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L'engagement des jeunes étudiants en politique

( Télécharger le fichier original )
par Lyes DRIS
Université Robert Shuman - Master 1 Sciences politiques et sociales 2008
  

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2. Les étudiants face au vote

Ainsi Anne MUXEL dans l'article « Les jeunes nouveaux électeurs face à l'élection présidentielle du printemps 2007 »32(*) montre que 57 % des 18/21 ans et 48 % des 22/30 ans se déclarent encore indécis dans leur choix de vote. Soit très légèrement moins que la moyenne. Il est ici intéressant de relever l'effet d'âge. En effet l'écart est de 10 % entre les 18/21 ans et les 22/30 ans. On peut donc supposer que c'est avec l'âge que s'installent des certitudes envers le camp politique et donc cela fait baisser le taux d'indécision.

Mais pour qui votent les étudiants ? Votent-ils pour les grands partis, ou d'autres partis ? Sont-ils adeptes du vote utile ?

D'après une enquête de BVA réalisée auprès de 579 personnes âgées de 15 à 25 ans issues d'échantillons représentatifs de la population française, interrogées en trois vagues omnibus du 8 au 16 janvier 200733(*), 45 % des 15 / 25 ans estiment « qu'il vaut mieux voter pour le candidat soutenu par le PS ou l'UMP, afin d'empêcher le président du FN d'être présent au second tour ». D'ailleurs selon ce sondage ; ils seraient 44% à se dire prêts à « descendre dans la rue, si le leader frontiste accède au second tour de l'élection présidentielle ».

Nous allons essayés de répondre à ces questions à l'aide du document d'Anne Muxel « Les jeunes nouveaux électeurs face à l'élection présidentielle du printemps 2007 ».

Selon Anne Muxel, « le choc du 21 avril 2002, tout particulièrement dans l'électorat de gauche, est encore dans les mémoires ». En effet, 44% des français sont persuadés que les chances de Jean-Marie Le Pen d'être présent au second tour sont importante, (43 % des étudiants). Cela a t'il des influences sur le vote utile ?

Déjà cela explique la forte intention de vote que l'on a vu précédemment. Mais dans ce texte, un sondage estime à 28 % sur l'ensemble de l'électorat, le nombre de personnes prêtes à voter pour un candidat qui a réellement des chances d'être au second tour même si pas le plus proche de ses idées. Ce taux tombe à 22 % chez les étudiants de 18 à 21 ans, néanmoins ce taux est de 36 % chez les 22/30 ans. Le vote utile est donc plus envisagé par les plus de 21 ans. Cela peut s'expliquer par l'effet mémoire de ceux qui ont vécu le 21 avril 2002.

Pour les plus jeunes ; la « focalisation sur les grands candidats semble moins relevés du vote utile que de l'attrait réellement éprouvé pour la personnalité ou pour le camp politique qu'ils défendent ainsi que pour les compétences qui leur sont prêtées. »

Alors pour qui votent les étudiants ?

A l'aide de cet article, nous pouvons comparer les intentions de vote pour S. Royal, N. Sarkozy, F. Bayrou et J-M Le Pen lors d'un sondage réalisé lors des vagues 3 et 4 qui ont eu lieu du 4 au 14 décembre 2006 et du 5 au 19 février 2007 (cf. tableaux 3 à 6).

Du 4 au 14 décembre 2006, S. Royal a 32 % d'intention de vote. 39 % chez les étudiants de 18/21 ans et 37 % chez ceux de 22 à 30 ans. Les étudiants sont plus nombreux que la moyenne nationale à avoir l'intention de voter pour la candidate socialiste. Néanmoins quand on compare à la classe d'âge ils sont moins nombreux. En effet 42 % des 18/21 ans avaient l'intention de voter pour S. Royal et 43 % des 22/30 ans. Ce sont les femmes et les actifs qui pensent soutenir le plus la candidate socialiste.

Lors d'une nouvelle enquête (vague 4), ayant lieu du 5 au 19 février 2007, on peut remarquer que la moyenne des intentions de vote sur l'ensemble de la population à fortement diminué, passant de 32 % (lors de la vague 3) à 25 % (pour la vague 4).

Cette diminution se traduit dans toute les catégories par âge (18/21 ans ; 22/30 ans et 31 ans et plus). On remarquera que la baisse de l'intention de vote chez les étudiants est moindre (passant à 37%). Cela signifie t'il que les opinions des étudiants sont plus encrées que pour les autres classes ?

En effet, parmi les entretiens que l'on à fait, ainsi Marie-Cécile, étudiante en histoire nous dira : « Non, non, je vote toujours la même chose. Je m'y tien.

C'est le parti que je vote, jamais je vote une personne. Non, je trouve que c'est stupide de voter une personne. C'est quand même le parti qui décide derrière elle. Donc je ne vois pas pourquoi on voterait pour un type parce qu'il est beau, parce qu'il a une gueule qui te plait... je trouve ça con ! »

Mais on peut apporter des réserves car Recham, étudiant en première année de comptabilité au lycée René Cassin, vote plutôt à l'extrême gauche et dit « le nom d'un homme politique ! Olivier Besancenot, par exemple, le LCR qui est devenu le nouveau Parti Anticapitaliste. Daniel Cohn-Bendit par exemple des Verts, député européen ». Ces opinions politiques ne sont pas encore arrêtées.

Regardons à présent l'intention de vote pour N. Sarkozy. Durant les deux moments de sondages les intentions de vote de l'ensemble de la population pour le candidat UMP sont de 31 % au premier tour.

On remarquera néanmoins que le nombre d'intention de vote entre les 2 périodes chez les 18/21 ans passe de 31 à 27% alors qu'au contraire chez les 22/30 ans elle passe de 29 % à 33%. Cela ce remarque de manière amplifiée chez les étudiants. Les étudiants de 18/21 ans passant de 34 à 25 % d'intention de vote (-9%), et les étudiants de 22/30 ans passant de 31 à 35 % (+4%).Comment expliquer cette désaffection du candidat chez les plus jeunes alors qu'au contraire dans la tranche d'âge 22/30 ans, les intentions augmentent ?

Pour Anne Muxel, il est possible qu'il ait récupéré une partie du retrait à l'encontre de Ségolène Royal.

Pour le candidat centriste (UDF), F. Bayrou; tout s'est joué entre ces deux vagues. Les intentions de vote pour l'ensemble de la population passant de 9 % lors de la vague 3 à 15% lors de la vague 4.

Même si du 4 au 14 décembre 2006, les intentions de vote des 18/21 ans étaient de 4 %, elle était de 5 chez les étudiants du même âge. Par contre chez les 22/30 ans, pour la même période, l'intention était de 7 % mais déjà de 13 % chez les étudiants du même âge.

Lors de la quatrième vague, du 5 au 19 février 2007 ; le taux pour les jeunes de 18 à 21 ans, est passé à 11% (+7%) et pour les 22/30 ans à 14 % (+7%).

En ce qui concerne les étudiants le nombre d'intention de vote chez les 18/21 ans est passé à 13 % (+8%) et pour les 22/30 ans à 18% (+5%).

Même si l`augmentation est spectaculaire ; on peut néanmoins remarquer que les jeunes votent moins pour le candidat du centre que leurs aînés.

Enfin, regardons de plus près les intentions de vote pour le candidat frontiste, Jean-Marie Le Pen. Lors des deux sondages le nombre d'intention de vote reste à 12 % de l'ensemble de la population. Sont taux d'intention de vote chez les 18/21 ans est de 5 %, et entre 8 et 10 % pour les 22/30 ans.

Néanmoins ce score est très différent pour les étudiants. En effet, ils étaient les plus mobilisés pendant l'entre deux tour des élections présidentielle de 2002, et la peur de le voir à nouveau au second tour est grande. Marie-Cécile, étudiante que nous avons interrogé, nous a dit « je trouvais ça tellement, mais tellement révoltant qu'un type comme ça puisse ... je ne sais pas ! Que 18 % des français pensent comme lui ! Ouah ça m'a choqué totalement. J'étais en colère, mais quelque chose d'inimaginable », Quand on lui a demandé si le fait que Le Pen arrive au second tour était vraiment un élément mobilisateur.

Pour Sophie, étudiante en troisième année d'AES à Mulhouse pense que l'arrivé au second tour des élections présidentielle de 2002, « traduisais un raz le bol des français ».

Egalement lorsque on questionne la présidente de l'UNEF, Julie, de l'université de Strasbourg, dans le bureau de l'UNEF situé à l'Agora des étudiants elle dit « je pense que la c'est quelque chose qui a révélé quelque chose d'assez grave. L'arrivée de Le Pen a montré un malaise dans la population... les extrêmes généralement que ce soit de la gauche ou de la droite arrive a un score aussi fort est une perte de confiance dans la politique et une perte de confiance a porté des partis ... ». Cela nous amène à nous interroger sur sa réponse si c'est vraiment la perte de confiance envers les politiques qui fait dire que les jeunes ne s'intéressent pas vraiment a la politique.

Le choc semble toujours présent puisque le nombre d'étudiant de 18/21 ans ayant l'intention de voter pour Le Pen au premier tour des élections présidentielles de 2007 est de 3 à 4 %.

Encore plus révélateur chez les 22/30 ans qui passent de 2 % d'intention de vote lors de la vague 3 à 0% pour la vague 4.

Enfin il est intéressant de noter qu'il dispose d'un plus grand attrait chez les jeunes actifs et chez les hommes de plus de 31 ans.

Le choc Le Pen a été fortement ressenti chez les étudiants, mais il y a également le fait de la contrainte social qui joue. Ils sont moins enclins à exprimer leurs opinions en particulier lorsqu'elles sont aussi mal vues. On peut cependant ce demander si la contrainte sociale fait que Le Pen perd un certain nombre de suffrage. Mais cela est hors sujet ici.

On peut donc dire que les étudiants sont une catégorie a part, effectuant des choix distinct de l'ensemble de leur catégorie d'âge, ainsi que des actifs du même âge. Leur positionnement politique semble plus solide, et ils semblent plus intéressés par les principaux partis.

Pourtant, ce n'est pas le cas de tous les étudiants !

A présent, regardons grâce au questionnaire que nous avons réalisé, comment votent les étudiants. Nous avons posé 2 questions pour savoir où se situent les étudiants «  Où vous situez-vous sur l'axe gauche / droite ? » et « de quel parti politique vous sentez-vous le plus proche ? ».

Ainsi, 17 étudiants parmi ceux que nous avons interrogés s'estiment proche de l'extrême gauche (20,73%), 40 de la gauche (48,78%), 8 du centre (9,76%), et 17 de la droite (20,73%).

Il serait à présent intéressant de savoir si le fait d'avoir un diplôme plus ou moins élevé permet des dispositions dans la vie politique.

* 32 Anne MUXEL, « Les jeunes nouveaux électeurs face à l'élection présidentielle du printemps 2007 », Baromètre politique français, 4e vague, CEVIPOF, 2007, 18 p.

http://www.cevipof.msh-paris.fr/bpf/barometre/vague4/002/LesJeunes_AM.pdf

* 33 http://tf1.lci.fr/infos/france/politique/0,,3386496,00-pen-second-tour-que-feraient-jeunes-.html

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault