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Subventions cotonnières des pays développés et distorsions sur le marche mondial : une approche par le modèle vectoriel a correction d'erreur

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par ALAVO O Modeste et AVOUTOU Mathieu
Université d'Abomey-Calavi - Maitrise en Sciences Economiques 2006
  

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2.2. L'étude de Shepherd (2004)

Cette étude visait à évaluer l'impact d'une réduction des seules subventions américaines sur le prix mondial du coton. Cependant, contrairement à l'étude précédente, celle-ci fait plutôt appel à l'outil économétrique. Le modèle estimé est un modèle vectoriel autorégressif (VAR) standard. Les variables retenues sont le prix mondial du coton, les variations de stocks mondiaux, les subventions américaines, la production et la consommation mondiale du coton. Une fois le modèle estimé, l'auteur trouve que les subventions américaines agissent beaucoup plus sur la production et les stocks que sur les prix. De même, en procédant à une décomposition de la variance, il apparaît que les variations de prix sont davantage dues aux variations de la demande qu'à celles des subventions. Enfin, en retenant différents scénarios de réduction du volume des subventions (10%,50% et 90%), il aboutit au résultat -plutôt surprenant - que même une réduction de 90% des subventions n'aurait qu'un effet limité, voire nul, sur les prix. Toutefois, force est de noter que pour apprécier les relations de causes à effets entre les variables en scène, B. Shepherd s'est penché sur la causalité à la Granger (les variables sont prises deux à deux) et a effectué des simulations- à l'aide des fonctions de réponses impulsionnelles- de l'effet de réduction des subventions sur les autres variables considérées. Il ne s'est donc pas intéressé à l'analyse multivariée de la cointegration à la Johansen. Pourtant cette approche est réputée comme étant mieux adapté aux VAR puisqu'elle prend en compte les inter-relations entre les variables et permet si les conditions sont réunies d'établir le MVCE.

En outre, certaines variables utilisées par Shepherd ne nous semblaient pas judicieuses. Le prix mondial a été approximé par l'indice de Liverpool qui n'est pas le meilleur indicateur du marché mondial du coton. La prise en compte des variations de stocks dans le modèle pourrait conduire à un double emploi car la consommation n'est rien d'autre que la production +/- les variations de stocks. Or le modèle prend déjà en compte la production et la consommation. Ensuite, le marché cotonnier a été traité comme étant indépendant des autres marchés, en particulier celui des produits concurrents (la fibre synthétique). C'est donc ce qui justifie la prise en compte du prix du polyester dans le modèle finalement retenu.

D'autres études récentes notamment (Poonyth et al, 2004) essaient également d'évaluer l'impact des subventions- de tous les pays subventionneurs cette fois-ci- sur le prix mondial et les volumes échangés du coton. Cette dernière tentative utilise le modèle ATPSM (Agricultural Trade Policy Simulation Model) développé conjointement par la FAO et la CNUCED. Les auteurs trouvent qu'une réduction complète des subventions dans tous les pays aboutirait à un relèvement de 3,1% à 5% du prix mondial suivant les valeurs des élasticités de l'offre et de la demande.

Tableau 1: Résumé des résultats issus d'études antérieures

Auteurs

Méthodes

Effets sur le prix mondial (%)

Préjudice pour les agriculteurs WCA (million $ E.-U)

ICAC (2002)

Equilibre partiel

29 ,7

274

Goreux (2003a)

Equilibre partiel

2,9 - 13,4

37 - 254

Reeves et al (2001)

Equilibre général (GTAP)

10,70

76

Tockarick (2003)

Equilibre partiel

2,8

26

Shepherd (2004)

Modèle économétrique VAR

Pas d'effet significatif

Un gain dérisoire pour les agriculteurs WCA

Poonyth et al (2004)

Equilibre partiel (ATPSM)

3,1- 5

___

Source : FAO (2004) complété par nos soins

- informations non disponibles

- WCA : West and Central Africa (Afrique de l'Ouest et du Centre)

Il ressort comme observation de ce tableau (1) que la plupart des études concourent aux mêmes résultats concernant les prix et les préjudices, c'est à dire une augmentation des prix et un relèvement des recettes d'exportation si les subventions étaient éliminées. Sauf l'étude de B.Shepherd fait ressortir le fait que les subventions peuvent ne pas avoir l'effet pervers préétabli sur les prix et par conséquent sur les recettes d'exportation (pertes). Il apparaît clairement que les méthodes diffèrent (VAR, modèle d'équilibre partiel, ATPSM...), car l'objetif des études n'est pas le même. Cependant, même pour un même objectif, il arrive que les résultats diffèrent du fait notamment des hypothèses formulées sur la valeur des paramètres (comme des élasticités).

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry