts au moment de notre enquête. Il a fallu les attendre pour s'entretenir avec eux. Ce qui a augmenté le nombre de jours de séjour dans la CRD.

P

REMIERE PARTIE

Cette première partie est subdivisée en quatre chapitres. Le premier chapitre présente la problématique, avec les objectifs et l'hypothèse de recherche en deux sections. Le deuxième chapitre défini les concepts utilisés dans ce mémoire de maîtrise à travers quatre sections. Le troisième chapitre présente les théories en relation avec le thème en trois sections. Le quatrième chapitre expose en deux sections la démarche de recherche adoptée.

CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE

Dans les années qui ont suivi l'indépendance de la Guinée, la question de développement était au centre des préoccupations des nouvelles autorités. Derrière les rêves, sinon les espoirs, que cette indépendance suscitait au niveau des populations guinéennes, le défi était de mettre en place un système d'exploitation rationnelle des potentialités naturelles dont disposait la Guinée pouvant favoriser le développement (MID, 1998).

C'est ainsi que la Guinée, à l'instar des autres pays d'Afrique, opta pour un système de planification rigide et fortement centralisé sous un régime de Parti Etat : Le Parti Démocratique de Guinée (PDG). Ce Parti avait sous son contrôle l'ensemble des structures administratives et politiques du pays à travers ses cellules politiques de base: les Pouvoirs Révolutionnaires Locaux (PRL). Durant cette période, plusieurs plans de développement seront élaborés et exécutés8(*).

Après 26 années d'expérience de cette gestion centralisée de l'économie, le diagnostic établi par les autorités de la deuxième République révéla la précarité des conditions de vie des populations guinéennes, conséquence directe de la détérioration continue du produit intérieur brut (PIB) dont le taux de croissance en termes réels est passé de 3% en 1960 à moins de 1% en 1980 (MP/PNUD, 2005).

La prise du pouvoir par l'armée en 1984 redonna espoir aux populations guinéennes. Le Comité Militaire de Redressement National (CMRN), organe dirigeant, entreprit un vaste Programme de Réformes Economiques et Financières (PREF) avec l'appui des partenaires au développement notamment la Banque Mondiale (BM) et le Fonds Monétaire International (FMI). Ce programme avait pour objectifs:

· La réduction du poids de l'Etat dans la conduite des activités économiques ;

· La redéfinition du rôle de l'Etat dans l'orientation de la politique économique;

· La promotion du secteur privé.

En d'autres termes, le PREF visait à promouvoir un développement national durable en réduisant les déséquilibres macro-économiques dans le cadre d'un système économique libéral. Il visait aussi l'allègement des structures et procédures de l'administration centrale par la mise en place d'une administration territoriale reposant sur une politique de déconcentration et de décentralisation (MP, 2002).

Le Discours Programme du Chef de l'Etat du 22 décembre 1985 consacra la décentralisation comme le moyen choisi par le gouvernement pour faire participer les populations à la gestion des affaires du pays. Par cette politique, l'Etat reconnaissait aux populations la possibilité de gérer leurs propres affaires et leur accordait les moyens pour conduire elles-mêmes leur développement. L'atteinte des objectifs du gouvernement en matière de décentralisation nécessitait de profondes réformes structurelle et politique au niveau national et local9(*)

Au départ, marquée par une déconcentration territoriale des pouvoirs publics au niveau régional, préfectoral et sous-préfectoral, la réforme administrative a abouti à la définition d'un cadre juridique légal et la création des collectivités décentralisées en milieux rural et urbain1(*)0.

Les premières communautés rurales de développement (CRD) seront installées en 19901(*)1. La configuration actuelle des structures décentralisées se présente comme suit: 38 communes urbaines (CU) dont 5 dans la ville de Conakry, regroupant 330 quartiers; 303 communautés rurales de développement (CRD) regroupant 2300 districts ruraux. Ce processus de décentralisation a été renforcé par la société civile autour de diverses formes d'organisations à la base (ONG ; coopératives et groupements professionnels) (MATD, 2000).

L'un des principaux défis que lance la décentralisation en Guinée est le dessaisissement réel de l'Etat de certains de ses pouvoirs au profit d'autres entités publiques décentralisées et de devoir gouverner selon une logique de coopération avec les forces locales1(*)2.

Malgré toutes ces réformes administratives entreprises pour améliorer les conditions de vie des populations guinéennes, les résultats obtenus sont loin d'atteindre les objectifs visés. Et cela se manifeste dans les rapports du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) de 1992,1993 et 1994 où la Guinée est classée parmi les pays les plus pauvres de la planète selon l'Indice de Développement Humain (IDH). Les facteurs qui ont limité l'impact des réformes sont entre autres :

1) L'insuffisante participation des populations rurales à la définition des priorités;

2) La faible application des textes relatifs à la décentralisation et leur inadaptation;

3) La faiblesse des ressources financières allouées au développement local et aux collectivités;

4) Les politiques sectorielles isolées et un faible accès des populations aux services de base;

5) La faible capacité des élus et des institutions locales (PNUD, 1995).

Conscient de la montée du phénomène de pauvreté qui affecte une part importante de la population guinéenne, le gouvernement formula en 1996 une nouvelle vision globale du développement, consignée dans le document "Guinée, vision 2010" dont l'objectif général est l'amélioration des conditions de vie des populations (MP, 2005).

Par ailleurs, les résultats de l'Enquête Intégrée de Base pour l'Evaluation de la Pauvreté (EIBEP) en 2002-2003 montrent que la population vivant en dessous du seuil de pauvreté, est passée de 62,6% de la population en 1994 à 49,2% en 2002 dont 19,1% vivant dans une extrême pauvreté. En 2002 l'incidence de la pauvreté au niveau régional était de 23,5% en milieu urbain et de 59,90% en milieu rural contre 17,5% et 82,1% respectivement en 1994. D'où une baisse sensible de la pauvreté au cours de la période 1994-2002. Cette évolution positive dénote une réduction des inégalités entre les zones rurales et urbaines, même si la pauvreté demeure encore un phénomène essentiellement rural (MP, 2003).

Ainsi, dans le cadre de l'opérationnalisation de la `'Guinée, vision 2010'', de nombreux programmes de développement sont projetés, dont pour la plupart des programmes d'appui aux communautés à la base. Parmi les plus importants, nous pouvons citer:

1. Le Programme de Développement Local en Guinée (PDLG);

2. Le Programme de Renforcement des Capacités Institutionnelles (PRCI);

3. Le Programme d'Appui aux Communautés Villageoises (PACV).

En initiant ces programmes, le gouvernement entend asseoir les bases d'un développement soutenu et durable avec des perspectives de réduction significative de la pauvreté (MP, 2002).

La nouvelle approche est en faveur du monde rural qui représente 70% de la population guinéenne (EIBC, 1994/1995). Financé par la Banque Mondiale, le Fonds International pour le Développement Agricole (FIDA), l'Agence Française de Développement (AFD) et le Fonds Africain de Développement (ADF) ; le Programme d'Appui aux Communautés Villageoises (PACV) est un programme de lutte contre la pauvreté principalement en milieu rural. Il a pour but de renforcer l'exercice des pouvoirs locaux dans le secteur rural de la Guinée et de promouvoir l'habilitation économique et sociale de la population rurale avec une attention spéciale accordée aux groupes les plus vulnérables, notamment les femmes et les jeunes. Il est conçu comme un programme évolutif à long terme (12 ans) avec trois phases de quatre ans chacune (La phase d'initiation, la phase d'extension et la phase de consolidation du programme) (PACV, 1998).

Le PACV est subdivisé en quatre (4) composantes : la composante A (Fonds d'investissement local), la composante B (Renforcement des capacités en faveur du développement local), la composante C (Réfection et entretien des routes rurales) et la composante D (Gestion, suivi et évaluation du programme)1(*)3.

Il a pour objectif le renforcement du processus de décentralisation au niveau politique, administratif et fiscal ainsi qu'au renforcement des capacités des communautés rurales de développement (CRD) à se prendre en charge en participant pleinement à la conception, à l'élaboration, à l'exécution et au suivi des Programmes de Développement Communautaire (PDC).

L'objectif à terme du programme est de :

· Mettre en place un processus de développement rural décentralisé;

· Améliorer la gouvernance locale;

· Promouvoir l'investissement rural pour faire reculer la pauvreté (MP/PACV, 2004).

Faire de la décentralisation le levier du développement en encourageant la bonne gouvernance locale pour ainsi favoriser un développement socio-économique durable de la Guinée, tel est l'objectif général du PACV. Sa vocation est donc de soutenir et d'accompagner le développement à la base. Sa stratégie d'intervention est basée sur une approche participative où toutes les couches sociales à la base prennent en charge le développement local de leur localité en faisant montre d'initiative, de créativité et de responsabilité. D'où l'importance de positionner la communication dans les activités du PACV afin de permettre à toutes les parties prenantes d'avoir un accès à l'information (PACV, 2003).

La communication est en effet à la base du développement, parce qu'elle suppose accès, participation et échange. Elle est un élément indispensable pour faire naître une synergie entre tous les acteurs. En tant qu'attitude d'accueil, d'écoute et d'échange, la communication encourage la clarté et la transparence de l'information et stimule les approches de la base vers le haut1(*)4.

La stratégie de communication mise en place par le programme a pour objectif de susciter et d'accompagner la concertation et le dialogue entre tous les partenaires et acteurs du programme. Cette stratégie privilégie la communication participative pour le développement. L'élaboration de cette stratégie procède de la volonté d'abandonner les méthodes antérieures de communication pour renforcer le système relationnel qui lie le PACV à ses parties prenantes et ainsi accéder à des méthodes nouvelles centrées sur la capacité de veille et d'écoute de chaque cible concernée afin d'identifier ses besoins, ses attentes propres1(*)5.

Promouvoir une communication de proximité pour faciliter les échanges d'informations, la synergie et la complémentarité entre toutes les parties prenantes dans les activités du programme à la base ; telle est l'une des missions des Agents de Développement Communautaire1(*)6.

Comment concrètement, les ADC mettent-ils en oeuvre leur communication et comment les populations locales, notamment celles de Diari dans la Préfecture de Labé, perçoivent-elles cette stratégie de communication ? Pour répondre à cette question, les théories de la décentralisation et celle du développement local et participatif ainsi que l'approche de la communication participative ont orienté notre réflexion.

La théorie de la décentralisation part du principe que pour amorcer un développement local et participatif, il faut accorder un certain pouvoir à des collectivités locales reconnues par la constitution ou par la loi (Jacob cité par Hong et al, 1991).

La théorie du développement local et participatif insiste sur l'importance de la participation et de la responsabilisation effectives des populations dans toutes les actions de développement (N'Kaloulou, 1984).

Quant à l'approche de la communication participative pour le développement, elle vise à faciliter la participation de la communauté aux actions de développement grâce à l'utilisation de diverses stratégies de communication (Bessette, 2004).

Dans le cadre de ce mémoire, nous nous baserons surtout sur l'approche de la communication participative pour le développement pour vérifier notre hypothèse. Cette approche semble être plus pertinente pour la description, l'analyse de la stratégie de communication des ADC du PACV et les perceptions des populations.

SECTION I : OBJECTIFS

Comme énoncé plus haut, l'objectif de cette étude est de contribuer à la compréhension de la stratégie de communication des ADC et la perception des populations ou encore la réceptivité des populations de cette communication. Plus spécifiquement, nous tenterons de décrire, à la lumière des propos des ADC et des populations, leurs stratégies de communication. Par la suite, nous tenterons d'analyser la réceptivité des populations de cette stratégie de communication.

SECTION II: HYPOTHESE

Nous sommes partis de l'hypothèse que la perception des populations locales de la stratégie de communication des ADC résulterait de leur participation effective (l'implication, la négociation, la concertation, l'information, la responsabilisation, la consultation, le partage, l'engagement, la collaboration, l'évaluation) dans la stratégie de communication mise en oeuvre par les ADC du PACV.

C

cHAPITRE II : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE

Ce chapitre définie les concepts clés utilisés dans ce mémoire à travers quatre sections. Ce sont les concepts de développement communautaire, de participation communautaire, de décentralisation et de communication.

SECTION I : DEVELOPPEMENT COMMUNAUTAIRE

Selon les sources, les pays ou «  les courants de philosophie », le concept de développement communautaire prend diverses appellations.  « Développement local », « Gestion des terroirs », « Développement rural décentralisé »... Toutes ces appellations qui caractérisaient des visions différentes dès le départ, tentent aujourd'hui de décrire une situation unique, celle de la responsabilisation totale des populations à la base dans la conception et la mise en oeuvre des actions de développement. Malgré cette convergence des visions, le concept de développement communautaire se caractérise par la multiplicité des discours tour à tour complémentaires et contradictoires1(*)7.

Pour Kolosy (1997), Le développement communautaire n'est pas un concept nouveau. Il possède une référence politique et économique qui prend son essor avec les politiques de décentralisation des années 1980.

En effet, les profondes modifications de l'économie mondiale et notamment des formes que prend la compétitivité renversent les modes de production : c'est désormais la demande du marché qui est à l'origine de l'organisation de la chaîne productive. Le maître mot n'est plus la programmation mais la flexibilité que les réseaux souples de petites unités de production où les pôles de développement intégré semblent mieux à même de porter, que les macro unités. La crise amène à privilégier le plan local par rapport au plan national et rencontre sur le terrain des poussées sociales, culturelles et identitaires. Le local s'approprie en quelque sorte le développement pour faire un concept et une pratique globale, une stratégie territoriale intégrée, solidaire et durable. Ainsi, entre les enjeux nationaux et les réalités locales, la planification appuie les leviers locaux du développement, en faisant participer les acteurs à la base à l'élaboration des plans locaux de développement et en aidant à la formulation de projets de développement communautaire (Ouattara, 2003).

Au-delà de sa dimension économique, sociale, culturelle, spatiale et durable, le développement communautaire est souvent interprété comme un processus de transformation qui accompagne la croissance dans une évolution à long terme. Ce processus est étroitement lié au concept de progrès, notion centrale des politiques et stratégies de développement1(*)8.

Quant à Tremblay (1999), le développement local ou communautaire est décrit comme une perspective centrée sur la revitalisation des communautés locales et sur l'amélioration des conditions de vie des populations selon des initiatives qui sont mises en oeuvre à la fois par et pour les populations locales.

Dans le cadre de ce mémoire, le développement communautaire est un processus d'appropriation par les populations locales, des enjeux du développement de leur localité.

SECTION II : PARTICIPATION COMMUNAUTAIRE

Selon Mesri, cité par Hammani (1997), la participation est citée pour la première fois par les sociétés allemandes en 1952. Après, elle est devenu un concept théorique global appliqué par les pays européens démocratiques. En effet, depuis les années 60, la notion de participation est devenue un slogan en Europe, et aujourd'hui elle est vivement exigée dans tous les processus de planification des projets de développement. En réalité, ce n'est qu'au milieu des années 70, particulièrement à la suite de la Conférence Mondiale de 1979 sur la Reforme Agraire et le Développement Rural (CMRADR), que le concept commença à occuper sa place actuelle.

La complexité de la définition du concept de participation suscite depuis un certain temps l'utilisation de plus en plus grandissante de plusieurs termes essayant chacun de cerner le concept le plus exactement possible. C'est pour cela que nous pouvons lire dans des documents que la participation c'est l'implication, la négociation, la concertation, l'information, la responsabilisation, la consultation, le partage, l'engagement, la collaboration, l'évaluation ou tout simplement le droit de l'homme et la démocratie. Chacun de ces termes représente à sa manière la participation qui se veut de plus en plus indispensable à la planification et au financement de tous les types d'interventions entreprises en faveur du développement.

Le Larousse (2004) définit la participation comme le fait de prendre part, de contribuer et de collaborer. Le FIDA (2001) précise que :

«La participation est une perception partagée et un facteur de responsabilisation conduisant à la prise de décisions en commun. Elle commence par la concertation, passe par la négociation des problèmes, solutions et approches pour aboutir à la prise de décision et à l'action ».

Pretty (1995), énumère sept (7) types de participation au développement local :

1. la participation passive (les gens participent dans la mesure où on leur dit ce qui a été décidé ou s'est déjà passé. L'information diffusée n'appartient qu'aux professionnels extérieurs) ;

2. la participation par la consultation (les gens participent par la consultation ou en répondant à des questions. Il ne leur est pas permis de prendre part à la prise de décisions et les professionnels ne sont pas obligés de prendre en compte les opinions des gens) ;

3. la participation contre la récompense matérielle (les gens participent contre la fourniture de vivres, d'argent ou d'autres récompenses matérielles. Les populations locales ne sont pas intéressées à la poursuite des pratiques après la suppression des récompenses),

4. la participation fonctionnelle (la participation est considérée par les intervenants extérieurs comme moyen de réaliser les objectifs des projets, notamment une réduction des coûts. Les gens peuvent participer en créant des groupes pour atteindre des objectifs prédéterminés) ;

5. la participation interactive (les gens participent à l'analyse commune, qui débouche sur des plans d'action et la création ou le renforcement des groupes ou institutions locaux qui déterminent l'utilisation des ressources disponibles. Des méthodes d'apprentissage servent à découvrir les différents points de vue) ;

6. l'auto mobilisation (Les gens participent en lançant des initiatives indépendamment des institutions extérieures. Les contacts qu'ils établissent avec les institutions extérieures leur permettent d'obtenir des ressources et des conseils techniques, mais ils continuent d'être maîtres de l'utilisation des ressources)  et

7. la participation manipulée (la participation n'est qu'un leurre).

Pour Gueye (1999), la participation communautaire est une expression qui désigne généralement la participation des membres d'une communauté aux activités locales de développement. En pratique, cette expression désigne des modalités et des degrés très divers de participation locale, allant d'une simple consultation passive à des formes de prise de décision collective autonome.

Meister cité par Boukhari (1994) définit la participation comme « une organisation volontaire de deux ou plusieurs individus dans une activité commune dont ils n'entendent pas uniquement tirer les bénéfices personnels et immédiats ».

Bessette (2004), soutient que la participation va de pair avec la responsabilisation. Il est utile de cerner les rôles et les responsabilités des intervenants engagés dans le projet et de clarifier la contribution financière ou matérielle de chacun d'eux dans le processus. Ces contributions peuvent être très variées : donner de leur temps, fournir des services, du matériel utilitaire, du financement, etc. Ces contributions, mêmes modestes, procureront un sentiment d'appropriation des activités. Sans cette appropriation, l'effort sera toujours perçu comme «l'initiative des autres ».

En effet, on s'est de plus en plus rendu compte que les populations rurales pauvres doivent participer elles-mêmes au processus de décision, à la planification et à l'exécution des projets ainsi qu'à leur suivi et évaluation pour que les projets de développement rural aient véritablement un impact sur la pauvreté rurale et la durabilité des efforts de développement. Cette prise de conscience a conduit un grand nombre de gouvernements, d'organismes internationaux et non gouvernementaux à s'éloigner du paradigme de modernisation utilisé dans les années 70, et à s'engager publiquement à faire le nécessaire pour que les populations rurales pauvres participent à leur propre développement.

A partir des années 80, la participation des populations rurales dans leur propre développement est devenue une nécessité voire un impératif pour tout développement durable. Il faut également noter que l'avènement du Programme d'Ajustement Structurel (PAS) entrepris par la Banque Mondiale et le FMI pendant les mêmes périodes, s'est avéré également propice à l'émergence des méthodes dites «participatives » pour la simple raison que ces institutions voyaient en ce concept un moyen pouvant contribuer à assurer une meilleure gestion des investissements réalisés dans les pays en voie de développement.

L'Afrique a également vu émerger le concept de la participation à la fin des années 70 (début 1980), suite aux constats des limites des stratégies de développement adoptées au cours des deux premières décennies des périodes post coloniales. Ces approches avaient plutôt des visions très technicistes avec l'Etat comme principal acteur dans la définition des projets par l'intermédiaire des techniciens de développement (Gueye, 1999).

Dans le cadre de ce mémoire, la participation communautaire désigne l'implication effective à tous les niveaux d'intervention, des populations locales dans toutes les actions de développement de leur communauté.

SECTION III : DECENTRALISATION

La décentralisation est « un système dans lequel une collectivité ou un service s'administrent eux-mêmes sous le contrôle de l'Etat ; mise en oeuvre de ce système1(*)9 ». Comme nous pouvons le comprendre dans cette définition, la décentralisation peut revêtir différentes formes suivant les différentes caractéristiques ou implication au niveau des politiques générales ou en fonction des arrangements institutionnels et de mécanisme de mise en oeuvre.

La décentralisation fait aujourd'hui l'objet d'un intérêt majeur de la part des Etats d'Afrique subsaharienne surtout dans le cadre des politiques de lutte contre la pauvreté et l'exclusion. Dans ce contexte, le concept de décentralisation est souvent utilisé de manière générique pour designer une série de processus qui, selon les pays, présentent des caractéristiques relativement différentes. Au niveau le plus fondamental, la décentralisation peut être politique ou bien administrative. La politique met l'accent sur le partage du pouvoir et l'administrative appelle une répartition des fonctions2(*)0.

A travers la littérature sur la décentralisation, les expressions suivantes caractérisant les différents types apparaissent :

La décentralisation politique (parfois appelée « décentralisation politique »). Elle est la cession de pouvoirs de décisions à des organes politiques infranationaux. Elle sous-entend que le pluralisme politique et un gouvernement représentatif existent déjà. De même, elle peut être une voie de démocratisation en donnant aux citoyens ou élus plus d'influence dans la formulation et l'exécution de la politique d'une administration. Les défenseurs de la décentralisation politique se basent sur l'hypothèse que les décisions prises avec une participation des citoyens sont bien fondées et répondent mieux à leurs aspirations que celles prises uniquement par les autorités politiques au niveau central. La décentralisation devait permettre aux citoyens de mieux connaître leurs administrateurs de proximité, mais aussi à ces derniers de mieux connaître les aspirations de leurs citoyens.

La décentralisation administrative est l'attribution des fonctions publiques déterminées à des échelons inférieurs de l'Etat, plus précisément la répartition, à différents niveaux de décision (principe de subsidiarité), de responsabilités et de ressources humaines et financières, pour assurer la fourniture de services publics. Généralement, c'est le transfert de responsabilité de planification, du financement et de la gestion liée à certaines prérogatives de l'Etat central et de ses organes vers des unités d'administration locales, des cellules de l'administration, des autorités publiques semi autonomes, des municipalités et des régions. Elle peut prendre plusieurs formes : -La déconcentration qui est la délégation de fonction de décisions, de planification et de gestion dans les domaines précis (santé, éducation, hydraulique..), à des organes ou fonctionnaires de l'Etat central qui sont disséminés sur le territoire national ou à des administrations locales que surveilleront l'Etat central. - La délégation est une forme plus avancée de décentralisation, qui permet à l'Etat central de transformer le processus de prise de décision et d'administration vers des unités semi autonomes qui en dernier ressort, doivent lui rendre des comptes. - La dévolution est la forme de décentralisation administrative la plus avancée. Il y a dévolution lorsque le gouvernement délègue des fonctions en transférant les pouvoirs de décision, l'autorité en matière de finances et de gestion vers des structures administratives locales quasi-autonomes.

La décentralisation budgétaire ou des finances est l'une des composantes de décentralisation administrative car elle permet aux administrations locales ou organisations privées de pouvoir exercer de manière efficace les fonctions administratives. Elle leur permettra de disposer de revenu issus de sources locales ou d'un transfert du gouvernement central qui pourront leurs donner la possibilité d'assurer leurs dépenses induites par leurs décisions ou fonctionnement2(*)1.

Selon Ouedraogo, cité par Poulin et Syll (2005), le concept de décentralisation n'est pas compris de la même façon. « Pour les Anglo-saxons, la décentralisation est un processus politique qui consiste à transférer du pouvoir et des ressources du gouvernement central à des organismes locaux ou à des organismes privés. Les acteurs sont donc les institutions locales, les communautés, les organisations non gouvernementales, les coopératives, les associations et les entreprises privées ». Par contre dans le monde francophone, « la décentralisation fait plutôt référence à la reconnaissance par le gouvernement central de l'existence de gouvernements locaux, ayant des compétences spécifiques et gérés par des instances autonomes ». On peut déduire de cette dernière conception que la décentralisation est un mode de réorganisation de l'Etat qui ne concerne que les acteurs du secteur public.

De même pour Poulin cité par Syll2(*)2, la décentralisation « est plus susceptible de faire émerger des modes de gouvernance plus démocratique lorsqu'elle s'effectue sur la base de l'acceptation Anglo-saxonne ». Cette vision de la décentralisation est à nuancer car la pratique est souvent distante de la théorie. En Afrique francophone, c'est le modèle français qui est imité car cette partie du l'Afrique était colonisée par la France.

Dans le cadre de ce mémoire de maîtrise, on entend par décentralisation, le transfert de pouvoirs de décision vers les niveaux de gouvernance et d'administration les plus proches du terrain.

SECTION IV : COMMUNICATION

Etymologiquement, le mot communication vient du latin, communicare = (mettre ou avoir en commun), mot formé de cum = (ensemble, avec) et munis ou munia = (charge, fonction).

Scientifiquement, la communication se défini comme un processus par lequel une source d'information A tend à agir sur un récepteur d'information B de manière à provoquer chez celui-ci l'apparition d'actes et de sentiments permettant une régulation des activités de B ou du groupe A et B (Henriquez cité par Watzlawick, 1981).

C'est aussi un ensemble de dimensions de notre monde réel qui résultent du fait des « entités » en général- avant tout, bien évidemment des hommes- entrent en relation les unes des autres et se mettent à agir les unes sur les autres (Watzlawick, 1981).

A l'échelle humaine, la communication est définie comme un processus dynamique par lequel un individu établit une relation avec quelqu'un pour transmettre des idées, des connaissances, des émotions, aussi bien par la langue orale ou écrite que par un autre système de signes: gestes, musique, dessins, etc. Elle établit le lien qui permet aux sociétés d'exister et de fonctionner.

Selon les théoriciens de la communication, toute communication présente deux aspects fondamentaux à savoir le contenu et la relation, c'est ce qu'ils désignent par le terme de « méta communication ». La méta-communication est généralement présentée sous le modèle orchestral: « communiquer c'est entrer en orchestre » (Bateson, 1977).

Différents spécialistes ont défini la communication selon l'aspect qu'ils ont décidé de mettre en exergue. Les modèles aident à clarifier et à simplifier les idées et à expliquer le point de vue à partir duquel nous approchons un sujet ou un objet. Ainsi, on distingue le modèle de la cible où toute l'activité de la communication est centrée sur ce que l'émetteur doit faire, ce qu'il doit dire, son habilité à bien coder ses messages, sa façon de construire, d'organiser et de livrer le message. Dans cette perspective, la question importante est de savoir ce que l'émetteur doit faire pour persuader et aider une autre personne.

Le modèle Ping Pong, quant à lui, compare la communication à un match de tennis de table. Dans cette situation nous sommes tour à tour émetteur et récepteur. Ce modèle interactif inclut la personne qui reçoit le message et ajoute l'idée d'une rétroaction qui permet à l'émetteur d'exercer un meilleur contrôle sur sa communication.

Dans le modèle transactionnel, la communication est considérée comme une transaction dans laquelle les deux parties sont actives, mêmes si les deux parties ne sont pas actives de la même manière, avec la même intensité. D'après ce modèle, nous sommes liés les uns aux autres, nous tenons à réaliser quelque chose ensemble, en étant simultanément émetteur et récepteur, en faisant des prédictions sur les conséquences, les résultats ou les effets de leurs messages.

En matière de communication, différentes perspectives sont envisagées selon le champ d'intervention choisie. La communication pour le développement qui est l'une des perspectives, est apparue dans le cadre du rapport de la communication et des médias au développement des pays du Tiers Monde. Dans les années 1950 et 1960, l'UNESCO et l'USAID ont fait la promotion de quantités de projets d'utilisation des médias à des fins de communication, d'information ou d'éducation, en vue de faciliter le développement. D'autres agences des Nations Unies, la FAO (1988 ; 1989 ; 1995 ; 1998 ; 2000), le PNUD et l'UNICEF, devaient également promouvoir, par la suite la communication dans la réalisation des projets de développement et le développement de nouveaux concepts tels « Supports de la communication au développement » (PNUD/FAO) ou « Mobilisation sociale » (UNICEF).

Le concept de communication pour le développement est né dans le contexte de la contribution apportée par les médias et les communications au développement dans les pays du tiers-monde. Dans les années 1950 et 1960, plusieurs organismes de développement international ont subventionné de nombreux projets exploitant les médias à des fins de communication, d'information ou d'éducation, en vue de faciliter le développement. Renforcer les capacités des communautés à prendre en charge leur propre développement, tel est l'objectif central de tout effort de développement.

Bref, la communication pour le développement est un concept d'interactivité dont les médias deviennent l'instrument opérationnel. Elle englobe différents types de communication dont la communication interpersonnelle de groupe, de masse et de proximité.

Dans le cadre de ce mémoire, la communication est définie comme un échange d'informations entre deux personnes ou groupes de personnes. Autrement dit, cet échange d'informations a pour objectif la sensibilisation de l'autre partie à participer aux idéaux de la première.

C

cHAPITRE III : REVUE DE LA LITTERATURE

Ce chapitre est reparti en trois (3) sections. La première section présente la théorie du développement local et participatif. La deuxième section, la théorie de la décentralisation. La troisième section, l'approche de la communication participative pour le développement.

SECTION I : THEORIE DU DEVELOPPEMENT LOCAL ET PARTICIPATIF

Depuis plusieurs décennies, la référence au développement local tend à s'imposer dans les discours de la politique économique. Présenté comme un moyen de développement alternatif, il traduit la volonté d'augmenter l'efficacité des politiques publiques en les rapprochant des agents concernés, principalement les acteurs locaux. Cette pratique a trouvé un écho favorable dans les territoires du tiers monde, axant leurs stratégies de développement sur la mise en valeur de ressources locales et s'appuyant sur des démarches volontaristes et endogènes.

Le développement local et participatif désigne un processus consistant à mobiliser les énergies de tous les acteurs locaux en vue de la promotion économique, sociale et culturelle d'un territoire. Autrement dit, c'est un processus qui vise à la participation des acteurs avec pour finalité l'amélioration des conditions de vie des habitants d'une zone déterminée.

Ainsi, pour Jaglin et Dubresson (1993), le développement local se veut comme un processus par lequel une communauté ou un milieu géographique donné obtient par l'intermédiaire de ses institutions, un véritable contrôle sur ses ressources et assure une gestion de celles-ci par le biais de partenariats ou de concertation entre différentes composantes de sa communauté.

Quant à Tremblay (1999), il estime que l'approche du développement local et participatif repose sur une démarche volontaire d'acteurs se réunissant sur un territoire à taille humaine pour envisager l'avenir de leur territoire. Cela en perspective avec d'autres niveaux d'administration et d'autres échelons politiques de la Nation. C'est une vision du local dans le global, qui voit le territoire comme un système de relation avec d'autres systèmes et d'autres acteurs. Pour cet auteur, les acteurs oeuvrent à l'amélioration des conditions de vie de leurs populations, ce qui passe, notamment par le développement des activités de production, de la santé, de l'éducation et l'approfondissement de la démocratie et la gouvernance locale.

Pour la Banque Mondiale (1992), la participation des acteurs varie en intensité et à cet égard, cette institution distingue quatre degrés dont le plus bas est celui du « partage de l'information ». Il s'applique aux relations entre agents extérieurs et participants aux projets; il a pour but de faciliter l'action collective grâce à une meilleure explication des objectifs. Le deuxième degré est celui de la «  consultation des participants »; celle-ci permet de mieux connaître les réactions aux projets proposés et d'en tenir compte pour améliorer les approches. Le troisième degré implique une « participation à la décision ». Enfin le dernier degré est celui qui permet aux acteurs de prendre eux-mêmes des initiatives dans le cadre des programmes de développement; ce degré est celui de « l'initiative dans l'action».

Par ailleurs, les actions de développement participatif exigent au départ un soutien important pour que les dynamiques locales puissent se créer et fonctionner de façon autonome. D'après une étude réalisée par la FAO (1995), les premières étapes du processus d'intervention en milieu rural sont marquées par l'identification des personnes ressources, ainsi que des organismes qui travaillent dans la localité. Selon cet organisme, ce sont les membres de la communauté qui choisissent l'initiative à mener et non les agents de développement car le rôle de ces derniers, est de faciliter et d'appuyer le processus de prise de décision.

Toutefois, Bessette (2004), souligne que, dans plusieurs pays en voie de développement, la participation de certaines catégories sociales aux actions de développement est limitée et cela pour diverses raisons. Pour lui, la plupart des agents engagés par les organismes de développement ou par les services techniques gouvernementaux sont principalement des hommes. Selon lui, pour compenser cette situation, il y a un besoin réel de recruter les femmes dans les équipes d'intervention et de leur donner un rôle actif comme facilitatrices de la communication. Il s'agit d'une question d'équité, mais également d'une question de compétence. L'auteur dira, que dans plusieurs situations et sur plusieurs sujets, seules des femmes pourront s'approcher des autres femmes, communiquer avec elles, les encourager à exprimer leurs idées et appuyer leurs efforts vers le changement individuel et social.

Le développement participatif est à la fois une fin et un moyen de développement. En avançant l'idée que le développement participatif est une fin, la Banque Mondiale (1992), entend se référer à une sorte d'objectif idéal selon lequel le développement durable résulterait de l'action responsable de citoyens politiquement mûrs et qui agiraient à travers d'institutions électives, d'associations ou d'organismes, dans le cadre d'une société démocratique et libre. Toutefois, un tel objectif devrait être compris comme un processus continu et de longue haleine, qui tendrait à améliorer sans cesse la capacité des communautés à s'autogérer.

La seconde idée est celle du développement participatif conçu comme un moyen de développement. Cette idée est beaucoup plus familière car c'est sous cette forme qu'elle est apparue, il y a deux décennies, dans les politiques de développement. Cependant cette idée contiendrait une nouveauté: celle d'en replacer les approches dans le contexte d'une responsabilisation politique des communautés concernées, alors que précédemment, la responsabilisation politique ne concernait que la gestion d'une activité et n'avait donc qu'un sens opérationnel.

SECTION II : THEORIE DE LA DECENTRALISATION

La théorie de la décentralisation part du principe que pour amorcer un développement local et participatif, il faut accorder un certain pouvoir à des collectivités locales reconnues par la constitution ou par la loi (Jacob, cité par Hong et al, 1991). Par décentralisation on entend redistribution des compétences administratives de l'Etat central au profit d'autres instances ou de pouvoirs locaux. Elle tient d'un système d'organisation administrative et de gestion par lequel l'Etat accorde à d'autres entités reconnues légalement par la constitution ou par la loi, la personnalité juridique, l'autonomie administrative, financière et de gestion (Le Roy, 1997).

Pour Le Roy (1997), la décentralisation est un mode d'organisation institutionnelle qui consiste à faire gérer par des organes délibérants élus, les affaires propres d'une collectivité territoriale ou locale. Par le procédé de la personnalité morale, des pouvoirs de décision, justifiés par l'existence de ses affaires propres sont reconnues à des entités administratives autres que l'Etat central. Pour cet auteur, la décentralisation a pour effet de rapprocher la décision politique du territoire où elle s'inscrit et de la population à laquelle elle s'adresse. Elle consiste à reconnaître à l'intérieur de la collectivité nationale des collectivités plus restreintes ayant leurs intérêts propres, non contradictoires avec l'intérêt national, mais distincts de celui-ci. Pour assurer cette décentralisation, il faudrait donner à ces collectivités des moyens juridique, administratif et financier afin d'exprimer et de gérer leurs intérêts par l'organe d'une représentation autonome, en respectant toutefois le cadre d'un Etat unitaire.

Poutier (1987), soutient ces idées en ces termes: la décentralisation implique la gestion par les administrés des affaires qui les concernent le plus directement. Pour cet auteur, l'élection par la population concernée de représentants chargés d'administrer les affaires constitue le meilleur moyen d'assurer l'autonomie locale.

Quant à Work, cité par Poulin (2004), la décentralisation est le transfert de responsabilités pour la planification, la gestion, la mobilisation et l'affectation de ressources du gouvernement central à des paliers de gouvernements inférieurs plus près de la population. Selon le PNUD, cité par cet auteur, la gouvernance décentralisée renvoie à la restructuration de l'autorité de façon à mettre en place un système de coresponsabilité entre les institutions centrales, régionales et locales sur la base du principe de subsidiarité, accroissant ainsi la qualité et l'efficacité du système de gouvernance, tout en augmentant l'autorité et les capacités au niveau local.

On rapproche souvent de la décentralisation territoriale, la décentralisation technique. Pour Debbasch (1989), lorsque la personnalité morale est conférée à un service déterminé, détaché de ce fait, de la masse des services de l'Etat, l'établissement public ainsi constitué, cela témoignerait d'une décentralisation technique. Autrement dit, la décentralisation est technique, quand la loi confère la personnalité juridique et l'autonomie financière à un service public spécialisé dans la gestion d'une activité donnée. Elle est territoriale, quand cette reconnaissance par la loi, de la personnalité morale et de l'autonomie financière est accordée à une communauté sociale intra étatique ayant pour assise un espace, une portion du territoire national.

Par ailleurs, Condé (2003) fait remarquer que la décentralisation, plus qu'une technique administrative, est une stratégie de développement économique et social. Elle met en exergue la participation des populations à la conception, l'exécution et le suivi des projets issus de l'expression de leurs besoins et la nécessité de les satisfaire. Pour cet auteur, la décentralisation permet aux collectivités d'établir des programmes autonomes de développement pour la réalisation desquels, leur contribution est indispensable. La responsabilisation des populations rurales à travers leurs organes élus est la meilleure façon d'assurer leur participation au processus de développement, dira l'auteur.

Toutefois, Ouattara (2003) souligne qu'une décentralisation qui ne s'accompagnerait pas ou qui ne serait pas porteuse d'un développement économique local visant à améliorer les conditions de vie des populations locales, tendrait à provoquer des désillusions, à trahir des espoirs légitimes suscités, à se retourner contre les responsables locaux et, au bout du compte, à décrédibiliser la décentralisation. Les populations locales jugeront de la décentralisation en fonction des transformations qu'elles constateront dans leur vie quotidienne, et, en tant que garant de la démocratie locale, elles sanctionneront à travers le vote, l'amélioration ou pas de leurs conditions de vie.

SECTION III : APPROCHE DE LA COMMUNICATION PARTICIPATIVE POUR LE

DEVELOPPEMENT

L'expérience des dernières années a montré le rôle déterminant que peut jouer la communication dans le domaine du développement. A l'intérieur de cette perspective de communication pour le développement, deux grandes tendances se sont successivement formées: une approche privilégiant les actions de grande envergure et s'appuyant sur les médias de masse, et une approche de communication à la base, appelée aussi communication communautaire (Bessette, 2004).

Ces tendances qui coexistent encore aujourd'hui à des degrés divers dans le domaine de la communication pour le développement, sont liées à l'évolution des modèles de développement et de communication qui ont marqué les efforts de développement. Dans le premier modèle de développement, le paradigme communicationnel consistait à transmettre la technologie nécessaire à l'accroissement de la productivité. Tandis que le second modèle, consiste à animer le potentiel de changement d'une communauté. La notion de participation des populations au processus de développement devient donc le concept clé2(*)3.

Pour Bessette (2004), la communication participative est une technique efficace qui peut faciliter le processus de développement communautaire. Elle vise à faciliter la participation de la communauté à leurs propres initiatives de développement grâce à l'utilisation de diverses stratégies de communication. Toutefois, l'auteur fait remarquer qu'agir comme facilitateur n'est pas chose aisée. Les agents de développement doivent apprendre à écouter, savoir amener les gens à exprimer leurs points de vue, les aider à atteindre un consensus et à dresser un plan d'action.

Ainsi, Bessette (2004), dira que, les agents de développement et les intervenants communautaires ne peuvent pas s'attaquer seuls aux problèmes vécus par les communautés. Le processus doit être basé sur la participation active de ceux à qui le projet est destiné. Pour lui, tout intervenant en développement qui travaille avec une communauté est également un agent de communication. La façon d'approcher une communauté locale, l'attitude adoptée dans l'interaction avec les membres de cette communauté, le degré de compréhension de leurs problèmes et la manière de recueillir l'information et de la partager, tout cela implique une manière d'établir un processus de communication. Selon lui, la manière dont la communication sera établie avec les gens, conditionnera la façon dont ils se sentiront concernés par les problèmes abordés et le degré avec lequel ils participeront à une initiative concrète visant à les solutionner.

Les acteurs impliqués dans le processus de communication sont multiples et se situent à divers niveaux. La FAO (1995), cite à cet effet, la communauté villageoise, les notables et autorités traditionnelles ou religieuses, les catégories socioprofessionnelles et les partenaires au développement.

C'est pourquoi, Bessette (2004), distingue cinq types de collaboration à rechercher. Il s'agit, des collaborations avec les groupes communautaires, les autorités locales, les services techniques gouvernementaux, les projets et les organismes de développement oeuvrant dans la région, des personnes ressources ou des célébrités locales. Ces collaborations permettent d'établir une relation de confiance entre les intervenants et la communauté, d'encourager et de nourrir l'échange de connaissances et d'informations et de négocier les rôles et les responsabilités.

L'étude de la FAO (1995) sur l'approche participative et la communication en Afrique, révèle que les communautés villageoises disposent de systèmes, d'outils et de réseaux traditionnels de communication. Ceux-ci sont issus de la tradition villageoise, conçus et gérés directement par les communautés elles-mêmes pour répondre à leurs besoins d'information, d'éducation, de débats. Ces outils traditionnels de communication permettent d'identifier les spécialistes locaux de la communication, les moyens de communication propres à chaque sexe et à chaque groupe d'âge, ainsi que les moments et les espaces privilégiés de communication dans une communauté donnée.

Selon cette étude, les outils et réseaux de communication traditionnelle ont un fort impact sur la population car ils représentent les vecteurs les plus efficaces pour informer, sensibiliser et mobiliser les communautés villageoises.

Définissant des espaces privilégiés de communication traditionnelle, la FAO (1998), désigne les marchés locaux, les lieux de rencontres, de rassemblement et d'échanges de nouvelles mais aussi les réunions de proximité qui, selon lui, sont des véritables espaces de concertation et de socialisation. Toutefois, Bessette (2004), soulignera que les personnes qui ne prendront pas la parole en public ou qui ne participeront pas aux rencontres organisées, se trouveront plus à l'aise pour discuter pendant les visites inter villageoises. Selon lui, les visites chez les gens sont une bonne façon de stimuler la sensibilisation à un problème et de recueillir les points de vue de chacun sur ce problème.

Pour planifier et mettre en oeuvre une stratégie de communication participative pour le développement, Bessette (2004), établit dix étapes à suivre :

1) Etablir une relation avec la communauté et approfondir sa compréhension du contexte local;

2) Faire participer la communauté;

3) Identifier les groupes communautaires et les autres intervenants concernés par le problème et l'initiative de développement;

4) Déterminer les besoins et établir les objectifs et les activités de communication;

5) Choisir les outils de communication appropriés;

6) Préparer et pré tester les contenus et le matériel de communication;

7) Faciliter la mise en place de partenariat et réviser la planification;

8) Etablir un plan de suivi et de mise en oeuvre;

9) Assurer le suivi et l'évaluation de la stratégie de communication;

10) Mettre au point une stratégie d'utilisation des résultats2(*)4.

D'après une étude du `'Réseau dialogues sur la gouvernance en Afrique'' (1998), le partage linguistique est aussi un facteur important dans le processus de communication avec les populations locales. Communiquer dans la langue des populations est un facteur de motivation et d'acceptation et donc de communication réussie.

Bessette (2004), quant à lui, dira que, les barrières de langues entre les intervenants et les membres des communautés locales sont une frontière à franchir. S'affilier un animateur parlant les langues locales, est une nécessité. Pour l'auteur, les discussions doivent avoir lieu dans la langue de ceux dont on veut faciliter la participation.

Le développement étant un processus, Calvet (1997), soutiendra que, le succès d'une telle démarche passe par l'implication de la population qui doit se l'approprier. La population a l'opportunité de saisir l'importance des enjeux que dans la langue et le langage proche de son vécu quotidien.

Dans le cadre de la formation des acteurs locaux et les bénéficiaires, La langue joue un rôle irremplaçable et constitue un véhicule privilégié dans le transfert des connaissances et des idées, soutiendra Diki cité par Calvet (1997).

Appuyant ces idées, la FAO (1995), souligne que la formation a pour objet de fournir aux populations le complément de connaissances techniques nécessaires et de faciliter la mise en oeuvre du programme d'activités dans le temps et dans l'espace. Pour assurer cette formation, des séances d'alphabétisation en langue nationale s'avèrent le plus souvent extrêmement utiles pour aider les populations non seulement à maîtriser dans un langage accessible les différentes techniques, mais également la gestion des affaires de leur localité.

De façon générale, il faut reconnaître que le champ de la communication participative pour le développement est vaste et les visions multiples. Selon Bessette (2004), chaque stratégie de communication en milieu rural renferme sa particularité selon le contexte local de l'intervention. Dans chaque contexte, il est important d'adapter la démarche aux besoins des communautés et aux ressources disponibles.

Malgré la diversité des approches et des orientations, il existe un consensus aujourd'hui sur le rôle essentiel de la communication pour promouvoir le développement. Comme le dit si bien le slogan popularisé par le FAO «  Il n'y a pas de développement sans communication » (Balit cité par Bessette, 2004).

Le PNUD (2004), reconnaît que, c'est le déficit de communication qui semble être à la base des échecs enregistrés dans les actions de développement en Afrique. Aucun processus de développement ne saurait aboutir sans la participation des communautés d'en bas, celles directement concernées par l'innovation. Dans le cadre de ce mémoire, nous vérifierons l'utilisation de cette approche pour cerner les effets de la communication des ADC du PACV sur le terrain.

C

cHAPITRE IV : DEMARCHE DE RECHERCHE

La recherche universitaire exige l'utilisation de procédés scientifiques précis, opératoires, rigoureux, transmissibles, susceptibles d'être adaptés et appliqués à l'étude d'un problème donné. Ces procédés sont appelés `'méthodes de recherche''. La méthode de recherche est une démarche intellectuelle qui vise à établir ou mener un raisonnement rigoureux portant sur un objet d'etude2(*)5.

Dans le cadre de ce mémoire, la méthodologie sera de nature qualitative. C'est une recherche appliquée qui vise la compréhension et l'explication des phénomènes.

Ce chapitre expose la démarche de recherche utilisée dans le cadre de ce mémoire à travers deux sections. La première traite de la recherche documentaire et la seconde, la technique d'entretien.

SECTION I : RECHERCHE DOCUMENTAIRE

De même que l'homme de science prépare longuement et soigneusement sa future expérience en laboratoire, de même l'enquêteur doit préparer son futur départ sur le terrain en se constituant une bibliographie adéquate (Baud et Weber, 2003). Selon ces auteurs, la recherche scientifique nécessite un travail de documentation préalable à travers la lecture des livres, des archives, des comptes rendus déjà publiés.

La recherche documentaire vise à rassembler les informations ou les données nécessaires relatives au sujet, par la lecture des divers documents. Elle permet de situer le travail de la recherche dans la limite des débats sur le sujet, dans le but de ne pas être en dehors de ceux-ci ou de rabâcher les termes antérieurs de la recherche sur le même sujet et de confirmer ou d'infirmer les hypotheses2(*)6.

Dans le cadre de ce mémoire, la recherche documentaire est basée sur l'exploration et l'analyse des ouvrages généraux et spécialisés, des mémoires de maîtrise, des rapports d'études, des archives en rapport avec notre thème de recherche.

Les dictionnaires et les encyclopédies nous ont permis de définir les principaux concepts utilisés dans ce mémoire. Les ouvrages de sociologie politique et de sociologie de développement nous ont permis de cerner les théories et approches du développement et de la décentralisation. Quant aux rapports d'études élaborés par le gouvernement, la Banque Mondiale, le FIDA, la FAO et le PNUD, ils nous ont permis de comprendre la problématique des programmes de développement initiés en Guinée de façon générale et du PACV en particulier. En ce qui concerne les archives de la CRD choisie dans le cadre de cette étude, ils nous ont permis d'avoir des renseignements sur la situation géographique, économique, historique, administrative et socioculturelle de la localité. Les sites internet, quant à eux, ont permis de télécharger des ouvrages et des rapports d'activités en rapport avec notre thème.

Au total, 63 documents ont été consultés dans le cadre de la rédaction de notre mémoire. Ces documents se repartissent comme suit: 5 ouvrages généraux, 20 ouvrages de sociologie, 5 mémoires de maîtrise, 7 revues et articles, 26 rapports d'études et archives.

Les informations tirées de la lecture de ces documents ont servi à élaborer la revue de la littérature, à définir les concepts clés utilisés dans ce mémoire, présenter le PACV et la CRD de Diari. Ces informations on été synthétisées au moyen d'une grille de lecture.

SECTION II : ENTRETIEN

D'après Boutin, cité par Jovic (1997), l'entretien est une technique qui a pris au cours des années une vogue considérable dans la recherche en sciences sociales. Dès l'origine, c'est-à-dire dans les premières enquêtes sociales, l'écoute de l'autre est venue s'ajouter à l'interrogatoire pur. Puis, au fur et à mesure de l'évolution de l'enquête sociale vers l'enquête sociologique, l'écoute d'attitude sociale est devenue technique sociologique: il s'agit alors, non seulement d'écouter les enquêtés sur les sujets qui leurs étaient proposés, mais de les faire parler librement sur un thème donné.

Pour Ghiglione et Matalon (1978), l'entretien de recherche est une méthode de collecte qui vise à recueillir des données (informations, ressentis, sentiments, récits, témoignages, etc.) appelées matériaux dans un but de les analyser. Il s'inscrit dans une démarche préparée, dans un projet de recherche, et obéit à des règles relativement rigoureuses.

Pour ces auteurs, on distingue trois (3) types d'entretiens en fonction de leur degré de structuration : L'entretien non directif (appelé également libre ou en profondeur). L'enquêté développe le thème qui lui est proposé et l'enquêteur utilise des relances, mais n'introduit aucune nouvelle information ou orientation.

L'entretien semi directif (ou partiellement structuré). La consigne de départ est fixe, puis les divers thèmes du guide d'entretien seront introduits en fonction du déroulement de celui-ci.

L'entretien directif (ou standardisé) s'apparente à la méthode du questionnaire, mais reste fondamentalement différent dans la mesure où l'enquêté peut répondre comme il le souhaite à la question posée et où l'enquêteur peut observer les réactions du sujet aux questions posées.

Blanchet et Gotman (1992), considèrent que l'entretien s'impose chaque fois que l'on ignore le monde de référence, ou que l'on ne veut pas décider à priori du système de cohérence interne des informations recherchées.

Dans le cadre de ce mémoire, nous utilisons l'entretien semi directif. Le choix de cette technique découle du fait que notre étude porte sur une pratique, celle de l'organisation de la stratégie de communication des Agents de développement communautaire sur le terrain. Elle fait appel chez l'interviewé au désir de raconter pour décrire une pratique.

La population cible de la présente recherche est composée d'Agents de développement communautaire (ADC) ; d'Animateurs villageois (AV) ; de membres des comités du PACV de la CRD de Diari ; de membres du conseil communautaire ; de membres du personnel du bureau de coordination régionale du PACV à Labé ; de représentants des jeunes et des femmes.

Quarante une (41) entrevues et un focus group de 8 personnes ont été réalisées sur le terrain avec les différentes catégories sociales que compose la population cible. Elles sont réparties comme suit:

1. Onze entrevues avec les Agents de développement communautaire (ADC),

2. Six entrevues individuelles et un focus group de 8 personnes avec des animateurs villageois (AV),

3. Neuf entrevues avec des membres des comités du PACV dans la CRD de Diari,

4. Cinq entrevues avec des membres du conseil communautaire,

5. Quatre entrevues avec des membres du personnel du bureau de coordination régionale du PACV à Labé,

6. Trois entrevues avec des représentants de jeunes de la CRD,

7. Trois entrevues avec des représentantes des femmes de la CRD.

La collecte des données a eu lieu du 4 au 23 décembre 2006. Les entretiens, après avoir cerné le profil des répondants, ont statué sur le rôle de l'ADC dans la mise en oeuvre de la stratégie de communication du PACV, la description de la stratégie de communication des ADC, la perception des populations locales de la stratégie de communication de l'ADC et les recommandations formulées par les répondants.

Tous les entretiens sont individuels et isolés à l'exception d'un entretien de groupe ou focus group de huit personnes composées d'Animateurs villageois (AV).

Les données ont été collectées au moyen d'un guide d'entretien. La durée de chaque entretien varie entre 30 à 45 minutes. Les entretiens ont été menés en langue locale (poular) et en langue française. Tous les entretiens réalisés ont été enregistrés à l'aide d'un dictaphone préparé à cet effet. Cela pour éviter la perte des informations fournies par les enquêtés.

Une fois sur le terrain, nous avons commencés par expliquer aux enquêtés l'objet de la recherche et nos attentes en terme de collaboration, tout en leurs garantissant de la confidentialité des informations qu'ils vont nous livrer. L'objectif de notre démarche est avant tout, d'établir un climat de confiance entre les enquêtés et nous pour pouvoir mener à bien notre recherche.

Toutes les informations collectées sur le terrain ont été soumise à une analyse. L'analyse de ces données a consisté à leur regroupement par thèmes afin de dégager les points de convergence et de divergence des personnes enquêtées. Nous avons tout d'abord procédé à la transcription des enregistrements, suivi du regroupement des idées clés par entretiens puis par thèmes pour tous les entretiens. Nous avons enfin, procéder au regroupement des informations par points de convergence et de divergence. Cette dernière nous a permis d'entamer la rédaction descriptive des résultats.

De façon générale, les entretiens se sont déroulés dans de bonnes conditions. Il faut cependant, signaler le fait d'attendre le jour de marché pour rencontrer les animateurs villageois (AV) a augmenté le nombre de jours de séjour dans la localité.

D

dEUXIEME PARTIE

La seconde partie de ce mémoire est constituée de trois chapitres. Le premier de ces trois présente le cadre d'étude. Le second présente les données collectées sur le terrain et le troisième, et dernier, les interprètes et les analyses.

CHAPITRE V: PRESENTATION DU CADRE D'ETUDE

Ce chapitre présente les données géographiques, historiques, socioéconomiques et administratives de la CRD de Diari en deux sections. La première porte sur la présentation géographique, historique et sociale de Diari. La seconde présente la situation économique et administrative de Diari.

SECTION I: PRESENTATION GEOGRAPHIQUE, HISTORIQUE ET SOCIALE DE DIARI

La CRD de Diari est située en Moyenne Guinée, au Nord-Ouest de Labé, créée le 8 décembre 1992, elle est rattachée à la Préfecture et à la Région administrative de Labé. Diari est limité à l'Est par les CRD de Garambé et Popodara (Préfecture de Labé), au Sud par la CRD de Timbi-Madina (Préfecture de Pita), à l'Ouest par la CRD de Parawol (Préfecture de Lelouma) et au Nord par la CRD de Diountou (Préfecture de Lelouma). Trente kilomètres séparent Diari Centre de Labé (Archives de la CRD de Diari, 1998).

La CRD de Diari compte une population totale de 13.376 habitants dont 5.924 hommes (44,2 %) et 7.452 femmes (55,7%) repartis entre les cinq districts de la CRD et leurs subdivisions: Diari Centre (6 secteurs), Donta (4 secteurs), Douka (5 secteurs), koula Mawndé (3 secteurs), koula tokosserè (4 secteurs). Avec respectivement 3.485 habitants et 3.342 habitants, les districts de Diari Centre (26,0%) et koula Mawndé (24,9%) sont les plus importants. Le moins peuplé des districts est celui de Donta avec 1.789 habitants (13,3%).

Tableau 1 : Population de la CRD de Diari (Recensement 1996)

Districts

Hommes

Femmes

Total

Diari Centre

1533

1952

3485

Donta

746

1043

1789

Douka

924

1203

2127

Koula-Mawndé

1530

1812

3342

Koula-Tokosseré

1191

1442

2633

TOTAL =

5924

7452

13376

Source : Archives CRD de Diari (2003).

Sur le plan ethnique, la population est majoritairement peule, dont une partie est issue de Macina (République du Mali). Les Djallonkés, autrefois propriétaires du terrain, sont aussi en nombre important. Le poular est la langue d'usage de la communauté, mais le wolof est couramment parlé par certains villageois, notamment à Donta et Douka.

L'islam est pratiqué systématiquement par les populations et d'ailleurs la formation de base de tous les enfants reste le coran. On recense onze Mosquées dans la CRD. Depuis l'époque coloniale, la pratique poussée de l'islam dans le district de Koula Mawndé conduit à l'émergence des waliyoubhés2(*)7 dont la maîtrise du coran est largement reconnue. Ces sommités religieuses sont très influentes dans la CRD et un grand nombre de décisions locales à caractère socio-éducatif passent par leur appréciation (Archives de la CRD de Diari, 1998).

En raison de la faiblesse des revenus et de conditions de vie peu favorables, le phénomène d'exode rural s'accentue d'année en année dans la CRD privant celle-ci de ses éléments masculins principalement. Cet exode est la principale cause du déséquilibre observé au niveau de la répartition par sexe de la population de la CRD.

672 garçons et filles sont scolarisés dans la CRD de Diari. De cet effectif, 59,3% sont des garçons et 40,6% des filles. Le taux d'analphabétisme qui est à mettre en parallèle avec la scolarisation, reste très élevé dans la CRD. Le taux net de scolarisation est de 38% dont 34% pour les filles.

Tableau 2 : Effectif des élèves dans la CRD de Diari (2003)

Districts

Garçons

Filles

Total

Diari Centre

158

94

252

Donta

23

15

38

Douka

76

41

117

Koula-Mawndé

47

49

96

Koula-Tokosseré

95

74

169

TOTAL=

399

273

672

Source : Archives CRD de Diari (2003)

SECTION II : SITUATION ECONOMIQUE ET ADMINISTRATIVE DE DIARI

Les populations de la CRD s'adonnent à des activités essentiellement agro-pastorales : l'élevage (caprins, bovins, ovins, et volaille), l'artisanat (vannerie, saponification, tissage) ou le commerce. L'activité agricole est dominée par les cultures vivrières (riz, fonio, arachide, maïs, tomate, pomme de terre, oignon) généralement pratiquées dans les tapades2(*)8, mais les productions locales trouvent difficilement des débouchés hors de la CRD, en raison de la dégradation de la route pendant la saison pluvieuse. Seules les productions fruitières sont la source de revenus monétaires. Auparavant, lorsque les routes étaient en bon état, les camions passaient par Diari, ce qui favorisait l'écoulement des produits locaux. Le marché hebdomadaire qui se tient le mercredi est le lieu d'écoulement des produits locaux pour répondre à la consommation ou la vente locale. On notera la présence d'une structure bancaire dans la CRD à savoir le Crédit Mutuel mais sans que ses services soient fonctionnels.

La CRD de Diari dispose d'immenses potentialités agricoles mais celles-ci sont limitées par le développement des parasites (cochenilles, champignons) et en saison sèche par l'insuffisance de l'eau qui réduit les espaces cultivables. En effet, le phénomène de déforestation affecte le régime de pluviométrie et donc la productivité des sols cultivables, les précipitations étant groupées en une seule saison, c'est à dire de juin à septembre.

Depuis les années soixante, l'activité de l'élevage n'a cessé de diminuer et aujourd'hui la taille du cheptel a diminué, ce qui fragilise l'économie familiale. Par ailleurs, cette filière est profondément affectée par les maladies animales, le vol de bétail et les ravages de certains prédateurs.

La CRD de Diari dispose d'un réel potentiel touristique, jusqu'ici inexploité et à divers sites repartis sur son territoire mais bien souvent non aménagés, comme les chutes de Sala et celles de la Kassa, ou encore le mont Monllo qui constitue une véritable réserve naturelle.

En ce qui concerne l'administration de la CRD de Diari, il faut retenir qu'elle dispose de deux organes d'administration et de gestion : l'organe délibérant ou le conseil communautaire et l'organe exécutif. Le conseil communautaire est l'organe de délibération et le président du conseil communautaire encore appelé président de la CRD. Le conseil communautaire est composé de membres élus en leur sein par les conseils de districts et par les représentants des organismes à caractère socio-économique. Le Président de la CRD est chargé de la publication et de l'exécution des délibérations du conseil communautaire.

Sous l'autorité et la responsabilité du Président de la CRD, l'administration locale de la CRD est assurée par un Secrétaire communautaire. Nommé par arrêté ministériel, le Secrétaire communautaire est le fonctionnaire que l'Etat a mis à la disposition de la communauté.

C

cHAPITRE VI: PRESENTATION DES RESULTATS DE L'ETUDE

Ce chapitre est subdivisé en trois sections. La première présente le profil des répondants. La deuxième décrit la stratégie de communication des ADC dans la mise en oeuvre du PACV dans la CRD de Diari. La troisième section présente la perception des populations locales de la stratégie de communication de l'ADC dans la CRD.

SECTION I: PROFIL DES REPONDANTS

Quarante un (41) entretiens et un focus group composé de huit personnes ont été réalisés dans le cadre de cette étude. La proportion des hommes interviewés est nettement supérieure à celle des femmes (37 contre 12).

Pour ce qui est de l'âge des personnes interrogées, il se situe entre 26 et 60 ans. De façon plus explicite, 13 ont l'âge compris entre 26 et 37 ans ; 19 ont un âge allant de 38 à 49 ans et 17 ont un âge compris entre 50 et 60 ans. Parlant du niveau d'instruction, il faut souligner que 23 des personnes interviewées sont analphabètes; 6 ont le niveau primaire ; 7 ont le niveau secondaire ; 6 ont le niveau professionnel et 7 ont le niveau supérieur.

Quant à la profession des enquêtés, nous dénombrons 16 agriculteurs ; 7 commerçants; 6 éleveurs; 4 ménagères ; 5 ingénieurs agronomes ; 2 sociologues ; 2 économistes ; 3 instituteurs ; 1 ingénieur du génie rural ; 2 agents des eaux et forêts et 1 agent de santé.

Parmi les personnes interviewées, 11 sont constituées d'agents de développement communautaire (ADC); 14 sont des animateurs villageois (AV) ; 9 sont des membres des (3) comités du PACV2(*)9 de la CRD de Diari dont les 3 présidents de comités; 5 sont des membres du conseil communautaire dont le Président et le Secrétaire communautaire; 4 sont des membres du bureau de coordination du PACV à Labé dont le Coordinateur régional et le Chef du suivi évaluation ; 3 sont composés des représentants des jeunes et 3 représentantes des femmes.

Parlant des ADC en particulier, il faut signaler que leur recrutement par le PACV obéit à un certain nombre de critères. L'ADC doit avoir la volonté de travailler dans une communauté rurale pauvre et un sentiment d'humilité par rapport à ses compétences. Ensuite, posséder les textes de décentralisation. Enfin, l'ADC doit avoir une expérience pertinente en animation villageoise et une bonne connaissance de la démarche participative.

En ce qui concerne leurs fonctions au niveau de la CRD, il faut retenir que l'ADC doit accomplir les fonctions de communicateur, d'éducateur, de formateur, de gestionnaire et d'appui. L'ADC a une mission de facilitation et de promotion du processus de participation des populations locales aux actions de développement initiés par le PACV.

SECTION II : STRATEGIE DE COMMUNICATION DES ADC DANS LA MISE EN OEUVRE DU PACV DANS LA CRD DE DIARI.

Sur la foi des informations recueillies, il ressort que tous les ADC interviewés, sont unanimes à reconnaître que dans le dispositif du PACV, ils jouent le rôle de relais entre la Communauté Rurale de Développement (CRD) et l'Unité Régionale de Coordination (URC) du PACV.

Dans le cadre de la réalisation des diagnostics participatifs communautaires (DPC), des plans de développement local (PDL) et des Plan annuel d'investissement (PAI), les ADC affirment qu'ils sont avant tout des acteurs d'appui au service de la collectivité. Ils sont chargés, expliquent-ils, d'appuyer la CRD pour l'élaboration de son PDL. A cet effet, un ADC affirme : « D'abord on élabore le Plan de Développement Local de chaque district ensuite on compile les PDL de tous les districts de la CRD pour tirer le PDL de la CRD » ; un autre ADC poursuit : « Le PDL de la communauté présente toute la demande communautaire en matière d'infrastructures à réaliser ou de formation à dispenser pour une période de quatre ans ».

Les ADC soulignent, qu'une fois le PDL de la CRD élaboré, l'ADC est chargé d'appuyer la collectivité pour la réalisation de son Plan Annuel d'Investissement (PAI). A propos, un ADC précise : « C'est après concertation, puis délibération du conseil communautaire sur les projets à réaliser dans l'année que l'ADC réalise le document PAI à soumettre à l'URC pour examen ». Pour un autre interviewé : « L'ADC n'a pas le droit d'imposer des projets à réaliser. Son rôle est d'apporter des conseils sur le choix des projets selon leur priorité ».

Dans le cadre de l'appui à la formation, ils disent que l'ADC est chargé d'identifier les besoins de formation auprès des élus locaux, des membres de groupements et d'associations mais aussi des animateurs villageois. Ces formations portent sur les techniques de choix des actions prioritaires, les stratégies de sensibilisation, d'information et de vulgarisation des pratiques. A cet effet, un ADC affirme : « Au niveau du conseil communautaire, la majorité est analphabète donc nous appuyons la CRD en organisant des séances de formation. C'est aussi l'ADC qui forme et encadre les animateurs villageois ». Un autre poursuit : «  Les formations s'effectuent dans la langue locale qui est le poular ».

Cependant, les ADC, soulignent la nécessité de se former davantage pour pouvoir bien restituer aux populations locales les nouvelles approches du développement et d'être outiller en matériel de formation (manuels d'alphabétisation pour les populations locales).

Par ailleurs, les ADC soulignent que, dans la CRD, des comités sont mis en place pour appuyer la mise en oeuvre du PACV. Les ADC participent non seulement à leur mise en place mais aussi veillent à leur bon fonctionnement selon les procédures du programme.

Parlant de la stratégie de communication, les ADC expliquent que cette stratégie est basée sur l'approche participative qui favorise la promotion de l'auto développement des communautés villageoises. Selon eux, elle est fondée sur l'établissement d'un dialogue permanent entre les populations locales et les agents de développement, favorisant ainsi un partenariat dynamique où le partage de l'information avec les populations bénéficiaires est une nécessité.

Dans l'établissement d'une relation avec la communauté, tous les ADC affectés dans la CRD sont, tout d'abord, présentés aux élus locaux et aux populations par les responsables de l'URC du PACV, affirment-ils.

Après avoir donner une explication détaillée des enjeux du PACV, l'ADC soumet aux populations locales et aux élus locaux, le processus d'intervention retenu par les acteurs du programme mais aussi son rôle dans la mise en oeuvre des actions du programme dans la CRD. Ensuite, l'ADC donne l'échéancier des différentes étapes du programme et enfin stimule la participation active de tous les membres de la communauté.

Pour avoir une situation de référence, l'ADC procède par la suite, à la collecte, avec le Secrétaire communautaire, auprès des services techniques déconcentrés des données relatives à la situation socioéconomique de la CRD.

Il ressort des informations recueillies que l'ADC n'est pas le seul acteur de cette communication au niveau local. Il bénéficie de l'appui des Animateurs Villageois (AV), des chefs religieux mais aussi des groupements et associations des jeunes et des femmes. L'appui de ces groupes de personnes se traduit par la diffusion de l'information pour les uns, la sensibilisation et la mobilisation de la communauté pour les autres.

Pour bon nombre d'ADC interrogés, les véritables acteurs de cette communication au niveau local sont les AV3(*)0. En impliquant ces personnes qui sont issues de la communauté, expliquent-ils, le programme atteindra davantage les objectifs qu'il s'est fixé, à savoir l'implication des populations bénéficiaires aux actions de développement. Un ADC déclare : « Pour tous nos besoins de transmission d'informations vers les populations locales, nous déléguons les animateurs villageois car nous pensons qu'ils connaissent mieux leurs compatriotes que nous ».

Parlant des supports de communication utilisés, les ADC déclarent l'utilisation des supports traditionnels ; à savoir l'animation et l'exploitation des Points d'Information et de Communication à la Base (PICB). Pour les ADC, l'animation consiste à organiser des groupes de personnes (crieurs publics ou griots) pour qu'ils transmettent les informations et assurent la mobilisation des populations. Elle consiste aussi à l'organisation des réunions de proximité par les animateurs villageois pour un échange d'informations avec les populations locales. Quant aux PICB, les ADC expliquent que ces points d'information, sont des espaces qui offrent des moments privilégiés de communication entre les membres de la communauté et les acteurs locaux du développement. Ils citent à cet effet les marchés, les lieux de cultes (mosquées), mais aussi les cérémonies de baptême et de mariage.

Pour promouvoir ces supports de communication, certains ADC affirment que les communautés villageoises ont des outils traditionnels de communication gérés par elles pour répondre à leurs besoins d'information. Ces outils constituent des importants vecteurs pour véhiculer les messages, soutiennent-ils. A propos un ADC affirme : « Dans les villages, il y a des personnes ressources qu'il faut forcement impliquer pour pouvoir mobiliser tous les membres de la communauté ». Par contre, d'autres ADC déplorent la faible utilisation de supports modernes de communication comme la radio ou la vidéo3(*)1.

A l'instar des ADC, les animateurs villageois (AV), confirment que la stratégie de communication de l'ADC repose en grande partie sur eux. Ils expliquent que leur démarche de communication se traduit par l'organisation des réunions d'informations, des visites inter villageoises mais aussi l'exploitation des espaces de rencontres comme les marchés, les mosquées, les cérémonies de baptême et de mariage pour transmettre l'information aux populations. Un AV déclare : « Le mercredi est le jour de marché dans notre CRD où les habitants de tous les villages sont présents. Nous profitons alors de ces moments pour informer et sensibiliser les populations ».

Ces rencontres, expliquent-ils, sont des occasions de dialogue inter villageois sur tous les problèmes de la communauté. Ils soutiennent que leur rôle est de véhiculer l'information de village en village et de hameau en hameau. A propos un AV raconte : « Pendant l'hivernage par exemple, tous les villages se vident de ses habitants donc nous sommes obligés de sillonner les champs pour aller à la rencontre des villageois ».

Lors des réunions d'information qu'ils organisent, les animateurs villageois déclarent que l'ADC exige toujours la présence des représentants de jeunes et des femmes car disent-ils, que ces couches constituent les cibles privilégiées du programme. Un AV déclare : « Pendant les réunions, nous poussons tous les participants à prendre la parole pour exprimer leurs points de vue ».

Les animateurs villageois affirment que leur prestation relève du volontariat. : « Je ne suis pas payé pour faire ce travail, je veux seulement aider ma communauté en facilitant la tâche aux ADC qui sont là pour nous aider », affirme un AV. Un autre poursuit : « Avec ce travail, ce sont nos parents, nos enfants, nos femmes, que nous mobilisons et sensibilisons. Nous nous réjouissons d'être des interlocuteurs pour notre communauté ».

Quant au personnel du bureau de l'URC du PACV, interrogé sur le rôle de l'ADC en général, il déclare que l'ADC est présent dans la CRD pour appuyer la collectivité dans son développement. Les membres de ce bureau, affirment que l'ADC joue le rôle d'interface entre l'URC, le conseil communautaire et les populations bénéficiaires. A propos, un responsable du PACV affirme : « L'ADC est le dernier maillon de la chaîne au niveau du PACV. Il est l'intermédiaire direct entre le programme et les populations bénéficiaires ».

Parlant du rôle de l'ADC dans la mise en oeuvre de la stratégie de communication, les responsables du PACV affirment que son intervention se situe au niveau de la sensibilisation, de la vulgarisation, de l'échange de savoir et de la mobilisation des acteurs et bénéficiaires vers les objectifs du programme. Ils disent que l'ADC est appelé à communiquer avec toute la communauté sans distinction. Un autre responsable du PACV affirme :

« Je me sers des rapports des ADC pour évaluer l'impact des actions menées par le PACV dans la CRD. Animer des réunions de sensibilisation et d'information pour susciter chez les villageois une appropriation du programme, telle est l'une des missions de l'ADC dans la CRD ».

Selon eux, la stratégie de communication de l'ADC est basée sur l'établissement d'un dialogue permanent entre les populations locales et les ADC qui les appuient et les encadrent. A cet effet un troisième responsable du PACV affirme :

« Il y a trois critères essentiels d'évaluation des prestations des ADC ; c'est d'abord la ponctualité de l'ADC dans la CRD, ensuite la qualité des rapports fournis et enfin la qualité des rapports humains entre l'ADC, le conseil communautaire et la population locale ».

Cependant, tous soutiennent que l'analphabétisme des populations rurales constitue un obstacle majeur à la mise en oeuvre de la stratégie de communication de l'ADC en particulier et du PACV en général.

SECTION III : PERCEPTION DES POPULATIONS LOCALES DE LA STRATEGIE DE COMMUNICATION DES ADC DU PACV DANS LA CRD.

L'objectif visé par cette section est de ressortir ce que les répondants pensent de la stratégie de communication des ADC dans la CRD de Diari. A cet effet, nous avons recueilli les perceptions des élus locaux, des membres des comités du PACV de la CRD, des femmes et des jeunes.

Selon les données recueillies, il ressort aussi que, la stratégie de communication de l'ADC est perçue par les populations locales comme efficace, par le fait qu'elle favorise la concertation avec les populations locales pour chaque action de développement à entreprendre dans la CRD.

Toutefois, les élus locaux, pensent que cette stratégie de communication tient surtout sa réussite de l'appui et de la disponibilité des animateurs villageois, car disent-ils, l'ADC seul ne peut pas mobiliser la communauté sans l'appui des animateurs villageois (AV). A cet effet, un élu déclare : « Il est très difficile de travailler avec les villageois car ils sont très méfiants quand un étranger vient leur demander quelque chose ». Dans le même ordre d'idées, un autre élu poursuit : « Dans certains districts toutes les informations sont annoncées dans les mosquées par les chefs religieux. Dans ces districts, l'ADC est obligé de passer par les chefs religieux » ; un troisième élu déclare : « Les animateurs villageois ont acquis une certaine notoriété auprès de la communauté. Ils sont des interlocuteurs privilégiés pour les ADC ».

Cependant, certains élus, quant à eux, lient la stratégie de communication au comportement des ADC dans la communauté. Ils disent que les ADC sont très respectueux à l'égard des notables. Ils affirment que si tel n'était pas le cas, la communication ne serait pas possible avec les populations. A propos un sage qui est membre du conseil communautaire dit : « Si tu viens dans une communauté qui n'est pas la tienne, dans le cadre d'un travail, il faut toujours se laisser guider par certains membres de cette communauté ».

Par ailleurs, d'autres élus pensent que la stratégie de communication de l'ADC souffre d'une imperfection due à la faiblesse des moyens alloués pour cette tâche. Pour argumenter cette idée, ils affirment que le fait de ne pas rémunérer le travail des animateurs villageois, diminuerait leur degré de motivation à la longue. A propos, un élu déclare : « Si l'animateur villageois suspend de temps en temps ses occupations pour se consacrer au travail d'animation et de sensibilisation pour le compte de l'ADC, il serait judicieux de penser à maintenir cette disponibilité moyennant un salaire ».

A l'instar des élus, les membres des comités du PACV de la CRD, quant à eux, pensent que la stratégie de communication de l'ADC est surtout marquée par l'organisation des réunions d'informations et de restitution avec les populations. Ils trouvent que cette stratégie est bonne dans la mesure, disent-ils, où la parole est donnée à tous les représentants de la communauté. Un membre de comité déclare : « Je dirais que la stratégie de communication de l'ADC est très bonne parce que les populations répondent massivement à toutes les réunions convoquées par l'ADC ».

Toutefois, certains d'entre eux pensent que la communication entre l'ADC et les populations locales est facile. Ils soulignent le fait que les ADC partagent la même langue de communication avec les populations. Un membre de comité déclare : « Tous les agents qui sont affectés dans notre CRD parlent le poular. Personnellement je ne parle aucune autre langue, donc si les ADC ne parlaient pas ma langue, difficilement on allait se comprendre ».

Comme les membres des comités, les jeunes ont une bonne perception de la stratégie de communication de l'ADC. Pour eux, elle est bonne parce qu'elle se traduit par la méthode dite de « bouche à oreille ». Toutefois, certains jeunes reconnaissent que cette stratégie de communication de l'ADC repose essentiellement sur la prestation des animateurs villageois. Une affirmation partagée par les ADC eux-mêmes.

Par ailleurs, d'autres estiment que l'ADC reçoit l'appui de toute la communauté mais surtout des jeunes. A cet effet, un jeune déclare : « Nous avons une association de jeunes dans notre CRD, c'est grâce aux ADC qu'on a eu notre agrément. Depuis lors, nous les assistons dans le cadre de la mobilisation et de la sensibilisation des populations ».

En ce qui concerne leur perception des supports de communication utilisés par l'ADC, tous pensent que l'animation villageoise et l'exploitation des points d'information et de communication à la base, sont mieux adaptées pour établir une meilleure communication entre les agents et les populations. Ils soutiennent qu'avec les réunions qu'organisent les ADC, les jeunes participent activement aux débats pour exprimer leur préoccupation.

A l'instar des jeunes, les femmes quant à elles, pensent que le partage de l'information suscite une participation des populations aux actions de développement. Cependant, elles disent qu'elles sont lésées dans le dispositif communicationnel du PACV, du fait de l'absence de femmes comme animatrices villageoises3(*)2. A propos, une femme affirme :

« Moi je suis membre du comité FIV (fonds d'investissement villageois) du PACV dans notre CRD, mais je pense qu'on devrait aussi impliquer les femmes dans l'animation villageoise car elles sont capables comme les hommes d'animer des débats et d'organiser des manifestations d'information ».

C

cHAPITRE VII : INTERPRETATION DES RESULTATS

Ce chapitre comporte quatre sections. La première présente l'ADC, comme acteur d'appui à travers la communication. La deuxième traite de l'animation villageoise et l'exploitation des points d'information à la base. La troisième traite de la langue de communication comme facteur de motivation et de participation des acteurs. La quatrième section présente la participation des populations locales : stratégie de communication des ADC.

SECTION I : L'ADC : ACTEUR D'APPUI A TRAVERS LA COMMUNICATION

Sur la base des informations recueillies, il ressort que l'ADC est un acteur d'appui qui est au service de la collectivité locale. En d'autres termes, il est chargé d'appuyer la CRD dans les travaux d'animation, de sensibilisation, de mobilisation pour une participation communautaire aux actions de développement.

En décrivant cet appui en termes de vulgarisation des connaissances, tous les acteurs locaux impliqués dans le programme, à savoir les AV, les chefs religieux mais aussi des groupements et associations des jeunes et des femmes. L'implication de ces groupes de personnes se traduit par la diffusion de l'information pour les uns, la sensibilisation et la mobilisation de la communauté pour les autres.

D'après la FAO (1995), la communauté villageoise, les notables et autorités traditionnelles ou religieuses, les catégories socioprofessionnelles et les partenaires au développement, constituent les différents acteurs de communication en milieu rural. Chaque acteur joue un rôle spécifique dans l'élaboration et la mise en oeuvre de stratégies de communication interactive, en étant à la fois détenteur et demandeur d'informations.

Toutefois, selon les données recueillies, l'ADC, dans l'exécution de la mission qui lui est assignée, collabore avec certains membres de la communauté qui lui servent de facilitateurs auprès des populations de la localité. Ces personnes qui sont pour la plupart des chefs religieux ou encore des hommes de castes (griots) et qui jouissent d'une certaine notoriété au sein de la communauté, apparaissent comme des interlocuteurs privilégiés pour l'ADC.

D'après une étude réalisée par la FAO (1995), l'identification des personnes ressources constitue la première étape du processus d'intervention en milieu rural. Les initiatives à mener sont choisies par les membres de la communauté. Le rôle des agents de développement est de faciliter et d'appuyer le processus de prise de décision.

Cependant, Bessette (2004), fait remarquer qu'agir comme facilitateur n'est pas chose aisée. Les agents de développement doivent apprendre à écouter les préoccupations des populations, mais aussi, savoir amener les gens à exprimer leurs points de vue.

D'après les propos recueillis, il apparaît aussi que le partage de l'information avec les populations locales est une condition nécessaire pour la mise en oeuvre des actions du PACV en général et la facilitation de la mission de l'ADC en particulier. Ainsi, les ADC interrogés affirment que la communication est le fondement même de leur mission dans la CRD. Selon eux, leur intervention consiste à établir un dialogue permanent avec les populations de la CRD, afin d'amener les uns et les autres à s'exprimer, pour arriver à un consensus autour d'un plan d'action.

Une position, que partage Bessette (2004), qui soutient que tout intervenant en développement, qui travaille dans une communauté est également un agent de communication. La façon d'approcher une communauté locale, l'attitude adoptée dans l'interaction avec les membres de cette communauté, le degré de compréhension de leurs problèmes et la manière de recueillir l'information et de la partager, tout cela implique une manière d'établir un processus de communication. Pour cet auteur, la motivation des populations locales à participer aux actions de développement découlera de la nature de la communication qui sera établie.

Cette implication des acteurs locaux dans le processus de communication est décrite par Bessette (2004), comme une nécessité de faire participer la communauté au processus de communication en vue de cerner un problème de développement, discuter des causes et trouver des solutions potentielles.

D'ailleurs, il ressort enfin des informations recueillies, que dans la planification de sa stratégie de communication, l'ADC élabore des partenariats avec tous les acteurs de développement et organismes évoluant dans la CRD. Ces partenariats ont permis la facilitation des interventions de l'ADC dans la CRD de Diari.

Affirmation que soutient Bessette (2004), dans son schéma de planification de la stratégie de communication participative pour le développement, où l'auteur distingue cinq types de collaboration à rechercher. Il s'agit, selon lui, de partenariats avec les groupes communautaires, les autorités locales, les services techniques gouvernementaux, les projets et les organismes de développement oeuvrant dans la région, des personnes ressources ou des célébrités locales.

SECTION II : ANIMATION VILLAGEOISE ET EXPLOITATION DES POINTS D'INFORMATION ET DE COMMUNICATION A LA BASE

L'animation villageoise et l'exploitation des points d'information et de communication à la base sont décrites par les ADC et les animateurs villageois comme les principaux supports traditionnels de communication utilisés par les acteurs locaux du programme dans la CRD de Diari. En d'autres termes, selon les informations recueillies, l'animation à travers les visites inter villageoises et l'exploitation des espaces de rencontres comme les marchés, les mosquées, les jours de baptême et de mariage, constituent le fondement de la stratégie de communication de l'ADC dans la CRD.

L'étude de la FAO (1995) sur l'approche participative et la communication en Afrique, révèle que les communautés villageoises disposent de systèmes, d'outils et de réseaux traditionnels de communication. Ceux-ci sont issus de la tradition villageoise, conçus et gérés directement par les communautés elles-mêmes pour répondre à leurs besoins d'information, d'éducation, de débats. Selon cette étude, ces systèmes de communication traditionnelle méritent d'être connus et valorisés car ils permettent à l'agent de développement de comprendre les règles de communication et la manière dont l'information circule au niveau des communautés villageoises. Ils leur permettent également d'identifier les spécialistes locaux de la communication, les moyens de communication propres à chaque sexe et à chaque groupe d'âge, ainsi que les moments et les espaces privilégiés de communication dans une communauté donnée.

D'une manière générale, selon cette étude, les outils et réseaux de communication traditionnelle ont un fort impact sur la population car ils représentent les vecteurs les plus efficaces pour informer, sensibiliser et mobiliser les communautés villageoises. Ils permettent enfin, de réduire la distance entre l'émetteur et le récepteur autrement dit, entre animateurs et villageois, et par là de stimuler une plus grande participation de tous les groupes constitutifs de la communauté dans le processus de prise de décision et de circulation de l'information.

Dans le même ordre d'idée, Bessette (2004) souligne dans la planification d'une stratégie de communication participative pour le développement, qu'il est bon d'avoir recours aux outils de communication utilisés déjà dans la communauté.

Selon les données recueillies, il ressort aussi qu'avec les réunions de proximité, les visites inter villageoises et l'exploitation des espaces publics de communication comme le marché ; la stratégie de communication de l'ADC est perçue par les populations locales de Diari comme efficace, par le fait qu'elle favorise la concertation avec les populations locales pour chaque action de développement à entreprendre dans la CRD.

Ainsi, selon l'étude sur la situation de la communication pour le développement en Afrique réalisée par la FAO (1998), les réunions de proximité sont des véritables espaces de concertation et de socialisation. Les groupes sociaux n'ayant pas directement accès aux medias publics et privés, exploitent les réunions pour s'exprimer sur les questions d'intérêt local. Selon cette étude, la communication de proximité dans les sociétés traditionnelles a plus de valeur que l'information à distance diffusée par les mass medias. Les marchés locaux, des lieux de rencontres, de rassemblement et d'échanges des nouvelles, sont demeurés des espaces publics de communication sociale pour le monde rural.

Parlant des visites inter villageoises, Bessette (2004) dira que les visites chez les gens sont une bonne façon de stimuler la sensibilisation à un problème et de recueillir les points de vue de chacun sur ce problème. Très souvent, les personnes qui ne prendront pas la parole en public ou qui ne participeront pas aux rencontres organisées, se trouveront plus à l'aise pour discuter dans le contexte de leur environnement familier.

SECTION III : LANGUE DE COMMUNICATION : FACTEUR DE MOTIVATION ET DE PARTICIPATION DES ACTEURS

Les informations recueillies révèlent que près de 47% des personnes interviewées sont analphabètes. Cette proportion est encore plus grande à l'échelle communautaire où selon les autorités de la CRD, plus de 90% des populations de Diari sont analphabètes. Ces données soulignent l'importance du choix de la langue de communication dans la stratégie d'intervention des ADC dans la CRD. Ainsi, pour les membres des comités locaux du PACV interrogés, la communication dans la langue du terroir facilite la compréhension des messages par les populations locales. D'ailleurs, ils se réjouissent du fait que les ADC affectés dans leur CRD parlent la langue du terroir qui est le poular.

D'après une étude du `'Réseau dialogues sur la gouvernance en Afrique'' (1998), il faut s'adresser aux populations locales dans les langues qu'elles comprennent le mieux à savoir leur langue maternelle. Communiquer dans la langue des populations est un facteur de motivation et d'acceptation et donc de communication réussie. Selon cette étude, l'utilisation de la langue officielle dans certains milieux peut entraîner des mal compréhensions ou des hésitations.

En effet, on ne peut arriver à faire comprendre aux populations ce que l'on attend d'elles, à recueillir et satisfaire leurs besoins réels si on leur impose de communiquer dans des langues qu'elles ne comprennent pas et ne maîtrisent pas.

Poursuivant dans le même ordre d'idées, Bessette (2004) dira que, les barrières de langues entre les intervenants et les membres des communautés locales sont une frontière à franchir. S'affilier un animateur parlant les langues locales, est une nécessité. Pour l'auteur, les discussions doivent avoir lieu dans la langue de ceux dont on veut faciliter la participation.

En parlant de la langue comme facteur de participation, Calvet (1997), quant à lui dira qu'étant donné que le développement est un processus, le succès d'une telle démarche passe par l'implication de la population qui doit se l'approprier. La population a l'opportunité de saisir l'importance des enjeux que dans la langue et le langage proche de son vécu quotidien.

Dans les activités de formation, les données recueillies révèlent que les ADC assurent la formation des élus locaux, des membres des comités mais aussi des AV sur les techniques de choix des actions prioritaires, la gestion et le suivi des infrastructures réalisées mais aussi sur les activités de sensibilisation, d'information et de vulgarisation des pratiques. Aux dires des ADC, ces formations s'effectuent pour la plupart dans la langue du terroir qui est le poular. Ce choix dérive selon eux, de la volonté de se faire comprendre par les populations concernées et de susciter leur participation aux actions du programme.

Partageant ces affirmations, Diki cité par Calvet (1997) dira que la langue est considérée comme véhicule privilégié du transfert des connaissances et des idées, de ce fait, elle joue un rôle irremplaçable dans la formation des acteurs locaux et des bénéficiaires, et donc dans tous les processus de développement.

Pour la FAO (1995), la formation qui vient en appui à l'exécution des actions, à pour objet de fournir aux populations le complément de connaissances techniques nécessaires et de faciliter la mise en oeuvre du programme d'activités dans le temps et dans l'espace. Pour assurer cette formation, des séances d'alphabétisation en langue nationale s'avèrent le plus souvent extrêmement utiles pour aider les populations non seulement à maîtriser dans un langage accessible les différentes techniques, mais également la gestion des affaires de leur localité.

Il faut cependant signaler qu'en dépit de ce facteur de partage linguistique entre agents de développement et la communauté, les ADC soulignent la nécessité de les outiller en matériel de formation notamment la production et la distribution des manuels d'alphabétisation traduits en langues locales pour les participants. Car, selon eux, ces manuels permettront la vulgarisation rapide et efficace des connaissances et pratiques aux populations bénéficiaires.

Enfin, le PNUD (2004), reconnaît, que c'est le déficit de communication qui semble être à la base des échecs enregistrés dans les actions de développement en Afrique. Aucun processus de développement ne saurait aboutir sans la participation des communautés d'en bas, celles directement concernées par l'innovation.

SECTION IV : LA PARTICIPATION DES POPULATIONS LOCALES : STRATEGIE DE COMMUNICATION DES ADC

D'après les données recueillies, toutes les personnes interviewées ont une bonne perception de la stratégie de communication des ADC. Selon elles, le mérite de cette stratégie repose sur la consultation et l'implication des populations locales dans toutes les actions de développement entreprises par le PACV dans la communauté.

Ainsi pour la Banque Mondiale (1992), la participation des acteurs varie en intensité. A cet égard, cette institution distingue quatre degrés dont le plus bas est celui du « partage de l'information ». Il s'applique aux relations entre agents extérieurs et participants aux projets; Il a pour but de faciliter l'action collective grâce à une meilleure explication des objectifs. Le deuxième degré est celui de la «  consultation des participants »; celle-ci permet de mieux connaître les réactions aux projets proposés et d'en tenir compte pour améliorer les approches. Le troisième degré implique une « participation à la décision ». Enfin le dernier degré est celui qui permet aux acteurs de prendre eux-mêmes des initiatives dans le cadre des programmes de développement; ce degré est celui de « l'initiative dans l'action».

Toutefois, les résultats révèlent que l'intensité de la participation des populations locales dépend surtout de la nature de relations établies par les ADC avec les membres de la communauté. Ainsi pour certains élus interviewés, la sincérité des relations et le comportement de l'ADC au sein de la communauté sont des facteurs qui facilitent l'établissement d'un dialogue entre tous les acteurs locaux impliqués dans le programme.

Les ADC comme les AV se disent conscients de l'importance d'établir une relation de confiance avec les populations de la CRD car, soutiennent-ils, que seule cette atmosphère de confiance réciproque permettra l'adhésion des membres de la communauté aux actions du programme. Malgré les difficultés qu'ils rencontrent, disent-ils, ces acteurs locaux affirment être déterminés à jouer leur rôle de facilitateur pour le développement de la localité.

Ainsi en élaborant un schéma de dix étapes à suivre pour planifier et mettre en oeuvre une stratégie de communication participative pour le développement, Bessette (2004), souligne que l'établissement d'une relation avec une communauté locale est un processus qui se développe tout au long d'une intervention à travers les modes d'interaction entre les intervenants et les membres de la communauté. Il s'agit, selon l'auteur, d'établir une relation de confiance entre les intervenants et la communauté, d'instaurer des mécanismes de collaboration, d'encourager et de nourrir l'échange de connaissances et d'informations et de négocier les rôles et les responsabilités.

L'auteur poursuit en soulignant que les premières activités d'une intervention sont souvent menées avec un enthousiasme qui décroît par la suite. Il sera alors nécessaire de maintenir la motivation et l'intérêt des participants. Cette relation de confiance sera essentielle à la poursuite de l'engagement communautaire dans l'intervention.

Cependant, selon les informations recueillies, l'absence des femmes dans le dispositif communicationnel du PACV au niveau local, est perçue par cette catégorie sociale comme une exclusion. En exprimant leur désir de jouer le rôle d'animatrices villageoises (AV), les femmes de Diari pensent que la stratégie de communication des ADC serait davantage efficace si elles sont impliquées.

Bessette (2004), dénonce ce type de faits. Il souligne que, dans plusieurs pays en voie de développement, la participation de certaines catégories sociales aux actions de développement est limitée et cela pour diverses raisons. Pour lui, la plupart des agents engagés par les organismes de développement ou par les services techniques gouvernementaux sont principalement des hommes. Selon lui, dans plusieurs situations et sur plusieurs sujets, seules des femmes pourront s'approcher des autres femmes, communiquer avec elles, les encourager à exprimer leurs idées et appuyer leurs efforts vers le changement individuel et social. D'où la nécessité de recruter les femmes dans les équipes d'intervention et de leur donner un rôle actif comme facilitatrices de la communication.

C

cONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

L'étude intitulé « Décentralisation et programmes de développement en Guinée : la stratégie de communication des ADC du PACV dans la CRD de Diari (Préfecture de Labé)» est à son terme. La question qu'on s'était posée est de savoir : Comment concrètement, les ADC mettent-ils en oeuvre leur communication et comment les populations locales, notamment celles de Diari dans la Préfecture de Labé, perçoivent-elles cette stratégie de communication ?

Ne disposant pas des moyens nécessaires pour mener une étude générale dans toutes les localités d'intervention du PACV, nous avons opté pour une étude de cas et pour cela nous avons choisi la CRD de Diari dans la Préfecture de Labé. L'hypothèse émise était de dire que la perception des populations locales de la stratégie de communication des ADC résulterait de leur participation effective (l'implication, la négociation, la concertation, l'information, la responsabilisation, la consultation, le partage, l'engagement, la collaboration, l'évaluation) dans la stratégie de communication mise en oeuvre par les ADC du PACV.

Pour vérifier cette hypothèse, une démarche de nature qualitative avec la recherche documentaire et l'entretien comme instruments de collectes de données a été adoptée. La recherche documentaire a consisté à la consultation et à l'utilisation des ouvrages, des revues et articles, d'archives, de mémoires de maîtrise, des rapports d'études et des sites Internet qui sont en rapport avec notre thème.

Pour essayer de répondre à notre question de recherche, trois approches ont été utilisées dans cette étude. Il s'agit des approches de la décentralisation, du développement local et participatif et de la communication participative pour le développement.

Les résultats auxquels nous sommes parvenus révèlent que la perception des populations de Diari est positive car la stratégie de communication mise en oeuvre par les ADC du PACV implique les populations locales dans les activités de sensibilisation, d'information et de mobilisation.

Cette stratégie de communication est perçue par les populations locales comme une preuve de la volonté de les associer à toutes les phases d'intervention du programme dans la CRD. La collaboration étroite avec les populations locales insuffle à l'action de l'ADC, une certaine efficacité, affirment les populations locales. Le choix, la responsabilisation des AV, l'appui aux élus locaux et le suivi des actions du programme dans la CRD, sont autant de tâches qui incombent à l'ADC.

Acteur d'appui mais aussi acteur de communication au service de la collectivité, l'ADC joue le rôle de relais entre la CRD et l'unité régionale de coordination (URC) du PACV. Il est chargé d'appuyer la CRD à réaliser son plan de développement local. Pour se faire, la communication occupe une place importante dans ce processus d'intervention. Essentiellement inspirée des principes de communication participative pour le développement, la stratégie de communication de l'ADC du PACV repose sur une action planifiée, fondée sur le dialogue entre différents intervenants réunis autour d'un problème de développement afin d'identifier et de mettre en oeuvre une initiative concrète visant à solutionner le problème.

Cette stratégie de communication des ADC est basée essentiellement sur l'utilisation des outils de communication traditionnelle notamment l'animation villageoise et l'exploitation des points d'information et de communication à la base.

Tous les acteurs du PACV interviewés dans le cadre de cette étude, sont unanimes que l'animation villageoise représente un pilier important dans le cadre d'un projet de développement en général et du PACV en particulier. Ils soutiennent que le rôle de l'agent de développement ou de l'animateur s'étend non seulement à l'application et à l'assimilation du processus de projet par les acteurs locaux, mais aussi, à la compréhension et à la mise en oeuvre de tous les volets du programme comme un outil de décentralisation qui doit être intégré par tous les intervenants. A travers une démarche d'action collective, le rôle de l'agent de développement se situe au niveau de la sensibilisation, de la vulgarisation, de l'échange de savoir et de la mobilisation des acteurs vers des objectifs communs.

Par ailleurs, il ressort de cette étude, l'importance de la langue de communication dans les interventions des acteurs de développement en milieu rural de façon générale et des ADC dans la CRD de Diari en particulier. Le partage linguistique avec les populations bénéficiaires est un facteur de motivation et participation communautaire aux actions du programme dans la CRD.

Selon les résultats de l'étude, certains facteurs notamment, l'analphabétisme des populations locales et la faiblesse des moyens mis à la disposition des agents de développement, rendent difficiles la mission de l'ADC sur le terrain. Cette situation affecterait la mise en oeuvre correcte de la stratégie de communication.

Cependant, le rôle de l'ADC dans la mise en oeuvre des actions du PACV, selon les résultats, est d'une grande importance pour les populations de Diari qui aspirent au développement de leur localité.

En dépit de tous les efforts consentis pour la réalisation de cette étude, elle présente cependant quelques limites. Parmi lesquelles, la faible représentativité des femmes dans notre population cible. Cela est dû au fait qu'elles sont absentes parmi les ADC et animateurs villageois (AV) interviewés. Une autre limite est celle liée au choix de notre public cible. Nous n'avons pas interrogés des responsables de « l'unité de communication » du PACV au niveau du bureau de la coordination nationale pour avoir leurs opinions sur la stratégie de communication du PACV, notamment celle de l'ADC en particulier.

Malgré toutes ces limites, les résultats de cette étude contribuent néanmoins à la compréhension des mécanismes de communication des ADC du PACV en général et ceux de la CRD de Diari en particulier. Cette étude constitue une littérature supplémentaire sur la question de développement local en Guinée et pouvant servir de guide à d'autres études sur cette question. Toutefois, nous comptons approfondir cette recherche en mettant l'accent sur les autres aspects de la question de développement local en Guinée.

Nous terminons cette conclusion par des recommandations issues des différentes interviews et allant dans le sens de l'amélioration du dispositif communicationnel des agents de développement au niveau local. Parmi ces recommandations, nous suggérons aux responsables du programme, l'organisation des séances de formation permanente pour les élus locaux et les membres des différents comités. Dans le souci de dynamiser les actions de l'ADC dans la CRD, nous demandons aux responsables du PACV, d'améliorer les conditions de travail de l'ADC, en mettant à sa disposition les moyens nécessaires (moyens de déplacement adéquats et une documentation suffisante). Nous demandons enfin, aux responsables du programme, d'impliquer davantage les femmes dans la mise en oeuvre des actions du PACV dans la CRD de Diari.

B

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http://memoireonline.fr

http://www.pdm-net.org/Newsite/french/decentralisation/guinee/historique.htm

http://www.uncdf.org/francais/evaluations/pdf/GUI99CO1-EvalReport.pdf

http://www.unccd.int/cop/reports/africa/national/2004/guinea-fre.pdf

worldbank.org/html/fpd/water/topics/commcontracting/guineamanual.pdf

A

NNEXE 1

GUIDE D'ENTRETIEN

IDENTIFICATION

Préfecture / Commune

Sous-préfecture / CRD

Village / District

Milieu : Urbain / Rural

Nom / Prénoms

Sexe / Age

Niveau d'instruction

Profession / Fonction

Qu'est-ce qu'un Agent de développement communautaire (ADC) du PACV ?

Qu'elle rôle joue l'ADC dans la CRD ?

Organisez vous des séances de formation à l'intention des élus locaux et des populations ?

Quels sont les thèmes traités pendant ces formations ?

Quelles sont les relations qu'entretiennent les ADC avec les membres de la communauté ?

STRATEGIE DE COMMUNICATION

Quelle est la stratégie de mobilisation qu'utilise l'ADC dans la CRD?

Quel est le degré d'implication des populations locales dans les actions du PACV ?

Quel rôle joue l'animateur villageois (AV) dans la mise en oeuvre de la stratégie de communication du PACV au niveau local ?

L'implication des couches sociales, en l'occurrence des jeunes et des femmes, est-elle effective ?

Lors des réunions d'informations, toutes ces catégories sociales participent-elles au débat ?

Pouvez-vous, nous décrire la stratégie de communication de l'ADC ?

Quelles sont les techniques de communication que vous utilisez ?

Quels sont les principaux outils ou supports de communication utilisés ?

Utilisez-vous des outils de communication traditionnelle ou communautaire ?

Quelle est la langue de communication avec les populations locales ?

L'ADC bénéficie t-il de l'appui des certains de la communauté ? Lesquels ?

Quelles sont les difficultés rencontrées sur le terrain ?

PERCEPTIONS DE LA STRATEGIE

Pensez vous que cette stratégie de communication permet de stimuler une participation des populations ?

Selon vous, la stratégie de communication de l'ADC est-elle efficace ?

Si oui ! Dites nous, comment ? Si non ! Décrivez nous ses limites ?

Selon vous, quand dit-on qu'un programme de développement a réussi ?

La stratégie de communication adoptée par les acteurs locaux, a-t-elle une incidence sur la réussite d'un programme de développement ?

Quelle appréciation portez-vous sur la prestation des ADC dans votre localité ?

Avez-vous des recommandations à formuler pour une meilleure prestation des ADC ?

A

NNEXE 2 : QUELQUES RESULTATS DE LA PREMIERE PHASE DU PACV

COMPOSANTES

ACTIVITES MISES EN OEUVRE

RESULTATS OBTENUS

COMPOSANTE A

Fonds d'Investissement Local (FIL)

- Financement des plans annuels d'investissement des CRD.

- 192 PAI contenant 696 micro projets dont 260 écoles élémentaires et collèges, 46 forêts communautaires, 35 ponts, 152 centres de santé et plus de 165 puits ont été financés.

COMPOSANTE B

Renforcement des capacités en faveur du développement local

Etudes 

- Etude sur l'amélioration des recettes fiscales et de leur collecte au niveau des collectivités locales.

- Etude de capitalisation des outils de suivi communautaire, d'harmonisation des outils de planification des structures de gestion et d'évaluation des différentes approches d'encadrement des CRD.

- Etude sur l'évaluation des prestations des ADC, Opérateurs et ONG au niveau communautaire.

Appui aux CRD par le recrutement des ADC

Renforcement des capacités des ADC en élaboration des PAI, programme de formation, appui à la gestion des contrats et à la maîtrise d'ouvrages.

L'étude sur le cadre légal et réglementaire a été réalisée et à conduit à l'adoption de nouveaux textes sur la décentralisation et la déconcentration, il s'agit de :

- Projet de loi portant code des collectivités locales

- Projet de Décret portant réorganisation des circonscriptions territoriales

- Projet déterminant les conditions de nomination et les attributions des autorités des circonscriptions territoriales

- Projet de loi relatif aux associations est adopté par le gouvernement et soumis à l'Assemblée Nationale pour adoption ;

6) L'étude sur l'observatoire de la décentralisation est terminée ;

7) L'étude sur l'association des élus locaux a été réalisée ;

8) La totalité des CRD couvertes par le projet ont bénéficié des formations dans les thèmes suivants : animation, décentralisation, alphabétisation, gestion simplifiée et passation des marchés ;

9) Tous les ADC ont bénéficié des formations.

COMPOSANTE C

Réfection et entretien des routes rurales

· Réhabilitation : 11,5 km ont été réceptionnés, soit 58% ;

· Traitement des points critiques : 13 km ont été réceptionnés sur 20 km, soit 65% ;

· La construction de 56 ml d'ouvrages de franchissement sur 76 ml, soit 74% ;

· La réception de 3 bureaux SPGR et BTGR sur 7 prévus, soit 43% ;

· L'entretien de 328 km de pistes rurales sur 328 km prévus, soit 100% ;

· L'installation, l'équipement et la formation de 132 CVEP sur 150 CVEP prévus, soit 88% ;

· La mise en place d'un Plan de Gestion Environnemental et social (PGES) de 104 ha, soit 100% de réalisation ;

· La mise à jour du fichier de la base de données du PACV ;

· La tenue des ateliers de restitution.

Voir Tableau 2

Tableau 2 : Résultats obtenus dans la composante C

Activités

Unité

Objectifs

Réalisation au 25/12/2004

TAUX Réalisation

1

Entretien mécanisé des pistes rurales

Km

328

328

100%

2

Réhabilitation des pistes rurales

Km

19,4

11,5

58%

3

Traitement de points critiques

Km

20

13

65%

3.1

Ouvrages de franchissement

MI

76

56

74%

4

Rénovation des Bureaux SPGN et BTGR

Nbre

7

7

100%

5

Installation ? équipement et formation des CVEP

CVEP

150

132

88%

6

Installation des barrières de pluie

Nbre

36

36

100%

7

Plan de Gestion Environnemental

1-Restauration des carrières

Ha

153,5

153,5

100%

2-Reboisement des carrières

Km

104,5

104,5

100%

3-Villages concernés

Nbre

186

186

100%

4-Etudes

Nbre

2

2

100%

8

Etude de la situation de référence d'impact des pistes

Unité

45

30

67%

8.1

Base de données Sit Réf

BD

2

1

50%

9

Levés géo-référenciés Pistes

Carte

1

1

100%

9.1

Base de données SIG

BD

2

1

50%

10

Mission de supervision Coordinateur et Responsable suivi évaluation

Nbre

2

2

100%

11

Atelier et internationalisation Manuel procédure DNGR.

Nbre

1

0

60%

Source : Rapport FIDA 2005.

* 1 L'ouverture de l'université Général Lansana Conté de Sonfonia en 2005 a abouti au transfert de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l'Université de Conakry pour l'Université de Sonfonia.

* 2 Ousmane Syll, `'Les échanges entre collectivités décentralisées d'Afrique subsaharienne et de l'union européenne : une réussite si la condition de la réciprocité est respectée'', Besançon (France), Mémoire de Master, Octobre 2005, p.3.

* 3 lbid., p.4.

* 4 Guèye, C. et MBaye, A., `'Décentralisation, développement local et droits humains au Sénégal'', Genève, Review Seminar, 27-28 juin 2004.

* 5 Ministère de l'Intérieur et de la Décentralisation (MID), Direction nationale de la Décentralisation (DND) `'Evaluation de la décentralisation en Guinée "- Conakry, janvier 1998, p : 3.

* 6 Parmi les programmes les plus importants nous avons : le Programme de Développement Local en Guinée (PDLG), le Programme de Renforcement des Capacités Institutionnelles (PRCI), le Programme d'Appui aux Communautés Villageoises (PACV).

* 7 Ministère du Plan, `'Enquête intégrée de base pour l'évaluation de la pauvreté (EIBEP)'', Conakry, 2003, p : 11.

* 8 Ministère de l'Intérieur et de la Décentralisation (MID), Direction nationale de la Décentralisation (DND) `'Evaluation de la décentralisation en Guinée "- Conakry, janvier 1998, p : 2.

* 9 http://www.pdm-net.org/Newsite/french/decentralisation/guinee/historique.htm

* 10 Ordonnance N° 076/PRG/SGG/86 du 25 mars 1986 portant réorganisation territoriale de la République de Guinée et instituant les collectivités décentralisées.

* 11 Ordonnance N° 092/PRG/SGG/90 du 22 octobre 1990, portant organisation et fonctionnement des communautés rurales de développement (CRD) en République de Guinée.

* 12 http://www.pdm-net.org/Newsite/french/decentralisation/guinee/historique.htm

* 13 PACV, `'Manuel d'exécution du Fonds d'Investissement Villageois (FIV)'', (S.L.), Novembre 1998, p : 19.

* 14 PACV, `'Stratégie de communication : Guide du formateur'', Conakry, 2003, p : 5.

* 15 loc. cit.

* 16 loc. cit.

* 17 Claude Ouattara., `'Développement communautaire et réduction de la pauvreté dans un contexte de décentralisation'', (S.L.), ENDSA, juin 2003, p : 4.

* 18 Ibid., Claude Ouattara., `'Développement communautaire et réduction de la pauvreté dans un contexte de décentralisation'', (S.L.), ENDSA, juin 2003, p : 5.

* 19 Dictionnaire Hachette, Edition 2003, p: 432.

* 20 Ousmane Syll, `'Les échanges entre collectivités décentralisées d'Afrique subsaharienne et de l'union européenne : une réussite si la condition de la réciprocité est respectée'', Besançon (France), Mémoire de Master, Octobre 2005, p.8.

* 21 Ousmane Syll, `'Les échanges entre collectivités décentralisées d'Afrique subsaharienne et de l'union européenne : une réussite si la condition de la réciprocité est respectée'', Besançon (France), Mémoire de Master, Octobre 2005, p.8-9.

* 22 Ibid., p.10.

* 23 Guy Bessette `'Communication et participation communautaire : Guide pratique de communication participative pour le développement'', Canada, Presses de l'université Laval, 2004, p : 13.

* 24 Guy Bessette `'Communication et participation communautaire : Guide pratique de communication participative pour le développement'', Canada, Presses de l'université Laval, 2004, p : 24.

* 25 Etienne Koulakoumouna, `'Guide pratique : Réussir la rédaction et la soutenance d'un mémoire de recherche'', Paris, Harmattan, 2005.

* 26 Ibid.

* 27 Waliyoubhés sont des érudits qui ont une grande connaissance islamique.

* 28 Les tapades sont les champs situés autour des cases. Ils sont la plupart du temps clôturés par des haies vives ou des palissades de branchage.

* 29 Il s'agit du comité FIV (Fonds d'investissement villageois), du comité de transparence et du comité de gestion des infrastructures.

* 30 Il y a trois animateurs villageois (AV) dans chaque district de la CRD. Leur choix répond à des critères dont : être capable de lire et écrire en français et en poular (caractères coraniques harmonisés), être disponible et avoir une certaine crédibilité auprès des populations.

* 31 Ces supports modernes de communication ne sont pas utilisés par les ADC dans la CRD. Selon eux, mêmes les spots publicitaires du PACV qui passent sur les ondes de la radio rurale sont rarement écoutés par les populations de Diari. Quant à la vidéo, elle est inexistante.

* 32 Il faut signaler qu'il n'y a pas de femmes comme agents de développement communautaire (ADC) du PACV dans la CRD de Diari.






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