WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

L'enseignement/apprentissage en langues nationales: une alternative au renforcement des compétences intellectuelles pour un développement durable

( Télécharger le fichier original )
par Aristide Adébayo ADJIBODOU
Université d'Abomey-Calavi (BENIN) - DEA en Sociolinguistique 2006
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

3.8.5. Un environnement lettré en langues nationales.

La promotion d'un environnement lettré en langues nationales représente un moyen important pour le développement des langues nationales.

L'environnement lettré suppose par exemple que dans les marchés, les services administratifs, les différentes institutions, les rues et différents artères, il y ait possibilité de lecture dans les langues nationales ; que les produits commerciaux, les actes et papiers administratifs, les messages d'information et de communication soient transmis en langues nationales. C'est en fait, toute action ou toute initiative pouvant favoriser le contact permanent des populations avec les langues afin de permettre leur développement ; c'est l'ensemble des actions concrètes pouvant permettre la lecture systématique en langues nationales.

Dans le contexte béninois, la décentralisation amorcée devrait être un soutien actif pour la promotion des langues nationales. On devrait par exemple écrire en langues nationales sur des documents élémentaires (notice d'utilisation de produits, facturiers, actes de naissances, cartes nationales d'identités ou autres papiers administratifs etc.) ou sur des plaques d'indication (écriteau, panneaux, plaques de renseignements etc.). Cela pourrait progressivement permettre l'apprentissage et la compréhension des langues nationales.

Pourquoi ne pas reconnaître [et admettre] que, dans un pays africain, un fonctionnaire doit nécessairement avoir reçu une formation bilingue. Dans ses rapports avec l'administration, il emploie le français ; dans ses contacts avec le public, il s'exprime en langue nationale. Il devrait donc être dit clairement que beaucoup de métiers en Afrique exigent de leurs agents qu'ils soient bilingues. Il faudra sensibiliser à cette évidence aussi bien les enseignants que les parents d'élèves. Alors seulement les élèves qui commenceront l'apprentissage de leur langue nationale sauront que cette étude comporte des débouchés et les aborderont comme une discipline à part entière81.

Diagonales n° 21, p. 38.

80 Idem, Ibid., p. 38

81 DIKI-KIDIRI, Marcel, 1992, "Bilingues, réclamez !", propos recueillis dans Diagonales n° 21, p. 26.

3.9. En a-t-on les moyens aujourd'hui ?

Serait-ce si difficile aujourd'hui, techniquement et scientifiquement d'enseigner les langues nationales véhiculaires à l'école au Bénin ou ailleurs en Afrique ?

Cela ne date pas d'aujourd'hui ; même si l'option était faite il y a plusieurs décennies ce ne sont pas les moyens techniques, intellectuels ou même matériels ou financiers qui pourraient faire blocage à une nécessité de développement. La question est de savoir définir ses priorités.

Au plan continental, les documents pédagogiques existent dans les principales langues véhiculaires : yoruba, peul, bambara, wolof, haussa, ewe, malinke, more, etc. Toutes possèdent des manuels d'alphabétisation, des grammaires, des lexiques etc.

Au plan national, beaucoup de langues véhiculaires possèdent des documents pédagogiques, des manuels d'alphabétisation, des guides etc. ; des langues comme le yoruba, le fon, le gun, le aja, le baatonum, le ditammari, le dendi ne manquent pas de documents élémentaires d'enseignement/apprentissage qu'il faudra enrichir.

Une politique rigoureuse et orientée pour soutenir les instituts pédagogiques, les centres de linguistique appliquée et les structures chargées de la promotion de l'alphabétisation pourrait très rapidement permettre de compléter les ouvrages déjà existants en vue de renforcer le parc bibliothécaire et pédagogique des ouvrages et documents en langues nationales.

Il serait redondant de chercher à démontrer l'existence de compétences intellectuelles et techniques parce qu'à notre sens ce serait une pure injure à l'élite africaine et béninoise que de vouloir polémiquer sur la disponibilité de cadres capables de conduire des programmes en matière d'enseignement/apprentissage/évaluation en langues nationales. Et personne, nous osons le croire, ne nous contredirait.

Les moyens existent donc. Il suffit d'oser appliquer ce sur quoi tout le monde s'entend. Il faut oser entreprendre, oser commencer.

Chapitre 4. Pistes pour l'enseignement/apprentissage en langues nationales au Bénin.

Au terme de notre travail, il est judicieux de proposer eu égard à toutes les expériences passées en revue, des pistes concrètes pour le démarrage effectif de l'enseignement/apprentissage en langues nationales.

Ces propositions se situent globalement dans le contexte de la décentralisation au Bénin.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein