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Transports routiers et intégration des états de l'UEMOA

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par Tchoou Adong NOYOULEWA
Ecole Nationale d'Administration du Togo - Diplôme du Cycle III de l'ENA 2009
  

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B. Les réformes institutionnelles à l'échelle communautaire

Les projets actuels visant à l'harmonisation des normes de construction et d'entretien du réseau inter-Etats, à la définition et à l'adoption d'un statut juridique communautaire du réseau inter-Etats, à l'élaboration d'un Code communautaire de la route et à la mise en place d'un système d'information sur les accidents de la route sont à encourager. Ces projets devraient dépasser à présent leur stade de voeux pour connaître une réelle application dans les faits.

C'est pourquoi nous recommandons la mise sur pied de comités inter-cantonaux à cheval sur les frontières. Une telle initiative permet que des cantons voisins appartenant à deux pays différents puissent collaborer à travers les comités inter-cantonaux dans la recherche de solutions aux questions de transport. Aussi, ce comité, reconnu par les administrations des Etats auxquels ils appartiennent, seront-ils actifs dans tous les domaines relevant du domaine de l'aménagement du territoire frontalier.

En somme, la création de ce nouvel acteur en matière de gestion des questions relevant de l'Union permet de combler le vide depuis longtemps laissé par les dirigeants. En effet, très souvent, les populations à la base, qui sont censées vivre l'intégration au quotidien sont mises à l'écart dans la gestion des problèmes qui les concernent. Il en est ainsi des populations frontalières qui vivent tous les jours toutes les formes d'intégration sans trop savoir qu'il existe à l'échelle du pays des structures en charge de ces questions.

L'objectif pratique de cette réforme institutionnelle est de résoudre la question du procès qui est souvent fait à l'UEMOA et qui fait d'elle une institution aux mains des élites. L'association des peuples à la gestion de leurs problèmes quotidiens à une échelle supérieure à celle de leurs Etats leur fera prendre conscience de la réalité de l'intégration.

Ce choix de renforcement institutionnel au sein des Etats devrait induire un meilleur équilibre afin que le projet communautaire en matière d'aménagement du territoire ne souffre des disparités perpétuelles qui existent entre les Etats. C'est d'ailleurs cette prédisposition qui permettrait aux Etats de se mobiliser au même titre et avec un même engagement dans la recherche des moyens économiques pour réaliser les projets en matière d'infrastructures de transports.

Paragraphe 2 : Renforcement de la dotation en infrastructures routières La dotation de l'espace communautaire en routes, en quantité (A) et en qualité (B) suffisantes est une nécessité.

A. De la dotation en infrastructures routières en quantité suffisante

Celle-ci résulte du fait que les indicateurs relevés autant en termes de longueur des routes par unité de surface que par effectif de population sont très faibles dans l'Union. Les seuils enregistrés de nos jours sont de 20,70 km/100 km2 et de 1,87 km pour 1000 hab. Cette dotation a pour objectifs de moderniser tous les maillons manquants du réseau routier interEtats, d'harmoniser les programmes d'entretien périodique et courant des routes bitumées inter-Etats et d'uniformiser le niveau de service des routes revêtues du réseau inter-Etats.

La démarche actuelle qui régit la réalisation de ces objectifs dans l'Union est conçue autour de l'élaboration d'un programme d'action communautaire à partir des programmes nationaux, de la répartition des axes routiers en routes inter-Etats et internationales (RIE) et en réseau de routes d'interconnexion (RI). Dans ce cadre, le programme d'action commune prend en compte deux composantes majeures, à savoir les routes bitumées et les routes en terre. Sur chacune de ces routes, trois sous-composantes seront exécutées. Il s'agit de l'entretien, de la réhabilitation et de l'aménagement. De plus, un programme spécifique couvre le volet ouvrages d'art.

Selon le communiqué final rendu public à l'issue des travaux du Conseil des Ministres chargés des Infrastructures et des Transports Routiers des Etats Membres de l'UEMOA réuni le 31 juillet 2009 à Ouagadougou, les différents problèmes qui se posent dans le cadre de la définition et de la mise en place d'un schéma d'amélioration des infrastructures de transport routier dans l'espace UEMOA ont été analysés. Ces difficultés concernent, notamment l'inexistence de textes communautaires harmonisés devant faciliter et améliorer la construction, l'entretien, l'exploitation et la gestion de ces infrastructures, conditions indispensables devant permettre à celles -ci de jouer pleinement leur rôle crucial dans le développement économique de la sous -région31.

En son état actuel, le programme d'action communautaire vise essentiellement à relever les seuils de dotation de la zone en routes. Mais il ne sert à rien de construire des routes sans pouvoir les entretenir ou pour les laisser se dégrader rapidement du fait du mauvais usage qui en est fait.

B. Des infrastructures routières de qualité

Le programme d'action communautaire en matière d'infrastructures routières met un accent particulier sur la réhabilitation et l'aménagement par les Etats du réseau routier interEtats de l'Union, l'affectation par les Etats de ressources plus importantes à l'entretien de

31 La Semaine de l'UEMOA, bulletin hebdomadaire de l'UEMOA, N° 247 Du 03 au 09 août 2009, document Bull247.pdf téléchargé le 08 septembre 2009 sur www.uemoa.int.

l'ensemble du réseau routier. Par ailleurs, il est indispensable d'oeuvrer pour le respect par les Etats de la charge à l'essieu d'exploitation de 11,5 tonnes sur le réseau routier et la mise en oeuvre par les Etats d'une politique nationale de recherche sur les matériaux de construction routière.

Là encore, l'Union jette tout son dévolu sur les réalisations qu'elle peut faire et celles réservées aux Etats. Il se pose du coup la question de la pérennité des infrastructures. Les Etats ne peuvent-ils pas associer les populations à la gestion des routes ? Comment les Etats peuvent-ils mobiliser les ressources nécessaires à la construction des routes ?

Généralement, la mise en place des infrastructures routières dans les pays du Sud répond aux besoins économiques. Ainsi, certaines régions à l'intérieur d'un même pays ont été plus dotées en routes que d'autres, créant des disparités énormes, qui elles-mêmes sont porteuses de disparités sociales. A titre indicatif, dans la Région des Plateaux au Togo, la zone Ouest, zone d'économie de plantation par excellence présente les seuils les plus élevés en routes par opposition à la zone orientale.

Lorsqu'on sait le niveau toujours élevé d'investissement que requiert la construction des routes, ce choix paraît raisonnable. Cependant, l'évidence est que moins une région est desservie, moins elle se développe. C'est donc un grand défi financier que doit relever l'Union dans sa marche vers le développement.

A titre d'exemple, le coût initial du volet relatif aux infrastructures routières interétatiques au titre du Programme d'Actions Communautaires des Infrastructures et du Transport Routiers (PACITR) adopté en 2001 par l'UEMOA est de 11 237 milliards de F CFA pour couvrir 13 300 km de routes. Dans le même temps, le programme quinquennal prioritaire qui concerne 8 610 km de routes devait coûter 637 milliards de F CFA. Quant à la composante des routes secondaires rurales qui vise à mettre en place un réseau routier rural transfrontalier de 750 km, il devait engloutir 3,75 milliards de F CFA sur trois ans.

Il ressort de ces composantes et autres que le coût total du PACITR est de 1 253,5 milliards de francs CFA. De cet ensemble, seuls 281 milliards, soit 22,4% ont été débloqués alors que 972,5 milliards restent à rechercher. Il est alors clair que le défi de la mise en place des infrastructures routières s'assimile à bien des égards à une question budgétaire. Par ailleurs, quand elles existent, les routes dans l'Union doivent servir aux transports de plus en plus fluides et en sécurité.

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle