WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

L'engagement des jeunes étudiants en politique

( Télécharger le fichier original )
par Sébastien Bugnon Dris Lyes
Université de Strasbourg - Master 1 Sciences politiques et sociales 2008
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Université de Strasbourg

Année universitaire 2008/2009

Lyes Dris

Bugnon Sébastien

Directeur de mémoire :

Philippe Aldrin

PHD

TER :

Science politique générale

L'engagement des jeunes étudiants en politique

Sommaire :

Sommaire : 3

Introduction générale : 5

Qu'est ce que la jeunesse ? 6

Le rapport des jeunes a la politique « traditionnelle » 8

De nouvelles formes de formes de rapport au politique 10

Sujet, objet, problématique, hypothèses et méthodes 11

I. Les étudiants face au vote 14

A. L'abstentionnisme chez les jeunes 14

1. Abstention : réalité ou fiction ? 14

a) Le premier tour des présidentielles de 2007 15

b) Autres élections 17

c) Les non inscrits 18

2. Les raisons de ce niveau d'abstention 19

a) La précarisation est-elle une cause de l'abstention ? 20

b) Moins politisé / Moins confiant dans la politique : Les jeunes dans la crise de la représentation ? 25

B. Les étudiants face au vote et à l'abstention 30

1. Les étudiants face à l'abstention 31

2. Les étudiants face au vote 34

C. L'effet des diplômes 39

Conclusion de la première partie : 41

II. Les jeunes dans les partis politiques et dans les branches jeunes de ces partis 42

A. Les étudiants dans les mouvements de jeunesse des partis politique 42

1. Les mouvements de jeunesse 43

2. L'exemple du MJS 45

a) Les raisons de l'engagement 48

(1) L'entrée dans le mouvement suite à un événement 50

(2) Le sentiment de proximité 52

b) Les rapports des jeunes du MJS avec le parti socialiste 54

c) L'évolution de ses jeunes au sein du MJS et du PS. 58

B. Les jeunes dans les syndicats et associations étudiantes 61

1. Exemples 61

a) L'UNEF 61

b) L'AFGES 62

c) L'UDEES 63

2. Les raisons de l'intégration 64

3. Les activités exercées 67

Conclusion de la seconde partie 69

III. Les jeunes et la politique au Canada. 71

La province du Québec. 72

A. Les causes du désintérêt 73

B. La remédiassions par le politique 76

1. La politique du gouvernement Canadiens 76

2. La réaction du gouvernement face à ce fléau 78

a) La Préparation des futurs votants 79

b) Les objectifs de ce projet 79

c) Futur citoyen. 80

d) La démocratie par la culture 81

e) La compagne de sensibilisation dans la rue: 81

C. Comparaison 82

Conclusion 87

Introduction générale :

De nos jours les jeunes sont de plus en plus souvent décriés comme étant peu voir pas du tout intéressés par la politique. Pourtant en 2002, lors de l'arrivé au second tour de Jean Marie Le Pen, ce sont ces mêmes jeunes qui descendent dans la rue, et manifestent.

On ne peut nier la forte abstention des plus jeunes lors de différents scrutins. Par exemple, lors du premier tour des élections présidentielle de 2002, 34 % des 18 / 25 ans ne se sont pas rendus aux urnes alors que la moyenne nationale de l'abstention était de 30 %.

Alors comment expliquer cette contradiction ? S'agit-il réellement d'une contradiction où ces éléments vont-ils dans le même sens ?

Y'a t'il des jeunes plus politisés que d'autres ? Si oui, qu'est ce qui modifie la politisation ? L'école ? Le cursus scolaire dans son ensemble ?

La période de scolarisation, en particulier après le baccalauréat est souvent perçu comme étant favorable à la politisation et/ou à l'engagement militant. Alors comment expliquer le phénomène de démobilisation des jeunes critiqués par les médias et divers auteurs ? Les jeunes sont-ils réellement démobilisés face aux enjeux, entre autres politiques de ces dernières années ? Ou existe-t-il un renouveau des mobilisations ?

Pour ce TER, il est impossible d'étudier l'ensemble des ramifications reliant les jeunes aux politiques, aux associations ; d'analyser les orientations politiques et le militantisme de tous les jeunes.

C'est pourquoi nous avons décidé, pour notre seconde partie, de nous focaliser sur une fraction des jeunes : les étudiants.

Néanmoins, notre analyse ne porte pas sur l'ensemble des étudiants, mais principalement ceux qui sont engagés : soit dans un mouvement jeune d'un parti, soit dans un parti politique.

Il nous apparaît judicieux d'analyser les différents comportements de ces acteurs qui semblent les plus politisés puis de les mettre en rapport. En effet, il semble logique de confronter les points de vu de ces deux entités (étudiants militants dans les associations/syndicats universitaires et étudiants militants dans les partis) que tout semble opposées, excepté leur profond engagement.

Cette introduction va servir de base au contenu développé par la suite, c'est pourquoi elle va être découpée en trois points distincts. Nous allons tout d'abord nous demandés ce qu'est un jeune, puisqu'il s'agit d'un élément souvent débattu, ensuite grâce a quelques éléments, nous allons voir le rapport des jeunes a une politique dite « traditionnelle » et enfin nous verrons quelles sont les nouvelles formes de rapport au politique des jeunes.

Pour analyser la participation politique des jeunes, il convient en premier lieu de savoir ce qui est représenté par le terme « jeune ».

Qu'est ce que la jeunesse ?

La jeunesse selon Pierre Bourdieu

Dans le chapitre « la "jeunesse" n'est qu'un mot » du livre « Questions de sociologie»1(*), P. Bourdieu définit la jeunesse comme un enjeu de lutte de pouvoir. Selon lui, les divisions entre les âges sont arbitraires.

La frontière entre jeunesse et vieillesse est dans toutes les sociétés un enjeu de lutte. C'est, selon P. Bourdieu, par un abus de langage formidable que l'on peut établir un rapport entre des univers sociaux qui n'ont pratiquement rien de commun. « Dans un cas, on a un univers d'adolescence, au sens vrai, c'est-à-dire d'irresponsabilité provisoire : ces « jeunes » sont dans une sorte de no man's land social, ils sont adultes pour certaines choses, ils sont enfants pour d'autres, ils jouent sur les deux tableaux. (...) Un des apports intéressants du travail de Thévenot, c'est de montrer que, entre ces positions extrêmes, l'étudiant bourgeois et, à l'autre bout, le jeune ouvrier qui n'a même pas d'adolescence, on trouve aujourd'hui toutes les figures intermédiaires. »

Non seulement ces divisions sont arbitraires mais le fait de regrouper les personnes en classe d'âge l'est également

La critique des divisions entre les âges

Annick Percheron, dans "La socialisation politique"2(*) montre que les divisions par classe d'âge ne sont pas pertinentes car cet auteur démontre grâce à des tableaux statistiques qu'il n'y a pas d'effet linéaire du vieillissement qui justifierait un regroupement en classe d'âge successif.

Les jeunes acquièrent leur socialisation secondaire à l'école. Pourtant celle-ci est en partie source de la plus ou moins forte politisation des jeunes d'après les travaux de certains sociologues.

Les enjeux liés à la scolarisation

Pour P. Bourdieu, le décalage entre les aspirations que le système scolaire favorise et les chances qu'il garantit réellement engendrent une déception qui s'oppose à l'adhésion collective, donc par extrapolation au système politique, en particulier le vote.

Pierre Bréchon dans les chapitres 3 et 7 du livre " Les valeurs des jeunes : tendance en France depuis 20 ans"3(*), montre un lien de causalité entre l'âge de fin d'étude et le rapport a la politique. Plus les jeunes continuent leurs études plus ils sont enclin à parlés de la politique, à suivre l'actualité...

Maintenant que nous avons définit la jeunesse, nous allons essayer de valider ou de réfuter l'idée largement rependue que les jeunes sont dépolitisés.

Pour cela, nous allons en premier lieu voir les relations des jeunes par rapport à la politique et aux formes associées à cette dernière.

Le rapport des jeunes à la politique « traditionnelle »

Nous allons ici nous attarder aux comportements des jeunes face à des enjeux politiques dits classiques. Nous allons tout d'abord voir quel est le rapport des jeunes à la politique.

Le rapport des jeunes à la politique

La conversation politique dans les discutions des jeunes :

En 1999, 45% des jeunes de 18 à 29 ans déclarent ne jamais parler de politique, et 56 % de ces jeunes qui ne parlent jamais de politique ont arrêté leurs études avant 17 ans. Ce taux se réduit à 37 % pour ceux qui ont arrêtés leurs études après 21 ans.

Le niveau d'étude serait donc d'après Pierre Bréchon4(*), un facteur de l'intérêt à la politique.

Bien entendu le fait de ne pas parler de politique n'a pas de lien de causalité évident avec le fait de ne pas être politisé. Il est donc intéressant de voir quel rapport au vote entretiennent ces jeunes.

Les jeunes et leur rapport au vote

Le 21 avril 2002, 34 % des 18/25 ans ne sont pas allés voter lors du premier tour des élections présidentielles (la moyenne nationale étant de 30%). Le 9 juin, lors du premier tour des élections législative, ils sont 51 % à s'abstenir (la moyenne nationale étant de 36 %). Même si les jeunes ne se déplacent plus en masse dans les urnes, ils ne sont pas pour autant dépolitisés.

Les autres formes de politisations « traditionnelles »

On peut remarquer que les grèves sauvages ou les occupations de locaux, des 18/29 ans sont beaucoup plus rares que dans les années 80. Ces formes violentes sont plutôt moins pratiquées d'après Pierre Bréchon. Ils sont également majoritairement contre la dégradation des édifices publics et les grèves de la faim.

Selon Annick Percheron, dans « la socialisation politique »5(*), 27 % des 15 / 18 ans et 30 % des 18/ 24 ans seraient prêts à adhérer à un syndicat ou une organisation professionnelle. Et ils sont environs 10 % des 15 / 24 ans à être prêts à faire partie d'un parti politique.

Il semble que les jeunes ne participent pas autant que leurs aînés aux formes politiques « traditionnelles ». Il serait donc intéressant à présent d'en voir les raisons.

Les raisons de cette moindre participation

Anne Muxel dans « les jeunes et la politique : entre héritage et renouvellement »6(*) dit : « Cette crise de la représentation, le brouillage des clivages idéologiques, cette défiance à l'égard des gouvernants a des effets démultipliés chez des jeunes qui rentrent en politique et qui ne peuvent mobiliser ni les références, ni l'expérience d'un monde politique plus lisible qu'ont pu connaître leurs parents. »

Toujours selon A. Muxel, dans « La participation politique des jeunes : soubresaut, fractures et ajustement »7(*), différentes raisons expliquent l'abstention des jeunes lors des élections.

Ni la campagne de l'élection présidentielle de 2002, ni ces enjeux ne paraissaient beaucoup retenir l'attention des jeunes. De plus 76·% des 18 / 25 ans pensent que les hommes politiques sont corrompus. Et seul 24 % de cette tranche d'âge suivaient quotidiennement les élections. Selon elle les hésitations des jeunes se porteraient d'avantage sur les contenus et les enjeux programmatiques que sur l'offre pourtant diversifiée des candidats.

Pour P. Bourdieu cette dépolitisation met en cause le système scolaire dans son ensemble.

Pourtant malgré les apparences, les jeunes ne sont pas dépolitisés, ils ont juste un rapport différent a la politique que les générations précédentes.

De nouvelles formes de rapport au politique

Pour Pierre Bréchon, les jeunes seraient naturellement plus contestataires, plus idéalistes, moins prêts à des compromis. Mais selon lui les jeunes semblent un peu plus mesurés dans leur soutien à la démocratie. Même s'ils mesurent certaines faiblesses possibles de la démocratie, ils s'y montrent nettement favorables. C'est l'échec scolaire qui génère nombre d'attitude critique sociétale et institutionnelle, voir de rejet de l'autre.

La mobilisation anti Le Pen entre les 2 tours des élections de 2002

On a pu voir de nombreuses manifestations, principalement des jeunes. Les manifestations de rues étaient en premier lieu dominées par des jeunes et des étudiants, qui se sont rassemblés en signe de protestation.

D `après une enquête de BVA (institut d'étude de marché et d'opinion), pour le magazine Citato de février réalisée auprès de 579 personnes âgées de 15 à 25 ans issues d'échantillons représentatifs de la population française, interrogées en trois vagues omnibus du 8 au 16 janvier 2007, 44% des 15-25 ans seraient prêts à retournés dans la rue pour manifester contre le président du Front national, si le scénario se reproduisait. A l'inverse, 53% d'entre eux resteraient chez eux.

La remobilisation lors du scrutin du second tour de la présidentiel de 2002

On remarque que l'abstention des plus jeunes se réduit de façon significative, et contrairement au premier tour ne marque plus de différences avec leurs aînés.

Le CPE

Au mois de mars 2006 des milliers de jeunes de toutes origines se sont mobilisés contre le Contrat Première Embauche.

Les émeutes des banlieues de novembre 2005

Pour Gérard Mauger8(*), il s'agit d'une révolte « proto-politique » : cette émeute a eu lieu sans aucun mot d'ordre, sans organisation ni porte-parole.

Les autres formes de politisation

Plus de 60 % des 15/ 17 ans sont prêts à faire partie d'une association pour les droits de l'homme ou pour la défense de l'environnement.

La grève, les manifestations et les pétitions sont des moyens acceptés par plus d'un jeune sur deux ayant 16 à 22 ans selon Annick Percheron.

Sujet, objet, problématique, hypothèses et méthodes

Il semblerait que la participation des jeunes se fasse plutôt dans des mobilisations ponctuelles que dans une participation constante. Néanmoins certains jeunes, certes ce n'est pas une majorité passent une part importante de leur temps à défendre leurs idéaux et c'est à ces jeunes là que l'ont va s'intéresser pour notre TER.

Nous allons donc nous intéresser aux jeunes (c'est à dire moins de 25 ans d'après la plupart des statistiques), et plus précisément aux étudiants puisqu'ils sont perçus comme la masse la plus politisée parmi ces jeunes (Il s'agit de l'une des choses que nous allons essayés de démontrer dans ce TER).

Nous allons donc essentiellement axer notre étude sur les jeunes étudiants de moins de 25 ans ayant un fort engagement. L'intérêt du sujet est de penser la spécificité de la participation politique des jeunes étudiants et voir si la participation de cette catégorie est différente de celle des autres catégories de jeunes, mais également aux autres catégories de la population.

Depuis trente ans, un des enjeux principaux de la science politique a été d'apporter une explication au dit « retrait des jeunes de la politique ».

Notre sujet est donc « le rapport à la politique des jeunes étudiants ». Nous avons choisi comme problématique : «  Comment agissent les étudiants dans la vie politique actuel ? Quel est le niveau de leur participation ? Sont-ils hors du jeu politique ? En sont-il exclus ou refusent-ils d'y rentrer ? Leur faible implication est-elle démontrable où s'agit-il de préjugés ? »

De plus, deux autres questions seront abordées, car il nous semble intéressant de savoir ce qui cause cet engagement politique auprès des étudiants ; mais également de savoir quel est le rapport de la scolarisation.

Pour voir cela notre plan va se diviser en trois grandes parties. Tout d'abord nous allons voir le rapport des jeunes étudiants (18 - 25 ans) au vote ; puis dans une seconde partie nous verrons leurs engagements en particulier dans le MJS (Mouvement Jeune Socialiste) ainsi que dans les syndicats étudiants. Enfin nous termineront par une étude, puis une comparaison avec les jeunes au Canada, plus précisément à Montréal, puisque Lyes Dris y a passé plus d'un mois. Son expérience peut donc nous permettre certaines comparaisons avec les étudiants français.

Les hypothèses :

Pour réaliser ce TER nous avons plusieurs hypothèses de départ. D'abord nous pensons que les étudiants sont plus politisés et donc favorable au vote, à l'engagement politique que les jeunes hors du système scolaire. Cela s'explique par le fait que les étudiants possèdent un meilleur capital culturel et politique, ainsi que davantage de temps libre que les travailleurs.

Nous nous sommes également moins intéressés aux étudiants faisant des études de « sciences dures » pour privilégier les étudiants en sciences humaines, sociales ...

En seconde hypothèse, nous pensons que pour étudier les étudiants il est parfois nécessaire d'analyser le comportement des non étudiants et des écrits sur les « jeunes » en général.

Troisième hypothèse : nous avons effectué un questionnaire et analyser les résultats. Nous ne prétendons pas l'avoir distribué à un échantillon représentatif, mais espérons que les résultats seront représentatifs car distribués à un nombre relativement important de personnes (96 étudiants).

La quatrième hypothèse est que les personnes interrogées lors des entretiens sont plus ou moins représentatives.

La méthode :

Pour ce TER, nous avons utilisés différentes méthodes d'enquêtes, estimant qu'utiliser qu'une seule méthode rendrait les résultats trop aléatoires, mais également par soucis de temps.

Nous avons effectués plusieurs entretiens individuels. Pour les réaliser nous avons prie des personnes volontaires, donc souvent impliquées un minimum en politique. Ces entretiens ont été faits séparément par soucis de temps. A l'aide d'un dictaphone nous avons retranscrit les plus intéressants (par faute de temps). Il s'agissait d'entretiens directifs où nous posions des questions précises.

De plus, nous avons effectués un entretien collectif au Mouvement des Jeunes Socialistes de Strasbourg (MJS), celui-ci prenant plus l'aspect d'un tour de table que d'un véritable focus groupe.

Enfin pour dans le souci de réponses plus quantitatives ; nous avons effectué un questionnaire remplis par une centaine de personnes (96 étudiants exactement). Nous allons nous servir de ce questionnaire tout au long de ce TER.

I. Les étudiants face au vote

Selon les médias, l'abstention chez les jeunes est très élevée. Nous allons brièvement voir ce qu'il en est réellement ; puis nous étudierons si ce constat est également valable pour les étudiants, avant de conclure par une analyse des différences socioprofessionnelles ou autres pouvant expliquer les différents rapports au vote.

A. L'abstentionnisme chez les jeunes

D'abord nous allons utiliser un sondage effectué pour : GRAINES DE CITOYEN par l'IPSOS (institut de sondage) du 23 au 30 novembre 2006 sur un échantillon de 800 jeunes âgés de 18 à 25 ans, constituant un échantillon représentatif de la population française de cette classe d'âge avec un questionnaire auto administré par Internet (Panel Ipsos) en utilisant la méthode des quotas : sexe, âge, profession du chef de famille, catégorie d'agglomération et région.

1. Abstention : réalité ou fiction ?

Quand on regarde les entretiens que nous avons réalisés, on peut se demander s'il est exact que les jeunes votent moins que leurs aînés. En effet, Marie-Cécile, étudiante en troisième année d'histoire à l'université de Strasbourg prétend voter « Toujours ! Pour l'instant je n'ai encore loupé aucune élection. Mais ça fait pas longtemps que je vote » et quand on lui demande si elle compte aller voter aux élections européennes, elle répond « Ouai, en juin j'irais ».

Pour Sophie, étudiante en troisième année d'AES à Mulhouse : « Il faut voter car c'est notre devoir de citoyen ». Elle ne semblait guère intéressée par la politique pourtant elle déclarait toujours voter pour le même parti et déclare attacher de l'importance au droit de vote.

Pour Eve, doctorante en droit à Strasbourg, âgé de 30 ans nous dira « mais par contre pour aller voter. Vous devez être inscris dans les lites électorales. Si vos parents ne vous en pas dit qu'il faut s'inscrire avant le mois de décembre sinon, vous ne pouvez pas voter en mars. Les gens sur le moment, ils ont envie de voter mais ils ne vont pas le faire. Et l'année suivante, ils seront obligés, mais ils ne l'auront pas fait. Donc en fait, il faudrait les inciter à respecter les règles institutionnelles de la politique. »

a) Le premier tour des présidentielles de 2007

Ce sondage effectué par l'IPSOS a posé la question suivante à ceux qui sont inscrits ou ont l'intention de s'inscrire sur les listes électorales, soit 97% de l'échantillon : « Le premier tour de l'élection présidentielle aura lieu le 22 avril 2007. Vous personnellement... » 9(*)

 

Ensemble
%

Vous êtes tout à fait certain d'aller voter

75

Il y a de grandes chances pour que vous alliez voter

19

Vous n'êtes pas vraiment certain d'aller voter

5

Vous êtes tout à fait certain de ne pas aller voter

1

Ne se prononce pas

-

 

100

D `après ce sondage réalisé par l'IPSOS (il s'agit d'un institut de sondages français et une société internationale de marketing d'opinion, créé en 1975), 94 % des jeunes de 18 à 25 ans étaient sûrs ou avaient de grandes chances d'aller voter au premier tour de l'élection.

Ce chiffre semble néanmoins assez loin de la réalité et pose une fois de plus la question de la scientificité des sondages.

Il semble avec de tels chiffres judicieux de voir ce qu'il s'est réellement passé ce 22 avril 2007 chez les jeunes en nous basant sur deux sondages post électoraux : l'un de l'institut Louis-Harris pour Libération effectué sur 1503 personnes le 21 mars 2004 ; l'autre de la SOFRES pour UNILOG/LCI/RTL/Le Monde auprès de 2000 électeurs les 22 et le 23 mars. Les résultats portent donc sur l'ensemble du territoire10(*).

Selon ces deux sondages, l'abstention des jeunes de 18 à 24 ans est de 40% selon Louis-Harris et de 52% selon la Sofres. Elle reste supérieure à la moyenne nationale qui est de 38 % mais est en diminution par rapport à 1998. Avec ces deux sondages, on observe un effet d'âge très clair sur l'abstention qui diminue quand l'âge augmente.

On peut expliquer la grande différence entre ces sondages par la méthode des sondages. En effet le sondage IPSOS, est réalisé à partir d'un questionnaire auto-administré par Internet. C'est donc en règles général des personnes intéressées au moins un peu par la politique qui y ont répondu, sans oublier qu'une propension de jeunes a tendance à ne pas vouloir avouer leur abstention.

On peut quand même conclure sur ces sondages que les jeunes voient l'importance d'aller voter s'ils prétendent majoritairement être sûrs d'aller voter. Néanmoins en pratique, ce n'est pas vraiment le cas.

Nous venons de voir le cas du premier tour de la dernière élection présidentielle en date ; à présent nous allons nous intéresser à d'autres élections.

Pourtant, d'après les questionnaires que nous avons réalisés auprès de 96 étudiants de la faculté de Strasbourg11(*), on peut noter que 58 étudiants ont déclarés avoir votés pour les élections présidentielles de 2007, alors que seul 7 ont déclarés ne pas avoir voté (nous avons exclus pour ce calcul l'ensemble des personnes d'origine étrangère n'ayant pas le droit de vote ainsi que étudiants mineurs lors de l'élection). On peut donc noter que 89,23 % des étudiants ayant la possibilité de voter, interrogés ont déclarés être allés aux urnes.

Néanmoins, ce questionnaire ne repose sur aucune base représentative et ne se veut qu'indicatif. Ce fort taux peut s'expliquer par différents aléas dont la non-représentativité, ainsi que par la subjectivité des personnes interrogées ne souhaitant pas toujours s'exprimer honnêtement.

b) Autres élections

Lors du premier tour des élections présidentielle de 2002, 34 % des 18 / 25 ans ne se sont pas rendu aux urnes alors que la moyenne nationale de l'abstention est de 30 % selon Anne Muxel dans « La participation politique des jeunes : soubresaut, fractures et ajustements ». 12(*)

Anne Muxel est sociologue au CNRS, directrice de recherche au CEVIPOF (Centre d'Etude de la Vie Politique Française).

On peut également noter que selon cet auteur, 45 % de ceux qui se sont abstenus au premier tour ont récidivés au second. Mais l'abstention des jeunes ne marque plus aucune différence avec les catégories plus âgées.

Que reste-t-il lors des élections législatives de 2002 ? Toujours selon les chiffres donnés par Anne Muxel, plus de la moitié (51%) des 18/25 ans sont restés en dehors de la décision électorale contre 34 % pour les plus de 30 ans.

Le référendum du 29 mai 2005 pour la constitution européenne a selon Anne Muxel, permis de vérifier la règle qui veut que l'abstention des moins de 25 ans soit en moyenne 10% plus élevée que pour l'ensemble des électeurs.

On remarque donc que quelle que soient les élections les jeunes votent toujours moins que leurs aînées.

D'après les questionnaires que nous avons réalisés auprès de 96 étudiants de la faculté de Strasbourg13(*), on peut noter que 61 étudiants ont l'intention d'aller voter aux élections européennes, alors que 9 ont déclarés ne pas avoir l'intention de voter à ces élections. Le pourcentage d'intention de participation serait donc de 87,14% soit un peu moins que pour les élections présidentielle, mais toujours d'avantage que le laissent supposer les médias.

c) Les non inscrits

Il existerait deux sortes de non-inscription ; la non-inscription volontaire, et la non-inscription subie. En 1995, l'INSEE estime à 9 % le taux de non inscrit parmi les électeurs potentiel soit environs 4 millions de personnes. Néanmoins, l'âge est une variable discriminante. En effet le taux monte à 20 % chez les 18/25 ans.

Selon Florence Haegel14(*), chargée de recherche au CEVIPOF (Sciences PO-CNRS). C'est, en effet, parmi les classes d'âge les plus jeunes que l'on compte le plus grand nombre de non inscrits sur les listes électorales. Le franchissement du seuil symbolique des 18 ans n'entraîne pas automatiquement le passage à l'acte électoral et, en particulier, celui de l'inscription préalable sur les listes électorales de la commune de résidence. Outre les régulières campagnes tentant de convaincre de l'importance du vote, une mesure pour tenter de renforcer la participation des jeunes électeurs au processus électoral a été prise en octobre 1997. Elle permet une inscription automatique des jeunes venant d'accéder à la majorité.

Pour quelle raison les jeunes sont les plus exposés à la non-inscription ? Tout d'abord à cause de la mobilité géographique (études supérieur, obtention du premier emploi...).

Aujourd'hui il y a un problème avec la mesure de 1997, en effet même si les jeunes sont inscrits d'office il faut se réinscrire lorsqu'on change de bureau de vote. De plus, même inscrites les personnes ne s'intéressant pas à la politique ont peu de chance de se déplacer aux urnes.

D'après les questionnaires que nous avons réalisé auprès de 96 étudiants de la faculté de Strasbourg15(*), sur les cites de l'Université Robert Schumann, l'Université March Bloch, l'Université Louis Pasteur, ainsi qu'au Palais Universitaire, on peut noter que 11 étudiants ne sont pas inscrit sur les listes électorales (parfois car l'étudiant était étranger et donc ne peut pas s'inscrire). Néanmoins, on peut également remarquer que 15 étudiants ne se sont pas inscrits, certainement après avoir déménagé. Ils sont inscrits sur les listes électorales d'une commune dans laquelle ils n'habitent plus.

En effet même s'ils sont inscrits automatiquement dès leur majorité, les étudiants sont parmi les plus mobiles, car ce déplacent souvent dans le cadre de leurs études, ce qui cause des non-inscriptions involontaires. En effet, 10 de ces 15 étudiants se disent « assez » ou « beaucoup » intéressés par la politique et un seul ne se dit qu'un peu intéressé.

Nous venons de voir que lors des élections la participation est d'environ 10 % de moins que celle des plus de 30 ans. Et cela sans compter le nombre de non inscrit également supérieur chez les jeunes. Quelles sont les raisons pouvant justifier de ce décalage ?

2. Les raisons de ce niveau d'abstention

En 2006 et 2007, le CEVIPOF (Centre de Recherches Politiques de Science Po) réalise une grande enquête électorale académique : « Le Baromètre Politique Français » (BPF) qui est à ce jour le dispositif d'enquête électorale le plus complet jamais réalisé en France.16(*)

Pour cette enquête ; différents sociologues ont travaillé, et on peut trouver différentes raisons à ce niveau d'abstention chez les jeunes.

Tout d'abord, Anne Muxel, dans « les français et la participation politique »17(*) remarque, que le vote est de loin, toujours considéré comme l'outil par excellence d'expression démocratique, capable d'influencer les décisions politiques. Pour 59% des Français, c'est le moyen le plus efficace. Cette priorité accordée à l'acte électoral est d'autant plus forte que la population est âgée. En revanche, la référence au vote reste majoritaire mais de façon moins prononcée dans les classes d'âge les plus jeunes. Seul 53% des plus jeunes (18/24 ans) le désignent en premier choix.

Cela montre bien que plus d'un jeune sur deux estime que la participation lors des scrutins peut influer sur les décisions politiques.

Ce texte montre également que la manifestation est davantage privilégiée par les jeunes générations et apparaît en retrait dans les réponses des plus âgés. En effet, 20% des 18-24 ans la cite en premier. Cependant, la faible attractivité des partis politiques se confirme et les français n'accordent qu'une très faible place à l'activité militante.

La participation non conventionnelle excluant le vote l'est davantage par les générations les plus jeunes (32% des 18-24 ans). Même si la majorité des jeunes ne remet pas en cause les fondements de la démocratie représentative, organisés à partir de la décision électorale, une partie d'entre eux expérimente, selon Anne Muxel, d'autres modalités d'action.

a) La précarisation est-elle une cause de l'abstention ?

Selon différents sociologues, les jeunes sont les premiers touchés par la précarité, ce qui expliquerait leur méfiance vis à vis des hommes politique et de l'importance du droit de vote. La première cause de cette précarité ; le chômage chez les jeunes.

Selon le Mouvement des Jeunes Communiste de France (MJCF) le taux d `emploi des jeunes diplômés en 2009 serait de 30% contre 60 en 2008. De plus, toujours selon ce mouvement, le taux de chômages de 15/24 ans fin 2008 était de 21.2 % soit 650.000 chômeurs de moins de 24 ans. Enfin, ils argumentent sur le fait que 8% de ceux qui ont emplois perçoivent un salaire inférieur au seuil de pauvreté, soit 750 euros.

L'enquête du CEVIPOF cité plus haut permet un retour sur cette question. En effet ; Bruno Cautres et Sylvain Brouard ont écrit un article : « Chômage et attitude politique » traitant de la question.18(*) Ce document se réfère à diffèrent chiffres situant le chômage des jeunes (15/29ans) à environs 17%.19(*) La moyenne étant légèrement sous les 10 % pour l'ensemble de la population. Pour ces auteurs on trouve dans la tradition sociologique, deux idées centrales à propos de l'expérience vécue du chômage. Lazarsfeld en 1932 (Les chômeurs de Marienthal) avait déjà tracé les perspectives de ces deux idées qui sont :

« Le chômage est un `stigmate' qui marque de manière indélébile l'ensemble de l'expérience vécue des individus qui le connaissent : il y a un effet irréparable et durable de l'expérience du chômage même pour ceux qui retrouvent les chemins de l'emploi ».

«  Le chômage est envisagé comme un pan d'une situation forcément dichotomique opposant les chômeurs aux non chômeurs, non seulement du point de vue de leurs intérêts respectifs sur le marché du travail mais aussi du point de vue de leurs attitudes sociales et politiques ».

Selon Anne Muxel avec la collaboration de Viviane Le HAY, dans « La jeunesse dans la crise du CPE, un an avant l'élection présidentielle de 2007 : protestation, politisation, défiance, distance ? »20(*). Dans ce texte on trouve le graphique ci dessous qui montre le malaise politique et social des jeunes. Selon ces auteurs les jeunes partagent avec leurs aînés une « vision assez équivalente d'une France en déclin ».

Selon les auteurs, les jeunes ne font qu'accuser les tensions sociales et politiques entretenus par le chômage. Ils seraient plus traversés que leurs aînés par un conflit entre les valeurs et les idéaux et entre la reconnaissance de la nécessité de mener des reformes. Cela c'est vu lors de la mobilisation contre le CPE qui a mis sur le devant de la scène politique la jeunesse. Les jeunes sont de plus en plus protestataires et se font entendre dès qu'une réforme touche au système éducatif, aux formations ou à l'emploi.

Cependant pour Bruno Cautres et Sylvain Brouard, l' « effet chômage » aurait tendance à affecter davantage les personnes plus âgées. Pourtant selon une enquête réalisée lors de la vague 2 de ce Baromètre Politique Français, entre le 11 et le 26 septembre 2006, la variable de l'âge n'avait que peut d'incidence sur la préoccupation pour la question de l'emploi.

En effet 30.9 % des 18/24 ans cite l'emploi comme premier problème. La moyenne toute catégorie d'âges confondus étant de 32.9 %.

Dans leur conclusion, ces auteurs remarquent que « l'ampleur du chômage de masse en France et plus encore sa durée dans le temps a « banalisé » l'expérience sociale que la perte d'emploi constitue ». Dans ces études les auteurs trouvent de « nombreuses continuités entre attitude politique des actifs et des chômeurs ». Pour eux : « il n'y a pas de liaison très forte entre le vécu du chômage et des comportements d'action collective comme faire grève ou manifester ». En conclusion notre hypothèse de départ laissant penser que la précarité et en particulier le chômage sont des éléments déterminants de l'abstention et de la non-participation électorale, semble selon cette étude totalement fausse.

On peut constater en conclusion que le chômage et la précarité n'ont qu'un faible impact sur l'abstention, mais néanmoins cet impact n'est pas nul.

Le chômage et la précarité concernant également les étudiants en particuliers ceux dont les parents ne peuvent subvenir à leur besoin, il nous semblait logique que le rapport des étudiants au chômage avait les même effets que pour les non étudiants.

Pourtant, selon Annick Percheron, dans « La socialisation politique »21(*), la situation sociale des jeunes serait caractérisée par la précarité. Ils seraient touchés par l'allongement de la durée des études, du chômage ainsi que de la précarisation de l'emploi. Ainsi pour Anne Muxel, cela expliquerait que la socialisation politique des jeunes est plus « expérimentale » et ce tournent d'avantage vers des actions concrètes et ciblées, par exemple le CPE, les manifestations anti Le Pen...

De plus selon de nombreux auteurs les jeunes seraient moins politisés et moins confiants dans la politique, en particulier envers les hommes politiques.

Avec le sondage que nous avons réalisé, nous estimons que les personnes dans les situations les plus précaires sont les boursiers. Bien entendu ce ne sont pas les seuls, mais le fait d'être ou non boursier est un indicateur du niveau de ressource.

Donc, nous avons comptabilisé le nombre de répondant boursier ; celui-ci est de 32, soit environ le tiers des répondants. On peut à présent ce demander si ces étudiants boursier sont plutôt ou plutôt pas politisés.

Sur ces 32 personnes, 9 ont refusé de dire de quel parti ils se sentent le plus proche, soit 28,12% des étudiants boursier.

De plus, sur ces 32 étudiants, seuls 7 déclarent regarder « souvent » ou « très souvent » des émissions politiques, soit 21,87%.

8 étudiants ont déjà assistés à un meeting politique, soit 25%.

Enfin ils sont 23 à déclarer s'intéresser « assez » ou « beaucoup » à la politique, soit 71,87%.

Néanmoins pour que ces chiffres signifient quelque chose, il faut les comparer avec les 64 non-boursiers.

Si 28,12% des étudiants boursier ont refusé de dire de quel part ils étaient proches, chez les non-boursiers, ils sont : 19 sur 64, soit 29,68%, un chiffre légèrement supérieur à celui des étudiants boursiers.

Ils sont 27 sur 64 à déclarer regarder « souvent » ou « très souvent » des émissions politiques, soit 42,19% ; soit beaucoup plus que les étudiants boursiers.

20 étudiants on déjà assisté à un meeting politique, soit 31,25 %, soit plus de 6% de plus que les étudiants boursiers.

Enfin, ils sont 47 à déclarer s'intéressé « assez » ou « beaucoup » à la politique, soit 73,43 % ; une nouvelle fois au-dessus des étudiants boursiers.

D'après les chiffres que nous venons de voir, nous pouvons penser que même si le fait d'être boursier n'est pas un élément de dépolitisation, il semblerait qu'il soit au moins un élément de moindre politisation (en tout cas d'après les résultats du sondage que nous avons effectué).

b) Moins politisé / Moins confiant dans la politique : Les jeunes dans la crise de la représentation ?

Pour Recham étudiant en première année de comptabilité les jeunes « ne sont pas trop impliqués. Ça dépend, ça dépend de l'âge, du niveau d'études. On voit plus ils sont âgés, plus ils d'impliquent. Moi c'est ce que je vois. Je vois, que quand on est jeune a peu près 17, 18 ans on n'est pas trop cette envie de la politique on reste un peu a l'écart, et s'occuper d'autres préoccupations en fait. Lorsqu'on a plus du genre 21, 22 ou 23 ans on commence un peu plus à s'y intéresser et prendre parti et être membre d'un parti politique ».

Mais qu'en ai t'il réellement ?

Selon Pierre Bréchon, dans le chapitre 3 « moins politisés, mais plus protestataires » du livre « Les valeurs des jeunes tendances en France depuis 20 ans »22(*), la fréquence des discutions politique d'un jeune (18/29 ans) avec ces amis est en recul. En effet ils étaient 13 % des 18/29 ans ont déclaré parler souvent de politique avec leurs amis, alors qu'en 1999 ils n'étaient plus que 8 %. Durant la même période, le nombre de jeunes ne parlant jamais de politique avec ses amis a augmenté de 10 %, passant de 34 % en 1981 à 45 en 1999.

Cela n'est pourtant pas une valeur sur, Marie Cécile, jeune étudiante en Histoire répond « Non, vaut mieux pas trop, en général, je ne suis pas trop d'accord avec les autres gens ; donc c'est plutôt un sujet de conflit qu'un sujet de discussion » quand on lui demande si elle parle de politique avec ses amis.

Toujours selon cet auteur, l'indice de politisation élevé serait en relatif recul passant de 37% en 1990 à 33% 1999. Les jeunes (18/29 ans) suivraient également moins l'actualité que leurs aînés. 38 % des 18/29 suivraient quotidiennement l'actualité politique, alors qu'ils sont 77 % des plus de 60 ans et la moyenne est de 58 %.

Selon Anne Muxel « la participation politique des jeunes : soubresauts, fractures et ajustements »23(*), les 18/25 ans avant le premier tour de l'élection présidentielle étaient 33 % à avoir un intérêt élevé pour la politique. La moyenne étant de 42%. On peut également noter que seul 24 % de ces 18/25 suivent régulièrement la campagne présidentielle (la moyenne est de 38%). Ils sont également 76 % à penser que les hommes politiques sont corrompus (la moyenne nationale étant de 28 %) et ils ont l'intention de s'abstenir à 34 % (la moyenne étant de 28%).

On peut donc déduire que les jeunes se caractérisent par une politisation moins importante que leurs aînés, et une méfiance accrue envers les hommes politiques.

Nous allons à présent essayer de voir si les jeunes électeurs ont un problème de confiance vis a vis de la vie politique à l'aide d'un document du CEVIPOF écrit par Anne Muxel ; « Les jeunes nouveaux électeurs face à l'élection présidentielle du printemps 2007 »24(*).

Selon elle, depuis l'élection présidentielle précédente, il y a près de 3 millions de nouveaux électeurs, dont les 2/3 sont scolarisés. 77 % d'entre eux considèrent le fait d'aller voter comme « extrêmement » et « très important » pour le bon fonctionnement de la démocratie.

Toujours selon cet article, 58 % des 18/24 ans interrogés considèrent que « c'est le moyen le plus efficace pour peser sur les décisions concernant le pays ».

Pour elle, il y a une crise de la représentation politique qui sévit en France depuis une quinzaine d'années. Elle définit celle-ci par un « niveau élevé de défiance à l'encontre de la classe politique, affaiblissement des identifications partisanes et plus grande volatilité des choix électoraux, redéfinition des clivages politiques traditionnels et de leur articulation à la bipolarisation gauche droite, attractivité des formations hors système et diffusion des comportements protestataires. S'ajoutent à cela l'existence d'une compétition particulièrement serrée entre les deux grands candidats ainsi qu'un climat de politisation de la campagne ».

L'avantage de cette enquête réalisée par le CEVIPOF est qu'elle, selon l'auteur « permet d'évaluer l'évolution des attitudes politiques et des opinions de ces futurs premiers électeurs sur une année.

Ce texte permet d'en savoir plus sur les attitudes des jeunes mais permet également de comprendre leur participation ou leur abstention. Le tableau ci après est pour cela très intéressant.

D'après le tableau 1 (cf. annexe), on peut donc remarquer deux choses fondamentales :

Premièrement, que tout au long de la période plus de 60 % des jeunes interrogés n'ont pas confiance dans les deux principaux partis pour gouverner la France.

De plus on voit clairement l'effet des élections présidentielles qui politise une partie des jeunes électeurs. Cela se traduit par une hausse de l'intérêt pour la politique des jeunes ainsi qu'une baisse du nombre de jeunes ne se positionnant ni à gauche ni a droite.

D'après le sondage effectué pour : GRAINES DE CITOYEN par l'IPSOS du 23 au 30 novembre 2006 sur un échantillon de 800 jeunes âgés de 18 à 25 ans, constituant un échantillon représentatif de la population française de cette classe d'âge avec un questionnaire auto administres par Internet (Panel Ipsos) en utilisant la méthode des quotas : sexe, âge, profession du chef de famille, catégorie d'agglomération et région25(*) ; 79 % des votant ont une mauvaise opinion des hommes et femmes politique dont 15 % une très mauvaise opinion.

Néanmoins, ils sont 79% à juger que les partis politiques sont indispensables dans une démocratie. Mais ils ne sont que 25 % à penser que les partis politiques accordent dans leur organisation et leur fonctionnement une place importante aux jeunes qui y adhèrent et 13 % pensent que les hommes et les femmes politiques sont à l'écoute des préoccupations des jeunes.

On peut également noter que les jeunes sont souvent critiques envers le système de vote même s'ils sont très favorables à la démocratie. Ainsi Marie- Cécile, étudiante en troisième année d'histoire dit « Je ne comprends même pas qu'on puisse envisager comme vote (en parlant de ceux qui ont voté pour J-M Le Pen). Ouai, il y a des gens qui y connaissent tellement rien, il vaut mieux s'informer, forger une opinion par soi même », et quand on lui demande si certaines personnes devraient être privé du droit de vote, elle répond : « Ouai, franchement ouai ! Je pense que les gens qui y connaissent rien ... Il faudrait qu'il y'ait des cours en fait de politique. Dans les classes, dans les petites classes.

Pas des cours qui te diraient quoi voter, mais qui t'expliqueraient comment ça marche. Parce que les gens, voilà c'est terrible. Il y a des gens qui ne connaissent pas la différence entre la gauche et la droite. Ouai je pense qu'on devrait interdire le droit de vote à certaines personnes. »

De plus quand on lui demande si on devrait empêcher certaines personnes de se présenter, elle répond « Ah oui, clairement. Je pense que l'extrême droite; enfin les propos raciste sont interdit donc la ...

Donc j'interdirais certains partis d'extrême gauche pour les mêmes raisons. »

D'ailleurs, selon une enquête de BVA réalisée auprès de 579 personnes âgées de 15 à 25 ans issues d'échantillons représentatifs de la population française, interrogée en trois vagues omnibus du 8 au 16 janvier 200726(*) ; « 50% des jeunes de cette tranche d'âge, qui n'ont pas tous le droit de vote, approuvent par ailleurs l'idée d'empêcher Jean-Marie Le Pen de se présenter, au motif qu'il représenterait un trop grand danger pour la démocratie, contre 46% qui y sont opposés. »

Marie-Cécile est très critique envers le système électoral, pourtant elle se déclare assez intéresser par la politique et déclare voter à chaque élection. Pourtant elle est très représentative de la critique des jeunes actuelles face au système ! En particulier depuis le 21 avril 2002.

D'après un sondage effectué pour : GRAINES DE CITOYEN par l'IPSOS du 23 au 30 novembre 2006 sur un échantillon de 800 jeunes âgés de 18 à 25 ans27(*), 72 % des jeunes interrogés estiment que le Front national représente un danger pour la démocratie. Cela montre bien l'attachement à la démocratie. On peut comprendre l'indignation de certains jeunes se demandant « comment une démocratie peut-elle laisser une place à des personnes allant à son encontre ?».

On peut également noter que Recham, étudiant en première année de comptabilité pense que le Front-National représente un danger, « parce que c'est un parti qui... qui... pour moi qui on a collé a juste titre une étiquette de racisme. Je pense que c'est totalement justifié à cause des propos qu'il tient. Et pour moi le racisme n'a rien à faire dans une démocratie ».

Pour Anne Muxel, dans l'ouvrage «  L'expérience politique des jeunes »28(*), affirme que les jeunes ne sont pas dépolitisés mais entretiennent un rapport différent à la politique.

On peut donc en déduire que l'abstention des jeunes est entre autre dû à ces deux facteurs. Une politisation plus faible que leurs aînés et une confiance moindre dans les hommes politiques.

On peut également rappeler que les élections présidentielles ne sont pas les élections ou l'abstention des jeunes est la plus massive. Ceux-ci sont moins présents aux élections municipales et européennes.

Enfin, dans le sondage que nous avons réalisé sur 96 étudiants, nous avons demandé s'ils pensent « que les hommes politiques tiennent leur promesse », et s'ils pensent que «  les hommes politiques cherchent à améliorer la situation sociale ».

Parmi les 84 réponses, 19 pensent que les hommes politiques ne tiennent « pas du tout » leurs promesses (22,61%) ; 27 pensent « un peu » (32,14%) ; 33 répondent « moyennement » (39,29%) et enfin 5 répondent « assez » (5,95%). On peu remarquer qu'aucun sondé aura répondu « beaucoup » à cette question.

Parmi les 85 réponses à la question demandant si les hommes politiques cherchent à améliorer la situation sociale, 6 répondent pas du tout (7,06%) ; 17 répondent « un peu » (20%) ; 21 répondent « moyennement » (24,71%) ; 9 répondent « assez » (10,59%) ; 2 répondent beaucoup (2,35%) et 30 estiment que c'est le cas seulement pour certains hommes politique (35,29%).

On peut donc estimer que la désaffection des hommes politique par les étudiants est quand même assez importante, en effet, ils sont plus d'un sur deux à penser qu'ils ne tiennent pas ou que peu leurs promesses, et ils sont moins de 15% a estimer que les hommes politiques cherchent vraiment à améliorer la situation sociale (« assez » et « beaucoup »).

Malgré cette confiance plus que réduite, on peut se demander comment les étudiants réagissent face eu vote ainsi que face à l'abstention.

B. Les étudiants face au vote et à l'abstention

Maintenant que nous avons vu dans un cadre plus général les jeunes par rapport au vote et à l'abstention, cela dans le but de différentier où d'assimiler les étudiants à ces catégories très hétérogènes que sont les jeunes ; nous allons nous intéresser aux étudiants.

Qu'est ce qu'un étudiant ? Étudiant est un mot dérivé du latin studere qui signifie «s'appliquer à apprendre quelque chose » et désigne plus particulièrement les personnes faisant un cursus secondaire. Pour ce TER on s'intéresse aux post-bacs qui sont toujours dans le système scolaire et âgé de moins de 25 ans.

Régis Bigot, dans « Evolution des valeurs des jeunes entre 1976 et 2006 »29(*)constate que 71 % des jeunes de 18/19 ans sont lycéen ou étudiant, « le taux chute à 32 % entre 20 et 24 ans, puis à 4% dans la tranche d'âge 25/29 ans ».

L'âge des étudiants que nous avons fixé, semble donc être l'âge où le nombre d'étudiant est le plus nombreux, donc certainement le plus représentatif.

Tout d'abord nous allons regarder comment se comporte les étudiants face à l'abstention et nous comparerons avec les résultats précédents concernant les jeunes.

L'abstention chez les étudiants est-elle moins forte que dans la catégorie des jeunes. Les raisons de l'abstention sont-elles différentes ? Nous allons essayer de répondre à ces diverses questions. Les étudiants votent-ils différemment de la catégorie « jeune »  dans son ensemble, s'investissent-ils autant ? Voilà toutes les questions que nous nous sommes posé avant d'aborder cette partie.

On remarquera également que pour cette sous-partie le nombre d'ouvrage disponible est beaucoup plus réduit que lorsqu'on s'intéresse à la classe des jeunes. En effet les travaux concernant spécifiquement les étudiants ont été beaucoup plus difficiles à trouver.

1. Les étudiants face à l'abstention

Tout d'abord rappelons que les étudiants que nous avons interrogés sont largement favorable au vote, mais certains critiquent néanmoins le mode de fonctionnement pensant que certaines personnes devraient être privés du droit de vote et certains candidats ne devraient pas pouvoir ce présenter.

On remarque donc une coupure entre d'un côté la nécessité ressentie du vote et d'autre part les critiques sur la méthode.

Alain Lancelot, dans « L'abstentionnisme électoral en France »30(*), considère la participation comme un acte de conformité sociale et suppose qu'une faible intégration à la communauté conduit à l'abstention. Or les étudiants sont intégrés d'abord dans le cursus universitaire (ou autre), et donc on peut supposer qu'ils auraient moins de mal à s'intégrer que les chômeurs de longue durée, etc....

Le document le plus utile que nous ayons trouvé sur ce sujet est un document du CEVIPOF, réalisé dans le cadre du « Baromètre Politique Français », que nous avons déjà utilisé précédemment.

Ainsi Anne MUXEL dans l'article « Les jeunes nouveaux électeurs face à l'élection présidentielle du printemps 2007 »31(*), montre que parmi les 18/21 ans, les étudiants sont les jeunes qui manifestent le plus d'intérêt pour la politique. En effet les étudiants sont 48 % à déclarer s'intéresser à la politique contre 25% des actifs et 21 % des chômeurs.

D'après le sondage que nous avons effectué, 70 des 96 étudiants interrogés ont répondus s'intéressé « assez » ou « beaucoup » à la politique ; soit 71,92%

De plus, pour Anne Muxel, les étudiants sont davantage prêts à participer à une manifestation : 59 % contre 43 % des actifs et 41 % des chômeurs.

Enfin les étudiants comme les actifs de 18 à 21 ans sont 67 % à déclarer n'avoir confiance ni dans la gauche, ni dans la droite pour gouverner. Les chômeurs étant 72 %, donc un peu plus élevé.

Que remarque-t-on ? Les étudiants sont les jeunes qui semblent les plus politisés et davantage près à s'engager. Maintenant comparons ces chiffres, toujours dans le même document avec l'approche de l'élection présidentielle de 2007 (cf. tableau 2).

Tout d'abord on remarque que les étudiants de 18/21 ans sont légèrement moins nombreux que les actifs et aussi nombreux que la moyenne des jeunes interrogés à penser que l'élection présidentielle peut améliorer les choses. Ainsi 48 % des 18/21 ans pensent cela, soit moins de la moitié. On remarquera également que chez les 22/30 ans ils sont 56% soit 8% de plus que les actifs du même âge qui pense que l `élection peut améliorer les choses à 48%.

La moyenne étant ici à 50%, soit un jeune sur deux.

On remarquera donc que si les jeunes étudiants de 18 à 21 ans ont légèrement moins confiance dans le rôle des élections présidentielles pour améliorer les choses que la population jeune interrogés, ils sont 56% des 22/30 ans soit avec une forte hausse par rapport aux 18/21 ans (+8%), mais également par rapport à la population jeune interrogée (+6%).

Il y'a d'autres preuves permettant de montrer que les jeunes étudiants sont plus politisés et moins enclin à l'abstention.

80 % des étudiants de 18/21 ans étaient certains d'aller voter au premier tour des élections présidentielles de 2007 et 84 % des 22/30 ans. La moyenne des jeunes de 18 à 30 ans étant de 78 % et, et des actifs de 73 % pour les 18/21 ans et de 76 % pour les 22/30 ans. Le résultat final a été moindre, mais il n'empêche que les étudiants sont davantage persuadés d'aller voter, que les jeunes des autres catégories.

De plus, seul 13 % des étudiants de 18 à 21 ans et 18 % des 22/30 ans ont l'intention de voter blanc, la moyenne étant de 15 % pour les 18/21 ans et de 13 % pour les 22/30 ans.

Ce résultat montre que même si l'intention de voter blanc est plus faible que la moyenne chez les 18/21 ans, cette intention augment de 5% chez les 22/30 ans, alors qu'on aurait pu supposer l'inverse.

Les jeunes étudiants semblent donc plus politisés que les actifs, chômeurs, leurs taux d'abstention semblent donc moindres. Alors comment expliquer l'importance du vote blanc chez les étudiants de 22/30 ans. Cela semblerait lié à la contestation du système électoral bipartisan ou autre. En effet le fait de voter blanc implique un déplacement et donc un sens politique important.

Ensuite il faut faire une distinction selon les filières étudiées, ainsi on peut signaler par exemple une plus grande proportion au vote ainsi qu'au militantisme au sein des filières de sciences humaines et sociales.

Sans faire de distinction entre les filières, on peut remarquer grâce au sondage que nous avons effectué, que 61 étudiants ont l'intention d'aller voter aux élections européennes, alors que 9 ont déclaré ne pas avoir l'intention de voter à ces élections. Le pourcentage d'intention de participation serait donc de 87,14% soit un peu moins que pour les élections présidentielle, mais toujours davantage que le laissent supposer les médias.

Les étudiants seraient donc moins abstentionnistes que les jeunes en général.

2. Les étudiants face au vote

Ainsi Anne MUXEL dans l'article « Les jeunes nouveaux électeurs face à l'élection présidentielle du printemps 2007 »32(*) montre que 57 % des 18/21 ans et 48 % des 22/30 ans se déclarent encore indécis dans leur choix de vote. Soit très légèrement moins que la moyenne. Il est ici intéressant de relever l'effet d'âge. En effet l'écart est de 10 % entre les 18/21 ans et les 22/30 ans. On peut donc supposer que c'est avec l'âge que s'installent des certitudes envers le camp politique et donc cela fait baisser le taux d'indécision.

Mais pour qui votent les étudiants ? Votent-ils pour les grands partis, ou d'autres partis ? Sont-ils adeptes du vote utile ?

D'après une enquête de BVA réalisée auprès de 579 personnes âgées de 15 à 25 ans issues d'échantillons représentatifs de la population française, interrogées en trois vagues omnibus du 8 au 16 janvier 200733(*), 45 % des 15 / 25 ans estiment « qu'il vaut mieux voter pour le candidat soutenu par le PS ou l'UMP, afin d'empêcher le président du FN d'être présent au second tour ». D'ailleurs selon ce sondage ; ils seraient 44% à se dire prêts à « descendre dans la rue, si le leader frontiste accède au second tour de l'élection présidentielle ».

Nous allons essayés de répondre à ces questions à l'aide du document d'Anne Muxel « Les jeunes nouveaux électeurs face à l'élection présidentielle du printemps 2007 ».

Selon Anne Muxel, « le choc du 21 avril 2002, tout particulièrement dans l'électorat de gauche, est encore dans les mémoires ». En effet, 44% des français sont persuadés que les chances de Jean-Marie Le Pen d'être présent au second tour sont importante, (43 % des étudiants). Cela a t'il des influences sur le vote utile ?

Déjà cela explique la forte intention de vote que l'on a vu précédemment. Mais dans ce texte, un sondage estime à 28 % sur l'ensemble de l'électorat, le nombre de personnes prêtes à voter pour un candidat qui a réellement des chances d'être au second tour même si pas le plus proche de ses idées. Ce taux tombe à 22 % chez les étudiants de 18 à 21 ans, néanmoins ce taux est de 36 % chez les 22/30 ans. Le vote utile est donc plus envisagé par les plus de 21 ans. Cela peut s'expliquer par l'effet mémoire de ceux qui ont vécu le 21 avril 2002.

Pour les plus jeunes ; la « focalisation sur les grands candidats semble moins relevés du vote utile que de l'attrait réellement éprouvé pour la personnalité ou pour le camp politique qu'ils défendent ainsi que pour les compétences qui leur sont prêtées. »

Alors pour qui votent les étudiants ?

A l'aide de cet article, nous pouvons comparer les intentions de vote pour S. Royal, N. Sarkozy, F. Bayrou et J-M Le Pen lors d'un sondage réalisé lors des vagues 3 et 4 qui ont eu lieu du 4 au 14 décembre 2006 et du 5 au 19 février 2007 (cf. tableaux 3 à 6).

Du 4 au 14 décembre 2006, S. Royal a 32 % d'intention de vote. 39 % chez les étudiants de 18/21 ans et 37 % chez ceux de 22 à 30 ans. Les étudiants sont plus nombreux que la moyenne nationale à avoir l'intention de voter pour la candidate socialiste. Néanmoins quand on compare à la classe d'âge ils sont moins nombreux. En effet 42 % des 18/21 ans avaient l'intention de voter pour S. Royal et 43 % des 22/30 ans. Ce sont les femmes et les actifs qui pensent soutenir le plus la candidate socialiste.

Lors d'une nouvelle enquête (vague 4), ayant lieu du 5 au 19 février 2007, on peut remarquer que la moyenne des intentions de vote sur l'ensemble de la population à fortement diminué, passant de 32 % (lors de la vague 3) à 25 % (pour la vague 4).

Cette diminution se traduit dans toute les catégories par âge (18/21 ans ; 22/30 ans et 31 ans et plus). On remarquera que la baisse de l'intention de vote chez les étudiants est moindre (passant à 37%). Cela signifie t'il que les opinions des étudiants sont plus encrées que pour les autres classes ?

En effet, parmi les entretiens que l'on à fait, ainsi Marie-Cécile, étudiante en histoire nous dira : « Non, non, je vote toujours la même chose. Je m'y tien.

C'est le parti que je vote, jamais je vote une personne. Non, je trouve que c'est stupide de voter une personne. C'est quand même le parti qui décide derrière elle. Donc je ne vois pas pourquoi on voterait pour un type parce qu'il est beau, parce qu'il a une gueule qui te plait... je trouve ça con ! »

Mais on peut apporter des réserves car Recham, étudiant en première année de comptabilité au lycée René Cassin, vote plutôt à l'extrême gauche et dit « le nom d'un homme politique ! Olivier Besancenot, par exemple, le LCR qui est devenu le nouveau Parti Anticapitaliste. Daniel Cohn-Bendit par exemple des Verts, député européen ». Ces opinions politiques ne sont pas encore arrêtées.

Regardons à présent l'intention de vote pour N. Sarkozy. Durant les deux moments de sondages les intentions de vote de l'ensemble de la population pour le candidat UMP sont de 31 % au premier tour.

On remarquera néanmoins que le nombre d'intention de vote entre les 2 périodes chez les 18/21 ans passe de 31 à 27% alors qu'au contraire chez les 22/30 ans elle passe de 29 % à 33%. Cela ce remarque de manière amplifiée chez les étudiants. Les étudiants de 18/21 ans passant de 34 à 25 % d'intention de vote (-9%), et les étudiants de 22/30 ans passant de 31 à 35 % (+4%).Comment expliquer cette désaffection du candidat chez les plus jeunes alors qu'au contraire dans la tranche d'âge 22/30 ans, les intentions augmentent ?

Pour Anne Muxel, il est possible qu'il ait récupéré une partie du retrait à l'encontre de Ségolène Royal.

Pour le candidat centriste (UDF), F. Bayrou; tout s'est joué entre ces deux vagues. Les intentions de vote pour l'ensemble de la population passant de 9 % lors de la vague 3 à 15% lors de la vague 4.

Même si du 4 au 14 décembre 2006, les intentions de vote des 18/21 ans étaient de 4 %, elle était de 5 chez les étudiants du même âge. Par contre chez les 22/30 ans, pour la même période, l'intention était de 7 % mais déjà de 13 % chez les étudiants du même âge.

Lors de la quatrième vague, du 5 au 19 février 2007 ; le taux pour les jeunes de 18 à 21 ans, est passé à 11% (+7%) et pour les 22/30 ans à 14 % (+7%).

En ce qui concerne les étudiants le nombre d'intention de vote chez les 18/21 ans est passé à 13 % (+8%) et pour les 22/30 ans à 18% (+5%).

Même si l`augmentation est spectaculaire ; on peut néanmoins remarquer que les jeunes votent moins pour le candidat du centre que leurs aînés.

Enfin, regardons de plus près les intentions de vote pour le candidat frontiste, Jean-Marie Le Pen. Lors des deux sondages le nombre d'intention de vote reste à 12 % de l'ensemble de la population. Sont taux d'intention de vote chez les 18/21 ans est de 5 %, et entre 8 et 10 % pour les 22/30 ans.

Néanmoins ce score est très différent pour les étudiants. En effet, ils étaient les plus mobilisés pendant l'entre deux tour des élections présidentielle de 2002, et la peur de le voir à nouveau au second tour est grande. Marie-Cécile, étudiante que nous avons interrogé, nous a dit « je trouvais ça tellement, mais tellement révoltant qu'un type comme ça puisse ... je ne sais pas ! Que 18 % des français pensent comme lui ! Ouah ça m'a choqué totalement. J'étais en colère, mais quelque chose d'inimaginable », Quand on lui a demandé si le fait que Le Pen arrive au second tour était vraiment un élément mobilisateur.

Pour Sophie, étudiante en troisième année d'AES à Mulhouse pense que l'arrivé au second tour des élections présidentielle de 2002, « traduisais un raz le bol des français ».

Egalement lorsque on questionne la présidente de l'UNEF, Julie, de l'université de Strasbourg, dans le bureau de l'UNEF situé à l'Agora des étudiants elle dit « je pense que la c'est quelque chose qui a révélé quelque chose d'assez grave. L'arrivée de Le Pen a montré un malaise dans la population... les extrêmes généralement que ce soit de la gauche ou de la droite arrive a un score aussi fort est une perte de confiance dans la politique et une perte de confiance a porté des partis ... ». Cela nous amène à nous interroger sur sa réponse si c'est vraiment la perte de confiance envers les politiques qui fait dire que les jeunes ne s'intéressent pas vraiment a la politique.

Le choc semble toujours présent puisque le nombre d'étudiant de 18/21 ans ayant l'intention de voter pour Le Pen au premier tour des élections présidentielles de 2007 est de 3 à 4 %.

Encore plus révélateur chez les 22/30 ans qui passent de 2 % d'intention de vote lors de la vague 3 à 0% pour la vague 4.

Enfin il est intéressant de noter qu'il dispose d'un plus grand attrait chez les jeunes actifs et chez les hommes de plus de 31 ans.

Le choc Le Pen a été fortement ressenti chez les étudiants, mais il y a également le fait de la contrainte social qui joue. Ils sont moins enclins à exprimer leurs opinions en particulier lorsqu'elles sont aussi mal vues. On peut cependant ce demander si la contrainte sociale fait que Le Pen perd un certain nombre de suffrage. Mais cela est hors sujet ici.

On peut donc dire que les étudiants sont une catégorie a part, effectuant des choix distinct de l'ensemble de leur catégorie d'âge, ainsi que des actifs du même âge. Leur positionnement politique semble plus solide, et ils semblent plus intéressés par les principaux partis.

Pourtant, ce n'est pas le cas de tous les étudiants !

A présent, regardons grâce au questionnaire que nous avons réalisé, comment votent les étudiants. Nous avons posé 2 questions pour savoir où se situent les étudiants «  Où vous situez-vous sur l'axe gauche / droite ? » et « de quel parti politique vous sentez-vous le plus proche ? ».

Ainsi, 17 étudiants parmi ceux que nous avons interrogés s'estiment proche de l'extrême gauche (20,73%), 40 de la gauche (48,78%), 8 du centre (9,76%), et 17 de la droite (20,73%).

Il serait à présent intéressant de savoir si le fait d'avoir un diplôme plus ou moins élevé permet des dispositions dans la vie politique.

C. L'effet des diplômes

Selon Pierre Bréchon, dans le chapitre 3 « moins politisés, mais plus protestataire » du livre « Les valeurs des jeunes tendances en France depuis 20 ans »34(*), il y a une forte diversité selon l'âge de l'arrêt des études.

Ainsi, il remarque qu'en 1999, sur 100 jeunes de 18 à 29 ans, 56 % de ceux qui ont arrêté leurs études avant 17 ans ne parlent jamais de politique contre 37 % de ceux qui ont arrêté leurs études après 21 ans.

Pourtant en 1981, le taux était encore plus manifeste, puisque 52 % de ceux qui ont arrêté leurs études avant 17 ans ne parlaient jamais de politique contre 15 % de ceux qui ont arrêté leurs études après 21 ans.

Il remarque également que plus on arrête ses études tard, plus on a de chance d'avoir un indice de politisation élevé. Ainsi, en 1999, seul 15 % des 18/29 ans ayant arrêté leurs études avant 17 ans possèdent un indice de politisation élevé, alors qu'ils sont 45% chez ceux qui ont arrêté leurs études après 21 ans.

Donc l'âge de l'arrêt de la scolarité  à également un impact sur la politisation, ainsi que sur la politisation future. En effet, toujours selon Pierre Bréchon, en 1999 ; 38 % des 60 ans et plus qui ont arrêté leurs études avant 17 ans sont fortement politisés, alors qu'ils sont 68 % à avoir un indice de politisation élevé lorsqu'ils arrêtent leurs études après 21 ans.

Les étudiants ont donc plus de chance d'être fortement politisés que les jeunes actifs, et cela variablement selon l'âge où on quitte le système éducatif.

Enfin, avant de conclure, je trouve intéressant de noter que les jeunes que nous avons interrogés pensent qu'il est nécessaire de parler de politique à l'école. Ainsi Recham répondra à cette question «  Moi je pense que le fait de ne pas parler politique à l'école, comme c'est le cas maintenant quand vous allez a un prof et vous lui demander de parler politique. Il vous dira non on à pas le droit de parler politique à l'école. Moi je trouve non ce n'est pas normal. Après tout les élèves et les profs doivent pouvoir échanger des idées, des discussions sur la politique. Ils sont, les profs comme les élèves sont dirigés par les mêmes personnes. Donc après moi je trouve totalement normal de pouvoir parler politique a l'école comme religion ».

Marie-Cécile ; dira « Faudrait qu'il y ait des cours en fait de politique. Dans les classes, dans les petites classes.

Pas des cours qui te diraient quoi voter, mais qui t'expliquerai comment ça marche. Parce que les gens, voilà c'est terrible ».

Enfin, Eve, doctorante en droit, âgé de 30 ans répondra quand on lui demande s'il faut donner une éducation de citoyenneté dans les écoles : « Ca dépend de ce que vous entendez par « apprendre la politique ». (...) Savoir prendre la parole en public. Préparer une réunion, savoir lire un texte, savoir dégager une position dans un groupe de discussion. Ca ouai ça s'apprend. On ne l'apprend pas du jour en lendemain. Il y aussi la formation des idées politiques, c'est l'école qui l'enseigne. Ca dépend, ça peut tourner à la propagande aussi ». Elle dira même qu'en France, on ne «  va pas former des gens justement en mesure de contester le pouvoir ». Pour elle il serait intéressant de crée un programme scolaire pour les futurs citoyens, « Ca serait un moyen d'éviter les comportements ... Mais ça n'a jamais été introduit à l'école publique par ce que au lieu d'avoir des consommateurs, on aurait des citoyens. Je pense que c'est dû à un choix politique ».

Les jeunes semblent donc conscient des enjeux politiques, et du fait qu'en parler dans le système éducatif peut être très positif, voir même nécessaire.

Conclusion de la première partie :

Les jeunes sont plus sujets à l'abstention que leurs aînés. Cela est accompagné d'une baisse de confiance dans les élites. On remarque ces dernières décennies que si le niveau d'étude augmente, mais les nouvelles générations s'inscrivent dans un contexte de désaffection politique, surtout visible par la baisse d'intérêt pour la politique.

Néanmoins, ces derniers sont les premiers à aller manifester pour les problèmes liés au chômage, aux réformes ou contre le candidat frontiste en avril 2002, mais également les premiers à s'engager dans des organisations « sans » papiers, logis, travail ; dans l'humanitaire, l'écologie etc....

On aurait donc selon certains auteurs par exemple Pierre Bréchon, des jeunes « Moins politisés, mais plus protestataire » envers les situations qui leurs semble injuste.

Les étudiants semblent également concernés par cette désaffection, mais dans une moindre mesure. Ils sont moins nombreux à s'abstenir lors des élections, et leurs choix semblent plus déterminés. Enfin ils semblent très attachés au droit de vote, même si une partie des étudiants sont critique à son égard.

Pourtant malgré une relative dépolitisation des jeunes, on remarque que fleurissent dans le champ politique des « branches jeunes des partis politiques français ». De plus de nombreux jeunes en particulier des étudiants sont intégrés à des partis politiques.

II. Les jeunes dans les partis politiques et dans les branches jeunes de ces partis

Il s'agit ici pour nous d'étudier la partie la moins dépolitisée des jeunes étudiants, puisqu'ils font partis soit d'un syndicat étudiant, soit d'une des « branches jeunes des partis politique français ».

Nous allons d'abord étudier, dans une première sous-partie, les étudiants faisant partis des mouvements de jeunesse des partis politiques, en particulier grâce à l'exemple du MJS ; puis dans une seconde sous partis nous allons nous intéresser aux jeunes faisant partis d'un syndicat étudiant.

A. Les étudiants dans les mouvements de jeunesse des partis politique

De nombreuses « branches jeunes des partis politique français » sont apparues ces dernières années.

On retrouve à l'Extrême gauche : «  Mouvement Jeunes communistes de France » ; «  NPA Jeunes » ; «Alliance des jeunes révolutionnaires ».

A Gauche : « Jeunes Verts » ; « Mouvement des jeunes socialistes » ; «  Jeunes Radicaux de Gauche ».

Au Centre : «  Jeunes Démocrates » ; «  Jeunes Centristes ».

A droite : «  Jeunes UMP » ; «  Jeunes CNI » ; « Jeunes pour la France »

A l'Extrême Droite : «  Front national de la jeunesse ».

La majorité des camps politiques disposent d'un de ses mouvements de jeunesse des partis politiques. Mais de quoi s'agit-il réellement ? Un mouvement affilié, sous tutelle ? Y'a t'il des différences selon les mouvements ?

Pour cette partie sur les mouvements jeunes nous avons, à l'aide d'un autre groupe d'étudiant travaillant sur le sujet, organisé un entretien collectif au Mouvement des jeunes socialistes (MJS) de Strasbourg. Cala nous a permis d'interroger 5 étudiants faisant parti de ce mouvement. 35(*)

1. Les mouvements de jeunesse

Regardons d'abord ce que sont ces mouvements à travers quelques exemples.

Tout d'abord regardons « les jeunes populaires » (les jeunes de l'UMP). Ce mouvement se positionne à droite et au centre droit. Les Jeunes populaires sont la branche jeunes de l'Union pour un mouvement populaire (UMP) crée en 2003. Ce mouvement tous les adhérents de l'UMP âgés de 16 à 29 ans inclus, qui y sont inscrits automatiquement. Les Jeunes populaires revendiquent 27 000 membres soit environ 8 % des adhérents de l'UMP. Benjamin Lancar est le président du mouvement des jeunes populaire.

Le site Internet du mouvement ( http://www.jeunesump.fr ) nous apprend divers informations qui sont relayé sur facebook. Par exemple des bloqueurs empêchant, le 27 avril un vote organisé pour la reprise des cours à Lyon 2.

D'après l'article 2 des dispositions générales, « La Fédération des Jeunes Populaires a pour objet de favoriser la participation de ses membres à la vie politique dans le respect des principes et valeurs de l'Union et d'intégrer leur réflexion et leurs préoccupations au projet de l'Union. ».

Les jeunes démocrates (proche de l'UDF / MODEM), se positionnant au centre et au centre droit. Ce mouvement a été crée en 2006 et Il rassemble les militants du MODEM de 16 à 35 ans, qui y sont inscrits automatiquement. Les Jeunes sont pleinement autonomes su MODEM et fixent seuls leur ligne politique, tant au niveau national qu'au niveau local.

Le Président National, Franck Faveur, a été élu pour un mandat de deux ans par l'ensemble des adhérents, au scrutin uninominal à deux tours.

Le Mouvement Jeunes Communistes de France est le plus ancien mouvement jeune, puisque crée en 1920. Le MJCF est une organisation politique de jeunesse, proche du Parti Communiste Français (PCF). Il décide de ses statuts, de son organisation et de ses dirigeants ainsi que de son orientation. Il entretient un dialogue permanent avec le Parti Communiste Français sur les actions à mener et des orientations à prendre. Au sein du MJCF, les étudiants s'organisent dans l'Union des étudiants communistes, qui dispose de ses propres institutions pour répondre aux spécificités du militantisme dans l'enseignement supérieur. Le MJCF revendique 15 000 adhérents. Le secrétaire général actuel est Pierric Annoot, élu par le Conseil National en Juin 2008. Voilà un extrait du statut du MJCF « Le Mouvement Jeunes Communistes de France permet aux jeunes de ce pays, de lutter contre le système capitaliste qui engendre injustices et inégalités. Son but est de permettre le dépassement du capitalisme, en combattant au quotidien toutes les formes d'aliénations et d'exploitations. Nous, Jeunes et Étudiants Communistes, luttons contre toutes les formes de dominations. Nous voulons un monde de paix, de partage des savoirs, des pouvoirs, une économie au service du développement humain, du respect de son environnement. »

L'union des étudiants communiste (UEC) est membre du Mouvement Jeunes Communistes de France (MJCF). Elle s'organise en "secteurs" dans nombre d'universités en France. Elle « permet aux étudiants de ce pays, de lutter contre le système capitaliste (...) ».

Le Front National de la Jeunesse est un mouvement de jeunesse affilié au Front national crée en 1973. Les positions du FNJ sont souvent plus radicales que celles du FN. Il revendique 5000 membres.

Il existe de nombreux autres mouvements de jeunesse des partis politique regroupant les jeunes, par exemple les Jeunes Pour la France qui sont le mouvement de jeunesse du Mouvement Pour la France (MPF) de Philippe de Villiers ; les Jeunes Verts ou les Jeunesses Communistes Révolutionnaires qui sont l'organisation de jeunesse de la Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR).

Le principal mouvement que je n'ais pas cité étant le Mouvement des Jeunes Socialistes (MJS) proche du partis socialiste. Celui-ci étant l'objet de la sous partie suivante.

Nous avons choisi de travailler plus particulièrement sur le MJS pour 2 raisons. Il s'agit d'abord d'une raison technique puisque d'après le sondage que nous avons effectué près de la moitié des étudiants se sentent proche du parti socialiste, mais également d'une raison pratique étant donné que nous avons pu nous joindre à un autre groupe travaillant sur les MJS pour coordonnée l'entretien collectif.

2. L'exemple du MJS

Le Mouvement des Jeunes Socialistes (MJS), c'est l'organisation de jeunesse associée au Parti Socialiste. Le mouvement ce dit « associé » car il se veut autonome du Parti socialiste (PS) depuis 1993. Le MJS élit ses propres dirigeants et définit sa propre orientation sans que le parti socialiste n'intervienne. En effet, seul 45% des adhérents MJS sont adhérents au PS. D'après leur site Internet, « le MJS n'appartient qu'à ses adhérents (membres ou non du PS) qui choisissent eux même les orientations, prennent eux-mêmes les positionnements, mènent eux-mêmes l'activité et élisent eux-mêmes les dirigeants du MJS. ». Le MJS prend position sur les grandes questions politiques, et participe activement aux campagnes électorales du PS.

Pour adhérer au Mouvement des Jeunes Socialistes, il faut avoir entre 15 et 28 ans. La moyenne d'âge de notre mouvement ne cesse baisser ainsi, non seulement les adhérents sont fidèles au MJS mais ils sont de plus en plus nombreux et surtout de plus en plus jeunes, ce qui selon le site interne du mouvement « ne peut que rassurer sur la bonne santé et l'attractivité du MJS ».

Aujourd'hui, le MJS rassemble plus de 6000 adhérents répartis sur la quasi-totalité du territoire (94 fédérations en métropole et une à La Réunion). 80% des adhérents habitent en province. Il est selon le site http://www.mjsfrance.org « considérés comme la première organisation de jeunesse représentative de toute la jeunesse » et sa composition est à l'image des jeunes en France : « une forte majorité de jeunes scolarisés, mais la part relative des lycéens, des salariés et des chômeurs augmente régulièrement chaque année.

De même que l'origine sociale des adhérents est de plus en plus diverse, étudiants, jeunes des quartiers, jeunes salariés issus de toutes les régions de France ». Le mouvement se dit de plus en plus représentatif de la jeunesse actuelle.

Le MJS organise ses propres campagnes militantes. Les dernières campagnes nationales furent menées sur les thèmes de « la guerre à la jeunesse », contre le contrat première embauche (« le droit à la dignité »), ou pour l'inscription sur les listes électorales.

Selon le MJS, le mouvement comptait environ 6000 adhérents fin 2005, de 15 à 28 ans révolus, sur tout le territoire français (80 % ne sont pas Parisiens). Depuis le mouvement anti-CPE, le MJS revendique 4000 adhérents supplémentaires. La proportion de femmes y est de 47 %. Antoine Détourné a été élu président en 2007 au congrès de Bordeaux, par 95,2 % des voix.

Le MJS édite un bimestriel nommé Le temps des conquêtes, ainsi que des journaux aux niveaux régional et fédéral (départemental).

Le MJS se réunit en congrès tous les deux ans. Le congrès national élit le président et le bureau national, se prononce sur les modifications statutaires, vote le quitus, le bilan de l'activité et les projets d'orientation s'il y en a plusieurs.

Le MJS dit mener à sa manière « la bataille culturelle et fait la démonstration au quotidien qu'une autre façon de faire de la politique est tout à fait possible. Cette façon de faire, c'est le militantisme de terrain, c'est l'ouverture sur l'ensemble du mouvement social, c'est la construction d'une gauche de mouvement, une gauche de transformation sociale. »

Le MJS combat pour la réduction du temps de travail, l'égalité des droits, l'allocation d'autonomie pour les jeunes, contre les discriminations, contre l'extrême droite etc....

En 2006 Le MJS est en première ligne du combat contre le CPE. Cette lutte a marqué une nouvelle vague de militants par son ampleur et sa dynamique. Les Jeunes Socialistes prennent également part activement à l'élaboration du projet socialiste pour 2007 et met en garde les socialistes sur les erreurs de 2002 à ne pas reproduire.

En novembre 2007, les délégués du MJS se sont réunis à Bordeaux pour le VIIIème congrès Dans le Bas-Rhin, Pauline Viès est élue à la tête de la Fédération sur son Plan d'Action Fédéral dans la lignée d'unité des Jeunes Socialistes et de celle du Congrès de Paris, dont elle incarne la continuité.

Le mouvement des jeunes socialiste s'est doté de plusieurs sites Internet. On retrouve par exemple : http://www.mjsfrance.org

http://www.mjsparis.com/2007

http://www.mjs67.org

D'après le site Internet du MJS dans le Bas Rhin, ce mouvement serait aujourd'hui présent sur presque tout les campus, dans un grand nombre de lycées du Bas-Rhin, et est souvent à la rencontre de toutes les jeunesses sur le terrain.

Dans ce dernier, le Mouvement des Jeunes Socialistes critiques certaines décisions du gouvernement (de droite), des propos tenu par le président de la République ou appel à la mobilisation par exemple le jeudi 19 mars 2009 à 15h00 Place de la Bourse à Strasbourg pour exiger du gouvernement d'autres réponses à la crise financière, économique et sociale.

D'ailleurs un argumentaire détaillé est disponible sur le site Internet ( http://www.mjs67.org/nos_positions_ripostes.php ) contre le CPE, sur l'immigration jetable, ou sur le projet de loi sur la prévention de la délinquance. Le mouvement ce veut donc libre mais contestataire lorsqu'il estime une situation injuste.

Pour réaliser cette exemple, nous nous sommes poser plusieurs questions, d'abord quelles sont les raisons amenant à s'engager ? Mais également qu'est ce qu'ils apportent au sein de celle-ci et plus largement au sein du parti ?

a) Les raisons de l'engagement

Un sondage36(*) effectué entre les 14 et 28 mars 2006 (dans le contexte des mouvements anti-CPE) 800 adolescents de 15 à 18 ans ont été interrogés par des enquêteurs d'Ipsos Santé en face-à-face (sortie d'établissements scolaires et domicile) où l'on a interrogé des adolescents sur leurs priorités. Le sondage a été réalisé avec un échantillon national représentatif construit grâce à la méthode des quotas (sexe, âge, taille d'agglomération, région, filière scolaire) à partir des données Insee et de l'Education Nationale. (Source IPSOS)

On remarque que 85 % des jeunes pensent qu'ils ont le pouvoir faire bouger les choses. Et que pour 81 % des jeunes interrogés il est important de consacrer du temps a des associations.

On peut donc légitimement se poser la question sur les raisons de cet engagement (que se soit dans une association ou un parti politique), en particulier lorsque l'on pense à la réponse qu'a donné Sophie, étudiante en 3ème année d'AES à Mulhouse lorsqu'on lui a demandé pour qu'elle raison elle n'adhérait pas à un parti. Elle répondit « parce que je fais un cursus dur et que je n'ai pas le temps ».

En effet les étudiants sont les premiers touchés par le peu de temps libre. Il est difficile de conjuguer ces deux activités, comme le souligne Julie, présidente de l'UNEF lorsqu'elle nous dit que l'engagement est compatible avec les études « quand on n'était pas autant qu'engagé. Généralement on essaye d'aménager le temps de chaque militant en fonction aussi de leurs études par ce que un bon militant à l'UNEF est un bon étudiant. Et aussi un étudiant qui doit réussir dans ses études. (...) Cette année j'ai fait le choix de me consacrer totalement à l'UNEF, on laissant mon année universitaire de coté et de reprendre seulement l'année d'après ».

Mais alors, pour quelles raison crée ce mouvement jeune ! Pour sensibiliser un électorat, certes, mais également parce que les jeunes sont très mobilisables. Ainsi, Florence Joshua réalise une étude publiée au sein de l'ouvrage collectif « Pour une gauche de gauche »37(*), d'après une enquête sociologique par questionnaire réalisée auprès des militant(e)s de la ligue communiste révolutionnaire en janvier 2006. Les calculs étant réalisés sur la base de 490 questionnaires traités sur un total de 1557 questionnaires recueillis.

Elle montre que les moins de 25 ans représente près du quart de la masse militante de la LCR et les moins de 30 ans représentes 40 %.

Nous avons organisé un entretien collectif avec 5 jeunes du MJS, quatre étudiants et un lycéen. Voici une brève présentation :

Antoine, en première année de fac d'histoire. Il a 19 ans et a « adhéré au MJS le lendemain, ou le jour même, je sais plus de l'abrogation du CPE. J'ai participé au mouvement social au coté des socialistes pendant toutes les manifestations, pendant la construction de se mouvement. J'ai décidé d'adhérer après cette victoire pour continuer et j'avais dans l'idée que c'était un moyen efficace de faire changer la vie, de pouvoir agir sur la société et sur le monde qui nous entour ».

Nora, 20 ans; en deuxième année de droit. Elle a décidé d'adhérer « après le CPE parce que j'ai trouvé que le mouvement c'était bien déroulé et qu'on c'était battu honorablement et du coup j'avais envies de continuer à faire changer la vie ».

Emmanuel; est en seconde et a bientôt 15 ans. Il n'a pas de carte de membre de la MJS car « il faut avoir 15 ans et je n'ai pas encoure tout a fait 15 ans ». Néanmoins il est connu eu sein du MJS et il ne fait aucun doute qu'il s'engagera dès qu'il le pourra.

Nicolas; 21 ans, étudiant en 2ème année d'économie à adhérer en décembre 2007, « ça faisais un petit moment que ça me trottais dans la tête ».

Baptise, 23 ans, étudiant en 3ème année de sociologie/anthropologie, après avoir déjà eu une licence de doit territorial. Il a adhérer au mouvement MJS le 21 avril 2002 avec Le Pen qui passe le cap du premier tour. « C'était principalement a se moment là sur un appel; les socialistes étaient persuader de gagner toutes les élections, donc je m'étais pas engager pendant la campagne présidentiel; cela dit j'ai quand même un peu participé. Mais a partir du moment où ça n'as pas été le cas je me suis dit il serait peut être temps de filer un coup de main ».

On remarquera qu'Antoine et Nora se sont engagés au Mouvement des jeunes socialiste en avril 2006 (après le conflit du CPE) ; par contre Nicolas et Etienne déclarent avoir la « fibre socialiste » et s'engager pour cette raison. Enfin Baptiste s'est engager après l'arrivé de J-M Le Pen au second tour des présidentielles de 2002.

Il y a donc deux éléments qui se distinguent ! L'entrée après un mouvement (CPE, ...) et la « fibre ». Quelle différence y'a t'il entre ces deux entrée dans le mouvement ?

(1) L'entrée dans le mouvement suite à un événement

Florence Joshua réalise une étude publiée au sein de l'ouvrage collectif « Pour une gauche de gauche »38(*), d'après une enquête sociologique par questionnaire réalisée auprès des militant(e)s de la ligue communiste révolutionnaire en janvier 2006. Les calculs étant réalisés sur la base de 490 questionnaires traités sur un total de 1557 questionnaires recueillis. Elle constate que le nombre de militant étudiants / Lycéens était avant 2002 de 3.4 % et après 2002, celui-ci est passé à 15 %. Cela traduit le fait que l'arrivé au second tour de J-M Le Pen aux élections de 2002, a permis un soutien militant accru, mais c'est également l'intérêt des jeunes pour O. Besancenot, jeune candidat à l'élection qui explique cela.

Baptiste qui s'est engagé en avril 2002, dira « il y a le 21 avril qui arrive, où à ce moment là, c'est un peu le choc, donc je fais l'effort de prendre ma carte au MJS, bon pas au partie socialiste ; mais à l'époque je ne faisais pas la différence entre les 2 de toute façon ». Et quand on lui demande ce qui l'a amené à s'engager comme jeune militant, il répond « Alors moi, effectivement j'ai toujours été très intéressé par la politique (...). Et l `élément déclencheur a vraiment été comme je l'es dit le 21 avril 2002. je me suis dit, il faut arrêter de déconner, ils ont quand même besoin de nous, puisque pensant toute la campagne on nous avait servis qu'il était évident que Lionel Jospin allait gagner, et c'est clair que sa mobilise pas (...). Il y a eu un élément clé a se moment la qui a fait que j'étais prêt à m'engager ».

Même si le 21 avril 2002 a été un élément mobilisateur ; il n'a pas été le seul. Ainsi Antoine et Nora ont décidés de s'impliquer dans le mouvement des jeunes étudiants après le conflit du CPE.

Le contrat première embauche (CPE) était un type de contrat de travail à durée indéterminée, à destination des moins de 26 ans prévu par l'article 8 de la loi pour l'égalité des chances. La vive opposition et la contestation des étudiants, lycéens, des syndicats puis des partis politiques de gauche ont fait reculer le pouvoir exécutif.

Le repli de la droite sur cette mesure a été une grande victoire pour la gauche, de plus le nombre de personne mobilisé a permis des rapprochement ; ainsi ce conflit a permis au MJS de recruté de nouveau adhérents.

Ainsi Antoine nous confiera « J'étais contre le CPE, il y avait des gens du MJS qui était déjà présent et qui d'amblé on dit on peu mettre des moyens à disposition pour aidé à lancé un mouvement sur le lycée. Donc a ce moment la les lycéens, pas forcément engagé mais qui avaient envies de bouger, on a dit an y vas, on va chez vous ; on fait des tracts pour appeler aux manifestations et c'est comme ça que j'ai commencé à travailler avec les jeunes socialistes. Ensuite en avançant dans le mouvement social, j'ai vu que l'action MJS était primordiale pour la bonne marche, la bonne tenu du mouvement social. (...) Seul une force progressiste, réformiste et représentative pouvait amener à changer les choses par le mouvement social. Grâce au MJS j'ai compris qu'il n'y avait pas que les mouvements sociaux et qu'il y avait d'autres leviers. J'ai donc décidé de continuer mon engagement ; de ne pas m'arrêter là. »

De même Nora nous dira que c'est lors du mouvement du CPE que « j'ai appris à travailler avec les gens du MJS et que j'avais beaucoup d'idées reçues. On peut très bien avoir son avis, sa pensée, que les idées du MJS étaient proches des miennes, donc j'ai décidé d'adhérer au mouvement vu qu'il avait été très bien mené. Je pouvais que continuer car c'était très enrichissant »

Ce n'est donc pas le conflit qui vas amener à l'adhésion, mais c'est la rencontre lors d'un conflit avec d'autres personnes partagent les mêmes idées politiques qui vas amener à un engagement militant.

Néanmoins les conflits ne sont pas les seuls moments où la masse militante s'intensifie. Ainsi Antoine nous dit : « masse militante acquis d'une part pendant le mouvement anti CPE et durant les présidentielles a vraiment grossi ». Ainsi, la période électoral est également un moment d'adhésion.

Néanmoins on ne peut expliquer l'adhésion par un moment fort, un conflit, une élection. Cela permet de se décider à s'engager mais ne crée pas la proximité avec un parti.

Alors comment expliquer cette proximité ? Cela pourrait s'expliquer par le second élément amenant à entré dans un parti, c'est-à-dire un sentiment de proximité.

(2) Le sentiment de proximité

Ainsi, Nicolas a adhéré au MJS, car « ca faisait un petit moment que ca me trottais dans la tête » ; Emmanuelle nous confiera « ben moi, j'ai toujours eu la fibre socialiste, dans la famille aussi..., j'ai toujours été la dedans et sa m'intéressais. J'ai toujours eu des convictions socialistes ».

Mais c'est Nicolas qui va nous permettre de relier l'ensemble en disant : « J'ai toujours eu des convictions de gauche, d'une part dans mon histoire familiale. Et la MJS m'a semblé l'organisation la plus pertinente car la seul au niveau de la jeunesse quand même. Donc après, pourquoi mon engagement ? D'abord l'influence d'Hervé, qui est un camarade du MJS, qui me sachant de gauche revenait régulièrement sur le fait que je devrais adhérer et au bout d'un moment j'ai fini par dire oui ».

Ainsi la socialisation au sens de Bourdieu, joue beaucoup dans l'appartenance à un parti.

Déjà Marie-Cécile votait dans la même tendance que ses parents.

Ainsi le choix politique des jeunes serait souvent proche de celui des parents, où est-ce seulement le cas des jeunes qui s'engagent.

Les parents auraient des effets sur le vote, mais la socialisation a put amener à voter pour un autre partis, voir pour une autre tendance par la suite. Mais lorsqu'on est étudiant, on met plus de temps à rentrer dans la vie active et on reste plus longtemps dans ce que certains auteurs appellent « l'adulescence », ce qui pourrait expliquer le rôle plus l'important des parents, mais également des amis.

Ainsi la plupart des jeunes que nous avons rencontrés ont adhéré au MJS après avoir sympathisé avec plusieurs membres ; soit ils les connaissaient depuis un moment, soit ils les ont rencontré lors de mouvement de protestation, tel le CPE.

Avec le questionnaire que nous avons réalisé, nous allons pouvoir étudier cette affirmation. En effet nous avons demandé : « vos parents sont-ils intéressés par la politique ? ». Nous avons gardés les questionnaires des étudiants ayants répondu « assez » et « beaucoup », soit 33 étudiants, pour voir s'ils sont plus politisés.

Ainsi 28 sont inscrit sur les liste électorales (84,85%) contre 5 qui ne le sont pas. Ils ne sont que 4 à répondre qu'ils ne regardent « jamais » ou « rarement » des émissions politiques (12,12%). De plus, 23 se déclarent «  « assez » ou « beaucoup » intéressés par la politique (69,70%). 32 ne sont pas d'accord avec l'affirmation «  la politique est quelque chose de trop compliqué pour moi » (96,97%).

On peut donc affirmer que les étudiants ayant des parents d'avantage intéressé par la politique, sont plus politisés que les autres.

Nous venons de voir comment ces jeunes sont rentrés dans le MJS, mais quelle sont leur rapport avec le parti socialiste ?

En effet, d'après le sondage que nous avons réalisé que 96 étudiants ; 48,78 % des étudiants se déclarent proche du parti socialiste, mais on peut également noter que parmi les étudiants interrogés, 15 sur 96, soit 15,62% déclarent adhérer ou avoir adhéré à un parti politique.

b) Les rapports des jeunes du MJS avec le parti socialiste

Ces jeunes du Mouvement des Jeunes Socialiste (MJS) que nous avons rencontré étaient proches du parti socialiste. Le MJS est autonome du parti socialiste, Baptiste nous dira « le MJS n'est pas un PS jeune. C'est une organisation autonome qui travaille par elle même sur ses dossiers. Ce qui fait que le débats au PS n'est pas forcément le même et souvent il n'est pas animé de la même façon ; le ton n'est pas le même. C'est deux choses différente, il n'y a pas les même outils pour battre le terrain non plus, mais c'est deux organisations qui peuvent être complémentaire. Le PS en temps de campagne électorale reste très présent, mais en dehors des campagnes heureusement qu'il y a le monde socialiste pour continuer à prendre la parole ; a dénoncer certaines choses ».

Pour Nicolas, le but du MJS est « de dire la jeunesse qui a un vécu plus récent des évènements, donc un ressenti plus fort de certains évènements sociétaux qui fait qu'elle a une force d'opposition différente.

Comme il est juste associé au PS ça nous permet d'avancer un certain nombre de propositions, qui sont en général quand même débattues, un certain nombre sont reprises notamment les 35 heures, le PACS, ... »

Le MJS se veut autonome du parti socialiste, néanmoins plusieurs membres du groupe que nous avons interrogés déclarent être membre du parti socialiste.

Baptiste est le premier à nous affirmer être membre du PS depuis mi 2004.

On peut se demander si le MJS est autonome du PS, comment cela se passe quand les deux organisations ont des points de vu différents ? Baptiste va nous renseigner sur cela : « Le MJS était majoritairement contre le traité constitutionnel européen, mais il n'a pas fait campagne contre celui-ci parce que le PS avait prie position pour et le MJS se refuse, mais il aurait pu, de faire campagne contre le PS. Quand il n'est pas d'accord il le dit ; mais quand le PS est parti, il ne va pas contre le parti socialiste. Il ne fait pas forcément la campagne à fond, on ne demande pas au gens de militer pour des trucs dont ils n'ont pas la conviction, mais on ne pas à l'encontre. C'est là qu'on voit le rapport d'autonomie. Il était de notoriété publique qu'on était contre, ce n'est pas de l'hypocrisie. Et quand il y avait des débats on envoyait des militants du MJS qui était pour, pas ceux dont on savait qu'ils étaient contre. Même s'ils étaient minoritaires dans le Bas Rhin par exemple, on a désigné un autre membre du collectif fédéral qui était favorable. Même si on est contre le TCE c'est une défaite électorale pour le PS. On pense qu'ils l'on bien cherché, mais ça reste une défaite ».

Ainsi le Mouvement des Jeunes Socialiste soutient le Parti Socialiste même quand leurs idées divergent. Malgré l'autonomie du MJS, les membres se veulent proche du PS et soutiennent celui-ci.

Mais malgré la proximité de ces jeunes avec le parti socialiste, ils sont quand même très critiques envers celui-ci.

Pour Antoine, « Il est important d'avoir un regard critique à l'égard du PS. Il s'est avéré qu'il y avait beaucoup de choses qui n'allaient pas comme elles devraient. Il y avait beaucoup de dérives, il y avait notamment une bonne partie des militants qui cherchaient juste des postes, des missions, plutôt que de changer la vie. Il y a des prises de position frileuses pour ne pas se priver d'une partie de l'électorat ; le refus de remettre en cause le capitalisme ... Des tas de choses comme ça qui fond se demander si on est vraiment dans un parti de gauche. Si on continu comme ça, on ne va pas aller bien loin ; on n'est pas pertinent. Le PS est le seul parti de gauche à pouvoir gagner aux élections. (...) Le PS est plus occupé par ses résultats électoraux que par la vie des français ».

Selon Emmanuelle, « au PS ils se font un peu la guéguerre entre eux. Mais c'est le seul parti capable de battre l'UMP. C'est a nous les jeunes de reformer un peu tout ça. C'est un peu logique aussi que ce soit comme ça au PS, parce qu'il y a une plus grande liberté que dans d'autres parties ».

Pour Baptiste, « Le parti ne se pose pas forcément les bonnes questions ou ne se pose pas la question tout court. Trop souvent on est plus dans des discutions d'opinion que dans des débats de conviction. J'ai une conviction et je veux le convaincre ; on devrait chercher le plus profondément possible. Les débats on les a trop peu souvent. Il n'a pas un militantisme régulier le but est de confronter avec les gens mais aussi d'écouter ce qu'on a à dire et ce même avec la société civil. (...) Comme on trop peu en contact avec les partis socialiste divers les syndicats etc.... on n'a pas se mélange d'expérience qui nous confronte à la réalité au delà de la pensée cartésienne. Il n'y plus la réflexion militante, mais il n'y a presque plus la réflexion intellectuelle non plus. On a l'OURS (Office Universitaire de Recherche Socialiste) qui est un outil... c'est une relique, mais qui lis la revu de l'OURS ; elle n'est même pas disponible sur le site. Sur le fond il y a pas de réflexion, sur la forme il n'y a pas de vrai activité et les deux sont lié ».

Cela est très révélateur, ces jeunes ne militent pas pour les idées du parti, mais plus pour leur idée de l'avenir qui est représenté par le parti socialiste, ou par d'autre parti de l'extrême gauche, mais le parti socialiste est celui qui est vu comme étant le seul capable de battre l'UMP, et même si ces jeunes ne sont pas d'accord avec toutes les idées de ce parti, ils le soutiennent car il est vu « comme moins pire » que les partis de droite.

En effet, quand on voit les idéaux de la gauche qui leur tien le plus à coeur ils répondent « La répartition des richesses, par l'impôt : on peut le faire à la source comme à l'arrivée. La répartition des richesses c'est le béaba de la gauche. La répartition de la richesse c'est la base » ou « Le partage de la richesse ce n'est pas qu'économique ! Quand il y a des logements vide et que des gens meurent de froid, mais aussi la richesse culturelle, rendre les musée gratuit sur certaines périodes de l'année, l'éducation nationale (...) L'Etat est un outil qui peut se retourner contre ces créateurs ».

De plus ils critiquent l'idée de débat participatif lancée par Ségolène Royal, mais également l'ex candidate socialiste, ainsi que l'idée de l'adhésion à 20 euros.

Antoine résumera tout cela en disant : « A mon avis deux choses : d'une les médias qui l'ont tellement poussé en avant que beaucoup on dit que ce serait elle, et les responsables qui préféraient être du côté de la futur candidate appelas leurs militants à voter pour elle, et les militant qui se sot dit puisque ce dois être elle, autant que ce soit elle confortablement et lui donné une majorité. Avec l'adhésion à 20 euros il y a eu beaucoup de gens qui ont voté pour Ségolène sans vouloir participer. On ne propose pas au gens de se battre avec nous, mais on a vendu un droit comme un billet de loterie. Il y a quand même des adhérents qui ont continué, mais beaucoup ont disparu dans la nature. Ce n'était pas une mauvaise idée, mais il fallait leur dire venez participer avec nous et pas voter pour nous. Là on a fait une erreur et on l'a payé ».

Antoine poursuivra en disant : « Les sondeurs ont a mon avis intérêt à être le plus proche possible de la réalité donc y'a pas de complot. Mais la manière dont ils posent la question, les sondages sont des opinions de sympathie, elle apparaissait comme étant nouvelle, comme étant une femme (qui ont tendance à se masculiniser) et avais de la sympathie très grande dans la moitié de la population progressiste. Elle avait aussi prie des positions assez iconoclastes, contre les 35 heures, pour envoyer les militaires encadré les jeunes, ce qui faisait qu'elle avait aussi une sympathie à droite (...) ».

Non seulement ces jeunes étudiants critiquent l'idée de l'adhésion à 20 euros, leur ex-candidate aux élections présidentielles, mais également les sondages d'opinion, ainsi que l'usage qui en fait.

Ces jeunes critiquent le parti socialiste car il ne représente pas leur valeur, leurs idéaux. Il représente plutôt un moyen de changer la société ; « changer la vie » pour reprendre leur terme. Leur engagement se situe plutôt dans une perspective de changer la société, le néo libéralisme..., plutôt que de soutenir un parti, ou certains hommes politiques.

Pourtant même s'ils critiquent le parti socialiste, ces jeunes évoluent au sein du MJS de façon différente.

c) L'évolution de ses jeunes au sein du MJS et du PS.

Je trouve à présent intéressant de voir quelle a été l'évolution de ses jeunes au sein du MJS.

Antoine, nous dit qu'il a d'abord milité simplement quand on l'appelait, puis on lui a proposé d'animé la cellule MJS sur son lycée, ce qu'il a fait. Après la terminal, il est  « revenu au MJS pour les législatives (...). On a contribué à la réélection confortable d'Arman ELON. On a décidé d'organiser un peu différemment le groupe Strasbourg, la masse militante acquise d'une part pendant le mouvement anti CPE et durant les présidentielles a vraiment grossi et on a décidé d'être toujours plus proche des militants et occuper plus de terrain; donc de diviser le groupe en trois.

Donc j'ai été élu par les militants du groupe et j'ai animé la tête de l'organisation de celui-ci jusqu'au congrès : fin automne 2007, et a partir de ce moment j'ai assuré la trésorerie de l'organisation jusqu`en septembre 2008. Et j'ai aussi aidé à assister le scrutin général durant les municipales car c'était une période ou on avait vraiment beaucoup de travail et toutes les bonnes volontés étaient mobilisées. A partir de décembre 2008, à la suite de différents conflits interne j'ai rendu mes missions que j'ai reprises très récemment puisque ces conflits ont été réglés et donc j'assure aujourd'hui l'animation de la fédération du bas Rhin. Je suis également responsable MJS Strasbourg Est ».

Nora militais simplement au début, et n'a pas prie d'autres fonctions jusqu'à l'an dernier « où je suis rentré dans le bureau local du groupe campus du MJS, et cette année je suis secrétaire du groupe campus. Le groupe campus comprend 1100 membres donc environ la moitié du MJS du Bas Rhin ».

Nicolas a « adhéré en décembre 2007, j'ai commencé à militer tout doucement avec les municipales, et je me suis plus investit dans le mouvement des jeunes socialistes à partir du moment où on m'a proposé d'être suppléant au collectif général (parlement du MJS) au mois d'août dernier. J'y suis entré au mois de septembre. Donc a partir de là j'ai commencé à plus m'investir. Et au mois de janvier je suis devenu responsable local de Strasbourg Nord. »

Baptiste a « adhéré au mouvement des jeunes socialistes le 21 avril 2002, mais je militais déjà un petit peu pour le MJS avant puisqu'il y avait des élections présidentielles et donc j'avais participé à un certain nombre de meeting, avec des débats avec le ministre de l'éducation national de l'époque qui étais Jack Lang, avec le ministre des affaires économiques qui était Dominique Strauss-Kahn (...).

On était une vingtaine en assemblée générale, une quarantaine, soixantaine en tout : c'était assez restreint ; l'année suivante (...) il y a eu le collectif fédéral du MJS où il y a eu des démissions. Il fallait remplacer des gens ; donc ils m'ont proposés de rentrer dans le collectif fédéral et d'être rédacteur en chef du journal du MJS. (...)

Là je prends en charge la trésorerie du MJS, le secrétariat général, et le secrétariat à la communication et au porte-parolat. Presque un vice animateur fédéral pendant deux ans. On lance les campagnes régional et cantonal. C'est à ce moment là que je me rapproche aussi du parti socialiste. Je prends ma carte au PS en 2004 avec les élections cantonales. Je m'investis dans ma circonscription à ce niveau là. Claude Freying me fait rentrer dans le bureau de section comme représentant du MJS. Ensuite il y a les campagnes européennes au côté de Catherine Trotmann (...). Je suis donc animateur fédéral élus fin 2005/ début 2006 et c'est là ou ce lance le CPE notamment. A partir de ce moment on passe la barre des 200 puis on passe au 300/350. Le CPE c'est une grosse phase de recrutement de militant. On a commencé à décentraliser le MJS car jusqu'à présent il n'y avait pas de groupe, mais juste la fédération. On a d'abord crée le groupe campus, pour les étudiants socialiste, ensuite a été créé le groupe Sélestat, le groupe Strasbourg puis le groupe Illkirch et après les groupes ont été redécoupés...

La rentrer 2006, on se retrouve a faire la primaire interne du PS Ensuite on mène les campagnes présidentielles et législative (...). Avec la fin de mon mandat ; j'ai préparé la succession. Je me suis retiré de la direction du MJS durant l'été 2007 pour laisser la place à une nouvelle équipe. A ce moment il y avait le congrès national des jeunes socialistes où je suis élu à la commission nationale de l'arbitrage. En gros c'est la justice du MJS au niveau national et je suis consultant pour le bureau national pour un certain nombre de dossier notamment la réforme des collectivités, la réforme des statues au sein du MJS. Je suis candidat au municipale D'Illkirch Graffenstaden où sera élu Jacques Bigot à plus de 70% dès le 1er tour(...).

Je me lance dans le congrès du PS à ce moment là. Donc j'avais plus de responsabilité au sein du MJS. A l'issu de ce congrès je suis élu au conseil fédéral du parti et je suis secrétaire adjoint de la section Illkirch Grafenstaden.

Ces jeunes ne s'engagent pas simplement dans le mouvement des jeunes socialiste pour faire de la figuration. Ils s'investissent au sein de celui-ci. Ils évoluent, s'occupent de différents postes. Le MJS essaye de faire au mieux pour que les jeunes s'investissent au sein de celui-ci, c'est pourquoi les jeunes contrairement à ce qu'il se passe à l'intérieur des partis politiques n'ont pas l'impression qu'on n'écoute pas leurs idées.

A l'intérieur du Mouvement des Jeunes Socialistes, cette évolution perpétuelle des membres les plus actifs permet de changer « la routine » afin d'avoir et de garder les adhérents le plus entreprenant possible.

Les mouvements jeunes et les partis politiques ne sont pas les seuls endroits où les jeunes peuvent pratiquer de la politique. Ainsi ils peuvent, par exemple, adhérer à des syndicats ou des associations étudiantes.

B. Les jeunes dans les syndicats et associations étudiantes

A Strasbourg il existe de nombreuses associations et syndicats étudiants, nous allons d'abord en étudier quelques-uns ; puis regarder quelles sont les éléments qui les ont motivés à intégrer ceux-ci, avant d'en apprendre plus sur ce qu'ils fond dans ces organisations.

Tout d'abord, regardons quelques exemples de ce qu'il existe comme syndicat et associations étudiante.

1. Exemples

A présent nous allons nous intéresser à l'Union nationale des étudiants de France (UNEF), à l'Association Fédérative Générale des Etudiants de Strasbourg (AFGES) ainsi qu'à l'Union Des Etudiants Etrangers de Strasbourg (UDEES).

a) L'UNEF

L'Union nationale des étudiants de France (UNEF), crée en 1907 se positionne proche de la gauche socialiste et de l'extrême gauche communiste voir trotskiste. Elle est présente sur la majorité des universités de France et elle est la première organisation étudiante en nombre d'élus dans les universités. Il est le syndicat étudiant le plus important en France.

Nous avons eu un entretien avec Julie39(*), la présidente de l'UNEF qui nous a dit qu'au « départ c'était une forme de fédération d'associations locales disséminé un petit peu partout en France et qui ont décidés de se regrouper au niveau national et en 1948 (...).

Le but était simplement de se regrouper pour être plus fort et avoir une vision nationale de ce qui se passe à l'université, vu que c'était une université assez petite comparé à celle qu'on a aujourd'hui, où il y avait très peut d'étudiants et dominée par la classe bourgeoise. Donc c'était surtout pour mettre en commun les actions faites dans les différentes universités et améliorer plus simplement la vie des étudiants ».

Selon elle, « l'UNEF est hautement politique. Quand c'est bien, on dit que c'est bien, quand on voit certain danger sur une loi ; on la dénonce. Oui on est politique et on a un discours hautement politique qui est fait et apporté aux étudiants.

L'UNEF généralement est plutôt à gauche. Dans l'échiquier politique avec généralement d'autres syndicats CGT, ..., on est du coté du progrès social et on est placé à gauche ».

Pour le nombre de militant, elle nous apprend qu'« Au niveau national, on compte dans les environs de 35.000 adhérents, et au niveau local, on est dans les environ de 350 adhérents. Du fait qu'il y a la dématérialisation, on a du mal à avoir des étudiants. Mais 350 est un chiffre assez conséquent ».

b) L'AFGES

L'Association Fédérative Générale des Etudiants de Strasbourg (AFGES) fédère près de 30 associations étudiantes comme celles de médecine, biologie, histoire... 

C'est une structure dirigée par des étudiants, et défend les intérêts des étudiants et travaille à la prise en compte des étudiants dans la politique de la ville

Elle se veut la première force de proposition et de représentation des étudiants strasbourgeois, et compte ainsi près de 200 élus étudiants, toutes instances confondues (Conseils centraux des universités et écoles, conseils des UFR, conseil d'administration du CROUS...).

Elle a été fondée en en 1923.

c) L'UDEES

L'Union Des Etudiants Etrangers de Strasbourg (UDEES), est une association qui a été crée en décembre 2000 suite aux différents problèmes rencontrés par les étudiants étrangers, et d'essayer de rendre le séjour des étudiants étrangers plus facile et d'éviter que lors de la rentrée universitaire les étudiants se retrouvent perdus ou sans logement.

L'UDEES regroupe des étudiants de toutes les nationalités et travaille avec les associations d'étudiants étrangers de différents pays. Les étudiants étrangers sont confrontés aux mêmes problèmes, c'est pourquoi un rassemblement peut aider à faciliter la vie de ces étudiants.

L'UDEES essaye de faire en sorte que les étudiants étrangers rencontrent des étudiants français et puissent vraiment profiter de leur séjour pour en apprendre un peu plus sur la civilisation française.

Nous avons eu un entretien avec Vanessa, qui a été membre fondatrice, trésorière, secrétaire générale et puis présidente40(*). Selon elle, «  l'UDEES, est une association clairement politique. C'est à dire qu'elle a un projet qui est celui de participer à vie politique de la ville.

Notamment, en incitant la préfecture à changer sa politique pour l'immigration, en incitant les universités à un véritable accueil des étudiants étrangers à Strasbourg; en incitant le CROUS a avoir une véritable politique de logement envers les étudiants etc.... Pour moi l'association est une association clairement politique. Tous ce que fait l'UDEES est politique ».

Elle se situe selon elle, sur l'échiquier politique,  « Clairement vers la gauche (...). Lorsqu'on est dans une politique de partage et de distribution de la richesse pour le plus grand nombre. Je considère qu'on est à gauche. Lorsqu'on est dans la position de défense des privilèges d'un très petit nombre donc on est considéré à droite. Pour moi clairement l'UDEES se situe à Gauche, puisque c'est une association qui tend l'universalisation du savoir, le partage de la richesse culturelle etc.... Je considère que c'est une organisation de gauche ».

Nous venons de voir différentes organisations syndicale et associative étudiante. A présent nous allons nous intéressé plus longuement aux deux membres interrogés : Julie, présidente de l'UNEF et Vanessa, ex-présidente de l'UDEES.

Tout d'abord regardons les raisons qui les ont amenés à s'intégrer dans ces organisations.

2. Les raisons de l'intégration

Regardons tout d'abord les raisons de l'intégration de Julie, présidente de l'UNEF.

Elle décarre avoir « intégré tout simplement parce qu'on m'a présenté ce qu'est l'UNEF, sur Strasbourg et sur le niveau national et l'intérêt que sa représente d'être dans un syndicat, le rapport de force etc. On m'a simplement proposé d'adhérer. Question à laquelle j'ai répondu oui ».

Ce qui l'a attiré dans cette association est de «  changer la vie des autres : des étudiants s'est ce qu'on dit souvent. L'objectif de transformation sociale. Par l'université on transforme la société. Et ce qui est vraiment intéressant s'est de voir par des actions concrètes changer d'une semaine à une autre l'avis des étudiants. On ne fait pas tout de façon révolutionnaire mais on arrive à diminuer le coût du transport, on a crée un nouvel échelon de bourse, on améliore concrètement la vie des étudiants et ça se voit avec des actions visibles ».

Elle fait également « parti de l'UDEES (Union Des Etudiants Etrangers de Strasbourg) qui est partenaire à l'UNEF ; (...). Enfin je suis adhérente à un parti politique, le parti socialiste mais en tant qu'adhérente sans aucune responsabilité ni activités militantes ».

Son engagement dans l'UNEF est son « premier engagement politique même si je savais déjà ou je me plaçais quand j'étais ou lycée. J'avais déjà participé à des petites manifestations au lycée mais en tant que personne lambda entre guillemets et pas du tout sous forme de présence militante ».

Elle consacre énormément de temps à son engagement militant : « Si ce sont des périodes lourdes avant les élections ou avant les grosses campagnes, généralement 100% de mon temps. Sinon généralement c'est 70% de mon temps par semaine que je donne à l'UNEF. Sauf, en période de révision ou d'examens où je donne 50% de mon temps à l'UNEF ».

Selon elle l`engagement militant est, « compatible au début quand on n'était pas autant engagé. Généralement on essaye d'aménager le temps de chaque militant, en fonction aussi de leurs études par ce qu'un bon militant à l'UNEF est un bon étudiant. Et aussi un étudiant qui doit réussir dans ses études. Et s'il ne réussit pas ces études l'année prochaine il ne peut pas s'inscrire à l'université. Et s'il ne s'inscrit pas à la fac donc il ne peut pas se réinscrire à l'UNEF, donc il ne pourra pas militer. C'est dangereux aussi. Et on essaye de voir avec les militants qu'ils ne loupent pas de cours en tout cas qu'ils ne loupent pas beaucoup. Et que leur engagement soit compatible. Cette année j'ai fait le choix de me consacrer totalement à l'UNEF, en laissant mon année universitaire de coté et de reprendre seulement l'année d'après ».

Elle attend des militants bénévoles, qu'ils soient volontaires. Pour elle, donner « une heure ou deux c'est déjà beaucoup ».

C'est une militante très engagé qui fait passé son engagement avant ces études Pour elle ces principes sont plus important que son avenir. C'est une militante très active.qui est également adhérente a parti socialiste « adhérente lambda entre guillemets, au parti socialiste mais,... mais je n'ai aucun mandat de ....et puis, je ne milite pas du tout actuellement. Considérant que mon engagement à l'UNEF est prioritaire et après l'UNEF j'ai mes études ». 

A présent nous allons nous intéressé à l'engagement de Vanessa ; ex-présidente de l'UDEES.

Elle est entrée dans cette association car « en tant qu'étudiante étrangère, arrivant en France en septembre 2000, à 18 ans, j'ai vécu personnellement le cercle vicieux d'un étudiant étranger quand il arrive, logement, pas de carte de séjours, pas d'inscription etc.... Tout est nécessaire pour avoir l'autre. Et tout prend du temps et on ne sait pas, on n'a pas les contactes, vers qui s'adresser. Donc, moi heureusement je suis tombée sur l'UNEF, mais relativement très débordé, dans la mesure où il avait reçu tous les étudiants qui ont des problèmes d'inscription en général. Il ne s'agit pas ... en tout cas les militants de l'UNEF ont besoin d'une formation par rapport à tout le dispositif de carte de séjours qui changeait dans la préfecture, où on n'avait pas envie de donner les informations nécessaires pour le syndicat étudiant. Le fait de voir ca, du coup il y avait un vide à combler, à motiver. Maintenant que je suis passée par là, je considère qu'il y plein de choses que les étudiants étranger doivent savoir éviter, et savoir faire. Mais il y pleins de problèmes qu'on peut leur épargner et facilement; on essaie de les épargner avec des indications, si on avait des informations. On avait quelqu'un à qui tendre la main. Donc c'est ca qui m'a motivé à faire parti de l'UDEES ». Elle « dépensais énormément de temps dans l'association. Un quart de mon temps ».

Pour elle, il est possible de s'engager lorsqu'on est étudiant. Elle dit : « Je pense aussi que c'est une question d'organisation. On peu toujours faire plusieurs choses. Je suis très organisée et j'arrive à voir mes priorités aussi. Moi particulièrement, j'ai fait un parcours d'études très long parce que j'ai redoublé à cause de mes engagements militants ».

Pour elle, « un bon militant c'est quelqu'un de déterminé, et c'est quelqu'un qui a des objectifs altruistes ».

Son engagement fort vient de son vécu, de sa situation d'étudiante arrivé en France et ayant connu tout ces problèmes, néanmoins maintenant elle estime que « 30% de ma valeur pour rentrer dans le marcher du travail est dû à mon engagement militant ».

Ces deux profils sont relativement différents, pourtant ils débouchent tout deux sur un engagement militant très fort. A présent regardons vers quoi cet engagement à débouché pour ces deux étudiantes.

3. Les activités exercées

Regardons ce qu'elles ont accomplit.

Julie, présidente de L'UNEF, nous dit qu'  « aujourd'hui je suis président de UNEF, et donc ça veut dire que je dois organiser tous ce qui se passe dans l'UNEF, que ce soit les campagnes, que ce soit sur ce que dit les politiques, ce que dit l'UNEF, c'est d'un peu tempérer les débats qu'on peut avoir entre les différents militants et c'est aussi de représenter l'UNEF dans l'université ou auprès des institutions, que ce soit la fac, le CROUS ou la mairie. Je dois être la porte voix de l'UNEF ».

Selon elle, l'UNEF a les moyens de se faire entendre : « On a les moyens, après est-ce qu'ils nous entendent ou pas c'est une autre question. On a évidemment les relais de la presse qu'on peut utiliser assez facilement et aussi Internet qu'on a développé avec un blog et maintenant un site Internet, facebook .... Ensuite, au niveau institutionnel, on a généralement des rendez-vous assez facilement On a aussi toujours un rapport de force qui est derrière nous que ce soit le nombre de nos adhérents, le nombre d'étudiants en manif, le nombre de pétitions qu'on peut avoir ou avoir faite pour qu'on nous prenne au sérieux ou qu'on nous écoute en tout cas ».

De plus l'UNEF est un engagement qui lui a apporté beaucoup ; avec les autres membres, « au départ, on dit qu'on est des camarades, parce qu'à la base on n'est pas des amis et qu'on se connaissait pas généralement, et c'est justement le projet qui est défendu par l'UNEF qui nous rassemble à la base, sinon on a rien en commun, même si on est tous des étudiants. Au fil du temps, évidemment à l'UNEF, on a des liens qui se tissent que ce soient amicaux, que ce soit relationnel, ou tout simplement de la camaraderie, en tout cas l'UNEF m'a apporté beaucoup et surtout beaucoup d'amis, que je verrais encore bien après les études ».

Son engagement est donc très fort, mais également lié à la bonne évolution au sein de celle-ci. En effet, elle a eu de bonnes relations et l'UNEF a un fort impact sur les étudiants. C'est certainement le plus important pour tout étudiant engagé.

En ce qui concerne Vanessa, ex-présidente de l'UDEES, au début son engagement était difficile, en effet « comme il n'y avait pas de chose déjà structuré pour commencer, c'était très dur. Dur de mettre en place, et surtout il y a énormément de problèmes d'étudiants. La carte de séjours etc...., qu'il fallait accompagner individuellement. Tout cet accompagnement individuel est nécessairement important, vital pour ces étudiants et on avait des périodes comme ça où on n'avait aucun projet pour l'association.

Là est arrivée une autre étape de l'association, où on avait un peu plus d'expérience ou on a pu commencer une mobilisation plus importante et notamment avec les élections du CROUS en 2004, qui on fait que l'association a donné un pas en avant. On a pu clairement changer, faire un accompagnement individuel mais aussi avoir des projets communs pour que les étudiants puissent nous connaître. Donner une vision un peu plus large plus importante à l'UDEES, qui c'est classée en tant que, l'association des étudiant étrangers à Strasbourg. Ce qui n'était pas le cas avant. Avant il y avait plein d'organisations, d'associations, les nationalités etc... Et l'UDEES était une parmi d'autres on a pu s'organisé pour être les représentants des étudiants étrangers avec tout le monde.

Maintenant l'UDEES est une association qui s'est totalement institutionnalisée, entre guillemets qui finalement se limite un peu de reprendre certains projets mais d'un point de vue beaucoup plus festif. C'est-à-dire que le message politique par rapport à l'UDDES, est beaucoup plus effacé, en fait qu'il était avant. Avant il était un message clair, politiquement parlant, par rapport aux étudiants étrangers. Aujourd'hui les choses, on les fait plus par habitude que par envie de donner un message politique ».

Elle s'est également fait beaucoup d'amis, mais semble avoir un recul car n'est plus à l'intérieur de cette organisation. Elle déclare s'être fait des amis et montre l'utilité de son travail, même si selon elle, aujourd'hui, les choses sont plus faites par automatisme « que par envie de donner un message politique ».

Maintenant que nous avons étudiés deux exemple de militants actifs ; les étudiants au sein du MJS et du PS, ainsi que les étudiants dans les syndicats étudiants, il nous semble intéressant de comparer brièvement, en conclusion, ces deux formes de militantisme.

Conclusion de la seconde partie

Ces deux formes de militantisme sont différentes, pourtant elles se rapprochent. En effet, tout d'abord le but est le même, le terme « changer la vie » récurent. En effets ces jeunes étudiants s'investissent tout particulièrement dans le but de changer le monde, pour mettre sur le devant de la scène leurs idéaux. Ils s'engagent généralement pour des valeurs, par exemple l'égalité, l'aide aux autres. Les buts sont similaires, mais les moyens d'arriver à ces buts sont également similaires. En effet, cela demande un investissement en temps et en énergie colossale.

Même si les jeunes du MJS semblent plus proches d'un parti, c'est également le cas pour les associations et syndicats, ainsi pour l'ex-présidente de l'UDESS, celle-ci se situe « Clairement vers la gauche » ; et pour Julie présidente l'UNEF, nous dit que « L'UNEF généralement est plutôt à gauche ». Ainsi malgré l'apparent éloignement au parti socialiste, ces deux organismes sont liés à lui, et même s'ils sont indépendants, ils ne vont pas faire des actions qui sont hostiles à se parti.

De plus l'autre atout de se type d'organisation, est que cela solidifie des relations, tisse des liens, mais également crée des dissensions au sein de celle-ci.

Ainsi, Baptiste nous dira : « Au MJS des petites tensions vont commencées à apparaître entre les courants, les militants ; des dissensions apparaissent entre les réseaux ce qui aboutit à ce que le président de l'union national des MJS nous demande de démissionner ».

De même, Julie nous confirmera qu' «  il y a des clivages entre nos membres, et c'est logique dans une organisation qui est démocratique ».

Enfin Vanessa nous dira qu'il existe des clivages entre les membres de l'UDEES « comme dans toute association diverse. Il y a différent points de vues ».

Ainsi même les tensions existent entre les membres de ces organisations ; mais quoi de plus normal, quand chacun a sa propre vision de l'avenir.

Ainsi tout comme plusieurs membres du MJS, Julie, présidente de l'UNEF est adhérente au parti socialiste « adhérente lambda entre guillemets » ; tandis que Vanessa, ex-présidente de l'UDEES, « fais parti de la gauche pour changer d'Europe donc je milite pour la campagne des élections européennes ».

Certains étudiants s'investissent énormément dans la politique, mais ce n'est pas le cas de tous les étudiants, en effet ; d'après les résultats de l'enquête que nous avons réalisé auprès de 96 étudiants, 15 sur 96, soit 15,62% déclarent adhérer ou avoir adhéré à un parti politique, et sont 17, soit 17,70% à déclarer faire parti d'un syndicat étudiant.

Cela ne correspondrait qu'à une fraction des étudiants. Néanmoins avec le même sondage, on a pu remarquer que 65 étudiants ont répondu adhérer à une association, un syndicat étudiant ou un parti politique ; soit 67,70% des personnes interrogées. En effet une part importante des étudiants sont membres d'associations. Celles-ci peuvent également être source et conséquence de politisation.

Malheureusement par manque de temps, nous ne pouvons traiter cette partie, mais il y a de forte chance qu'elle rejoigne celle traitant des mouvements et partis politique, syndicats et associations étudiantes, car même si les enjeux sont plus ou moins différents selon le type d'association, on peut supposer que les causes et les conséquences ne sont pas très éloignées de celles que nous avons étudié précédemment.

A présent nous allons voir quelle différence il existe entre les jeunes français, et les jeunes canadien grâce à Lyes Dris, parti un mois à Montréal. C'est donc avec divers informations recueillis là-bas que nous avons pu construire cette partie.

III. Les jeunes et la politique au Canada.

A en croire les sondages et les médias, les jeunes sont de plus en plus désintéressés par la politique et exercent de moins en moins leur droit constitutionnel, le vote. D'après la recherche qu'on a effectuée dans le cadre des jeunes en France était que les jeunes sont vraiment désintéressés par la politique traditionnelle. Mais la question qui se pose est si ce sont seulement les français qui ne s'intéressent plus à la politique ou bien si c'est un phénomène universel partagé par les démocraties occidentales.

Dans cette analyse nous allons nous focaliser sur le Canada et plus précisément dans province du Québec. Beaucoup de recherches ont été effectuées sur ce sujet. Il n'y pas de raison spécifique qui s'impose et qui attire notre attention sur le Canada mais pour des raisons techniques, nous avons choisit de nous intéresser à ce pays.

En 1999, une rencontre organisée par l'internationale IDEA41(*), un institut basé à Stockholm, en Suède réuni plusieurs pays dont le Canada, autour de la problématique de la désaffection des jeunes en politique et la baisse de leur participation électorale. Ce forum, tentait aussi de dégager quelques pistes et peut être des solutions.

D'après les éléments que nous avons sur cette rencontre, ce ne sont pas seulement les jeunes français qui ont une désaffection pour la politique. En effet, le désintérêt pour politique et la baisse de la participation électorale des jeunes sont un phénomène qui touche la plupart des démocraties occidentales et les différents paliers électifs.

Dans cette partie nous allons essayer de répondre à cette problématique à partir des entretiens, et quelques questionnaires qui ont été remplis par les jeunes étudiants de l'université de Montréal (UQÀM), ainsi qu'avec l'aide des associations facultaires, de l'université UQÀM, des articles et oeuvres universitaires, et d'autres sources d'information électronique comme les sites Canadien de la Direction Générale des Elections au Québec et autres.

Nous allons voir en premier lieu, dans la province du Québec, comment a été diagnostiqué le phénomène. En deuxième lieu la remédiassions politique et la motivation des deux gouvernements d'intéresser les jeunes à travers leurs programmes. Finalement. Une comparaison avec la politique gouvernementale française par rapport à ce phénomène.

La province du Québec.

Le Québec est la seule région francophone du Canada avec un nombre d'inscris  de 5.730.46842(*). Les québécois sont systématiquement appelés aux urnes pour les élections fédérales, provinciales, municipales et à la présidence collégiale. Mais les observateurs, comme la Direction Locale des Élections dans la ville de Montréal, ainsi que la Direction Générale des Elections au Québec, et la Direction Générale de la Citoyenneté observent un net recul du nombre de jeunes dans les bureaux de vote ; et ils sont de moins en moins nombreux par rapport à leurs ainés. L'inquiétude des autorités, qui prennent le problème au sérieux, ont financée plusieurs projets afin d'inciter les jeunes à exercer leurs droit de citoyenneté.

A. Les causes du désintérêt

Les études canadiennes ont permis de cerner plusieurs facteurs pour expliquer la faible participation des jeunes. Donc, il faut dédramatiser la faible participation des jeunes au vote notamment à l'élection locale. Les études expliquent que les jeunes sont moins concernés par la politique locale que par la politique nationale pour diverses raisons.

En premier lieu à cause de la mobilité géographique : les jeunes sont contraints de se déplacer constamment pour faire leurs études dans d'autres coins du pays, ou de la région.

Mais aussi à causes des enjeux sociaux économique : les jeunes ne sont pas concernés par les enjeux économique et politique liés à leurs études. Ils paient moins de taxes municipales, voir ne payent rien.

Le résultat d'une étude menée auprès des jeunes montréalais par André Balais, Eugénie Dostie-Goulet et Patrick Fournier et Elisabeth Gidengil, en 200743(*) réécrit par Domenic Duval44(*) nous dit que la scolarité est un facteur d'influence capitale. Il est vrai que les jeunes peu scolarisés votent moins que les jeunes diplômés, mais les jeunes diplômés ne votent pas de plus en plus.

On peut citer le cas du jeune étudiant que nous avons interrogé, Nabil, âgé de 24 ans en fin du deuxième cycle de comptabilité. Il occupe le poste du vice président de l'AFEG (association facultaire d'économie et de Gestion) à Montréal.

Lorsqu'On lui a posé la question depuis quand il a commencé à voter, il répond «  depuis l'âge du vote, 18ans » mais quand on lui pose la question sur ses intentions en politique. Il répond « en fait actuellement euh ... j'ai encore le poste maintenant ; mais les mandats sont écoulé et l'autre euh.... Et je ne pense pas renouveler mon contrat ». C'est l'une des preuves que les étudiants se retirent de la politique au fur et à mesure de leurs études, mais ca ne veut absolument pas dire qu'il ne va pas voter parce qu'au contraire, il pense que le vote « ....c'est un droit constitutionnel de voter. Donc j'aimerais exercer mon droit. » Et également Maude, jeune étudiante âgée de 23ans, qui prépare un baccalauréat en lettre moderne, répond lorsque on lui pose la question, si elle adhère ou a adhéré à un parti elle nous répond. « ...Plus maintenant, j'ai déjà été membre du Parti Vert du Québec ».

Mais lorsque on veut savoir pourquoi, elle a une réponse claire « ...Je n'ai pas l'aspect dogmatique, suivre la ligne du parti, etc... » 

Toujours dans les mêmes études, ils dégagent différentes variables qui concernent le palier municipal, mais ne sont pas significatives aux élections fédérales.

Les jeunes demeurant toujours chez leurs parents sont plus impliqués que les nouveaux arrivants à la ville de Montréal qui votent moins. Cette variable de mobilité résidentielle nuit à l'implication des jeunes dans la politique locale.

De plus, la propriété du bien foncier est l'un des facteurs qui éloigne cette volonté de s'immiscer dans la politique locale chez les jeunes ; qui ne sont pas propriétaire de leur appartements et ne connaissent pas les taxes foncières imposées.

Selon la DGE (Direction Générale des Elections)45(*), après une enquête menée en 200546(*), auprès des jeunes, le seul motif de ne pas se rendre aux urnes est le manque d'information. Cette enquête vient confirmer l'étude menée par André Balais et son équipe.

Selon une étude de Jon H. Pammett et Lawrence LeDuc, 200347(*), les jeunes de 18-24 ans ont plus confiance et moins de méfiance à l'égard des candidats, des partis que leurs ainés.

Ainsi, par exemple, Nabil affirme donner des idées à son député. Les jeunes évoquent souvent le manque d'information de l'ordre de n'avoir pas compris le fonctionnement des institutions et essayent d'expliquer leur abstention par rapport à leur âge.

Selon les chercheurs Elisabeth Gidengil, André Blais, Richard Nadeau et Neil Nevitte. Ils pensent que l'abandon de la politique chez les jeunes se manifeste par leur incorporation dans d'autres secteurs d'activités.

Selon une étude menée sur les élections canadienne en 200048(*). Les jeunes canadiens adhéraient plus aux associations sportives qu'aux associations bénévoles, ou à des groupes communautaires. Les jeunes Canadiens adhèrent fortement aux groupes environnementalistes. Et c'est le cas des jeunes électeurs en herbe49(*), un programme pédagogique gouvernemental d'une grande envergure lancé en 2005, destiné aux jeunes entre 13 et 17 ans votant (vote factice) davantage pour les partis marginaux que leur ainés, 15% ont choisi le Parti Vert. Madame ST Denis, présidente du Forum jeunesse de l'île de Montréal, à cette occasion déclare que lorsqu'on prend les jeunes au sérieux, les jeunes prennent la politique au sérieux.

Le sondage commandé par le DGEQ en 2004 (SOM)50(*), http://www.quebecpolitique.com/sondages/som/ vient confirmer les résultats de la recherche menée au Canada. 22,7% des jeunes interrogés ne votent pas, parce qu'ils ne donnent pas assez d'importance aux élections. Et 47, 9% d'entre eux ne votent pas par ce qu'ils ne sont pas bien informés.

Les études canadiennes ont permis de cerner plusieurs facteurs pour expliquer la faible participation des jeunes. Ils sont arrivés à dégager les plus importants comme le manque d'intérêt à la politique traditionnelle. Le manque d'information dans la catégorie des jeunes envers la politique, l'incomplétude de la formation des citoyens sur leur droit institutionnel.

A cet effet on peut conclure que le déclin de la participation chez les jeunes à la politique électorale traditionnelle est remplacé par une participation engagée à des activités populaires.

B. La remédiassions par le politique

Dans cette partie, nous allons essayer d'expliquer les méthodes pédagogiques du gouvernement sur deux parties, sur les citoyens autodidactes au premier lieu, et en second lieu, la méthode pédagogique dans les écoles. Enfin, nous verrons en troisième lieu, les moyens utilisés par les gens non scolarisés, dans la rue.

1. La politique du gouvernement Canadiens

Le gouvernement Canadien à procédé depuis les années 90 à la remédiassions du phénomène. En fait, son programme rentre dans le cadre de la citoyenneté, vu que le Canada est un pays d'accueil et d'immigration. Le programme vise les gens qui veulent devenir citoyens Canadiens. Mais son programme ne vise pas seulement la catégorie des jeunes adultes mais il vise aussi les plus jeunes aux écoles. A cet effet, le gouvernement a adopté à une certaine période, une méthode théorique pour inciter les jeunes citoyens à s'intéresser à la politique et à utiliser leur droit de vote. Mais ces dernières années, il travaille sur une nouvelle méthode, la pratique.

Le projet gouvernemental est d'amener les élections là où les jeunes vivent, travaillent, étudient. Faciliter l'accessibilité des jeunes au vote. Dans les campus universitaire, en partenariat avec les associations étudiantes, dans les quartiers et sans aucune négligence des jeunes de la rue.

Dans le respect de la diversité, valeur à laquelle le Canada donne beaucoup d'importance. Il reconnait ce principe : ce qui s'applique à X ne s'applique pas forcément à Y : le milieu urbain et le milieu rural ne sont pas les mêmes. Le milieu est multiculturel et très coloré.

L e gouvernement utilise une méthode soft, pour attirer l'attention des jeunes. Il se soumet à leur propre langage ; ils utilisent des médias et les portes paroles qui ont de l'influence chez les jeunes. On peut citer par exemple la sensibilisation des jeunes autochtones par la collaboration avec les organisations de défense des droits des autochtones, la protection de l'environnement...

On peut également dire que les élus ont consciences qu'il faut promouvoir et continuer la sensibilisation des jeunes après les élections, et notamment par l'éducation civique soutenue par les groupes communautaire.

Dans l'ensemble, le gouvernement a une politique claire et définit d'intéresser les jeunes.

Le gouvernement Canadien est alerté par diverses recherches effectuées par des imminents universitaires spécialistes dans le domaine, pour remédier à ce fléau répandu chez les jeunes dans la société. Parmi ces universitaires :

Pammett et LeDuc expliquent, d'après leur étude en 200351(*), que l'amélioration de l'éducation et de l'information des électeurs constituent le remède sans équivalent pour attiser l'intérêt chez les jeunes. Ils précisent qu'il faut mettre l'accent sur « l'éducations civique ». Un programme scolaire dont l'objectif est de les familiariser avec le système et la participation sociale et politique.

Elisabeth Gidengil (Université McGill), André Blais et Richard Nadeau (Université de Montréal) et Neil Nevitte (Université de Toronto), supposent que tout engagement ne se fait que dans un intérêt précis. Donc pour motiver les « petits jeunes » à s'investir en politique traditionnelle, il faut d'abord se rendre intéressant.

Dans le cadre de l'éducation à la citoyenneté et du devoir civique, l'un des éléments clé dans les mains du gouvernement, s'avère également solutionnaire pour la problématique. En effet, les canadiens expriment un fort sens de la citoyenneté, un sens du devoir civique. Ce type de sentiment motive beaucoup plus les électeurs qui votent régulièrement

2. La réaction du gouvernement face à ce fléau 

Le gouvernement a pris conscience des retombés dramatiques du désintérêt des jeunes de la politique. D'ailleurs, dans le cadre de sensibiliser les jeunes, lors d'une rencontre des élections, le 30 et le 31 octobre 2003, le directeur général des élections du Canada, Jean-Pierre Kingsley, a déclaré lors d'une rencontre électorale que « l'avenir de la démocratie appartient aux jeunes ».52(*)

L'importance donnée à ce phénomène est vue dans les efforts et les moyens que, la DGE, a mis dans la perspective de rediriger l'intérêt des jeunes en politique.

A cet effet, la DGE, a multiplié la publication de différents documents et guides et a mené plusieurs actions avec la Direction Ministérielle de l'Éducation. Parmi les éléments qu'elle a publiée, on peut citer : « Les élections à l'école primaire » (1991), « les élections à l'école secondaire » (1991). Deux guides pédagogiques pour assister les enseignants à préparer des activités ludiques. Elle permet de faire connaissance avec les élections dans la classe. (Le contenu se trouve sur le site web Jeunes électeurs).

En 1995, la DGE, à publié un guide intitulé «  un bon conseil ». Et plusieurs publications ont suivis, « On se donne un bon conseil » « Calendrier électoral ».

Deux autres guides sur la démocratie ont été publiés, « Le conseil d'élèves et l'éducation à la démocratie » (1995), « L'élection du conseil d'élèves à l'école secondaire » (1997).

A coté des ces guides, la DGE a également, avec la collaboration du Ministère de l'Éducation, proposé plusieurs activités pédagogiques. Pour aider à la mise en oeuvre d'un conseil d'élèves dans un but précis. Celui de l'éducation à la démocratie.

a) La Préparation des futurs votants 

En 2004, la DGE avec le Ministère de l'Éducation a élaborée un programme largement reçu par les élevés : « Électeurs en herbe ». On s'attarde un peu sur ce point puisque il est très intéressant.

« Électeurs en herbe » est un programme d'éducation à la citoyenneté non partisan qui vise à initier les jeunes à l'exercice de la démocratie et à leur faire connaître le fonctionnement des institutions démocratiques. Le projet consiste à organiser des activités pédagogiques et ludiques, dont une simulation d'élections dans les écoles, maisons de jeunes et organismes de jeunesse lors d'une vraie campagne électorale (fédérale, provinciale et municipale).

Il s'adresse principalement aux jeunes de 12 à 17 ans mais peut également être réalisé au 3e cycle du primaire, à titre expérimental.

Le programme Électeurs en herbe53(*) s'est développé de façon fulgurante depuis ses débuts. Plus de 100 000 jeunes ont pris part aux différentes activités proposées par « Électeurs en herbe », dont 80 000 jeunes qui ont participé à une simulation électorale dans 300 établissements de toutes les régions de Québec.

b) Les objectifs de ce projet 

Le projet « Électeurs en herbe » propose des activités éducatives dynamiques et enrichissantes qui visent à stimuler l'intérêt des jeunes. C'est une expérience unique pour les intéresser à l'actualité et à la politique, aborder avec eux des notions concernant l'histoire des institutions politiques et démocratiques et développer leurs compétences civiques.

Il poursuit les objectifs suivants :

D'abord, familiariser les jeunes avec le processus électoral et les institutions politiques et les sensibiliser au rôle que peuvent jouer les citoyens et citoyennes dans la démocratie.

Mais également offrir l'expérience de l'exercice électoral par le biais d'une simulation.

Ce projet veut intéresser les jeunes à l'actualité et à la politique et avoir un impact positif sur leur participation citoyenne et électorale future.

Enfin, il veut permettre aux élèves de structurer leurs opinions, de développer leur esprit critique et de participer à un débat public.

c) Futur citoyen.

Le passage de l'éducation à la citoyenneté et la simulation des élections à un bas âge sont le meilleur moyen de conscientiser les jeunes. Cela permet de leur apprendre leurs droits, comme le droit de vote. Mais cela leur permet également d'apprendre le fonctionnement des institutions et des valeurs démocratique. Le projet est mis en place dans le but d'arrêter la diminution du taux de participation des jeunes.

Ce projet incite les élèves à suivre les actualités. Par le biais de l'école. Ils sont donc encouragés à s'informer et à développer leur esprit critique avant d'aller voter pour de vrai.

Les élèves, également, vont apprendre à prendre connaissance des enjeux électoraux, se familiariser avec les partis politiques et les candidats de leurs circonscriptions ; s'initier à la lecture différente des journaux, prendre la parole dans un débat, écrire des textes d'opinion.

Les futurs citoyens poursuivent un parcours pédagogique original. Chaque électeur où électrice en herbe devient un citoyen, averti, informé, critique, engagé et actif.

d) La démocratie par la culture

En octobre 2005, la DGE, a mis en place une importante exposition sur la démocratie, au Musée de la Civilisation « Exposition Vox Populi ». L'objectif de cette exposition est de sensibiliser les visiteurs à la vie démocratique de manière à leur donner l'envie de s'intéresser. Ce programme vise les jeunes de 18 à 24 ans. Cette exposition a enregistrée environ 15 000 visiteurs par mois54(*).

L'exposition sera par la suite offerte à deux autres musées au Québec, soit à Montréal en 2007-2008 et à Trois-Rivières en 2008-2009. Une version mobile de l'exposition partira en tournée à travers le Québec entre 2008 et 2010.

Depuis décembre 2003, un site Web a été crée par la DGE à l'intention des éducateurs et des jeunes du Québec, du primaire à l'université. On y enregistre 3 500 visites par mois. Ce lieu d'échange sur la pratique éducative de la démocratie offre notamment la création d'un cite web électoral « pourquoi je vote ? » un site Web conçu aux jeunes de 18 à 24 ans. Il a été visité quelque 17 500 fois lors des élections générales de 2007.

e) La compagne de sensibilisation dans la rue:

Comme le supposaient Elisabeth Gidengil (Université McGill), André Blais et Richard Nadeau (Université de Montréal) et Neil Nevitte (Université de Toronto), le gouvernement a eu une bonne oreille à la thèse que les jeunes s'identifient à leur idole.

En effet, en septembre 2008, un mois avant les élections fédérales, une compagne menée par un groupe de chanteurs : le duo hip-hop Taktika, véritable pilier du mouvement hip hop québécois fortement suivi et connu chez les jeunes, « Lève-toi et vote ».

La compagne « lève-toi et vote » s'attaque à la faible participation des jeunes québécois au scrutin. L'usage de leur notoriété a pour but d'influencer leur jeune public. Le groupe, d'après son site internet veut que les jeunes de leur génération soient conscients du pouvoir qu'ils ont entre les mains. Peu importe leur allégeances politiques, l'important c'est d'exprimer sa voix, d'exprimer son droit constitutionnel, le devoir d'un citoyen.

Il s'ajoute à ce cadre la, tous les efforts du gouvernement pour parvenir à rendre la politique accessible aux jeunes.

Pour conclure cette partie, on suppose, d'après le programme et les moyens et mis à disposition par la DGE au Canada, que l'effectif déployé est une solution peut être à long terme, plutôt réussit, d'après la directrice de la DGE. Pourtant, on peut noter que ce genre de programme n'est pas connu en France jusqu'à présent. Donc cette conclusion nous amène directement à la partie suivante.

C. Comparaison

Notre objectif dans ce chapitre précédent était clair dès le départ. Si, les gouvernements savaient que le désintérêt des jeunes, soit en France ou au Canada est un phénomène qui s'aggrave d'avantage, on peut se poser la question qui se pose est quel est des points communs entre ces jeunes désintéressés par la politique traditionnelle ? Quels sont leurs points de vue, leurs appréhensions concernant le programme politique établi par les gouvernements pour intéresser les jeunes qui sont désintéressés ? Y a t-il une politique propre a la France dans la préparation des futurs citoyens ?

Nous allons répondre à ces questions avec les entretiens qu'on a fait avec Recham, Eve, Julie, et Nabil.

Pour répondre à cette question on doit tout d'abord analyser les réponses données à la même question répondue par nos interviewés.

Lorsqu'on leur pose la question sur la nécessité d'enseigner la politique à l'école. Selon les français que nous avons interrogés, la politique doit être enseignée à l'école. D'après E. Recham « oui. Moi je pense que le fait de ne pas parler politique à l'école, comme c'est le cas maintenant quand vous allez à un prof et vous lui demander de parler politique. Il vous dira non on a pas le droit de parler politique à l'école. Moi je trouve non ce n'est pas normal. Après tout les élèves et les profs doivent pouvoir échanger des idées, des discussions sur la politique. Ils sont, les profs comme les élèves sont dirigés par les mêmes personnes. Donc après moi je trouve totalement normal de pouvoir parler politique a l'école comme religion ».

Pour lui, il est nécessaire de parler politique. Ca lui permet de connaître mieux les structures étatiques. Ainsi que connaître les valeurs de la république. Et quand on pose la même question à Eve, doctorante en droit sa réponse est un peu plus clair, Elle nous dit « Bien sûr, vous savez ce genre de choses on le savait déjà, depuis très longtemps. Comme éduquer les jeunes à décoder la publicité. Ca serait un moyen d'éviter les comportements ... Mais ca n'a jamais été introduit à l'école publique par ce qu'au lieu d'avoir des consommateurs, on aurait des citoyens. Je pense que c'est dû à un choix politique » donc d'après elle l'éducation des jeunes français est un problème politique, de haut niveau de « peur » de ses futurs citoyens.

Pour Marie-Cécile on peut lire sa réponse lorsqu'on lui a demandé, d'après elle, s'il est nécessaire de priver quelque uns du droit de votes. Elle pense qu'il est insensé de donner un droit de vote à quelqu'un qui n'a pas eu de formation scolaire «  Ouai, franchement ouai ! Je pense que les gens qui y connaissent rien ... Faudrait qu'il y'est des cours en fait de politique. Dans les classes, dans les petites classes. Pas des cours qui te diraient quoi voter, mais qui t'expliquerai comment ça marche. Parce que les gens, voilà c'est terrible. Il y a des gens qui ne connaissent pas la différence entre la gauche et la droite ». C'est un troisième point commun avec les français.

Du côté canadien, on peut voir que Nabil, le vice président de AFEG de l'université Berri UQAM pense la même chose que Eve, Marie Cécile et Recham. Il est favorable à l'apprentissage de la politique de manière neutre, sous aucune couleur partisane. Il dit «  oui c'est sur mais euh, comment je pourrais dire...il y des domaines ou est ce que c'est moins... je pense qu'en générale les écoles sont assez bonnes pour ca pour que les gens vont aller voter, quoi et doit s'arrêter la. Les écoles ne devraient pas aller influencer leurs étudiants vers un candidat ou un autre ».

Maude également est au courant du programme gouvernemental et dit «  Oui, je pense qu'il est indispensable de parler politique à l'école. D'ailleurs on a un programme qui marche super bien ici au Canada. »

Mais Eve, la doctorante en droit, explique clairement qu'en France. L'enseignement de la politique dans les écoles peut s'avérer dérangeant pour les hommes politiques. Elle dit « Ben en fait, ca dépend quel est l'objectif d'avoir des citoyens éclairés, et autres choses, Ouai. Mais actuellement ce n'est pas la position, en France toute voix qui décide est ressentit comme une critique du gouvernement et attire une réaction de répression. Donc on ne va pas former des gens justement en mesure de contester le pouvoir » donc faut-il penser qu'en France les jeunes sont une menace pour la démocratie, à l'inverse du Canada où les jeunes sont l'avenir de la démocratie.

Certes non, néanmoins en France l'avis des jeunes est prie avec de plus de prudence, en particulier par les partis politiques.

Pour conclure cette sous partie, on peut dire que la plupart des jeunes son favorable à l'apprentissage de la politique à l'école, et pas seulement au Canada qui a déjà formé depuis l'an 2000 plusieurs vague de citoyens, avertis, informés, critiques, engagés et actifs, qui sont l'avenir de la démocratie.

Une étude a montré que les jeunes désintéresses par la politique sont absorbé dans d'autre secteurs d'activités. Notamment les associations sportives. Dans le cas des jeunes français qu'elle est le secteur d'activité qui les absorbe les plus ?

Les entretiens menés au cours de la préparation pour réaliser cette étude est clairement basé sur l'adhésion des jeunes en politique, mais aussi leurs adhésions en associations culturelles, sportives. On trouve la première réponse avec Récham, qui nous dit qu'il a des idées politique mais qu'il n'adhère pas spécialement à un parti. Il préfère plus les associations, il évoque deux associations militantes très connues en France : « Ni pute Ni soumise » et « SOS Racisme ».

Il dit « oui ca m'arrive d'assister des fois de participer a des rencontres dans des milieux associatifs. Il y a notamment un centre culturel et associatif à côté de chez moi, ou ils ont déjà organisé quelques rencontres avec des associations ou j'y étais, ou j'ai participé ».

Eve, à son tour qui est adhérente au parti UMP mais qui n'est pas active, est également adhérente dans des associations : dans l'association de son quartier, membres du Conseil administratif des DURS (Doctorants de l'Université de Robert Schumann). Quand on lui pose la question sur sa position dans l'association elle répond : « ... je suis membre du conseil du Quartier qui est aussi du collège des habitants. C'est à dire ... sont des habitants qui sont tirés au sort sur la liste électorale pour faire parti du conseil au niveau du Quartier et donner des avis consultatifs à la municipalité, à l'aménagement du quartier, comment installer une piste cyclable, des fleures, des bancs... ». Les activités des jeunes sont riches et diverses. On profite de lui poser la question sur l'adhésion des jeunes ; elle répond « le plus jeune doit avoir 18-20ans elle est là en tant que membre de l'UNEF. Oui je crois aussi, il y a un étudiant qui a été tiré au sort âge entre 20 ou 21 ans...» on en conclu donc que les jeunes sont dans des associations qui s'occupe de leur quartier.

Pour Marie-Cécile, qui a adhéré à une association sportive mais elle ne faisait pas beaucoup de chose à l'intérieur de celle-ci nous a raconté qu'elle était adhérente à une association humanitaire. Quand on lui demande de nous raconter, elle était super contente de nous faire partager son expérience ; elle dit « ...j'ai fait une association humanitaire au lycée. On s'occupait d'organiser des collectes pour envoyé au Burkina Faso. Enfin on faisait la pub, et la récolte. C'était aussi vachement intéressant parce qu'on mobilisait tout notre lycée ; on était 4/5 à s'en occuper. Donc on avait plein pouvoir, on pouvait tout décider. On n'avait aucun prof ; donc c'était vraiment intéressant à faire. Ca nous apprend déjà à organiser des manifestations, des machins comme ça ; donc c'est vraiment pas mal.»

Mais du coté Canadien, Nabil, était intéressé par les deux. Il est membre dans deux partis politiques. Un parti qui se présente aux fédérales et un parti qui se présente aux provinciale. Il est vice président de l'Association facultaire d'Economie et de Gestion et également il dit : « j'étais vice président du comité jeune du côté de l'est de l'île de Montréal, ca était pour le parti libéral du Québec. Président d'association de comité pour le Parti conservateur du Canada ».

Le désintérêt des jeunes français se manifeste au niveau politique, l'intérêt associatif reste important. La plupart des jeunes font partis des associations culturelles et sportives. On peut citer par exemple le cas de Julie présidente de l'UNEF, âgée de 21 ans, elle est une jeune militante syndiquée, et très intéressée et par la politique, elle est également adhérente au parti socialiste, et de l'UDEES Union Des Etudiants Etrangers Strasbourg.

Si on analyse le facteur temps et le facteur déficit informationnel. Dans la plupart des entretiens, ainsi que dans les études menées par d'imminents universitaires au Canada, on remarque que le temps et l'information sont les deux facteurs principaux qui empêchent les jeunes à s'adonner à la politique. Que soit du coté français ou du côté ou Canadien.

Pourtant, écouter ou donner son point de vue, ou même prendre la parole n'est pas si difficile que ca. De tous les entretiens qu'on a faits, les jeunes sont toujours pris par le temps. Vouloir plus renouveler son mandat, pour Nabil, le Vice président de l'AFEG, n'est expliqué que par le temps. Il nous dit : « je n'ai pas trop aime le fait que ca prend beaucoup de temps pour peu de chose... », et pour Recham, il dit « Pour les rencontres politiques je ne suis pas trop informé des lieux des dates des rencontres, donc je n'ai pas trop l'occasion de y ... »

Donc, en somme, les problèmes sont les mêmes. Les raisons d'abstention diffèrent mais les jeunes se plaignent des mêmes lacunes. Les raisons de leurs abstentions sont visibles. La démarche canadienne n'est pas la seule qui existe mais l'engagement des hommes politiques canadiens s'intéressent plus aux jeunes dans la politique. Pourtant lorsqu'on voit le soulèvement anti CPE, et le mouvement anti lepéniste au deuxième tour en 2002, ou même la grève qui sévit dans les universités françaises depuis 3 mois, on voit clairement que les jeunes sont impliqués et ne sont pas aussi désintéressé par la politique qu'on pourrait le supposer.

Conclusion

Pour ce TER, nous avons analysé le rapport des étudiants à la politique. Nous avons pu confirmer qu'ils sont plus politisés que l'ensemble des jeunes ; Non seulement ils votent plus mais sont également plus présents dans les partis, mouvement jeunes, associations etc...

Pourtant leur confiance dans les hommes politique n'est pas plus grande, et ils n'estiment pas avoir beaucoup de temps et d'information, pour se consacrer aux activités partisanes. Mais ils s'engagent davantage que les jeunes en général certains d'entre eux sont présents, militant et actifs.

Les jeunes s'engagement moins que dans le passé, même chez les étudiants certains ne considèrent pas la politique comme utile, et ne sont pas du tout politisé. Ainsi, lorsque nous avons comptabilisé les questionnaires, nous avons vu que plusieurs jeunes ont répondu à la question où vous situez-vous sur l'axe gauche/droite, ils ont répondu « au milieu » ...

Ainsi, certains jeunes ne connaissent pas les termes d'usage, mais montrent leur intérêt à se situer dans la moyenne.

Cela prouve que tous les étudiants ne sont pas toujours politisés, néanmoins, certains ont répondu aux questionnaires en développant réellement et prouvant ainsi leur intérêt. De plus une majorité des entretiens, que nous avons fait, montrent une certaine politisation des étudiants.

Enfin, nous remarquons que le désintérêt par rapport à la politique des jeunes en général ne touche pas que la France mais c'est un problème de toutes les démocraties occidentales y compris le Canada. Pour contrer ce phénomène, le Canada a engagé diverses actions importantes et efficaces, alors qu'en France les actions entreprises semblent moins efficaces voir de moindre envergures.

Pour conclure ce TER, nous trouvons intéressant de préciser que nous avons été surpris par un certains nombres de résultats au cours des enquêtes et du travail de recherche. Ainsi celui-ci s'est avéré d'une utilité indéniable pour analyser le rapport des jeunes et plus particulièrement des étudiants en politique.

Annexe

Sommaire

Sommaire : 3

Introduction générale : 5

Qu'est ce que la jeunesse ? 6

Le rapport des jeunes à la politique « traditionnelle » 8

De nouvelles formes de rapport au politique 10

Sujet, objet, problématique, hypothèses et méthodes 11

I. Les étudiants face au vote 14

A. L'abstentionnisme chez les jeunes 14

1. Abstention : réalité ou fiction ? 14

2. Les raisons de ce niveau d'abstention 19

B. Les étudiants face au vote et à l'abstention 30

1. Les étudiants face à l'abstention 31

2. Les étudiants face au vote 34

C. L'effet des diplômes 39

Conclusion de la première partie : 41

II. Les jeunes dans les partis politiques et dans les branches jeunes de ces partis 42

A. Les étudiants dans les mouvements de jeunesse des partis politique 42

1. Les mouvements de jeunesse 43

2. L'exemple du MJS 45

B. Les jeunes dans les syndicats et associations étudiantes 61

1. Exemples 61

2. Les raisons de l'intégration 64

3. Les activités exercées 67

Conclusion de la seconde partie 69

III. Les jeunes et la politique au Canada. 71

La province du Québec. 72

A. Les causes du désintérêt 73

B. La remédiassions par le politique 76

1. La politique du gouvernement Canadiens 76

2. La réaction du gouvernement face à ce fléau 78

C. Comparaison 82

Conclusion 87

Sommaire 88

Bibliographie : 90

A. Ouvrages : 90

B. Articles : 90

C. Web: 91

Questionnaire sur le rapport à la politique des étudiants 93

Entretien 1 : Marie-Cécile 96

Entretien 2 : Recham 103

Entretien 3 : Les étudiants du MJS 113

Entretien 4 : Julie, présidente de l'UNEF 130

Entretien 5 : Eve 139

Entretien 7 : Vanessa. 143

Entretien 6 : Nabil, université UQÀM. 151

Entretien 7 : Maude 159

Les tableaux 162

Bibliographie :

A. Ouvrages :

ð Annick Percheron, 1993, «  la socialisation politique », Paris, Colin.

ð Hugues Lagrange , Marco Oberti, 2006, « Emeutes urbaines et protestations : une singularité française », Sciences Po (Les Presses de).

ð Alain Lancelot, « L'abstentionnisme électoral en France », Paris, Armand Colin, 1968.

ð Bertrand Geay et Laurent Willemez coordonnent « Pour une gauche de gauche » (Ed. du Croquant, coll. "savoir/agir", 2008, 316 p. La partie cité étant de Florence Joshua (p291)

ð -PAMMETT, Jon H., et Lawrence LEDUC. « Pour quoi la participation décline aux élections fédérales canadiennes : un nouveau sondage des non-votants », mars 2003, Ottawa, Élections Canada, 75 pp.

ð Dominic Duval, « Recension des écrits sur participation électorale », études électorales, collection, 3e trimestre 2005, Bibliothèque nationale du Québec,

ð Elisabeth Gidengil et Neil Nevitte. André Blais, Richard Nadeau, Ouvrage collectif « Citizens » , University of British Columbia Press mai 2004, 214 pages.

B. Articles :

ð Anne Muxel, 2002, « la participation politique des jeunes : soubresauts, fractures et ajustements », Revue francaise de science politique, vol. 52, n°5-6, pp. 521-544.

ð Anne Muxel, 2003, « Les jeunes et la politique : entre héritage et renouvellement », EMPAN, n° 50.

ð Régis Bigot, 2007, « Évolution des valeurs des jeunes entre 1979 et 2006 », Horizons stratégiques 2007/2- n°4.

ð Pierre Bourdieu, 1994, « La jeunesse n'est qu'un mot », Question de sociologie, Paris, Minuit, pp. 143-154.

ð Pierre Brécon, « Moins politisés, mais plus protestataires », chapitre 3 du livre de Olivier Galland et Bernard Roudet, «  les valeurs des jeunes : tendance en France depuis 20 ans », Paris, L'Harmattan, 2001.

ð Florence Haegel, « L'électeur »

ð Anne MUXEL, « Les Français et la participation politique », Baromètre politique français, 2e vague, CEVIPOF, 2006, 7 p.

http://www.cevipof.msh-paris.fr/bpf/barometre/vague2/v2-synthese/BPF-V2_%20Muxel_ParticipationPolitique.pdf

ð Anne MUXEL, Les jeunes nouveaux électeurs face à l'élection présidentielle du printemps 2007, Baromètre politique français, 4e vague, CEVIPOF, 2007, 18 p.

http://www.cevipof.msh-paris.fr/bpf/barometre/vague4/002/LesJeunes_AM.pdf

ð Bruno Cautres et Sylvain Brouard « CHOMAGE ET ATTITUDES POLITIQUES », Baromètre politique français, CEVIPOF, 2007

http://www.cevipof.msh-paris.fr/bpf/barometre/vague2/v2-synthese/BPF-V2_Brouard-Cautres_ChomageEtAttitudes.pdf

ð Anne MUXEL avec la collaboration de Viviane Le HAY, « LA JEUNESSE DANS LA CRISE DU CPE, UN AN AVANT L'ELECTION PRESIDENTIELLE DE 2007 : PROTESTATION, POLITISATION, DEFIANCE, DISTANCE ? »

http://www.cevipof.msh-paris.fr/bpf/barometre/vague1/synthese/BPF-V1_R01_AM.pdf

C. Web:

http://www.ipsos.fr/CanalIpsos/poll/8341.asp#1

http://jeunesencampagne.free.fr/resultats.htm

http://www.ceras-projet.com/index.php?id=2331

http://tf1.lci.fr/infos/france/politique/0,,3386496,00-pen-second-tour-que-feraient-jeunes-.html

http://www.lepolitique.com/jeunes/index.htm

http://www.jeunesump.fr/

http://www.jeunes-democrates.org/

http://www.jeunes-communistes.org/

http://www.etudiants-communistes.org/

http://www.mjsfrance.org/

http://www.ipsos.fr/CanalIpsos/articles/1849.asp

http://www.mjsfrance.org

http://www.mjsparis.com/2007

http://www.mjs67.org

http://www.elections.ca

http://www.idea.int

http://www.statcan.gc.ca

http://www.quebecpolitique.com

http://www.monvote.qc.ca/fr/

http://ces-eec.mcgill.ca/enquetes.html#2000

http://www.electeursenherbe.com/

http://www.quebecpolitique.com/sondages/som/

http://www.obsjeunes.qc.ca

http://cairn.info

http://persee.fr

Questionnaire sur le rapport à la politique des étudiants

1. Etes-vous inscrit sur les listes électorales ?

1 oui 2 non

2. Avez-vous voté aux présidentielles de 2007 ?

1 oui 2 non, car non inscrit 3 non, pour d'autres raisons

3. Allez-vous voté aux élections européennes ?

1 oui 2 non, car non inscrit 3 non, pour d'autres raisons

4. Votez-vous pour les élections étudiantes ?

1 oui 2 non

5. Regardez-vous des émissions politiques ?

1 jamais 2 rarement 3 quelquefois 4 souvent 5 très souvent

6. Dans quelle situation êtes-vous plus sensible à la politique ?

1 lors d'élections 2 seulement pour les présidentielle 3 toujours

4 Autre : préciser ..............................................

7. A quand remonte la dernière manifestation à laquelle vous avez participé ?

1 derniers jours 2 dernières semaines 3 l'année écoulée 4 au-delà 5 jamais

8. Avez-vous déjà assisté à un meeting politique ?

1 oui 2 non

9. Etes-vous intéressé par la politique ?

1 pas du tout 2 un peu 3 moyennement 4 assez 5 beaucoup

10. pensez-vous que les hommes politiques tiennent leurs promesses ?

1 pas du tout 2 un peu 3 moyennement 4 assez 5 beaucoup

11. pensez-vous que les hommes politiques cherchent à améliorer la situation sociale ?

1 pas du tout 2 un peu 3 moyennement 4 assez 5 beaucoup

6 Certains candidats seulement

12. Comment suivez-vous la politique ?

1 A la télévision 2 à la radio 3 dans la presse 4 Autre ......................

13. Adhérez-vous ou avez-vous adhéré à :

=> Une association 1 non 2 une association humanitaire 3 culturelle 4 sportive

=> Un syndicat étudiant 1 non 2 oui

=> Un parti politique 1 non 2 oui

14. Où vous situez votre vote sur l'axe gauche / droite ?

15. De quel parti politique vous sentez-vous le plus proche ? ......................................................

16. Etes-vous d'accord avec l'affirmation suivante : « la politique est quelque chose de trop compliqué pour moi » ?

1 tout à fait d'accord 2 plutôt d'accord 3 plutôt pas d'accord 4 pas d'accord du tout

17. Dans votre entourage, connaissez-vous des militants politiques ?

1 oui 2 non 3 ne sait pas

18. En général, vos parents votent-t-ils lors des élections ?

1 oui 2 non 3 ne sait pas

19. Vos parents sont-ils intéressés par la politique ?

1 pas du tout 2 un peu 3 moyennement 4 assez 5 beaucoup

20. A votre connaissance, l'un de vos parents :

=> adhère ou a adhéré à une association ?

1 non 2 une association humanitaire 3 culturelle 4 sportive

=> adhère ou a adhéré à un syndicat ? 1 non 2 oui

=> adhère ou a adhéré à un parti politique ? 1 non 2 oui

=> a été candidat à une élection ? 1 politique 2 au sein de l'entreprise 3 autre : ..............................................................................................

21 que feriez-vous si vous étiez élus président de la république française

1 Baisser les impôts 2 Augmenter le Smic 3 plafonner les plus hauts salaires

4 interdire le droit de grève 5 Augmenter votre salaire 6 laisser faire les ministres

7 augmenter les retraites 8 Réduire les inégalités 9 Autre : ................................. ........................................................................................................................

22. La France doit t'elle s'aligner sur la politique américaine ?

1 oui 2 non 3 ne sait pas

___________________________________________________________________________

1. En quelle filière et en quelle année étudiez-vous actuellement ? ................................................

2. Exercez-vous une activité rémunérée ?

1 non 2 pendant les vacances 3 occasionnellement 4 régulièrement durant l'année

3. Etes-vous boursier ?

1 oui 2 non

4. Quel bac avez-vous obtenu ? ...............................................................

5. Avez-vous eu une mention au bac ?

1 non 2 oui : laquelle ? ........................

6. Sexe :

1 masculin 2 féminin

7. Année de naissance ? ................................

8. Vous sentez-vous proche d'une religion ? 1 non 2 oui : laquelle ? .................................

9. Pratiquez-vous régulièrement une religion ? 1 non 2 oui

Nous avons réunis ... questionnaires s'étudiants provenant de divers secteurs (palais universitaire, Universités Robert Schuman, Louis pasteur et March Bloch). Ce sondage ne prétend pas être représentatif, mais permet de donner des orientations, car on dispose d'un certain nombre de réponses.

Entretien 1 : Marie-Cécile

Entretien avec Marie-Cécile, étudiante en troisième année d'histoire en licence de Strasbourg.

En règle générale, t'intéresses-tu à la politique ?

Ouai assez !

Pourquoi ?

Je ne sais pas, je trouve ça important de savoir ce qu'il se passe dans son pays. C'est quand même ton avenir qui s'y joue, donc voilà.

Tu t'y intéresses par quels médias, la télévision ?

Heu plutôt par la télé, je trouve ; Il y a des débats pas mal en général ; donc voilà, c'est assez intéressant.

Tu en parles (de politique) avec tes amis ?

Non, vaut mieux pas trop, en général je ne suis pas trop d'accord avec les autres gens ; donc c'est plutôt un sujet de conflit qu'un sujet de discussion.

Tu as des idées extrémistes ?

Non, je n'irais pas jusque là ; mais pas loin (rire).

Tranché ?

Oui voilà, arrêté. J'ai une opinion assez têtue.

Tu es bien porté sur un parti, ou c'est variable ?

Non non, je vote toujours la même chose. Je m'y tiens.

Et tu votes par rapport à la personne ou c'est plutôt le parti ?

Non, c'est le parti que je vote, jamais je vote une personne. Non, je trouve que c'est stupide de voter une personne. C'est quand même le parti qui décide derrière elle. Donc je ne vois pas pourquoi on voterait pour un type parce qu'il est beau, parce qu'il a une geule qui te plais... je trouve ça con !

Et tu vas voter avec quelle fréquence, toujours, de temps en temps ...

Toujours ! Pour l'instant je n'ai encore loupé aucune élection. Mais ça fait pas longtemps que je vote, donc voilà.

Pour les élections européennes à venir aussi ?

Ouai, en juin j'irais.

Est-ce que tu fais partie d'un syndicat... ?

Non, je suis ni syndiqué, j'appartiens à aucun parti politique non plus.

Tu m'as dit que tu votais toujours pour le même parti, alors j'aimerais savoir pourquoi tu n'y adhères pas ?

Je ne sais pas, je me suis déjà demandé si je voulais y adhérer, mais je ne sais pas, j'en vois pas l'intérêt en fait d`adhérer au parti. Peut être plus tard.

Tu penses que tu ne peux pas faire changer les choses ?

Non !!!

Tu as déjà été dans une association ?

Ouai !

Tu y es toujours ?

Non !

Tu peux me raconter ce que t'y faisais ?

En fait, j'étais dans une assoc de foot, bon ; donc je n'y faisais pas grand chose. Sinon j'ai fait une association humanitaire au lycée. On s'occupait d'organiser des collectes pour envoyé au Burkina Faso. Enfin on faisait la pub, et la récolte. C'était aussi vachement intéressant parce qu'on mobilisait tout notre lycée ; on était 4/5 à s'en occuper. Donc on avait plein pouvoir, on pouvait tout décider. On n'avait aucun prof ; Donc c'était vraiment intéressant à faire. Ca nous apprend déjà à organiser des manifestations, des machins comme ça ; Donc c'est vraiment pas mal.

Et tu l'as fait pour quelle raison ?

En fait, c'était notre prof de français qui nous avait demandée si quelqu'un voulait le faire, parce qu'avant en fait ; C'était ceux du collège ou j'étais qui s'en occupaient et j'avais vu toutes les campagnes qu'il y a avaient eu quand j'étais au collège, et j'avais trouvé ça pas mal, et ça prenait pas trop trop de temps. C'est enrichissant en fait de faire quelque chose d'autre.

Et le Burkina Faso, c'était imposé ?

Ouai, le pays c'était le Burkina Faso, parce que la prof qui s'en occupait avant avait adoptée là-bas, et donc on continuait là bas.

Est-ce que pour toi le fait de participer à une association, a un rapport avec la politique ?

Ouai, parce que ben, quand t'es intégré dans une association, en fait, tu vois toutes les politiques qui sont décidés, ben par rapport au but de ton association. Nous c'était l'aide humanitaire, on a quand même pas mal dût s'intéressé aux lois, ben déjà sur l'envoi, sur l'hygiène, sur l'organisation, ce qu'on a le droit de faire ; ce qu'on n'a pas le droit de faire.

Ouai je pense que c'est quand même assez lié la politique et la vie associative. C'est un autre moyen de lutter politiquement quand tu n'as pas le droit de vote.

A ton avis, faut-il des valeurs particulières pour être dans une association ?

Ben déjà il faut être pas trop égoïste, ça te prend quand même pas mal de temps. Donc... il faut être motivé et il faut aussi que ce soit un thème qui te plaise. Parce que si c'est t'engager juste pour t'engager, au bout d'un moment ça te saoulera, donc ce n'est pas la peine.

A ton avis, c'est les mêmes valeurs qu'il faut utiliser quand on veut s'engager en politique ?

Heu, non, je ne pense pas ! Je pense que la politique faut adhérer totalement aux idées du parti auquel tu adhères, sinon au bout d'un moment tu va être en désaccord, alors que dans une association tu peux être d'accord avec l'idée principale et ben sur le reste tu peux vouloir changer le fond et en politique, je ne pense pas.

Donc pour toi pour adhérer à un parti politique, il faut être 100 % d'accord avec leurs idées ?

Pas 100%, mais 95, je dirais quand même ! Ca ne sert à rien de se définir de droite, et donc d'adhérer à l'UMP si tu n'es pas d'accord avec la majorité de ce qu'ils proposent.

Est-ce que tu as voté aux élections étudiantes ?

Ouai, mais pas cette année, puisque je n'ai pas pu accéder au bâtiment, donc voilà.

Mais est-ce que tu sais pour qui voter à l'avance ou tu te décides au dernier moment ?

En général, je vote toujours la même chose ! Je vote toujours UNEF en fait.

Et quelle genre d'émission politique regardes-tu à la télévision ?

A vous de juger, ça j'aime bien ; sinon les trucs genre euro news, les interviews des hommes politiques et les JT. Mais si je peux éviter certains hommes politiques j'évite quoi.

Est-ce que tu t'intéresses plus à la politique lors de certains moments ? Par exemple avec l'OTAN, quand il y a une élection présidentielle ... ?

Non, je pense que je regarde régulièrement ce qu'il se passe, pas forcément ... enfin plus avant une élection parce qu'il t'inonde de politique avant une élection ; mais sinon, non ça ne m'intéresse pas plus avant, qu'après.

Pense-tu que tes études en histoire t'aident à t'intéresser à la politique ?

Ouai je trouve que c'est quand même pas mal lié aux études qu'on fait ; parce qu'en histoire on voit ce que chaque régime a apporté et donc tu peux te faire ta propre opinion sur les choses ; sur quoi voter, sur comment voter.

Donc ouai, je pense que faire de l'histoire ça sert quand même pas mal.

Tu es déjà allé dans une manifestation ?

Ouai, ma première, j'avais quatorze ans. C'était en 2002 lorsque LE PEN est passé au deuxième tour. C'était ma première manif.

T'en as fait d'autres depuis ?

Ouai, quelques-unes une au lycée, mais aucune depuis que je suis à l'université.

Donc pour toi, le fait que LE PEN arrive au second tour était vraiment un élément mobilisateur ?

Oui, je trouvais ça tellement, mais tellement, révoltant, qu'un type comme ça puisse... je ne sais pas ! Que 18 % des français pensent comme lui ! Ouah ça m'a choqué totalement. J'étais en colère, mais quelque chose d'inimaginable quoi.

Et c'est à partir de ce moment la que tu as commencé à t'intéresser vraiment a la politique ?

Non, déjà avant. Enfin moins mais là ! Oui ça m'a vraiment choqué cette élection. Je pense tous ceux de ma génération en fait.

Est-ce que c'est cet élément qui a fait que tu t'intéresses à la politique, ou c'est venu tout naturellement ?

Ca a quand même beaucoup contribué; je pense. Je me dis que les gens, ils y connaissent tellement rien qu'ils puissent voter comme ça. Je ne comprends même pas qu'on puisse envisager comme vote. Ouai il y a des gens qui y connaissent tellement rien, il vaut mieux s'informer, forger une opinion par soi même. Donc ça a quand même beaucoup contribué.

Est-ce qu'a ton avis il faudrait empêcher certaines personnes de se présenter lors des élections ?

Ah oui, clairement.

Par exemple J.M. Le Pen tu l'empêcherais de se présenter ?

Je pense que l'extrême droite; enfin les propos racistes sont interdits donc la ...

Donc j'interdirai certains partis d'extrême gauche pour les mêmes raisons.

Mais tu ne penses pas que puisqu'ils doivent recueillir 500 signatures de maires, ça les rend légitime?

Certainement, sinon ils n'auraient pas le droit de se présenter.

Est-ce que tu penses que certaines personnes devraient être privées du droit de vote ?

Ouai, franchement ouai ! Je pense que les gens qui y connaissent rien ... Faudrait qu'il y'ait des cours en fait de politique. Dans les classes, dans les petites classes.

Pas des cours qui te diraient quoi voter, mais qui t'expliquerai comment ça marche. Parce que les gens. Voilà c'est terrible. Il y a des gens qui ne connaissent pas la différence entre la gauche et la droite. Ouai je pense qu'on devrait interdire le droit de vote à certaines personnes.

Tu es déjà allé à un meeting politique ?

Non, jamais.

Tes parents votent-ils souvent pour les élections ?

Toujours, ils votent à chaque élection.

Et tu vote de la même façon qu'eux, ou t'a des opinions différentes ?

Non, enfin, ça va dans le même sens, mais je ne vote pas comme eux.

C'est la même tendance mais pas la même chose.

Et tes parents ont -ils déjà adhérer à une association ?

Oui, ben mes parents sont syndiquer tous les deux, mon père a été plusieurs fois élus ...

Elu ??

Maire ! C'est le maire, il a été conseillé municipal, il a été président de plusieurs associations. Maire de Mertzwiller dans le 57 (Moselle). (Rire) C'est tout petit mais c'est beau quand même.

Oui, donc avoir un père qui est maire, ça aide aussi à s'intéresser plus a politique ?

Ben oui, forcément, parce qu'on voit ce que c'est au quotidien d'être dans la politique. Ce n'est pas du tout comme on se l'imagine en fait. C'est beaucoup plus des petits problèmes qui nous empoisonnent la vie que des grandes questions genre intégrer l'OTAN. Non, ça aide pas mal quoi.

Il t'a souvent parlé de politique depuis que tu es jeune ?

Même pas tellement, en fait ce n'est pas qu'il nous parlait de politique quand on était jeune, c'est qu'en fait, quand il y avait des mouvements sociaux ou n'importe quoi, il nous expliquait plus qu'il nous parlait de politique.

Peux-tu me définir ce qu'est la politique ?

Haoua ! Je ne sais pas, la politique c'est gouverné à la place des gens ! Je ne sais pas...

Entretien 2 : Ilyas

Entretien avec Elias, étudiant en première année de comptabilité en licence de `Renie Cassin'.

Est-ce que vous avez une carte d'électeur ?

Oui, j'ai ma carte électorale.

Pourquoi vous avez fait cette carte ?

Parce que je pense que le vote est important, c'est le seul moyen d'exprimer notre opinion. Je pense que cela serait dommage de passer à côté de cette chance.

Adhérez-vous à un parti politique ?

Non, non, je n'ai pas de carte de membre. Je n'adhère pas spécialement à un parti politique.

Pourquoi ?

Ben, Mes opinions je les gardes... je les gardes pour moi. Je ne sais pas, cela ne me tente pas trop en fait de m'impliquer dans un parti.

Assistez-vous à des forums, colloques, réunions, différentes communications politiques sociales, culturelles ?

Oui, parfois ça m'arrive d'y assister, de participer à des rencontres dans des milieux associatifs. Il y a notamment un centre culturel et associatif à côté de chez moi où ils ont déjà organisés quelques rencontres avec des associations où j'y étais, où j'ai participé.

Les associations s'appellent comment ?

Il y avait SOS Racisme qui est déjà venu. Euh, y avait aussi l'association ni Pute ni Soumise, et voilà c'est les deux qui m'ont marqués, c'est les deux dont je me souviens assez bien.

Donc vous assistez juste à des rencontres, plus associatives que culturelle ?

Voilà c'est ça oui...moins politique. Pour les rencontres politiques; je ne suis pas trop informé des lieux, des dates, des rencontres, donc je n'ai pas trop l'occasion d'y aller en fait.

Pour quel objectif allez-vous vers ces associations  comme celle que vous venez de citer: « SOS Racisme », « Ni pute, ni Soumise » ?

Ben parce que pour moi c'est bien d'échanger des... d'avoir un dialogue avec des gens de ce genre de milieu, parce qu'ils sont membres dans ces associations depuis un certain nombre d'années. Donc ils s'y connaissent assez bien sur les sujets qu'ils traitent. Donc, moi je trouve que c'est assez intéressant d'échanger des informations et de dialoguer avec eux. Ça ne peut être que bénéfique.

De quelle formation politique ou de quel parti politique vous sentez-vous le plus proche et le moins éloigné ? De l'extrême gauche à l'extrême droite ?

Moi je trouve que les idées qui me conviennent le mieux sont emportées par l'extrême gauche.....ce qu'on appelle l'extrême gauche.

Voulez-vous nous préciser exactement ?

Le nom d'un homme politique ?! Olivier Besancenot (par exemple), la LCR qui est devenu le nouveau Parti Anti Capitaliste. Daniel Cohn-Bendit (par exemple), des Verts, député européen.

Vous êtes alors proches des écologistes ?

Oui c'est ça. Ces gens ont une vision assez réaliste des problèmes réels qu'on a. Contrairement aux gens de droite, qui pour moi, ne s'intéressent pas vraiment et ne se préoccupent pas du peuple en priorité.

Tu veux dire quoi par « peuple » ?

Je parle de nous, des problèmes sociaux qui existent en France. Ce n'est pas eux qui ont les moyens de les résoudre, à mon avis. En tout cas, ils en ont les moyens mais ils ne les mettent pas en application. A mon avis ils s'occupent plus de leurs postes personnels que des problèmes.

Donc de manière générale, vous diriez que vous vous intéressez à la politique ?

Oui oui, je m'intéresse à la politique.

Mais à quel point vous intéressez-vous à la politique ? Et de quelle manière vous vous intéressez à la politique ? De manière active, de manière passive ou juste comme spectateur ?

Je vais dire de manière assez passive. Moi je suis plutôt du genre à regarder les émissions politiques, écouter ce qu'ils disent, par exemple, pendant la campagne électorale on avait chacun des candidats qui passaient devant le public de français ; chacun à son tour répondait à des questions. J `ai déjà regardé les émissions « À vous de juger », sur France 2, je regarde encore parfois « Riposte », « 100 Minutes pour Convaincre » aussi. Je ne dis pas que ces émissions sont vraiment..., je ne dis pas qu'elles sont bien faites ou quoi que ce soit, mais je les regarde. Pour écouter un peu ce qu'ils disent et voilà.

Que pensez-vous du jugement accordé aux jeunes dans les programmes de prise de position des candidats ?

Les jeunes...

Je répète la question une deuxième fois. Que pensez-vous du jugement accordé aux jeunes dans les programmes de prise de position des candidats ?

C'est à dire l'implication des jeunes en politique ?

Oui.

Ben en général, ils ne sont pas trop impliqués cela dépend de l'âge, du niveau d'étude. On voit que plus ils sont âgés, plus ils s'impliquent. Moi c'est ce que je vois. Je vois, que quand on est jeune à peu près 17/18 ans on n'a pas trop cette envie de la politique, on reste un peu à l'écart, et on s'occupe d'autres préoccupations. Lorsqu'on a 21, 22 ou 23 ans on commence un peu plus à s'y intéresser et prendre parti et être membre d'un parti politique.

Donc vous pensez que les jeunes ne s'intéressent pas à la politique et ne s'immiscent pas dans la sphère politique. Ils prennent part dans la politique au fur et à mesure qu'ils avancent dans l'âge.

Oui oui,....Je trouve que c'est ça. Par rapport aux générations précédentes il y en a moins qui s'impliquent.

Quelles sont les personnalités politiques jugées plus apte à répondre aux préoccupations des jeunes : quelles sont les personnalités politiques qui peuvent répondre aux exigences et aux attentes des jeunes ?

Ben je les ai cités avant, Olivier Besancenot, qui est déjà lui-même jeune pour un candidat à la présidentielle et est assez proche des jeunes.Ca se voit. Quand il va au contacte, ça se ... je l'ai vu des fois à la télé, dans les cités. On voit qu'il a un bon feeling, une bonne relation avec les jeunes, et puis tout simplement quand il exprime un peu ses opinions, ses idées, on voit qu'il a conscience des problèmes, et qu'il peut, pour moi, c'est lui qui est le plus à même d'apporter des solutions. (Silence) Il faudra voir en pratique comment il se débrouillerait, mais pour moi, vu son discours, sa façon de penser, à mon avis,... il serait plus à même d'apporter quelques solutions.

Parmi les personnalités politiques que je vais vous citer, laquelle sentez-vous la plus à même de répondre aux questions des jeunes de votre âge ?

Arlette Laguiller ?

Arlette Laguiller, euh... oui,

Olivier Besancenot ?

Oui

José Bové ?

Pas trop, je ne le verrais pas trop dans ...

Dominique Voynet ?

Non plus, elle, c'est plutôt l'écologie sa priorité.... 

Jean pierre Chevènement ?

Non.

Ségolène Royal ?

Non.

François Bayrou ?

Peut être, je ne sais pas.

Nicolas Sarkozy ?

Non.

Philippe De Villiers ?

Non, encore moins.

Jean Marie le Pen ?

Non.

Donc est ce que cela vous gène plus, un peu, pas du tout que le président de la république n'a aucune expérience ? Comme Sarkozy, par exemple il n'avait aucune expérience.

D'être président oui, mais ça fait longtemps qu'il est dans la politique. Pour moi ce n'est pas le problème d'expérience mais le problème d'idées. Donc le fait est qu'il....

C'est un problème d'idée

Et qu'il soit musulman ? Un président français qui soit musulman ?

Ca ne me dérangerait pas, en France il y plus de 7 millions de musulmans ......

D'origine immigrée ?

Il est d'origine immigré, Sarkozy est hongrois.

Qu'il ne soit pas désigné par un parti politique ?

Ca ne me dérangerait pas non plus.

Qu'il soit homosexuel ?

Euh non, je ne pense pas qu'il le dirait, ben peut être que je le verrai plus mal.

Qu'il soit juif ?

Non,

Qu'il soit jeune, moins de 40ans ?

Non, ça ne me dérangerait pas.

Que le président de la république soit une femme ?

Ca ne me dérangerait pas non plus.

Pour vous le front national représente-t-il un danger pour la démocratie ?

Silence, Oui,

Pourquoi pensez-vous qu'il représente un danger pour la démocratie ?

Parce que c'est un parti à qui, pour moi, on a collé à juste titre une étiquette de racisme. Je pense que c'est totalement justifié si on tient compte des propos qu'il tient. Et pour moi le racisme n'a rien à faire dans une démocratie.

Parmi les valeurs suivantes qu'elles sont celles à qui vous attachez le plus d'importance ?

Liberté, justice, égalité, la tolérance, le travail, la solidarité, la responsabilité, l'équité, la fraternité, l'autorité, et la nation.

Alors, il y en a certaines que je ne pourrais pas mettre au-dessus des autres. Comme par exemple liberté, justice, égalité, tolérance, sont des choses, qui pour moi doivent aller de soi dans une nation. Je ne vois pas en quoi une nation pourrait se permettre d'être inégalitaire, injuste, intolérante et privée de liberté. La solidarité, un peuple solidaire est un peuple plus fort. Mes valeurs seraient : la fraternité, la responsabilité, l'équité, le travail, l'autorité, la nation.

Est-ce que l'autorité va avec la liberté ?

L'autorité dans le bon sens du terme ?

Oui.

Dans le sens où il y a autorité.

J'explique l'autorité : quand on parle de l'autorité on parle de la violence légitime de l'état, par exemple en se qui concerne la police, la gendarmerie, les CRS.

Est-ce que cette autorité va bien avec la liberté des individus ?

Si elle est bien appliquée oui. Si les policiers faisaient bien leur travail, oui, voilà...silence.

Pour la politique en générale, quelles sont les principales sources d'informations que vous utilisez pour vous faire une opinion : les associations de Quartier, sportives, caritatives, culturelles, paroissiales ou religieuses, de protection de l'environnement, civiques, des droits de l'homme, partis politiques ou syndicaux.

Alors parmi ces propositions, ma première source d'information pour former une opinion, on va dire que ce sont les associations. Il y en a une en particulier que je fréquente assez souvent. Une association culturelle à l'Esplanade.

Elle s'appelle comment ?

Elle s'appelle l'ARES (Association des Résidents de l'Esplanade), j'échange souvent des idées avec certaines personnes de l'association. Ensuite, les syndicats, et enfin les partis politiques eux-mêmes.

Est-ce que ça vous arrive de parler politique avec vos amis ?

Avec mes amis ! Silence...hum, assez rarement.

Et quand ça vous arrives d'en parler, vous parlez de quoi exactement ?

On parle souvent des dernières réformes qui ont été mises en oeuvre par le gouvernement, on parle aussi de l'actualité et des conséquences que cela pourrait avoir, et voilà c'est tout.

Est-ce que vous approfondissez la discussion dans des sujets comme la réforme de la carte scolaire, la réforme de l'université, la réforme du statut de l'enseignant chercheur ?

Avec mes amis ?

Oui.

Non pas trop. (Silence) On en parle un petit peu, mais on n'approfondit pas...

Est-ce que vous pensez que c'est une nécessité de parler de politique à l'école ?

Oui, je pense que le fait de ne pas parler de politique à l'école, comme c'est le cas maintenant ; quand vous allez voir un prof et vous lui demander de parler politique, il vous dira « non car on n'a pas le droit de parler politique à l'école ». Moi je trouve que ce n'est pas normal, après tout, les élèves et les profs doivent pouvoir échanger des idées, des discussions sur la politique. Les profs comme les élèves sont dirigés par les mêmes personnes. Donc d'après moi je trouve totalement normal de pouvoir parler politique à l'école comme de religion.

Qu'est ce que vous pensez de la laïcité ?

La laïcité pour moi c'est... (Silence...) une valeur... (Silence...) comment dire qui... (Silence...) qui n'est pas indispensable... ben, je pourrais dire qu'elle est indispensable mais quand on parle de la laïcité, on parle bien sur de la séparation de l'état et du religieux. Or on voit depuis un certain nombre d'années que cette séparation a souvent engendrée des discriminations au niveau même du racisme. (Par exemple) Pour moi « l'islamophobie » et « l'antisémitisme » ne sont pas combattus de la même façon en France. (Silence).

Pourquoi vous pensez que « l'islamophobie » et « l'antisémitisme » ne sont pas combattus de la même façon ?

Parce que quand vous touchez à un juif, quand vous lui parlez juste un peu mal, en utilisant le mot « juif » on va vous taxer d'antisémite de suite. On l'a bien vu quand il y avait les caricatures sur le prophète Mahomet, jamais un média français n'a dit que l'auteur de ces caricatures est « islamophobe ». Si on avait caricaturé un religieux juif c'est sûr qu'il aurait été taxé « d'antisémite ». Puis vous regardez aussi Dieudonné, il a fait un sketch qui a fait marrer son publique, j'ai vu ce sketch et je n'ai pas entendu quelque chose de spécialement choquant. Je veux dire, il parle des « juifs », des « sionistes ».... Ce qu'il a dit lui valu d'être taxé « d'antisémite ». Alors si vous regardez Michel Leeb, son sketch où il se moque des noirs ouvertement, personne ne l'a critiqué et a même reçu la légion d'honneur.

Donc vous pensez qu'il existe une injustice sociale basée sur la croyance religieuse en France ?

Voilà, au niveau du combat contre le racisme, il y a une hiérarchie qui a été faite. Il y a un racisme qui est privilégié pour être combattu par rapport aux autres et ça pour moi ce n'est pas normal.

Donc vous pensez que les politiciens français doivent faire plus attention à ce qui se passe maintenant dans le niveau social ?

Oui voilà, Chirac a dit à juste titre : « s'en prendre à un juif c'est s'en prendre à la France ». Il aurait même dû ajouter : « s'en prendre à un musulman, à un noir, à un arabe, c'est aussi de s'en prendre à la France ». Si vraiment on veut être égalitaire ça doit être la même chose pour tout le monde.

Entretien 3 : Les étudiants du MJS

Pouvez-vous vous présenter ?

_ Je m'appel Antoine, je suis en première année de fac d'histoire. J'ai 19 ans ! J'ai adhéré au MJS le lendemain, ou le jour même, je sais plus de l'abrogation du CPE. J'ai participé au mouvement social au coté des socialistes pendant toutes les manifestations, pendant la construction de se mouvement. J'ai décidé d'adhérer après cette victoire pour continuer et j'avais dans l'idée que c'était un moyen efficace de faire changer la vie, de pouvoir agir sur la société et sur le monde qui nous entour.

_ Ben moi je m'appel Nora, j'ai 20 ans; je suis en deuxième année de droit. J'ai décidé d'adhérer après le CPE parce que j'ai trouvé que le mouvement c'était bien déroulé et qu'on c'était battu honorablement et du coup j'avais envies de continuer à faire changer la vie.

_ Moi c'est Emmanuel; je suis en seconde et j'ai 15 ans. En fait, la je n'ai pas de carte parce qu'on m'en a pas donné, sinon j'en aurai une. Déjà je voulais être MJS et pour être MJS il faut avoir 15 ans et je n'ai pas encore tout à fait 15 ans.

_ Moi; c'est Nicolas; j'ai 21 ans, je suis étudiant en 2ème année d'économie et j'ai adhérer en décembre 2007, ca faisais un petit moment que ca me trottais dans la tête.

_ Moi c'est Baptise, j'ai 23 ans, je suis étudiant en 3ème année de sociologie/anthropologie, après avoir déjà eu une licence de doit territoriales. J'ai adhérer au mouvement MJS le 21 avril 2002 avec Le Pen qui passe le cap du premier tour. C'était principalement a se moment là sur un appel; les socialistes étaient persuader de gagner toutes les élections, donc je m'étais pas engager pendant la campagne présidentiel; cela dit j'ai quand même un peu participé. Mais a partir du moment où ca n'as pas été le cas je me suis dit, il serait peut être temps de filer un coup de main.

Est-ce que vous pouvez rapidement retracer votre parcours militant au MJS ?

Antoine : Apres mon adhésion début avril 2006, on militait simplement comme ca, dès qu'on m'appelait; pendant quelques mois avant qu'on me propose d'animer la cellule MJS sur mon lycée. Ce que j'ai fait pendant bien 6/8 mois. Pendant ce temps la j'ai aussi traité un dossier thématique sur l'éducation nationale qui m'intéressait beaucoup.

En fin d'année 2006, j'ai démissionné de mes mission au MJS pour m'engager et prendre des responsabilités au sein de l'union national lycéenne qui est un syndiqua qui a traverser une période pas très évidente, donc j'y suis allé. Etant a ce moment là en terminale j'ai effectué différentes missions pour le syndiqua. Donc je n'ai pas milité pendant les présidentielles au MJS. A la fin de ma terminale c'était à une nouvelle génération de s'occuper du syndiqua donc je suis revenu au MJS pour les législatives (...). On a contribués à la réélection confortable d'Arman ELON. On a décidés d'organiser un peu différemment le groupe Strasbourg, la masse militante acquis d'une part pendant le mouvement anti CPE et durant les présidentielles a vraiment grossi et on a décidés d'être toujours plus proche des militants et occuper plus de terrain; donc de diviser le groupe en trois.

Donc j'ai été élus par les militants du groupe et j'ai animé la tête de l'organisation de celui-ci jusqu'au congrès : fin automne 2007, et a partir de ce moment j'ai assuré la trésorerie de l'organisation jusqu`en septembre 2008. Et j'ai aussi aidé à assister le scrutin général durant les municipales car c'était une période ou on avait vraiment beaucoup de travail et toutes les bonnes volontés étaient mobilisées. A partir de décembre 2008, à la suite de différents conflits interne j'ai rendu mes missions que j'ai reprises très récemment puisque ces conflits ont été réglés et donc j'assure aujourd'hui l'animation de la fédération du bas Rhin.

Je suis également responsable MJS Strasbourg Est.

Nora : donc moi pareil, j'ai adhérer en avril 2006; je militais simplement de loin au début; en septembre de la même année; puis ensuite avec les cours combinés; moi je militais, je n'ai pas prie d'autres fonctions jusqu'à l'an dernier où je suis rentré dans le bureau local du groupe campus du MJS, et cette année je suis secrétaire du groupe campus. Le groupe campus comprend 1100 membres donc environ la moitié du MJS du Bas Rhin.

Et vous faites quoi en ce moment ?

On milite sur le campus, on va aux réunions, aux mouvements sociales étudiants en se moment, on distribue des tracts, on agit ...

Emmanuel: Donc moi je n'ai pas l'âge pour être militant, donc ...Je suis présent, c'est déjà pas mal!

Tu fais des actions avec ton lycée ?

Ben ouai, mais pas avec le MJS, je viens d'arriver ! Sinon j'ai agis sur la réforme des lycées,...

Il y a beaucoup de militant MJS ?

Au lycée, non il n'en a pas beaucoup. Il y en a 3 ou 4...

Sinon je suis présent sur des actions...

Nicolas : Alors j'ai adhérer en décembre 2007, j'ai commencé à militer tout doucement avec les municipales, et je me suis plus investit dans le mouvement des jeunes socialistes à partir du moment où on m'a proposé d'être suppléant au collectif général (parlement du MJS) au mois d'août dernier.

J'y suis entré au mois de septembre. Donc a partir de là j'ai commencé à plus m'investir. Et au mois de janvier je suis devenu responsable local de Strasbourg Nord.

Baptiste : Donc moi j'ai adhéré au mouvement des jeunes socialistes le 21 avril 2002, mais je militais déjà un petit peu pour le MJS avant puisqu'il y avait des élections présidentielles et donc j'avais participé à un certain nombre de meeting, avec des débats avec le ministre de l'éducation national de l'époque qui étais Jack Lang, avec le ministre des affaires économiques qui était Dominique Strauss-Kahn.

Donc à l `époque c'était une ambiance différente ; le MJS était la pour mettre un peu l'ambiance donc ça ne pas tout de suite attiré parce que ça ne m'intéressait pas d'être tout simplement un metteur d'ambiance.

Donc il y a le 21 avril qui arrive, où à ce moment là, c'est un peu le choc, donc je fais l'effort de prendre ma carte au MJS, bon pas au partie socialiste ; mais à l'époque je ne faisais pas la différence entre les 2 de toute façon. Et dans mon lycée : le lycée internationale des jeunes cantonniers ; je mets en place des manifestations contre Le Pen ; je me battais avec ma proviseur à l'époque qui étais une personnalité un peu particulière et donc je commence à m'engager à ce moment là dans le MJS qui était une structure assez modeste a ce moment là. On était une vingtaine en assemblée générale, une quarantaine, soixantaine en tout : c'était assez restreint ; l'année suivante je rentre en terminale. Donc du coup je m'investis dans mon lycée pour être délégué. Donc j'étais délégué d'établissement. Et donc il y a eu le collectif fédéral du MJS où il y a eu des démissions. Il fallait remplacer des gens ; donc ils m'ont proposés de rentrer dans le collectif fédéral et d'être rédacteur en chef du journal du MJS. C'était courant janvier 2003, je croix. Il s'appel « acteur a gauche » et la citation c'est « Là où il y a une volonté ; il y a un chemin ». Je me retrouve a faire ce journal pendant quelques mois. Il y avait beaucoup de manifestations : contre la guerre en Irak. Le MJS était touché pour la première fois par des perturbations du congrès du parti socialiste qui a mis dans l'embarras un renversement d'équipe. Et donc le MJS a été coupé car n ne savais pas trop où il se trouvait. J'ai mis mon lycée à 70% en grève dans le cadre des réformes Ferry.

Je rentre à la fac en septembre 2003 et donc on s'oriente vers un congrès (local) des MJS mais qui était assez tendu à ce moment là à cause du parti socialiste. Je continu à m'occuper du journal malgré tout ; j'avais des points de désaccord avec pas mal de monde au sein du MJS. Je prends ma carte au syndicat étudiant l'UNEF et donc j'ai fais la connaissance d'autre jeunes socialiste qui s'investissait beaucoup à l'UNEF. Donc je suis resté 2 mois avec eux, puis je suis parti. J'ai lancé pendant ce temps la grève à la fac contre le LMD. J'ai fais de la radio associative RDS. Il y a le congrès du MJS qui commençait à se dérouler ; mais finalement les personnes avec qui je m'étais pris la tête étant aussi en difficulté sont venu me proposé d'être le numéro deux du MJS. A ce moment là il y a le congrès du MJS qui passe ; on gagne la fédération contre les anciens. J `ai passé une alliance avec Paul Mayer, qui est actuellement conseiller municipal de Strasbourg. Là je prends en charge la trésorerie du MJS, le secrétariat général, et le secrétariat à la communication et au porte-parolat. Presque un vice animateur fédéral pendant deux ans. On lance les campagnes régional et cantonal. C'est à ce moment là que je me rapproche aussi du parti socialiste. Je prends ma carte au PS en 2004 avec les élections cantonales. Je m'investis dans ma circonscription à ce niveau là. Claude Freying me fait rentrer dans le bureau de section comme représentant du MJS. Ensuite il y a les campagnes européennes au côté de Catherine Trotmann. Le mandat continu ; l'année 2005 est assez tendu parce qu'il y a le TCE : traité constitutionnel européen où le MJS prend position contre le traité et le parti pour. Donc on est dans une phase de conflit assez dur avec le parti. ET donc au final fin 2005 il y a un nouveau congrès des jeunes socialiste et a ce moment là, il a été proposé que je devienne animateur fédéral : j'étais pour et les gens du collectif voulait que je prenne la succession. Je suis donc animateur fédéral élus fin 2005/ début 2006 et c'est là ou ce lance le CPE notamment. A partir de ce moment on passe la barre des 200 puis on passe au 300/350. Le CPE c'est une grosse phase de recrutement de militant. On a commencé à décentraliser le MJS car jusqu'à présent il n'y avait pas de groupe, mais juste la fédération. On a d'abord crée le groupe campus, pour les étudiants socialiste, ensuite a été créé le groupe Sélestat, le groupe Strasbourg puis le groupe Illkirch et après les groupes ont été redécoupé...

La rentrer 2006, on se retrouve a faire la primaire interne du PS Ensuite on mène les campagnes présidentielles et législative. On a réussi a décentralisé l'activité, on a mené pas mal d'action. On va passé la barre des 350 membres sans compter les sympathisants. Par la suite il y a eu un congrès du parti socialiste, avec la fin de mon mandat ; j'ai préparé la succession. Je me suis retiré de la direction du MJS durant l'été 2007 pour laissé la place a une nouvelle équipe. A ce moment il y avait le congrès national des jeunes socialistes où je suis élu à la commission nationale de l'arbitrage. En gros c'est la justice du MJS au niveau national et je suis consultant pour le bureau national pour un certain nombre de dossier notamment la réforme des collectivités, la réforme des statues au sein du MJS. Je suis candidat au municipale D'Illkirch Graffenstaden où sera élu Jacques Bigot à plus de 70% dès le 1er tour.

Au MJS des petites tensions vont commencées à apparaître entre les courants, les militants ; des dissensions apparaissent entre les réseaux ce qui aboutit à ce que le président de l'union national des MJS nous demande de démissionner. Je me lance dans le congrès du PS à ce moment là. Donc j'avais plus de responsabilité au sein du MJS. A l'issu de ce congrès je suis élus au conseil fédéral du parti et je suis secrétaire adjoint de la section Illkirch Grafenstaden.

Sinon, je suis également adhérent au PS et ça depuis mi 2004. Les deux organisations. C'est pas un doublon, le MJS n'est pas un PS jeune. C'est une organisation autonome qui travail elle même sur ces dossiers. Ce qui fait que le débats au PS n'est pas forcément le même et souvent il n'est pas animé de la même façon ; le ton n'est pas le même. C'est deux choses différente, il n'y a pas les même outils pour battre le terrain non plus, mais c'est deux organisations qui peuvent être complémentaire. Le PS en tant de campagne électoral reste très présent, mais en dehors des campagnes heureusement qu'il y a le monde socialiste pour continuer à prendre la parole ; a dénoncer certaines choses. On essai de militer un peu car malheureusement le PS ...

Nicolas : ce qui se passe en fait, en comparaison avec l'ensemble des autres organisations politique, il n'y a que les jeunes verts qui ont le même schéma que nous. Dans les autres organismes politique, les autres partis ; on est membre d'une jeunesse du parti automatiquement en dessous d'un certain âge quand on adhère au parti : c'est en fait la même structure. Chez les jeunes verts comme ici, le MJS est une association à part entière avec son statut déposé, avec ces règles de fonctionnement qui est associé au parti socialiste et en fait c'est plus un accord entre deux organismes qu'un rapport de dépendance. Le MJS n'est pas indépendant puisque porte la parole des jeunes socialistes ; il a la responsabilité d'être socialiste malgré tout. Mais est autonome donc fournissent la parole comme ils le souhaitent.

Donc en gros le MJS est plus une force d'appoint, qui ne se limite pas à la jeunesse. Mais le but est de dire la jeunesse qui a un vécu plus récent des évènements, donc un ressentit plus fort de certains évènements sociétaux qui fait qu'elle a une force d'opposition différente.

Comme il est juste associé au PS ça nous permet d'avancer un certain nombre de propositions, qui sont en général quand même débattus, un certain nombre sont reprise notamment les 35 heures, le PACS, ...

Le MJS mène son activité en autonomie, est en relation avec le PS car le MJS n'a pas de candidat, n'es pas un partie politique. Donc c'est vraiment une association au côté des socialistes. Mais la réflexion ne porte pas que sur la jeunesse mais sur l'ensemble de la société.

Les congrès du partie on une influence sur ce qui se passe au MJS, mais l'influence est bien atténué par rapport a ce que ça pourrai être si c'était directement les mêmes adhérents. Quand on cois se qui se passe chez les jeunes UMP, le président des jeunes UMP a été exclus par Nicolas Sarkozy. Au MJS le président n'était pas favorable à Ségolène Royal, et pourtant il n'a pas eu de problème avec ça. Ca nous protège un peu, et ça nous permet vraiment d'avoir dans une certaine mesure, une liberté de parole.

Baptiste: Ce qui amusant c'est que là on voit comment l'autonomie s'articule. Le MJS était majoritairement contre le traité constitutionnelle européen, mais il n'a pas fait campagne contre celui-ci parce que le PS avait prie position pour et le MJS se refuse, mais il aurait pu, de faire campagne contre le PS. Quand il n'est pas d'accord il le dit ; mais quand le PS est parti, il ne va pas contre le parti socialiste. Il ne fait pas forcément la campagne à fond, on ne demande pas au gens de militer pour des trucs dont ils n'ont pas la conviction, mais on ne pas à l'encontre. C'est là qu'on voit le rapport d'autonomie. Il était de notoriété public qu'on était contre, ce n'est pas de l'hypocrisie. Et quand il y avait des débats on envoyait des militants du MJS qui était pour, pas ceux dont on savait qu'ils étaient contre. Même s'ils étaient minoritaires dans le Bas Rhin par exemple, on a désigné un autre membre du collectif fédéral qui était favorable. Même si on est contre le TCE c'est une défaite électorale pour le PS. On pense qu'ils l'on bien cherché, mais ça reste une défaite.

Qu'est ce qui vous a amené à vous engager comme militant au MJS ?

Antoine : Pour moi c'est assez facile. J'étais contre le CPE, il y avait des gens du MJS qui était déjà présent et qui d'amblé on dit on peu mettre des moyens à disposition pour aidé à lancé un mouvement sur le lycée. Donc a ce moment la les lycéens, pas forcément engagé mais qui avaient envies de bouger, on a dit an y vas, on va chez vous ; on fait des tracts pour appeler aux manifestations et c'est comme ça que j'ai commencé à travailler avec les jeunes socialistes. Ensuite en avançant dans le mouvement social, j'ai vu que l'action MJS était primordiale pour la bonne marche, la bonne tenu du mouvement social. (...) Seul une force progressiste, réformiste et représentative pouvait amener à changer les choses par le mouvement social. Grâce au MJS j'ai compris qu'il n'y avait pas que les mouvements sociaux et qu'il y avait d'autres leviers. J'ai donc décidé de continuer mon engagement ; de ne pas m'arrêter là.

Nora : ben moi, je faisais déjà de la politique dans mon collège, au lycée quand il y avait des grèves ... Bon au début je ne pensais pas adhérer a un mouvement ou quoi que ce soit parce que j'avais peur de devoir respecté des lignes communes et que je sois privé de liberté. Après peu à peu, il y a eu le mouvement du CPE et là j'ai appris à travailler avec les gens du MJS et que j'avais beaucoup d'idées reçu. On peu très bien avoir son avis, sa pensée, que les idées du MJS étaient proche des miennes, donc j'ai décidé d'adhérer au mouvement vu qu'il avait été très bien mené. Je pouvais que continuer car c'était très enrichissant.

Emmanuel : ben moi, j'ai toujours eu la fibre socialiste, dans la famille aussi..., j'ai toujours était la dedans et sa m'intéressais. J'ai toujours eu des convictions socialistes. Après au lycée quand j'ai vu que ça bougeais un peu sur les réformes

Nicolas : J'ai toujours eu des convictions de gauche, d'une part dans mon histoire familiale. Et la MJS m'a semblé l'organisation la plus pertinente car la seul au niveau de la jeunesse quand même. Donc après, pourquoi mon engagement ? D'abord l'influence d'Hervé, qui est un camarade du MJS, qui me sachant de gauche revenait régulièrement sur le fait que je devrais adhérer et au bout d'un moment j'ai fini par dire oui. Ensuite en 2007, j'entendais dire beaucoup de mal du PS et donc du MJS par conséquent. Donc je me suis dit autant voir les choses de l'intérieur et essayer d'apporter une contribution.

Baptiste: Alors moi, effectivement j'ai toujours été très intéressé par la politique. La première grève que j'ai organisé c'était en 1995. J'ai mis ma classe de CM2 en grève parce que ma prof..., on avait refusé d'aller en cour et on avait sorti nos ardoises et on a marqué qu'on était en grève. Dans la famille la politique était quelque chose d'assez encré. Ma mère était inscrite dans la fédération des parents d'élève. Mon père travaillait dans la communication et donc a partir de mes 11 ans j'ai rencontré des personnes a gauche, mais ça me paraissais assez distant puisqu'au collège j'étais plutôt anti-américain qu'autre chose et d'inspiration d'extrême gauche un peu stalinienne quand même. Ecolo aussi, mais ça je pense que c'est générationnelle, qu'on est une génération qui avons grandit dans cette prise au sérieux de la question écologique. Après j'étais dans un lycée un peu bourgeois, hautain, donc j'avais croisé des gens du MJS à l'époque, mais je ne les supportais pas car ils se donnaient des aires. Et donc j'avais refusé d'adhérer au MJS, et je réfléchissais a aller peut être dans un autre mouvement qu'au parti socialiste. Mais après je me suis senti de plus en plus de gauche ; d'une gauche socialiste. Et l `élément déclencheur a vraiment été comme je l'es dit le 21 avril 2002. je me suis dit, il faut arrêter de déconner, ils ont quand même besoin de nous, puisque pensant toute la campagne on nous avait servis qu'il était évident que Lionel Jospin allait gagner, et c'est clair que sa mobilise pas. Le FN est peut être aujourd'hui moins dans les urnes que dans la réalité matérielle du pays. Notamment quand on voit les politiques de l'immigration, liberticide et sécuritaire. Il y a eu un élément clé a se moment la qui a fait que j'étais prêt à m'engager.

Que pensez-vous de la gauche socialiste d'aujourd'hui ?

Antoine : Au sein du MJS on s'est intéressé de près à ce qu'était le parti. Il est important d'avoir un regard critique à l'égard du PS. Il s'est avéré qu'il y avait beaucoup de choses qui n'allaient pas comme elle devrait. Il y avait beaucoup de dérive, il y avait notamment une bonne partie des militants qui cherchaient juste des postes, des missions, plutôt que de changer la vie. Il y a des prises de position frileuse pour ne pas se priver d'une partie de l'électorat ; le refus de remettre en cause le capitalisme ... Des tas de choses comme ça qui fond se demandé si on est vraiment dans un partie de gauche. Si on continu comme ça, on ne va pas aller bien loin ; on n'est pas pertinent. Le PS est le seul parti de gauche à pouvoir gagner aux élections. (...) Le PS est plus occupé par ses résultats électoraux que par la vie des français.

Nora : Ben moi disons que le parti socialiste est un facteur qui m'a fait hésiter à entrer dans un mouvement politique parce que à l'époque il ne donnait pas une bonne image de la gauche. Maintenant je milite via le MJS parce que c'est une autre vision de la vie, et je pense qu'on peut vraiment changer la vie, et ce n'est pas parce que le PS n'y arrive pas qu'on doit reproduire me même schéma. Moi je n'ai pas ma carte au PS parce que j'hésite encore, mais à terme je pense la prendre.

Emmanuelle : Pour moi au PS il se fond un peu la guéguerre entre eux. Mais c'est le seul parti capable de battre l'UMP. C'est a nous les jeunes de reformer un peu tout ça. C'est un peu logique aussi que ce soit comme ça au PS, parce qu'il y a une plus grande liberté que dans d'autres parties. A droite ils sont tous derrière la même personne et ce n'est pas forcément ce que l'on veut non plus. On est quand même dans une démocratie.

Nicolas : je vais être un peu moins dur que mes camardes concernant le PS. Le PS sert et souvent, Mais concernant l'OTAN, le PS aurai du manifester plus violemment son opposition à l'OTAN. Mais le rôle du PS est aussi d'avoir une certaine crédibilité. Le but est de gagné les élections pour pouvoir ensuite changer la vie. Donc je pense qu'il y a un juste milieu à trouvé entre l'idéal que nous partageons tous et une certaine crédibilité à garder. Je crois que le PS est un parti réformiste qui a pour but de réformé le système économique actuel. Et je ne pense pas que la population soit prête à nous suivre dans une voie anticapitaliste.

Apres au PS il y a un vrai problème qui est la mise au travail des militants. Moi je suis adhérent du PS depuis le début de cette année, mais au débat d'inspection sa remonte pas vraiment ; on ne met pas vraiment nos militant au travail.

Baptiste : Moi je ne veux pas débattre sur le fond du capitalisme, par contre c'est révélateur de pas mal de choses. On a plus ou moins tout couvert. Moi il me semble qu'il y a deux souci actuellement au PS :

Le parti ne se pose pas forcément les bonnes questions ou ne se pose pas la question tout court. Trop souvent on est plus dans des discutions d'opinion que dans des débats de conviction. J'ai une conviction et je veux le convaincre ; on devrait chercher le plus profondément possible. Les débats on les a trop peu souvent. Il n'a pas un militantisme régulier le but est de confronter avec les gens mais aussi d'écouter ce qu'on a à dire et ce même avec la société civil. (...) Comme on trop peu en contact avec les partis socialiste divers les syndicats etc.... on n'a pas se mélange d'expérience qui nous confronte à la réalité au delà de la pensée cartésienne. Il n'y plus la réflexion militante, mais il n'y a presque plus la réflexion intellectuelle non plus. On a l'OURS (Office Universitaire de Recherche Socialiste) qui est un outil... c'est une relique, mais qui lis la revu de l'OURS ; elle n'est même pas disponible sur le site.

Sur le fond il y a pas de réflexion, sur la forme il n'y a pas de vrai activité et les deux sont lié.

Ce qui fait qu'on sombre de plus en plus dans un parti supporter. Du coup quand on regarde le parti socialiste, il y a un tiers d'élus et de dirigeant du PS ; un tiers qui dépendant des élus et du PS (attachés, collaborateur du groupe, fonctionnaire), et un tiers de militant qui viennent encore de la structure syndicales, associatives ...

Et avec ce schéma là on a une majorité de deux tiers qu'on voyait de manière très clair quand Hollande était premier secrétaire et du coup le PS devenait trop souvent une boite de promotion pour des carrières dans la fonction publique territoriales. Le fait que les deux soient trop connectés empêche d'avoir une vraie réflexion sur le fond, puisque le second tiers qui n'est là qu'en dépendance du premier ça veut dire que leur chois, leurs opinions etc.... sont prises en fonction de leur choix de carrière. On ne peut pas l'empêcher à mon avis mais on devrait savoir mieux le canaliser et mieux l'estomper en étant plus militant.

Ségolène Royal à lancer l'idée du débat participatif ...

Baptiste : C'était un mirage, ce qu'on appel débat participatif, on en a organisé un. Il y avait même des jeunes de l'UMP qui étaient venu à l'époque. Quand on posait des questions Ségolène avait des réponses dans ces cartons ; il n'y avait rien de consultatif. Consulter et recevoir la parole du militant qui est au coté des citoyens serai déjà un bon moyen d'avoir la parole de tous. On ne s'occupe pas de l'opinion des citoyens juste avant une campagne.

Un parti démocratique dois être a l'écoute des citoyen pour proposer une façon d'animé la société. La question de gagner ou perdre est même secondaire. (...)

Comment peut-on expliquer qu'une majorité de militant aient choisis Ségolène Royal ?

Antoine : A mon avis deux choses : d'une les médias qui l'ont tellement poussé en avant que beaucoup on dit que ce serait elle, et les responsables qui préféraient être du côté de la futur candidate appelas leurs militants à voter pour elle, et les militant qui se sot dit puisque ce dois être elle, autant que ce soit elle confortablement et lui donné une majorité. Avec l'adhésion à 20 euros il y a eu beaucoup de gens qui ont voté pour Ségolène sans vouloir participer. On ne propose pas au gens de se battre avec nous, mais on a vendu un droit comme un billet de loterie. Il y a quand même des adhérents qui ont continué, mais beaucoup ont disparu dans la nature. Ce n'était pas une mauvaise idée, mais il fallait leur dire venez participer avec nous et pas voter pour nous. Là on a fait une erreur et on l'a payé.

Emmanuelle : On l'a aussi vu dans les médias comme la seule capable de battre Sarkozy. A partir de là Sarkozy se focalise contre elle. Donc beaucoup de monde ont votés pour elle aussi pour cette raison.

Nicolas : Les sondeurs ont a mon avis intérêt à être le plus proche possible de la réalité donc y'a pas de complot. Mais la manière dont ils posent la question, les sondages sont des opinions de sympathie, elle apparaissait comme étant nouvelle, comme étant une femme (qui ont tendance à se masculiniser) et avais de la sympathie très grande dans la moitié de la population progressiste. Elle avait aussi prie des positions assez iconoclastes, contre les 35 heures, pour envoyer les militaires encadré les jeunes, ce qui faisait qu'elle avait aussi une sympathie à droite. (...)

Quelles valeurs, idéaux de la gauche vous tien le plus a coeur.

Antoine: La répartition des richesses, par l'impôt : on peut le faire à la source comme à l'arrivée. La répartition des richesses c'est le béaba de la gauche. La répartition de la richesse c'est la base.

Emmanuelle : Il y a déjà des aberrations en occident. Les richesses ont peu les répartir, on arrive à faire en sorte qu'elles aillent d'une asse très pauvre vers une élite. On doit tendre à ce que tout le monde est un niveau de vie correct. Si on croix que tous les hommes sont égaux, il faut qu'on y arrive a différentes échelle, mais ça dois être l'objectif de la gauche.

Nicolas: Il faut un Etat fort et démocratique pour y arrivé. Il y a plusieurs façons d'organiser la démocratie. L'Etat doit mettre des règles au marché. Limité les prix, politique monétaire ... Je pense que l'Etat doit réguler ; être partie prenant de secteur stratégique, (énergie, eau....). L'Etat doit simplement encadré le marché.

Aujourd'hui on voit avec la crise, notamment en Alsace que ceux qui résistent le mieux ce sont les coopératives parce qu'elles ne jouent pas avec les fluctuations monétaire. Les mutuelles, pareil ; ce sont des formes d'entreprises où ce sont tout les adhérents qui décident comment on rembourse tel ou tel chose. L'état n'est pas dans les coopératives, il a juste permis la loi que cela se fasse.

Baptiste : Le partage de la richesse ce n'est pas qu'économique ! Quand il y a des logements vide et que des gens meurent de froid, mais aussi la richesse culturelle, rendre les musée gratuit sur certaines périodes de l'année, l'éducation nationale.

(...)

L'Etat est un outil qui peut se retourner contre ces créateurs

Est ce que plus tard vous voulez vous engager en politique ?

Antoine: Non je n'ai pas d'ambition, j'ai des convictions et je milite pour ça. J'ai envie de faire changer les choses, j'ai envie d'être utile, mais ça s'arrête là.

Nora : Moi non plus je n'ai pas adhérer au MJS dans un but. Je pense que beaucoup de gens oublient les raisons qui les ont poussés à s'engager. On a des valeurs qui sont les notre mais je n'ai pas l'intention de me servir de mon adhésion au MJS.

Emmanuelle : Ben moi j'ai des convictions, mais je pense comme eux qu'il ne faut pas avoir de motif personnel. Il ne faut pas faire de la politique pour soi même mais pour changer les choses.

Nicolas : On a un peu tout dit, ils ont raison ; on s'est engager devant l'indignation de certains faits, la répartition de richesses et pour défendre certaine conviction et pour changer les choses. C'est l'origine de notre engagement à nous tous. On ne peut pas critiquer à longueur de journée des conflits de personnes au sein du PS ou de certaines organisations pour s'engager ensuite pour des intérêts personnels. Pour moi la politique doit s'accompagner d'un autre métier pour ne pas être déconnecté de la réalité.

Baptiste : Donc moi pour rappel je suis conseiller municipale et je suis attaché au conseil régional pour le groupe socialiste, donc j'ai déjà des engagements. La politique c'est un combat et en politique chacun a son poste. On peut être plusieurs choses lorsqu'on ait en politique simplement adhérant, c'est à dire qu'on adhère, qu'on cautionne ; on s'inscrit dans un schéma de pensée qui nous correspond. Etre militant, donc au delà de simplement d'être d'accord on essaye de faire en sorte que d'autre soit d'accord avec nous. Apres on peut être engagé, donc on ne donne pas simplement un peu de son temps, mais un peu de sa vie. N tant que conseiller municipal, la ville ne m'indemnise pas, après c'est une question d'engagement. Certaine personne vivent de la musique, d'autre de la politique ; mais il ne faut pas que la politique devienne un métier, une profession. On est représentant car on a été élus donc on doit dépendre d'eux. Certains hommes se considèrent professionnelle de la politique. Pour moi c'est faux, c'est juste une passion. Depuis que je suis conseiller municipale j'ai 2 à 3 réunions par soirs, on ne peut pas toute les faire...

C'est un engagement qui prend beaucoup d'énergie. Mais comme une passion il faut revenir à des choses terrestres. Il faut un métier à coté car il doit savoir à quoi ressemble la vie des autres. J'ai appris beaucoup en étant caissier à Auchan, en étant serveur au restaurant. J'apprends beaucoup en tant qu'étudiant, ça c'est normal c'est le but.

Pour moi la politique ne doit pas être anticipée comme une carrière de vie. Il faut partir du principe qu'un jour on ne voudra plus de nous, qu'on sera plus pertinent, donc il faut une activité à côté. Nous on est tous relativement des classes moyennes, pour les classes populaire donner du temps coûte plus chère que pour les classes populaire, pour payer les cotisations j'utilisais mon argent de poche. Il faut un système pour empêcher le cumule des mandants. On pouvait au PS ou au PC rémunérer (indemnités) les militants les plus pauvres. Il faut aider les élus des catégories les plus fragiles a ce réinsérer après leur mandat. C'est une passion pas du tout un métier.

Entretien 4 : Julie, présidente de l'UNEF

L'entretien s'est déroulé dans le local de l'UNEF à l'AGORA des étudiants, à l'université de Strasbourg. Il a duré 30 minutes.

1) UNEF

Quand a été crée l'UNEF?

Alors, l'UNEF a été crée en 1907, au départ c'était une forme de fédération d'associations locales disséminé un petit peu partout en France et qui ont décidés de se regrouper au niveau national et en 1948. Le changement commence, enfin... avec la prise de position syndicale partout en France par la charte de Grenoble.

Par qui et dans quel but ?

Alors dans...., par qui c'était les responsables des associations locales qui se sont regroupés en réunion, en organisation nationale donc il n'y a pas de personnes attitrées. Et le but était simplement de se regrouper pour être plus fort et avoir une vision nationale de ce qui se passe à l'université, vu que c'était une université assez petite comparé à celle qu'on a aujourd'hui, où il y avait très peut d'étudiants et dominée par la classe bourgeoise. Donc c'était surtout pour mettre en commun les actions faites dans les différentes universités et améliorer plus simplement la vie des étudiants.

Quels sont les engagements attendus des militants ?

Ce que nous attendons des militants est qu'ils ne soient pas forcés ; parce que c'est totalement volontaire et bénévole donc on ne peut pas obliger les gens à s'engager. S'ils donnent une heure où deux c'est déjà beaucoup. Et ce qu'on attend d'eux, est de donner des informations justes aux étudiants et éviter les informations fausse, et si on ne le sait pas on dirige les étudiants au service de l'université, du CROUS ou de la ville. Pour défendre au mieux les étudiants ou les informer, les défendre. Euh.... Et les recevoir aux meilleurs moments.

Comment l'avez-vous connu ? (ami, collègue)

J'ai connu l'UNEF, en arrivant à la fac, sur les chaînes d'inscription quand je suis arrivé à l'université, je suis tombée sur la table de l'UNEF, et c'est la que je les ai connus.

Pourquoi et quand l'avez-vous intégré ?

Je les ai intégré tout simplement parce qu'on m'a présenté ce qu'est l'UNEF, sur Strasbourg et sur le niveau national et l'intérêt que sa représente d'être dans un syndicat, le rapport de force etc. On m'a simplement proposé d'adhérer. Question à laquelle j'ai répondu oui.

Quel est votre rôle au sein de l'association ? Y'a-t-il eu des évolutions, si oui lesquelles et pourquoi ?

Oui évidemment, aujourd'hui je suis président de UNEF, et donc ça veut dire que je dois organiser tous ce qui se passe dans l'UNEF, que ce soit les campagnes, que ce soit sur ce que dit les politiques, ce que dit l'UNEF, c'est d'un peu tempérer les débats qu'on peut avoir entre les différents militants et c'est aussi de représenter l'UNEF dans l'université ou auprès des institutions, que ce soit la fac, le CROUS ou la mairie. Je dois être la porte voix de l'UNEF.

Considérez-vous l'UNEF comme une association politique ?

Ah oui, l'UNEF est hautement politique, du moment qu'on prend position sur quoi que ce soit, qu'on dit que c'est nouveau ou qu'on dit que c'est bien. Qu'on voit certain danger sur une loi et qu'on la dénonce. Oui on est politique et on a un discours hautement politique qui est fait et apporté aux étudiants.

Si oui où se place-t-elle sur l'échiquier politique ?

L'UNEF généralement est plutôt à gauche. Dans l'échiquier politique avec généralement d'autres syndicats CGT, ETC, on est du coté du progrès social et on est placé à gauche.

Quels sont les thèmes abordés ?

Les thèmes principaux c'est évidemment dans l'enseignement supérieur, et les différentes lois qui peuvent être mise sur le dos de l'enseignement supérieur. L'UNEF défend la démocratisation de l'enseignement supérieure. Tout ça, ce sont les grands thèmes qu'on aborde. La question des aides sociales et du statut social des étudiants. Et puis évidemment il y a des thèmes qu'on aborde comme le racisme, la discrimination entre les étudiants et l'internationale.

La fréquence de vos réunions ?

Alors on a une réunion toutes les semaines ouverte à tous, que ça soit pour les adhérents à l'UNEF ou les étudiants de l'université qui ne sont pas adhérent à l'UNEF. Toutes les semaines, le lundi, où on parle des actualités et des débats, et sinon il y aussi des réunions de bureau où on se réunit généralement une fois par semaine et parfois, une fois toutes les deux semaines, on établit ce qu'on va faire tous là : en fait le bureau de direction.

Qui établit les mots d'ordre ?

Généralement, c'est le bureau qui établit les mots d'ordre. Evidemment lors de la réunion toutes les semaines on consulte tous les militants. Chaque militant a son mot à dire. Mais c'est après, que le bureau décide du mot d'ordre.

Quel est le nombre d'adhérent à l'UNEF ?

Au niveau national, on compte dans les environs de 35.000 adhérents, et au niveau local, on est dans les environ de 350 adhérents. Du fait qu'il y a la dématérialisation, on a du mal à avoir des étudiants. Mais 350 est un chiffre assez conséquent.

Et on essaye de faire adhérer les gens quand ils viennent pour la première fois à l'université chaque année dans les files d'inscription. Mais aussi faire un travail de syndicalisation permanent, à tout moment de l'année, s'ils ont un problème, ou s'ils viennent; ils peuvent adhérer à l'UNEF et on met des dispositifs d'adhésion particulière.

2) Engagement militant ?

Qu'est ce qui vous a attiré dans cette association ?

Alors ce qui est actif dans l'UNEF c'est de changer la vie des autres : des étudiants s'est ce qu'on dit souvent. L'objectif de transformation sociale. Par l'université on transforme la société. Et ce qui est vraiment intéressant s'est de voir par des actions concrètes changer d'une semaine à une autre l'avis des étudiants. On ne fait pas tout de façon révolutionnaire mais on arrive à diminuer le coût du transport, on a crée un nouvel échelon de bourse, on améliore concrètement la vie des étudiants et ça se voit avec des actions visibles.

Etes-vous membre d'autres associations ? Militant ? Partisan ? Syndical ? Si oui, lesquels ?

L'engagement n'est pas du tout le même, je fais parti de l'UDEES (union des étudiants étrangers de Strasbourg) qui est partenaire à l'UNEF, après la mutuelle des étudiants au niveau local. Enfin je suis adhérente à un parti politique, le parti socialiste mais en tant qu'adhérente sans aucune responsabilité ni activités militantes.

Est-ce votre premier engagement associatif ?

Oui, c'est mon premier engagement politique. Déjà auparavant dans des associations culturelles, ou de loisir quand j'étais au lycée. Mais c'est mon premier engagement politique même si je savais déjà ou je me plaçais quand j'étais ou lycée. J'avais déjà participé à des petites manifestations au lycée mais en tant que personne lambda entre guillemets et pas du tout sous forme de présence militante.

Pour vous qu'est ce qu'un bon militant ?

Un bon militant qui tout simplement n'attend pas spécialement quelque chose en retour de son engagement. Le militant syndical n'attend pas de retour gratifiant de la part des étudiants et que tous les membres s'engagent dans l'association aussi. Alors un bon militant c'est quelqu'un qui est formé, sait de quoi il parle. Ne dit pas des choses sur les étudiants.

Sais ce qui se passe aussi dans le conseil, dans les différents endroits, et sait comment bien défendre les étudiants. Et je pense que c'est quelqu'un qui le fait bénévolement et sans attente de réciprocité, de gratification.

Combien de temps par semaine consacrez-vous à vos engagements militants ?

Ca dépend des périodes. Si ce sont des périodes lourdes avant les élections ou avant les grosses campagnes, généralement 100% de mon temps. Sinon généralement c'est 70% de mon temps par semaine que je donne à l'UNEF. Sauf, en période de révision ou d'examens où je donne 50% de mon temps à l'UNEF.

Vous êtes étudiante, est-ce que ce genre d'engagement est compatible avec vos études, votre travail ? (au niveau du temps, peut-on vraiment s'engager ?)

Oui, il est compatible au début quand on n'était pas autant engagé. Généralement on essaye d'aménager le temps de chaque militant, en fonction aussi de leurs études par ce qu'un bon militant à l'UNEF est un bon étudiant. Et aussi un étudiant qui doit réussir dans ses études. Et s'il ne réussit pas ces études l'année prochaine il ne peut pas s'inscrire à l'université. Et s'il ne s'inscrit pas à la fac donc il ne peut pas se réinscrire à l'UNEF, donc il ne pourra pas militer. C'est dangereux aussi. Et on essaye de voir avec les militants qu'ils ne loupent pas de cours en tout cas qu'ils ne loupent pas beaucoup. Et que leur engagement soit compatible. Cette année j'ai fait le choix de me consacrer totalement à l'UNEF, en laissant mon année universitaire de coté et de reprendre seulement l'année d'après.

Qu'est ce que vous pensez de l'arriver de Le Pen au deuxième tour en 2002 ?

Je pense que là c'est quelque chose qui a révélé quelque chose d'assez grave. L'arrivée de Le Pen a montré un malaise dans la population...Que les extrêmes, généralement que ça soit de la gauche ou de la droite, arrivent à un score aussi fort est une perte de confiance dans la politique et une perte de confiance à porté des partis. Je pense que c'est le fait de voir l'extrême droite à ce point là est un manque de la gauche. C'est elle en tout cas qui en est responsable. Puisque aujourd'hui ce qu'on voit actuellement c'est que la gauche en général n'apporte pas de réelle alternative aux gens.

Pourtant aujourd'hui avec la crise, il y a 73% de personnes qui sont déçus de l'action politique de Nicolas Sarkozy, mais il y a quand même, il me semble 55% qui voteront quand même, si jamais il y des élections présidentielles, pour Nicolas Sarkozy. Cela parce qu'ils ne voient aucune alternative. Je pense que... alors je ne compare pas Sarkozy à Le Pen, mais en tout cas ça montre bien la question sur l'échiquier politique. Il y un manque notamment de la part de la gauche pour les français. Tout simplement, il y une perte de confiance mise en place qui a été révélée par l'arrivé de Le Pen en Second tour. Et les réponses, j'ai l'impression qu'elles ne sont pas données par ce retour de la gauche. C'est assez inquiétant pour l'avenir

3) Perception de l'association.

Depuis votre engagement au sein de l'UNEF, avez-vous remarqué des changements ? De quels ordres ?

Oui j'ai remarqué des changements au sein de l'UNEF. On a un nombre de militant qui a beaucoup augmenté. Quand je suis arrivé, on était 4 a 5 militants parfois 6 à se dire bonjour à Strasbourg. Aujourd'hui on est 10 au minimum et on peut atteindre 15 certains jours. Donc c'est une envergure militante qui ... a augmenté c'est le suivi des dossiers notamment dans les conseils qui s'est renforcé avec une présence systématique des élus de l'UNEF dans les différentes universités et dans le Crous. On fait des dossiers, un travail de recensement et/ou d'information qui s'est un tout petit plus systématisé pour les étudiants.

Pensez-vous que l'UNEF a les moyens de se faire entendre ? Ou y'a-t-il des points à améliorer ?

On a les moyens, après est-ce qu'ils nous entendent ou pas c'est une autre question. On a évidemment les relais de la presse qu'on peut utiliser assez facilement et aussi Internet qu'on a développé avec un blog et maintenant un site Internet, facebook .... Ensuite, au niveau institutionnel, on a généralement des rendez-vous assez facilement On a aussi toujours un rapport de force qui est derrière nous que ce soit le nombre de nos adhérents, le nombre d'étudiants en manif, le nombre de pétitions qu'on peut avoir ou avoir faite pour qu'on nous prenne au sérieux ou qu'on nous écoute en tout cas.

Existe-t-il des clivages entre vos membres ? Pas la même façon de militer ? Pas les mêmes définitions  de l'engagement ?

Oui, il y a des clivages entre nos membres, et c'est logique dans une organisation qui est démocratique. Et on a trois tendances qui existent à l'UNEF. En gros un groupe de personnes qui se réunissent parce qu'ils ont le même projet et les mêmes démarches. Que ce soit pour les étudiants pour l'université ou aussi pour l'UNEF, et pour l'usage plus au moins idéologique ainsi que pour les démarches qu'on les différencie et qu'on est ces trois tendances. Donc y a la tendance majoritaire nationale qui est aujourd'hui majoritaire à l'UNEF et aussi à Strasbourg, il y la TUD a tendance, unitaire et démocratique qui est la deuxième force nationale. Et parmi les membres du bureau de Strasbourg, 5 sont à la majorité nationale et 2 sont à la TUD. Et enfin il y a la TRS, qui est la tendance syndicale. Cette troisième tendance est présente a Strasbourg mais plus petite on va dire et beaucoup plus faible, mais elle a quand même son existence, et il est quand même à noter que les clivages sont parfois durs et violents mais généralement c'est aussi pour le bien de l'UNEF, pour faire avancer les revendications.

Positionnement par rapport aux autres associations ?

Le positionnement qu'on peut avoir par rapport à d'autres associations diffère selon les cas. En fait dans la vie, généralement on peut faire le distinguo entre les associations que l'on peut considérer comme partenaire comme UDEES, avec qui on a un partenariat très fort ou leurs adhérents ont le même tarif avantageux à notre local que les adhérents de l'UNEF ;

Il y aussi des associations étudiantes qui n'ont pas les même vocations comme l'UNEF, comme Fac Verte qui ne sont pas concurrents, et qui ont aujourd'hui des thématiques qui ont l'air intéressantes à développer pour l'UNEF. On peut avoir un partenariat avec. Donc là ont fait un travail en commun sur quelques thématiques aussi.

Il y les organisations concurrentes sur lesquelles justement on n'est pas dans la même association parce qu'on ne défend pas la même chose en terme de projet que ce soit la fédération cliente que ce soit l'AFJS que ce soit UNI, et qui aujourd'hui sont concurrentes dans nos activités quotidiennes sur la fac, et au conseil etc...

Quels sont vos rapports avec les autres membres (amis ?)

Avec les autres membres de l'association. Les relations sont généralement... au départ, on dit qu'on est des camarades, parce qu'à la base on n'est pas des amis et qu'on se connaissait pas généralement, et c'est justement le projet qui est défendu par l'UNEF qui nous rassemble à la base, sinon on a rien en commun, même si on est tous des étudiants. Au fil du temps, évidemment à l'UNEF, on a des liens qui se tissent que ce soient amicaux, que ce soit relationnel, ou tout simplement de la camaraderie, en tout cas l'UNEF m'a apporté beaucoup et surtout beaucoup d'amis, que je verrais encore bien après les études.... Et un amour...rire.

4) Intérêts pour la politique ?

Avez-vous un engagement politique ? De quelle manière se définit-il ? (parti, manifestation ?)

Oui je suis adhérente, adhérente lambda entre guillemets, au parti socialiste mais,... mais je n'ai aucun mandat de ....et puis, je ne milite pas du tout actuellement. Considérant que mon engagement à l'UNEF est prioritaire et après l'UNEF j'ai mes études. 

Quelles questions politiques vous intéressent ?

La question politique qui m'intéresse est comment changer la vie des gens. Surtout s'intéresser au monde économique et politique au sein du pays, et je pense que c'est ça vraiment le plus intéressant, comment on peut améliorer concrètement la vie des gens par des actions politiques, que ce soit au niveau des partis que ce soit au niveau syndical. Là, je pourrais donner un exemple, dans l'Amérique Latine, des changements qui sont arrivés, et qui vont avoir lieu; même si on ne transposera pas ça exactement en France parce que culturellement et socialement ce n'est pas du tout le même terrain. Mais en tout cas, on doit prendre les bonnes idées là où elles sont pour améliorer la vie des gens.

Sociographie.

- année de naissance : 1988

- lieu de naissance : Colmar

- nationalité : Française

- études effectuées : Histoire L3

- plus haut niveau de diplôme : BAC

- quel baccalauréat : E. S

- profession : Etudiante

- frères et soeurs ? Combien ? Niveau de diplôme et professions : 1 frère (CAP) et deux Soeur (BEP) (BAC)

- habitation : seul/en couple/en collocation/parents : couple

- situation familiale : couple

- plus haut diplôme et profession de : Bac

- conjoint/ami Bac

- père : BEPC

- mère : BEPC

- Grand-père paternel : rien

- grand-mère paternelle : rien

- Grand-père maternel : rien

- grand-mère maternelle : rien

- Dans votre famille, quelles sont les personnes qui adhèrent à un parti, une association, une fédération, un syndicat ? Quelles responsabilités ? Combien de temps ? Intérêts politiques ? Discussion à la maison ? Aucun

- fourchette de salaire (enquêté) : 500 € par mois

- fourchette de salaire (parents) :20000€

- propriétaires ? Locataires : locataire

- bourse d'états ? Autres aides financières ? 150€ par mois

- situer opinion politique : PS, gauche

- de manière générale, est-ce que vous votez ? Si oui de quelle manière ?

Oui.

- adhérez-vous à une confession religieuse ? Catholique.

- principaux projets d'avenir ? Professeur ou journaliste.

Entretien 5 : Eve

Entretien avec une doctorante en droit. Jeune de 31ans, de sexe féminin membre du conseil Administratif des DURS (Doctorants de l'Université de Robert Schuman). Cet entretien rentre dans le cadre de la problématique. Est-ce que les jeunes sont s'intéressent-ils à la politique en générale, et en particulier.

Est-ce que, d'après vous, qu'il faut donner une éducation de citoyenneté dans les écoles, leur apprendre la politique ? Dans le cadre d'expliquer le rôle des institutions politique, le vote ?

Ca dépend de ce que vous entendez par « apprendre la politique ». Il y deux aspects en fait, qui est l'intendance de la politique, c'est à dire savoir prendre la parole en public, préparer une réunion, savoir lire un texte, savoir dégager une position dans un groupe de discussion. Ca, oui, ça s'apprend. On ne l'apprend pas du jour en lendemain. Il y aussi la formation des idées politiques, c'est l'école qui l'enseigne. Ca dépend, ca peut tourner à la propagande aussi.

Vous venez de définir deux aspects d'apprentissage de la politique. Ce qui est le plus intéressant est qu'il n'est pas indispensable de former et de prépare les jeunes 13-17, sans que la formation soit politiquement coloriée, pour utiliser leur droit de citoyenneté, le droit de vote, la vie associative ? Par exemple, un programme enseigné à l'école ?

Ben en fait, ca dépend quel est l'objectif d'avoir des citoyens éclairés, et autres choses... Oui, mais actuellement ce n'est pas la position, en France toute voix qui décide est ressentit comme une critique du gouvernement et attire une réaction de répression. Donc on ne va pas former des gens, justement en mesure de contester le pouvoir.

En 2002, il y avait plus de 35% des jeunes de 18-29 qui n'ont pas voté au premier tour, est ce que vous trouvez ça comme un avantage ou un handicape à la politique française ?

En fait, ils ne votent pas parce qu'ils ne se sentent pas concernés, en d'autres termes ils ne savent pas comment les institutions fonctionnent. Vous posez la question à la plupart des gens, pourtant, ça s'apprend à l'école, comment les associations fonctionnent.

Exactement dans l'éducation de la citoyenneté, on passe par : c'est quoi un droit de vote, c'est quoi les institutions étatiques, une loi, un droit, un devoir.

Est-ce que vous pensez qu'il est intéressant d'instaurer un programme pour la préparation des futurs citoyens ?

Bien sûr, vous savez ce genre de choses on le savait déjà depuis très longtemps. Comme éduquer les jeunes à décoder la publicité. Ce serait un moyen d'éviter les comportements ... Mais ca n'a jamais été introduit à l'école publique parce qu'au lieu d'avoir des consommateurs, on aurait des citoyens. Je pense que c'est dû à un choix politique.

Est-ce que vous pouvez m'expliquer un point sur les jeunes? Celui d'abstention... Est-ce que ca vous inquiète ? D'où vient, d'après vous ce retrait des urnes ?

En fait, il y a deux choses qui peuvent intéresser un débat d'idées. Je suis toujours surprise par la réactivité des jeunes mais par contre pour aller voter. Vous devez être inscris dans les lites électorales. Si vos parents ne vous on pas dit qu'il faut s'inscrire avant le mois de décembre, vous ne pouvez pas voter en mars. Les gens sur le moment, ils ont envie de voter mais ils ne vont pas le faire. Et l'année suivante, ils seront obligés, mais ils ne l'auront pas fait. Donc en fait, il faudrait les inciter à respecter les règles institutionnelles de la politique.

Vous aviez dit, que vous faite parti de l'association du Quartier ?

Non, je suis membre du conseil du quartier qui est aussi du collège des habitants. En fait, ce sont des habitants qui sont tirés au sort, sur la liste électorale pour faire parti du conseil au niveau du quartier. Cela permet de donner des avis consultatifs à la municipalité, à l'aménagement du quartier, ... comment installer une piste cyclable, des fleures, des bancs...

Est-ce qu'il y une majorité de jeune, ou une minorité ... ?

Ca dépend de ce que vous entendez par « jeune«. Là c'est forcément plus de 18ans car sont pris "sur la liste électorale». Donc en fait, le plus jeune doit avoir 18-20ans elle est là, en tant que membre de l'UNEF. Je crois aussi, qu'il y a un étudiant qui a été tiré au sort. Mais en fait, sur 30 personnes, la moyenne d'âge c'est plutôt.... Il y a une dizaine de jeunes actifs (40ans) et la plus part sont des retraités.

Pensez-vous que le retrait des jeunes de la politique ne soit pas un désintérêt volontaire mais que se sont les circonstances de la vie difficiles qui les y obligent?

Voilà, si vous voulez qu'un jeune veuille... S'il savait qu'il y a une réunion par exemple, et s'il voulait prendre la parole en publique, je ne suis pas sûr qu'on lui laisse la place. Parce qu'il est considéré justement comme jeune, et qu' « il va dire des bêtises«. Il y  a déjà ça. On n'accepte pas forcément qu'il rentre dans le débat. Ensuite, on ne sait pas ce qu'il faut pour leur faciliter le débat. Si vous voulez, dans des sociétés, ou des jeunes ont un léger handicap, vous pouvez soit dire, ce n'est pas grave qu'ils ne participent pas ou alors puisque c'est un handicap on va les amener à participer. Or chez nous, les jeunes sont handicapés économiquement. Ils ne savent pas comment fonctionnement les institutions puisqu'on leur ....je pense qu'on prend le soin de les former comme ca. Il n'y a pas de contestation. Donc, du coup, forcément ils se retrouvent de plus en plus exclus.

Est-ce qu'il y a à Strasbourg, des associations, qui invitent les jeunes à venir découvrir le monde associatif, le monde politique ou des partis politiques ?

Je sais que les partis politiques ont tous des sections, jeunes UMP, jeunes verts, jeunes socialistes...voilà. Sinon le monde associatif, je ne sais pas. Ca dépend des associations en fait. Je sais, par exemple, qu'au théâtre d'impro, il devait y avoir des jeunes et des moins jeunes. Par contre, il y a peut être des associations, je ne sais pas mais la danse de salon, ça doit motiver un peu moins d'aller dans des associations. Mais sinon au sein de Strasbourg il y un conseil qui s'appelle le conseil des jeunes pour les moins de 18ans. Et si on sort se sont des jeunes des collèges... euh pour les initier à un conseil comme le conseil municipal.

Quand est ce que vous avez commencé à voter pour la première fois ?

Ben...quand j'avais 18ans. J'ai dû voter en 96-97, il y avait des élections à cette époque là. 95, j'avais 17ans.

Vous pensez que maintenant les jeunes sont plus intéressés ou moins intéressés ?

Là c'est difficile à dire $moi j'ai toujours été intéressé puisque mes parents l'étaient. Donc on avait tout de suite ...oui y aussi une chose puisqu'en fait vous ne pouvez pas, en fait, entrer dans la vie politique sans vous analyser, vous avez besoin d'avoir l'arrière plan, ça prend du temps. Il faut lire le Canard Enchaîné pour comprendre ça (sourire). Donc quand vous débarquez à 18 ans, il vous faut du temps pour comprendre. Alors si vous avez les parents qui sont là pour vous expliquer vous avez certes des préjugés mais vous avez déjà une base de départ.

Donc il faut du temps, les moyens, pour comprendre, Dans la société, ils sont d'abord citoyens, et un jour ou l'autre, ils sont obligés d'apprendre au fur et à mesure ?

Je trouve que les conseils de quartiers, ou tous ce qui comme les comites consultatifs, permettent justement d'intégrer très facilement des jeunes et de les former. Je sais que la ville de Strasbourg forme ses jeunes pour leurs montrer comment fonctionne la municipalité, à qui s'adresser, c'est quoi la ville... Tout ça permet justement d'étaler le pouvoir municipal sur une communauté plus large.

Entretien 7 : Vanessa.

Vanessa, ex-étudiante, et ex-présidente de l'UDEES (Union Des Étudiants Etrangers de Strasbourg)

Est ce que vous pouvez vous présenter en quelques mots ?

Je m'appelle Vanessa, j'ai 28 ans. Je viens de finir mes études à l'université Marc Bloch à Strasbourg. J'ai fait un Master de relations internationales. Je me suis spécialisée dans la coopération de l'Union Européenne avec les pays en développement.

Tu es de quelle origine ?

Je suis colombienne.

A quel âge es-tu arrivée à Strasbourg ?

A 18ans. Je suis arrivée, j'ai fais du droit, et puis j'ai fais LEA, et ensuite j'ai fini par faire relations internationales.

Vous étiez la présidente de l'UDEES ?

J'ai été membre fondatrice. J'ai été trésorière secrétaire générale et puis présidente.

1) L'Association UDESS.

Quand a été crée l'association ?

L'association a été créée en octobre/ décembre 2000, juste un mois après mon arrivée ici en France. Ca été créée par un groupe d'étudiants étrangers et français vu par la problématique vécue des étudiants étrangers, qui pensaient que le meilleure des choix était de constituer une association pour pouvoir clairement défendre les droits des étudiants étrangers.

Quels sont les engagements attendus des militants ?

Les engagements des militants... Un engagement désintéressé, un engagement qui ne soit pas individualisé, Et un engagement fort.

Comment l'avez-vous connu ? (ami, collègue...) ?

Ce n'était pas mon idée. Moi je venais juste d'arrivé et je me suis greffée a d'autres étudiants, notamment dans la fondation de l'UDEES. Mais il y en a eu plus notamment de l'UNEF, donc le syndicat étudiant, mais aussi l'association des étudiants sénégalais de Strasbourg, et Djiboutienne, plus d'autres étudiants. La majorité des étudiants de l'UDEES étaient des sénégalais mauritaniens, en général, africains majoritairement

Quel est votre rôle au sein de l'association ? Y'a-t-il eu des évolutions, si oui lesquelles et pourquoi ?

Quand on avait crée l'UDEES. Moi j'ai été trésorière, mon rôle de trésorière était notamment de voir un peu les comptes de l'UDEES. Donc il était (rire) extrêmement réduit. Puisque on venait de se créer, on commençait à chercher un peu de financement. Ensuite, j'ai été secrétaire générale. Un aspect beaucoup plus d'organisation militante : organisation des projets, les dispositifs la mobilisation des membres la mobilisation des étudiants en général. Et ensuite je suis passée présidente. Le rôle d'un président. Avoir une vue sur tout.

Vous avez passé combien de temps à la présidence ?

J'ai passé deux ou trois ans. Je crois 3ans.

Considérez-vous l'UDEES comme une association politique ?

Alors moi, selon ma définition de politique qui est une participation active a la vie de la société pour influencer d'une certaine façon l'orientation; c'est ce qu'on est entrain de faire. Je pense que l'UDEES, est une association clairement politique. C'est à dire qu'elle a un projet qui est celui de participer à vie politique de la ville.

Notamment, en incitant la préfecture à changer sa politique pour l'immigration, en incitant les universités à un véritable accueil des étudiants étrangers à Strasbourg; en incitant le CROUS a avoir une véritable politique de logement envers les étudiants etc.... Pour moi l'association est une association clairement politique.

Tous ce que fait l'UDEES est politique. Maintenant ca change un peu. Mais disant que tous les projets à la base, sont des projets politiques. Exemple, un projet comme les diners internationaux. C'est un projet qu'on ne voit pas. L'objectif était clair, c'était de montrer à la ville, à la préfecture à tous les partenaires institutionnels, que les étudiants étrangers sont une richesse pour la ville et donc cette richesse peut être partagée. Comme nous, en tant qu'étudiants étrangers, on donne aussi des choses. C'est une politique de partage. Et donc ces repas, font que les étudiant ca leur rapportent à eux par rapport à la vie en communauté dans la ville de Strasbourg. C'est un projet politique après tout ca dépend comment tu fais les choses qui auront ou pas l'influence sur le message que tu veux donner. Tous les projets sous ma présidence, avaient des objectifs 100% politiques. Dans les repas internationaux des points sur les informations par rapport à la notion de l'immigration. Par rapport à ce qui est entrain de se passer à l'université par rapport aux élections étudiantes, etc..... On a fortement incité les étudiants à participer par exemple dans les manifestations anti-CPE. Alors que ces étudiants étrangers ne sont pas forcément concernés par le Contrat Première Embauche car eux devront retourner dans leur pays. Mais c'est dans le cadre de cette participation, en tant que jeune au développement de ce savoir universel, et la politique d'éducation publique que nous avons incité les étudiant à faire ça. C'est-à-dire, c'est des exemples ...l'UDESS est clairement une association politique.

Si oui où se place-t-elle sur l'échiquier politique ?

Clairement vers la gauche (rire), j'explique aussi, ce n'est pas au hasard. Je te l'explique à toi aussi en tant que membre de l'UDESS, (rire). Lorsqu'on est dans une politique de partage et de distribution de la richesse pour le plus grand nombre. Je considère qu'on est à gauche. Lorsqu'on est dans la position de défense des privilèges d'un très petit nombre donc on est considéré à droite. Pour moi clairement l'UDEES se situe à Gauche, puisque c'est une association qui tend l'universalisation du savoir, le partage de la richesse culturelle etc.... Je considère que c'est une organisation de gauche.

Quels sont les thèmes abordés ?

Alors les thèmes sont très variés. Alors à la base la thématique d'immigration. Que ce soit par rapport au respect des droits humains que ce soit par rapport à l'échange culturel, à la tolérance entre les peuples, guerre et paix, aux conflits des interaction nord sud, par exemple, tout ces thèmes font parti pour moi de la même thématique... Tout peut se partager.

2) Engagement militant ?

Qu'est ce qui vous a attiré dans cette association ?

Moi, en tant qu'étudiante étrangère, arrivant en France en septembre 2000, à 18 ans, j'ai vécu personnellement le cercle vicieux d'un étudiant étranger quand il arrive, logement, pas de carte de séjours, pas d'inscription etc.... Tout est nécessaire pour avoir l'autre. Et tout prend du temps et on ne sait pas, on n'a pas les contactes, vers qui s'adresser. Donc, moi heureusement je suis tombée sur l'UNEF, mais relativement très débordé, dans la mesure où il avait reçu tous les étudiants qui ont des problèmes d'inscription en général. Il ne s'agit pas ... en tout cas les militants de l'UNEF ont besoin d'une formation par rapport à tout le dispositif de carte de séjours qui changeait dans la préfecture, où on n'avait pas envie de donner les informations nécessaires pour le syndicat étudiant. Le fait de voir ca, du coup il y avait un vide à combler, à motiver. Maintenant que je suis passée par là, je considère qu'il y plein de choses que les étudiants étranger doivent savoir éviter, et savoir faire. Mais il y pleins de problèmes qu'on peut leur épargner et facilement; on essaie de les épargner avec des indications, si on avait des informations. On avait quelqu'un à qui tendre la main. Donc c'est ca qui m'a motivé à faire parti de l'UDEES.

Etes-vous membre d'autres associations ? Militant partisan ? Syndical ?

Je suis membre de plein et énormément d'associations. Je suis secrétaire générale d'étudiants et développement, qui est le réseau de toutes les associations étudiantes, d'accueil des étudiants et de l'environnement au niveau de la France. Je suis également président des TEDJEE. Travailleurs Ensemble De Jeunes Et Engagés, qu'on a crée il y quelque mois. Avec notamment des latinos américains qui souhaitent donner un engagement un peu plus actif et militant ouvertement très militants. Et je suis aussi membre d'un parti, de deux partis même. Un parti dans mon pays (la Colombie) le Pole Démocratique Alternatif, la gauche en Colombie, et d'un parti ici en France qui est le parti de gauche donc récemment également crée.

Est-ce votre premier engagement associatif ?

C'était l'UNEF, ma première expérience associative et syndicale en France. En Colombie, il n'y a pas ces structurations juridiques en quelque sorte des organisations. Je participe à des choses en Colombie mais ce n'était pas aussi structuré, cadré...

Pour vous qu'est ce qu'un bon militant ?

Un bon militant c'est quelqu'un de déterminé, et c'est quelqu'un qui a des objectifs altruistes.

Combien de temps par semaine consacrez-vous à vos engagements militants ?

Ca dépend des périodes, (sourire) je dépensais énormément de temps dans l'association. Un quart de mon temps.

Est-ce que ce genre d'engagement est compatible avec vos études, votre travail ? (Au niveau du temps, peut-on vraiment s'engager ?

Oui, je pense que oui. Je pense aussi que c'est une question d'organisation. On peu toujours faire plusieurs choses. Je suis très organisée et j'arrive à voir mes priorités aussi. Moi particulièrement, j'ai fait un parcours d'études très long parce que j'ai redoublé à cause de mes engagements militants. Mais je ne le regrette absolument pas. Mon expérience associative, syndicale..., toute mon expérience militante.... Mais c'est une plus value par rapport au marcher du travail, tout ce que j'ai pu faire, tous les réseaux que j'ai pu tisser dans mon domaine. C'est sur que si j'ai étudié la chimie, je ne serai absolument pas dans le même cas, là dans le domaine des relations internationales sachant que moi je vais m'engager dans le boulot qui est soit clairement lié au développement à la solidarité internationale. Ca m'a aidé, je pense 30% de ma valeur pour rentrer dans le marcher du travail est dû à mon engagement militant.

3) Perception de l'association.

Depuis votre engagement au sein de l'association, avez-vous remarqué des changements ? De quels ordres ?

L'association au début, c'était extrêmement dur parce que les étudiants étrangers, qui font partis de l'UDEES sont aussi, des étudiant qui n'ont pas beaucoup de moyen, donc il sont aussi obligés de travailler à côté de leur études. Donc, dans le cadre de l'adaptation pour l'étudiant c'est déjà plus dur que pour un étudiant français. Il lui faudra beaucoup plus de temps qu'un étudiant français pour aller à l'université. Et en plus, s'il est salarié dans un boulot précaire durant son temps libre, il ne lui reste pas beaucoup de temps pour s'engager dans l'associatif, et je pense que ca concerne énormément de gens qui se sont engagés avec l'UDEES. Donc quand il ne y pas de chose déjà structuré pour commencer, c'était très dur. Dur de mettre en place, et surtout il y a énormément de problèmes d'étudiants. La carte de séjours etc...., qu'il fallait accompagner individuellement. Tout cet accompagnement individuel est nécessairement important, vital pour ces étudiants et on avait des périodes comme ça où on n'avait aucun projet pour l'association.

Là est arrivée une autre étape de l'association, où on avait un peu plus d'expérience ou on a pu commencer une mobilisation plus importante et notamment avec les élections du CROUS en 2004, qui on fait que l'association a donné un pas en avant. On a pu clairement changer, faire un accompagnement individuel mais aussi avoir des projets communs pour que les étudiants puissent nous connaître. Donner une vision un peu plus large plus importante à l'UDEES, qui c'est classée en tant que, l'association des étudiant étrangers à Strasbourg. Ce qui n'était pas le cas avant. Avant il y avait plein d'organisations, d'associations, les nationalités etc... Et l'UDEES était une parmi d'autres on a pu s'organisé pour être les représentants des étudiants étrangers avec tout le monde.

Maintenant l'UDEES est une association qui s'est totalement institutionnalisée, entre guillemets qui finalement se limite un peu de reprendre certains projets mais d'un point de vue beaucoup plus festif. C'est-à-dire que le message politique par rapport à l'UDDES, est beaucoup plus effacé, en fait qu'il était avant. Avant il était un message clair, politiquement parlant, par rapport aux étudiants étrangers. Aujourd'hui les choses, on les fait plus par habitude que par envie de donner un message politique.

Pensez-vous que cette association a les moyens de se faire entendre ? Ou y'a-t-il des points à améliorer ?

Les moyens ! Oui elle a les moyens de se faire entendre. Je pense que l`UDEES a les moyens de se faire entendre. La preuve depuis que je suis vice présidente des étudiants du CROUS, Daniel est le seul élu à l'université unique de Strasbourg et ça parce que il est le président de l'UDEES, ce n'est pas parce que c'est Daniel, c'est par ce que l'UDEES à une place de choix dans la revendication étudiante globale à Strasbourg. Et au niveau national, le fait qu'on travail avec l'UNEF mais aussi avec les étudiant en développement et Anima fac. C'est que on peut être entendu quand même dans un certains nombres de domaine. C'est à dire notre voix elle compte après qu'on est un poids pour se faire entendre, ca ne veut pas autant dire qu'on a un message clair à donner. Actuellement ou qu'on veuille qu'on a une volonté claire de dire quelque chose. En tout cas, les moyens de se faire entendre on les avait.

Existe-t-il des clivages entre vos membres ? Pas la même façon de militer ? Pas les mêmes définitions  de l'engagement ?

Bien sûr comme dans toute association diverse. Il y a différent points de vues mais qu'ils ne sont pas encore assez fort je pense pour avoir un message global qui ne soit pas porté par tous. Je pense que l'association a des objectifs à part ca, il des différences par rapport à la méthode de l'application des objectifs. Il n'y a pas assez de divergences politiques pour que les objectifs ne soient pas partagés par l`ensemble des membres exécutif de l'UDEES.

Quelle est le positionnement par rapport aux autres associations ?

L'UDEES a été toujours une organisation de partenariat, on a notamment fait parti d'un ensemble de collectif, à chaque fois qu'il y a des revendications commune pour les immigrants notamment, on a fait parti dans le collectif unique contre l'immigration jetable. On travaille en partenariat avec les logistiques, qui ont un rôle juridique à Paris important, on travail aussi avec le CLAPES, qui est la coordination locale des associations pour soutenir les associations d'immigrant qui travaille avec ANIMAFAC, le réseau des associations étudiantes en France. Voilà c'est vraiment très très large. On travail avec tout le monde qui travail dans notre sens.

Quels sont vos rapports avec les autres membres (amis) ?

Rapport d'étudiants. J'ai été présidente, donc c'était des personnes qui travaillent avec moi, entre guillemets sous mes ordres (sourire);de très bons rapports. La plupart des étudiants qui venaient à l'UDEES étaient des étudiants qu'on a rencontrés sur le Stand. Forcément après, on est pratiquement obligé de devenir des amis. On se voit tout le temps, Strasbourg est une toute petite ville. On fait des trucs ensemble, c'est aussi très intéressant. Moi je pense que ce sont des gens avec qui j'ai toujours de très bons rapports même si de temps en temps on se dispute.

4) Intérêts pour la politique ?

Avez-vous un engagement politique ? De quelle manière se définit-il ? (Parti, manifestation) ?

Par le fait de militer dans des partis. Pour le parti en Colombie j'essaie de faire du lobbying ici en Europe par rapport au sujet de la paix en Colombie, la résolution du conflit armé et pour le parti de gauche en ce moment; les élections européennes je fais parti de la gauche pour changer d'Europe donc je milite pour la campagne des élections européennes.

Quelles questions politiques vous intéressent ?

Mais toutes. Toutes m'intéressent. Tous ce qui a avoir avec le changement de système donc tout m'intéresse.

Entretien 6 : Nabil, université UQÀM.

Lieu d'entretien : bureau de la comite des étudiants de fac d'économie et de gestion à l'université UQAM à Montréal.

Etudiant de l'université UQÀM, Montréal Canada. Il est en deuxième cycle. Il est âgé de 24ans.

Avez-vous une carte d'électeur ?

Oui.

Pourquoi avez-vous fait une carte ?

Parce que c'est un droit constitutionnel de voter. Donc j'aimerais exercer mon droit.

Avez-vous une carte d'adhérent à un parti politique ?

Oui.

Je peux savoir lequel ?

En fait j'en ai deux, j'en ai euh...hésitation, non, celle au fédéral je crois qu'elle a expiré. Je crois que j'en ai une avec le provincial, le parti libéral du Québec....J'en ai une avec le parti conservateur du Canada.

Quel poste occupez-vous dans le parti ? Êtes-vous juste adhérent simple ou adhérent du conseil administratif ?

J'étais vice-président du comité jeune du côté de l'est de l'île de Montréal, ca c'était pour le parti libéral du Québec. Et je suis président d'association du comité pour le Parti conservateur du Canada.

Donc vous assistez à différents colloques, réunions d'associations politico-socio-culturelles ?

Oui.

Vous affirmez ca ?

Oui mais, je n'ai pas trop aimé le fait que ça prenne beaucoup de temps pour peu de choses, pour que les choses avancent. Je trouvais que c'était beaucoup plus long comme structure. Il n'y avait pas vraiment beaucoup de possibilité de faire avancer nos idées, même s'il y avait consensus.

Pour quel objectif adhérez-vous à l'association ?

Parce que je trouvais le fait de voter, ca me donnait juste, euh. Ca me donnait juste l'opportunité de voter pour une personne qui aimerait se représenter et pas nécessairement de représenter mes idées. Donc je voulais m'impliquer afin de faire faire mes idées à mon député pour qu'il puisse les partager à la chambre des communs.

Faites-vous parti du conseil administratif d'une association ou d'un parti politique ?

En fait actuellement euh...j'ai encore les deux postes maintenant ... j'ai encore le poste maintenant ; mais les mandats sont écoulés et l'autre euh .... Et je ne pense pas renouveler mon contrat.

L'implication des jeunes en politique. Qu'est ce que vous pensez des jeunes aujourd'hui dans la vie politique et sociale ? Sont-ils vraiment impliqués dans la politique ou sont-ils impliqués de moins en moins ? Et comment sont-ils impliqués ?

De plus en plus, de plus en plus...à cause du contexte économique présent. A cause de la crise économique, parce que les gens, ils veulent avoir le plus d'impact possible, ils n'aiment pas faire juste ça.... Et puis, ils doivent vraiment faire une différence, ... faire la différence.

Est-ce que vous voyez qu'il y a quelques-uns qui se sont détournés. Qu'est ce qu'il les détourne du politique ?

C'est le fait qu'ils sont découragés justement, découragés par le fait, les choses... à avancer et puis c'est que hum... comment je pourrais dire... Licenciement de faveur nécessairement et de pouvoir devancer.

Et vous-même est ce que vous avez déjà voté ?

A chaque élection depuis que j'ai l'âge du vote...

Et la dernière fois ca remonte à quand ?

Ca remonte en 2000...; je pense que les dernières élections remontent en août 2008. En août 2008, il y avait des élections... provinciales.

Dans le bureau de l'association, des jeunes sont assis de l'autre coté du bureau ou je lui faisais mon entretien. Ils demandent la confirmation si se sont les provinciales en 2008 ou sont les fédérales.

Je pense qu'il y les deux en 2008, ouais...

Est-ce que vous êtes personnellement intéressé par la politique ?

Plus maintenant, plus maintenant... ben, je suis intéressé car j'aime m'informer mais faire de la politique ce n'est pas quelque chose qui m'intéresse pour l'instant.

Dans vos discussions ça vous arrive de parler des actualités politiques genres discours du premier ministre, nouvelles mesures politiques fédérales ou provinciales ?

Oui, oui ça arrive...

Fréquemment, moyennement ??

Moyennement, moyennement.

Avec qui ? Avec vous amis ?

Oui,

De quelle parti ou de formation politique vous sentez-vous le plus proche ou le plus éloigné ?

Aujourd'hui...ça me paraît dérisoire; mais j'ai pas mal l'impression pour avoir essayé deux partis politiques avec deux idéologies différentes que ce n'est pas la même chose. Ils sont tous presque pareil à mes yeux. Parce que ...

Donc vous voulez dire que vous êtes indécis; voir perdu, pour choisir un parti politique ?

Exactement, exactement.

Avez-vous une bonne, une mauvaise ou une très mauvaise image des hommes politiques ?

Assez bonne, assez bonne.

D'après vous quelle est la place accordée aux jeunes dans la prise de position des candidats potentiels à l'élection fédérale, à l'élection provinciale, à l'élection municipale ou même collégiale ? Qu'est ce que vous en pensez ?

Comme je vous l'ai dis, c'est là par exemple qu'il y a ... mais sinon, je ne sais pas mais la plupart d'entre eux sont des bonnes personnes ?

Est-ce que cela vous gênerait beaucoup, un peu pas du tout si le futur premier ministre canadien était sans expérience ?

Aucune expérience en politique, non mais il doit quand même être tout aussi pertinent, la preuve, il y plusieurs politiques qui viennent d'autre et qui ont eu des mandats au gouvernement avec beaucoup de succès. Sans expérience dans des domaines, lorsqu'on est entouré de bons conseillers, on fait toujours un travail sur la scène politique.

Qu'il soit de confession musulmane ?

Ca ne me dérangerait pas.

Qu'il soit d'origine immigrée ?

Ca ne me dérange pas non plus, euh, la seule condition serait que la personne soit citoyenne canadienne, et puis les immigrants canadiens peuvent avoir leur nationalité après 3 ans de résidence. Quelqu'un qui est citoyen canadien et qui veut changer quelque chose dans son pays parce que le Canada ca devient son pays, et il peut être considéré comme quelqu'un qui est né ici.

Ne soit pas désigné par un parti politique ?

Encore mieux ouais... Parce que

Soit homosexuel ?

Pas de problème avec ca.

Soit une juive ?

Pas de problème.

Jeune de moins de 40ans ?

Non, pas de problème.

Soit une femme ?

Pas de problème.

Pour vous le parti séparatiste représente t'il un danger pour la démocratie au Canada ?

Ouais...silence.

Et comment ?

En violant un des principes de base de notre constitution, c'est à dire l'unité canadienne. Les deux provinces canadiennes sont toutes intégralement et font parti de la confédération donc, le parti met en danger la constitution selon moi.

Quelle est ou quelles sont les valeurs dont vous attachez plus d'importance parmi ces valeurs ?

La liberté, la justice l'égalité, la tolérance le travail la solidarité, la responsabilité l'équité la fraternité, l'autorité la nation

Silence.... ;

La quelle est la plus importante ?

Responsabilité.

Vous pensez que la responsabilité est plus importante que la liberté, la justice et l'égalité ?

On est tous responsable du bien commun, on va tous contribuer au bien commun, au mieux de nos compétences. Faire du bien commun, autant que l'éboueur ou un concierge, dans le sens ou le concierge qui va au-delà de ces compétences peut servir autant le bien commun que le médecin qui est aux limites de ces compétences

Concernant les élections au Canada, quelles sont, parmi les propositions suivantes, les principales sources pour vous faire une opinion, les associations, par exemple (de quartier, sportives, caritative, paroissiale religieuse, parti politique) protection d'environnement civique, des droits de l'homme ou, ses syndicats ? Sans parler des médias de masse. On parle d'abord des organisations humaines ?

Où je vais chercher mon information, aucune d'entre elles. Je vais chercher mes informations dans des sources indépendantes. Chacun de ces organismes là, recevant des opinions politiques ...

Moi je vais aller chercher les informations de sources indépendantes.

Vous pensez que ce genre de regroupement est un moyen de faire de la publicité pour des corps politique précis ?

C'est sur et certain je veux dire, une entreprise est une personne morale, et une personne morale comme une personne physique a une opinion politique. Puis ça ce n'est pas mauvais en soit, ça fait parti de la démocratie. Sauf que moi je ne vais pas m'informer, je ne vais pas chercher mon information d'une personne qui est biaisée qu'elle soit morale ou physique.

La nécessite de parler élection ou politique dans les écoles, dans le cadre de l'instruction civique, est ce que vous pensez que c'est un outil pédagogique ?

Oui c'est sur mais euh, comment je pourrais dire...il y des domaines ou est ce que c'est moins... je pense qu'en générale les écoles sont assez bonnes pour ca, pour que les gens aillent aller voter, et doivent s'arrêter-la. Les écoles ne devraient pas aller influencer leurs étudiants vers un candidat ou un autre.

Mais ils doivent leur apprendre ce qu'est la politique?

Oui, mais de manière neutre, de manière objective, alors il n'y a pas de problème.

Qu'est ce que vous en pensez de la politique française ?

Oh, comment je peux dire...c'est assez difficile pour moi de me prononcer sur la politique française... je ne sais pas mais... je ne suis pas très très familier avec la politique française pour être honnête avec vous, dans le temps quand il y avait Chirac, Jospin, Le Pen et d'autres.. J'étais vraiment intéressé... mais depuis que Chirac a gagné les dernières élections je n'ai pas suivi la politique française.

Est-ce que vous connaissez le président Sarkozy qu'est ce que vous pensez de ce président ?

Je ne le connais pas très bien. Je sais qu'il a assez bonne réputation par la communauté internationale, mais je sais que sa réputation laisse a désiré à l'intérieur des territoires de son pays, alors je ne sais pas quoi penser du président Sarkozy.

Pensez-vous que les jeunes français s'intéressent à la politique ?

Je pense qu'en général non. Je pense que les jeunes étudiants sont très intéressés mais les jeunes français de toutes classes confondues je ne pense pas...

Vous pensez que les jeunes français ne s'intéressent pas à la politique ?

Si se sont des étudiants, oui mais si se sont les français qui ont quitté les études dès le plus jeune âge, je ne pense pas.

Entretien 7 : Maude

Elle est étudiante, a eu un baccalauréat en lettre23 ans et vie au Canada.

Est ce que vous avez une carte d'électeur ?

Oui

Pourquoi vous avez fait cette carte ?

En fait elle se fait automatiquement, je crois, mais je trouve important d'aller voter pour avoir un tout petit mot à dire

Est ce que vous adhérer à un parti politique ?

Plus maintenant, j'ai déjà été membre du Parti Vert du Québec

Pourquoi ?

Je n'ai pas l'aspect dogmatique pour suivre la ligne du parti, etc.

De quelle formation politique ou de quel parti politique vous sentez vous plus proche et du moins éloigné ? De l'extrême gauche à l'extrême droite ?

Centre gauche serait le plus proche de mes valeurs

Voulez vous nous préciser exactement ?

Au Québec, ce serait Québec solidaire http://www.quebecsolidaire.net

Donc de manière générale, vous diriez que vous vous intéresser à la politique ?

Oui.

Mais à quel point t'intéresses-tu à la politique ? Et de quelle manière vous vous intéressez à la politique ? De manière active, de manière passive ou juste comme spectateur ?

Ca dépend des périodes, mais je m'implique surtout de l'extérieur, en votant, en participant à des manifs, à des pétitions, etc.

Que penses-tu de l'implication des jeunes en politique ? Sont-ils désintéressés ?

Il y en a qui sont très intéressés, mais c'est une minorité. La majorité est désintéressée et il y a quelques modérés

Donc est ce que cela vous gène plus, un peu, pas du tout que le premier ministre n'ait aucune expérience ?

Oui ça me gênerait un peu

Et qu'il soit musulman ?

Ca dépend s'il est extrémiste, sinon ça ne me gêne pas, mais puisqu'on a de très fortes racines catholiques, ça ne risque pas d'arriver...

D'origine immigrée ?

S'il est au pays depuis assez longtemps pour le comprendre, pas de problème

Qu'il ne soit pas désigné par un parti politique ? Un candidat indépendant?

Oui ça me gêne

Qu'il soit homosexuel ?

Ca ne me gêne pas

Qu'il soit juif ?

Voir la réponse sur les musulmans...

Qu'il soit jeune moins de 40ans ?

Non ça va

Qu'elle soit une femme ?

Pas de problème

Le parti séparatiste ou comme vous l'appeler vous souverain, représente t'il un danger pour la démocratie ?

D'abord c'est "souverainiste", ensuite il y a plusieurs partis qui partagent cette idéologie, notamment le Parti Québécois et Québec Solidaire, mais aussi plusieurs très petits partis peu connus. Enfin, non, je ne vois pas pourquoi ce serait un danger, pas plus qu'un parti environnementaliste par exemple.

Parmi les valeurs suivantes quelles sont celles a qui vous attachez le plus d'importance ?

Liberté, justice, égalité, la tolérance, le travail, la solidarité, la responsabilité, l'équité, la fraternité, l'autorité, et la nation.

Je dirais que toutes me semblent importantes sauf le travail, la fraternité et l'autorité qui ne m'importent pas vraiment. Est ce que l'autorité va avec la liberté ? Ca dépend comment elle est appliquée, un régime autoritaire ne va certainement pas avec la liberté

Pour la politique en générale, quelles sont les principales sources d'information que vous utiliser pour vous faire une opinion ?

Radio, journal

Est ce que ca vous arrive de parler politique avec vos amis ?

Oui

Et quand ca vous arrive de parler, vous parler de quoi exactement ?

Des idées des partis, des projets de lois, de certains élus, des campagnes électorales, pas mal tout finalement

Est ce que vous pensez c'est une nécessité de parler politique à l'école ?

Oui, je pense qu'il est indispensable de parler politique à l'école. D'ailleurs on a un programme qui marche super bien ici au Canada.

Les tableaux

Tableau 1 - Politisation, appréciation de la situation politique et orientation politique en fonction de l'âge (en %)55(*)

Vague 1 Vague 2 Vague 3 Vague 4

Intérêt pour la politique :

18 - 21 ans

39

39

44

43

22 - 30 ans

44

43

47

58

31 ans et plus

44

46

48

53

Prêt à participer à une

manifestation

 
 
 
 

18 - 21 ans

71

49

48

49

22 - 30 ans

58

43

39

45

31 ans et plus

47

40

38

41

N'a confiance ni dans la gauche ni dans la droite pour gouverner le pays :

 
 
 
 

18 - 21 ans

70

67

68

62

22 - 30 ans

71

67

65

63

31 ans et plus

69

64

62

61

Se positionne à gauche :

 
 
 
 

18 - 21 ans

30

36

29

35

22 - 30 ans

29

30

32

31

31 ans et plus

27

27

29

30

Se positionne à droite :

 
 
 
 

18 - 21 ans

12

15

17

15

22 - 30 ans

17

20

21

23

31 ans et plus

22

25

25

27

Se positionne ni à gauche ni à droite :

 
 
 
 

18 - 21 ans

45

42

39

39

22 - 30 ans

42

38

36

32

31 ans et plus

35

33

31

27

La vague 1 a été réalisé du 20 mars au 3 avril 2006

La vague 2 a été réalisé du 11 au 26 septembre 2006

La vague 3 a été réalisé du 4 au 14 décembre 2006

La vague 4 a été réalisé du 5 au 19 février 2007

Tableau 2- Les jeunes nouveaux électeurs face à l'élection 56(*)

 

L'élection

présidentielle

peut améliorer les choses en France

La campagne donne envie de voter

Intention de participer au 1er tour (certains d'aller voter)

Choix encore indécis

Vote Blanc

18 - 21 ans

48

58

78

59

15

22 - 30 ans

50

53

78

49

13

31 ans et plus

46

54

79

45

9

Hommes :

 
 
 
 
 

18 - 21 ans

46

57

76

54

14

22 - 30 ans

51

55

73

42

11

31 ans et plus

46

55

79

39

7

Femmes

 
 
 
 
 

18 - 21 ans

50

60

80

63

17

22 - 30 ans

48

51

83

56

15

31 ans et plus

45

53

78

46

11

Etudiants :

 
 
 
 
 

18 - 21 ans

48

59

80

57

13

22 - 30 ans

56

62

84

48

18

Actifs :

 
 
 
 
 

18 - 21 ans

50

56

73

61

18

22 - 30 ans

48

51

76

49

12

Positionnement politique gauche ou droite

 
 
 
 
 

18 - 21 ans

55

64

84

46

9

22 - 30 ans

54

59

81

39

11

31 ans et plus

51

61

83

36

5

Ni gauche ni droite

 
 
 
 
 

18 - 21 ans

39

50

68

78

24

22 - 30 ans

40

41

70

68

18

31 ans et plus

51

36

68

69

19

Ensemble

47

54

79

46

10

Tableau 3 à 6 : les intentions de vote pour N. Sarkozy ; S. royal ; F. Bayrou et J-M Le Pen57(*)

* 1 Pierre Bourdieu , Questions de sociologie, 2002, collection de poche « Reprise » n°2

* 2 Annick Percheron, « la socialisation politique », Editeur : Armand Colin (1 décembre 997) Collection : Collection U

* 3 « Les valeurs des jeunes-tendances en France depuis 20 ans », dirigé par : Olivier Galland, Bernard Roudet, mention principale : P. Bréchon, Y. Lambert, E. Schweisguth, J.-F. Tchernia. L'Harmattan , Paris ;collection Débats jeunesses

Parution :  janvier 2002

* 4 « Les valeurs des jeunes-tendances en France depuis 20 an »s, dirigé par : Olivier Galland, Bernard Roudet, mention principale : P. Bréchon, Y. Lambert, E. Schweisguth, J.-F. Tchernia. L'Harmattan , Paris ; collection Débats jeunesses

Parution : janvier 2002

* 5 Annick Percheron, « la socialisation politique », Editeur : Armand Colin (1 décembre 997) Collection : Collection U

* 6 Anne Muxel, « les jeunes et la politique : entre héritage et renouvellement », EMPAN, n° 50

* 7 Anne Muxel, 2002, « la participation politique des jeunes : soubresauts, fractures et ajustements », Revue française de science politique, vol. 52, n°5-6, pp. 521-544.

* 8 Gérard Mauger, « L'émeute de novembre 2005 : Une révolte protopolitique », Editions du Croquant

* 9 http://www.ipsos.fr/CanalIpsos/poll/8341.asp#1

* 10 http://jeunesencampagne.free.fr/resultats.htm

* 11 Une copie du questionnaire se trouve en annexe

* 12 Anne Muxel, 2002, « la participation politique des jeunes : soubresauts, fractures et ajustements », Revue française de science politique, vol. 52, n°5-6, pp. 521-544.

* 13 Une copie du questionnaire se trouve en annexe

* 14 Florence Haegel, « L'électeur », Pouvoirs n°99 - La nouvelle Ve République - novembre 2001 - p.151-161

* 15 Une copie du questionnaire se trouve en annexe

* 16 http://www.cevipof.msh-paris.fr/bpf/barometre/bar0.htm

* 17 Anne MUXEL, « Les Français et la participation politique », Baromètre politique français, 2e vague, CEVIPOF, 2006, 7 p.

http://www.cevipof.msh-paris.fr/bpf/barometre/vague2/v2-synthese/BPF-V2_%20Muxel_ParticipationPolitique.pdf

* 18 Bruno Cautres et Sylvain Brouard « chômage et attitude politique», Baromètre politique français, CEVIPOF, 2007

http://www.cevipof.msh-paris.fr/bpf/barometre/vague2/v2-synthese/BPF-V2_Brouard-Cautres_ChomageEtAttitudes.pdf

* 19 Taux de chômage de 16.7% en 2003 ; de 17.4 en 2004 et 17.3 en 2005

* 20 Anne Muxel avec la collaboration de Viviane Le HAY, dans « la jeunesse dans la crise du CPE, un an avant l'élection présidentielle de 2007 : protestation, politisation, défiance, distance ? »

http://www.cevipof.msh-paris.fr/bpf/barometre/vague1/synthese/BPF-V1_R01_AM.pdf

* 21 Annick Percheron, « La socialisation politique », édition Armand Colin, collection U, paru en décembre 2007

* 22 « Les valeurs des jeunes-tendances en France depuis 20 ans », dirigé par : Olivier Galland, Bernard Roudet, mention principale : P. Bréchon, Y. Lambert, E. Schweisguth, J.-F. Tchernia. L'Harmattan , Paris ;collection Débats jeunesses

Parution :  janvier 2002

* 23 Anne Muxel, 2002, « la participation politique des jeunes : soubresauts, fractures et ajustements », Revue francaise de science politique, vol. 52, n°5-6, pp. 521-544.

* 24 Anne Muxel , « Les jeunes nouveaux électeurs face à l'élection présidentielle du printemps 2007 », Baromètre politique français, 4e vague, CEVIPOF, 2007, 18 p.

http://www.cevipof.msh-paris.fr/bpf/barometre/vague4/002/LesJeunes_AM.pdf

* 25 http://www.ipsos.fr/CanalIpsos/poll/8341.asp#1

* 26 http://tf1.lci.fr/infos/france/politique/0,,3386496,00-pen-second-tour-que-feraient-jeunes-.html

* 27 http://www.ipsos.fr/CanalIpsos/poll/8341.asp#15

* 28 Anne Muxel, «  L'expérience politique des jeunes », Edité par PRESSES DE SCIENCES PO, paru en janvier 2001

* 29 Régis Bigot, 2007, « Évolution des valeurs des jeunes entre 1979 et 2006 », Horizons stratégiques 2007/2- n°4.

* 30 Lancelot Alain, L'abstentionnisme électoral en France, Paris, Armand Colin, 1968.

* 31 Anne MUXEL, « Les jeunes nouveaux électeurs face à l'élection présidentielle du printemps 2007 », Baromètre politique français, 4e vague, CEVIPOF, 2007, 18 p.

http://www.cevipof.msh-paris.fr/bpf/barometre/vague4/002/LesJeunes_AM.pdf

* 32 Anne MUXEL, « Les jeunes nouveaux électeurs face à l'élection présidentielle du printemps 2007 », Baromètre politique français, 4e vague, CEVIPOF, 2007, 18 p.

http://www.cevipof.msh-paris.fr/bpf/barometre/vague4/002/LesJeunes_AM.pdf

* 33 http://tf1.lci.fr/infos/france/politique/0,,3386496,00-pen-second-tour-que-feraient-jeunes-.html

* 34 « Les valeurs des jeunes-tendances en France depuis 20 ans », dirigé par : Olivier Galland, Bernard Roudet, mention principale : P. Bréchon, Y. Lambert, E. Schweisguth, J.-F. Tchernia. L'Harmattan , Paris ; collection Débats jeunesses

Parution : janvier 2002

* 35 La retranscription de l'entretien ce trouve en annexe.

* 36 http://www.ipsos.fr/CanalIpsos/articles/1849.asp

* 37 Un ouvrage coordonné par Bertrand Geay et Laurent Willemez (Ed. du Croquant, coll. "savoir/agir", 2008, 316 p.

* 38 Un ouvrage coordonné par Bertrand Geay et Laurent Willemez (Ed. du Croquant, coll. "savoir/agir", 2008, 316 p.,

* 39 Voir annexe : entretien 4

* 40 Voir annexe : entretien 6

* 41 http://www.idea.int/about/

* 42 Statistique Canada (2008, 1er avril) [1] [archive]. http://www.statcan.gc.ca

* 43 Ouvrage « Citizens » réalisé par Elisabeth Gidengil et Neil Nevitte. André Blais, Richard Nadeauhttp

* 44 www.quebecpolitique.com

* 45 http://www.monvote.qc.ca/fr/

* 46 PAMMETT, Jon H. et Lawrence Leduc, Pourquoi la participation décline aux élections fédérales canadiennes : un nouveau sondage des non-votants, Élections Canada, Ottawa, 2003, pages 72.

* 47 Pour quoi la participation décline aux élections fédérales canadiennes: un nouveau sondage des non-votants

* 48 http://ces-eec.mcgill.ca/enquetes.html#2000

* 49 http://www.electeursenherbe.com/

* 50 http://www.quebecpolitique.com/sondages/som/

* 51 Chapitre 5 page 38 « Pour quoi la participation décline aux élections fédérales canadiennes: un nouveau sondage des non-votants »

* 52 http://www.elections.ca/eca/eim/article_search/article.asp?id=42&lang=f&frmPageSize=&textonly=false

* 53 Statistique de la DGE

* 54 www.dgeq.qc.ca

* 55 Tableau provenant de : Anne MUXEL , Les jeunes nouveaux électeurs face à l'élection présidentielle du printemps 2007, Baromètre politique français, 4e vague, CEVIPOF, 2007, 18 p.

http://www.cevipof.msh-paris.fr/bpf/barometre/vague4/002/LesJeunes_AM.pdf

* 56 Tableau provenant de : Anne MUXEL , Les jeunes nouveaux électeurs face à l'élection présidentielle du printemps 2007, Baromètre politique français, 4e vague, CEVIPOF, 2007, 18 p.

http://www.cevipof.msh-paris.fr/bpf/barometre/vague4/002/LesJeunes_AM.pdf

* 57 Tableau provenant de : Anne MUXEL , Les jeunes nouveaux électeurs face à l'élection présidentielle du printemps 2007, Baromètre politique français, 4e vague, CEVIPOF, 2007, 18 p.

http://www.cevipof.msh-paris.fr/bpf/barometre/vague4/002/LesJeunes_AM.pdf






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery