WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Assainissement urbain par l'approche « pollueur payeur » au quartier Matonge, dans la commune de Kalamu à  Kinshasa, RDC

( Télécharger le fichier original )
par Augustin Muzumbi Mukamba
Institut facultaire de développement  - Licence 2008
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

CHAPITRE III : PRESENTATION ET DISCUSSIONS DES RESULTATS

Introduction

Le contenu de ce chapitre est constitué des résultats relatifs à l'identification de l'enquêté, l'occupation de la parcelle, la prise de conscience du problème de déchets ou de l'insalubrité (au niveau des ménages et au niveau du quartier), la connaissance des lois environnementales et la connaissance des structures d'assainissement.

3.1. Résultats

3.1.1. Des aspects socio démographiques et socio professionnels des sujets
enquêtés.

Tableau 3.1 Répartition des sujets enquêtés selon les aspects

Sociodémographiques et socioprofessionnels

Variables

Modalités

Fréquences

%

Sexe

Masculin

93

93

Féminin

27

27

 

Total

100

100

Ages

- 21 ans

1

1

21 - 30 ans

29

29

31 - 40 ans

44

44

41 - 50 ans

16

16

 

Total

100

100

Etat civil

Célibataire

30

30

Marié

70

70

Divorcé

0

0

Veuf (ve)

0

0

 

Total

100

100

Niveau d'études

Néant

0

0

Primaire

12

12

Secondaire

65

65

Supérieur

23

23

 

Total

100

100

Variables

Modalités

Fréquences

%

Profession

Boutiquier

15

15

Terrassiers

14

14

Ménagers

10

10

Trafiquants

8

8

Chefs d'avenues

6

6

Chômeurs

6

6

Autres

41

41

Total

100

100

Taille du ménage

1 à 4 pers.

37

37

5 à 8 pers.

55

55

9 à 12 pers

8

8

13 à 16

0

0

Plus de 16 pers.

0

0

Total

100

100

Statuts dans la parcelle

Locataire

63

63

Propriétaire

37

37

Total

100

100

Comme on peut le constater dans le tableau 3.1, les aspects sociodémographiques et socioprofessionnels sont complexes.

Parmi les personnes interrogées, on constate que les femmes sont plus représentées avec un score important et que les hommes sont moins représentés, occupant un score minime.

Ce tableau renseigne que 44 % des chefs de ménages enquêtés ont l'age variant entre 31 à 40 ans. 29 % se retrouvent dans la tranche d'âge de 21 à 30 ans. Le chef de ménage de moins de 21 ans ne représente que 1%.

Il est à signaler que l'âge des personnes enquêtées varie de 20 à 67 ans avec une moyenne de 35,82 ans.

Figure 1. Répartition des enquêtés selon la tranche d'âges

Le tableau 2 ci haut montre que 70% de personnes interrogées sont des mariées et 30% des célibataires. Les divorcés ne sont pas représentés et ont un score de 0% et les veufs (ves) 0%, les unions libres également.

Figure 2 : Répartition des sujets enquêtés selon le niveau d'études

La figure 2 nous montre que, parmi nos enquêtés, 65% ont fait les études secondaires, 12% ont les études primaires et 23% les études supérieures ou universitaires. Ceux qui ont fait les études secondaires occupent un score important par rapport à ceux qui ont fait les études universitaires et primaires.

Et pourtant, par rapport aux problèmes de déchets qui se posent à Matonge, cette tranche de la population (niveau secondaire, 65%), par rapport à leur niveau d'études est quand même importante. A cet effet, le niveau d'instruction ne pas un réel problème de déchets dans ce quartier, mais, peut être un problème de mentalité car, tous les enquêtés interrogés sont instruits à l'échelle différente.

Profession

Le tableau ci haut nous renseigne que, par rapport à leurs professions, les boutiquiers représentent 15%, les terrassiers 14%, les femmes ménagères 10%, les trafiquants 8%, les Chefs d'avenues 6%, les chômeuses 6% et les autres professions 41%.

D'après leurs scores, on peut remarquer que les deux premières professions à caractère commercial, les boutiquiers polluent plus que les autres par les articles qu'ils mettent en vente (sachets, cartons usés, boîtes de conserve vides, bouteilles en plastics...), suivi des terrassiers, qui, à leurs tours, produisent les restes de leurs ventes (capuchons de bières et autres...), les ménagères aussi viennent en troisième position, car c'est ici où l'on retrouvent la source des déchets ménagers tant dégradables que non biodégradables. On peut donc dire que le problème de déchets à Matonge est lié à la profession exercée par sa population.

Nous constatons aussi que dans notre espace d'enquête, les gens de professions diverses se retrouvent.

Répartition des sujets enquêtés selon la taille des ménages

Cette figure révèle que plus de la moitié, soit 55 % des ménages enquêtés sont constitués de 5 à 8 personnes. Mais, ceux constitués de 1 à 4 représentent 37% et ceux de 9 à 12 représentent 8%.

Les ménages occupés par 5 à 8 personnes occupent une grande proportion, soit 55%. Peut on affirmer que les ménages les plus peuplés sont ceux qui produisent plus de déchets par rapport à d'autres? Oui, parce que la quantité d'aliments consommés par les ménages peuplés n'est pas égale à celle des ménages moins peuplés. On peut alors dire que les ménages moins peuplés produisent moins des déchets, tandis que ceux qui sont plus peuplés en produisent plus. D'où, la pollution du quartier Matonge est aussi un problème lié à la taille des ménages.

Notons que la taille des ménages enquêtés varie entre 1 à 10 personnes avec une moyenne de 6 personnes par ménages.

Figure 3 : Répartition des sujets enquêtés selon la taille des ménages

Statut dans la parcelle

Ie tableau ci haut indique que la majorité de nos enquêtés (65%) sont des locataires tandis que 37% sont des propriétaires des parcelles.

Ces résultats nous renseignent que parmi les citadins qui habitent le quartier Matonge, nombreux locataires, tandis que peu sont propriétaires.

Le statut dans les ménages ne constitue pas un réel problème dans le quartier Matonge, car il ne s'agit pas d'être propriétaire de la maison ou non pour gérer mal les déchets.

3.1.2 Aspects relatifs à l'occupation de la parcelle

Tableau 3.2 : Aspects relatifs à l'occupation de la parcelle

Variables

Modalités

Fréquences

%

Nombre de ménages dans la parcelle

1 à 2

32

32

3 à 4

68

68

Total

100

100

Nombre de bâtis

 

1 à 3

65

Non

3à 5

35

Total

100

100

Matériaux de construction utilisés

Matériaux dur.

100

100

Mat. Non durables

0

0

 

Total

100

100

Plans des maisons

Elaborés

77

77

Non élaborés

23

23

Total

100

100

Autorisation de bâtir

Oui

100

100

Non

0

0

Total

100

100

Ce tableau explique que 68% des parcelles enquêtées disposent entre 3 et 4 ménages et 32% des parcelles comptent entre 1 à 2 ménages. Cela veut montrer que les parcelles qui disposent d'un nombre important de ménages hébergent également un nombre important de familles car elles ont un grand score (68%) et celles qui ont moins de ménages en disposent moins.

En outre, la question du nombre de ménages ne peut pas confirmer cette réalité, car une parcelle peut avoir plusieurs ménages qui hébergent moins de membres, tandis qu'une autre peut en disposer peu, mais les occupants sont nombreux. Donc, le problème de déchets peut dépendre de ces deux réalités sis évoquées.

Nombre de bâtis

Les résultats de l'observation sur terrain ont montré que le nombre des maisons construites dans une parcelle varie de 1 à 5, avec moyenne de 2 maisons par parcelle. Cette observation nous amène à dire le quartier Matonge est une entité où les règles environnementales ne sont pas tellement respectées car lorsqu'on retrouve plusieurs bâtis dans une parcelle, on constate que les conditions d'hygiène ne sont plus favorables et sécurisantes pour les familles qui y habitent.

Matériaux de construction utilisés dans les constructions

Des tous les ménages au sein desquelles nous avons mené nos enquêtes, les matériaux utilisés pour la construction de toutes ces maisons étaient des briques. Les maisons sont en matériaux durables. Ici il n'y a pas des maisons construites traditionnellement c'est-à-dire en briques à daube ou en terre comme nous observons dans nos villages.

Autorisations de bâtir

Les autorisations de bâtir ont été délivrées avant les constructions de ces maisons, pour les 100 ménages enquêtées.

Quelque part, on respecte quand même les règles urbanistiques en octroyant les autorisations de bâtir, malgré qu'on observe les maisons entassées et moins spacieuses, c'est là même qu'on vie dans le phénomène de la taudification des maisons.

Plan de la maison

Le tableau ci-dessus nous montre que 77% de maisons de Matonge disposent des maisons dont les plans ont été élaborés par les experts tandis que 23% ont des maisons dont les plans n'ont pas été élaborés.

Dans toute ville, les maisons sont construites moyennant les plans urbanistiques élaborés; mais à Matonge, certains des habitants trouvent normal de construire des maisons sans plans élaborés par les experts. Cet état de fait est remarqué presque partout à Kinshasa ; d'où la villagisation de la ville de Kinshasa.

3.1.3 Aspects relatifs à la prise de conscience du problème des déchets ou
de l'insalubrité au niveau de ménage et de quartier

Tableau 3.3 : Répartition des sujets enquêtés selon leur prise de

conscience sur le problème d'insalubrité

Variables

Modalités

Fréquences

%

Quantité de déchets produits

Non

93

93

Oui

7

7

Total

100

100

Etat de déchets

Biodégradables

100

100

Non biodégradables

0

0

Total

100

100

Gestion de déchets

Déchets non gérés

95

95

Déchets gérés

5

5

Total

100

100

Modes de gestion utilisés

Collecte

66

66

Ramassage

20

20

Tri

0

0

Transport

0

0

Stockage

14

14

Total

100

100

Quantité des déchets produits par les ménages

Par rapport aux quantités de déchets produites par nos enquêtées, le tableau ci haut nous présente les réponses suivantes :

Les sujets enquêtés ne connaissent pas les quantités de déchets qu'ils produisent; les femmes des ménages n'ont pas d'idées sur ce qu'elles produisent comme déchets, elles ne se font pas souci pour en connaître la quantité en terme de poids ; il est de même pour leurs enfants qu'elles envoient jeter les déchets. Pouvons-nous affirmer si les femmes sont-elles ignorantes ou pas?

A nous notre avis, nous supposons que les quantités de déchets produites par les ménages sont fonctions de types d'aliments consommés ; ceux qui consomment plus de légumes (matembele, nduda, mfumbwa, bitekuteku...) produisent beaucoup de déchets, tandis que ceux qui consomment la viande en consomment moins (les sachets et les os).

Etat des déchets produits à Matonge

Les déchets produits à Matonge sont plus biodégradables que non biodégradables car ils sont d'origines ménagères. Mais on peut observer qu'il y a moins de déchets non biodégradables suite à la présence des studios de photos, les papeteries, alimentations et autres.

Gestion de déchets

Le tableau ci-dessus nous présente les résultats selon lesquels, les déchets ne sont pas gérés. Plusieurs ménages, comme nous l'avions constaté, ne savent pas gérer les déchets. Ils ont développé la culture du prêt à jeter. Partout on retrouve les déchets et les gens ne se font pas souci, les déchets ne gênent pas, ils deviennent ce que certains de nos enquêtés ont appelé « bomesano » ce qui veut dire en lingala une habitude.

Photo 3.3.1 : Abandon sauvage de déchets urbains solides dans la rigole à Matonge, Août, 2008

Photo 3.3.2 : Abandon sauvage de déchets urbains solides sur la route à Matonge, Août, 2008

Modes de gestion utilisés

Les résultats de ce tableau révèlent que 66% des personnes interrogées ont adopté la collecte comme mode utilisé dans la gestion des déchets, 20% préfèrent le ramassage et 14% optent pour le stockage. Le tri et le transport ne sont pas des modes utilisés à Matonge.

Il s'observe que les gens préfèrent collecter et stocker les déchets que les évacuer. Ils les rassemblent et les laissent traîner sur la voie publique en attendant on ne sait qui pour les jeter et à quand son évacuation aura lieu.

D'autres semblent dire que l'hôtel de ville peut passer le jour qu'il voudra ; pourtant, ses véhicules passent presqu'une fois par mois. Faudra-t-il attendre un mois pour évacuer les déchets ?...

Peu de gens font le ramassage de leurs déchets et ils les jètent partout où ils veulent ; c'est le cas que nous avons vu précédemment (certains dans la rivière, caniveaux, rigoles, carrefours, sur la route,...) c'est ici que le « FULUS » sont nés.

Tableau 3.4 Aspects relatifs à la prise de conscience du problème de
l'insalubrité au niveau de ménage

Variable

Modalités

Fréquences

%

Possession des poubelles

Oui

91

91

Non

9

9

Total

100

100

Lieux de décharges

Dans le Caniveaux

6

6

Dans la Rivière

15

15

Sur le Rond point

3

3

Sur la route

76

76

Sur le Fulu

0

0

Poubelle publique

0

0

Total

100

100

Moyens d'évacuation de déchets utilisés

Homme

25

25

Brouette

1

1

Chariot

11

11

Panier

61

61

Sacs

3

3

Total

100

100

Paiement en cas d'usage des éboueurs volontaires

Ne paient rien

91

91

15O FC

1

1

200 FC

3

3

250 FC

1

1

300 FC

4

4

Total

100

100

Dépenses hebdomadaires

100 à 400

92

92

500 à 800

1

1

900 à 1200

7

7

Total

100

100

Causes de la mégestion de déchets

Manque des structures d'assainissement crédibles

72

72

Pas de politique d'assainissement

28

28

Total

100

100

Ce tableau indique qu'un grand nombre des ménages à Matonge ne disposent pas des poubelles ; c'est pourquoi, plusieurs d'entre eux jettent les déchets sur la route, les autres les jettent dans la rivière, une autre couche préfère les jeter dans les caniveaux ; on retrouve aussi autres déchets abandonnés sur le rond point. Mais, on peut signaler que dans le quartier Matonge, on ne retrouve pas les « Fulu » ni moins les poubelles publiques ; les gens trouvent normal de les jeter sur la route, dans les caniveaux et dans la rivière.

Est-ce que peut-on affirmer que le fait de ne pas disposer d'une poubelle peut être une raison d'amener les gens à la culture du prêt à jeter? Si tel est le cas, on marcherait sur les déchets dans le quartier.

Distance parcourue par les sujets enquêtés pour jeter les déchets

Min = 30,00

1st qu = 5,00

Médiane = 5,00

Mean = 21,64

3rd qu = 10,00

Max =500,00

Ces données sont fournies par le logiciel statistique « R » sur les résultats de l'enquête qui ont montré que la distance minimum parcourue par les ménages pour jeter les déchets dans un lieu donné est de 3m et la grande distance est de 500m. La moyenne de distance parcourue par les ménages est de 21,64m.

Pourtant, les endroits où l'on jette ces déchets ne sont pas les lieux destinés pour cette fin, d'où, ces endroits ne sont pas autorisés.

Les caniveaux souvent bouchés par les jets des déchets des ménages inconscients, sont à la base de la dégradation des chaussées de routes (érosion par exemple).

Les ménages dont la distance parcourue pour la décharge est de 3m sont souvent ceux qui jettent leurs déchets dans des caniveaux.

Figure 4 : Répartition des sujets enquêtés selon les moyens d'évacuation

des déchets utilisés par la population

La figure 4 nous renseigne que parmi les moyens utilisés par nos enquêtés pour évacuer les déchets sont l'homme, le chariot, le panier, la brouette et les sacs. De ces moyens, on remarque que le moyen le plus utilisé est le panier, puis l'homme, suivi du chariot et enfin les sacs et la brouette.

Pour les cas d'usage des personnes volontaires qui évacuent les déchets, les paiements se font arbitrairement (150 FC, 200 FC, 250 FC, 300 FC). Il n'y a pas un montant fixe pour ce travail, il suffit de s'entendre avec l'éboueur pour savoir combien on doit lui payer. Nous comprenons donc que c'est un travail de gagne pain qu'on fait juste pour chercher de quoi manger au courant de la journée.

Puis, ce travail ne s'effectue pas tous les jours, selon les sujets enquêtés ; ils peuvent passer une fois par semaine, soit deux fois et le montant à payer ne varie qu'entre 150 à 500 FC.

Notons par ailleurs que les volontaires qui ramassent les déchets visent surtout les déchets biodégradables pour les utiliser dans leurs champs. Voila un autre motif pour lequel ces éboueurs ramassent les déchets ; c'est dans le but d'enrichir leurs chants en engrains organiques. D'autres vont les vendre aux maraîchers.

Par ailleurs, la quasi-totalité des ménages enquêtés dépensent 100 à 400FC par semaine. Ceux qui dépensent plus de 400FC ne représentent que 8%. La dépense moyenne hebdomadaire par ménage est de 593,8FC, avec une dépense minimum de 400FC et maximum de 700FC.

Le manque des structures crédibles et d'une bonne politique environnementale définie par notre pays constitue les causes d'une mauvaise gestion de déchets.

Pour cet effet, personne ne se reproche pas si les déchets constituent une menace pour la santé de l'homme avec tout ce qui l'entoure. A cela s'ajoute le manque d'Education Relative à l'Environnement (ERE) sein de la population, un laisser-aller des autorités locales vis-à-vis de la population citadine de Matonge et l'ignorance de la lois aussi est un élément essentiel qu'il nous faut rappeler car les lois en matière environnementale existent bien, mais elles ne sont pas connues et surtout vulgarisées pour le pouvoir public.

Au niveau du quartier, nous avons voulu savoir s'il existe une structure d'assainissement, si oui, laquelle, quelle est sa mission, si elle est privée ou étatique, l'approche qu'elle utilise, son efficacité sur le terrain, le financement dont elle est bénéficiaire (interne ou externe). A toutes ces questions, aucune réponse ne nous a été fournie à part une seule personne sur les 100 sujets enquêtés a soulignée que c'est l'Etat qui finance les travaux d'assainissement et les autres soit 99% n'ont rien répondu. Par ailleurs, une personne a ajouté que l'hôtel de ville contribue pour assainir la ville mais dont l'efficacité est éphémère.

Il a ajouté que les véhicules de l'hôtel de ville passe une fois le mois après que les « fulus » soit inondés jusqu'au niveau d'émettre les odeurs nauséabondes.

3.1.4 Répartition des sujets enquêtés selon leurs Connaissances des lois

environnementales existantes et du Principe « Pollueur payeur »

Variables

Modalités

Fréquences

%

Connaissance des lois environnementales

Ne connaissent pas

100

100

Connaissent

0

0

Total

100

100

Connaissance du PPP

Connaissent

24

24

Ne connaissent pas

76

76

Total

100

100

Avantages du PPP à la population

Manque des recettes

27

27

Je ne sais pas

73

73

Total

100

100

Avantages du PPP au pouvoir Etatique

Accroissement des recettes

15

15

Je ne connais pas

85

85

Total

100

100

Niveau de manque à gagner

Manque des recettes

27

27

Je ne sais pas

73

73

Total

100

100

Le tableau nous montre que les lois environnementales ne sont pas connues à Matonge. Cette situation favorise un laisser aller auprès de sa population. A qui la responsabilité de cette ignorance de lois peut-elle incomber ? à la population ou au pouvoir public ? la réponse est simple. C'est à l'Etat congolais qu'il revient de mettre à la disposition de sa population, toutes les lois de la république, en vue qu'elle s'en rende compte.

Le principe pollueur-payeur n'est pas connu. Peut de gens le connaissent à Matonge et un grand nombre ne le connaissent pas. Pourtant, il est un principe de la prévention et de la réparation des atteintes portées à l'environnement. Il aborde ainsi, pour la première fois, le problème de la protection de la biodiversité sous l'angle de la responsabilité du pollueur.

Pour assurer la réparation de l'environnement, la personne qui se trouve à l'origine du dommage environnemental doit supporter le coût final de la réparation, qu'il y procède lui-même ou non, de son plein gré ou sur ordre des autorités compétentes, celle-ci devant assumer la surveillance et le contrôle des opérations.

Le « principe pollueur payeur», au vu de cette définition, devrait donc revenir à dire que, dès qu'il y a une pollution, celui qui en est à l'origine est prié d'assumer les conséquences monétaires de son comportement, sans dérogation possible.

Le PPP peut n'avoir aucun sens si les dégâts ne sont pas réparables. Que signifie que des dégâts sont « réparables » ? Et bien que l'on peut réparer! En d'autres termes, des atteintes à l'environnement sont « réparables » s'il est possible, à partir de l'état dégradé causé par la pollution, de remettre l'environnement à peu près dans l'état de propreté où nous l'avons trouvé en entrant.

Le principe pollueur payeur ne peut servir à alimenter un budget normal si l'on vise la suppression de la nuisance. Faire payer l'auteur de la nuisance peut aussi, donc, servir à le dissuader d'agir ainsi, à l'instar de ce qui est fait pour les cigarettes ou alcool.

Admettons par exemple ici que le principe pollueur payeur soit invoqué pour taxer un comportement fautif ; il en résultera une ressource financière pour l'entité qui taxe (l'Etat ou la collectivité locale, peu importe), qui ne durera que tant que le comportement fautif durera, et qui sera d'autant plus importante que le comportement fautif le sera.

De tout ce qui précède, ce principe mobilise des recettes importantes dans l'entité où il est appliqué et que ces recettes contribuent au développement du même milieu tout en finançant d'autres projets. La non application de ce principe constitue un manque à gagner important.

C'est sous cet angle que notre étude reste beaucoup plus focalisée en vue d'un développement durable du quartier Matonge.

3.1.5 Répartition des sujets enquêtés selon leur connaissance des structures

d'assainissement

Fig. 5. Connaissance des structures d'assainissement

La figure 5 ci- haut épingle les structures d'assainissement existantes selon les réponses fournies par les enquêtés.

La majorité des personnes interviewées ne reconnaissent pas les structures d'assainissement de la ville de Kinshasa. Mais 6% reconnaissent l'Hôtel de ville de Kinshasa, 1% connaît l'OVD, 6% connaissent le PAUK (Programme d'Assainissement Urbain de Kinshasa), 2% ont une idée sur le PNA (Programme National d'Assainissement) et 5% connaissent POUBELKIN.

Lorsqu'une grande majorité de la population se disent ne pas reconnaître les structures d'assainissement existantes, cela peut être interprété comme si ces structures n'ont des effets concrets sur le terrain ; parce que lorsque une action est entreprise dans un milieu donné, la population doit être informée de cette activité. Nous pouvons alors conclure que ces structures n'ont pas d'efficacité et elles n'existent que de noms.

3.1.6 Répartition des sujets enquêtés selon leurs connaissances sur les

techniques utilisées par les structures d'assainissement

Fig. 6 : Techniques utilisées par les structures d'assainissement

Cette figure nous renseigne que la majorité des ménages interrogés pratiquent l'incinération comme technique utilisée dans leur mode de gestion de déchets.

La deuxième technique utilisée est le réemploi. Par cette méthode, on suppose que certains déchets sont récupérés et utilisés pour être transformés en leur donnant d'autres formes particulières pour d'autres usages précis.

C'est le cas par exemple des boîtes de lait qu'on peut transformer en entonnoirs. La troisième couche des enquêtés ne connaît pas les techniques utilisées par ces structures.

D'autres pensent que ces structures font le recyclage et la réutilisation des déchets c'est-à-dire, récupérer les feuilles de Chikwangues dans la poubelle par exemple, puis on les nettoie dans la rivière et on les utilise de nouveau comme emballage.

Nous constatons donc que la technique la plus utilisée par ces structures est l'incinération.

3.1.7 Répartition des avis des sujets enquêtés relative à la création d'une
structure d'assainissement

Fig.7 : les avis des sujets relatif à la création d'une structure d'assainissement

Cette figure 7 nous présent la volonté de la population de Matonge par le fait qu'elle accepte la création d'une structure d'assainissement urbain privée par l'application du principe « pollueur payeur.

Cela justifie que cette population se retrouve le besoin de vivre dans un environnement salubre. Lorsque nous avions posé cette question à la population de Matonge, presque tout le monde nous répondait en lingala « Papa, bobanda ata lelo » c'est-à-dire commencer même aujourd'hui.

Une étude menée dans le marché de Ouagadougou au Burkina Fasso par le chercheur Ahouseny SAWADOGO (2004) sur la gestion des ordures ménagères, a démontré qu'il était instituée une contribution journalière pour chaque marchand, dans l'objectif d'une participation à l'action communale, cette démarche n'était pas fameuse, mais lorsqu'il s'est agit de confier la tâche de collecte des ordures à une structure privée, liée à la commune par un contrat, la chose était bien partie car la commune commençait à agir simultanément comme client et contrôleur . Ceci avait soulagé la population de certaines maladies dues à l'insalubrité comme le paludisme et les maladies hydriques. En attendant l'action minicipale, les marchands ont trouvé des solutions à leur manière, vu leur niveau de compréhension de l'impact des déchets sur la santé publique et l'environnement.

C'est cette démarche que nous voulons initier dans le cadre de ce mémoire. C'est pourquoi, la raison d'accepter la création d'une structure privée à Matonge, est motivée en vue d'assainir le quartier de manière durable.

3.1.8 Répartition des suggestions des personnes interrogées

Ce point concerne les suggestions formulées par nos enquêtés et se retrouvent dans la figure ci après;

Fig.8 : Suggestions des sujets interrogées

Légende :

A : Création d'une structure d'assainissement

B : Créer les tribunaux environnementaux

C : Implication de la population

D : Redynamiser les travaux de la salubrité

E : Suppression des marchés pirates

F : Sanctionner les contrevenants

La figure 8 nous montre les avis émis par nos enquêtés. Une grande majorité est d'avis qu'il vaut la peine de créer une structure privée d'assainissement à Matonge. Cette création peut répondre, selon notre avis, aux attentes de cette communauté citadine. Mais la création de la structure est une chose et son impact en est une autre.

Il faudra donc que celle-ci soit réellement une solution aux problèmes environnementaux de ce quartier.

D'autres personnes pensent qu'il faut créer des tribunaux environnementaux qui vont sanctionner les contrevenants. Cela peut être une autre solution du problème, mais tant que le mental de la population ne changera pas, le problème demeurera toujours. D'où, il faut éduquer la population tout d'abord.

Une autre voie, selon nos enquêtés, est celle d'impliquer la population dans les travaux d'assainissement du quartier; oui, c'est vrai, car si chacun des habitants se met à balayer devant sa parcelle tous les matins, à désherber chaque fois, toute l'avenue se retrouvera propre.

Les autres sujets enquêtés ont proposé qu'il faudrait supprimer les marchés pirates qui se disséminent partout dans la ville de Kinshasa. En réalité, on ne sait plus distinguer le lieu de Marché à d'autres. Partout c'est le marché ; les ventes se font partout, boutiques, alimentations, les buvettes « Nganda », les restaurants « Malewa », les sachets d'eaux dites « pures » sont éparpillés partout causant ainsi une insalubrité difficile à gérer. La réglementation des activités marchandes s'avère nécessaire à Matonge; d'où, la suppression de ces marchés peut donc être une piste de solution aux problèmes dus à l'insalubrité.

3.2. Discussions des résultats

La discussion que nous avons entreprise dans ce chapitre porte sur le sens même des résultats et sur les corrélations existant entre les différents résultats obtenus lors des enquêtes menées.

3.2.1. Du sexe

Nous avons constaté que les problèmes de déchets concernent plus les femmes (93%). En effet, lors des enquêtes, dans plusieurs ménages que nous avions visités, les hommes nous renvoyaient plus auprès de leurs épouses pour répondre à nos préoccupations.

Ils se disent ne pas être concernés par la gestion de ce qui se passe à la cuisine. Peu d'hommes, comme les résultats l'indiquent, se sont préoccupés de nous répondre aux questions posées.

On constate ici que les hommes abandonnent leurs responsabilités au sein des ménages, car ils laissent tout entre les mains des femmes et les enfants qui font n'importe quoi. On assiste donc à une démission des hommes vis-à-vis de leurs responsabilités, c'est eux qui devraient être plus clairvoyants et rigoureux envers leurs femmes qui gèrent mal les déchets en complicité avec leurs enfants.

Ce que l'on doit retenir, c'est que le problème d'insalubrité ne concerne pas seulement les femmes, mais c'est l'affaire de tout le monde.

3.2.2. De l'âge

Par rapport à l'âge des enquêtés, Il y a lieu de faire remarquer que le pourcentage des enfants (1%) est faible, mais significatif. En effet, les enfants jouent un rôle important en matière de concours qu'ils apportent à leurs mamans. Ils viennent au secours de leurs mamans quand il s'agit d'aller jeter les déchets dans les endroits imprécis. Comme il n'existe pas de décharges prévues et publiques, les jeunes de moins de 21 ans jettent les déchets ménagers même sur la rue, dans le caniveau... selon leur gré.

Les adultes quant à eux, leur âge en principe devrait les prédisposer à une gestion rationnelle des déchets ménagers. Malheureusement ce n'est pas le cas. Cette attitude est liée à plusieurs facteurs dont le manque d'éducation relative à l'environnement, la démission de l'Etat, la culture du prêt à jeter... Ainsi, ils se permettent de jeter les déchets n'importe où, même à des endroits non autorisés comme dans les caniveaux se trouvant même devant les parcelles, soit dans la rue, soit au rond point ou soit dans la rivière, si celle-ci se trouve proche de la maison.

D'où, l'âge n'est pas un facteur qui justifie l'état de la médiocrité environnementale qui caractérise le quartier Matonge, mais c'est plutôt une question d'éducation. Car les personnes qui salissent le quartier sont non seulement les enfants, mais également les adultes.

3.2.3 De l'Etat civil

L'Etat civil n'est constitue pas un problème en matière de gestion de déchets, mais plutôt un aspect relatif à l'identification des sujets enquêtés. Les hommes comme les femmes, mariés comme célibataires, adultes comme enfants, tous sont acteurs dans la problématique des déchets.

3.2.4. Du niveau d'études

Le niveau d'étude devrait logiquement influer significativement sur la manière de gérer les déchets ménagers. Cependant, quel que soit le niveau d'études, lorsque la personne manque les notions sur les règles d'hygiéne, elle se livre à jeter les déchets n'importe où. En outre, le niveau d'études devrait interpeller toute personne aussi en matière de gestion de déchets.

Celui qui a étudié devrait savoir apprécier les conséquences de l'insalubrité au niveau de l'environnement, au niveau familial, voire même au niveau national. Cela n'est cependant pas le cas pour tous les sujets étudiés dont la majorité a au moins fait les études secondaires.

3.2.4 De la taille de ménage et nombre de bâtis par parcelle

Il y a lieu de faire remarquer que le volume des déchets produits dépend aussi de la taille des ménages. Lorsqu'un ménage est constitué d'un nombre important d'occupants, il est fort possible que ce dernier produise une quantité importante de déchets.

Les résultats obtenus ont permis de dire que les sujets étudiés appartiennent à des ménages dont la taille varie entre 1 et 10 personnes avec une moyenne de 6 personnes par ménage. En d'autres termes, les ménages étudiés sont en majorité grands producteurs de déchets, mais qui sont mal ou non gérés.

Autre fait, est que les ménages au sein desquels on consomme beaucoup de légumes produisent assez de déchets biodégradables tandis que ceux dans lesquels on consomme plus de la viande produisent plus des déchets non biodégradables( les sachets, verres, etc.).

3.2.4. De la profession

Pour ce qui concerne les professions, il convient de faire remarquer que les terrassiers, les ménagères et même les boutiquiers sont les grands pollueurs de Matonge. Ces derniers, à cause de leurs activités commerciales de ventes, produisent de quantités importantes de déchets de différente nature, mais pour lesquels ils ne prennent pas les dispositions qui s'imposent en matière d'hygiène, de salubrité : capuchons de bières, les feuilles de « Maboke » et de « Chikwangues », des « Malewa », les restes de préparation d'aliments, les restes des emballages, les boîtes vides, les sachets et autres sortes. Alors qu'en réalité, lorsqu'on exerce ce genre de métiers ou d'autres, on devrait être éco-citoyen.

Dans cette catégorie, on classe également les vendeurs ambulants qui, tout au long de leur parcourt, produisent les déchets (sachets, boîtes et autres débris) jamais gérés. Et cela dure déjà depuis plusieurs décennies sans innovation. Mais qui peut l'innover ? C'est peut être nous à travers cette étude.

3.2.5. Quantités des déchets produites

Une grande proportion (93%) de enquêtés ne connait pas les quantités de déchets produits. Pourtant, c'est une question importante qu'il fallait maîtriser pour mieux réussir la bonne gestion de déchets dans le quartier Matonge. Ici, il s'agit d'un problème socio culturel qui sous entend l'absence de la culture de comptabilité (sous développement mental). En terme de rentabilité économique, si l'on tenait compte des aspects poids et taxes pour ce qui concerne les déchets, on disposerait non seulement de moyens suffisants pour financer les travaux de salubrité, mais également pour accroître les recettes du trésor public.

Dans les résultats présentés ci haut, il a été constaté que la quasi-totalité de ménages enquêtés dépensent entre 100 à 400FC par semaine. Ceux qui dépensent plus de 400 FC ne représentent que 8% et la dépense hebdomadaire moyenne par ménage est de 593,8 FC, avec une dépense minimum de 400 FC et maximum de 700 FC.

Or, avec les 8% de ménages qui dépensent plus de 400 FC par semaine, on enregistre un grand manque à gagner, car selon les résultats, il y a certains ménages qui paient plus, d'autres paient moins et d'autres encore ne paient pas.

Donc, si les facteurs poids et taxe sont pris en compte dans le processus de collecte de déchets à Matonge, une justice sociale peut générer l'équilibre et le manque à gagner serait moindre. Ainsi, le pouvoir public serait en possession de moyens financiers importants et suffisants, qui lui permettraient de réaliser ses projets sociaux.

Imaginons qu'une avenue compte 100 parcelles et que chacune d'elles accepte de donner par semaine, une somme équivalent à 50 cents Américain (0,5$USD) en monnaie locale, nous espérons que chaque semaine l'avenue pourra avoir dans sa caisse un montant de 50$ et qu'après un mois, il est possible qu'elle dispose 200$.

Cependant, s'il s'avère que la même opération s'effectue dans vingt avenues, on sera en possession de 50$ X 20 avenues, une somme de 1.000$ Américains sera disponible par semaine. Et s'il faut élargir la même opération au niveau de tout les quartiers, au niveau de la commune, au niveau de toute la ville de Kinshasa, nous espérons qu'en aucune fois, on sollicitera les financements de l'Union Européenne, ni moins de la Banque Mondiale pour assainir le quartier Matonge, de la commune de Kalamu et même de toute la ville de Kinshasa en général.

Une fois réunis tous ces moyens financiers, on peut alors envisager le recrutement parmi les gens qui n'ont pas d'emploi, les enfants de la rue, même les désoeuvrés, pour leur donner de l'emploi, en les organisant et les formant sur les techniques de collecte, ramassage, transport, stockage, trie et valorisation ou traitement si possible.

Et en ce moment, on envisagera en premier lieu, acheter les chariots, les pelles, les râteaux et autres matériels nécessaires avec lesquels on peut procéder au début des activités d'assainissement.

3.2.6. Des modes de gestion de déchets utilisés

Les modes de gestion de déchets ménagers constituent un épineux problème à Matonge. Toute personne utilise son propre mode pour se débarrasser des déchets. Certains font la collecte, d'autre le ramassage et enfin le stockage.

Mais dans la plupart de cas, c'est la collecte qui est fréquemment utilisée. Lorsque l'on parcourt le quartier Matonge, les montagnes d'ordures « FULU » sont presque partout. Lors des enquêtes, nous avons tenté de poser la question à une maman pour savoir pourquoi les gens préfèrent laisser les montagnes d'immondices partout, la réponse fournie était la suivante : « Papa, nous laissons ça pour que l'Etat, à travers ses services, puisse nous aider à les évacuer vers l'endroit qu'il trouve mieux pour les entreposer. 

Nous pensons que cette situation peut interpeller sa conscience, afin qu'il nous vienne au secours ; mais nous observons une absence de sa part. ». a notre humble avis, cette dame avait raison car, c'est en principe les services d'assainissement de l'Etat qui devraient se charger de l'évacuation des déchets, mais, apparemment les moyens financiers et techniques semblent leur manquer pour faire ce travail de manière efficace.

A une autre question, celle de savoir ce que l'on peut faire pour remédier à la situation de l'insalubrité dans le quartier Matonge ? Elle a répondu que s'il y a moyen, un service d'assainissement privé pouvait faire ce travail de manière durable, même s'il pouvait être exigent ou coûter cher en demande d'écotaxes, les gens pourront les payer pourvu que le quartier reste salubre.

Si cela a été dit de manière consciente, cela prouve à suffisance qu'il existe déjà des personnes prédisposées à accepter la création d'une structure privée d'assainissement à Matonge.

3.2.7. De la distance parcourue vers le lieu de décharge

Les résultats ont montré que le lieu de décharge est situé entre 3 et 500m avec une moyenne de 22m. On peut se demander si le facteur distance entre les maisons par rapport au lieu de décharge peut jouer sur l'état d'insalubrité; d'aucuns peuvent sans doute affirmer cela.

Comme c'est le cas dans les habitudes des Kinois, les déchets sont rejetés dans les fulu, caniveaux, ronds-points, rivières, etc. Mais lorsque un des endroits se retrouve à une longue distance de la maison, la personne qui doit évacuer les déchets se fatigue et se décourage aussi.

Pour cela, même si l'initiative venait de l'hôtel de ville, voire auprès des responsables de Matonge, de mettre en place les poubelles publiques, ils doivent en tenir compte, du fait qu'au fur et à mesure la distance de décharge est située à une longue distance de la maison, au fur et à mesure cela décourage le transporteur de déchets; conséquence, il se permet de jeter les déchets n'importe où ?

Comme les gens utilisent plus des paniers pour évacuer les déchets, il est fort possible que le transporteur connaisse la fatigue. C'est pourquoi, mettre les poubelles publiques à une distance de plus ou moins 250m serait souhaité au maximum; au de-là de cette distance, c'est le laisser-faire qui est souvent source des nuisances avec comme corollaires, notamment des odeurs, qui peuvent nuire à la santé.

3.2.8. De la connaissance des structures d'assainissement

A Matonge, peu de gens connaissent les structures d'assainissement existantes. Est-ce que c'est une négligence, une ignorance ? Il est difficile de trouver la meilleure réponse à cette question. Toutefois, il peut s'agir du manque d'information. Mais en principe, une communauté constituée d'écocitoyens, a l'obligation de connaître un minimum de services qui s'occupent de salubrité de son milieu. Mais ici, interviennent plusieurs facteurs : éducation, formation, information, sensibilisation...

Est-ce que c'est parce que la population de Matonge ne maîtrise pas les noms des structures d'assainissement qu'elle se livre à salir son quartier? Et si elle parvient à les connaître, pourra-t-elle être à mesure de les respecter et rendre ainsi le quartier salubre? Il nous semble difficile de donner une quelconque réponse à cette question car, plusieurs vérités se cachent derrière cette question.

Mais on peut toujours supposer que si on connaît les structures d'assainissement, on peut adopter une attitude positive face aux déchets.

3.2.9. De la connaissance des lois environnementales

Les lois environnementales ne sont pas connues à Matonge. Tout le monde à qui nous avons posé les questions n'a pas reconnu l'existence des lois environnementales. Quelle conclusion peut prendre un scientifique lorsqu'au cours de ce 21ème siècle où l'environnement est devenu un domaine d'actualité et que la population de Matonge ne connaît pas les lois de l'environnement? Peut on également affirmer que c'est parce qu'elle n'a pas des connaissances de lois environnementales qu'elle pollue son quartier ? Cet autre paramètre n'est pas à écarter dans cette analyse.

3.2.10 De la création d'une structure d'assainissement privée

Les résultats ont démontré avec un score important (97%), qu'il est impérieux de créer une structure privée d'assainissement à Matongé ; et dans plusieurs questions formulées dans notre questionnaire d'enquête, plusieurs déclarations allaient dans ce sens, disant que l'insalubrité est devenue une menace pour les habitants de Matongé et entraîne plusieurs conséquences notamment les moustiques anophèles qui causent la malaria, fièvre thyroïdes, les odeurs et autres nuisances.

Ces sujets ont poursuivi que s'il y a moyen, un service d'assainissement privé pouvait faire ce travail de manière durable, même s'il pouvait être exigent ou coûter cher en demande d'écotaxes, les gens pourront les payer pourvu que le quartier reste salubre.

Mais la question reste de savoirs si cela a été dit de manière consciente, cela prouve à suffisance qu'il existe déjà des personnes prédisposées à accepter la création d'une structure privée d'assainissement à Matonge.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand