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Le développement des compétences dans un dispositif hybride de formation, selon les approches praxéologique et située des compétences

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par Jean-Paul Droz
Université de Rouen - Master 2 sciences de l'éducation, ingénierie et conseil en formation 2008
  

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2. LA QUESTION THÉORIQUE

Afin d'interroger la notion de compétence dans le dispositif de formation de formateur d'adultes de l'institution et de déterminer en quoi les composantes du dispositif contribuent au développement des compétences des participants, nous passerons en revue le concept de compétence d'abord tel que défini par deux auteurs majeurs dans un contexte d'entreprise, Le Boterf et Zarifian. La compétence sera ensuite abordée dans le champ de la formation : dans un premier temps selon l'approche praxéologique des compétences, dans un second temps selon l'approche située et énactée des compétences.

2.1 LA COMPÉTENCE EN ENTREPRISE

2.1.1 LE CONCEPT DE COMPÉTENCE SELON LE BOTERF

2.1.1.1 BRÈVE HISTOIRE D'UNE NOTION

Emergeant dans les années 1970, le terme de compétence apparaît dans les débats entre les partenaires sociaux pour mettre en question les relations de subordinations hiérarchiques et revendiquer le rehaussement du statut des salariés, dont les performances ne doivent plus être considérées comme uniquement dépendantes des prescriptions mais aussi liées à des compétences personnelles.

Dès les années 1980, la complexification des situations de travail en lien avec des exigences accrues de compétitivité produisent de nouvelles organisations du travail dans lesquelles les compétences individuelles sont valorisées. Si jusqu'alors tout le monde semble s'entendre sur la notion de compétence, les nouvelles règles du jeu de la concurrence bousculent ce consensus. L'évidence sémantique contenue dans la notion éclate. Cette dernières ne fait plus l'unanimité. Elle est remise sur le métier.

Le Boterf s'interroge : « les entreprises et les organisations se sont toujours souciées des compétences mais ce n'est plus de la même compétence dont elles ont besoin... De quel concept de compétence les entreprises ont-elles besoin ? » (Le Boterf, 2008, p. 18), ou selon l'intitulé d'un chapitre de son ouvrage en référence: « De quelle représentation de la compétence a-t-on besoin ? » (ibidem, p. 53).

Ce questionnement témoigne de la polysémie d'une notion dont Le Boterf veut définir les contours tout en en assumant sa malléabilité. Il s'agit de trouver « une nouvelle mise en forme de la compétence pour un faire un objet d'investissement » (ibidem, p. 49), de se doter d'outils conceptuels et pratiques qui correspondent aux contingences des entreprises et des organisations et répondent aux enjeux économiques.

2.1.1.2 DÉFINITION DU CONCEPT

Le Boterf se dégage volontairement de l'approche analytique qui revient à définir la compétence par l'équation décrire=énumérer, qui se résume à établir des listes, à découper des activités en sous-activités, elles mêmes subdivisées en tâches et sous-tâches, mouvement que Le Boterf identifie à une folie analytique.

Selon l'auteur, la définition de la compétence dont les entreprises et organisations ont besoin est variable et dépendante des environnements et situations de travail. Elle évolue en fonction d'un curseur se déplaçant entre deux pôles: celui de la prescription fermée et celui de la prescription ouverte.

Le premier pôle correspond à la conception taylorienne selon laquelle le salarié est le simple exécutant de tâches routinières prescrites en amont. Ici point d'initiative de la part du travailleur mais une stricte concordance entre le prescrit et le réalisé. Est compétent celui qui applique strictement la consigne.

L'irruption de l'autre pôle, la prescription ouverte, dégage la notion de compétence de la conception taylorienne, puisqu'ici le salarié doit, par la configuration de la situation professionnelle, faire preuve d'autonomie par une gestion innovante de la complexité. Est compétent celui qui sait quoi faire et quand.

En sus d'être plastique, la notion de compétence est l'interface d'une dimension individuelle et collective. Sont mobilisées, quand on est compétent, non seulement des ressources personnelles comme les différents savoirs incorporés (connaissances, savoir-faire technique, méthodologique, relationnel, capacités cognitives, bagage expérientiel...), mais également les « ressources environnementales partagées » (ibidem, p. 62), telles que les outils d'aide, les réseaux de coopération, la veille externe (séminaires, salons professionnels...).

Comme la compétence se réfère, pour lui, à un savoir-agir dans des situations de travail particulières, Le Boterf propose une définition estimée pertinente, utile et opérationnelle pour chaque organisation et entreprise. La compétence, c'est pour la personne, un savoir-mobiliser « un ensemble de ressources appropriées personnelles... et de son environnement... pour gérer un ensemble de situations professionnelles... afin de produire des résultats... satisfaisant à certains critères de performance pour un destinataire... » (ibidem, p. 97). 

Selon Dolz et Ollagnier, cette définition place la compétence « au carrefour de la formation professionnelle, de la situation de formation et de la biographie du sujet » (Dolz et Ollagnier, 2002, p. 11). Elle nécessite de réinterroger les dispositifs de formation pour que des espaces de formation extérieurs aux cadres de référence habituel en formation soient explorés par les formateurs.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo